UN AN APRÈS LE COUP D'ÉTAT EN GUINÉE, ESPOIRS ET FRUSTRATIONS
Le 5 septembre 2021, un putsch entraînait la chute de Condé, le pays découvrait alors un nouvel homme fort : le colonel Mamadi Doumbouya. 12 mois plus tard, le nouveau leader guinéen engagé dans une transition de 36 mois a provoqué de vives tensions
Le 5 septembre 2021, un coup d’État entraînait la chute d’Alpha Condé, le pays découvrait alors le nouvel homme fort du pays : le colonel Mamadi Doumbouya. Un an plus tard, le nouveau leader guinéen qui est engagé dans une transition de 36 mois a aussi provoqué de vives tensions au sein de la classe politique et de la société civile. Entre les inconditionnels du colonel-président et les déçus, les espoirs et les attentes de la population sont donc multiples.
Au bout de la presqu’île de Kaloum, posées sur des chaises siglées au nom de la bière nationale, Madame Fofana et ses amies papotent tranquillement en ce début de week-end. Au bout de la rue la présidence, et cette secrétaire au sein d’une société informatique se souvient du 5 septembre 2021 comme si c’était hier : « Vers les 8 heures, j’étais couchée chez moi quand on a entendu les coups de fusil, tout le monde a eu peur ». Bangoura, un voisin, complète : « vers 10h, 11h, 12 h, on s’informe. On voit les images du président Condé arrêté. On parle de coup d’État, de renversement ». « C’est après que l’on a appris que c’était le colonel Mamadi Doumbouya », ajoute Madame Fofana. Kaly, 19 ans, des rêves de footballeur professionnel plein la tête, conclut : « Il y avait la joie, il est venu pour nous donner des espoirs car on était désespérés ». En descendant vers le port Boulbinet, Mohamed, docker à la retraite, montre avec fierté les nouvelles routes construites depuis un an. « Je soutiens à 100% Mamadi Doumbouya. Il a ramené une stabilité que je n’avais pas vue depuis le temps du premier président Sékou Touré », témoigne-t-il.
Méthode forte, actes forts
S’appuyer sur toutes les forces vives et l’héritage politique du pays, c’était l’une de ambitions de Mamadi Doumbouya. Le jour de sa prise de pouvoir, sur le plateau de la télévision nationale, drapeau de la Guinée sur les épaules, il déclarait en tapant du poing sur la table : « les Guinéens ne doivent plus mourir pour la politique. Nous allons mettre en place un système qui n’existe pas et ce système, il faut qu’on le fasse tous ensemble ». Et s’il a multiplié les appels au dialogue, à la cohésion, le leader des putschistes a rapidement imposé sa méthode basée avant tout sur la fermeté.
En décembre dernier, par décret, le leader du pays décide ainsi de renommer l’aéroport international de Conakry. Désormais le nom du père de l’indépendance s’affiche en lettres dorées sur le terminal. Une décision forte, saluée par les héritiers mais immédiatement critiquée, particulièrement par l’Association des victimes du régime de Sékou Touré. « Comment peut-on donner le nom de notre aéroport, qui est la vitrine du pays, à ce dictateur ? », s'indignait l'association. Vu comme le sauveur de la nation par une large frange de la population pressée par les années Alpha Condé, le haut gradé, dirigeant des forces spéciales était néanmoins scruté avec distance par les opposants politiques et la société civile qui attendaient, après les promesses, des actes. Et certains de ces leaders ont vite déchanté.
Une opposition sous pression
Mamadi Doumbouya a fait de la lutte contre la corruption une priorité et la majorité des acteurs politiques et de la société civile se sont félicités en décembre dernier lorsque la Crief, la Cour spéciale de répression des infractions économiques et financières, a été créé.
Mais en parallèle, le chef de la junte a aussi voulu récupérer des terrains considérés comme propriété de l’État. En février dernier, deux des principaux opposants, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré ont donc été sommés par la justice de quitter leurs maisons. Malgré des recours en justice, les autorités ont fait démolir celle du leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée pour y construire une école. Depuis, Cellou Dalien Diallo vit en exil et présente Mamadi Doumbouya comme un oppresseur.
