L'analyste politique Pape Kabo réagit à la récente sortie polémique d'Ousmane Sonko sur la Casamance et dénonce des propos sortis de leur contexte. "Pourquoi fait-on le choix délibéré de tirer à balles rélles sur les populations en Casamance", s'est-il interrogé.
PAR Magaye Gaye
CEDEAO : IL FAUT DISSUADER LES CHEFS D'ÉTAT D'ENFREINDRE LES RÈGLES
Si la Cedeao a levé ses sanctions contre le Mali, elle reste confrontée à deux problèmes de fond : son incapacité à appliquer des mesures dissuasives et, surtout, la persistance de risques de conflits liés aux « troisièmes mandats »
Jeune Afrique |
Magaye Gaye |
Publication 12/07/2022
L’inefficacité des mesures économiques coercitives et l’inopportunité d’user de la solution militaire face à des peuples déterminés devraient amener les dirigeants ouest-africains à réfléchir à des alternatives crédibles. Deux constats préalables : d’abord, l’être humain est naturellement accro au pouvoir. Il doit être encadré pour que son appétit de domination ne vienne pas troubler l’ordre public.
Ensuite, tout peuple aspire à l’alternance, les dirigeants étant, au fil du temps, en proie à l’usure naturelle du pouvoir et à un contexte mondial de plus en plus difficile. Au regard de ces facteurs, quoi de plus normal et logique que le peuple veuille, dans le cadre de la recherche de son bien-être, expérimenter d’autres solutions avec de nouvelles équipes.
Aspirations populaires
Il en ressort que les recherches frénétiques de troisième mandat et les situations mécaniques de non alternance observées notamment au Togo constituent des anomalies. La Cedeao, telle qu’organisée en ce moment, est peu démocratique et loin des aspirations populaires. Les décisions de la cour de justice de l’organisation ne sont pas souvent appliquées lorsqu’elles vont à l’encontre des pouvoirs en place. Oui, il faut réorganiser et réformer.
Le schéma organisationnel de la Cedeao devrait être renforcé, tant dans sa structuration que dans ses règles de fonctionnement et dans ses méthodes. Il existe aujourd’hui un conflit d’intérêt manifeste dans les problématiques concernant les chefs d’État, principaux concernés qui, en fin de compte, prennent parfois à huis clos des décisions qui doivent ne s’appliquer qu’à eux.
La solution majeure est politique. Elle a trait à la capacité de l’organisation d’imposer à ses dirigeants des règles claires et contraignantes sur l’impossibilité pour tout chef d’État en exercice de faire plus de deux mandats. C’est une pratique de bonne gouvernance expérimentée avec satisfaction dans les pays développés.
Au sujet des réformes, il convient de modifier les règles de consensus actuellement en vigueur pour aller vers un vote majoritaire, quitte à voir un certain nombre de pays quitter le navire. Mieux vaut bâtir un projet d’intégration avec des pays partageant un idéal de démocratie et de paix, même s’ils sont en petit nombre, plutôt que d’avoir des incohérences politiques qui empêchent de progresser qualitativement.
Complaisance coupable
Il faut aussi trouver de nouveaux types de sanctions exemplaires, dissuasives et ciblées à l’encontre des chefs d’État peu disposés à respecter les règles communes. La Cedeao devrait éviter d’être complaisante à l’égard de ceux-ci. Par ailleurs, l’organisation devrait trouver des solutions pertinentes à la problématique de la reconversion des chefs d’État sortis par la grande porte, en leur offrant des garanties de protection et de statut honorable.
JE NE VOIS PAS EN QUOI SONKO SERAIT PLUS CASAMANÇAIS QUE QUICONQUE D'ENTRE NOUS
La tête de liste nationale de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Aminata Touré, invite les acteurs à cultiver la paix et à ne pas verser dans des débats identitaires
La tête de liste nationale de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Mme Aminata Touré et sa délégation se sont rendus le lundi à Touba pour lancer officiellement leur campagne en perspective des élections législatives. Devant le Khalif général des Mourides, Aminata Touré invite les acteurs à cultiver la paix et à ne pas verser dans des débats fractionnistes qui selon elle sont dangereux pour notre pays, répondant en même temps Ousmane Sonko : « Nous sommes venus démarrer la campagne à Mbacké. Nous avons apporté le ziar du Président au Khalife qui nous a donné des conseils… des conseils pour que dans toutes nos actions nous préservions la paix. Nous invitons tous les candidats à ne pas glisser dans le débat de l’ethnicisme, dans des terrains dangereux pour l’unité nationale. Quand on dit que le Président Macky Sall n’aime pas tel ou tel endroit, alors qu’en Casamance, les investissements qui y sont faits, on ne les a faits dans aucune région à part Dakar… »
Sur ce point, elle insistera pour préciser qu’en terme de réalisations, cette partie du pays n’a rien à envier aux autres localités du Sénégal, notamment avec la construction de 08 ponts.
