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23 août 2025
LIZ TRUSS ÉLUE PREMIÈRE MINISTRE DE GRANDE BRETAGNE
Devançant son adversaire Rishi Sunak, Liz Truss a été élue, lundi 5 septembre, à la tête du Parti conservateur. Ainsi, elle prendre la succession de Boris Johnson comme cheffe de file des Tories et du gouvernement britannique.
Devançant son adversaire Rishi Sunak, Liz Truss a été élue, lundi 5 septembre, à la tête du Parti conservateur. Ainsi, elle prendre la succession de Boris Johnson comme cheffe de file des Tories et du gouvernement britannique. D’ailleurs, Truss doit se rendre mardi en Ecosse pour y rencontrer la reine Elizabeth qui lui demandera de former un gouvernement.
Sans surprise, la ministre des Affaires étrangères de 47 ans s’impose largement (57%) face à son ancien collègue des Finances Rishi Sunak (43%), selon les résultats annoncés par Graham Brady, responsable de l’organisation du scrutin interne déclenché par la démission début juillet de Boris Johnson.
EXPLOSION D’UNE CUVE D’ÉTHANOL À RICHARD TOLL
Une forte explosion vient d’être enregistrée au niveau de l’usine de la Compagnie sucrière sénégalaise(CSS) à Richard Toll. Selon une source proche du lieu du sinistre, c’est la grande cuve d’éthanol qui a explosée
Une forte explosion vient d’être enregistrée au niveau de l’usine de la Compagnie sucrière sénégalaise(CSS) à Richard Toll. Selon une source proche du lieu du sinistre, c’est la grande cuve d’éthanol qui a explosée, faisant plusieurs blessés qui sont évacués au centre de santé de la CSS.
À en croire toujours la même source, l’onde de choc de l’explosion a fait des dégâts (des téléviseurs et vitres cassées) dans le quartier voisin, Ndiangué. La Direction Générale a convoqué d’ailleurs, au moment où ces lignes sont écrites, une réunion de crise. Affaire à suivre !
AFFAIRE DOURA DIALLO, TROIS AGENTS PLACES SOUS CONTROLE JUDICIAIRE
Nouveau rebondissement dans l’affaire Doura Diallo, du nom de la dame morte en couche, la semaine, au district sanitaire de Kédougou. En effet, le gynécologue, l’anesthésiste et l’infirmier, qui avaient été arrêtés échappent à la prison.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Doura Diallo, du nom de la dame morte en couche, la semaine, au district sanitaire de Kédougou. En effet, le gynécologue, l’anesthésiste et l’infirmier, qui avaient été arrêtés après le décès de Doura Diallo et de son bébé dans le district sanitaire de Kédougou, échappent à la prison. Présentés devant le Magistrat instructeur, ils ont été inculpés, certes, mais libérés et placés sous contrôle judiciaire.
Une décision qui tranche avec la sortie du Procureur de Kédougou, Baye Thiam. Selon ce dernier, citant un rapport médical, « les manœuvres du gynécologue pour extraire le nouveau-né ont causé (son) décès » et ont « certainement provoqué une rupture utérine qui a immédiatement conduit au décès de la mère suite à une hémorragie externe et un arrêt cardiaque”.
Pour rappel, Doura Diallo, en état de grossesse très avancée, s’est présentée mardi dernier au centre de santé de Kédougou. Elle est décédée après avoir abondamment saigné et à la suite d’une césarienne lors de laquelle le bébé a subi des blessures avant de succomber.
LE SAMES EN GREVE POUR 48 HEURES
Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) a décrété un mot d’ordre de 48 heures à partir de ce lundi sur l’ensemble des structures sanitaires du Sénégal.
Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) a décrété un mot d’ordre de 48 heures à partir de ce lundi sur l’ensemble des structures sanitaires du Sénégal. « Nous irons en assemblée générale à Kédougou. Si la tension ne se décante pas, ce sont des mots d’ordre qui seront déroulés. L’Etat n’a qu’à se ressaisir, on n’acceptera pas qu’on mette les médecins en prison. On s’est assez sacrifiés » a fait savoir le secrétaire général du Sames, Amadou Yéri Camara, à la presse.
« Il y a des gestes barbares pendant lesquels, on enfonce des clous dans les genoux, une perceuse pour percer un crâne. Quand on ne sait pas, on se tait. Personne n’aime les faire parce que c’est des gestes barbares mais c’est salvateur, on nous l’a appris à la formation. Malheureusement les décès maternels sont une réalité dans ce pays. Selon lui, l’effort de recrutement de ressources humaines du ministère pour avoir des gynécologues dans cette zone risque de tomber à l’eau à cause d’un procureur qui cherche à se faire connaitre », dit-il.
QUI CONTROLE LA GESTION DES BUDGETS DANS LA JUSTICE ?
Comment la Cour suprême, le Conseil constitutionnel, les Cours d’appel et la Cour de répression de l’enrichissement illicite gèrent-ils les fonds publics ? Dans cette enquête, on a tenté de mettre la lumière dans un secteur où l’omerta est maître mot
Comment la Cour suprême, le Conseil constitutionnel, les Cours d’appel et la Cour de répression de l’enrichissement illicite gèrent-ils les fonds publics ? Dans cette enquête, on a tenté de briser le tabou dans un secteur où l’omerta et l’anonymat sont érigés en dogme. Avec la nomination hier de Mamadou Badio Camara comme président du Conseil constitutionnel, Bés bi pose le débat sur l’inexistence de contrôle dans la gestion des budgets dans les juridictions.
