Un muezzin tué à Pire
Un drame s’est produit hier matin dans la commune de Pire, précisément au village de Ndièye situé à 3 kilomètres du chef-lieu. Il s’agit du maçon Bassirou Mbaye dit Basse, qui a été atrocement tué par des villageois. C’est parce que, note notre source, les relations entre Bassirou Mbaye et beaucoup d’autres villageois étaient exécrables depuis plusieurs mois. Bassirou Mbaye était le muezzin et l’artisan principal de la construction de la mosquée. Selon nos sources, il s’y investissait en tant que maçon, avec ses enfants, et organisait même les contributions pour les travaux. Mais les relations heurtées ont fait que finalement, une décision d’interdiction de la mosquée lui a été notifiée. Entre-temps, il avait créé une école dans son terrain et il voulait construire sa propre mosquée dans le reste du lot. Mais des populations se sont opposées au projet. Et le lundi passé, alors qu’il poursuivait tranquillement ses travaux, ses adversaires ont brandi la menace de s’en prendre au chantier.
Un muezzin tué à Pire (bis)
Et hier matin, la menace a été mise à exécution. Les populations l’ont attaqué sur le chantier avec des pelles et toutes sortes d’armes blanches, aux fins certainement de démolir la construction. Bassirou Mbaye a été violemment battu à cette occasion avant d’aller s’affaler sur une natte dans la cour de la maison de son frère où il a rendu l’âme, après avoir perdu beaucoup de sang. Quant à son fils Boubacar Mbaye, il s’en est sorti avec de graves blessures. Il est évacué à l’hôpital Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. Alerté, le médecin-chef du district sanitaire de Tivaouane est venu faire les constats d’usage, en présence de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers qui ont évacué le corps à la morgue de l’hôpital de Tivaouane. Pour l’heure l’affaire est sur toutes les lèvres dans la contrée et d’ores et déjà, pas moins de 11 personnes ont été arrêtées, dont le chef de village T. Dièye.
Macky Sall à Tivaouane jeudi
Le chef de l’Etat ne compte pas déroger à la tradition. Comme à la veille de chaque Gamou, le Président Macky Sall est attendu à Tivaouane, d’après nos sources. Sauf changement, le chef de l’Etat sera à la capitale de la Tidianiya jeudi prochain pour une ziarra au Khalife général.
Kédougou : 356 troncs d’arbres saisis ce week-end
L’inspection régionale des Eaux et Forêts (IREF) de Kédougou a saisi, ce week-end, 356 troncs d’arbres de différentes espèces, notamment un pied de vène, des pieds de kapokier, des pieds de dimb, des pieds de rônier et des tiges de bambous, a appris l’APS ce mardi. Selon le capitaine Abdoulaye Camara de l’IREF de Kédougou, ces troncs d’arbres ont été saisis sur une exploitante forestière du nom de Néné Ly, à Tambacoumalal, une localité située dans la commune de Démoli, dans le département de Kédougou. «Elle a refusé tout simplement de respecter la zone autorisée par la direction des Eaux et Forêts, des Chasses et de la Conservation des sols, dans le cadre de la valorisation des produits forestiers issus de l’abattage d’arbres dans les sites de l’OMVG à Sambangalou », renseigne le capitaine Camara. Selon lui, ces abattages d’arbres non autorisés sont vendus clandestinement au marché national et à l’international. «Cette descente de l’Inspection des Eaux et Forêts de Kédougou a permis de mettre fin à cette manœuvre frauduleuse de la coupe abusive du bois qui amène le plus souvent des conflits entre autorités locales et populations», a-t-il ajouté. Le camion de troncs d’arbres a été convoyé à l’inspection des Eaux et Forêts de Kédougou. La dame est en train d’être auditionnée par le procureur près le tribunal de grande instance de Kédougou «pour manœuvre frauduleuse et coupe abusive de bois ».
Babacar Gaye démissionne du PLD/And Suqali
Une nouvelle défection dans les rangs du Parti des Libéraux et Deḿocrates/Aǹ d Suqali dirigé par l’édile de Dagana, Oumar Sarr. Non content de l’orientation du parti, l’ancien vice-président dudit parti, Babacar Gaye, a finalement décidé de démissionner. En décidant alors de se décharger de ses fonctions de vice-président du Parti des Libéraux et Deḿ ocrates/And Squali, le 12 février 2022, l’ancien président du conseil départemental de Kaffrine espérait qu'une inflexion positive dans les orientations et le fonctionnement de leur parti était encore possible. Mais il constate pour le regretter comme beaucoup de ses frères de parti, que la gestion des carrières prime sur la réalisation de leur projet politique. Ainsi pour retrouver, dit-il, son équilibre intérieur, rester cohérent dans ses options et mettre tout le monde à l'aise, il rend le tablier. Toutefois, Babacar Gaye compte poursuivre son engagement au service du Sénégal, avec plus de liberté de pensée et d'action.
Demba Kandji craint pour l'Etat de droit au Sénégal
Si aujourd'hui notre société est menacée, selon le médiateur de la République, Demba Kandji, c'est parce que la violence est en train de prendre le pas sur la réflexion, l'échange, le dialogue et le respect mutuel. Ce qui fera dire au magistrat son pessimisme. « Car la violence verbale et physique qui s'installe dans le commerce entre nous et nos autres citoyens à cause des réseaux sociaux, risque de dégrader l'État de droit », prévient l'ancien premier président de la Cour d'appel de Dakar.
Tirs groupés sur le Jaraaf de Soumbédioune
Les pêcheurs de Fass Boye et de Mboro, dans le département de Tivaouane, ont jeté de grosses pierres à Adama Mbengue Jaraaf de Soumbédioune. Ils lui reprochent d’avoir dénoncé l’utilisation des filets dormants, lors de la rencontre avec le Chef de l’Etat et de les avoir indexés dans la raréfaction de la ressource halieutique. Selon Babacar Seck de Fass Boye, Adama Mbengue ne maîtrise pas du tout ce qu’il dit et les autorités doivent éviter d’écouter les propos de gens qui ne savent rien du secteur. Selon lui, ce sont tous les pêcheurs du Sénégal, de Saint-Louis au Cap Skiring, qui dénoncent ces propos d’autant plus que près de 99% d’entre eux utilisent des filets mono filaments. Après avoir posé sur la table d’autres doléances, ils ont demandé au Président Macky Sall de ne tendre l’oreille qu’à des acteurs dûment mandatés par le secteur.
Nouveau programme de santé
Le Sénégal va accueillir un nouveau programme de santé qui sera financé par la Chine. Le vice-président du Conseil consultatif chinois a faitla révélation hier au Président Macky Sall, lors de son entretien avec ce dernier. La Chine lancera un nouveau programme de coopération en matière de santé publique au Sénégal.
Le Gouverneur de la Bceao reçu par le chef de l’Etat
Restons au Palais présidentiel pour dire que le gouverneur de la Bceao y a été reçu par le Président Macky Sall, en présence du ministre des Finances et du Budget, Moustapha Ba. Le Gouverneur Jean-Claude Kassi Brou a rassuré que face aux enjeux liés à l’inflation et la hausse des produits énergétiques et alimentaires, la Bceao va appuyer les pays membres.
Mimi Touré
Aminata Touré n’est pas en reste dans la campagne de communication à travers les réseaux sociaux, dans le cadre de la lutte contre le cancer. Au-delà des discours, la parlementaire pense qu’il faut plus de ressources et des programmes de dépistage jusque dans nos villages pour lutter efficacement contre le cancer du sein.
La ministre de la Santé à Ndiassane, Thiénaba…
La ministre de la Santé et de l’Action sociale a effectué hier une tournée dans le cadre de la préparation du Gamou. Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye s’est rendue dans plusieurs foyers religieux. Après Tivaouane, la délégation ministérielle est allée à Ndiassane, puis à Thiénaba et Keur Mame ElHadji à Thiès, dans le cadre du suivi du dispositif sanitaire du Gamou. Les mesures prises par le ministère de la santé pour une bonne couverture médicale du Maouloud ont été bien appréciées dans les différents foyers religieux. Pour sa part, le ministre de la Santé a insisté fortement sur le volet prévention, accueil et disponibilité du personnel pour une meilleure prise en charge des pèlerins.
