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21 juin 2025
par l'éditorialiste de seneplus, SERIGNE SALIOU GUÈYE
VIOLENCE MARRON ET LAXISME JUDICIAIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Depuis que Sonko constitue une alternative sérieuse à Macky Sall, une entreprise politique a été concoctée par le pouvoir en place afin de le liquider politiquement tels Khalifa Sall et Karim Wade
La violence s’est encore invitée dans la campagne électorale. Mais il faut d’emblée souligner que le député-maire de Agnam Civol Farba Ngom a raté son objectif comminatoire qui consistait à réserver un accueil violent à Ousmane Sonko quand il foulerait le sol de Matam. Et en dépit de ces menaces, la tête de liste de Yewwi Askan Wi en compagnie de la conférence des leaders a foulé le sol matamois où une marée humaine l’attendait. De la porte de la ville jusqu’au centre-ville, la foule surexcitée a tenu à accompagner le Yewwiste en chef malgré les menaces de Farba. Mame Mory Diaw, édile de Matam, qui avait lui aussi concocté un plan d’attaque contre Sonko et compagnie a été aux abonnés absents. Finalement Farba a préféré se terrer dans son Agnam avec ses nervis non sans renouveler les menaces contre Sonko s’il foulait le sol de son terroir.
Mais c’est l’étape de Ourossogui où des gangsters stipendiés par Moussa Bocar Thiam, édile de la ville et agent judiciaire de l’État, qui s’en sont pris à la caravane de Yewwi. La présence des forces de l’ordre n’a pas empêché les nervis et leur chef Moussa Bocar de mettre à exécution leur plan de violence. Pourtant la veille de la venue de Yewwi, le maire loufoque de Ourossogui entouré de ses sicaires a clairement déclaré qu’il ne permettrait pas à Sonko et les autres "yewwistes" de fouler le sol de sa commune parce que le titre foncier appartient à son mentor Macky Sall. C’est inadmissible d’entendre de la bouche de l’agent judiciaire de l’État déblatérer des propos répulsifs qui établissent des digues entre citoyens du Sénégal. La Loi fondamentale en son article 5 interdit tout communautarisme ethnique, religieux, confrérique et pourtant le gardien de la Constitution, garant de l’unité nationale, est le premier à planter des cloisons étanches dans une portion du territoire pour en faire sa propriété exclusive. Et c’est fort de cela que des hurluberlus écervelés comme Farba Ngom et Moussa Bocar Thiam embouchent la même trompette pour exercer une violence inouïe sur tous ceux qui ont le toupet de venir dans le Fouta pour le conquérir.
Nonobstant la gravité de tels propos, la gendarmerie présente sur les lieux n’a pas daigné convoquer Moussa Bocar Thiam pour l’interroger sur son projet cynique et mortifère. Qu’est-ce qui explique le laxisme des autorités sécuritaires au point de ne pas mettre la main sur les instigateurs et les exécuteurs de telles violences ? Pourtant quand, à Bakel, des chenapans ont lapidé le convoi de Pape Diop, tête de liste de Bokk Gis Gis/Ligééy, dans les minutes qui suivent ils ont été appréhendés par la gendarmerie. Mais les nervis de Moussa Bocar Thiam s’en sont pris ostensiblement au convoi de Yewwi sans craindre une seule arrestation ou poursuite. C’est la même chose qui est arrivée à Kandiounkou dans le Sédhiou avec Lamine Seydi, militant de l’APR, qui a tiré et blessé impunément deux pastéfiens le 17 juillet passé. Gardé douillettement à la gendarmerie de Bounkiling pour quelques jours pour le mettre à l’abri de représailles de la part des populations en colère, il a été relâché cinq jours plus tard. Conséquence : les jeunes qui étaient aux aguets l’ont poursuivi sur la route qu’il empruntait pour rentrer. Cinq des motos qui lui servaient d’escorte ont été réduites en cendre par la foule surchauffée et le pistolero Seydi a fini par prendre la poudre d’escampette. Ne pouvant pas mettre la main sur lui, les jeunes ont incendié sa maison tout en réclamant justice.
Et l’affaire est loin de finir parce que les jeunes furibards lui ont promis la géhenne. Par conséquent, quand la justice institutionnelle se dérobe de ses devoirs, la justice populaire s’arroge de ses droits et use de sa violence légitime. Il en est ainsi à Kaolack quand la police a fermé l’œil sur les exactions de la Cojer contre le convoi de Yewwi aux premières heures de la campagne électorale. Aucune responsabilité administrative ni judiciaire n’a été située si bien que la famille de Médina Baye, par la voix de MC Niasse, a cloué au pilori les sauvageons de la Cojer auteurs de ces violences. Une chose est constatable : quand la violence est exercée sur Sonko et compagnie, la police et la gendarmerie certainement sous les ordres de leur chef, le procureur de la République, passent outre. Mais quand la violence est située dans les rangs de Yewwi, il faut vaille que vaille procéder à des arrestations. Lorsque le maire de Thiès, Babacar Diop, a porté plainte contre un bodyguard de Sonko pour des faits de caillassage, des "poulets" n’ont pas hésité à stopper la caravane de Yewwi en pleine ville de Tambacounda pour l’arrêter. N’eût été l’imprécision nominative sur le mandat d’arrêt détenu par le commissaire, un des gardes de Sonko aurait été appréhendé et certainement acheminé à Thiès pour être embastillé.