Le Haut conseil des collectivités territoriales est un levier important pour la territorialisation des politiques publiques, selon le député et maire de Mérina Dakhar
Le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) est un levier important pour la territorialisation des politiques publiques, a déclaré, Aymérou Gningue, député et maire de Mérina Dakhar, une commune du département de Tivaouane, dans la région de Thiès.
‘’Le HCCT est une instance extrêmement importante dans un pays comme le Sénégal qui a choisi la décentralisation comme mode de développement’’, a-t-il indiqué lors d’un entretien avec l’APS.
Les conseillers municipaux et départementaux ont élu dimanche les 80 membres du HCCT. Les 70 autres conseillers territoriaux seront désignés par le président de la République parmi les membres de la société civile, les organisations socioprofessionnelles et diverses catégories de la société.
‘’Avec l’acte 3 de la décentralisation, on voit bien la place que la politique des territoires doit avoir dans le processus de développement économique et social de notre pays’’, a souligné le parlementaire.
’’Le HCCT constitue une instance qui prend en compte les préoccupations des territoires à la base pour ensuite les porter au niveau de l’exécutif’’, a souligné le président du groupe parlementaire de Benno Bok Yakaar (coalition présidentielle).
Il a par ailleurs salué la ‘’bonne’’ organisation des élections législatives du 31 juillet dernier.
‘’La leçon que nous pouvons tirer des dernières législatives du 31 juillet est d’abord une leçon qui fortifie notre système démocratique, a-t-il ajouté, avant de rendre hommage aux électeurs sénégalais qui ‘’connaissent la signification du vote’’.
‘’Le vote est un moment de respiration démocratique et les sénégalais nous ont donné une courte majorité et un nombre significatif de parlementaires à l’opposition’’, a relevé M. Gningue.
Le maire de Mérina Dakhar note que ‘’c’est la première fois dans l’histoire politique du Sénégal qu’une majorité politique soit aussi étriquée’’, un ’’signe d’un système démocratique viable’’.
HEURTS À CONAKRY UN AN APRÈS LE PUTSCH
Des affrontements sporadiques entre manifestants et forces de sécurité guinéennes ont éclaté lundi dans la banlieue de la capitale guinéenne partiellement paralysée, un an après le coup d'Etat qui a porté les militaires au pouvoir
Des affrontements sporadiques entre manifestants et forces de sécurité guinéennes ont éclaté lundi dans la banlieue de Conakry partiellement paralysée, un an après le coup d'Etat qui a porté les militaires au pouvoir, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le 5 septembre 2021, le colonel Mamady Doumbouya et ses forces spéciales renversaient le chef de l'Etat Alpha Condé, avant de se faire investir président. La junte a promis de remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, rejoint par ce qu'il reste de l'opposition, a appelé à manifester lundi pour réclamer un retour plus rapide à l'ordre constitutionnel et dénoncer une confiscation du pouvoir, la répression de la contestation et une instrumentalisation de la justice.
Malgré l'interdiction par la junte de tout rassemblement depuis mai et la dissolution du FNDC décrétée par les autorités en août, des manifestations éparses se sont déroulées dans des quartiers acquis à l'opposition de la banlieue de la capitale, comme Sonfonia, Wanindara, Bambeto et Hamdallaye. A Cosa, une dizaine de jeunes ont été interpellés, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans ces lieux, les commerces ont été fermés et la circulation paralysée. Les manifestants ont essayé d'ériger des barricades, vite démantelées par les forces de l'ordre, bénéficiant par endroit d'un discret renfort de l'armée.
Des dizaines de pick-ups de la police et de la gendarmerie étaient également stationnées sur la Route Le Prince, axe traversant la banlieue de la capitale et théâtre fréquent des confrontations à Conakry.