Lors des élections législatives, elles font l’actualité politique. Ces juridictions étaient chargées de trancher les contentieux électoraux, de rendre justice au nom du Peuple. Mais la Cour suprême, le Conseil constitutionnel, les Cours d’appel et la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) ne laissent rien filtrer sur leur gestion. Bés bi, essaie depuis des mois de percer le mystère dans ces juridictions où la culture du secret érige la question de l’exécution du budget en sujet tabou. En effet, dans la Loi de finance initiale 2022, le budget du Conseil constitutionnel est de 1 milliard 233 millions 583 mille 600 franc Cfa tandis que la Cour suprême émarge avec 2 milliards 452 millions 252 mille francs Cfa. Dans ces organes judiciaires figurant dans l’ordonnancement constitutionnel des institutions de la République, la gestion financière est soumise à l’omerta. « Le Conseil constitutionnel, la Cour suprême et la Cour des Comptes bénéficient du régime d’Institution de la République, les fonds leur sont alloués directement sur leurs comptes de dépôt et de transfert courants et gérés par l’ordonnateur avec un trésorier (à peu près comme le Hcct et le Cese) », souligne un magistrat, à la retraite et ancien fonctionnaire au ministère de la Justice.
Dans cette enquête, on s’est résolu à accepter un principe : presque tous ceux qui y parlent ont conditionné leur prise de parole au respect de l’anonymat par le journaliste. Dans un domaine où l’accès à l’information relève du parcours du combatant, les rares personnes qui brisent le tabou exigent la protection. Dans l’article 11 de la Loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel, il mentionné que cette institution jouit d’une autonomie financière. « Le budget du Conseil constitutionnel est inscrit dans un chapitre spécial et fait l’objet d’un compte de dépôt au Trésor », dispose la Loi organique. Cependant, les tâches sont dévolues au président de l’institution. « J’ai fait 6 ans au Conseil constitutionnel et je ne recevais que mes indemnités. Sinon, je ne connais rien du budget. Le président gère seul le budget », glisse un ex membre de la haute juridiction du temps du président Cheikh Tidiane Diakhaté.
Les précisions de la Cour des comptes
En écho, le budget de la Cour suprême est également géré par le président. Mais lorsque nous avons saisi le service de communication de la Cour suprême, on nous a renvoyé au ministère de la Justice. Et là, malgré de nombreuses tentatives et des messages WhatsApp, ni le ministre de la Justice ni son service de communication n’ont voulu nous édifier. Le Secrétaire d’État chargé de la Bonne gouvernance et de la protection des droits humains nous avait même promis un entretien. Depuis, Mamadou Saliou Sow ne répond plus à nos messages. Alors, le fonctionnement de la Justice sombre-t-il dans la non-transparence ? Au Tribunal de Dakar, un magistrat nous a reçu dans son bureau pour expliquer le procédé. « Il y a le Code des marchés publics et la Loi organique qui organisent l’institution. Le président ne peut pas se lever pour ordonner une dépense à l’agent comptable sans qu’il y ait une procédure préalable. Il ne peut pas se réveiller un jour et faire une dépense », explique notre interlocuteur. En 2020, le Sénégal a adopté le principe du budget-programme comme méthode de gouvernance avec comme le processus la gestion axée sur les résultats. L’une des innovations de cette approche est le renforcement de la transparence dans le volet « information au public ». Cette réforme pose le principe de l’obligation légale de la publication, dans des délais appropriés, d’informations sur les finances publiques sur la base des outils suivants. « Si on parle du contrôle juridictionnel exercé par la Cour des Comptes, celui-ci ne concerne pas directement le Conseil constitutionnel ou la Cour suprême. Mais toutes leurs opérations budgétaires sont intégrées dans la comptabilité d’un comptable public qui rend à la Cour. C’est le compte de gestion de ce dernier qui est jugé par la Cour des Comptes », explique Aliou Niane, Secrétaire général de la Cour des comptes, très laconique dans sa réponse à nos multiples questions.
Contrôle de la gestion des juridictions et la colère du juge Kéba Mbaye
À travers, la Loi n° 2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques, le Sénégal s’est engagé à plus de clarté dans la conduite des affaires publiques. « Pour le contrôle, concernant les juridictions suprêmes, l’Igaj comme l’Ige peuvent procéder à des vérifications, rien ne l’empêche ; mais dans la pratique, je n’ai pas connaissance d’une telle occurrence », signale un magistrat de la Cour des comptes. En tout cas, depuis l’indépendance du Sénégal, on n’a jamais vu un rapport de la Cour des comptes sur la gestion financière dans les juridictions. « La création de l’Inspection générale de l’administration de la justice (Igaj) fait suite à l’opposition de Kéba Mbaye à une mission de vérification de l’Ige dans les cours et tribunaux. En anecdote, le président Mbaye s’y était opposé au nom de l’indépendance de la Justice et de la séparation des pouvoirs, jusqu’à intimer au procureur à l’époque d’interpeller tout vérificateur foulant le sol du Palais de justice. À la suite, le Président Senghor a créé l’Igaj pour la Justice. Les militaires se sont engouffrés dans la brèche pour obtenir aussi leur inspection générale des forces armées (Igfa) », enchaîne notre source.