Mimi Touré, toujours sur ce chapitre, d’inviter Ousmane Sonko à tourner sa langue avec de parler. « Nous devons éviter les dérapages et donner exemple aux plus jeunes. Nous devons servir d’exemple. Les élections vont passer et le Sénégal va demeurer (…). Sonko qui n’arrête pas ressasser… La Casamance ne lui appartient pas. Je ne vois pas pourquoi il serait plus Casamançais que quiconque d’entre nous ! » Elle invitera les politiques à parler plutôt de programmes bénéfiques pour les populations.
BASKET, CES REVELATIONS QUI ATTENDENT TOUJOURS DES REPONSES
Dans son communiqué au vitriol, Boniface Ndong a fait des révélations assez surprenantes qui interpellent le président de la Fédération de basket, mais aussi le ministre des Sports.
Dans son communiqué au vitriol, Boniface Ndong a fait des révélations assez surprenantes qui interpellent le président de la Fédération de basket, mais aussi le ministre des Sports.
Face aux attaques frontales de Boniface Ndong, le président de la Fédération sénégalaise de basket a essayé de «noyer le poisson» en insistant sur le dîner offert aux Lions de retour d’Egypte. Une manière pour le patron du basket sénégalais de banaliser le malaise qui a fini de gagner la Tanière au sortir de l’échec d’Alexan¬drie.
Mais Me Ndiaye, qui a tenté de justifier le limogeage de Boniface Ndong, est toujours attendu sur les interpellations de l’ex-coach des Lions qui a fait des révélations assez graves et surprenantes.
D’abord concernant l’absence d’un préparateur physique à Alexandrie, Boniface révèle : «Après le match contre l’Egypte, Tapha Gaye me dit que l’équipe s’est mal échauffée. Pourtant la Fédération préfère emmener cinq délégués fédéraux qui sont en vacances, logés et nourris avec primes, au lieu d’un préparateur physique.»
L’absence d’un élément aussi important au sein du staff technique, à la place de «vacanciers», a de quoi surprendre. D’ailleurs sur les 9 conditions approuvées (mais pas signées) par les Lions, lors de leur rencontre secrète à Alexandrie, il y a celle concernant justement la présence exigée «d’un préparateur physique pour chaque regroupement».
Un staff sans préparateur physique ni assistant-vidéo
D’où ces questions qui reviennent au rebond : où est le préparateur physique des Lions qui exigent dorénavant sa présence ? Pourquoi il n’était pas à Alexandrie ? Le Sénégal a-t-il pris la mauvaise habitude de voyager sans préparateur physique ? Comment expliquer la présence de ces 5 délégués fédéraux pour seulement trois jours de compétition ? Me Babacar Ndiaye et son Dtn, Tapha Gaye, ont sûrement la réponse.
L’ex-coach des Lions a aussi lancé une grosse pierre dans le jardin du Dtn. «Moustapha Gaye ne s’y connais pas en programme-vidéo. Il faut arrêter de vous cacher sous votre médiocrité. Je comprends que les entraîneurs locaux manquent de moyens pour travailler mais la même règle ne peut plus s’appliquer à la sélection nationale. Je me rappelle toujours l’appel téléphonique de Porfirio me disant que ses assistants sénégalais ne savaient pas faire de «scouting». Ce que je lui avais dit.»
Toujours dans son «communiqué-dunk», Boniface a fait aussi une autre révélation. Et cette fois-ci ça concerne le meneur des Lions, Henry Pierria. «Le président Babacar Ndiaye, par le biais de Assane Badji, m’a remis l’argent de l’Afrobasket 2021 qu’il avait refusé de payer à Henry Pierria», informe-t-il.
Que s’est-il passé ? Pourquoi la prime de 5000 euros du meneur américain a été bloquée depuis un an ? On attend là aussi des éclairages du président de la Fédé. D’ailleurs les Lions en avait fait une exigence avant que Me Ndiaye ne se décide à libérer enfin ladite somme.
Ces longs périples qui rappellent l’odyssée des Jo de Rio 2016
Concernant maintenant le choix de l’itinéraire sur la route d’Egypte, il y a certaines bizarreries. Et là c’est le ministre des Sports qui est interpellé à ce trajet. En effet, beaucoup d’observateurs s’étonnent du choix de l’escale d’Istanbul, en Turquie. Et là aussi, les Lions ont émis des doléances dans ce sens en insistant que l’on «envoie les billets d’avion des joueurs et du staff au moins un mois avant le début de chaque regroupement ou compétition». De même, les coéquipiers de Gorgui Sy Dieng ne veulent plus de «billets d’avion avec plus de deux escales…».
Accroché par Le Quotidien, un chef d’Agence de voyages se dit surpris et explique. «Si tout était sérieusement planifié, ils auraient dû étudier les options, via Paris ou via Casablanca ou via Tunis ou Alger.