Affrontements sporadiques
Dimanche soir et lundi très tôt, des affrontements sporadiques ont aussi eu lieu à Dabondy, dans la proche banlieue de la capitale, sans faire de blessés.
Lundi soir, un concert festif était annoncé au centre-ville, sur l'esplanade du Palais du peuple, pour célébrer l'arrivée au pouvoir des militaires il y a un an.
Après avoir orchestré pendant des mois la mobilisation contre un troisième mandat présidentiel d'Alpha Condé (2010-2021), le FNDC porte à présent la voix de la protestation contre la junte, l'opposition étant considérablement affaiblie.
Cinq personnes avaient été tuées lors de journées de contestation fin juillet, et deux le 17 août. Deux des leaders du FNDC, Oumar Sylla alias Foniké Mangué et Ibrahima Diallo, sont détenus depuis les manifestations de fin juillet.
LES PLUIES DILUVIENNES VONT SE POURSUIVRE
Les populations doivent apprendre à vivre avec les fortes pluies, parties pour s’intensifier dans les années à venir, a indiqué lundi à Thiès, Ousmane Ndiaye, directeur de l’exploitation de la météorologie à l’Anacim
Les populations doivent apprendre à vivre avec les fortes pluies, parties pour s’intensifier dans les années à venir, a indiqué lundi à Thiès, Ousmane Ndiaye, directeur de l’exploitation de la météorologie à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
‘’Il y a eu des inondations cette année et l’année dernière, du fait des changements climatiques. Selon les experts, les populations doivent s’attendre à recevoir chaque année des pluies de forte intensité’’, a-t-il dit en marge d’un atelier de trois jours ouvert à Thiès.
Les représentants de près d’une vingtaine de services météorologiques de pays africains suivent une formation sur un outil d’information climatique dédié à l’agriculture.
Les fortes pluies enregistrées ces derniers jours ne sont pas spécifiques au Sénégal, a fait constater l’expert. Elles ont été observées au Tchad, Niger, France, Inde, avec des conséquences plus importantes.
Ces fortes pluies ne sont pas liées aux variations décennales cycliques, qui sont un phénomène naturel. Elles sont provoquées par le réchauffement climatique, du à l’effet de serre, un ‘’phénomène anthropique’’, c’est-à-dire, causé par l’homme, a laissé entendre Nidaye.
Il a insisté sur le fait que les changements climatiques se traduisaient par des ‘’phénomènes extrêmes’’, avec ‘’des pluies de plus en plus fréquentes et de plus en plus intenses’’, ‘’vont continuer, si l’on n’y prend garde’’, a-t-il prévenu.
‘’Il nous appartient d’adapter notre habitat à ce genre de pluie. C’est la solution’’, a-t-il préconisé, non sans annoncer qu’après les fortes précipitations de ces derniers jours, la situation devrait commencer à se stabiliser à partir de mardi.
Pour lui, en plus de l’adaptation de l’habitat et des canalisations à la nouvelle donne, il faudra surtout insister sur certains comportements, comme le fait de jeter des déchets dans les égouts.
Le gouvernement est ‘’en train de faire des efforts’’, mais de l’autre côté, il faut que populations adoptent des comportements qui ne sont de nature à provoquer des inondations.
L’autre aspect, a-t-il analysé, a trait aux habitations qui sont érigées sur les voies d’eau ou les zones inondables. Poussés par la cherté du loyer, ils sont nombreux à s’installer sur des points bas qu’ils essaient de remblayer.
‘’ C’est le cœur gros que nous faisons certaines prévisions, mais c’est ainsi que se présentent les choses, et il faut qu’on dise la vérité aux populations pour qu’elles se préparent en conséquence’’, a souligné Ousmane Ndiaye.
‘’Qu’il s’agisse de l’ANACIM, du plan d’organisation des secours (ORSEC), tout le monde joue sa partition, mais que la population joue aussi la sienne, pour limiter les dégâts’’.