Le 6 octobre 2018, la militante de Pastef, Mariama Sagna, a été victime d’une agression sexuelle mortelle à Keur Massar après être rentrée d’un meeting. Jusqu’à ce jour, justice n’a pas été rendue à la malheureuse Mariama. Dans la nuit du 23 au 24 janvier 2019, le siège du Pastef a été saccagé par des nervis marron-beige clairement identifiés. Là aussi aucune réaction de la police encore moins de la gendarmerie. En dépit de la plainte déposée par le Pastef, aucune enquête n’a été déclenchée. Pendant les violences de mars 2021, aucune enquête n’a été entreprise pour faire la lumière sur ces 14 citoyens qui ont donné leur vie pour sauver leur leader de l’injustice d’une justice dont le seul dessein était de l’écarter du jeu politique. Lors des manifestations du 17 juin, trois jeunes ont perdu la vie. Même pour établir la vérité issue de l’autopsie médico-légale d’Idrissa Goudiaby, le procureur de Ziguinchor s’emberlificote dans ses propres contradictions. Le rapport d’autopsie fait état d'une mort par objet contondant et tranchant. Un objet contondant ne peut pas être tranchant et vice-versa. Ce qui montre tout le manque de sérieux et d’objectivité du médecin qui a livré ce rapport qui devait être remis en cause par le maître des poursuites avant d’être livré au public. La demande d’une troisième autopsie brouille les pistes et met à nu le dessein réel du procureur de ne jamais apporter la lumière sur l’assassinat du jeune Goudiaby.
Je m’abstiendrais de lister les différentes injustices vécues par Sonko depuis sa radiation jusqu’à son arrestation dans l’affaire Adji Sarr.
Il appert que le leader de Pastef, depuis qu’il constitue une alternative sérieuse au président sortant Macky Sall, toute une entreprise de liquidation étatique a été concoctée par le pouvoir en place et leurs suppôts internationaux pour le liquider politiquement à l’instar de Khalifa Sall et de Karim Wade. C’est là tout le sens de l’appel au mortal kombat du leader de Pastef pour échapper à l’enterrement de première classe que Macky réserve à ses opposants les plus coriaces.
En 2023, le Sénégal devrait officiellement entrer dans le cercle des pays producteurs de pétrole et de gaz. Et le ministre des Finances s’y prépare déjà, prenant déjà en compte l’arrivée des premières recettes.
En 2023, le Sénégal devrait officiellement entrer dans le cercle des pays producteurs de pétrole et de gaz. Et le ministre des Finances s’y prépare déjà, prenant déjà en compte l’arrivée des premières recettes. Il a envoyé un circulaire à ses collègues à ce sujet, dans le cadre de la préparation du budget 2023.
L’année prochaine, ce sont 59,16 milliards FCFA que l’Etat attend de la toute première année de commercialisation du pétrole et du gaz sénégalais. Prévisions du ministère des Finances consignées dans son Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (2023-2025).
Déjà, dans un circulaire destinée à la préparation de la loi de finances initiale 2023, Abdoulaye Daouda Diallo a briefé ses collègues ministres sur l’usage de ces ressources. Il a informé les ministres que les recettes issues des hydrocarbures doivent financer principalement les dépenses d'Investissement prioritaires inscrites dans le Programme d'Investissements publics (PIP).
Toutefois, l’argent issu du pétrole ou du gaz peut accessoirement, prendre en compte des dépenses courantes, notamment celles à caractère social, «à l'exclusion des dépenses relatives aux salaires», précise-t-il.
L’on se rappelle qu’en décembre 2021, le président Macky Sall aussi avait déclaré : «Ce n’est pas parce qu’on va avoir du pétrole et du Gaz que chacun va demander le doublement de son salaire. Les syndicats vont déposer des préavis. Ce n’est pas du tout ce qui va se passer. Il faut bien le comprendre.»
Aussi, l’argentier de l’Etat a souligné dans son document que les ministères sectoriels concernés devront, dès à présent, dans le cadre du projet de Budget 2023, commencer à identifier les investissements et autres Interventions prioritaires à financer à partir de ces recettes.
Abdoulaye Daouda a aussi informé ses collègues ministres qu’il sera produit un document de synthèse sur la programmation budgétaire pluriannuelle des dépenses financées par les recettes d'hydrocarbures sur la période 2023-2025.
CE QUE RISQUENT L’HÉBERGEUR ET LA COPINE DE PAPE MAMADOU SECK
Dans la nuit du samedi 09 au dimanche 10 juillet, Pape Mamadou Seck, membre présumé de la « Force Spéciale » a rompu volontairement le lien de la détention, en s’évadant. Mais un dispositif de recherche a permis de l'appréhender de nouveau ce dimanche.
Dans la nuit du samedi 09 au dimanche 10 juillet, Pape Mamadou Seck, membre présumé de la « Force Spéciale » a rompu volontairement le lien de la détention, en s’évadant de la MAC du pavillon spécial. Un dispositif de recherche a été enclenché et le fugitif a été arrêté, ce dimanche 24 juillet vers les coups de 9 heures, à Darou Karim, une localité située dans le département de Mbacké. Selon certaines informations, le mis en cause a été arrêté chez son marabout. Les enquêteurs auraient suivis sa copine qui l’avait rejoint à Darou Karim. C’est sur ces entrefaites qu’on se pose la question de savoir est-ce que le marabout et la copine ne pouvaient pas être poursuivis pour recel de malfaiteur ?
