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26 août 2025
WADE NE QUITTE PAS 2024 DES YEUX
Relance du Réseau des enseignants, vente de cartes... Depuis la publication des résultats des élections législatives, le Secrétaire général national du PDS multiplie les décisions préparatoires à la prochaine présidentielle
Depuis la publication des résultats des ¬élections législatives, le Secrétaire général national du Pds multiplie les décisions -préparatoires à la Présidentielle de 2024.
Revigoré par les résultats de son parti aux Législatives, le Président Abdoulaye Wade poursuit le relooking du Pds en prélude à la bataille de 2024. Il a décidé de dépoussiérer le Réseau des enseignants du Parti démocratique sénégalais (Pds). Il a nommé hier Mafall Fall, Secrétaire national chargé des enseignants du Pds. Pour lui, ce n’est que justice, car les enseignants l’ont accompagné depuis le début de son aventure politique : en 1978, dit-il, sur les 17 délégués, premiers députés du Pds, 4 étaient issus de ce corps. Il s’agit de Sophie Ndiaye Cissokho, Famara Mané, Ibrahima Diao et Youssou Diène. Aujourd’hui, il demande à Mafall Fall de mettre en place un «dispositif actualisé» du Réseau des enseignants, en procédant à leur recensement dans les rangs du parti. Lequel annonce un retour imminent de Karim Wade, qui devrait être candidat pour la Présidentielle de 2024 après sa tentative ratée de 2019.
Avec 24 députés, le Parti démocratique sénégalais et ses alliés dans Wallu, qui vont former sans doute leur propre groupe parlementaire, ont réussi une élection exceptionnelle après avoir connu des Locales sans succès. En bon stratège, Me Wade veut surfer sur cette dynamique pour relancer le Pds en chute libre depuis son départ du pouvoir.
Après la candidature déclarée de Sonko pour la Présidentielle de 2024, le Président Abdoulaye Wade, Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais, a adressé, il y a quelques jours, une note à ses militants et sympathisants pour leur demander «de rester concentrés sur l’essentiel, à savoir la massification du parti et notre ancrage dans l’opposition».
Le vieux combattant appelle à massifier son parti, par la vente des cartes de membre dont le but est clair pour lui : «Ainsi, notre parti sera doté d’un appareil performant et prêt pour remporter l’élection présidentielle de février 2024.» En attendant certainement Karim Wade dont le retour est depuis toujours le but que s’est fixé l’ancien président de la République.
LES FEMMES VETERINAIRES RENFORCENT LEURS CAPACITES
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), en partenariat avec l’Association des femmes vétérinaires, tient depuis hier un atelier de formation pour renforcer les capacités des femmes vétérinaires dans le domaine de la biosécurité et biosûreté et de la Résistance aux antimicrobiens (Ram), afin qu’elles puissent appuyer les femmes productrices dans la mise en œuvre des mesures de biosécurité dans les élevages et la lutte contre la Ram.
Pour protéger les acteurs du secteur de l’élevage, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), en collaboration avec les femmes vétérinaires, a ouvert hier à Saly, un atelier de formation pour renforcer les capacités des femmes vétérinaires dans le domaine de la biosécurité et biosûreté et de la Résistance aux antimicrobiens (Ram), afin qu’elles puissent appuyer les productrices dans la mise en œuvre des mesures de biosécurité dans les élevages et la lutte contre la Ram.
En effet, les professionnels en charge de l’inspection des denrées alimentaires d’origine animale pour la sécurité sanitaire des aliments, laborantins ou conservateurs, les vétérinaires, en tant que personnels de première ligne dans la conservation, la lutte contre les maladies infectieuses et la Résistance aux antimicrobiens (Ram), sont, avec les producteurs en élevage, des personnes à risque et les principales cibles pour tacler la Ram.
Au Sénégal, l’analyse de risque menée en 2017, par la Direction des services vétérinaires, a montré que 9% des communes du Sénégal sont à risque très élevé, 28% à risque élevé, 27% à risque faible et 36% à risque négligeable, pour l’Influenza aviaire hautement pathogène (Iahp).
C’est pourquoi Binetia Stéphene Tchicaya, chargée des politiques au Bureau sous-régional de la Fao pour l’Afrique de l’Ouest, a magnifié la tenue de cet atelier de formation. «Cet atelier revêt une importance capitale, car les femmes vétérinaires qui seront formées seront les relais auprès des petits producteurs, des petits éleveurs pour pouvoir leur transmettre les connaissances qu’il faut pour la gestion de leur cheptel», s’est-elle félicitée.
La biosécurité et la biosûreté sont des domaines techniques du Règlement sanitaire international qui regroupe toutes les mesures préventives et bonnes pratiques mises en place, afin de préserver les élevages de l’incursion de pathogènes.
Ainsi, pour combler ces gaps en biosécurité et biosûreté dans le secteur de l’Elevage, dans les cabinets, cliniques vétérinaires et dans la gestion des animaux domestiques, y compris avec les nouveaux animaux de compagnie et les animaux sauvages, une sensibilisation et une formation des femmes vétérinaires s’impose.
