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21 juin 2025
Par Bruno d'ERNEVILLE
QUI SE SENT MORVEUX SE MOUCHE
Ousmane Sonko devrait être plus respectueux des autres. S’il commence à attaquer les autres opposants au lieu de s’occuper de ses propres affaires, il aura les réponses qu’il méritera
Ousmane Sonko devrait être plus respectueux des autres. S’il commence à attaquer les autres opposants au lieu de s’occuper de ses propres affaires, il aura les réponses qu’il méritera. Nous, en tout cas, nous sommes créés par nous-mêmes et nous ne discutons pas avec le président Macky Sall.
Par contre, nous sommes habilités à lui demander de quoi ils ont parlé lui, Boubacar Camara et Macky Sall dans l’échange à trois qu’ils ont eu par Camara interposé ! Car lorsqu’il dit avoir échangé avec Camara avant la visite au palais, puis après la visite, c’est qu’il y a bien eu discussion à trois. Nous espérons une réponse à cette question, puisqu’à l’issue, ils ont ensemble quitté le navire Jotna.
Loin d’entrer dans des polémiques stériles qui ne sont pas mon fort, je voudrais ici contribuer à éclairer la lanterne des Sénégalais.
LA CAMPAGNE ÉLECTORALE AU MENU DE LA REVUE DE L'ACTUALITE DE L'APS DE CE MARDI
La campagne électorale en vue des élections législatives de dimanche reste le sujet favori des quotidiens.
Dakar, 26 juil (APS) – La campagne électorale en vue des élections législatives de dimanche reste le sujet favori des quotidiens.
Le Vrai Journal se préoccupe de la communication ‘’à problèmes’’ du député Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud), qui dirige la chasse aux suffrages de Yewwi Askan Wi.
‘’Le leader de Pastef et de la coalition Yewwi Askan Wi a certes le vent en poupe. Une ascension fulgurante qu’Ousmane Sonko a peut-être du mal à bien gérer (…) Stratégie politique ou dérive de langage ? Sa communication est de toute façon sujette à critique et pourrait lui valoir de mauvaises surprises’’, analyse-t-il.
Ousmane Sonko a accusé les leaders des autres listes de candidature de l’opposition de soutenir secrètement Benno Bokk Yaakaar, la coalition de la majorité présidentielle.
Selon Libération, le maire de Ziguinchor a réitéré l’accusation de connivence des autres listes de candidature de l’opposition avec la majorité présidentielle. ‘’J’ai le droit de le dire et je le répète : celui qui choisit un autre bulletin que celui de Yewwi (…) vote pour Macky Sall’’, rapporte Libération, citant Ousmane Sonko.
‘’Le mensonge, c’est comme la bêtise, elle persiste toujours’’, a répondu à Ousmane Sonko l’un des leaders de la coalition AAR Sénégal, Abdourahmane Diouf. Une réponse relayée par plusieurs journaux, dont Libération.
Réagissant à l’accusation faite par le leader de Pastef, Pape Djibril Fall déclare que ‘’le parti et la coalition au pouvoir sont [son] seul adversaire’’.
‘’Nous réitérons (…) notre fort ancrage dans l’opposition’’, note L’info en citant le leader de la liste nationale de la coalition Les Serviteurs/MPR.
Le Témoin Quotidien soutient que ‘’le pouvoir reste le seul l’adversaire de l’opposition’’, car ‘’une partie de l’opposition ne peut pas se battre contre l’autre’’.
‘’Yewwi torpille son projet unitaire’’, titre Kritik’, ajoutant qu’‘’au fur et à mesure qu’approchent les élections législatives, le fossé se creuse davantage entre les alliés, dans un climat de forte suspicion’’.
‘’Les querelles portent essentiellement sur des postes et les avantages liés aux fonctions. Sonko et ses camarades ont quatre jours pour convaincre les électeurs’’, lit-on dans ce journal.
Concernant les autres sujets, Bés Bi Le Jour et d’autres journaux se sont intéressés à la démission du professeur Mary Teuw Niane de la présidence du conseil d’administrateur de Petrosen, la Société des pétroles du Sénégal.
M. Niane, militant de l’APR, le parti de Macky Sall, avait été nommé à ce poste par le président de la République.
M. Niane entretenait des ‘’relations tendues avec le pouvoir depuis 2019’’, rappelle Bés Bi Le Jour, selon lequel l’ancien ministre de l’Enseignant supérieur et candidat sans succès au poste de maire de Saint-Louis (nord) a appelé à voter la liste Yewwi Askan Wi aux élections législatives.
Sud Quotidien se souvient de son fondateur, le journaliste Babacar Touré, décédé en 2020. ‘’La presse a perdu sa boussole’’, affirme le journal.
‘’Un chantre de la démocratie et de la liberté d’expression [s’est éteint]’’, écrit Sud Quotidien.
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LA DEMISSION DU PR MARY TEUW NIANE ET LA CAMPAGNE ELECTORALE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE MARDI
Les parutions de ce mardi 26 juillet 2022 commentent dans leur ensemble les actes de divorce entre le professeur Mary Teuw Niane et la mouvance politique ainsi que les déclarations de Ousmane Sonko et la réplique des autres candidats de l' opposition
Les parutions de ce mardi 26 juillet 2022 commentent dans leur ensemble les actes de divorce entre le professeur Mary Teuw Niane et la mouvance politique ainsi que les déclarations de Ousmane Sonko et la réplique des autres candidats de la liste des opposants. Ecoutez la revue de presse présentée par Fabrice Nguéma sur la Zik Fm.
AÏSSATA NDIOM, UN ÉCLAIR DE «SCIENTIFIQUE»
Âgée de 19 ans, la potache qui ne digère toujours pas son échec à intégrer le Lycée Scientifique d’Excellence de Diourbel vient de décrocher son baccalauréat avec la mention «Très bien» en série S2 au «jeune» lycée de Dimat.
Elle ne se considère pas comme une surdouée. Mais Aïssata Ndiom est un éclair de scientifique pour ne pas dire de génie. Âgée de 19 ans, la potache qui ne digère toujours pas son échec à intégrer le Lycée Scientifique d’Excellence de Diourbel vient de décrocher son baccalauréat avec la mention «Très bien» en série S2 au «jeune» lycée de Dimat.
Sa photo vogue toujours sur la toile. A travers les commentaires, un seul mot : « Félicitations ». Aïssata Ndiom vient de décrocher le baccalauréat, avec la manière. L’élève en Série S2 a obtenu la mention «Très bien». Une note qui ne l’a guère surprise. «Le résultat ne m’a pas trop surprise, car j’avais confiance en moi. Par contre, j’étais trop stressée», confesse dans un jeu de questions / réponses de 24 heures sur l’application WhatsApp auquel elle s’est livrée avec «L’As».