En effet, le recel est prévu par les dispositions pertinentes du code pénal en ces articles 238 et 239. Ces dispositions définissent le recel de malfaiteur comme étant le fait de fournir à la personne auteur ou complice d’un crime ou d’un acte de terrorisme un logement, un lieu de retraite, entre autres, moyens d’existence ou tout autre moyen qui puisse soustraire cette personne-là aux recherches ou une arrestation. Interrogé sur cette question, Me Aboubacry Barro, avocat à la Cour a répondu que : « vous savez qu’en matière délictuelle ou criminelle pour qu’il y ait une infraction, il faut nécessairement la réunion de trois éléments constitutifs à savoir l’élément moral, l’élément matériel et l’élément légal. Il faut aussi qu’on ait la preuve que la personne a agi intentionnellement en sachant que la personne est recherchée pour meurtre, complicité, terrorisme, etc. Dans ce cas d’espèce, il y’a souvent des appels à témoin », a déclaré l’avocat. Avant d’ajouter : « il faut que ce dernier soit au courant qu’effectivement la personne est en fuite et qu’elle est recherchée. Si tel est le cas, il risque la même peine que la personne recherchée. Ça peut aller de 10 ans jusqu’à la perpétuité ».
S’agissant de sa présumée copine, l’avocat rappelle que la loi dit que sont exceptés de ces dispositions les parents, les conjoints, les frères et sœurs. « Ici, il s’agit d’une copine et cette dernière pourrait être poursuivie pour recel de malfaiteur. Étant entendu que la personne a agi en connaissance de cause. Maintenant au Sénégal, il y’a des réalités sociologiques. Le marabout, le père de famille, a l’obligation de protéger son disciple, son fils. C’est des comportements de savoir vivre. Au plan sociologique certaines pratiques se comprennent au Sénégal », a toutefois précisé Me Barro.
Concernant le jugement, il dépendra de l’infraction pour laquelle l’auteur principal est poursuivi. « S’il est poursuivi pour meurtre ou terrorisme bien évidemment l’affaire va aller en information judiciaire. Un magistrat instructeur sera saisi par le procureur de la République. Et en matière criminelle la durée de l’instruction est illimitée », a aussi ajouté la robe noire. Au moment où nous écrivions ces lignes, la copine est placée en position de garde à vue. Au moment où Pape Mamadou Seck retourne dans sa cellule. À noter qu’aucune décision n’a encore été prise à l’encontre du marabout.
Pour mémoire, Pape Mamadou Seck a été placé sous mandat de dépôt pour complot contre l’autorité de l’État, actes de nature à occasionner des troubles politiques à compromettre la sécurité publique, association de malfaiteurs en rapport avec une entreprise terroriste, destruction de biens appartenant à l’État, détention et transport de produits et subsistances incendiaires en vue de la commission d’actes en rapport avec une entreprise terroriste.
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CAMEROUN : QUAND MACRON PASSE, LES CASSES SUIVENT
À quelques heures de l’arrivée du président français à Yaoundé, les populations soufrent le martyre. Leurs biens situés le long de l'itinéraire du patron de l'Élysée sont cassés, les laissant bredouilles
A quelques heures de l’arrivée du président français à Yaoundé, les populations soufrent le martyre. Leurs biens situés le long des itinéraires d’Emmanuel Macron sont cassés, les laissant bredouilles.
par Bosse Ndoye
QUAND LES PRÉSIDENTS ÉLUS MINENT LA DÉMOCRATIE
Notre tissu démocratique n’a été autant détricoté que sous la présidence de Macky. La stratégie gouvernementale ressemble à celle d’une équipe de foot voulant gagner uniquement par des forfaits, dont elle a créé les conditions
En parcourant How democracies die de Steven Levistky et de Daniel Ziblatt - traduit en français par : La mort des démocraties -, il y a de fortes chances que très peu de gens se révéleront capables de résister à la tentation de comparer certaines pratiques se passant dans leurs pays à quelques-unes sinon toutes les indications jalonnant le chemin menant à l’autoritarisme développées par ces deux professeurs de Science politique à Harvard. Aussi y ai-je cédé sans grandes difficultés en prenant des actes posés par les autorités politiques de notre pays, ces dernières années, pour les mesurer à l’aune de ces indications, afin d’avoir une idée de l’état santé de notre « démocratie ». Si tant est qu’on en ait une. Car le fait d’être un ilot de stabilité dans un archipel bouillant, marqué par différents coups d’État depuis des années, pousse souvent à ériger le Sénégal en modèle démocratique en Afrique en général et en Afrique occidentale en particulier. Ce qui ne résiste pas à l’examen des faits
Avec la fable d’Ésope – The Horse, the Stag, and the Hunter, (Le Cheval, le Cerf et le Chasseur) – placée juste après l’introduction, très probablement pour donner une certaine idée du thème traité dans le livre, ses auteurs semblent vouloir montrer comment, sans en avoir l’intention aucune encore moins le savoir, un peuple peut choisir son bourreau en qui il avait pourtant placé certains espoirs, qu’il avait même pris pour un sauveur. C’est ce qui s’est malheureusement passé et continue de se passer dans beaucoup de pays, où des présidents démocratiquement élus se sont transformés du jour au lendemain en de véritables ennemis de leur peuple en devenant d’impitoyables dictateurs.