Ces femmes vétérinaires sont également formées sur d’autres domaines tels que la Ram, qui représente aujourd’hui l’une des menaces les plus graves pour la santé publique mondiale. «C’est un phénomène naturel accéléré par l’usage abusif et excessif des antimicrobiens et particulièrement des antibiotiques chez l’homme et l’animal. En 2009, une étude conduite dans l’Union européenne (Ue) estimait que ce phénomène était responsable de 25 000 décès et des coûts d’environ 1,5 milliard de dollars Us. Les praticiens vétérinaires sont en première ligne pour la lutte contre la Ram, compte tenu de leur rôle dans la prévention et la lutte, mais aussi dans la sensibilisation des producteurs, notamment dans les filières à cycle court.»
«60% des maladies sont d’origine animale»
D’ailleurs, Dr Amadou Tidiane Niang, chef d’équipe projet Ecta Sénégal, a rappelé que 60% des maladies sont d’origine animale. «Donc, c’est un aspect très important de former aussi bien les professionnels que les femmes productrices sur ces problématiques de maladies zoonotiques pour empêcher leur propagation dans la santé publique», a déclaré Dr Niang.
L’Association des femmes vétérinaires a ainsi un rôle important à jouer dans la sensibilisation des femmes du milieu rural, mais aussi des enfants pour pouvoir mieux les protéger.
Dr Edilia Da Veiga, chargée de la communication de l’Association des femmes vétérinaires, invite ses consœurs à respecter les règles de la biosécurité et la biosûreté, «sur tout ce qui concerne l’évacuation des déchets, c’est-à-dire une bonne maîtrise de comment évacuer ces déchets. Parce qu’on les retrouve souvent au niveau des poubelles et les enfants y ont accès». En tant que femmes, plaide Mme Veiga, «nous avons un rôle à jouer par rapport à la sensibilisation des femmes du milieu rural, mais aussi des enfants pour pouvoir mieux les protéger. A ce niveau, la Fao nous permet de pouvoir former sur ce sujet mais aussi sur l’hygiène des mains. Parce que nous savons qu’au niveau des structures sanitaires, beaucoup de maladies sont transmises par le mode de contamination nosocomiale (par les mains) au niveau d’une structure sanitaire qui n’est pas bien désinfectée».
AÏSSATA TALL SALL FAIT LE BILAN À MI-MANDAT DE MACKY À LA PRÉSIDENCE DE L'UA
Dans un continent où tout est prioritaire, le président, dans ses habits de président de l’Union africaine, s’est attelé à résoudre de vieilles querelles en latence, tout en s’attaquant à de nouvelles urgences
Dans un continent où tout est prioritaire, le Président Macky Sall, dans ses habits de président de l’Union africaine, s’est attelé à résoudre de vieilles querelles en latence, tout en s’attaquant à de nouvelles urgences. Comme Hercule et ses Douze travaux.
Quand Macky Sall prenait la présidence tournante de l’Union africaine, pour un an, le 3 février 2022, il avait un agenda et des objectifs qu’il s’était fixés pour le mandat que venaient de lui confier ses pairs africains. Mais il n’a fallu que très peu de temps au chef de l’Etat sénégalais pour se rendre compte qu’il devrait faire avec les dures réalités du continent. Si sa politique de médiation de certains conflits parmi les plus anciens d’Afrique lui a valu le sobriquet de «Pompier africain», à écouter sa ministre des Affaires étrangères hier, on avait le sentiment que son mandat à l’Ua pouvait équivaloir à des travaux d’Hercule.
Devant un parterre de journalistes hier, la ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, a fait un bref état des lieux du continent à l’arrivée aux affaires de Macky Sall : «Des questions sécuritaires des plus prégnantes au Sahel, dans la Corne de l’Afrique, dans le Golfe de Guinée ou dans la région des Grands lacs.» Questions auxquelles il fallait ajouter les difficultés économiques qui empêchent l’Afrique d’amorcer son développement. Difficultés parmi lesquelles on ne peut passer sous silence le fait que 600 millions d’Africains éprouvent des difficultés à avoir accès à l’électricité.
Macky Sall a donc dû rapidement s’atteler à résoudre la question du financement de l’économie du continent. Ce fut le sens de son appel à l’annulation de la dette africaine, c’est l’objectif visé par son plaidoyer pour la réallocation des Droits de tirage spéciaux (Dts) du Fmi. Sur un territoire où les besoins urgents sont estimés à 600 milliards de dollars, ces Dts, injectés d’un seul coup, boosteraient fortement des économies qui peinent à accéder au financement pour des raisons qu’elles ne maîtrisent pas toujours.
Dans un contexte de pandémie mondiale de Covid-19, Macky Sall, avec l’appui de ses homologues Kagamé du Rwanda, Akuffo Addo du Ghana, Ramaphosa d’Afrique du Sud, a pu obtenir que soient implantés en Afrique, des laboratoires de production de vaccins de dernière génération, dans des conditions équivalentes à celles que l’on trouve dans les pays les plus développés. Et le Sénégal, à son niveau, est très avancé sur ce point.