LE BILAN DES INTEMPÉRIES À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE LUNDI
Les quotidiens se sont surtout intéressés au bilan des inondations qui, pour la plupart d’entre eux, ont fait trois morts au cours de ce week-end.
Dakar, 5 sept (APS) - Les quotidiens se sont surtout intéressés au bilan des inondations qui, pour la plupart d’entre eux, ont fait trois morts au cours de ce week-end.
"Deux cent huit sites [ont été] inondés", note Le Soleil, ajoutant : "En visite en Arabie Saoudite, le chef de l’Etat exprime sa compassion aux familles des victimes".
La plupart des journaux annoncent que les fortes pluies ont causé la mort de trois personnes, Tribune présentant un bilan de quatre morts. "Trois morts à Dakar et un à Matam", écrit le journal.
"Le bilan des fortes précipitations de ce week-end est macabre. Les pluies ont semé tristesse et désolation dans beaucoup de localités de la région de Dakar", fait remarquer Tribune.
Un bébé de sept mois a été emporté par les eaux à Thiaroye Gare, le corps sans vie d’un garçon de 12 ans a été découvert dans les eaux pluviales à Cambérène, dans la région de Dakar, et un élève d’une école coranique a été tué dans l’effondrement d’une case à Sadel, dans la région de Matam (nord), détaille Libération.
"Les fortes pluies du week-end sèment la désolation à travers le pays", constate le journal.
"Macky Sall dans les airs (en voyage), l’opposition dans les combats de positionnement, les Sénégalais oubliés dans les inondations", commente WalfQuotidien.
"C’est difficile parce que les gens occupent les zones inondables", écrit Le Quotidien en citant le président de la République, Macky Sall.
L’Observateur donne un bilan plus lourd en parlant de trois morts à Sadel. "Macky Sall annonce un nouveau plan décennal de lutte contre les inondations, qui sera validé avant la fin de l’année", ajoute-t-il.
"Macky Sall donne des instructions fermes à ses ministres", lit-on dans L’As.
Les quotidiens se sont aussi préoccupés du décès en couches d’une femme et de son nouveau-né à Kédougou (sud-est).
Dans un communiqué, le procureur du tribunal de grande instance (TGI) de Kédougou, Baye Thiam, a fait état d’"une forte négligence médicale, ainsi que d’un manquement manifeste aux règles élémentaires de la médecine".
En raison de "la gravité des faits", ajoute le magistrat, "les personnes mises en cause sont arrêtées et placées en position de garde à vue pour homicide volontaire et complicité de ce chef".
L’info évoque le "combat" opposant le parquet aux syndicats de médecins et au ministère de la Santé. Ce dernier affirme, dans une "enquête interne", que "Doura Diallo a été reçue et traitée conformément aux normes et protocoles en vigueur", note le journal.
"Le SAMES (un syndicat de médecins) menace d’observer une grève de quarante-huit heures à partir de ce lundi", en guise de protestation contre les poursuites visant un gynécologue, un anesthésiste et un autre agent de santé mis en cause dans la mort de Doura Diallo, écrit Le Soleil.
"Le ministère de la Santé au secours de ses agents", lit-on dans Le Quotidien. Vox Populi estime que "le rapport du ministère de la Santé prend le contrepied du procureur".
L’"enquête interne" du ministère a identifié chez la femme enceinte "six facteurs (…) susceptibles de compromettre la grossesse et l’accouchement", ajoute Vox Populi.
La ministre de la Santé, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, s’est fait "l’avocate des siens", les professionnels de la santé qui étaient au service de la femme enceinte, selon Source A, Sud Quotidien estimant que son département ministériel a "pris le contrepied du procureur".
Les journaux ont commenté aussi les résultats de l’élection des membres du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT), qui s’est déroulée dimanche.
Kritik’ rappelle que ce scrutin a été boycotté par Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal, les coalitions les plus représentatives de l’opposition, qui jugent le HCCT inutile.
"Avec le boycott de l’opposition, Benno Bokk Yaakaar (…) va ramasser les sièges", ajoute-t-il, estimant que le HCCT, "qui jouit d’une légalité incontestable, va souffrir (…) le manque de légitimité".
"Benno Bokk Yaakaar rafle 78 des 80 sièges", annonce Vox Populi, selon lequel Bokk Gis Gis et Dental Sénégal n’ont obtenu qu’un siège.
Soixante-dix autres membres du HCCT seront nommés par le chef de l’Etat, parmi les militants de la société civile, les membres des organisations socioprofessionnelles et diverses catégories de la société.
Bés Bi Le Jour réserve sa une aux "intouchables", les juridictions qui "ne rendent compte" à personne de la gestion financière.
Le Conseil constitutionnel, les cours d’appel, la Cour suprême et la Cour de répression de l’enrichissement illicite en font partie, selon le journal.
«LE CHOCOLAT QU’ON UTILISE N’EST PAS BON POUR LA SANTE»
C’est un homme du sérail qui a coaché l’Equipe nationale de pâtisserie qui doit représenter le Sénégal au Bocuse d’or Africa au Maroc. Mohamed Hussein, qui a fini de faire ses preuves dans ce domaine, est un précurseur dans l’utilisation des produits locaux en pâtisserie et glace. Avec des résultats probants vite certifiés, le Chef pâtissier du Mims croit à la victoire de ses protégés et à la vertu des produits locaux qui peuvent soulager beaucoup de patients.