En l’occurrence, choisir l’option la plus courte pour permettre à l’équipe d’arriver au moins 3 à 4 jours avant le début de la compétition. Mais encore une fois, cela suppose avoir une réelle stratégie dès le départ. Tout est une question de planification», argumente notre interlocuteur. Qui s’étonne qu’on attende «le dernier moment pour acheter des billets (plus chers) alors que tout le monde connaissait le programme des Lions des mois avant».
Et d’ailleurs ce trajet nous rappelle celui des Jeux Olympi¬ques de Rio 2016, où pour aller au Brésil, la délégation sénégalaise a fait le tour de l’Afrique. En passant par Bamako, Addis-Abeba, Luanda, pour enfin rallier Rio. Soit au total 23 heures de vol.
Et pour cette fois-ci, ce sont les Lions du basket qui ont eu leur dose
PAPE SECK S’EVADE DU PAVILLON SPECIAL
Agent de la «Force spéciale», qui devait semer le chaos dans la capitale, selon l’enquête de la Su, Pape M. Seck s’est évadé hier du Pavillon spécial confirmant les soupçons sur ses aptitudes subversives.
Agent de la «Force spéciale», qui devait semer le chaos dans la capitale, selon l’enquête de la Su, Pape M. Seck s’est évadé hier du Pavillon spécial confirmant les soupçons sur ses aptitudes subversives.
Membre de la «Force spéciale», qui devrait saboter plusieurs installations vitales du pays en marge d’une manifestation de Yaw, Pape Mamadou Seck s’est évadé dans la nuit du 9 au 10 juillet du Pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec où il était interné. Depuis les enquêtes préliminaires, il était suivi par le corps médical. Selon la Direction de l’administration pénitentiaire (Dap), il fait évidemment «l’objet d’un avis de recherche et d’arrestation suite à son évasion».
A travers cet acte, Pape M. Seck, placé sous mandat de dépôt le 29 juin dernier, vient d’aggraver les accusations qui pèsent sur lui. Il avait été écroué par le juge d’instruction du deuxième cabinet, en même temps que 9 autres présumés complices, pour les délits de complot contre l’autorité de l’Etat, actes de nature à occasionner des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en vue d’organiser des bandes en leur fournissant des armes, munitions, dans le but de s’attaquer à la force publique, détention et transport de produits et substances incendiaires en vue de compromettre la sécurité publique et détention illégale d’arme à feu.
D’après les éléments de l’enquête de la Sûreté urbaine, le 17 juin dernier, lors de la manifestation interdite de Yewwi askan wi contre l’invalidation de la liste nationale titulaire aux Législatives de cette coalition, ils voulaient en profiter pour mener des actions contre l’Etat. L’objectif était de saboter des centrales électriques, le Train express régional (Ter), d’assassiner des personnalités politiques, de la Société civile, de s’en prendre aux intérêts français, selon toujours les investigations de la police.
Et le poste électrique de la Société nationale d’électricité, situé à la sortie 10 de l’Autoroute à péage, a été visé par commando de la «Force spéciale» dont plusieurs éléments ont été interpellés en prélude à la manifestation interdite de Yaw en mi-juin. L’objectif était de «créer une panne électrique dans le secteur», après avoir jeté un cocktail molotov à l’intérieur du poste. Mais, l’explosion n’a pas eu l’effet escompté du fait d’une faible détonation.
Par Hamidou ANNE
LA VEILLÉE DES LAMES
La fête dans notre pays n’est pas un moment de douceur et de tendresse. Elle porte en elle beaucoup de souffrance chez des pères et mères de famille qui expérimentent le manque, voire le chagrin, mais doivent faire face
Tabaski 2022. Je me rappelle l’excitation qui me gagnait à la veille de cette fête phare du calendrier musulman. Quand j’étais enfant, à Pikine, la Tabaski était une sorte de pause pour toutes ces familles qui castagnent avec un quotidien âpre. Tout était urgent pour ces milliers de familles recluses derrière l’autoroute, coincées entre l’exigence de la dignité et le besoin de crier la souffrance que secrète le manque.
Le petit garçon que j’étais appréciait la Tabaski plus que toute autre fête. C’était un moment agréable, le meilleur de tous, celui d’une joie indescriptible. Chaque année, nous sacrifiions à un cérémonial millimétré. Je passais une partie de la nuit fiévreuse d’avant à admirer notre bélier, le comparant à ceux du quartier, notamment à celui de la famille seerer, nos voisins d’en face. Au réveil, l’excitation était à son comble. Le boubou. La mosquée. Puis le rite du sacrifice du mouton.
La journée était ensuite ponctuée de victuailles, de retrouvailles entre la famille et les amis, et remontait dans l’atmosphère un parfum de joie et de partage. L’après-midi, nous faisions la tournée des étrennes avant de conclure cette journée par la fameuse «nuit blanche», moment des légèretés qui venait fermer la fenêtre religieuse dans nos sociétés imbibées de profane.