Au baccalauréat, Aïssata a obtenu les notes suivants : 15 en Mathématiques, 16 en Physiques-chimies (PC), 16 en Sciences de la vie et de la terre (SVT), 16 en français, 18 en anglais, 18 en Histoire et Géographie et 14 en Philosophie. Une moisson récoltée après une préparation de dur labeur.
Pour préparer sereinement l’examen, elle est entrée en «retraite spirituelle». Elle s’est retranchée seule dans son coin pour réviser. « Un jour, je n’arrivais pas à me concentrer. J’avais à la fois sommeil et faim. Ce jour-là, je n’allais pas trop bien, alors je suis allée prier et lire le Coran. Après, comme par magie, j’ai retrouvé toute mon énergie. Alhamdoulilah, je rends grâce à Allah», indique la jeune demoiselle qui est une musulmane pratiquante. Issue d’une famille très religieuse, Aïssata Ndiom a commencé comme bon nombre de jeunes de la localité par les études coraniques. Très passionnée de l’histoire de l’Islam, elle lit beaucoup d’ouvrages consacrés à ce domaine.
Aïssata Ndiom s’est distinguée comme une élève depuis l’élémentaire. Elle a toujours été première de sa classe. Sauf une seule fois à cause d’une maladie qui l’avait clouée au lit. C’était au CE2. Elle a fait ses humanités à l'école élémentaire de Diagnoum, village de la commune de Fanaye, sur la RN2 (dans le département de Podor). Après son entrée en sixième, elle intègre le collège de Dimat situé à 2 kilomètres de Diagnoum. A l’issue d’un parcours sans faute avec des notes oscillant entre 17 et plus, elle obtient son Brevet de fin d’études moyennes (Bfem).
Grâce à ses excellentes notes dans les matières scientifiques, elle est orientée en Série S. «À la base, je suis plus fan de la littérature, mais mon orientation en série S2 a changé cela. J’aime le Français, l’Anglais, l’histoire et la Géographie», dit la nouvelle bachelière qui, par ailleurs, bouquine depuis son bas âge. Le premier roman qu’elle a lu remonte à ses 9 ans lorsqu’elle faisait la classe de CE1. Le livre : «Mon cousin Luc» dont elle ne se souvient plus de l’auteur l’a particulièrement marquée du fait de son histoire. Aïssata Ndiom vit quotidiennement avec sa mère, son père vivant à l’étranger. Fille unique du couple, elle dédie son dipôme à sa maman qui l’a épargnée des tâches ménagères pour lui permettre de se concentrer exclusivement sur ses études. Dès que les résultats sont tombés, elle a appelé en premier lieu son papa qu’elle considère comme son «héros» et sa «référence» pour lui annoncer la bonne nouvelle.
Très fier de son élève, le proviseur du Lycée de Dimat n’a pas tari d’éloges à l’endroit d’Aïssata Ndiom. «Aissata Ndiom est une élève qui a fait un parcours honorable depuis le cycle moyen. Elle est une fille très correcte, disciplinée, assidue, travailleuse, très discrète. A l'unanimité, les professeurs s'attendaient à cette performance. Ce n'est pas une surprise pour nous», s’extasie Oumar Thiello qui exprime une grande fierté et une grosse satisfaction pour toutes les populations de la commune de Fanaye et de la communauté éducative de l'Académie de Saint-Louis.
«JE DEVAIS MONTRER QUE LES ÉLÈVES QUI ONT INTÉGRÉ LE LYCÉE DE DIOURBEL NE SONT PAS MEILLEURS QUE MOI»
En voulant se distinguer de ses semblables, la jeune fille a tenté en 2019 le concours d’entrée au Lycée d’Excellence de Diourbel. Elle a aussi tenté sa chance au concours Miss Science. Mais les vieux démons de l’échec sont venus frapper à sa porte. Et elle en a été profondément affectée. «Le fait d’échouer au concours d’entrée au Lycée d’Excellence de Diourbel m’a fait trop de mal».
En effet, elle ne voulait pas faire ses études secondaires au lycée de Dimat. Et pour cause, le Lycée venait juste d’ouvrir ses portes. Il y avait un manque de professeurs. D’ailleurs, se rappelle-t-elle, c’était un professeur du collège qui y dispensait les cours de mathématiques à l’époque. Des échecs successifs qu’elle va désormais transformer en force, puisqu’elle s’est donné l’objectif d’inscrire le nom de son jeune Lycée, qui manque de tout, dans les annales de l’histoire éducative du Sénégal. De ce fait, à partir de l’année suivante, elle a commencé à se familiariser avec ses professeurs. Puis elle s’est donnée à fond. Comme dans une sorte de révélation, elle s’est dit : « Ce lycée, c’est le mien. Et c’est à nous de le faire entrer dans l’histoire de ce pays. Alors, j’ai commencé à beaucoup bosser. J’avais même obtenu une moyenne de 18 au premier semestre».
Pour elle, il s’agit d’un défi personnel de montrer qu’à force de «travail» et «d’abnégation», les autres lycées pouvaient damer le pion à celui de Diourbel. «Je devais montrer que les élèves qui ont intégré le lycée d’Excellence de Diourbel n’étaient pas meilleurs que moi. Malgré la différence des conditions d'apprentissage, j'ai obtenu le bac avec la même mention qu’eux. Alhamdoulilah !», s’exclame-t-elle.
Pour de bonnes conditions d’études, elle a plaidé pour l’équipement de son lycée qui n’est pas encore un centre. «Le lycée de Dimat n’a ni bibliothèque, ni laboratoire et ni salle informatique. En plus, il n'y a pas suffisamment de salles de classe, car la Première L’ de l’année passée ne faisait cours que si une salle était disponible. De la même manière, il n’y a pas assez de professeurs», indique Aïssata Ndiom. Sur la politique d’orientation des filles dans les matières scientifiques, la nouvelle bachelière a demandé la mise à disposition du matériel nécessaire pour les scientifiques, et concrétiser les cours dès le bas âge afin, dit-elle, de faire naître cette passion dans le cœur des enfants.
Par Demba Moussa DEMBÉLÉ
L’AFRIQUE ET LA DUPLICITÉ DE LA POLITIQUE DE « L’AIDE AU DÉVELOPPEMENT »
L’Afrique ne manque pas de ressources pour financer son développement. Ce qu’il lui faut c’est de rompre avec le paradigme actuel et la mentalité de la dépendance afin de prendre son destin en main
Le 7 juillet 2022, plusieurs chefs d’Etat et de Gouvernement africains se sont réunis à Dakar pour le lancement de la vingtième opération de l’Association internationale de développement (AID), plus connue sous son sigle anglais IDA. Les ressources de cette filiale de la Banque mondiale sont destinées aux pays dits « pauvres ».