En tant que coach de Amadou Badji et Salomon, les deux candidats sénégalais au Bocuse d’or Africa, qu’est-ce qui expli¬que votre confiance en la possibilité de gagner ce concours ?
Ma confiance réside dans les produits locaux. Je les ai transformés, je les ai fait tester aux gens qui nous entourent. C’est quelque chose d’innovant et aujourd’hui, nous allons à une compétition internationale où chaque pays apporte les produits de son terroir. En tant qu’Afri¬cains et Sénégalais, nous allons apporter les produits de notre terroir. Ce sont des recettes validées et qui sont extraordinaires. Je ne veux pas trop en parler parce qu’il faut garder le secret.
De quoi sont composés ces produits ?
C’est un mélange de tout. Nous avons utilisé le pain de singe ou bouye, le néré ou Oule, le nebédaye, la patte d’arachide ou tigua dégué, le bissap, le maïs. Nous avons utilisé tous les produits qui sont dans le terroir, à part le gingembre. C’est la saison. Le souci au Sénégal est que les produits du terroir sont saisonniers. Nous encourageons les producteurs à cultiver ces produits hors saison.
Est-ce que ces produits s’adaptent bien aux thèmes choisis pour ce concours ?
Bien sûr. Le thème choisi c’est «Notre main glacée». Donc libre à nous de montrer notre main glacée, que ce soit conventionnel ou pas. Moi j’ai toujours été pour un jugement non conventionnel. Mais on suit les bases internationales de la pâtisserie. Je n’ai rien inventé, la seule chose que j’ai inventée, c’est la transformation des produits locaux en produits pâtissiers et glaciers. Tous les intrants sont cent pour cent sénégalais. La main glacée et l’assiette glacée font partie des thèmes choisis où on a demandé d’utiliser les produits du terroir. Moi j’ai travaillé à cent pour cent avec les produits du terroir. J’ai dépassé la demande.
Peut-on réellement faire des glaces avec ces produits locaux ?
Oui, des glaciers existent déjà. Je suis l’initiateur des premiers gâteaux et glaces sénégalais.
Avec quels produits vous les avez expérimentés ?
Bouye, café Touba, gingembre, petit cola, tool, Oule, solome, nebeday, soumpe, danke. Avec tout ça, j’ai fait des gâteaux et glaces qui ont été certifiés et validés et ils sont même au Mims dont je suis le Chef pâtissier.
Vous cherchez à faire la promotion des produits locaux en utilisant ceux du terroir ?
C’est vrai, nous cherchons à faire la promotion des produits locaux pour valoriser nos terroirs. On a une richesse inestimable dans nos terroirs. Avec ces produits, nous avons une vertu qu’on ne peut même pas imaginer. Je le dis aujourd’hui que si on pouvait faire valoir ces vertus, on réglerait beaucoup de problèmes d’artères, de diabète et de santé en général. Il faut dire que c’est un peu contradictoire de parler de pâtisserie et de diabète. Mais en utilisant ces produits, je suis sûr qu’on peut régler ces problèmes-là.
En quoi faisant ?
Par exemple, en utilisant le nebadaye sans sucre, on peut lutter contre le diabète. En utilisant le pain de singe ou bouye, on règle les problèmes gastriques, le bissap fait monter un peu la tension et le soumpe la fait baisser. Et pour le viagra, on utilise le petit cola.
Quels sont les inconvénients des glaces faites à base de chocolat ?
Le chocolat qu’on utilise en pâtisserie contient des sucres et du sucre ajouté. C’est transformé. Le chocolat vient du cacao dont on utilise la graine qui est séchée et torréfiée, avant d’être cuite dans un four spécial et broyée. Au fur et à mesure, on y ajoute du lait pour faire du chocolat au lait, du beurre de cacao ou du sucre. Ce n’est pas bon pour la santé. Mais le chocolat cent pour cent est bon. Seulement on ne le mange pas comme ça parce qu’il est amer.
Vous encouragez l’agroalimentaire dans le pays ?
Oui, nous sommes dans l’ère du Bio, du Healthy et il faut prendre soin de soi. Les autres pays utilisent les richesses de l’Afrique pour développer leur Real Healthy. Et pourquoi pas nous ? Pourquoi ne pas imposer notre Real Healthy pour que les autres nous copient. En tant que Sénégalais, nous sommes capables de montrer ce que nous nous valons. Nous sommes capables de montrer ce qui est sur notre terroir et développer notre système agricole, nos plantes et tous les produits qui sont issus de la brousse. Car beaucoup de produits sont des fruits sauvages. Si aujourd’hui on pouvait imposer cette agriculture et que l’agro-industriel mette ça au niveau de la scène internationale, cela permettrait de créer une économie parallèle par rapport à ce que nous avons déjà.
Maintenant, comment développer cette politique de l’agro-industriel dans le pays ?
Il faudrait que nos politiques nous soutiennent en tant qu’artisans, qu’ils s’intéressent à la manière dont on transforme ces produits pour les amener à une échelle industrielle. Il faut cultiver ces produits aussi hors saison avec des techniques sous serre, créer des conditions pour cela. Pour l’arachide par exemple, il ne faut pas seulement attendre la saison des pluies pour la cultiver. On peut la cultiver hors saison, créer une dynamique qui va permettre de développer la pâte d’arachide.