Dès les premières pages du livre, Steven Levistky et de Daniel Ziblatt décrivent comment des gouvernements démocratiquement élus se transforment progressivement, insidieusement, et surtout « légalement » en régimes autoritaires: « C'est ainsi que meurent les démocraties de nos jours. La dictature flagrante – de type fasciste, communiste, ou militaire - a quasiment disparu d'une bonne partie du monde. Les coups d'État militaires et autres prises de pouvoir violentes sont devenus rares. Des élections normales ont lieu dans la plupart des pays. Mais les démocraties meurent encore, mais de façons différentes. Depuis la fin de la Guerre froide, la plupart des ruptures démocratiques sont survenues non sous les coups de généraux et de soldats, mais de gouvernements élus (…) Désormais, le recul démocratique commence dans les urnes. Le chemin électoral menant à la rupture démocratique est dangereusement trompeur (…). Avec un coup d’État classique, comme celui de Pinochet au Chili, la mort de la démocratie est immédiate et évidente pour tout le monde. Le palais présidentiel brûle. Le président est assassiné, emprisonné, ou exilé. La constitution est suspendue ou abrogée. Sur le chemin électoral, rien ne passe ainsi. Il n’y a pas de chars dans les rues, la constitution et autres institutions symboliques restent en place. Les gens continuent de voter. Les autocrates élus maintiennent une apparence de démocratie tout en la vidant de sa quintessence (…) Beaucoup d’efforts fournis par les gouvernements pour subvertir la démocratie sont « légaux » en ce sens qu’ils sont approuvés par l’appareil législatif et validés par les tribunaux. Ils peuvent même être décrits comme visant à améliorer la démocratie – renforcement de l’efficacité de la justice, combat contre la corruption, ou assainissement du processus électoral. La presse continue sa publication mais les journaux (journalistes) sont soudoyés ou poussés à l’autocensure à cause de la persécution dont ils font l’objet. Les citoyens continuent de critiquer le gouvernement mais se trouvent confrontés à des problèmes avec la justice ou le fisc. Cela sème la confusion (…) L’érosion démocratique est presque imperceptible pour beaucoup de gens.[1] » (ma traduction).
Toutefois, pour ne pas laisser les peuples désarmés face à certains dirigeants ou prétendants au pouvoir, Steven Levistky et Daniel Ziblatt, s’inspirant des travaux de l’éminent professeur Juan Linz – auteur entre autres de Totalitarism and Authotaritarian regimes et The breakdown of Democratic Regimes – ont mis au point ce qu’ils appellent « un Litmus test » (épreuve décisive, test de vérité). Celui-ci permet d’identifier les politiciens potentiellement antidémocratiques ou antidémocratiques. Ce qui est un travail d’autant moins aisé, comme le reconnaissent les auteurs du livre, que nombre de candidats sont capables de cacher tout leur jeu avant d’arriver au pouvoir alors que d’autres qui avaient un comportement très exemplaire avant d’être élus se transforment radicalement au cours de son exercice. Ce test est composé de 4 critères : le rejet ou la faible adhésion aux règles du jeu démocratique ; la contestation de la légitimité des opposants politiques ; la tolérance ou l’encouragement de la violence ; la propension à restreindre les libertés de l’opposition ou des médias. Il est plus efficace de faire passer ce test en amont pour déceler le comportement antidémocratique d’un potentiel candidat afin de lui barrer la route menant au pouvoir, mais il peut être appliquer à un gouvernement ou des hommes dans l’exercice de leur fonction pour éviter ou arrêter une dérive autoritaire.
Dans notre cas, quelques petits exemples suffiront pour mesurer notre « démocratie » à l’aune des indicateurs clés d’un comportement autoritaire.
Le rejet ou la faible adhésion aux règles du jeu démocratique
Il n’y a pas de véritable jeu démocratique au Sénégal, car il y a trop d’anti-jeu pour parler comme Joseph Ki-Zerbo[2]. Cela a commencé entre autres avec le parrainage, qui pourtant a été désapprouvé par la Cour de justice de la CEDEAO dans un arrêt rendu le 28 avril 2018. Mieux, celle-ci avait même donné à l’État sénégalais un délai de 6 mois pour qu’il le supprime. Mais ce dernier s’est bouché les oreilles parce que cette décision ne sonnait pas bien, quoique les arrêts de cette cour de justice aient est une force obligatoire à l’égard des États membres de l’organisation, des institutions et des personnes physiques et morales (Article : 15.4 du Traité révisé). Récemment, le Conseil constitutionnel a rendu une décision pour le moins ubuesque sur les listes d’investiture pour les législatives de 2022. Sous la constante emprise de l’exécutif, il est resté fidèle à lui-même en se rangeant toujours du côté du pouvoir. Ce qu’il a toujours fait sous les différents présidents qui se sont succédé depuis l’accession officielle du pays à l’indépendance. Le président Macky Sall a refusé une proposition de la CEDEAO portant sur la limitation des mandats. Ce qui est très en phase avec le (faux) suspense qu’il essaie d’entretenir quant à une troisième candidature, qui est pourtant interdite en des termes clairs par la Constitution. Ces quelques exemples parmi tant d’autres prouvent le rejet ou la faible adhésion faible de notre gouvernement au jeu démocratique.
La contestation de la légitimité des opposants politiques
L’attitude du pouvoir en place envers certains opposants est pour le moins antidémocratique. Après avoir écarté Karim Wade du champ politique national en l’exilant nuitamment, à sa sortie de prison, à la suite d’un deal dont on ignore toujours les tenants et aboutissants, disqualifié Khalifa Sall après un sprint judiciaire inhabituel, au mépris de nombre de règles de droit, le pouvoir ne semble plus se donner de limites pour éliminer Ousmane Sonko, le plus redoutable de ses opposants. Mais grâce au fort soutien dont ce dernier bénéficie auprès d’une bonne partie de la population et à l’amateurisme dont fait montre le régime, le leader de Pastef a jusque-là échappé aux différentes manœuvres visant à l’éloigner du champ politique par tous les moyens. La néophyte – Queen Biz - ne semble pas avoir eu cette chance. À coup sûr, elle gardera des souvenirs amers de sa décision de se jeter dans l’arène politique. En effet, quelques jours après l’annonce de cette décision accompagnée de vives critiques sur la gestion du pays par le régime en place, un redressement fiscal de 41 millions lui a été envoyé. Coïncidence ou coup bien calculé. Rien n’est moins sûr. Ce qui l’est par contre, c’est que : « Trop de coïncidences nuisent au hasard[3],» comme le disait Yasmina Khadra. Pourtant, pendant ce temps, d’autres artistes, certainement beaucoup plus riches qu’elle, bénéficient des largesses du pouvoir. Mais ceux-ci ont une qualité qui semble payer plus que n’importe quelle autre compétence : ils sont du côté du pouvoir. La stratégie de l’équipe gouvernementale en place ressemble beaucoup à celle d’une équipe de football qui veut gagner un championnat en remportant tous ses matchs par des forfaits, dont elle a créé les conditions en mettant en œuvre tous les moyens, y compris les plus illégaux. On est bien loin du fair-play démocratique
La propension à restreindre les libertés de l’opposition ou des médias.