Nous étions des enfants insouciants et perméables aux choses d’adultes, à ce qui les tiraille et les rend souvent subitement silencieux sans que nous ne comprenions pourquoi. Les enfants sont égoïstes et ne se soucient que de ce qui nourrit leur petit cœur de potache. Ils ne peuvent imaginer la douleur et les sacrifices des ascendants pour faire de la Tabaski un rituel de célébration dans l’abondance.
Un enfant n’a aucun compte à rendre, ni à Dieu ni aux hommes. Il a son monde à lui, une vaste aire où rien n’est impossible.
Nous ne pouvions imaginer le drame pour nos parents lors de la veillée des larmes. J’imagine à présent les larmes qu’ils ont réprimées afin de paraître forts et invincibles. Un parent se veut puissant, insubmersible, pour honorer la figure du héros qu’il incarne aux yeux de sa progéniture.
Plus tard, j’ai compris que la fête dans notre pays, n’est pas un moment de douceur et de tendresse.
Elle porte en elle beaucoup de souffrance chez des pères et mères de famille qui expérimentent le manque, voire le chagrin, mais doivent faire face. Les héros ordinaires des quartiers populaires de mon enfance doivent relever la tête et éviter la honte de n’avoir pas attaché devant leur domicile un bélier aux cornes enroulées.
Un jour, je devais avoir sept ans, j’ai perdu mon innocence. Un tonton proche n’avait pas pu acquérir le mouton de Tabaski. Je découvrais ainsi qu’il était possible de passer la fête de Tabaski sans mouton. J’ai compris que la fête n’était pas qu’une belle symphonie de tenues, de somptueux repas, de rires et de joie, ponctuée de demandes mutuelles de pardon formulées dans la tradition musulmane qui sacralise les relations de bon voisinage.
Il y avait, comme en tout, la dialectique du manque et de l’avoir ; la cohabitation entre ceux qui possèdent et ceux qui sont dans l’impossibilité de se procurer le minimum.
Depuis j’appréhende les fêtes différemment, avec davantage de circonspection voire de mélancolie. A vrai dire, je ne les aime plus. Je souhaite qu’elles arrivent et passent vite pour que ceux qui n’ont pas les moyens de célébrer ne subissent pas trop longtemps les regards de compassion, de pitié ou de moquerie.
Je voudrais que les fêtes passent comme une bonne nuit de sommeil. Très vite. Comme si l’avant et l’après-Tabaski étaient contenus dans la même minute. Par la magie de l’anesthésie du sommeil qui dessine ses traits sur la nuit dont le Coran nous dit qu’elle a été conçue pour être un voile de pudeur.
Je me couche tôt les soirs de fête pour ne pas éprouver jusqu’au bout, dans sa longueur, ces journées que ceux qui n’ont pas les moyens de célébrer voient traverser de manière interminable. C’est une façon d’être solidaire des miens de ma position égoïste de transfuge de classe. Je n’ai pas le choix : quand j’écris, je ne peux parler que des miens, ceux avec qui je partage la même émotion douloureuse des origines.
On devrait penser à endormir les enfants des familles modestes les veilles et jours de fête. J’aimerais qu’ils ne se rendent compte de rien, qu’ils ne sachent pas qu’ils n’ont pas de mouton aux longues cornes, qu’ils ne posent pas des questions gênantes à leurs parents, qu’ils n’aillent pas chez les voisins demander pitance, qu’ils ne développent pas une rage qui les consume et nourrit des complexes qu’une société inégalitaire génère.
C’est pour les garçons qui n’ont pas eu de mouton à la Tabaski et pour d’autres choses plus profondes et plus dures encore qui sont le quotidien des miens, que j’écris. La République doit conférer justice et dignité à ces millions d’enfants de familles pauvres afin d’honorer sa promesse de transformer la vie des opprimés et des précaires.
LA CPI REJETTE LA PLAINTE DE SONKO
Le leader de Pastef, en déclarant publiquement que les Sénégalais d’ethnie Diola seraient discriminés par le régime de Macky Sall, ne faisait que poursuivre une entreprise de démolition qu’il avait déjà portée jusqu’à la CPI
Le leader de Pastef, en déclarant publiquement que les Sénégalais d’ethnie diola seraient discriminés par le régime de Macky Sall, ne faisait que poursuivre une entreprise de «démolition» qu’il avait déjà portée jusqu’à la Cpi.