Colère des concessionnaires du nettoiement
Les concessionnaires du nettoiement sont très remontés contre les autorités. Ils sont en grève depuis quelques jours pour réclamer le paiement de leurs prestations à l’Unité de coordination et de gestion des déchets solides (Ucg) estimées à 10 milliards. Le mouvement d’humeur est ressenti par les ménages qui ne savent pas où déverser leurs ordures.
Pollution au rond-point Case bi
Une odeur pestilentielle a fini de polluer les environs du rondpoint Case bi, plus précisément à l’Unité 08 de la commune des Parcelles assainies. Les eaux usées provenant des fosses septiques ont envahi la zone. En tout cas, le Premier ministre Amadou Ba devrait commencer par résoudre le problème de l’assainissement dans la commune des Parcelles assainies où les populations sont exposées aux maladies respiratoires et diarrhéiques.
Kaolack : Le propriétaire de la boulangerie dans le pétrin
Le propriétaire de la boulangerie n’a pas échappé à la justice. Le parquet pense que l’installation de la boulangerie a contribué à l’effondrement du bâtiment qui a fait trois morts et une dizaine de blessés à Kaolack. Selon le procureur de Kaolack, le propriétaire de la boulangerie qui a été arrêté a une part de responsabilité dans ce drame. Pour le parquet, la présence dans le domicile du sinistre d'une unité de boulangerie, mise en service sans autorisation préalable, y est pour quelque chose. Ainsi à la lumière des conclusions finales de l'enquête, indique-t-on dans un communiqué, son implication personnelle a été circonscrite à la responsabilité de mise en danger de la vie d'autrui et exploitation d'une installation de deuxième classe sans autorisation administrative. Ainsi le propriétaire de la boulangerie sera présenté au magistrat instructeur chargé du dossier.
Une pirogue sénégalaise avec 69 individus a accosté en Espagne
Malgré les moyens déployés par le gouvernement, l'émigration clandestine a de beaux jours devant elle. Le directeur de la police de l’Air et des Frontières, le contrôleur général Mame Seydou Ndour, a révélé hier qu’une pirogue de fortune en provenance du Sénégal avec 69 individus à son bord a accosté lundi sur la côte espagnole. «Ce qui montre l’ampleur de la tâche, mais également la détermination des trafiquants à poursuivre leurs œuvres quel qu’en soit le prix. Nous devons faire montre de la même détermination pour contrer leurs actes », a confié Mame Seydou Ndour par ailleurs coordonnateur du partenariat opérationnel conjoint (POC), à l’occasion d’un séminaire régional à Dakar. D’après Dakaractu, Mame Seydou Ndour a plaidé pour une collaboration régionale judiciaire et policière afin d’établir des liens de poursuites contre les auteurs. Doté d’un budget de plus de 6 milliards FCFA, le POC ambitionne de lutter contre l’émigration irrégulière, le trafic de migrants et la traite des personnes. Le thème de la rencontre est: «Pour un renforcement de la coopération régionale judiciaire et policière dans la lutte contre le trafic de migrants et la traite des personnes».
Par Mbaye DIOUF
COMMUNICATION GOUVERNEMENTALE !!!
Un gouvernement de combat, c’est celui qui assure et qui rassure les populations : «50 bus de Ddd pour la rentrée scolaire», «déficit de 45 000 enseignants pour cette année», «taux de mortalité lié au cancer devant augmenter de 40 pour cent d’ici 2030».
Un gouvernement de combat, c’est celui qui assure et qui rassure les populations : «50 bus de Ddd pour la rentrée scolaire», «déficit de 45 000 enseignants pour cette année», «taux de mortalité lié au cancer devant augmenter de 40 pour cent d’ici 2030».
Autant de mots et de sorties qui ne rassurent pas, contrairement au discours à la Nation du 16 septembre de Monsieur le président de la République !!!
Malgré le discours du chef de l’Etat, basé sur la gestion rationnelle de la demande sociale, l’équité et la résilience, avec des solutions à effet immédiat, certains ministères passent à côté de la plaque et se distinguent par des discours alarmistes.
C’est d’abord le ministère des Transports terrestres qui ouvre le bal en annonçant qu’une cinquantaine de bus de Ddd seulement sont fonctionnels à Dakar !!!
Ce qui crée un dysfonctionnement dans le transport urbain. Ensuite, c’est le ministère de l’Education qui annonce un déficit de 45 000 enseignants pour cette présente année scolaire. Heureusement hier lundi, un communiqué des services de Cheikh Oumar Hann est venu rétablir les faits, même si ça ne rassure pas trop les Sénégalais. Enfin, le ministère de la Santé qui parle de mortalité liée au cancer devant augmenter de 40 pour cent d’ici 2030 dans le cadre de la célébration d’Octobre rose.
Autant de sorties en déphasage avec le discours de Monsieur le président de la République, et qui ne rassurent pas les populations, sans oublier les cibles concernées.
Pendant ce temps, trois ministères sortent du lot avec des annonces fortes !!
Ce qui est un motif de satisfaction. Il s’agit du ministère de l’Urbanisme, dirigé par Abdoulaye Saydou Sow, qui rassure avec les logements sociaux en perspective et la mise à disposition du foncier.
Le ministère du Commerce, dirigé par Abdou Karim Fofana, porte-parole du gouvernement, avec la mise en place de 18 commissions pour des solutions immédiates à la demande sociale et à la baisse des prix des denrées de première nécessité.
Enfin, le ministère de l’Energie, dirigé par Mme Sophie Gladima, à travers le Directeur général de la Senelec, Papa Mademba Bitèye, qui rassure les populations sur l’accès universel à l’électricité au Sénégal. Une initiative déjà en marche à travers une directive présidentielle et de larges concertations avec les acteurs concernés.
LA VIE DES COALITIONS POLITIQUES A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MERCREDI
Les quotidiens ont proposé à leurs lecteurs un contenu largement dominé par la politique, ce mercredi.
Dakar, 5 oct (APS) – Les quotidiens ont proposé à leurs lecteurs un contenu largement dominé par la politique, ce mercredi.
L’amnistie des faits concernant notamment Khalifa Sall et Karim Wade "ouvre une nouvelle ère pour la jeune et fragile coalition YAW", dont l’ancien maire de Dakar fait partie des dirigeants, lit-on dans EnQuête.
"Si le projet se matérialise (le vote de la loi d’amnistie), les positions vont devoir se déterminer selon les affinités avec les deux principaux leaders, Ousmane Sonko et Khalifa Sall", analyse le journal. EnQuête, qui pense aux candidatures à l’élection présidentielle de 2024 en parlant des positions des leaders de Yewwi Askan Wi, évoque "l’équation Barthélémy Dias", le député-maire de Dakar.
"Khalifa Sall et Ousmane Sonko semblent de plus en plus se convaincre de la force de Barthélémy Dias, qui n’est plus ce nain politique condamné" à se ranger derrière eux, analyse-t-il.
Kritik’ estime, pour sa part, que "le Parti socialiste a vu sa force de frappe électorale réduite à une peau de chagrin". Les chances sont maigres pour les socialistes de faire un candidat à la présidence de la République, selon le même journal.
L’Observateur relève "la stratégie du silence" de l’opposition à l’annonce du projet de loi d’amnistie. "Aucune instance officielle de la coalition Yewwi Askan Wi ni de la coalition Wallu Sénégal n’a daigné [souffler] mot avec la mesure prise par le président Macky Sall en Conseil des ministres" en vue de la restitution de leurs droits politiques et civiques à Khalifa Sall et Karim Wade, fait remarquer L’Observateur.