L’interdiction quasi systématique des marches de l’opposition – un droit pourtant garanti par la Constitution – à elle seule peut montrer comment les libertés publiques sont restreintes dans le pays sous le régime du président Macky Sall. D’aucuns diront qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Certes, ils n’ont pas tort, mais le comble semble avoir été atteint ces derniers temps avec la séquestration d’Ousmane Sonko, privé de toute liberté de mouvement pendant des heures, et la violation de l’immunité parlementaire avec les arrestations et emprisonnements de trois députés de l’opposition sous le prétexte fallacieux d’une menace à l’ordre public. De plus, avec l’adoption, le 25 juin 2021, par l’Assemblée nationale, de deux projets portant modification du code pénal et du code des procédures pénales visant à renforcer la lutte contre le terrorisme – terme flou aux contours très mal définis -, les libertés publiques vont être rognées davantage, et des menaces d’emprisonnement planeront au-dessus des têtes de nombreux citoyens, qui voudront, même pacifiquement, manifester leur mécontentement sur la gestion du pays par le pouvoir en place. Les médias ne sont pas non plus à l’abri des foudres du pouvoir en place, bien au contraire. Surtout s’ils sont soupçonnés de travailler pour l’opposition. Les suspensions de Walf TV et Sen TV pour 72 H pendant les événements de mars 2021 peuvent entre autres l’attester.
La tolérance ou l’encouragement de la violence
La mort récente de François Mancabou en garde à vue est un énième acte de violence mortel exercé impunément par les services de l’ordre sur des citoyens sénégalais. L’État a pour le moment fermé les yeux. Ce qui est loin d’être une posture nouvelle : la mort de quatorze manifestants lors des événements de mars 2021 n’a toujours pas été élucidée. Et il ne fait même pas semblant de s’y intéresser. La présence de nervis aux côtés des forces de l’ordre régulières tout au long de ces événements montre à quel point la violence est tolérée, voire encouragée par le régime en place. Si bien que les appels au meurtre d’Ousmane Sonko et les invitations à la violence ethnique restent impunis. Ils n’ont même pas suscité d’indignation, sinon très peu, du côté du pouvoir. Pourtant, pour moins que cela, des personnes soupçonnées d’appartenir à l’opposition ont été arrêtées et jetées en prison. Ce qui n’est pas étonnant : le régime semble vouloir terroriser les opposants tout en donnant carte blanche à ses partisans.
Au final, le pouvoir actuel remplit tous les critères du Litmus Test. Ce qui est d’autant moins surprenant que notre léger tissu démocratique n’a été autant détricoté que sous la présidence de Macky Sall. Bien que - reprenant les analyses de Nancy Bermeo, une politologue américaine -, Steven Levitsky et Daniel Ziblatt ait donné cinq manières d’écarter les candidats potentiellement autoritaires, il est beaucoup plus difficile de les appliquer à ceux ont pu échapper à la vigilance des électeurs. Au Sénégal, il est actuellement nécessaire sinon vital de se pencher sur nombre d’institutions, comme l’avaient préconisé les Assises nationales il y a quelques années. La toute-puissance du président, la faiblesse de la justice qui lui est assujettie, la méconnaissance du rôle de l’Assemblée nationale pour la plupart des députés semblent être à l’origine de toutes les dérives même si les responsabilités des dirigeants ne sont pas à excuser. L’espoir n’est cependant pas perdu : le pouvoir reste encore dans les mains du peuple. Il doit toutefois être plus intransigeant envers tous les candidats en exigeant certaines garanties et doit surtout apprendre à bien choisir plutôt qu’à éliminer. L’occasion lui sera donnée dans quelques jours avec les législatives. Le Litmus test peut éclairer le choix.
Nous comprenons l’attitude de beaucoup de nos camarades qui fulminent de colère en voyant x ou y jouir plus qu’eux des faveurs du pouvoir, mais qu’ils se rappellent toujours qu’une œuvre historique aura toujours ses hauts et ses bas pour aboutir
J’adresse cette missive fraternelle à tous les camarades désabusés qui, pour une raison quelconque ont éprouvé le ressentiment eu égard à la reconfiguration politique de notre organisation politique ; une situation qui est la conséquence normale de l’ouverture et l’élargissement de nos rangs.
Ils sont nombreux ceux qui vivent mal le retour en force aux affaires de certains des acteurs qui, hier nous combattaient de la manière la plus farouche, y rajoutant de la violence par les abus de langage et actions qui jurent avec la décence humaine. Cela ne leur plairait pas que l’on soulève le passé car c’est ainsi dans notre pays, une évaluation des parcours dérange toujours. Habitués aux jeux et arcanes du pouvoir, ils connaissent les codes de la connivence et les espiègleries au point qu’il apparaît que notre parti est aujourd’hui noyauté par ces compatriotes qui nous ont rejoint, soit par intérêt personnel ou par conviction sincère.