LE PARADOXE AMINATA TOURÉ
Souvent touchée, elle a toujours lutté de toutes ses forces pour ne pas couler. Malgré ses nombreuses défaites électorales, Mimi continue de se positionner comme un des piliers dont le président Sall pourrait difficilement se passer
Trop dangereuse et battante pour être laissée longtemps en rade, Aminata Touré est aussi clivante, dépourvue d’ancrage et de base électorale pour mener la barque APR et BBY vers des victoires. Malgré ses revers électoraux, elle n’est jamais trop loin pour jouer les premiers rôles dans l’État.
C’est le genre de partenaire qu’il vaut toujours mieux avoir avec soi que contre soi. Fidèle et loyale en mariage, elle peut être redoutable, en cas de divorce. Elle, c’est Aminata Touré, ancienne Ministre de la Justice, ancienne Première ministre, ancienne Envoyée spéciale, ancienne Présidente du Conseil économique, social et environnemental, tête de liste de la majorité présidentielle aux dernières élections législatives de juillet 2022. Souvent touchée, elle a toujours lutté de toutes ses forces pour ne pas couler. Malgré ses nombreuses défaites électorales, Mimi continue de se positionner comme un des piliers dont le président Sall pourrait difficilement se passer. Bien que l’intention lui ait été souvent prêtée. À chaque fois qu’il la promeut, c’est pour la limoger. Quand il la limoge, c’est pour la reprendre. Comme cet époux qui a du mal à digérer les défauts et carences de sa conjointe, mais qui ne peut se passer d’elle. Soit parce qu’elle sait beaucoup de choses, soit parce qu’elle est indispensable, soit parce qu’il l’aime éperdument pour s’en séparer.
Au sortir des dernières élections législatives, ils étaient nombreux à la donner pour morte, en raison de la dégringolade historique de la majorité dont elle avait la redoutable mission de mener à la victoire. Alors que certains s’attendaient à sa mise à mort, Mimi se permet même de se positionner comme Première ministrable ou parmi les favoris pour la présidence de l’Assemblée nationale. Déjà, les comités de soutien ne manquent pas à la dame dite de fer.
Responsable à Benno Bokk Yaakaar et au Parti de l’indépendance et du travail, Ibrahima Sène en est un porte-étendard. Sur sa page Facebook, récemment, il dressait le portrait-robot du profil qui doit diriger la prochaine Assemblée. ‘’Pour permettre un fonctionnement régulier de l’Assemblée nationale, dans le respect strict de son règlement intérieur, plaidait-il, il faudrait un homme ou une femme de poigne, doté (e) d’une grande expérience politique pour faire face efficacement à l’inculture politique du groupe perturbateur (l’opposition), d’une carapace en acier, pour ne pas être troublé (e) par les incivilités de ce groupe et d’une main de fer pour faire respecter strictement le règlement intérieur et faire régner l’ordre au sein de l’hémicycle, avec le concours des forces de défense et de sécurité affectées à l’ Assemblée nationale’’.
Le costume de présidente de l’Assemblée nationale lui va-t-elle ?
Un boubou sur mesure pour l’ancienne première ministre, malgré ce qui s’apparente, pour bien des observateurs, à une cuisante défaite. Pour sa part, Ibrahima Sène s’interroge avant de répondre lui-même à sa question : ‘’Qui a un tel profil au sein de la nouvelle majorité présidentielle ? Assurément, la tête de la liste proportionnelle de BBY y répond le mieux !’’
Ainsi, Mme Aminata Touré, selon l’analyse ainsi faite (sa propre analyse) pourrait être la prochaine présidente de l’Assemblée nationale !
Voilà Mimi. Même quand elle perd, elle reste forte, respectée et crainte. Rares sont ceux qui osent s’en prendre ouvertement à elle au sein de Benno Bokk Yaakaar. C’est cela sa force, qui supplante toutes les insuffisances qu’elle peut bien trainer, en particulier le manque criant d’ancrage social et de base électorale qui lui a valu une carrière en dents-de-scie.
