POUR UNE UNIVERSITÉ AFRICAINE QUI APPREND DE SA JEUNESSE
Nos systèmes éducatifs sont en crise. L’école doit être repensée. Le chercheur émérite, le concepteur de cours, le scénariste des enseignements et l’animateur en salle, ne peuvent être une seule et même personne
L’Université Africaine de demain a pour défi d’apprendre de sa jeunesse par une écoute et une approche pédagogique autre. Nos systèmes éducatifs sont en crise. L’Ecole doit être repensée. Avec d’autres, nous nous attelons tous à y remédier. Mais cela ne peut se faire sans un engagement fort, une détermination inébranlable et surtout du courage de la part de nos États.
A mon humble avis, une des solutions réside dans une nécessaire et forte rupture dans la pédagogie appliquée. Il faut repenser puis recréer les contenus et les cursus, il faut penser l’enseignant du Futur. Là est le mal. Osons le dire: le chercheur émérite, le concepteur de cours, le scénariste des enseignements et l’animateur en salle, ne peuvent être une seule et même personne. Ce n’est plus possible.
Alors anticipons. Pensons l’enseignant de demain. Re-pensons le à l’image du Selbé de nos rites initiatiques (le Maitre-mainteneur). Ensemble, apprenons à écouter autrement notre jeunesse. L’exercice n’est pas des plus simples. La relation entre la Jeunesse et l’Université est souvent appréhendée dans un sens unique : c’est l’Université qui offre (des formations, des perspectives professionnelles, etc.), et c’est la jeunesse qui reçoit. Et si pour une fois, l’Université acceptait de recevoir de la jeunesse ?
En effet, Il émerge de plus en plus en Afrique une jeunesse créative, engagée, décomplexée, ambitieuse. Tant de qualités qui font aujourd’hui plutôt défaut à nos organisations. Et si l’Université se mettait à l’écoute de la jeunesse du continent, autour certes, de principes, les 3R, le Respect, la Rigueur et la Responsabilité ?
Et si l’Université, pour une fois, se mettait elle-même à l’école, pour apprendre des jeunes, qui ont tant à donner et à enseigner ? Et si l’Université acceptait juste de changer de paradigme, en devenant un espace apprenant pour tous ses acteurs ?
Oui, disons Oui, à une Université Africaine apprenante parce que plus humble.
Amadou Diaw est fondateur de l’Institut supérieur de Managament (ISM), Sénégal.
par Amadou Diaw
LETTRE DE SAINT-LOUIS, POUR UNE UNIVERSITÉ AFRICAINE OUVERTE AU MONDE
Oui, nous devrons nous abreuver aux meilleures sources. Une Université africaine ouverte parce que l’Afrique, berceau de l’humanité a tant à apporter à un monde si complexe. Une université africaine ouverte parce que multilingue
L’Université africaine de demain a pour défi de s’ouvrir au monde.
Aujourd’hui la France, partenaire historique, demain la Finlande pour ses innovations pédagogiques, demain l’Allemagne pour son système dual. Puis Singapour. Puis la Corée. Puis d’autres. Oui, nous devrons nous abreuver aux meilleures sources.
Une Université africaine ouverte parce que l’Afrique, berceau de l’humanité a tant à apporter à un monde si complexe. Une université africaine ouverte parce que multilingue. Le français et l’anglais, langues aujourd’hui, on ne peut plus africaines, butins de guerre, mais aussi le Swahili et le Pular, joyaux linguistiques de l’Afrique.
Ainsi et seulement ainsi, nous irons au delà des frontières héritées, nous abattrons les murs séparant les mondes francophone et anglophone, lusophone et hispanophone. Nous aurons enfin répondu à l’invitation formulée depuis si longtemps par nos sages pour un banquet de l’universel.
Oui, à une Université, rendez vous du donner et du recevoir. Une université qui abat les murs et qui les remplace par des ponts.
Telle sera l’Université africaine de demain.
Amadou Diaw est fondateur de l’Institut Supérieur de Management (ISM).
Lecture de la pièce "Celle des îles" de Koulsy Lamko
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CELLE DES ÎLES
« Celle des îles » c’est une chanteuse de cabaret qui répond à un casting pour égayer les soirées de clients dans un restaurant du port de Nantes
Lecture en direct de la pièce : « Celle des îles » de l’auteur tchadien Koulsy Lamko.
« Celle des îles » c’est une chanteuse de cabaret qui répond à un casting pour égayer les soirées de clients dans un restaurant du port de Nantes. Se tisse alors, une belle histoire d’amour avec le fils du propriétaire. Ce dernier a été assassiné quelques années auparavant par une chanteuse de cabaret…
Un texte de l’auteur Koulsy Lamko (Tchad). À découvrir dans le cadre des lectures "Ça va, ça va le monde !" organisées à Avignon par RFI, en partenariat avec SACD.