Tribune parle du "silence troublant de Khalifa Sall". "Contrairement à Karim Wade, qui crie partout qu’il ne veut pas d’une amnistie, Khalifa Sall, qui est dans la même situation que lui, ne [dit] mot sur ce débat", observe le journal.
WalfQuotidien se préoccupe des "guerres de succession" au sein des principaux partis politiques alliés de l’APR, celui du chef de l’Etat.
"Les dissidences croissent au Parti socialiste, à l’Alliance des forces de progrès, tout comme au Parti de l’indépendance et du travail où les guerres de succession (…) s’annoncent âpres", constate-t-il.
Le Quotidien s’intéresse à la polémique entre la députée Aminata Touré et ses collègues du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY). "Les prochaines semaines pourraient être riches en rebondissements dans ce combat qui n’a pas encore dévoilé tous ses aspects", écrit Le Quotidien.
Il rappelle que le groupe BBY tient à ce que Aminata Touré, fâchée de n’avoir pas été désignée candidate de ladite coalition pour la présidence de l’Assemblée nationale, lui restitue son poste de parlementaire.
La concernée a déclaré avoir quitté le groupe BBY, qui l’a fait élire.
Sud Quotidien est d’avis que "dans ce bras de fer, l’opposition pourrait se retrouver comme le grand arbitre en raison de la configuration actuelle de l’Assemblée nationale", où l’écart de suffrages entre Benno Bokk Yaakaar et l’opposition est de près d’une voix en faveur de BBY.
En ce qui concerne les sujets non politiques, Le Soleil présente Dakar comme un "laboratoire d’idées" de la COP 27, la conférence internationale sur le changement climatique, qui se tiendra à Charm el-Cheikh, en Egypte, du 7 au 18 novembre 2022.
Plus de 1.500 personnes prennent part au "sommet de la mobilité durable et du climat", qui se tient à Dakar en prélude à la COP 27, selon le journal.
"A l’ouverture des travaux, le Premier ministre, Amadou Ba, a rappelé l’urgence pour les grandes métropoles de rester mobilisées pour les enjeux environnementaux", note Le Soleil.
"Craintes"
Des réaménagements se préparent dans les grandes juridictions sénégalaises, annonce L’As, selon lequel l’ancien procureur de Dakar Serigne Bassirou Guèye va diriger la cour d’appel de Thiès (ouest).
Le juge Assane Ndiaye sera mis à la disposition de l’Ofnac, l’organisme public anticorruption du Sénégal, tandis que Cheikh Tidiane Coulibaly, le premier président de la Cour suprême, prendra sa retraite en novembre prochain.
Le président de la République est confronté à "un choix cornélien" quant à la question de savoir à qui de l’armée ou de la police confier la lutte contre le terrorisme, selon Bés Bi Le Jour.
"L’idée de confier la stratégie [antiterroriste] à l’armée fait son chemin. Même si le président Sall se veut encore prudent" sur le choix à faire, affirme le journal.
Selon L’Info, la relance de la culture du palmier à huile dans le sud du pays se heurte à plusieurs "goulots d’étranglement", dont la salinité des terres et les feux de brousse.
Le Vrai Journal fait part de ses "craintes" relatives à la rentrée scolaire. "Tous les ingrédients ne semblent pas encore réunis pour stabiliser le système [éducatif] en cette rentrée scolaire 2022-2023", s’inquiète-t-il.
Le groupe bancaire marocain Attijari Bank est condamné à payer 11 milliards de francs CFA à l’homme d’affaires sénégalais Bocar Samba Dièye, révèle Libération.
La banque a été condamnée pour "saisie et mutation frauduleuses" de trois immeubles appartenant à M. Dièye, selon le journal.
Concernant les préparatifs du Maouloud, l’anniversaire du prophète Mohamed, selon Vox Populi, le ministère de la Santé va envoyer 3.000 agents de santé à Tivaouane (ouest), qui attire chaque année de nombreux pèlerins pour cet événement.
Soixante-quatre ambulances seront mises à la disposition du comité d’organisation du Maouloud de Tivaouane prévu samedi prochain, ajoute-t-il.
Par Bocar Harouna DIALLO
L’AFRIQUE : QUEL TRISTE SORT !
L’Afrique est le seul continent au monde qui a subi et n’a cessé de subir des malheurs et conflits sanglants depuis de millénaires voire des siècles.
Peut-on dire que naturellement l’Afrique est malheureuse et terre de conflits ?
L’Afrique est le seul continent au monde qui a subi et n’a cessé de subir des malheurs et conflits sanglants depuis de millénaires voire des siècles.
Qu’a-t-elle fait pour mériter autant de maltraitances ?
L’Afrique a vécu l’hémorragie de la traite négrière, la colonisation et d’autres malheurs connexes. En partant des années 1960 à nos jours, l’Afrique a été le théâtre de plus de 82 coups d’Etat très dévastateurs, entraînant ainsi l’insécurité, l’instabilité, le bafouillage des droits de l’Homme, la corruption, le vol et pillage des ressources naturelles, la corruption et la pauvreté extrême.
Les coups d’Etat, en fonction de leur fréquence, semblent être des virus contagieux, car coup d’Etat réussi augmente considérablement la probabilité de plusieurs autres, surtout dans les pays limitrophes. L’exemple de la bande sahélienne (Mali, Côte d’Ivoire, Burkina, etc., et s’y ajoutent les deux Guinée aussi).
La récente vague de coups d’Etat en Afrique sub-saharienne est un signal fort, voire une mauvaise nouvelle. Paradoxalement, les pays les plus pauvres, mais riches en ressources naturelles (Mali (deux fois), au Tchad, en Guinée, au Soudan, en Tunisie et, sans doute, en Algérie et au Burundi), et en transition démocratique, sont les plus touchés par ce phénomène. Et la liste est encore élastique.
Mais le constat majeur est que le phénomène s’intensifie depuis 2013 et le pourcentage des pays ayant vécu ce cancer est assez représentatif.
Le continent risque donc de retourner à la mauvaise époque de la mauvaise gouvernance militaire qui sera effectivement une période d’inquiétude, de fuite des cerveaux, de récession économique, bref, un temps perdu économiquement.
On peut affirmer que l’Afrique est naturellement malheureuse et terre de conflits.
Ce tas de conflits au 21e siècle s’explique par divers enjeux géopolitiques, stratégiques et économiques. La course vers le développement et l’exploitation des réserves de biens naturels sont un facteur majeur. L’intérêt personnel pour avoir une mainmise sur plusieurs opportunités encourage les putschs.
Sans finir d’essuyer les larmes du Colonel Damiba, le Burkina pleure encore en recevant de plein fouet un coup de plus. Le Burkina, un pays d’une richesse énorme avec des patriotes animés de bonne foi, qui était sur le bon chemin vers l’opulence, se plonge pleinement dans le gouffre des conflits et coups d’Etat inutiles et répétitifs qui lui font broyer du noir.
Les enjeux géopolitiques et stratégiques ne cessent de morceler notre Afrique qui, pourtant aujourd’hui, est considérée comme le futur du monde pour le développement durable. Mais hélas, les diverses opinions terroristes utilisées pour décimer le monde, en particulier l’Afrique, sont l’arme fatale pour accéder aux intérêts particuliers.
A ces coups d’Etat, s’ajoute le syndrome de la boulimie du pouvoir par des présidents africains, qui est devenu une réalité, voire même une identité africaine.
Dans certains pays africains, en particulier francophones et anglophones, les présidents, par leur gourmandise des délices du pouvoir, ont réussi à tripatouiller à volonté, la Constitution de leur pays juste pour rester aussi longtemps que possible aux commandes. On peut citer en exemple, le célèbre Président camerounais, Paul Biya, arrivé au pouvoir depuis 1982 malgré l’âge, les contestations et conflits entre les peuples francophones et anglophones, parvient à diriger le pays avec une main forte. Son homologue équato-guinéen, depuis 1979 jusqu’en 2020, a considéré le pays comme sa propre maison où le père de famille n’a aucun opposant capable de changer la donne. Obama disait : «Quand un dirigeant essaie de changer les règles au milieu de la partie, simplement pour rester en poste, il s’expose à l’instabilité et à la discorde.»