Ministre de la Justice dans le premier gouvernement de Macky Sall, elle fut d’abord promue Première ministre. Première ministre, elle est ensuite limogée au bout de 10 mois seulement. Après quelques mois de traversée du désert, elle est nommée au modeste poste d’Envoyée spéciale. Il aura fallu attendre jusqu’après la réélection du président Sall pour la voir à nouveau dans les bonnes grâces du chef. Promue présidente du Conseil économique, social et environnemental en mai 2019, elle est encore limogée au bout de 18 mois environ.
Comme à son habitude, l’ancienne garde des Sceaux n’avait pas manqué de manifester publiquement son mécontentement. Aussi, avait-elle multiplié les sorties médiatiques qui étaient rarement tendres pour le président. Chez Mimi, il y a quelque chose d’assez ‘’appréciable’’ de ne plus être aux affaires. Dans une interview accordée à ‘’Jeune Afrique’’ suite à son limogeage, elle comparait la vie sans fonction et la vie au sommet du régime. ‘’Les fonctions dont vous parlez, affirmait-elle, permettent de faire évoluer les choses, même si elles s’accompagnent bien sûr de contraintes, comme le devoir de réserve. Mais lorsqu’on les quitte, on retrouve une liberté de parole qui est appréciable. Dans les deux scénarios, les principes que l’on défend restent identiques’’.
Dans le même entretien, la nouvelle députée rappelait avec force sans même qu’on le lui demande : ‘’Avant la Présidentielle de 2012, j’étais fonctionnaire internationale aux Nations Unies, à New York, avec rang de directrice, quand j’ai pris la décision de venir soutenir un opposant – ce qui n’est pas si courant. Je l’ai fait par conviction, sachant que la victoire de Macky Sall était loin d’être écrite à l’avance…’’
Cela dit, malgré ses atouts non négligeables, Mimi n’en est pas moins un boulet, à cause de son bouillant caractère, ses ambitions qu’elle a toujours assumées, ainsi que sa nature clivante. En 2020, alors qu’elle venait fraichement d’être débarquée du Cese, elle ne s’était pas gênée de décocher des flèches contre le néo-allié de son leader qu’elle accusait d’être trop resté sans travailler. Pis, elle n’avait même pas un mot pour le président de la République et son successeur lors de son discours d’adieu.
En outre, dans un contexte où l’on prêtait déjà au président de la République de vouloir couper la tête de tous ceux qui, dans son entourage, nourrissent des ambitions, elle affirmait sans hésitation : ‘’En politique, l’ambition n’est pas un délit ; au contraire. Dans un système politique concurrentiel, on ne reste pas assis à regarder passer les trains. Un politicien sans ambition, c’est un politicien qui ne vous dit pas la vérité.’’
Position tranchée sur le troisième mandat
‘’Bien sûr, encore faut-il que cette ambition ne soit pas dévorante et ne vous conduise pas à la déloyauté. Mais elle est le signe qu’on souhaite passer à une étape ultérieure, pour être encore plus utile au pays. Personnellement, je suis pour qu’on célèbre l’ambition saine. Concernant les ministres qui ont quitté leurs fonctions, c’est à eux de définir comment ils se projettent pour la suite’’.
A la question plus directe de savoir si elle nourrit une ambition présidentielle, elle servait une réponse politique : ‘’Nous en parlerons en temps voulu. J’ai déjà dit que ce débat me paraissait prématuré. Tant de défis se posent à nous, notamment avec cette pandémie, qu’on ne va pas faire de la politique du matin au soir pendant les trois prochaines années. On peut s’exprimer sur des positions de principe, on peut rassembler ses amis comme on le souhaite, mais les ambitions politiques des uns et des autres ne sauraient devenir l’activité numéro un du pays, comme s’il s’agissait de sa production nationale brute.’’