Sur le plan économique, qu’est-ce que cela pourrait rapporter aux producteurs ?
C’est un produit qui, quand il est hors saison, coûte cher. Si aujourd’hui l’industriel impose un cahier des charges que l’agriculture a les moyens de suivre, c’est le jackpot pour tout le monde. Il n’attend plus la saison des pluies pour cultiver. Il va cultiver des choses qui vont être à l’échelle mondiale. Aujourd’hui notre mangue est cultivée pour être exportée. Celle que nous utilisons dans nos assiettes, c’est limite du deuxième choix, parce que le premier choix est envoyé à l’export. Nous pourrions transformer ces mangues ici et envoyer le reste à l’étranger.
Vous êtes quasi certain de votre victoire au Bocuse d’or Africa ?
Nous n’y allons pas pour rien. Nous sommes prêts mais je ne veux pas trop épiloguer là-dessus.
BARBARA BANDA, EXCLUE PAR LA CAF, ACCEPTEE PAR LA COSAFA
Le foot féminin et ses bizarreries Barbara Banda a été exclue de la Can féminine. La Caf a évoqué des raisons médicales sans donner le moindre détail.
Barbara Banda a été exclue de la Can féminine. La Caf a évoqué des raisons médicales sans donner le moindre détail. La star de l’Equipe zambienne présenterait un taux de testostérone élevé, raison pour laquelle elle n’a pas disputé la Can au Maroc. L’attaquante de 22 ans prend pourtant actuellement part à la Cosafa Cup féminine.
Pour son entrée en lice, la capitaine des Cooper Queens a même signé un doublé contre la Namibie (2-0). Auteure d’une performance XXL, elle a été même désignée «Femme du match» bien qu’elle n’ait pas terminé la rencontre en raison d’une blessure à la 78e minute. Grâce à Banda, la Zambie occupe la tête du Groupe B avant de croiser le Lesotho, tombeur de l’île Maurice (3-0).
Avec Barbara Banda, la Zambie pouvait au moins se qualifier pour la finale de la Can féminine. Mais la Caf en a décidé autrement. L’instance a exclu la joueuse, le jour du coup d’envoi. La raison ? Des problèmes médicaux. Et la Caf s’en est arrêtée là, sans donner le moindre détail.
La véritable raison est que Banda présenterait un taux de testostérone très élevé. L’infor¬mation a été donnée d’ailleurs par le président de la Fédéra-tion zambienne de football (Faz), Andrew Kamanga. «Toutes les joueuses ont dû subir une vérification de leur sexe, une exigence de la Caf, et malheureusement, elle n’a pas répondu aux critères fixés par la Caf.»
Elle a pourtant disputé les Jo avec la Zambie où elle a claqué deux triplés.
L’attaquante de 22 ans est même devenue la première footballeuse à réaliser une telle performance dans l’histoire de ce tournoi. De quoi susciter des interrogations. La Caf a voulu par la suite s’en laver les mains. L’instance a même soutenu que sa Com¬mission médicale n’était pas au courant du cas «Barbara Banda». Ce qui avait mis le président de la Faz dans une colère noire. «C’était une déclaration grossièrement injuste de la Caf parce que toutes les fédérations participant à ce tournoi (Can) ont été soumises aux règles qui ont été fixées par la Caf.
A cet égard, nous avons été obligés de traiter des exigences médicales dans le cadre de l’admissibilité des joueuses. Que la Caf se retourne et dise qu’elle n’était pas au courant est malheureux», s’était-il indigné.
Malgré un parcours impressionnant aux Jo et une saison assez réussie en Chine, le nom de Barbara Banda ne figurait pas sur la liste des 30 nominées pour le titre de la joueuse africaine de l’année. Hallucinant !
ÉLECTIONS DU HCCT, BENNO SEULE SUR SON BOULEVARD
Après avoir accompli son devoir civique, le maire de Wakhinane-Nimzath s’est prononcé sur l’importance du Hcct dans l’écheveau politique. Il s’est permis de déclarer que s’il plaisait à Macky Sall, le Sénat pourrait faire son retour.
Après avoir accompli son devoir civique, le maire de Wakhinane-Nimzath s’est prononcé sur l’importance du Hcct dans l’écheveau politique. Il s’est permis de déclarer que s’il plaisait à Macky Sall, le Sénat pourrait faire son retour.
«C’est une élection à enjeu, parce qu’il y a avait des bulletins blancs, et un bulletin blanc c’est une forme d’expression. Mais aujourd’hui, les conseillers de la majorité Bby et les conseillers sympathisants de la mouvance présidentielle ont prouvé l’importance de ces institutions de la République. Le boycott ne s’est pas fait sentir. Le Hcct est une structure consultative de très haute importance. Et en démocratie, on ne boycotte pas les élections. A Guédiawaye, c’est un vote psychologique extrêmement important. Parce qu’il est clair qu’en termes de nombre de conseillers, même s’il n’y avait pas boycott, on n’avait rien à craindre. Parce qu’on est plus nombreux en termes de conseillers élus», a déclaré le maire Racine Talla après avoir effectué son devoir civique.