Le leader de Pastef et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, lors d’une cérémonie de présentation de condoléances à la famille d’un manifestant tué à Bignona, accusait le Président Macky Sall d’ostraciser les Diolas. Ce n’était pas la première fois qu’il tenait un discours régionaliste et «ethniciste» mais, cette fois-ci, la déclaration avait été plus explicite et avait provoqué un grand tollé. Ainsi, d’aucuns pensaient qu’il trouverait le moyen de se raviser. Oh que non ! Le jour de la fête de la Tabaski, il a encore fait une nouvelle déclaration, disant persister dans ses propos. En réalité, Ousmane Sonko a de la suite dans les idées et avec ses sorties récurrentes, il cherche à faire avancer le dossier d’une plainte qu’il avait déposée devant la Cour pénale internationale (Cpi) contre le Sénégal pour actes de discrimination, de génocide et d’ostracisme contre les peuples de Casamance, en particulier les personnes d’ethnie diola.
La plainte de Sonko qui a scandalisé l’Onu
Ousmane Sonko avait déposé une série de plaintes contre l’Etat du Sénégal au niveau du Bureau de la Cpi. La première plainte demandait une enquête sur la mort de 14 civils à l’occasion des manifestations de mars 2021, quand il s’était agi pour ses partisans de s’opposer à la comparution de Ousmane Sonko devant le Justice sénégalaise pour répondre des griefs de sévices sexuels portés contre lui par Adji Sarr. La plainte a été annulée car la Cpi a vite considéré que les autorités légitimes de l’Etat du Sénégal avaient le droit d’assurer le maintien de l’ordre dans une situation où un leader politique appelait publiquement à l’insurrection et au renversement des institutions démocratiquement élues. Aussi, la plainte de Ousmane Sonko n’était accompagnée d’aucun élément de preuve pouvant étayer l’incrimination ou attester d’une action illégitime des forces de sécurité. Il faut dire que Ousmane Sonko avait communiqué sur l’objet de cette plainte et que la Cpi, par la voix de Fatou Bensouda et de son successeur Karim Khan, avaient indiqué être en train de mener des investigations. On connaît la suite.
L’autre plainte était relative à des allégations de Ousmane Sonko que l’Etat du Sénégal chercherait à le tuer et cela «anéantirait les espoirs de la Casamance». Il ne fournira aucun élément pour appuyer sa plainte qui sera également déclarée infructueuse. La réponse de la Cpi était donc de faire invalider les différentes plaintes parce qu’elles n’apportaient aucune preuve préalable pour le déclenchement d’une enquête, à part des vidéos de nervis et d’hommes en civil qui tiraient sur d’autres civils.
Seulement, c’est la plainte déposée contre l’Etat du Sénégal et les Sénégalais pour discrimination qui a suscité le plus d’émoi dans les couloirs des institutions onusiennes. Ousmane Sonko s’est bien gardé de communiquer sur cette nouvelle plainte de sept pages, en date du 4 février 2022, et dans laquelle il accuse «l’Etat du Sénégal et les Sénégalais de discriminer les Casamançais : les Diolas, Mandingues, Soninkés et Manjaques, et qu’ils ne sont pas traités comme le reste de la population, que les Sénégalais ont des préjugés les empêchant d’accéder à des postes importants». Ousmane Sonko soutient également que le Président Macky Sall méprise singulièrement les populations «diolas». Il pousse les allégations de stigmatisation jusqu’à écrire que le chef de l’Etat du Sénégal considère ce peuple «comme des paresseux, qui passent leur temps à boire de la bière à base de riz».
Ousmane Sonko considère notamment que «le système est organisé de sorte que les populations de Casamance n’ont pas accès aux plus hautes fonctions de l’Etat du Sénégal et que ces mêmes populations n’ont pas un accès aux ressources et infrastructures publiques au même titre que les autres populations du pays». Le procureur de la Cpi, Karim Khan, ne pouvait croire en de telles accusations qui n’étaient accompagnées d’aucune preuve de faits précis ou même d’un enregistrement d’une déclaration du Président Macky Sall allant dans ce sens. Aussi, le procureur, qui semblait bien connaître le Sénégal, ne pouvait s’imaginer que des «populations sénégalaises soient traitées comme des Rohinjyas ou des Ouighours, par exemple». En outre, l’image positive du Sénégal à travers le monde n’autorise pas à croire à ces allégations. Karim Khan demanda à différents experts de l’Onu leur avis sur le sujet et, de façon unanime, ces derniers lui indiquèrent que les accusations sont fallacieuses. La question a même provoqué une empoignade entre des agents de nationalité sénégalaise.
En effet, certains experts sénégalais étaient outrés d’entendre rapporter de pa¬reilles ignominies sur leur pays alors qu’un autre de leur concitoyen, proche de Ousmane Sonko et qui travaille au département humanitaire de l’Onu à Genève, tenait coûte que coûte à amener la Cpi à instruire la plainte. La plainte sera ainsi invalidée à l’instar des autres, d’autant que le bureau du procureur n’a pas pris les plaintes au sérieux et n’a même pas jugé utile de les communiquer au Sénégal.