A mon humble avis, l’Afrique doit connaître une nouvelle ère avec de nouveaux dirigeants capables de hisser notre continent au sommet. Des dirigeants visionnaires capables de prôner une nouvelle armature territoriale cohérente et qui ont une élégance républicaine.
L’Afrique en a marre des coups d’Etat sanglants. Notre chère Afrique mérite des hommes d’Etat de valeur et d’éthique qui mettent en avant les intérêts du Peuple et qui respectent la République (pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple).
C’est avec une grande surprise qu’on a tous appris le retrait du maillot numéro 15 de notre emblématique icône Mame Maty Mbengue. Ce qui constitue une première, à ce que je sache, dans l’histoire du sport collectif mondial en Equipe nationale
C’est avec une grande surprise qu’on a tous appris le retrait du maillot numéro 15 de notre emblématique icône Mame Maty Mbengue. Ce qui constitue une première, à ce que je sache, dans l’histoire du sport collectif mondial en Equipe nationale. Par inculture sportive, le président Babacar Ndiaye a voulu se racheter d’une manière maladroite après avoir ignoré et même causé du tort à certains grands basketteurs qui ont marqué ce sport au Sénégal, je veux citer Abdourahmane Ndiaye «Adidas», qui a été limogé d’une manière très lâche après avoir fait un parcours exceptionnel et obtenu la qualification en championnat du monde.
Quand les Lionnes étaient dépossédées de leurs appartements à l’immeuble des Lionnes aux Maristes offerts à l’époque par le Président Abdou Diouf, où était Babacar Ndiaye ?
Qu’a-t-il fait de particulier pour les anciennes gloires ?
On a tous été témoins de l’éviction de la loge officielle, des anciennes Lionnes, lors de l’Afrobasket 2019, par pur manque de considération. Je rappelle que cet édifice a été offert par le Président Macky Sall à la suite du palmarès élogieux du basket-ball sénégalais, et en particulier celui des Lionnes.
Babacar Ndiaye a-t-il déjà invité ses prédécesseurs qui sont encore en vie (Dibocor Sène, Baba Tandian) à un événement de la Fédération ?
Pour masquer son incapacité à organiser un bon Championnat national qui peine à être terminé jusqu’à maintenant, à retenir les équipementiers sponsors, à mettre en place une bonne politique de basket à la base, il s’adonne à cette hypocrisie populiste pour créer un buzz insignifiant.
Je lui rappelle que le maillot du basketteur angolais, JeanJacques Conceição, élu au Fiba Hall Of Fame en 2013 et champion d’Afrique en 1989, 1992, 1993, 1995, 1999, 2001 et 2003, n’a pas été retiré par les autorités angolaises.
Le maillot de l’américaine, Diana Taurasi, plusieurs fois championne Wnba, 5 médailles d’or olympiques (de 2004 à 2020), 3 fois championne du monde et un titre au championnat des Amériques, n’a pas été retiré par les Usa.
Le maillot numéro 9 de Michael Jordan n’a pas été retiré. Pour ne citer que ces exemples, tout en notant aussi qu’en football, le maillot numéro 10 de Diego Maradona de l’Equipe nationale d’Argentine, celui de Pelé aussi, Johan Cryuff, Beckenbauer et plusieurs autres icônes du sport collectif, n’ont pas été retirés.
Le maillot numéro 15 de Mame Maty doit constituer une motivation pour toute joueuse qui le porterait, comme la motivation que Lionel Messi ressent en portant le numéro 10 de Diego Maradona.
Je conseille à Babacar Ndiaye de jeter l’éponge. Il a montré ses limites depuis longtemps et chaque seconde qu’il passera à la tête de ce basket correspondra à un pas en arrière pour notre sport favori.
Je me permets de rappeler à Babacar Ndiaye que les maillots sont souvent retirés en club pour les athlètes qui ont marqué l’histoire de ces institutions. Il pouvait bien le faire quand il était président du Duc en retirant celui de Mborika Fall ou Anta Sy.
Monsieur le ministre des Sports, je vous prie de bien vouloir réparer cette bourde du président Babacar Ndiaye, qui a agi d’une manière solitaire, sans réunir son Comité directeur, ni son bureau, encore moins son Assemblée générale. Je doute fort qu’il ait informé le ministère et le Cnoss. Il faut rappeler que Mame Maty Mbengue est olympienne.
Cette grande dame mérite d’être décorée par le président de la République et une grande fête digne de ce nom soit organisée pour l’honorer, ainsi que tous les autres grands noms qui ont marqué le basket-ball sénégalais.
Sportivement
Depuis Budapest
Baba TANDIAN
«LA JEUNESSE DOIT D’ABORD SE CONNAÎTRE»
Député de la 11ème législature, Mamadou Diallo vient de sortir son premier ouvrage intitulé : «Soupir de Torodoo.» Le juriste, environnementaliste et consultant international se livre à une introspection et partage son parcours avec la jeunesse.
Député de la 11ème législature, Mamadou Diallo vient de sortir son premier ouvrage intitulé : «Soupir de Torodoo.» Le juriste, environnementaliste et consultant international se livre à une introspection et partage son parcours avec la jeunesse.
Comment vous avez eu l’idée de rédiger ce livre ?
Ce livre a été écrit durant la période du Covid-19, puisque tout le monde s’interrogeait sur l’avenir du monde. Je me suis dit que le slogan c’est «Restez chez vous», mais qu’il ne fallait pas rester sans rien faire. Et je me suis dit, pourquoi ne pas faire une rétrospective de la vie et écrire quelque chose qu’il faudrait laisser à la postérité, parce que chacun de nous à quelque chose à raconter. J’avoue que je n’avais jamais écrit avant. Cependant, j’avais commencé à faire des recherches sur ma généalogie, donc je me suis dit qu’il faudrait en parler pour que la famille Djalobé de Kidira puisse connaître son histoire, et les ramifications de la famille des Djalobé de Kidira et du Boundou. J’ai fait des investigations, j’ai interrogé des anciens, mais également des connaisseurs qui m’ont retracé la vie de la famille Djalobé. Je suis Torodoo de la grande famille des Djalobé, à l’image de Samba Diallo. J’ai lu et relu L’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane. On est de la même famille, mais il m’a fallu faire des recherches pour découvrir que nous sommes de la même famille des Djalobé. Les Kane et les Diallo, ce sont les mêmes. C’est une déformation Kane Diallo qui nous a amenés à Diallo. Nous venons tous du Fouta, du même terroir.
Pourquoi Soupir de Torodoo comme titre de votre ouvrage ?
Au début, je n’avais pas de titre en tête. Quand j’ai avancé dans le manuscrit et que je l’ai fait lire à un ami, ce dernier m’a proposé ce titre. Et ça vous ramène à la généalogie, à moi-même, c’est-à-dire il faudrait que je sache qui je suis. C’est ce que disait Senghor : «Enracinement et ouverture.» On ne peut pas construire quelque chose de durable aujourd’hui et demain sans s’appuyer sur son passé. Il faudrait d’abord se connaître et à partir de là, s’ouvrir au reste du monde.
S’agit-il d’un livre autobiographique ?
Oui il y a une dose d’autobiographie. Ça parle de ma vie privée et de la politique. Il y a une dose de fiction, parce que je ne veux pas égratigner certains qui ont été des compagnons, qui sont des hommes de valeur. Il faut faire un témoignage élogieux sur eux. Quand il s’agit de dire parfois certaines vérités, tout n’est pas bon à dire. Il y a une façon de le dire et parfois, certains ne se reconnaissent pas dans ce qu’on dit. On ne se déshabille pas complétement quand on parle de soimême. On utilise la fiction pour agrémenter un peu le récit. Il y a de la pudeur.