Par ailleurs, Aminata Touré, c’est également une position très tranchée sur la question de la troisième candidature. Lors d’une conférence organisée par le NDI en décembre 2020, juste après son limogeage, elle expliquait que le Sénégal, suite aux choix constitutionnels effectués lors du référendum du 20 mars 2016, a modifié sa Constitution en limitant les mandats présidentiels à deux consécutifs. ‘’Le président Macky Sall réélu le 24 février 2019, a affirmé à de nombreuses reprises qu’il effectuerait son second et dernier mandat notamment le 31 décembre 2018. Donc, au Sénégal, la question est derrière nous, comme je l’ai déjà dit à diverses occasions’’, tranchait-elle net. Pour elle, ce qui est attendu partout sur le continent et partout ailleurs, c’est le respect des constitutions et de la volonté des peuples.
‘’Il y a de nombreux success-stories et il faut les encourager. En Afrique de l’Ouest, les exemples récents du Niger, de la Mauritanie, du Liberia, de la Sierra Leone, du Cap-Vert parmi d’autres cas sont à saluer... Depuis 1990, Il faut noter que 21 leaders ont sagement quitté le pouvoir dans 14 pays africains, grâce à la disposition de la limitation de mandats. Ce qui prouve qu’il peut y avoir une vie paisible après la présidence. La limitation des mandats est un moyen important de faciliter l’alternance au pouvoir sur le continent. Son respect est aussi, de nos jours, un moyen de quitter le pouvoir avec les honneurs’’. Relancée par ‘’JA’’ sur cette même sortie, elle assumait : ‘’Je n’ai pas attendu d’avoir quitté le Cese pour l’affirmer : je l’avais dit avant la réélection du président Macky Sall, je l’ai redit avant d’être nommée au Cese, puis à nouveau pendant que j’exerçais cette fonction et je vous le confirme aujourd’hui. Macky Sall a assuré, à plusieurs reprises, qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. Je n’ai fait que le rappeler. Les dispositions adoptées en 2016 sont d’ailleurs claires sur ce point : il suffit de relire l’article 27 de la Constitution : ‘Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.’’’
Au-delà de cette question, Aminata Touré est aussi un obstacle majeur à toute volonté de matérialiser les retrouvailles libérales, surtout avec le Parti démocratique sénégalais. En effet, les libéraux du PDS lui ont toujours reproché et lui reprochent encore d’être à l’origine de tous les peines et assauts contre leur leader et candidat Karim Wade. Dans un contexte où les retrouvailles libérales sont de plus en plus agitées, cette hostilité pourrait aussi peser en sa défaveur.
par Claudy Siar
ÉCHEC À L’AFRICAINE
La chute d’Africa N°1est une honte pour tous ceux qui ont contribué à la tragédie de l’une des plus belles aventures de l’esprit panafricaniste post-indépendance.C'est un sort comparable à celui de la compagnie aérienne Air Afrique, liquidée en 2002
La chute d’AfricaN°1, « La radio africaine » est une honte pour toutes celles et ceux qui ont contribué à la tragédie de l’une des plus belles aventures de l’esprit panafricaniste post-indépendance !
Avant que RFI ne m’appelle, je rêvais d’intégrer cette radio emblématique pour moi.
C’était en 1995. À cette période, j’étais tous les dimanches matin sur France 3 et M6.
À AfricaN°1, le patron de l’époque à Paris, (Nicolas Barret), me dit que certains, au sein de l’équipe parisienne, ont peur que ma venue leur fasse de l’ombre.
15 jours plus tard, RFI me propose de remplacer Gilles Obringer.
AfricaN°1 a subi le même sort que la compagnie aérienne Air Afrique, liquidée le 25 avril 2002 au tribunal d’Abidjan après 41 ans d’existence !!
Certains membres de la compagnie, restés sans salaire, se sont suicidés…
À AfricaN°1 aussi le désespoir a tué !!
Hommage à toutes les victimes !
Que leur âme repose en paix…
VIDEO
MOR FAYE ALIAS MURF, ARTISTE PAR DÉCRET DIVIN
Il n’est le produit d’aucune École des Beaux-Arts, mais ses créations défient celles des grands-maîtres de l’art. Comptable de formation, artiste par vocation, Mor Faye rêvait très tôt de diplomatie, donc de médiation et de représentation. ENTRETIEN
Il n’est le produit d’aucune École des Beaux-Arts, mais ses créations défient celles des grands-maîtres de l’art. Comptable de formation, artiste par vocation, Mor Faye rêvait très tôt de diplomatie, donc de médiation et de représentation. Mais le décret divin en a décidé autrement.