Des alliés et ralliés, placés dans des postures de pouvoir n’hésitent pas à soumettre nos militants de la première heure à l’ostracisme sur le plan administratif pour provoquer leur isolement politique et les pousser au départ. Une situation qui frustre à bien des égards de vaillants militants. La compréhension que nous pouvons avoir à l’endroit de ces camarades ostracisés n’a rien à voir avec les cadres qui ont largement bénéficié de la confiance du chef de l’Etat en occupant des responsabilités, qui désertent sans autre raison que l’intérêt personnel.
Nous avons tous été en phase avec notre leader, le président Macky Sall sur la pertinence d’une démarche de partage avec les forces vives, dans la gestion de notre cher pays. La poursuite de cette ligne inclusive peut se faire sans rien sacrifier de nos racines. Et si un tel phénomène s’est produit, c’est à cause du déficit de solidarité entre nous et surtout de l’absence d’une formation coordonnée qui aboutissent à la réactivité militante rationnelle.
L’école du parti a failli, peut-être à cause de la faiblesse des moyens et du fait qu’une primauté est accordée à la massification. Elle ne joue pas pleinement son rôle dans la formation et d’encadrement. Mais retenons qu’un militantisme politique durable ne peut se faire sans une relative formation idéologique, gage de cohésion et résilience aux échecs et succès inhérents à la démocratie républicaine.
Nous voulons et souhaitons que l’Alliance pour la République qui est une prouesse humaine adossée à la clairvoyance de son leader survive au-delà de l’avènement du Sénégal émergent. Pour cela, revenir à l’élan porteur de nos joies et peines est à maintenir et consolider.
Nous comprenons l’attitude de beaucoup de nos camarades qui fulminent de colère en voyant x ou y jouir plus qu’eux des faveurs du pouvoir, mais qu’ils se rappellent toujours qu’une œuvre historique aura toujours ses hauts et ses bas pour aboutir.
Il s’y ajoute, l’antériorité dans une lutte offre une légitimité qui gêne énormément ceux qui voudraient effacer le pan le plus exaltant dans la trajectoire historique. Vivre un tel revirement de situation, aussi frustrant que cela soit,ne doit point conduire à des comportements liquidateurs, anti parti. S’abstenir de voter ou au pire sanctionner une liste porteuse de tout notre idéal de combat, nos objectifs, devient une attitude inconsidérée de bas calculs politiques.
Lorsqu’un militant décide de voter contre une liste de son parti, il est beaucoup plus honnête pour lui d’en démissionner. Il y a évidemment une grande différence entre une critique positive et l’action de destruction de sa majorité politique.
Le scrutin du 31 juillet 2022, est d’enjeu pour convaincre l’ensemble des amis du Sénégal que notre démocratie est solide, notre option d’alliance Benno est hautement patriotique et stratégique au regard de la stabilité du continent.
L’opposition populiste et radicale a perdu la bataille de l’éthique et la morale aux yeux de l’électorat mature. Elle a déjà échoué dans ses tentatives de sabotage pour empêcher le scrutin de se tenir à bonne date. Elle a échoué dans une entreprise sordide de la division du peuple sénégalais par le style allusif et criminel de celui qui personnifie son leadership provocateur.
À tous les militants d’administrer la raclée finale qui consiste à donner une plus large majorité au président Macky Sall, pour la poursuite des politiques économiques et sociales,aujourd’hui visibles et palpables.
Notre modèle de développement en parfaite adéquation avec nos traditions séculaires de tolérance et dialogue repose sur des valeurs démocratiques et demeure la meilleure voie vers l’épanouissement de nos populations.
Cela nous a porté bonheur de rester toujours ensemble en gagnant tous les scrutins de 2012 à nos jours.
Le Sénégal réel qui n’a rien à voir avec le Sénégal activiste et agitateur fait confiance à ce leadership incarné par le Président Sall.
Dures que soient les difficultés au niveau individuel,restons soudés pour triompher et poursuivre la grandiose entreprise de la renaissance du Sénégal et l’Afrique.
JOUR DE FÊTE POUR LES RÉGATES DE SAINT-LOUIS
La régate se déroule chaque année dans l'ancienne capitale coloniale française de l'Afrique de l'Ouest, à 250 km au nord de Dakar. Cette compétition existe depuis plus d'un siècle mais ce n'est que dans les années 50 qu'elle a pris sa forme actuelle
Koutayé Niang participe à "la régate de Saint-Louis" depuis 20 ans, mais samedi, jour de compétition dans l'ancienne capitale sénégalaise, il a vécu "le plus beau jour de sa vie".
Ce pêcheur du quartier de Guet N'dar - comme tous ses coéquipiers - est le capitaine de l'une des trois pirogues victorieuses de cette course traditionnelle, qui fait la fierté de la ville côtière et de ses habitants depuis des générations.
"Tous ceux qui vivent dans ma communauté, Dak, se sentent comme des rois aujourd'hui", savoure l'homme de 43 ans, enveloppé dans un drapeau aux couleurs rouge et verte de son équipe.Il a mis fin aux cinq ans de règne de l'équipe rivale.
La régate de Saint-Louis se déroule chaque année dans l'ancienne capitale coloniale française de l'Afrique de l'Ouest, à quelque 250 km au nord de Dakar.Des centaines d'hommes s'y affrontent dans une course de deux kilomètres et demi à bord de longues pirogues en bois, sur l'estuaire où le fleuve Sénégal vient se jeter dans l'océan Atlantique.
Cette compétition existe depuis plus d'un siècle mais ce n'est que dans les années 50 que l'événement a pris sa forme actuelle, explique à l'AFP le président du comité d'organisation, El Hadj Moctar Gueye.
"Il y a beaucoup plus de monde maintenant, et c'est plus officiel", explique N'Deye Seck, 75 ans, couturière au marché de N'dar et mémoire vivante du quartier.