Vous évoquez dans votre livre, des moments difficiles que vous avez eu à traverser dans votre vie …
La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a toujours des moments de joie et des moments de tristesse. C’est ce qui fait le charme de la vie. Mais chaque étape de la vie correspond à un certain nombre d’évènements. L’événement qui a un peu attristé ma vie, c’est le décès de mon papa très tôt. Au moment où tout le monde fêtait la fête de la Korité, j’étais dans la tristesse. Il est décédé très tôt un jour de la Korité, c’était en 1965, j’étais encore très jeune. Ça, c’est un moment de tristesse qui a plongé non pas seulement ma famille dans la douleur et la tristesse, mais tout le Boundou, eu égard à l’homme qu’il était, de par sa générosité et son commerce facile. Ça a été un moment de tristesse pour tous les autres. Ce sont les épreuves de la vie. Dans la politique, on a des moments de joie, des moments de tristesse.
Et vos études dans tout cela ?
A l’école, parfois ça marche, parfois ça ne marche pas. Quand je n’étais pas orienté en classe de seconde par exemple, je ne pouvais pas l’imaginer. Ils disaient que j’étais âgé. En général, les gens diminuaient leur âge. Mais moi j’ai laissé mon âge tel quel, bien je sois allé tardivement à l’école, j’avais plus de sept ans. C’était dans les années 62-63. J’étais troisième au niveau régional au Brevet. Je n’ai pas poursuivi parce que j’ai connu une année sabbatique forcée, en 1975. Etant au fin fond du Sénégal, je ne connaissais même pas l’existence d’écoles privées. J’ai entendu dire qu’il y avait la possibilité de faire la capacité en Droit à l’université de Dakar, en deux ans, et après, si on a une bonne moyenne, d’aller en année de licence. C’est comme ça que je suis venu à Dakar en 1976, pour faire la capacité en Droit à l’université. J’avais une bonne moyenne avec une mention et je me suis inscrit en année de licence sans le Bac. La capacité en Droit, c’est un diplôme d’équivalence qui m’a permis d’accéder à l’université et j’ai fait un troisième cycle à l’université de Limoges.
Voulez-vous donner votre exemple à la jeunesse sénégalaise de ne jamais baisser les bras, de croire en son étoile pour réussir ?
Effectivement. La première chose, c’est qu’il faut se fixer un objectif, se donner les moyens d’atteindre cet objectif. La deuxième chose, c’est que la vie est un éternel combat. Il ne faut jamais se décourager et il faut lutter. S’il y a de la persévérance, on peut arriver à ces objectifs-là. La jeunesse doit d’abord se connaître, connaître qui elle est, s’inscrire dans ses valeurs et après, il faut qu’elle lutte. Je ne parle pas d’aller dans les arènes, même si la lutte est un sport qui est noble. Je dis qu’il faut lutter, c’est un éternel combat. Même s’il y a des échecs, ce sont des expériences, ce sont des leçons apprises pour être valorisées et aller de l’avant.
FIGURE EMBLÉMATIQUE DE TIVAOUANE
Petit frère de Maodo Sy, Serigne Babacar Sy ou affectueusement appelé Ndiol Fouta, est un homme de conviction et d’une fidélité remarquable.
«Ndiol Fouta !» C’est le nom souvent attribué à Serigne Mbaye Sy Abdou, sûrement en souvenir de ses brillantes études à Thilogne dans la région de Matam, au Nord du pays. Le saint homme au «Laafa Banjul», communément appelé «Cabral», un bonnet en laine bordé de carreaux zigzagants, qu’il arbore avec humilité et fierté, avec élégance aussi, reste une figure emblématique de l’islam. Pourtant, son vénéré père, Mame Abdou Aziz Sy «Dabakh» (Rta), aurait préféré qu’on l’appelât Serigne Babacar dont il portait le nom.
Petit frère de Maodo Sy, Serigne Babacar Sy ou affectueusement appelé Ndiol Fouta, est un homme de conviction et d’une fidélité remarquable. De par sa haute stature physique, morale et civique, son esprit, sa connaissance des hommes et ses prises de conscience des problèmes de la société, Serigne Mbaye Sy Dabakh, un homme effacé, est déjà très remarqué du fait de sa présence dans les daaras de Tivaoune. Sa connaissance ordinaire et gnostique, peu semblable du reste, révèle en réalité que seul celui qui fait fi du savoir aura la connaissance pure. Ainsi, il est à l’image de son père, Dabakh, un guide religieux très énigmatique, doté d’une moralité et d’une probité légendaires. Dans ce sillage, sa préoccupation première est de revivifier les valeurs patriarcales comme il se plait à le dire : «Il n’y a dans ce monde que la vertu, le savoir et la vérité qui soient dignes de m’occuper.»
Serigne Cheikh Oumar Sy Djamil renseigne qu’«il se raconte qu’un jour, après avoir observé pendant quelques minutes que Pape Serigne Mbaye ne répondait pas aux interpellations par ce pseudonyme, Mame Abdou avertit l’assistance : «D’autant plus qu’il ne réagit pas lorsque vous dites Ndiol Fouta, je vous supplie de ne plus l’appeler ainsi. Je lui ai donné le nom de mon frère, ami et marabout, Serigne Babacar Sy, et par ce nom, je voudrais que vous vous adressiez à lui !».»
Et de poursuivre : «Entre Pape Serigne et Mame Abdou s’est créée depuis longtemps, une complicité tendre et affectueuse. Nous sommes au début des années 80 et le jeune étudiant de l’Université Quarawiyine à Fez, au Maroc, était venu en vacances d’été. A ce moment, il sentit avoir amassé suffisamment de connaissances dans les allées de la Médina où repose Cheikh Ahmed Tidiane Chérif (fondateur de la confrérie tidiane). Il alla alors rencontrer son père pour lui annoncer qu’il ne voulait plus retourner au Maroc et qu’il préférerait rester au Daara de Seydil Hadji Malick Sy pour perpétuer son legs.
En réalité, sans que personne n’y prêtât attention, il avait entendu quelques années auparavant, Mame Abdou formuler le vœu de voir un jour «Ken ci xaleyi» (xalé dans le jargon de la khaadara ne veut surtout pas dire enfant, mais plutôt un membre de la famille) lui succéder dans la gestion pédagogique et administrative de ce daara, héritage de Mame Maodo. Pape Serigne, lui, avait enregistré ce souhait quelque part dans son cœur.»
Rester à Tivaouane et s’occuper du Daara de Seydil Hadji Malick Sy (Rta)
A l’annonce de cette nouvelle, Mame Abdou sursauta de son fauteuil pour l’avertir que c’était une lourde décision et qu’il voudrait prendre en témoin Seydil Hadji Malick (Rta). Il le prit par la main pour aller se recueillir ensemble devant le Mausolée de Mame Maodo, où il lui demanda de répéter les paroles qu’il venait de lui adresser. Pape Serigne répéta sans hésitation ni ambiguïté : «Oui je veux rester à Tivaouane pour m’occuper du daara laissé en héritage par Seydil Hadji Malick Sy (Rta).» Depuis ce jour, il ne quitte plus ce lieu de culte et de connaissances. Des milliers de talibés y psalmodient le Coran à longueur de journée ou tentent d’y mémoriser le Livre saint à haute voix. Un concert polyphonique, fait d’une symphonie de voix enfantines, se crée autour de valeureux maîtres coraniques. Aujourd’hui, plusieurs animateurs des plateaux religieux de nos télévisions, privées comme publiques, ou qui brillent dans les Gamou et conférences pour raconter avec éloquence l’histoire du Prophète (Psl), ont été formés par Serigne Mbaye Sy Abdou lui-même.