Mais Ousmane Sonko ne lâchera pas pour autant ses actions devant l’Onu. C’est ainsi que le vendredi 17 juin 2022, le jour de la marche interdite de la coalition Yewwi askan wi (Yaw), ses soutiens dans les artères de l’Onu avaient réussi à faire convoquer une réunion extraordinaire par zoom, pour suivre en direct les péripéties du refus que lui avait opposé la police d’aller prendre part à la prière du vendredi comme il disait vouloir le faire. L’allé-gation de l’empêcher à exercer son culte religieux a été évoquée et on aura compris que Ous¬mane Sonko, en décidant d’aller prier ce jour-là, n’était pas moins dans une mise en scène pour vilipender le Sénégal et se poser en victime d’ostracisme.
Un coup d’épée dans l’eau
Ousmane Sonko n’a pas réussi à faire admettre ses allégations de crimes contre l’Humanité. La Cpi n’a pas jugé opportun, pour différentes raisons, d’ouvrir une procédure de présomption de crimes contre l’Humanité sur le cas d’espèce. Au regard de l’article 13 du Statut de Rome instituant la Cpi, seuls les Etats parties au Statut de Rome et le Conseil de Sécurité de l’Onu peuvent demander la mise en œuvre de la Justice pénale internationale. Le procureur de la Cpi, organe indépendant, en vertu de ses pouvoirs propres, peut aussi ouvrir une enquête, de sa propre initiative, après avoir obtenu l’autorisation des juges. Pour ce faire, le procureur doit être convaincu de la crédibilité des allégations entre autres critères. Tel n’est pas le cas concernant la plainte de Ousmane Sonko et le procureur Karim Khan l’a invalidée ; dans le droit positif sénégalais, la terminologie appropriée est de dire que la plainte a été classée sans suite. Au demeurant, la Cpi est saisie de tout, même de demande de divorce ou de paiement ou des affaires les plus ordinaires à travers le monde. Le cas échéant, la Cour, qui ne se voudrait pas dupe, procède à un filtre. Les services du procureur de la Cpi n’ont pu communiquer sur cette dernière affaire de plainte pour crime contre l’Humanité, discrimination ra¬ciale contre les peuples de Casamance, car la règle impose au bureau du procureur de n’évoquer les procédures en public que si et seulement si la partie demanderesse le fait. Encore une fois, Ousmane Sonko a caché aux Sénégalais et au monde sa démarche d’avoir porté plainte contre chacun des Sénégalais qui discriminerait les populations de Casamance. Il reste qu’on peut bien se demander si Ousmane Sonko a porté plainte contre lui-même, si tant est qu’il se reconnaît être sénégalais ?
LE MALI ACCUSE DES SOLDATS IVOIRIENS DE MERCENARIAT
Les 49 soldats interpellés dimanche à l'aéroport de Bamako, étaient en possession d'armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation, selon le gouvernement malien
Les autorités du Mali ont arrêté 49 militaires ivoiriens dimanche à l'aéroport de Bamako. Ils sont considérés comme "des mercenaires" arrivés "illégalement sur le territoire", a annoncé lundi le porte parole du gouvernement, précisant que le dossier a été "transmis aux autorités judiciaires compétentes".
Détenus depuis deux jours par les autorités maliennes pour vérification, 49 militaires ivoiriens interpellés dimanche à l'aéroport de Bamako sont désormais considérés comme "des mercenaires", a affirmé, lundi 11 juillet, le porte parole du gouvernement.
"Il a été établi que les quarante-neuf militaires ivoiriens se trouvaient illégalement sur le territoire national du Mali (...) en possession d'armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation", a déclaré le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga dans un communiqué lundi soir à la télévision nationale.
"Le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l'ordre constitutionnel", a-t-il affirmé.
Le Mali, pays enclavé au cœur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d'État militaires en août 2020 et en mai 2021. Il a récemment adopté un calendrier de transition devant permettre un retour des civils au pouvoir en mars 2024.
La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis le déclenchement, en 2012, d'insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
Versions contradictoires
Le porte-parole de la mission des Nations unies au Mali (Minusma) Olivier Salgado avait laissé entendre plus tôt que les militaires interpellés faisaient partie d'"éléments nationaux de soutien" (NSE) logistique à la Minusma.
Les NSE, a précisé Olivier Salgado sur son compte Twitter, sont "des effectifs nationaux déployés par les pays contributeurs de troupes, en soutien à leurs contingents", "une pratique communément appliquée dans les missions de maintien de la paix".
"D'après nos informations, leur relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités nationales", avait-il aussi affirmé.
Les autorités maliennes relèvent pour leur part que leur ministère des Affaires étrangères n'avait pas été informé par les canaux officiels.
Le gouvernement malien a aussi noté une "violation flagrante" du code pénal malien "incriminant les atteintes à la sûreté extérieure de l'État dont l'atteinte à l'intégrité du territoire".
Une partie des militaires ivoiriens retenus sont venus au Mali sur la base d'une convention pour travailler sur la base logistique de la société Sahelian Aviation Services (SAS) pour le compte de la Minusma, avait déclaré à l'AFP un diplomate ivoirien sous couvert de l'anonymat.