Le rôle de « l’aide au développement » en Afrique
L’Afrique est la seule région au monde où l’on fait croire aux populations que leur sort dépend de la mendicité internationale, appelée « aide au développement ». Mais en réalité, celle-ci est avant tout un instrument de politique étrangère des pays « donateurs ». Cela explique les pressions et même les chantages récurrents exercés sur les pays africains pour exiger leur alignement sur les positions des « donateurs ». On le voit dans la guerre en Ukraine, avec les terribles pressions, voire les menaces, exercées par les Etats-Unis et l’Union européenne pour contraindre les pays africains à soutenir leurs positions contre la Russie. Sur le plan économique « l’aide » est utilisée pour ouvrir les marchés des pays destinataires aux produits des pays « donateurs ».
En effet, l’octroi de « l’aide » est conditionné à la libéralisation du commerce extérieur, à la dérèglementation des prix internes, à la libre circulation des capitaux et aux privatisations sauvages qui permettent un pillage éhonté des ressources des pays africains. Toutes choses qui contribuent à enfoncer l’Afrique dans la dépendance et le sous-développement. C’est ce rôle qu’ont joué les politiques d’ajustement structurel de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) dans les années 1980 et 1990. Ces deux institutions continuent de jouer le même rôle, en utilisant de nouveaux instruments mais qui ont les mêmes buts, à savoir renforcer la domination de l’Afrique et faciliter le pillage de ses ressources.
Quand le président Macky Sall se plaint de la « lenteur des décaissements »de l’IDA, il oublie peut-être que cette lenteur est étroitement liée à la logique de domination sur les pays destinataires de « l’aide » On comprend dès lors pourquoi depuis 60 ans, plus on parle « d’aide au développement » plus l’Afrique s’enfonce dans le sous-développement et la pauvreté. A ce jour, le continent compte 33 des 46 pays les « moins avancés » (PMA) recensés par les Nations Unies dans le monde. Ce sont les pays considérés comme les « plus pauvres », caractérisés par la vulnérabilité économique et la faiblesse des indicateurs de développement humains.
L’exemple des PMA
L’exemple des PMA constitue l’un des meilleurs indicateurs de la duplicité et de l’échec de la prétendue « aide au développement ». Pour assister ces pays, les Nations-Unies avaient lancé à partir de 1981 une série de Conférences décennales débouchant sur des programmes d’assistance aux PMA. L’objectif primordial était d’arriver à éliminer cette catégorie de pays ou à en limiter le nombre. Mais ce fut un échec total. En effet, le nombre de PMA est passé de 25 en 1981 à 46 aujourd’hui ! En outre, en 40 ans de politiques de « soutien » aux PMA, seuls…6 pays sont sortis de cette catégorie, dont 3 pays africains, comme le Botswana, le Cap-Vert et la Guinée équatoriale !
Le Sénégal a rejoint le rang des PMA en 2001, après avoir été considéré pendant 20 ans comme l’un des « meilleurs élèves » dans l’application des programmes d’ajustement de la Banque mondiale et du FMI ! Et il y est toujours, nonobstant les discours sur « l’émergence ». Deux raisons principales expliquent l’échec de « l’assistance » aux PMA. La première est la reconduction de programmes basés sur des politiques néolibérales, telles que la libéralisation du commerce, les privatisations et la libre circulation des capitaux. La deuxième raison de l’échec de l’assistance aux PMA est la duplicité des « partenaires au développement » qui n’ont jamais honoré entièrement leurs engagements. Les Nations-Unies ont relevé que des engagements pris dans plusieurs domaines par les pays développés en 2001 à Bruxelles (Belgique) et réitérés en 2011 à Istanbul (Turquie) n’ont jamais été respectés.
Cette duplicité avait été dénoncée en 2010 par la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui avait appelé à changement radical d’approche si l’on veut s’attaquer sérieusement aux problèmes structurels des PMA. Mais elle ne fut pas écoutée et la même duplicité continue de prévaloir, avec de graves conséquences pour les PMA. Par exemple, sur les 24 PMA qui devaient être reclassés entre 2011 et 2020, selon le Programme d’action d’Istanbul, seuls...4 l’ont été, dont un seul en Afrique, à savoir la Guinée équatoriale !
Des instruments au service de l’hégémonie occidentale
Cette duplicité s’applique à fois aux « partenaires » bilatéraux comme multilatéraux. A la différence que ces derniers servent souvent d’instruments aux premiers pour réaliser leurs objectifs de domination sur les pays africains. C’est le cas notamment de la Banque mondiale et du FMI dont le rôle est essentiellement de promouvoir les intérêts des Etats-Unis et des autres pays occidentaux, en dépit des discours sur « l’aide » aux « pays pauvres ». Cela explique pourquoi près de 80 ans après leur fondation, ces deux institutions sont toujours dirigées par des citoyens américains et européens.
Le président de la Banque mondiale est désigné par le président des Etats-Unis tandis que le Directeur général du FMI a toujours été un citoyen européen. Comme on le voit, le choix de leurs dirigeants est contraire à tout processus démocratique. Et pourtant des appels répétés ont été faits pour que ce soit un processus ouvert, démocratique et inclusif. Mais les donneurs de leçons sur la démocratie et la transparence que sont les pays occidentaux continuent de faire la sourde oreille. Dès lors, les dirigeants africains devraient comprendre que ni la Banque mondiale ni le FMI ne les aideront à se développer. Leur rôle est de les garder dans l’orbite occidentale. Surtout dans le contexte d’un monde en pleine mutation avec la remise en cause de l’hégémonie occidentale. Ainsi toutes les promesses faites par les pays occidentaux, par les Etats-Unis et l’Union européenne, visent-elles à freiner ou ralentir le déclin de leur hégémonie en essayant de renforcer leur domination sur les pays dits « sous-développés » notamment africains.
C’est dans cette optique qu’il faut comprendre les récentes promesses du G7 visant à mobiliser 600 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour investir dans les infrastructures, en particulier en Afrique. C’est dans cette optique également qu’il faut comprendre les promesses faites par les pays européens lors du Sommet entre l’Afrique et l’Union européenne, au mois de février 2022 à Bruxelles. Une partie de ces promesses est gérée par le groupe de la Banque mondiale, dont l’IDA. Depuis que celle-ci a commencé à distribuer son aumône il y a six décennies– on en est à la vingtième reconstitution de ses ressource ou IDA-20- elle n’a jamais contribué à faire reculer la pauvreté en Afrique. Comme rappelé plus haut, 33 pays africains sont des PMA.
Compter sur une aumône ou sur ses propres ressources ?
Alors que des chefs d’Etat africains se réjouissent de l’aumône promise par l’IDA, qui sera octroyée avec des contreparties politiques et économiques contraignantes, ces mêmes chefs d’Etat mettent en œuvre des politiques qui drainent d’immenses ressources hors de leurs pays. Plusieurs études ont montré l’extraordinaire hémorragie financière que constituent les fuites de capitaux sous diverses formes.