Elle se rappelle avec nostalgie du jour où son père et ses frères y avaient participé en 1959, sous les yeux de l'ancien président français Charles de Gaulle venu au Sénégal à la veille de l'indépendance du pays.
- Effervescence -
Vendredi, un jour avant la grande course de l'année, le quartier de Guet N'dar bourdonnait d'une énergie nerveuse.
Des hommes en boubous traditionnels pour la prière du vendredi et des femmes enveloppées d'élégants foulards cherchaient à se frayer un passage dans les rues pleines d'enfants joyeux, de charrettes et d'animaux.
Plus loin sur la berge, un vieil homme écaillait des planches de bois pour en faire des rames.A ses côtés, des plus jeunes les peignaient en rouge et blanc.
Les pêcheurs de Saint-Louis sont répartis en trois équipes représentant chacune une partie géographique du vieux quartier.Des groupes de 50 à 70 personnes de chaque équipe s'affrontent ensuite dans l'une des trois catégories de course.
Younouss Dieye pense déjà à sa course du lendemain."Je suis stressé – je ne dormirai pas ce soir", confie-t-il à l'AFP.Il est rameur de l'équipe de Pondou Kholé et cela fait dix jours qu'il s'entraîne pour l'événement.
Au lever du jour, l'effervescence grimpe encore.C'est jour de fête.Des jeunes hommes jouent des percussions, les spectateurs dansent et soufflent dans des sifflets quand les minces bateaux de pêche, de 15 à 20 mètres, sont mis à l'eau.
Les boubous de la veille ont été remplacés par des maillots de sport colorés, notamment le maillot numéro 23 du basketteur américain des Los Angeles Lakers, Lebron James, omniprésent dans la communauté de Pondou Khole, dont les couleurs de l'équipe sont aussi le jaune et le bleu.
Plus bas sur la berge, dans la communauté Dak, des chefs spirituels brûlent de l'encens et brisent des paquets de glace là où les bateaux sont mis à l'eau.
- La fierté d'une ville -
Cette course de pirogues est une fierté à Saint-Louis."C'est le seul sport vraiment local ici", s'enthousiasme Assane Diaw, un ancien compétiteur qui affirme qui sa famille participe à la course depuis un siècle.
Au temps de son grand-père, les bateaux pour la course étaient les mêmes que ceux utilisés pour la pêche.A présent, ils sont spécialement conçus pour l'occasion.
L'après-midi, quand commence la compétition, des dizaines de milliers de spectateurs se rassemblent sur les bords du fleuve.
Pour mieux voir le spectacle, des jeunes se massent sur le pont Faidherbe, monument historique qui relie l'île de Saint-Louis et son quartier des pêcheurs.
La tension monte.Les supporters s'excitent quand les champions en titre de Pondou Kholé commencent à invectiver les rameurs de l'équipe Dak.
Quand cette dernière finit par l'emporter, certains spectateurs sont transportés de joie.Ils se jettent à l'eau.Les vainqueurs hurlent leur bonheur en se frappant sur la poitrine avant de retourner leur embarcation.
Samedi soir, Koutayé Niang, le capitaine, était au paradis.
"Guet N'dar est un village où tout le monde vit ensemble - nous partageons tout", explique-t-il.Le soleil se couche derrière ses épaules. L'appel à la prière du soir retentit."Nous sommes un et indivisible - les trois équipes sont vraiment une famille", se réjouit-il.
CONSENSUS ENTRE LA CEDEAO ET BURKINA FASO
Les discussions entre la délégation de la Cédéao conduite par le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo ce dimanche 24 juillet ont porté sur une évaluation du processus de transition au Burkina Faso depuis le dernier sommet d’Accra.
Les discussions entre la délégation de la Cédéao conduite par le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo ce dimanche 24 juillet ont porté sur une évaluation du processus de transition au Burkina Faso depuis le dernier sommet d’Accra.
Désigné président de la conférence des chefs d’État de la Cédéao depuis le dernier sommet d’Accra, Umaru Sissoco Emballo était accompagné de l’ex-président nigérien Mahamadou Issoufou, facilitateur, et le président de la Commission de la Cédéao. La délégation a rencontré le président de la transition autour des dernières décisions du sommet d’Accra.
Le président de la conférence des chefs d’État de la Cédéao a confirmé le délai de 24 mois accordé aux militaires burkinabè pour remettre le pouvoir aux civils. « Nous avons eu de très bonnes discussions avec les autorités burkinabè. On a le consensus sur le délai de 24 mois et nous avons souligné l’importance du délai », a déclaré Umaro Sissoco Embalo après son entretien avec le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba.
Pour la délégation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, le défi sécuritaire, la question humanitaire, le retour à l’ordre constitutionnel, la mobilisation des ressources et la mise en place du mécanisme de suivi et évaluation sont les axes les plus importants et sur lesquels le gouvernement de la transition doit se focaliser.
Le président Umaro Sissoco Embalo a appelé à la mobilisation aux côtés du Burkina Faso, car la question sécuritaire n’est pas seulement une question du Burkina Faso, mais « une question sous-régionale ». Il a par ailleurs salué les progrès enregistrés au Burkina Faso sur le plan sécuritaire, car « les attaques ont un peu diminué », a-t-il précisé
ENCORE UNE
Ce dimanche 24 juillet, les forces armées malienne ont déjoué une attaque contre le camp GNM de Sévaré, la plus grande ville de la région de Mopti, dans le centre du Mali, nous informe le chef d’état-major général des armées.
Ce dimanche 24 juillet, les forces armées malienne ont déjoué une attaque contre le camp GNM de Sévaré, la plus grande ville de la région de Mopti, dans le centre du Mali, nous informe le chef d’état-major général des armées.