Le gouvernement malien affirme de son côté que quatre versions différentes ont été avancées par les militaires interpellés pour justifier leur présence sur le territoire malien : "la mission confidentielle, la rotation dans le cadre de la Minusma, la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne Sahelian Aviation Services et la protection du contingent allemand".
Contenir la propagation jihadiste
Il a ainsi décidé "de mettre fin, avec effet immédiat, à l'activité de protection de la compagnie aérienne "Sahelian Aviation Services" par des forces étrangères et exiger leur départ immédiat du territoire malien".
L'information de "l'arrestation" de militaires ivoiriens a commencé à être diffusée dimanche sur les réseaux sociaux avant de devenir virale, certains accusant ces soldats d'être "des mercenaires" venus au Mali "faire un coup d'Etat".
Lundi soir les autorités ivoiriennes n'avaient pas encore officiellement réagi.
En janvier, la junte avait demandé au Danemark de retirer ses troupes tout juste arrivées mais déployées "sans son consentement". Copenhague avait dénoncé "un jeu politique sale".
La junte au pouvoir à Bamako s'est détournée de la France et de ses partenaires, et s'est tournée vers la Russie pour tenter d'endiguer la propagation jihadiste qui a gagné le centre du pays ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins.
Ces violences ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés.
Avec ses quelque 13 000 soldats, la Minusma – créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien – a été prolongée d'un an le 29 juin.
Par Mamadou Ndiaye
CAUTIONS
La scène politique du Sénégal s’anime. En une semaine, deux faits majeures ont jailli pour donner de l’éclat à un échiquier qui pâlissait à vue d’œil.
La scène politique du Sénégal s’anime. En une semaine, deux faits majeures ont jailli pour donner de l’éclat à un échiquier qui pâlissait à vue d’œil.
La sortie de Khalifa Sall à Emedia et Ousmane Sonko, reçu par Emballo, président de Guinée-Bissau. Les deux images presque concomitantes, même si leur simultanéité ajoute de l’effet, bouleversent quelque peu, les données politiques en cours.
Dans un fringant habillement de jeune branché, Khalifa Ababacar (auquel il tient, utile précision) apparaît pour la première fois dans les lumineux studios de iTV au siège de E-Media. Il était jovial, détendu, souriant, mordant, taquin même par moment, allant jusqu’à s’excuser d’être moins conventionnel alors que le rendez-vous s’avère solennel.
Il retrouve des visages familiers. Invité de "L’Entretien Spécial" qu’ animent Antoine Diouf et Khalifa Diakhaté sur iRadio et iTV donc, il livre le fond de sa pensée politique, décortique une récente actualité, donne des clés de compréhension d’une série d’actes posés et entrevoit une perspective inédite avec un rôle pivot taillé pour lui.
Sans détours, il a mené la "bataille", sabre au clair, s’offrant même le luxe de convoquer le passé pour railler le présent et donner des gages pour un futur d’affirmation.
En clair, Khalifa Sall a changé pour rester le même sur fond d’une analyse percutante des enjeux politiques avec une habileté non feinte qui montre le nouveau visage de l’ancien ministre et ancien Maire de Dakar. Il récuse d’être "faiseur de roi" quand Antoine Diouf l’accule et se révèle d’une étonnante pugnacité pour s’affirmer, sans l’ombre d’une hésitation dans un "je aimable" en "roi à faire".
En clair, que personne ne compte sur lui pour "jouer les seconds rôles" à la Poulidor alors qu’en politique tout peut être déterminant, la conjoncture, les circonstances, les forces, les faiblesses, les failles, les acteurs, les facteurs, le mental, le détail et...la chance.
Il a l’avantage d’être le grand frère écouté voire entendu dans son spectre politique sur lequel naviguent de jeunes loups aux dents longues.
L’arrivée du Nouveau Khalifa doit s’apprécier à cette aune. Il fait tout pour qu’il en soit ainsi. Il raréfie son discours pour permettre à l’opinion de bien mieux le digérer.
Enfant biberonné au socialisme et bourré d’expériences tant dans le parti senghorien qu’au sein de l’appareil d’État, il sait que le temps politique ne se livre pas aisément. Pas plus qu’il ne se délivre ni ne se dénoue facilement. La patience, voilà le socle des réussites par une agrégation de gains et de passifs le long d’un parcours jalonné d’aléas.
Le sien propre en est un exemple. Apprenti dans les épreuves de vie, le voici à l’âge mature, tacticien, stratège, prospectif, économe et redoutable polémiste lorsque les circonstances le dictent.
Feint-on de l’ignorer qu’il se rebiffe avec subtilité pour étouffer les rodomontades. Oublie-t-on qu’il est un acteur de premier plan et non un spectateur, il déjoue les grossièretés et devient l’ultime recours en cas de nécessité absolue pour sortir son camp d’une impasse si ce n’est d’une mauvaise passe.