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LE NOUVEAU GOUVERNEMENT CONNU SAMEDI
Macky Sall a annoncé pour ce 17 septembre 2022, la formation du nouveau gouvernement. Il a par ailleurs regretté les événements survenus lors de la rentrée parlementaire. "C'est indigne d'une démocratie majeure", a notamment affirmé le président
Le président de la République, Macky Sall, a déclaré vendredi qu’il va constituer ce samedi un nouveau gouvernement, dont l’une des missions sera de mener de "larges concertations" et de prendre de "nouvelles mesures" sur le plan social.
"Les mesures d’allègement du coût de la vie et de soutien à l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes, la lutte contre les inondations et la cherté du loyer resteront pour moi la priorité des priorités (…) Mon souci, c’est de tout faire pour rendre le quotidien plus supportable pour tous", a annoncé le chef de l’Etat.
S’exprimant sur le réseau synchronisé de la Radiodiffusion Télévision sénégalaise, il a déclaré que son gouvernement va mener "de larges concertations avec toutes les parties prenantes, notamment les associations de consommateurs, commerçants, etc., pour arrêter de nouvelles mesures".
"Ce sera une des tâches prioritaires du nouveau gouvernement que je m’apprête à former dès demain", a-t-il précisé.
La formation d’un nouveau gouvernement est attendue depuis l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, mardi et mercredi.
Le futur gouvernement sera dirigé par un Premier ministre, une fonction rétablie depuis l’adoption, par l’Assemblée nationale, le 10 décembre dernier, d’un projet de loi restaurant ce poste.
Le poste de Premier ministre avait été supprimé en 2019 par Macky Sall, qui venait d’être réélu à la présidence de la République.
Le chef de l’Etat avait invoqué ses fonctions de président en exercice de l’Union africaine, à partir de janvier 2022, pour justifier la restauration de ce poste.
La nomination du chef de gouvernement était attendue après les élections départementales et municipales du 23 janvier dernier.
par Mamoudou Amadou Ly
LETTRE OUVERTE À LA CLASSE POLITIQUE SÉNÉGALAISE
L’une des pistes de réflexion pour une contribution à une sortie de cette crise consisterait pour le président à réunir autour de lui, son camp et celui de l’opposition
Depuis bientôt un mois, le verdict des urnes a rendu la sentence souveraine du peuple sénégalais, sentence qui est le strict reflet de la situation politique du pays.
Pour la première fois depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, un gouvernement au pouvoir depuis dix ans n’a pas été en mesure de gagner des élections législatives avec une nette majorité lui permettant de gérer les affaires du pays avec les coudées franches.
Ainsi, le président de la République, empêtré dans des opérations de ralliement à son camp des membres de l’opposition pour tenter d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale, éprouve des difficultés à former son gouvernement.
À mon avis, cette démarche du président de la République conduit à une impasse politique et gouvernementale, car aujourd’hui, l’entrée massive de la jeunesse dans le jeu politique fait que le peuple jette son regard quotidien sur les moindres faits et gestes du pouvoir par le biais des jeunes qui sont prompts à exprimer leur mécontentement endémique en toutes circonstances.
À mon avis, l’une des pistes de réflexion pour une contribution à une sortie de cette crise consisterait pour le président à réunir autour de lui, son camp et celui de l’opposition confondus, à discuter en toute transparence d’un programme de gouvernement consensuel, à nommer un Premier ministre issu de l’opposition avec une répartition ministérielle lui réservant, comme il se doit, des ministères régaliens et à annoncer dans la foulée sa décision de renoncer à un troisième mandat.
Monsieur le président, cette dernière décision fera de vous un grand homme d’Etat car vous n’avez rien à craindre pour votre bilan qui est en bonne position comparée à ceux de vos prédécesseurs.
En démocratie, un président en exercice est rarement populaire après un premier mandat à cause de l’usure du pouvoir et l’insatisfaction du peuple trop pressé de voir ses aspirations comblées.
Vous êtes déjà entré dans l’Histoire pour avoir été élu démocratiquement.
Mais à la lecture des résultats des élections législatives et locales passées, l’on note que le pouvoir est en perte de popularité donc de toute chance de gagner les futures élections présidentielles.
En prenant en compte ces suggestions, le pays pourra s’installer dans la paix sociale comme cela a été le cas au cours de son histoire depuis son indépendance et se mobiliser comme un seul homme pour s’attaquer à la crise économique et au chômage dramatique des jeunes.
Ainsi, vous et vos compagnons ainsi que toute la classe politique ne manquerez pas de saisir cette occasion de s’installer dans la grande Histoire de notre pays.
Mamoudou Amadou Ly est ancien administrateur de la Banque africaine de développement.
par Amadou Tidiane Wone
LE SÉNÉGAL, UNE DÉMOCRATIE SANS DÉMOCRATES ?
Le chaos institutionnel dont les temps présents attestent de manière honteuse et parfois violente trouvent leurs racines dans le « coup d’État spirituel, culturel et moral » sous-jacent aux tristes événements de 1962
C’est à partir de 1960, année unanimement retenue comme étant celle de « l’indépendance » du Sénégal, qu’il faudrait réexaminer les jalons posés depuis pour construire un État-Nation, et le doter des institutions nécessaires à son bon fonctionnement. Pour évaluer le chemin parcouru, et apprécier la valeur ajoutée que les différentes générations de dirigeants sénégalais ont apporté à l’édifice, il faudra constamment garder à l’esprit l’héritage colonial et mesurer les efforts qui ont été fournis pour décoloniser ce qui devait l’être, en vue de construire du neuf sur les cendres du projet colonial.