Une tendre jeunesse à Thilogne au Fouta
Avec son allure élancée rappelant celle de Mame Maodo, cet intellectuel arabophone, privé des années glorieuses de Tivaouane, est envoyé passer onze années de sa tendre jeunesse à Thilogne au Fouta, pour être formé auprès du grand érudit, Seydi Thierno Abdou Khadre Ly, en compagnie de son jeune frère, Serigne Cheikh Tidiane Sy (ambassadeur du Sénégal en Arabie Saoudite). Ceci va lui permettre de parler couramment la langue de Cheikh Oumar Foutiyou Tall. Il arrive ainsi à faire des dictons et à raconter des anecdotes en pulaar, ou à faire des études lexicales comparatives entre le pulaar et le wolof. Bref, il manie cette langue comme personne d’autre au Sénégal(Mca); ce qui lui vaut une très grande affection en milieu halpular.
Humilité, sacerdoce, mansuétude, sagesse, fidélité, «kersa» à la limite de la timidité, sont les traits de caractère les plus connus de Pape Serigne Mbaye. Ce qui est moins connu de lui, c’est principalement son souci de préserver un statut sincère du musulman sénégalais qui se caractérise par la tolérance, la droiture et un sens élevé de l’abnégation. Pape Serigne Mbaye se demande souvent : «Sommes-nous de véritables musulmans ?» Ou alors : «Nous disons souvent que la population sénégalaise est composée de 95% de musulmans, est-ce vrai ?» Ses conférences publiques sont très interactives. Il n’hésite pas à se prêter à un jeu de questions-réponses entre ses interlocuteurs et lui sur la pratique religieuse. Ses vidéos d’enseignement sur des pratiques telles que le Tayammom ou la prière courent les réseaux sociaux (Facebook, Whatsapp, etc.).
Avec une voix mélodieuse, il lui arrive également de chantonner les quassidas des grands érudits de Tivaouane, rivalisant ainsi avec les chanteurs les plus connus de notre époque. Son discours sur les préparatifs du mariage tels qu’enseignés par Seydil Hadji Malick est d’une haute facture intellectuelle. D’ailleurs, une de ses occupations quotidiennes est de reconstituer la bibliothèque de référence de Seydil Hadji Malick Sy (Rta), sur la base des ouvrages avec lesquels ce dernier a fait ses humanités. Il n’est pas rare de tomber sur des livres avec des annotations et commentaires du patriarche de Tivaouane sur les sujets qui y sont abordés et toujours en conclusion, la mention : «Tere bi amelatumako axx.» (En somme, il s’est acquitté de son devoir moral vis-à-vis du livre en le lisant en entier). Cette bibliothèque regorge également de livres rares sur tous les sujets ayant trait à la religion musulmane, y compris les attaques qui sont faites à son encontre.
Comment Mame Abdou m’a appris à contenir ma colère et à maîtriser mes nerfs
Selon Serigne Cheikh Oumar Sy Djamil, discuter avec Pape Serigne sur la sociologie religieuse est un vrai régal, et ses enseignements sont ponctués d’anecdotes. C’est le cas lorsqu’il raconte comment Mame El Hadji Abdou lui a appris à contenir sa colère et à maîtriser ses nerfs. «Un monsieur s’est un jour présenté devant Mame Abdou en proférant des menaces et en débitant des mots assez déplacés.
Sentant mon visage se rétrécir et prêt à en découdre avec lui, Serigne Abdou m’ordonna, quelques heures après, d’aller chercher des denrées alimentaires (riz, huile, sucre, etc.) et m’intima l’ordre d’aller les charger moi-même dans le véhicule. Ce que je fis avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme», raconte Ndiol Fouta.
Et de poursuivre : «Ensuite, il me demanda de l’accompagner. Cependant, je ne m’attendais pas à ce que Mame Abdou s’arrêta devant la maison de la personne qui avait osé le défier chez lui. Il me fit comprendre ensuite que je devais décharger moi-même ces vivres chez la personne impénitente. Depuis ce jour, «Sène Mame» a ôté de moi tout sentiment de haine quelconque envers mon prochain.» Il ajoute qu’«une autre fois, Mame Abdou m’invita à prendre le café avec lui. Au moment où les premières saveurs de la caféine effleurèrent mon palais, j’émis le son «Ahh». «Sène Mame» réagit aussitôt en me rétorquant : «Serigne, à partir d’aujourd’hui, je te prie de ne plus boire du Café.»
Sans en comprendre la raison, je m’exécutai tout en prenant mon mal en patience. Au bout de six mois d’abstinence, El Hadji Abdou m’appela à Diacksao et m’annonça : «Maintenant tu peux recommencer à boire du café. Néanmoins, ne fais plus comme la dernière fois où j’ai senti en toi l’unique volonté de satisfaire un plaisir terrestre (top sa bakan), en disant «Ahh», alors que tu dois juste apprécier ces moments comme une miséricorde qui t’a permis de pouvoir prendre ce verre et de le boire sans aucune contrainte divine. (Yalla rek nga wara guiss boy nan sa café).»» De pareilles leçons de vie ont forgé la générosité de Pape Serigne Mbaye Sy Abdou.
DEUX SOLUTIONS S’OFFRENT AU SÉNÉGAL POUR L'ORGANISATION DE LA CAN 2025
Après le retirait de la Guinée de l’organisation de la CAN, le Sénégal a décidé de se lancer pour accueillir l’édition de 2025.
Après le retrait de la Guinée, le Sénégal est désormais preneur de l’organisation de la CAN 2025. Le ministre des Sports, Yankhoba Diattara a déjà saisi le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor pour étudier la possibilité et les capacités à lancer officiellement la candidature du Sénégal. Si le Sénégal garde toutes ses chances, la question des infrastructures sportives sera un des éléments fondamentaux du cahier de charges. Le Sénégal va-t-il répondre à cette exigence et être prêt ? Avec les travaux de rénovation des stades régionaux en cours, rien n’est moins sûr. En cas où il ne disposerait de l’ensemble de ses stades, la possibilité de co-organisation avec un pays voisin n’est pas non plus à écarter. Particulièrement intéressé, la Mauritanie a déjà dit sa disposition à rejoindre le Sénégal pour l’édition en 2025.
Après le retirait de la Guinée de l’organisation de la CAN, le Sénégal a décidé de se lancer pour accueillir l’édition de 2025. Le nouveau ministre des Sports, Yankhoba Diattara qui en a fait l’annonce a déjà saisi le président de la Fédération pour disposer du cahier des charges et faire une analyse de la situation, avant de déposer une candidature. Si la candidature sénégalaise a toutes ses chances d’être validée du point de vue de la disponibilité, des voies de communication et de la sécurité, la question des infrastructures sportives et particulièrement de ses stades constitue un point essentiel du cahier de charges.
Pour l’heure, la dynamique qui accompagne de préparation des Jeux Olympiques de la Jeunesse «Dakar2026», le Sénégal s’est d’ores et déjà engagé dans un vaste mouvement de rénovation de ses stades afin d’être prêt. Après l’inauguration du stade Abdoulaye Wade, l’ex ministre des Sports, Matar Bâ avait lancé le début des travaux de reconstruction et de réhabilitation des stades aux normes notamment ceux du Léopold Senghor mais surtout 4 autres stades régionaux d'Ely Manel Fall de Diourbel, Lamine Guèye de Kaolack et Aline Sitoé Diatta de Ziguinchor pour un investissement de 40 milliards de F CFA. Le tout, pour une durée d’exécution de 36 mois (3 ans). Autrement dit, le Sénégal est encore dans les délais requis pour remplir le cahier de charge avec au moins six stades aux normes dans quatre villes différentes. Ce qui serait pour le Sénégal, une avancée significative pour faire le poids face aux autres pays africains qui aspirent à accueillir la compétition. Mais aussi pour le retour de la CAN au Sénégal 33 ans après celle organisée en 2012 à Dakar.