Le Rapport 2020 de la CNUCED sur l’Afrique a confirmé les rapports antérieurs de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA) selon lesquels, il y a des sorties annuelles nettes de capitaux du continent africain vers le reste du monde. Les politiques néolibérales imposées par la Banque mondiale et le FMI et les « partenaires » bilatéraux sont en grande partie responsables de cette terrible saignée financière de l’Afrique. La CNUCED indique que les pays africains pourraient récupérer près de 89 milliards de dollars par an s’ils changeaient de politiques et collaboraient entre eux pour freiner les flux financiers illicites. On remarquera que ce montant de 89 milliards de dollars est presque égal aux 93 milliards de dollars promis dans l’IDA-20. Par ailleurs, les envois des migrants africains constituent une autre source de financement dont bénéficient plusieurs pays africains.
Selon la Banque mondiale, malgré la pandémie de Covid-19 et ses conséquences, ces envois avaient atteint 43,5 milliards de dollars en 2020 et 45 milliards de dollars en 2021 L’Afrique ne manque donc pas de ressources pour financer son développement. Ce qu’il lui faut c’est de rompre avec le paradigme actuel et la mentalité de la dépendance afin de prendre son destin en main. C’est à cette condition qu’on pourra réaliser l’Agenda 2063 de l’Union africaine, consistant à bâtir « l’Afrique que nous voulons ».
UNE TREIZIÈME LÉGISLATURE MARQUÉE PAR DES SCANDALES
Cette législature, la dernière de son illustre président Moustapha Niass, l’enfant de Keur Madiabel, lanceur de pierres à ses heures perdues, en a fait voir de toutes les couleurs aux Sénégalais. Retour sur ses multiples scandales
Les Sénégalais vont accomplir leur devoir civique dans cinq jours pour choisir dans les 54 circonscriptions électorales (46 départements et 8 circonscriptions de la diaspora) leurs 165 représentants à l’hémicycle de la place Soweto. Il s’agira de la XIVe législature du Sénégal depuis l’institution de la loi no 60-44 du 20 août 1960 portant création de cette chambre du parlement. Alors que la campagne électorale bat son plein avec son lot de promesses et de mensonges, votre journal préféré revient, pour sa part, sur les scandales qui ont jalonné la XIIIe législature. De l’affaire des 1500 F CFA d’impôts payés par le député sénégalais au scandale de trafic des passeports diplomatiques, en passant par les affaires de trafics de faux billets et de viols répétitifs qui ont défrayé, entre autres, la chronique, cette XIIIe législature qui est également la dernière de son illustre président, Moustapha Niass, l’enfant de Keur Madiabel, lanceur de pierres à ses heures perdues, nous en a fait voir de toutes les couleurs. Retour sur une législature marquée par des scandales tous azimuts !
Chaque député paie 1500 F CFA d’impôts, selon Ousmane Sonko
Après avoir révélé lors d’un panel de « Les samedis de l’Economie» que l’Assemblée nationale devait 2,7 milliards F CFA au fisc sénégalais sous la XIIe législature, Ousmane Sonko, le leader du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), est revenu à la charge une fois élu député, en 2017, en indiquant que le député sénégalais ne paye que 1.500 FCFA d’impôts. L’affaire fait grand bruit et agite le landerneau politique. Le Sénégalais lambda est scandalisé. Réagissant sur la question, le député Mamadou Diop Decroix soutient qu’il «est manifeste que, comparé au système d’imposition appliqué aux salariés, le système d’imposition appliqué aux députés induit une différenciation très nette en faveur du député et qui permet donc de dire que le député ne paie pas le juste impôt même s’il paie bel et bien un impôt».
Un député trafiquant de faux billets
Le 14 novembre 2019, le site lavoixplus.com annonce, en exclusivité, qu’un «honorable parlementaire de la banlieue dakaroise», serait « depuis quelques minutes », entre les mains des pandores de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane. L’affaire fait l’effet d’une bombe et les supputations vont bon train jusqu’à ce que Libération online révèle l’identité du député. Il s’agit de Seydina Fall alias Boughazelli de Guédiawaye. Le fauxlion (simb) devenu député de la mouvance présidentielle. Le député de l’Alliance pour la République (APR) a été appréhendé en flagrant délit alors qu’il exécutait une commande urgente de 46 millions CFA en billets noirs et de mercure pour les laver auprès d’un client, Malick Samb. En fait, celui-ci, arrêté par les gendarmes dans le cadre d’une enquête de faux monnayage, a révélé au cours de son audition le rôle du parlementaire et, en intelligence avec les enquêteurs, a joué le jeu de la chèvre. Boughazelli mord à l’hameçon et se présente au rendez-vous. A la vue des gendarmes, le député, filmé avec ses sacs remplis de faux billets, lâche son fameux cri qui affole par la suite la toile : «Wooy yakuna». Une perquisition effectuée chez lui et en sa présence permet de mettre la main sur un autre lot de billets noirs et une importante quantité de mercure. Le député, arrêté en flagrant délit, est relâché sur convocation sous la pression des pontes du pouvoir qui invoquent l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Face à l’ampleur du scandale, le député sera démissionné le 18 novembre 2019 à travers un communiqué du Service de Communication de l’Assemblée nationale. Arrêté de nouveau par la gendarmerie après sa démission forcée, Boughazelli a été déféré au parquet le vendredi 22 novembre 2022. Il sera par la suite interné dans une clinique privée. Le 03 juin 2020, l’ex-député bénéficie d’une liberté provisoire accordée par le Doyen des juges d’instruction suite à une demande introduite par ses conseils devant la Chambre d’accusation. Depuis, il vaque tranquillement à ses occupations.
Des députés trafiquants de passeports diplomatiques
Suite à une saisine du ministre de la Justice relativement à l’implication présumée de deux députés dans une affaire de trafic de passeports diplomatiques, l’Assemblée nationale met en place, le 22 octobre 2021, une commission ad hoc aux fins de lever l’immunité parlementaires des députés Mamadou Sall et Mamadou Villiembo Biaye, tous deux membres de la mouvance présidentielle. Le 09 novembre, à l’issue d’une plénière portant sur l’examen des conclusions de la commission ad hoc, quatre-vingttrois (83) députés ont voté pour la levée de l’immunité parlementaire, contre trois (3) abstentions. Les faits imputés aux députés remontent au début du mois de septembre avec l’arrestation du sieur El Hadj Djadji Condé suite à une plainte d’une commerçante grugée dans une affaire de trafic de passeports diplomatiques. Les deux députés de la mouvance présidentielle ont été ainsi cités dans l’affaire pour leur concours dans l’établissement de documents d’état civil dans le but de faciliter l’obtention de passeports diplomatiques à des tiers. Ils ont été inculpés par le juge d’Instruction du deuxième cabinet en décembre 2021 et condamnés en mai 2022 par la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar. Pour Mamadou Sall, le tribunal lui a infligé une peine de 2 ans dont 6 mois de prison ferme. En ce qui concerne Boubacar Biaye, il a écopé de 2 ans dont 5 mois de prison ferme.