L’invalidation de la liste titulaire de son alliance constitue une erreur, donc une responsabilité qu’il s’impute et assume sans autre forme de procès. Néanmoins, la lucidité aidant, il parvient à convaincre ses alliés qu’en élection la "politique de la chaise vide" est inopérante, inefficace voire même contreproductive.
D’aucuns chuchotent que les suppléants l’adoubent puisqu’ils voient en lui le "sauveur" pour avoir évacué toute idée de boycott des prochaines législatives dont la campagne a démarré en trombe ce week-end précédent.
Plus de cinquante ans de vie politique active, cela forge un homme qui plus est de l’opposition pour introduire une dose de nuance (et de mesure) dans ses propos (surtout ceux tenus en public) et ne jamais se départir de sa lucidité pour cerner les enjeux et les forces connues et certainement méconnues.
Parfois, le sourire narquois qu’il affiche en dit long sur la gravité des situations, la naïveté des hommes et la puissance insoupçonnée (à ses yeux) de l’État et de ses incarnations. Comment dès lors va-t-il survivre face aux écueils, aux obstacles, connaissant son intrépidité devant les dangers ? Son habileté en politique entre en ligne de compte
Cette invite à plus de clairvoyance a-t-elle été bien acceptée par Ousmane Sonko, son allié dans Yewwi Askan Wi et non moins leader attitré du Pastef ?
Il a été reçu jeudi dernier à Dakar par le Président Umaru Sissoko Emballo. Lequel agissait également en sa qualité de président en exercice de la Cedeao. Ainsi, il avait prévenu son homologue Macky Sall de son intention de recevoir l’opposant sénégalais Sonko à sa demande.
Macky n’objecte pas. Et Sonko le sait. En outre, il découvre petit à petit les vertus du système, au demeurant incontournable, au niveau régional notamment.
Il épouse la logique du réalisme et comprend mieux maintenant (et de plus en plus) que la géopolitique imprègne les questions domestiques.
Peu importe les démarches entreprises par les uns et les autres pour s’attribuer les mérites, l’essentiel est ailleurs.
La décence voudrait que leurs auteurs plutôt que de se précipiter sous les lambris des médias, daignent garder le silence. Autres temps, autres mœurs...
Combien d’événements tragiques ont été déjoués dans ce pays sans que les artisans ne l’ouvrent bien des décennies plus tard. Mais l’empressement des acteurs d’aujourd’hui n’est qu’un indicateur muet des impatiences qui nous gouvernent.
Le jeune Sonko donc, pour revenir à lui, sait que Bissau a, historiquement, une influence notable sur les événements déterminants dans le sud.
Rien de ce qui se passe en Casamance n’est étranger au voisin bissau-guinéen. Il partage avec notre pays bien des complicités et des intelligences pour être négligé dans la recherche de solutions viables et pérennes.
Dans une approche géostratégique, Ziguinchor dont il est le maire doit nourrir une ambition nodale de hub pour capter toutes les opportunités d’émergence en phase avec la stratégie nationale d’expansion du Sénégal.
Cette vision, Sonko devrait la faire sienne et par ce biais, se rapprocher du Président de la République, Macky Sall, pour ne pas le nommer, qui doit, lui aussi, davantage s’ouvrir au remuant opposant au nom des intérêts supérieurs de la nation sénégalaise.
À eux deux (et à tous) d’agir ensemble pour l’aspiration du flanc sud à l’éclosion de ses vrais atouts. Chacun d’eux gardant avec justesse sa trajectoire, sa personnalité et son caractère, tout en se montrant disposé à transcender les égos au grand bonheur de la fierté nationale. Là aussi les circonstances et la conjoncture le dictent amplement.
La donne géopolitique reste invariable. En revanche, la modification des règles de jeu est du ressort de dirigeants clairvoyants. A eux de construire dans la durée des dynamiques progressives en posant des actes qui, plus tard, plébiscitent leur passage aux affaires à tous les échelons de responsabilité. Tous les pouvoirs sont finissants. Être tête de file de l’opposition est aussi un pouvoir envié y compris dans son entourage immédiat.
De récents propos du leader du Pastef, mêmes sortis de leur contexte, comme semble le préciser Khalifa Sall ne plaident pas en faveur de la concorde nationale. Face aux épreuves et devant des assistances affligées, un dirigeant doit avoir des nerfs solides et ne pas envenimer des situations déjà complexes, délicates et emmêlées.
Embalo sert-il de caution à Sonko dans la gestion de la crise sur laquelle le jeune leader reste tout de même circonspect ? Khalifa Sall est-il, à ses côtés, la promesse d’une éclaircie, d’une projection apaisée des rapports politiques, d’une adversité rompue aux subtilités ?
Wait and see : les semaines à venir seront édifiantes à plus d’un titre.