Interpellé sur les déclarations de l’opposition qui a soutenu que cette institution est budgétivore, le maire de Wakhinane-Nimzath pense que cette institution budgétivore comme le dit l’opposition, n’a pas de prix, mais un coût. «La démocratie c’est la qualité de participation citoyenne. Ça ne peut pas s’évaluer en termes de milliards. Il y a des pays où il y a le Sénat. Macky a éliminé le Sénat. Pourquoi on n’a pas salué ce geste à l’époque ? Macky Sall, il se pourrait même qu’il fasse revenir le Sénat, parce que c’est une deuxième chambre qui est extrêmement importante.»
Un vote sans l’opposition
C’est sous un ciel qui a ouvert ses vannes que le vote pour le Hcct s’est déroulé hier dans la banlieue dakaroise. A Pikine, c’est à l’école 3 que s’est déroulé le vote pour 3 candidats de Bby. Il s’agit de Mamadou Diop, Maïmouna Baldé et Aliou Badara Diouck de l’Afp, par ailleurs ancien maire de la commune de Djidah Thiaroye Kao. Le département compte 794 conseillers. A Guédiawaye, 426 conseillers dont les 5% n’ont le droit de voter qu’une seule fois, parce qu’ils sont à la fois conseillers à la ville comme au niveau communal. Deux candidats devaient être élus. Il s’agit de Aliou Badara Faye, ancien maire de la commune de Wakhinane-Nimzath, et Fatou Kiné Fall, conseillère à la commune de Médina Gounass. Le Préfet Moustapha Ndiaye a salué le bon déroulement du vote. «Toutes les dispositions ont été prises. Et tout s’est bien passé, sans aucun incident», a-t-il noté. L’opposition avait pour sa part, boycotté les lieux du vote.
Par Madiambal DIAGNE
DITES-DONC, LES OPPOSANTS NON PLUS N’ONT PAS DE PAROLE ?
Tous les coups sont permis entre alliés qui se découvrent être des ennemis. Leur dernière trouvaille est de multiplier les groupes parlementaires afin d’obtenir le maximum de postes pour offrir un strapontin grassement rémunéré à chacun des prétendants
Ils aspirent presque tous à devenir l’auguste président de l’Assemblée nationale du Sénégal, ces nouveaux députés de l’opposition ! La liste est bien longue : Barthélemy Dias, Ahmed Aïdara, Birame Soulèye Diop, Oumar Sy, Cheikh Abdou Bara Dolly Mbacké, Mamadou Lamine Thiam. Peut-être que d’autres derniers candidats sortiront d’on ne sait quels chapeaux ?
D’aucuns appréhendaient que la prochaine élection du Bureau de la nouvelle Assemblée nationale allait être un casse-tête pour le président Macky Sall et sa coalition, Benno bokk yaakaar (Bby), mais on constate que l’opposition vit elle aussi cette épreuve comme une foire d’empoigne. Tous les coups sont permis entre alliés qui se découvrent être les pires ennemis. J’avoue que j’en souris, car je voyais bien venir. Dans une chronique en date du 16 mai 2022, je prévenais : «Les profondes divisions, apparues à la suite des investitures aux élections législatives de juillet 2022, devraient interpeller tout électeur. En scellant ce qu’ils appellent une alliance stratégique, les responsables de Yaw et Wallu Senegaal annonçaient que leur trouvaille a pour vocation d’imposer une cohabitation au président Macky Sall.
Seulement, si d’aventure ils arrivent à obtenir la majorité parlementaire au lendemain du scrutin du 31 juillet 2022, ces opposants qui se déchirent, s’invectivent pour ne pas dire s’étripent, pour des positions sur les listes d’investitures, s’entendront-ils sur le nom d’un Premier ministre et/ou d’un président de l’Assemblée nationale et sur les noms des membres d’une équipe gouvernementale ? Ce sera bonjour la pagaille. La confusion serait encore plus grande que les coalitions électorales apparaissent comme de vulgaires conglomérats de personnalités politiques, sans aucun lien structurel ou un accord politique de gouvernement ou sur un programme quelconque. En effet, la formule est toute simple, se mettre ensemble pour obtenir le maximum de sièges de députés et on verra après.»
C’est exactement à ce spectacle que l’on assiste ! Arriveraient-ils à sauver ce qui pourrait encore rester de leur crédibilité par rapport à tous les engagements et professions de foi de désintéressement et de placer le sort des populations au-dessus de toutes préoccupations ? Leur dernière trouvaille est de multiplier les groupes parlementaires et ainsi d’obtenir le maximum de postes pour pouvoir offrir un strapontin grassement rémunéré à chacun des prétendants. Comme quoi, l’opposition aussi ne se priverait pas de se nourrir sur la bête !