Un député présumé violeur
En début février 2021, le pays est secoué par une sordide affaire de « viols répétitifs et menaces de mort ». Le mis en cause, le député Ousmane Sonko, arrivé 3e lors de la dernière présidentielle de 2019. Une sulfureuse masseuse, Adji Sarr, l’accuse de l’avoir violée et fait subir les derniers outrages lors de séances de massage nocturnes. Sur sa page Facebook, le chef de file des « Patriote » et principal opposant du régime après le ralliement de Idrissa Seck à la mouvance présidentielle, crie au complot et balaie d’un revers de la main les accusations qui interviennent, selon lui, après celles relatives à ses liens avec le MFDC, au financement de son parti par l’Etat islamique, à la plainte pour diffamation portant sur les 94 milliards, la plainte de Franck Timis, aux dizaines de millions de Tullow oil et aux mallettes de Karim Wade et Yaya Jammeh. Le leader de Pastef qui se considère comme l’homme politique le plus diffamé, calomnié et persécuté, dénonce une tentative de liquidation à tout prix avant 2024 après celles de Khalifa Sall et Karim Wade. Convoqué d’abord le 8 février par la gendarmerie nationale, Ousmane Sonko refuse d’y déferrer et invoque son immunité parlementaire. Le 26 février 2021, 98 députés votent pour la levée de son immunité parlementaire. Un seul de ses collègues a voté contre et 2 se sont abstenus. Les députés de l’opposition avaient quitté la salle avant le vote. Convoqué le 03 mars 2021 par le Doyen des juges, Samba Sall, Ousmane Sonko choisit un itinéraire tortueux pour se rendre au tribunal. Il est finalement arrêté par les gendarmes. Des heurts éclatent entre les forces de l’ordre et les sympathisants de l’opposant pendant trois jours et font 14 morts et de nombreux dégâts matériels. Le 8 mars 2021, Ousmane Sonko est placé sous contrôle judiciaire. En avril, le doyen des juges chargé du dossier décède et est remplacé le 22 novembre 2021 par Maham Diallo, précédemment président de la Cour d’Appel de Ziguinchor. Depuis avril 2022, le juge convoque des témoins de l’affaire et organise des confrontations sans que l’affaire ne soit encore jugée.
Un député argentier
Le titre est apparu en 1317 sous l’Ancien Régime, en France, quand des surintendants s’occupaient de la comptabilité particulière de l’hôtel du roi. Au Sénégal, qui n’est pas un royaume, du moins officiellement, le ministre des Finances est l’argentier de l’Etat et les institutions bancaires reconnues et le Trésor public gardent l’argent du contribuable. C’est donc dans ce pays qu’un député de la XIIIe législature abrite des coffres d’argent à domicile. L’affaire a fait grand bruit quand le député-maire de Agnam, Farba Ngom, a été victime d’un vol portant sur près de 1 milliard de francs – la version officielle. Le présumé voleur n’est autre que le chauffeur et garde du corps du député, Doudou Diaw. Devant les enquêteurs, le présumé voleur qui gagnerait le misérable salaire de 60 000 F CFA aurait reconnu s’être servi dans l’une des chambres qui servaient de banque dans le domicile du député en passant par la fenêtre. Alors qu’il est accusé d’avoir dérobé 890 millions de F CFA, lui soutient mordicus n’avoir pu prendre que 300 millions dont les 160 ont été confiés à un ami. Doudou Diaw a été placé sous mandat de dépôt le 14 avril 2022 par le juge du 2e cabinet. Dans un autre pays de droit, le procureur se serait autosaisi pour demander la levée de l’immunité parlementaire du député et les banques constituées parties civiles. Sans compter que les innombrables machins de lutte contre la corruption se seraient saisis de l’affaire pour que le député milliardaire explique l’origine de sa fortune subite !
Un député embastillé
Prenant le micro au cours du rassemblement pacifique organisé par l’inter coalition Yewwi-Wallu le 8 juin 2022, à la place de la Nation, le député Cheikh Abdou Bara Dyoli Mbacké accuse le chef de l’Etat, Macky Sall, de faire des choses pas catholiques du tout dans l’intimité de son bureau au Palais de la République. Sur ordre du ministre de la Justice, Me Malick Sall, le député est arrêté le 10 juin 2022 par la DIC pour «offense au chef de l’Etat, diffamation et diffusion de fausses nouvelles», sans que son immunité parlementaire ne soit levée. Au même moment, la victime présumée, le président Macky Sall, fume, à Paname, le calumet de la paix avec l’un de ses plus virulents insulteurs sur les réseaux sociaux, Kalifone Sall. Le 7 juillet, après son audition sur le fond par le Doyen des juges, le député est remis en liberté provisoire. Voilà à quoi les contribuables sénégalais ont été confrontés avec cette XIIIe législature qui nous aura révélé des députés trafiquants de passeports diplomatiques, laveurs de faux billets de banque, fraudeurs fiscaux, présumé violeur et, last not but least, banquier. Et comme, dans ce pays magique, on prend toujours les mêmes et on recommence, difficile d’espérer en une XIVème législature qui réconcilierait les Sénégalais avec leur Assemblée nationale !
KEEMTAAN GI - SE RESPECTER
Civiliser les rapports... C’est impératif pour la classe politique sénégalaise. Une classe politique qui, de plus en plus, patauge dans la boue et s’éloigne de l’élégance dont faisaient montre ses devanciers même dans les confrontations les plus épiques. Plutôt que les idées, nous sommes dans des attaques bêtes et méchantes. On pouvait comprendre si ça venait des militants de la périphérie. Mais ceux qui s’illustrent le plus dans ce jeu absurde, sont les leaders de qui l’exemple devrait venir. Des leaders qui fouillent dans les poubelles là où on attendait d’eux des idées qui volent haut. Ils actionnent les leviers, faisant faire de sales œuvres à leurs militants par le détournement des « Unes » de quelques journaux de la place avec le dessein abject de faire mal à des adversaires. Des attaques en dessous de la ceinture aux relents pornographiques. Et c’est justement dans ce jeu que s’illustrent certains adversaires, rappelant sournoisement un dossier pendant devant la Justice et que cette même justice tarde à vider pour se conformer certainement à un agenda politique. Ou, pendant qu’ils disent bannir le discours ethnique, ils se mettent à l’agiter contre leurs adversaires. Qui mieux qu’eux sape notre commune volonté de vivre ensemble quand ils accusent d’autres de fricoter avec la rébellion, doutant de leur patriotisme ? La politique, c’est également le respect de l’autre. Le respect des choix et des idéologies en s’interdisant des accusations qui pourraient éroder la bonne entente nationale. Le seul adversaire de l’opposition reste le pouvoir. Une partie de l’opposition ne pouvant se battre contre l’autre. Douter de son existence, c’est fragiliser les idées. Tout autant que l’on doit s’interdire certains mots qui blessent dans notre culture africaine. L’animosité ne devant pas nous faire franchir certaines limites. Aujourd’hui, il est difficile de nier qu’il existe une personnalité politique sur laquelle une jeunesse cristallise ses espoirs. Comme hier avec un certain Abdoulaye Wade. Le nier, c’est ne pas voir le soleil dans le ciel... KACCOOR BI (LE TEMOIN)
MARY TEUW NIANE ENCORE APÉRISTE ?