Il me semble en effet évident que «la mission civilisatrice », justification morale de la colonisation, avait des objectifs fondés sur le préjugé selon lequel nous n’étions point civilisés. Et, donc qu’il fallait nous domestiquer dans un premier temps, puis nous faire accéder à la civilisation par l’école française. Avec le but, inavoué, d’ancrer en nous l’ardent désir de rompre avec nos identités profondes. Ainsi, la politique d’assimilation était la modalité par laquelle, tout un processus d’acculturation a été élaboré pour transformer le colonisé en un clone servile, admiratif d’une civilisation qui lui avait été imposée, pourtant. À coups de canons... Cela, ne l’oublions jamais !
Le Sénégal, indépendant en 1960 a connu deux ans après, le 17 décembre 1962, la première secousse institutionnelle qui aboutira à une rupture profonde entre deux approches du développement et, plus douloureusement, à une rupture sentimentale entre les deux hommes qui incarnaient chacun une vision pour le Sénégal. Entre Léopold Sédar Senghor, président de la République et Mamadou Dia, président du Conseil du gouvernement, il s’agit en effet, en plus d’une rupture politique, d’un drame humain qui envahira plusieurs familles sénégalaises divisées entre « Senghoristes » et « Diaistes ». Plus encore ou pis, une césure profonde dans la perception de l’exercice du pouvoir, ses modalités de conquête, son sens et ses fins va survenir insidieusement… Le chaos institutionnel dont les temps présents attestent de manière honteuse et parfois violente, trouvent leurs racines dans le « coup d’État spirituel, culturel et moral » sous-jacent aux tristes événements de 1962.
Car quand on va au fond des choses, ce sont les partisans d’un compagnonnage avec la France, et à ses conditions, qui auront emporté le bras de fer symbolisé par la confrontation entre Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia. En atteste la signature d’accords…secrets (!) iniques qui régissent, à ce jour des relations de sujétion entre nous et l’ancienne métropole. En atteste la présence envahissante, anachronique et, de moins en moins supportable, des forces militaires françaises sur notre sol. Prisonnières d’un juridisme tropical de mauvais aloi, nos élites ont une peur panique de dénoncer ces accords qui brident nos énergies et nous font douter de nos capacités propres à défendre notre pays et à le développer ! Jusqu’à quand ? A quel prix ?
C’est de ce juridisme tropical que découlent des situations d’incompréhension pouvant aboutir à des séances de pugilat transformant le parlement en arène nationale !
Pour dire que la démocratie est une manière d’être dont l’essentiel relève de l’éducation reçue et de la Culture acquise.
Être démocrate, c’est avoir une haute idée de ses devoirs et de ses droits en considérant que chaque citoyen jouit des mêmes privilégiés. Sans préjudice de sa position sociale, économique politique, encore moins raciale, ethnique ou culturelle…
La démocratie, c’est un processus d’apprentissage continu que la volonté humaine et l’ardent désir de vivre ensemble alimentent incessamment. Les meilleurs esprits d’un pays, à un moment donné, doivent prendre leurs responsabilités pour conjurer le mauvais sort et sauver l’essentiel.
Oui. Il n’est plus possible de regarder, impassibles, notre pays être le jouet de politiciens sans scrupules qui ne nous parlent pas de notre mieux-être mais se battent pour leurs privilèges.
À ce niveau, ce qui s’est passé récemment au sein de notre parlement est regrettable. Pour autant ce n’est pas la fin du monde ! Des vidéos devenues virales montrent des séances de bagarres épiques au sein de plusieurs parlements à travers le monde. Ramenons donc les choses aux proportions d’un accès de fièvre démocratique, mais ne tombons pas dans le piège de la tentation partisane ! Ce serait la pire des thérapies et elle pourrait achever le corps si malade de notre démocratie.
L’incident étant clos, avançons pour sauver ce qui reste de cette Institution afin d’accompagner ce qu’il reste du mandat présidentiel dans les meilleures conditions !
Bref, nous ne sommes plus loin du moment où il sera fait appel aux réservistes de la République afin que la graine ne meurt… Notre pays a un besoin urgent de refonder son contrat social sur la base d’un pacte national renouvelé. Alors, la relance d’un grand dessein collectif ouvrira les voies d’un grand destin pour notre pays dans une Afrique nouvelle, décomplexée et conquérante !
Le président de la République va s’exprimer ce vendredi à 20 heures, sur le réseau syntonisé de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), informe la chaîne nationale, à travers une note
Le président de la République, Macky Sall, va s’exprimer ce vendredi à 20 heures, sur le réseau syntonisé de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), informe la chaîne nationale, à travers une note.
Après l’installation des membres de la 14e législature, le chef de l’État va évoquer les grandes urgences de l’heure.
Cette adresse à la Nation est prévue dans un contexte d’attente de la formation d’un nouveau gouvernement.