Ousmane Sonko ne pourra pas faire la leçon à Barthélemy Dias ou à Macky Sall
C’est dans le même ordre d’idées que s’inscrit l’autre reniement de l’opposition à la parole donnée et martelée, avec une sincérité touchante, devant le peuple qui, à chaque fois, a été appelé à témoin. En prélude aux élections locales du 23 janvier 2022, la Coalition Yewwi askan wi (Yaw) avait adopté une charte qui a été claironnée comme étant une avancée majeure et décisive dans l’assainissement de la vie publique et de la transparence. Cette charte posait notamment l’engagement irrévocable de mettre fin au cumul de mandats électifs. Dans ces colonnes, nous avions applaudi l’initiative, d’autant que déjà, le 5 juillet 2021, nous demandions l’adoption d’une réforme des lois régissant la vie publique en vue de mettre fin au cumul des mandats électifs. Le parti Pastef de Ousmane Sonko avait été à l’origine d’une telle proposition dans la charte de Yaw. D’ailleurs, au lendemain des élections législatives du 31 juillet 2022, Abass Fall, un des principaux responsables de Pastef, avait tenu à rappeler, dans de nombreux médias, que cette disposition ne serait pas négociable et il menaçait de sanctions tout élu récalcitrant. Finalement, ils ne tiendront pas, une fois de plus, parole ! Il faut dire qu’il sera difficile à Ousmane Sonko, certes non élu pour la nouvelle législature, de faire la leçon à Barthélemy Dias, maire de Dakar, ou à Ahmed Aïdara, maire de Guédiawaye, ou Birame Soulèye Diop, maire d’arrondissement à Thiès, ou Bara Gaye, maire de Yeumbeul, ou Oumar Cissé, maire de la Ville de Rufisque. En effet, Ousmane Sonko, élu maire de Ziguinchor, depuis le 23 janvier 2022, a continué de cumuler ses fonctions de maire avec celles de député, jusqu’au terme de la législature, précisément le 12 septembre 2022, avec l’installation de la nouvelle Assemblée nationale ; donc pendant plus de huit mois. Ou bien Ousmane Sonko ferait-il sien l’adage : «Faites ce que je dis, pas ce je fais» ?
Pour s’enlever cette épine du pied, des membres de Pastef viennent de trouver l’alibi qu’une disposition interdisant le cumul des mandats devrait être réglée par une loi mais pas par l’humeur des gens. S’agit-il ici d’humeur ou d’engagement solennel ? Pourtant, on avait bien entendu d’éminentes personnalités prôner en quelque sorte le paradigme angélique de la primauté de l’éthique sur la règle de droit même. En spéculant sur une éventuelle nouvelle candidature du président Macky Sall en 2024, elles indiquent sans sourciller que la question d’une telle candidature ne devrait pas être d’ordre juridique mais plutôt moral, car la morale et l’éthique d’un homme, qui dirige ou qui aspire à diriger ses concitoyens, devraient être placées au-dessus de tout. On pourrait dire que désormais sous ce registre, il y a bien match nul ! Il restera qu’on devra toujours croire qu’opposants, ils peuvent prendre des libertés avec les lois et les règles morales les plus élémentaires mais qu’ils seront vertueux une fois au pouvoir ! On était habitué du contraire. Comme avec l’opposant François Mitterrand, auteur du livre Le coup d’Etat permanent, dans lequel il n’a rien pardonné à Charles de Gaulle et arrivé au pouvoir en 1981, a tout jeté aux orties et s’était vautré dans tout ce qu’il dénonçait. Ou peut-être encore Abdoulaye Wade et Abdou Diouf ?
Cependant, on a observé que tous les discours enflammés sur la gestion vertueuse ont été vite oubliés. A l’épreuve de la gestion municipale, des édiles de l’opposition ont fait montre de gabegie et de népotisme en distribuant des emplois manifestement fictifs, à tout le moins non nécessaires, à leurs amis et camarades. C’est bien le cas à la mairie de Dakar, où Barthélemy Dias s’est découvert une nouvelle âme d’employeur d’activistes au chômage. Des conseillers municipaux de Ziguinchor ruent également dans les brancards contre des recrutements de leur maire et surtout pour fustiger ses multiples voyages par avion, avec sa suite, aux frais du contribuable de Ziguinchor. Pire, en moins d’un semestre d’exercice, des scandales éclaboussent gravement de nombreux maires de Yaw, liés à la gestion prédatrice des terres de leurs collectivités locales ou de cas de détournement d’aides sociales et autres secours destinés à des nécessiteux. On a pu dire que ça commence bien ! Plus grave, à la Mairie de Dakar on relève qu’entre mars et mai 2022 Barthélémy Dias a dépensé officiellement (sans appel d’offre dit-on) 2 milliards. C’est à dire plus que ce pourquoi Khalifa Sall a été en prison, pour sa gestion de 2010 à 2014!
Une législature partie pour être la plus courte de l’histoire parlementaire du Sénégal
On peut nourrir de grosses appréhensions pour la 14ème législature qui s’ouvre lundi prochain, 12 septembre 2022. La forte représentation de l’opposition pourrait laisser augurer des débats et des mesures qui permettraient d’améliorer les conditions de la gouvernance publique. Mais on risque fort de déchanter car en parcourant les listes des députés, on se rend compte qu’en termes de profils intellectuels et sociaux et de compétence, la qualité de la représentation parlementaire n’apparait guère meilleure que lors des législatures précédentes. Il s’y ajoute que les discussions s’annonceront chaotiques car ils sont nombreux, les hâbleurs qui vont siéger au Parlement et qui ne sont éclairés par aucune lumière, et qui fondent leur action politique sur la mauvaise foi, le mensonge, le dénigrement, l’insolence et un populisme de mauvais alois. Les joutes sont ainsi parties pour révéler des situations de déshonneur pour l’Assemblée nationale. Déjà, des séances de pugilat entre députés avaient été déplorées dans les couloirs de l’Assemblée nationale, mais on risque cette fois-ci d’en regretter au sein même de l’Hémicycle. On dira que ce ne serait pas une première dans le monde ? Assurément, mais l’ambition légitime d’une amélioration continue du niveau de qualité du système démocratique sénégalais devrait l’interdire.