La toile a annoncé dans le sillage de sa démission de son poste de président du conseil d’administration de Pétrosen que le Pr Mary Teuw Niane avait aussi quitté l’Alliance pour la République (APR) pour rejoindre Yewwi Askanwi. Cela rassemble à un fake news comme il y en a tant ces tempsci. Cette même toile avait aussi indiqué que le président de la République était monté directement au créneau pour empêcher le départ de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur de l’APR. Et qu’il devait recevoir ce dernier en audience spéciale pour le supplier de rester dans les rangs des marron-beige. Seulement jusqu’au’ moment du bouclage, la seule certitude (voir en page 4), c’est que Mary Teuw Niang a bel et bien démissionné de son poste de PCA. S’agissant de l’audience avec le président de la République, on en saura davantage ce mardi. Hier en tout cas, la station de Brejnev Talla n’a pas montré une audience entre les deux hommes lors de l’édition du 20h. On ne sait pas encore si, dans les heures à venir, Mary Teuw Nianne sera toujours apériste. En tout cas, Mansour Faye s’est véritablement agenouillé pour lui demander de rentrer dans les rangs et de cesser sa rébellion. Entendra-t-il l’appel du maire de St-Louis? That is the question !
KEUR-MASSAR NORD (YAW) LE MAIRE ADAMA SARR, « NIAW NGEMB RAFÈTE BEURÉ » !
Souvenez-vous du jeune maire Adama Sarr de la coalition Yewwi Askan wi (Yaw) ? Evidemment c’est le maire de la commune de Keur Massar Nord qui avait assommé le tout « puissant » ministre du Commerce Mme Assome Aminata Diatta lors dernières élections locales. Une tête de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) noyée dans les eaux électorales de Keur Massar avec militants et milliards aux couleurs de l’Etat. Justement pour « Le Témoin » quotidien, il est question ici de parler des quartiers de Keur Massar Nord complètement sous les eaux depuis les pluies torrentielles du week-end dernier. Ndeyssann ! Dépassé par les inondations, Adama Sarr, le pauvre maire de Yaw sans moyens véritables, s’est déplacé nuitamment au quartier Firdawsi pour s’enquérir de la situation et aider les familles sinistrées. Sur place, le maire a offert une petite motopompe et quelques mètres de tuyau aux jeunes secouristes. Vous ne savez pas ô combien ce petit geste a fait pleurer tout un quartier. Comme si tout fait et geste « Made In Yaw » est multiplié par mille dans les cœurs et les esprits des populations. A la réception de ce don de petite motopompe à l’image d’un « niaw ngemb raféte beuré » (l’habit ne fait pas le moine), le président de l’Asc Firdawisi Ousseynou Ndiaye a déclaré ceci : « Ce qui a fait pleurer les habitants du quartier, c’est le déplacement nocturne du maire Adama Sarr. Après avoir bravé les eaux, il est venu aux environs de 01 du matin pour s’enquérir de notre dramatique situation. Rien que ce déplacement nous est allé droit au cœur. Au nom de tous les habitants du quartier Firdawisi, nous remercions le maire et toute l’équipe municipale » a déclaré ce professeur de mathématiques au « Témoin ».
GRAND-YOFF ZONE DE CAPTAGE CAPTÉE PAR LES EAUX !
Ne rigolez surtout pas pour la « mémoire » des sinistrés ! Jusqu’à une époque récente, le quartier de la Zone de captage se vantait d’être à l’abri de toute inondation. Comme pour dire que les inondations, c’est le malheur des autres quartiers de la capitale. Pourquoi ? Parce que tout simplement le quartier dit « Zone de captage » abrite le plus grand bassin de rétention ou de captage des eaux pluviales des quartiers de Grand-Yoff, Castors, Derklé, Bourguiba etc. Donc, tout le monde était, jusqu’à ce week-end, convaincu que la « zone » était censée « capter » toutes les eaux pluviales de Dakar et du reste du pays. C’était compter sans Dieu et son Ciel, l’Etat et ses limites en matière d’assainissement. Pour cause, le quartier de la zone de captage, la « cuvette » de captage (elle-même), les habitants de captage, les bagages de captage et les routes de captage ont été tous « captés » par les eaux des pluies torrentielles. Des inondations inattendues qui ont provoqué le déménagement de plusieurs foyers « captés » désormais par d’autres quartiers.
LEGISTATIVES LES ASP VONT VOTER CONTRE LE POUVOIR
C’est un euphémisme de dire que les Agents de sécurité et de proximité (ASP) ne sont pas contents de leur sort. En effet, ils attendent toujours que l’Etat règle définitivement leur situation surtout financière et les intègre dans la fonction publique. Ils sont scotchés à un salaire de misère de 50.000 frs. Une situation précaire qui les avait poussés à faire la grève et une marché réprimée en février dernier. Environ 88 ASP avaient alors radiés à la suite de cela par leur directeur général Birame Faye. La plupart seront réintégrés suite à des médiations religieuses et de l’ONG Jamra. Alors conscients de leur poids, les ASP, estimés à près de 10.000 agents, ont décidé d’user de l’arme du vote pour afficher leur rejet du pouvoir. Dans un communiqué de presse, il sont tenu à informer l’opinion nationale et internationale qu’ils voteront contre le pouvoir lors du scrutin législatif du 31 juillet eux leurs familles et proches pour montrer au peuple sénégalais le sort que l’Etat leur a fait subir pendant 09 longues années sans avancement avec mille et une promesses non tenues. Ils exigent la réintégration sans délai de tous leurs collègues radiés, la réalisation effective du corps spécial tant attendu par les Asp du Sénégal. Autres demandes : plus de considération à LEURS défunts, une prime d’accompagnement à leurs familles respectives.