Le bilan officiel fait état d’un terroriste neutralisé, sept suspects interpellés, 01 PKM, 01 tricycle, 02 roquettes RPG-7, 03 maillons de PKM garnis, 01 obus de 60 mm, 02 grenades HME improvisées, des cocktails Molotov improvisés récupérés.
Cette attaque intervient deux jours après celle du camp militaire de Kati où siègent notamment le président de la transition avec son ministre de la Défense. D’ailleurs, la Katiba Macina, affiliée à Al-Qaïda, a revendiqué cette dernière attaque suicide citée visant la ville-garnison de Kati aux portes de la capitale Bamako, dans un communiqué authentifié samedi 23 juillet par l’ONG américaine SITE, spécialisée dans le suivi des groupes radicaux.
Vendredi, "une brigade de moudjahidines a mené une opération bénie contre l’armée malienne, l’injuste tueuse d’innocents, à l’endroit le plus notoire de la capitale Bamako, près du siège du président et du ministère de la Défense", indique le communiqué.
La Katiba Macina affirme avoir opéré avec deux kamikazes, dont un Burkinabè, et des "combattants commando". "Si vous avez le droit d’engager des mercenaires pour tuer des innocents sans défense, alors nous avons le droit de vous détruire et de vous cibler", poursuit le communiqué.
Par ailleurs une autre attaque contre le camp militaire de sévaré, au centre du pays a été déjoué selon une affirmation de l’armée malienne, ce dimanche 24 juillet.
En revanche, le même groupe menace dans un vocal qui circule, la tranquillité du pays et l’implication de la population civile dans les différentes opérations à venir si toute fois la population se met du côté des autorités en dénonçant les cas suspects.
L’armée malienne avait déjà attribué vendredi aux jihadistes de la Katiba Macina l’attaque commise avec deux camions piégés et invite les populations au calme en suivant les consignes mises en place par le gouvernement.
CES VETERANTS DE L'EQUIPE NATIONALE
Trois cadres de l’équipe nationale du Sénégal, Idrissa Gana Gueye, Cheikhou Kouyaté et Sadio Mané, joueront la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football pour la quatrième fois sans interruption, lors de l’édition prévue du 9 janvier au 6 février 2022,
Dakar, 24 déc (APS) – Trois cadres de l’équipe nationale du Sénégal, Idrissa Gana Gueye, Cheikhou Kouyaté et Sadio Mané, joueront la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football pour la quatrième fois sans interruption, lors de l’édition prévue du 9 janvier au 6 février 2022, au Cameroun.
A ce titre, Gueye, Kouyaté et Mané devraient jouer les guides pour leurs 17 nouveaux coéquipiers qui feront leur baptême du feu en phase finale de cette compétition
Cheikhou Kouyaté (Crystal Palace), un milieu de terrain devenu défenseur central, faisait partie, comme Gueye et Mané, de la sélection sénégalaise des Jeux olympiques (JO) de Londres 2012, en plus de leur participation aux trois dernières éditions de la CAN.
Aux JO, ils avaient fait le bonheur du public sénégalais, quelques mois après la déception de la CAN 2012. L’équipe olympique était dirigée par Karim Séga Diouf, décédé en 2019. Diouf avait pour adjoint Aliou Cissé, l’actuel sélectionneur national du Sénégal.
Le Sénégal était allé à Bata, en Guinée Equatoriale, avec beaucoup d’espoir. Mais les Lions sont vite rentrés de la CAN après trois défaites sur le même score, devant leurs adversaires (1-2).
Gueye, Kouyaté et Mané, après avoir obtenu une qualification historique du Sénégal au tournoi de football des JO, avaient été éliminés au deuxième tour de l’événement olympique. Depuis 2012, ils n’ont pas quitté la sélection A.
Après échoué à se qualifier à la CAN 2013, sous la direction de Joseph Koto, décédé en octobre dernier, les trois joueurs ont repris le collier et se sont qualifiés pour l’édition 2015 de la CAN. La sélection nationale était dirigée par le Français Alain Giresse.
Ils ont été éliminés dès le premier tour de la phase finale du tournoi continental, après avoir démarré en fanfare, avec une victoire (2-1) sur les Black Stars du Ghana, vice-champions de ladite édition. Quelques semaines plus tard, Aliou Cissé est nommé sélectionneur national, en remplacement de Giresse.
Avec l’ancien capitaine des Lions du Sénégal, les trois cadres actuels de la sélection nationale se sont qualifiés pour les phases finales des éditions 2017, 2019 et 2021 de la CAN.
Eliminés en quarts de finale en 2017 et battus en finale de 2019, Gueye, Kouyaté et Mané font partie aujourd’hui, avec leurs coéquipiers, des favoris de la Coupe d’Afrique prévue du 9 janvier au 6 février 2022.
Les trois ex-jeunes espoirs ont, entre-temps, étoffé leur palmarès. Sadio Mané est passé de Southampton à Liverpool, avec lequel il a remporté la Ligue des champions d’Europe en 2019 et la Premier League en 2020.
Idrissa Gana Gueye, lui, est allé de Lille au PSG, en passant par Everton. Vainqueur de la Ligue 1 en 2011, avec Lille, il a ajouté à son palmarès la Coupe de la ligue (France) et la Coupe de France. Il a été champion de France, avec le PSG, en 2020.
L’ancien pensionnaire de Diambars a joué aussi la finale de la Ligue des champions 2020.
Le sélectionneur national, Aliou Cissé, va compter sur cette somme d’expériences lors de la prochaine CAN. Sur l’ensemble de ses joueurs, naturellement, pour réaliser un vieux rêve du football sénégalais : le titre continental.