Sur un autre registre, la nouvelle législature ne devrait pas durer plus de deux ans, c’est-à-dire strictement la durée constitutionnelle pour permettre la dissolution anticipée de l’Assemblée nationale.
En effet, la personne (quelle qu’elle sera du reste) qui sera élue à l’issue de l’élection présidentielle de 2024, sera bien amenée, pour ne pas dire obligée, de dissoudre l’Assemblée nationale en septembre 2024. Au cas où le président Macky Sall rempilerait, il devra avoir besoin de chercher à profiter de la nouvelle dynamique politique enclenchée avec sa réélection pour chercher à se donner une majorité parlementaire plus solide ou plus commode ou confortable que celle, très volatile, avec 83 députés sur un total de 165 députés. Un autre président de la République, provenant de l’opposition ou même du camp politique du président Sall, aura absolument besoin d’avoir sa propre majorité, ses «propres» députés, pour s’assurer de leur fidélité et loyauté. Dans ce cas de figure, il faudrait néanmoins retenir que la dissolution ne pourrait pas intervenir dès le lendemain de l’installation du nouveau président car la Constitution de 2016 a fixé entretemps, une interdiction de dissolution, d’ordre temporel.
Ainsi, on sera à la même échéance de septembre 2024 pour pouvoir envisager la dissolution de l’Assemblée nationale. Ou bien ce nouveau président appliquerait-il une certaine «jurisprudence» Abdoulaye Wade ? Le président Wade avait été confronté à cette situation en 2000, au moment où il venait d’être installé à la tête du Sénégal. A l’époque, l’interdiction fixée par la Constitution était d’un autre ordre. La dissolution de l’Assemblée nationale ne pouvait être possible qu’en cas d’adoption d’une motion de censure. Or, les députés socialistes qui dominaient l’Assemblée élue en 1998, tenaient à sauver leurs sièges et s’étaient interdit toute idée de voter une motion de censure et avaient même juré au président Wade de ne lui créer aucune difficulté ou situation conflictuelle ; mieux, de voter sans broncher toutes ses lois. Le président Wade ne pouvait se suffire de cela pour se coltiner une telle Assemblée nationale jusqu’en mai 2003, terme de la législature. D’autant plus qu’il avait grand besoin de caser son personnel politique ! Ainsi, avait-il initié une réforme constitutionnelle pour faire adopter une nouvelle Constitution, celle du 22 janvier 2001. Le subterfuge lui avait permis de tenir de nouvelles élections législatives le 29 avril 2001.
Pour la petite histoire, le président Wade avait tenu à ménager les députés qui venaient de perdre de manière abrupte leur mandat en décidant par exemple de leur verser un pécule qui pourrait représenter l’équivalent des indemnités parlementaires qu’ils pourraient escompter si la législature avait été menée jusqu’à son terme. Le président Abdoulaye Wade avait eu l’intelligence sociale «d’habiller» l’affaire sous le prétexte d’aider les députés à rembourser des dettes contractées. Il ne s’arrêtera pas en si bon chemin pour s’accommoder à sa guise de «son» Assemblée nationale, et va pousser le bouchon jusqu’à faire reporter à 2007, les élections législatives prévues en 2006. Les députés avaient ainsi voté une loi pour prolonger leur propre mandat. Le président Wade affirmait, dans un message solennel à la nation, vouloir fusionner les élections législatives avec la présidentielle de 2007 pour permettre de «réduire les coûts qui leur sont consacrés et libérer ainsi des fonds pour aider les personnes les plus touchées par des inondations». C’était le plan Jaxaay, se souvient-on ! Pour le Président Wade, «il n’est pas raisonnable, pour un pays pauvre, de consacrer en 2006, la somme de 7 milliards pour des élections et la même somme en 2007». Seulement, on verra qu’en 2007, la Présidentielle s’était tenue le 25 février 2007 et les élections législatives le 3 juin 2007. Une frange importante de l’opposition avait boycotté ces fameuses élections législatives de 2007.
Le président Macky Sall, nouvellement installé en avril 2012, n’avait pas trop eu besoin de recourir à l’arme de la dissolution de l’Assemblée nationale. Le mandat des députés devait arriver à expiration trois mois plus tard. Les élections législatives avaient été prévues pour le 17 juin 2012, mais il aura fallu un consensus avec la classe politique pour les fixer pour la date du 1er juillet 2012. Il obtenait ainsi une majorité pour supplanter celle qui était favorable à son prédécesseur. Le Président Abdou Diouf, installé le 1er janvier 1981, après que Léopold Sédar Senghor lui eut filé le pouvoir, se garda de dissoudre l’Assemblée nationale et manœuvra très difficilement avec les «barons socialistes» jusqu’aux élections législatives de 1983, pour pouvoir enfin faire élire «ses députés».
Du reste, la configuration de la nouvelle Assemblée nationale ne saurait permettre au Président élu en 2024, de faire adopter une pareille réforme constitutionnelle par les députés. Il ne pourrait que recourir à un référendum mais la gestation et l’adoption par voie référendaire d’une nouvelle constitution demanderaient plus de temps au nouveau chef de l’Etat, qui sera installé en avril 2024. En d’autres termes, il se résignera à attendre impatiemment l’échéance fatidique de septembre 2024.