LEGISLATIVE A YENNE L’ANCIEN MAIRE GORGUI CISSE MOUILLE LE MAILLOT
Coordonnateur de la coalition Benno Bokk Yakaar dans la commune de Yenne, département de Rufisque, l’ancien maire Pr Gorgui Ciss continue la massification du camp présidentiel en direction des élections législatives. Après l’actuel maire de Yenne (El Hadj Massamba Mbengue), le responsable de Wallu, c’est au tour de Bës Du Ñiak de Yenne de renforcer ladite coalition dirigée par le Pr Gorgui Ciss. Pour les responsables de Bess Du Niakk, la directive de Serigne Moustapha Sy Djamil sera largement suivie à Yenne. « Je roule avec le Pr Gorgui Ciss pour les législatives et même après les législatives. Au soir du 31 juillet, nous ferons tout pour atteindre les 90% et montrer notre suprématie à Yenne. Je suis plus que rassuré quand j’ai vu la détermination de cette jeunesse qui s’est mobilisée malgré la pluie », a affirmé Massogui Thiandoum plénipotentiaire du parti Bess du Niakk à Yenne. Lors d’une rencontre ce weekend à laquelle les jeunes des différents quartiers de ladite commune ont pris part, Massogui Thiamdoum a réitéré sa volonté d’offrir une majorité confortable à la coalition présidentielle à Yenne. « Je reste confiant quant à la victoire de la coalition présidentielle ici à Yenne au regard de l’engagement et de la détermination des jeunes et ceci malgré la pluie. Notre jeunesse n’est pas avec ceux-là qui prônent la violence », a-t-il dit. « Je m’engage à partir d’aujourd’hui à cheminer aux côtés du Pr Gorgui Ciss pour l’accomplissement des projets de Yenne et Dialaw. C’est la jeunesse qui fait la différence. Je me réjouis de trouver ici une jeunesse engagée et motivée », dixit Massogui Thiandoum. Confiant du ralliement de leaders de l’opposition et autres responsables de la commune, l’ancien maire Gorgui Ciss promet une large victoire au soir du 31 juillet. Il a appelé les militants à voter massivement pour la coalition Benno Bokk Yakaar.
THIES IDRISSA SECK OBTIENT LE DÉCLASSEMENT DE MBOUR 4
Le président de la République a signé le déclassement du site de Mbour 4. Cette vieille doléance des populations de la zone qui avaient vu leurs maisons détruites en janvier 2021 est satisfaite par le président Macky Sall suite au plaidoyer d’Idrissa Seck, selon Seneweb qui donne la nouvelle. Ce déclassement va permettre la délivrance des titres de propriété à Mbour 4. En plusieurs années de forte mobilisation (manifs, sit-in, point de presse, etc.), les populations n’ont cessé de se faire entendre pour rappeler au président Macky Sall sa promesse de déclassement de Mbour 4, faite en décembre 2017 lors du lancement des travaux de KMS 3 à Thiès. La semaine dernière, le collectif des habitants et détenteurs de parcelles à Mbour 4, reçu en audience par le président du Conseil économique, social et environnemental, s’est vu annoncer le déclassement imminent de leur site. Le collectif a ensuite remercié l’ancien maire de Thiès Idrissa Seck pour le rôle de facilitateur qu’il a joué dans ce dossier avec le plaidoyer qu’il a porté auprès du chef de l’État. Ce dossier avait connu plusieurs rebondissements avec notamment l’arrestation, en 2021, des président et vice-président du collectif des habitants de Mbour 4 après la grande opération de démolition de constructions par la Direction de la surveillance et de l’occupation du sol (Dscos). Un dossier qui est sur le point de connaître son épilogue avec la signature, ce 25 juillet, du décret portant déclassement de cette partie de la forêt classée de Thiès
Par Abdoulaye THIAM
LA PRESSE A PERDU SA BOUSSOLE
26 juillet 2020-26 juillet 2022 ! Deux ans que disparaissait Babacar Touré, président du Groupe Sud Communication, monument de la presse privée sénégalaise et de l’Afrique. BT restera à jamais gravé dans la mémoire des combattants des causes nobles
26 juillet 2020 - 26 juillet 2022 ! Voilà deux ans que disparaissait Babacar Touré, président du Groupe Sud Communication, monument de la presse privée sénégalaise et de l’Afrique de l’Ouest. BT, comme on l’appelait affectueusement, restera à jamais gravé dans la mémoire des combattants des causes nobles ; plus particulièrement, de la liberté d’expression et de la liberté de presse.
Bouclier du peuple, véritable boussole de la presse privée et indépendante, Babacar Touré s’est forgé une réputation d’un homme multidimensionnel, rigoureux et compétent. Ce n’est pour rien qu’il se définissait lui-même, comme «un militant tombé dans la presse». Un militant de la Gauche parce qu’il est de la génération post-68, très influencée par les idées révolutionnaires. En témoigne son premier article «à bas le néo-colonialisme, à bas la dictature». Il s’agissait là, des graffitis sur les murs de Dakar et de Thiès. Ce militantisme lui a d’ailleurs, valu un exil forcé dans les années 70 en Mauritanie.
«Journaliste chevronné et pionnier dans l'entreprise de presse et la formation des journalistes, homme de consensus et de dialogue, Babacar Touré aura été de tous les combats pour la liberté et la démocratie. A sa famille, au groupe Sud et à la presse, je présente mes condoléances», avait tweeté le président de la République Macky Sall, qui s’est déplacé à la suite de sa disparition jusqu’à Ngaparou pour présenter les condoléances de la Nation à un de ses dignes fils. Mais l’entregent, l’altruisme, son humanisme et surtout son panafricanisme avaient fait que Babacar n’était pas que Sénégalais. Il était foncièrement Africain.
Les témoignages des Chefs d’Etat, lors premier sommet de la CEDEAO qui a suivi sa disparition, en étaient une parfaite illustration. De Alpha Condé (Guinée) à Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), en passant par Ibrahima Boubacar Keïta (Mali) et Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire), tous ont tenu à relever la courtoisie, l’entregent et le pacificateur discret qu’il a été. Un journaliste nous confiera d’ailleurs un jour que les éditoriaux de Babacar Touré auraient permis d’éviter une guerre fratricide entre la Mauritanie et le Sénégal, lors des douloureux événements de 1989.
Le courage en bandoulière, il a été un des principaux artisans de la première alternance survenue au Sénégal en 2000. «Wade, Président !», était la UNE de Sud Quotidien le 20 mars 2000. Pourtant, il n’hésitera pas non plus à signaler la fin de l’état de grâce du régime de Me Abdoulaye Wade dans un édito qui aura marqué les esprits (Alterner l’Alternance, publié le 5 mars 2002). A ces périodes troubles où les tensions politico-juridicosociales risquent d’ébranler le pays voire la sous-région, on ne peut ne pas se rappeler de la plume alerte de Babacar Touré. Surtout au niveau de la presse qui a perdu sa boussole et son détecteur de sens. Repose en paix, Grand Manitou!