UNE CO-ORGANISATION, L’AUTRE ALTERNATIVE
Une co-organisation reste également une alternative pour les autorités sénégalaises. Elle a été aussi longtemps agitée et particulièrement par le président Fédération sénégalaise de football. Dans ce processus de construction et de réhabilitation d’infrastructures, permettant au Sénégal de disposer de cinq à six stades modernes, le président Augustin Senghor préconisait une co-organisation avec la Guinée afin d’alléger les deux pays. «Une CAN à 24 est très compliquée à organiser. Si une grande puissance comme les Etats Unis d’Amérique s’est associée au Mexique et au Canada pour abriter une Coupe du monde, pourquoi des pays voisins sur le continent ne peuvent pas s’associer pour une CAN à 24», avait-il soutenu lors d’un forum organisé en 2019 par l’association de la presse sportive (Anps).
Il faut rappeler que la requête n’était pas reçue favorablement par la partie guinéenne. Il faut aussi signaler qu’en dehors de la Guinée, le Sénégal pourrait accéder à la demande formulée il y a deux ans par la Mauritanie. Dés l’instant où le nombre des équipes participantes a été porté à 24 et face à l’incapacité de pays africains à organiser seuls, le président de la fédération mauritanienne de football Ahmed Yahya avait manifesté l’intérêt de la Mauritanie pour une co-organisation avec le Sénégal. D’autant, soutenait-il, que les deux fédérations des deux pays entretiennent de bonnes relations. En plus de petits stades à Nouadhibou et Zouerate, aux normes internationales, il faut relever que la Mauritanie dispose de deux stades à Nouakchott, le stade olympique et celui de Cheikha Bodiya. Le gouvernement mauritanien avait aussi annoncé la construction d’un stade de 30.000 places prévu dans le sud de la capitale. De quoi plaider pour une co-organisation.
L’ENQUÊTE SUR L’ÉMEUTE DU CAPITOLE : LE WATERGATE DE DONALD TRUMP ?
Jamais avant Donald Trump, il n’y eut d’insurrection telle que celle du 6 janvier 2021, ni de manœuvres visant à entraver le transfert de pouvoir entre un président et son successeur.
Jamais avant Donald Trump, il n’y eut d’insurrection telle que celle du 6 janvier 2021, ni de manœuvres visant à entraver le transfert de pouvoir entre un président et son successeur.
La Commission spéciale de la Chambre des représentants créée en juillet 2021 pour enquêter sur ces faits travaille sur ce dossier gigantesque depuis maintenant plus d’un an. Parallèlement, le département de la Justice a mis en examen plus de 800 individus, dont certains ont déjà été condamnés, à l’issue d’un plaider coupable, parfois à de lourdes peines de prison, et le procès de cinq membres du groupe d’extrême droite Oath Keepers vient de commencer.
La Commission vise au-delà des participants directs à l’assaut du 6 janvier et veut remonter aux vrais responsables en mettant en évidence les différents responsables et les moyens utilisés par l’ancien président et ses affidés (proches, élus républicains, avocats) pour s’opposer au transfert du pouvoir à Joe Biden, notamment via la propagation du mythe d’une élection qui aurait été « volée » et l’incitation à l’insurrection.
Alors que les auditions publiques de la Commission, dont la dernière a eu lieu en juillet, devaient reprendre ce 28 septembre, elles ont été décalées de quelques jours du fait de l’ouragan Ian, qui frappe actuellement la Floride. Ce délai ne devrait pas empêcher la Commission de publier rapidement son rapport. Si cette publication survient avant les élections de mi-mandat (midterms), qui auront lieu le 8 novembre prochain, le rapport pourra-t-il avoir un impact sur ce scrutin et, deux ans plus tard, sur la présidentielle de 2024, à laquelle Donald Trump semble décidé à se présenter ?
Ce qui est certain, c’est que les nombreuses violations de la loi et de la Constitution des États-Unis reprochées à Donald Trump ont souvent suscité des comparaisons avec l’affaire du Watergate, qui avait abouti en 1974 à la démission de Richard Nixon. Il existe certes des points communs entre les agissements des deux présidents républicains, mais les dégâts infligés par Donald Trump à la Constitution et au principe de primauté du droit (rule of law) sont beaucoup plus graves que ceux de son lointain prédécesseur.
Les différences avec l’affaire du Watergate
L’affaire du Watergate a été un choc majeur pour les Américains et a laissé une marque si profonde sur l’imaginaire politique du pays que les divers scandales qui ont suivi ont tous été baptisés d’un nom qui se termine en « gate » : pensons à l’Irangate sous Ronald Reagan ou au Monicagate sous Bill Clinton.
Ce qu’on appelle affaire du Watergate ne se limite pas au cambriolage du quartier général des Démocrates et fait référence aux multiples opérations lancées par Richard Nixon (président depuis 1968) pour espionner et discréditer le camp démocrate et son candidat Ed Muskie, auquel Nixon aurait dû être opposé lors des élections de 1972. Ces opérations ont eu un effet dévastateur sur la candidature de Muskie, et c’est un autre candidat, nettement moins dangereux, George McGovern, qui remporta les primaires démocrates, avant d’être battu par Nixon à la présidentielle.
Une commission sénatoriale avait été établie en 1973 pour enquêter sur ce scandale. Le travail du procureur spécial Cox et la décision US v. Nixon de la Cour suprême, ont contraint le président Nixon à la démission le 8 août 1974. Plusieurs Républicains, conscients de la gravité des abus, ont à l’époque fait passer la primauté du droit et l’intérêt du pays avant leurs préférences partisanes en votant en faveur de la destitution.
Aujourd’hui la situation est différente. Tout d’abord parce que les Républicains, terrifiés par les menaces de Donald Trump et intimidés par le poids politique de ses partisans, ont eu peur, début 2021, de voter la destitution qui aurait été la sanction adéquate et prévue par la Constitution à l’encontre d’un président qui a violé son serment de défendre la Constitution.
Puis les Républicains se sont opposés à toute forme d’enquête. Lorsqu’il a été question de créer une commission indépendante, comme celle qui avait enquêté sur les attentats du 11 septembre ou une commission mixte du Congrès (composée de sénateurs et de Représentants), les Républicains ont torpillé le projet.
Et quand Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des Représentants, a créé une commission spéciale à la Chambre, ils ont cherché à y placer leurs membres les plus radicaux, tels que Jim Jordan, possiblement lui-même impliqué dans l’attaque. Nancy Pelosi a rejeté leur participation ; le leader républicain à la Chambre, Kevin McCarthy, a alors refusé de nommer d’autres membres, ce qui lui est reproché aujourd’hui par son camp et est perçu comme le plus beau cadeau fait aux Démocrates. Toutefois, malgré les critiques des Républicains, la commission d’enquête sur l’attaque du Capitole est finalement bipartisane, puisqu’elle compte deux Républicains – et, qui plus est, profondément conservateurs : Liz Cheney (fille de l’ancien vice-président de George W. Bush) et Adam Kinzinger.
Tous deux ont accepté de mettre entre parenthèses voire de sacrifier leur carrière politique afin de faire la vérité sur les événements du 6 janvier. Et tous deux jouent un rôle majeur. C’est généralement Liz Cheney qui, tel un procureur, annonce les témoins à venir, explique les enjeux et les possibles chefs d’inculpation. Elle s’adresse également aux Républicains modérés, essayant de les convaincre des dangers que les trumpistes font courir au système étatsunien et à eux-mêmes : « Trump ne sera plus là mais notre déshonneur demeurera ».
La Commission a tenu à faire connaître au peuple américain les révélations et témoignages qu’elle a obtenus, en diffusant la première et la dernière auditions de l’été à une heure de grande écoute. Mais alors qu’en 1973 la majorité des Américains regardaient l’une des trois grandes chaînes hertziennes et avaient donc tous accès au même contenu, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ces chaînes existent toujours mais le paysage médiatique comporte désormais de nombreuses chaînes câblées et Internet et les réseaux sociaux, où règne la désinformation, jouent aussi un rôle.