Cependant, accepter sa vocation n’est-ce pas être en paix avec soi-même ? C’est justement le choix qu’il a opéré.
Artiste plasticien, Mor Faye se sent investi d’une mission divine.
Fort de cela, ses œuvres prêchent un monde pacifique, tolérant, un monde de brassage et d’inclusion où les peuples quels qu’ils soient, ne sont ni côte à côte, ni face à face, mais ensemble les uns avec les autres. D’où sa collection de tableaux intitulée INTERCULTURALITE.
Mor se fait l’avocat défenseur des femmes dans un monde où elles demeurent victimes de toutes sortes de violences, d’injustices et de contraintes alors que lui MURF connaît la préciosité de la femme.
D’où sa thématique sur l’INTERSECTIONNALITE. Est-il de ce point de vue féministe ? Non plus que féministe, Mor se veut humaniste. Allons à la découverte ou à la redécouverte pour certains de cet artiste très demandé en Occident.
ELECTION HCCT, LA CENA DECLARE BBY EN TETE
La Commission électorale nationale autonome (Cena) a livré ses résultats à l’issue du scrutin pour l’élection des 80 Hauts conseillers des collectivités territoriales (Hcct), donnant à la coalition « Benno bokk yaakaar » (Bby) 78 sièges
La Commission électorale nationale autonome (Cena) a livré ses résultats à l’issue du scrutin pour l’élection des 80 Hauts conseillers des collectivités territoriales (Hcct), donnant à la coalition « Benno bokk yaakaar » (Bby) 78 sièges, soit une victoire de 97,5 %.
En attendant la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv), qui devrait livrer ses résultats au plus tard, le mercredi 7 septembre prochain, la Commission électorale nationale autonome (Cena) a donné les chiffres issus de ses démembrements au niveau des différents départements du pays. En effet, Doudou Ndir et ses services ont estimé que la coalition au pouvoir « Benno bokk yaakaar » (Bby) a remporté 44 des 46 départements, s’adjugeant ainsi 78 des sièges sur les 80 en jeu, soit un taux de 97,5%.
Les coalitions ‘’Bokk Gius-Gis Ligueey’’ et ‘’Dental Sénégal actions’’ ont, chacune, remporté un département avec un siège, d’après toujours l’organe de contrôle du scrutin. Toutes les neuf autres listes, qui étaient en lice, n’ont obtenu aucun siège au Hcct.
La Cena a, par ailleurs, relevé un taux de participation de 68,35%.
A rappeler que les 70 autres membres de ladite institution (qui compte 150 au total) seront désignés par le chef de l’Etat parmi les membres de la société civile, les organisations socioprofessionnelles et diverses autres catégories de la société.
Les grandes coalitions de l’opposition à savoir ‘’Yewwi-Askan wi’’, ‘’Wallu Sénégal’’, ‘’Aar Sénégal’’, entre autres, ont boycotté ce scrutin.
Mis en place en 2016 par le président Macky Sall en vue d’apporter une touche nouvelle à l’Acte III de la décentralisation, « le HCCT est une Assemblée consultative qui complète l’architecture institutionnelle afin d’accompagner le processus de développement des territoires. Il intervient, opportunément, dans la formation d’avis qui reflètent les préoccupations des populations ».
Selon une note officielle, le Hcct, dont feu Ousmane Tanor Dieng a été le premier président, renforce « la participation active des acteurs territoriaux à la définition, l’instauration et l’évaluation des politiques publiques territoriales, sans oublier d’élargir les espaces de dialogue, de consultation et de concertation dans le processus de prise de décisions qui engagent la vie des collectivités territoriales, pour une meilleure inclusion des citoyens dans l’identification des besoins et des priorités ainsi que dans la conception et la mise en œuvre des politiques de décentralisation».