BABACAR TOURÉ EST LE PREMIER À INTRODUIRE LA PAO AU SÉNÉGAL
Je travaillais à Sud à l’époque en 1985-1986. Il m’avait désigné pour aller travailler sur Macintosh. J’étais là-dans avec un collègue qui s’appelait Ndéye Combaye Niang et nous étions allés faire la formation ici au Sénégal à Micro Center sur la PAO
Ce que je retiens de Babacar Touré au-delà de l’aspect professionnel, son engagement syndical avec le Synpics et tout ce qu’il a fait pour la presse au Sénégal, le plus remarquable, c’est qu’il est le premier à introduire la PAO (Publication Assistée par Ordinateur), les Macintosh et tout ça au Sénégal. C’est lui qui en a fait la promotion. Il ne l’a pas créé mais c’est lui qui l’a amené au Sénégal. Je travaillais à Sud à l’époque en 1985-1986. Il m’avait désigné pour aller travailler sur Macintosh. J’étais là-dans avec un collègue qui s’appelait Ndéye Combaye Niang. C’est nous deux qui étions allés faire la formation ici au Sénégal à Micro Center sur la PAO. J’étais le jeune journaliste. Ndéye Combaye Niang était la secrétaire. Elle faisait la saisie des papiers. C’est la Fondation Ford qui nous avait financés à l’époque. C’est cette aide à Sud qui nous avait permis d’avoir le premier Macintosh SE. Ce qui nous avait permis un peu de faire le montage du journal. C’est le premier Macintosh en Afrique de l’Ouest.
Dans la presse africaine, dans l’espace francophone, c’est le premier Mac que j’avais vu qui existait en 1985. Et ici au Sénégal, il n’y avait que Sud qui le faisait et j’étais le seul journaliste sénégalais à le faire parce que Babacar n’y connaissait absolument rien. Il avait entendu avec la Fondation Ford que ça existait et la Fondation nous avait apporté son appui pour qu’on puisse avoir un Macintosh. C’est ce Macintosh qui a permis à Sud de grandir, d’avoir d’autres Macintosh aussi. Quand on le faisait au Sénégal en 1986- 1987, le Macintosh n’avait même pas encore pénétré le marché américain. On connaissait simplement que Macintosh existait. Babacar lisait les journaux et il savait que ça existait.
Aux Etats-Unis, le premier journal à le faire d’une manière démocratique l’a commencé en 1990. Il s’appelait USA Today. Ici, au Sénégal, on a commencé à le faire depuis 1986. En Afrique de l’Ouest, personne ne le faisait, peut-être même en Afrique en général. Il n’y a que Sud qui le faisait au Sénégal particulièrement et j’étais le seul à savoir comment faire le montage sur Macintosh. Je venais de sortir du CESTI, c’était tout nouveau pour moi mais Babacar pensait qu’il fallait sauter le pas. Il fallait le faire et que ça allait doper la réalisation du journal. Ça nous a permis un peu de faire de grandes avancées et beaucoup de journaux ont suivi. Je suis allé en Algérie.
Le premier Macintosh que j’ai trouvé là-bas, n’était pas pour la presse. C’était des ordinateurs que des gens utilisaient pour d’autres choses. Dans d’autres pays également, c’était la même chose. Nous sommes donc les premiers à utiliser le Macintosh avant même les américains qui l’avaient créé. Sud était le premier journal pratiquement jusqu’aux Etats-Unis à s’être mis sur Macintosh. Je suis allé aux Etats-Unis en 1990. Avant, les gens étaient sur IPM. Je faisais du Macintosh et les gens étaient un peu ahuris. Ils me demandaient où est-ce que j’ai appris ça. Je disais, je l’ai appris au Sénégal. On a un journal qui s’appelle Sud Quotidien qu’on se fabrique sur Macintosh et les gens étaient réellement ahuris. Ils ne pensaient pas qu’au Sénégal qu’on pouvait le faire. On sait beaucoup de choses sur Babacar mais il y a peu de gens qui savent le rôle qu’il a joué dans l’avancée technologique des médias et à partir du Macintosh de Sud.
Par Mademba As NDIAYE
DE BABACAR COMME DE MES DEUX BAJEEN DE NDAR…
Comme je l’ai dit de notre regrettée consœur Eugenie Rokhaya Aw décédée récemment, Babacar n’aimait pas la médiocrité, surtout celle venait de gens pour qui il avait de l’estime.
«Ce que je retiens de Babacar Toure ? D’abord qu’il n’aurait pas aimé ces pages spéciales que Sud Quotidien lui consacre ! Babacar n’a jamais aimé, ni jugé nécessaire de se mettre en avant ! Et Dieu sait qu’il en avait mille et une fois l’occasion. Il avait une philosophie assez particulière qu’on ne voit que chez les personnes intellectuellement généreuses comme Souleymane Bachir Diagne et Boubacar Boris Diop : toujours pointer la lumière sur les autres et magnifier leurs performances sociales, politiques, intellectuelles, religieuses, musicales et je ne cite pas tout car Babacar s’intéressait, comme qui dirait, à tout ce qui donne de la grandeur à l’être humain.
Comme je l’ai dit de notre regrettée consœur Eugenie Rokhaya Aw décédée récemment, Babacar n’aimait pas la médiocrité, surtout celle venait de gens pour qui il avait de l’estime. Je crois que, comme plusieurs personnes qui l’ont fréquenté plus ou moins assidument dans son aventure syndicale et professionnelle, dans sa vie, nous avons, je crois, tous et toutes, toujours cette question dans notre pensée dans le déroulement des événements depuis qu’Allah l’a rappelé : « Qu’aurait dit ou écrit Babacar devant cette situation ». Babacar ne savait pas se taire et c’était cela l’intérêt de sa compagnie avec le Sénégal. Le piédestal sur lequel il avait mis son peuple ne lui permettait de souffrir en silence des pratiques abjectes qui pouvaient provenir de son élite : il criait, il vociférait et, par-dessus tout, il écrivait. Il prenait position, en général contre le puissant, mais aussi contre le populiste annonçant le paradis sans effort et même, en avril 89, contre la populace dansant autour de cadavres maures au Sénégal, ou nègres en Mauritanie, sa seconde patrie. Je retiens de Babacar les blagues qu’ils me racontaient et de sa façon de commenter des faits anodins lors nos conversations de grand-place dont l’une des derrières fut avec Babacar Diagne, lors du mariage du fils de Madiambal Diagne !
Parlant de deux mes bajeen, toutes deux Mamarame, l’une Ndiaye, l’autre Dia, une femme a eu cette réflexion : « Dañu baaxoon ci Ndar » que je n’ose pas traduire par un « Elles étaient bonnes pour Saint-Louis », au risque d’appauvrir le sens de ce qui est dit en Wolof. Alors de Babacar Touré, je dis simplement « Dafa baaxoon ci askan wi » pour faire référence aux multiples et divers collectifs sur lesquels il portait son regard.
Plus égoïstement, je dis aussi que Babacar Touré « dafa baaxoon ci mann comme mes bajeen Mamarame» ! Et c’est pour l’imiter maladroitement que j’ai cité autant de personnes dans cette conversation car il aimait rassembler et tirer le meilleur des autres. Comme mes deux bajeen…