On sait que ceux des Républicains qui sont convaincus que Trump a remporté les élections (plus de 50 %) et que Joe Biden est donc un président illégitime et illégal ne regardent ni ABC, ni CBS ni CNN. Ils préfèrent ainsi Fox News, One America ou News Max, qui font tout leur possible pour éviter le sujet et minimiser la gravité de l’insurrection sur le Capitole du 6 janvier.
Ainsi, lors de la première audition, Fox News n’a pas voulu décaler pour l’occasion l’émission de son présentateur vedette Tucker Carlson, et a même préféré ne passer aucune publicité pendant cette émission, diffusée au même moment que les travaux de la Commission, de crainte que ses téléspectateurs ne zappent durant les pauses publicitaires et ne tombent sur la retransmission des auditions par d’autres chaînes.
De plus, Carlson a fait de son mieux pour décrédibiliser le travail de la Commission et accuser ses membres de comportement partisan et d’acharnement anti-Trump, tout en brandissant toutes sortes de théories du complot destinées à détourner l’attention des éléments factuels présentés devant la Commission.
C’est pourquoi l’impact des audiences de la Commission sur le 6 janvier sera sans doute moindre que celui de la Commission Watergate. Les pro Trump, convaincus que l’élection lui a été volée, ne changeront pas d’avis.
Pourtant, durant l’été 2022, on a pu noter de réelles évolutions chez les modérés et les indépendants. En effet, les décisions radicales de la Cour suprême rendues fin juin 2022 – remise en cause du droit à l’avortement, complication de la régulation en matière de port d’armes et de réchauffement climatique – contribuent à cette évolution de l’opinion, au même titre que les travaux de la Commission. Les lignes ont commencé à bouger… et les élections de mi-mandat vont arriver très vite.
Une différence de taille, l’attitude des Républicains
Alors qu’en 1973, six élus républicains sur les 17 siégeant à la Commission judiciaire de la Chambre ont voté la mise en accusation de Richard Nixon, et plusieurs Républicains au Sénat s’apprêtaient à voter la destitution en 1974 (Nixon a finalement démissionné avant le vote), seuls dix élus républicains (sur plus de 200) ont voté la deuxième mise en accusation de Trump à la Chambre des représentants, en janvier 2021. Ils ont été la cible d’attaques dans les médias et de menaces venant de leur camp et des trumpistes, et ont, pour la plupart d’entre eux, décidé de ne pas se représenter.
Ceux qui ont osé malgré tout se présenter à nouveau aux primaires de leur parti en vue des midterms du 8 novembre prochain ont dû faire face à des candidats favorables à Trump, et ont souvent été battus. Liz Cheney a ainsi perdu sa primaire le 12 août… et annoncé dans la foulée une éventuelle candidature à la présidentielle de 2024.
Au Sénat, la quasi-totalité des élus républicains ont jugé qu’il n’y avait rien de répréhensible dans l’attitude de Donald Trump, ni durant la première procédure de destitution (consécutive à la révélation des pressions exercées par Trump sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour discréditer Joe Biden), ni durant la seconde, intentée pour incitation à l’insurrection.
Et alors que deux poids lourds du parti républicain, Mitch McConnell et Lindsay Graham, ont d’abord condamné l’attaque en des termes très forts, le premier affirmant que Donald Trump était « moralement et juridiquement responsable de l’insurrection », ils n’ont finalement pas voté la destitution en janvier 2021, préférant laisser les Démocrates s’en charger). Seuls sept élus républicains ont voté la destitution alors qu’il en aurait fallu 17 pour que celle-ci aboutisse.
Que peut faire la Commission concrètement ?
La Commission ne peut ni mettre en examen, ni inculper, mais elle peut envoyer des messages forts au ministre de la Justice afin de l’inciter à mettre en examen les proches de l’ancien président et peut-être D. Trump lui-même. Elle tient aussi à établir pour la postérité la liste des crimes et violations commis, en espérant qu’une majorité des électeurs comprendra la nécessité de mettre fin à l’impunité.
En effet, si Donald Trump, ses avocats, ses proches comme Steve Bannon (ex-conseiller) ou Mark Meadows (ancien chef de cabinet) et de nombreux élus (Jim Jordan ou Paul Gosar) n’ont pas à subir les conséquences de leurs actes illégaux – sous la forme d’une mise en examen, voire d’une condamnation à une peine de prison ou d’inégibilité, le risque est réel que de nouvelles tentatives réussissent en 2024 ou plus tard.
Mais le ministère de la Justice est confronté à une question qui est autant politique que purement juridique : même s’il dispose de suffisamment d’éléments pour inculper Trump et ses plus proches partisans, la charge de la preuve est élevée (« au-delà du doute raisonnable ») et le ministre de la Justice doit prendre en compte les risques réels de violences que de telles mises en examen ou condamnations pourraient provoquer – une menace déjà brandie à demi-mot par l’ancien président. Ce dilemme est la preuve que le système est malade…
POUR UNE POSITION COMMUNE À LA COP27
Hier, mardi 4 octobre 2022, a marqué le démarrage de la Semaine de la mobilité urbaine et du climat en Afrique. La rencontre internationale qui se tient à Dakar, la capitale du Sénégal, va durer trois jours.
La Semaine du climat et de la mobilité s’est ouverte à Dakar hier, mardi 4 octobre. Pour cet évènement qui va se poursuivre jusqu’au jeudi prochain, les participants cherchent à établir une position commune sur la mobilité et le climat en Afrique. Celle-ci sera défendue lors de la Cop 27 de Charm El-Cheikh (Egypte), en novembre prochain.
Hier, mardi 4 octobre 2022, a marqué le démarrage de la Semaine de la mobilité urbaine et du climat en Afrique. La rencontre internationale qui se tient à Dakar, la capitale du Sénégal, va durer trois jours.
L’évènement qui réunit des participants venus de divers horizons, se veut être un «cadre privilégié pour un dialogue fructueux entre les différents acteurs sur les enjeux de la mobilité durable et son importance pour l’action climatique en Afrique», selon l’adjoint au directeur des Opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée-Bissau et Cabo Verde, Luc Lecuit. La rencontre est aussi, ajoute-t-il, «une étape importante» dans la préparation de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) qui aura lieu en Egypte, le mois prochain.
En outre, avance-t-il, «les enjeux du développement et du changement climatique se déclinent dans toutes les politiques de transport ; mais ils sont encore plus tangibles dans la problématique de la mobilité urbaine en Afrique». Luc Lecuit d’affirmer, dans ce sens : «de nombreux pays africains, dont le Sénégal, connaissent et vont connaitre en effet une croissance rapide de la population urbaine, générant des besoins de mobilité accrus et une motorisation exponentielle».
En atteste, relève-t-il, «d’ici 2050, la population des villes africaines devraient augmenter d’environ 950 millions de personnes, entraînant congestion croissante et augmentation des émissions globales et locales». Le constat c’est qu’également, «les défis de la planification et du développement urbain sont des déterminants clés pour la vulnérabilité des populations aux risques naturels», souligne Luc Lecuit. Pour le Premier ministre, Amadou Ba, «le choix de Dakar pour accueillir cet évènement international constitue un symbole fort».
A son avis, «il manifeste la volonté de l’Etat du Sénégal, les réformes et projets qui promeuvent la ville durable, conformément aux engagements internationaux pour la réduction des gaz à effet de serre». Le Premier ministre trouve, par ailleurs, que «la Semaine de la mobilité durable et du climat a pour objectif de favoriser un développement des territoires compatible avec les objectifs de l’accord de Paris sur le climat notamment en ce qui concerne la mobilité».
Mieux, elle permettra, espère-t-t-il, «de repenser les défis réels et urgents à relever en matière de transports et de mobilité et sera un moment privilégié pour échanger sur les solutions innovantes et adaptées aux problématiques relatives aux transports urbains dans le contexte très particulier des pays en développement». Il invite, de ce fait, les parties à fortement porter la déclaration qui sera issue des échanges de Dakar.