L’autre crise dont Macky Sall a dû se saisir le plus rapidement possible, a été celle de l’Ukraine, parce que le continent en a été l’une des victimes collatérales. La guerre avec la Russie, et les sanctions occidentales qui en ont découlé, ont privé les pays africains des céréales dont la Russie et l’Ukraine sont les principales productrices au monde. Pire encore, les engrais et les fertilisants provenant de ces mêmes zones, sont devenus inaccessibles pour beaucoup. Au point qu’une dizaine de pays africains ont atteint un stade où ils ont été recensés comme pouvant connaître très rapidement des émeutes de la faim.
Le président de l’Ua a donc pris son bâton de pèlerin, et flanqué du président de la Commission africaine, est allé plaider auprès du chef de l’Etat russe, la libération des stocks de céréales en provenance d’Ukraine. «On peut dire que le dirigeant russe, Vladimir Poutine, a tenu sa promesse et que les bateaux de céréales, qui ont quitté le port d’Odessa quelque temps après la visite du Président Macky Sall, sont la suite de cette rencontre de Sotchi», a affirmé Mme Tall Sall.
Le voisinage immédiat n’a pas été négligé, avec le Mali où le chef de l’Etat s’est rendu pour, entre autres, tenter d’obtenir la libération des 49 militaires ivoiriens incarcérés. Et le dossier serait en bonne voie, assure la Maese. Tout comme Macky Sall a reçu des garanties quant au déroulement du processus de Transition, et de son échéance.
Les contraintes de la réalité ont obligé Macky Sall, à mi-parcours de son mandat, à donner l’impression de se disperser un peu, au point que la question a été posée à Aïssata Tall Sall de savoir s’il ne faudrait pas prolonger le mandat du président de l’Ua, pour lui permettre d’achever certaines de ses entreprises. Ce à quoi la Maese a répondu que le plus important n’est pas nécessairement de finir, mais de commencer.
«L’ambition du Président Macky Sall est de mettre en place un processus tellement irréversible que ceux qui viendront après lui seront obligés de le poursuivre pour régler ces problèmes. Et c’est sur cela qu’il est en train de travailler, à mi-parcours de son mandat.»
Par Serigne Saliou DIAGNE
L’INDISCIPLINE AU VOLANT, UN MAL DONT IL FAUT GUERIR
La Gendarmerie nationale a démarré depuis un certain temps, des contrôles sur les excès de vitesse, notamment sur les autoroutes sénégalaises dont l’autoroute Dakar-Thiès-Touba. Je fais mon mea-culpa, car j’ai été pris quelques jours plus tôt au niveau de Bambey avec plusieurs autres automobilistes, en train de rouler bien au-dessus des limites autorisées. Un jalonnement de gendarmes, installés au niveau des aires de repos dédiées, s’était chargé d’immobiliser les véhicules en faute, confrontant les conducteurs, avec preuve à l’appui des excès, et les invitant à s’acquitter d’une amende pécuniaire avant de reprendre leurs permis de conduire après un contrôle de routine. Les gendarmes ne manqueront pas de souligner à d’autres automobilistes, tout comme moi, les risques qui étaient encourus et les travers de notre mauvaise conduite au volant. Cette présence autant dissuasive que bienveillante a le mérite de servir de garde-fou à tout furieux du volant qui se croirait sur un Autobahn du Baol. J’aurais au moins appris ma leçon.
Les dégâts des Sénégalais au volant sont énormes. Le ministère des Infrastructures et des transports terrestres renseignait en décembre 2021, que les accidents de la route coûtent annuellement à l’Etat du Sénégal pas moins de 163 milliards de francs Cfa, ce qui représenterait près de 2% du Produit intérieur brut (Pib). Le bilan macabre des routes sénégalaises fait aussi froid dans le dos, en plus de l’hécatombe financière.
En 2020, plus de 800 morts ont été dénombrés sur nos routes, avec un total de plus de 3000 décès dans la période 2017-2020, d’après l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) et la Direction des transports routiers (Dtr).
Avec un parc automobile en croissance constante du fait d’une combinaison de différentes mesures (plus de 860 000 véhicules circulent actuellement dans notre pays), le nombre d’accidents et de dommages sur les routes sénégalaises a aussi augmenté de façon insidieuse. Une particularité des accidents de la route au Sénégal, selon les experts de la circulation routière, est qu’ils découlent, pour leur grande majorité, du facteur humain. La responsabilité des conducteurs est le facteur le plus engagé comme cause des sinistres routiers du fait d’une désinvolture au volant ou d’une tenue de route laxiste et capricieuse.
Les dépassements irréguliers sont monnaie courante sur nos routes. Les bandes d’arrêt d’urgence sont des voies où roulent à toute allure, des véhicules sur nos autoroutes en cas de congestion et servent de couloirs de dédoublement pour des automobilistes «pressés».
Tout véhicule, doté du plus petit gyrophare, peut se livrer aux courses les plus folles pour marquer son empressement ou l’importance de ses courses et missions. On se demanderait même si l’empressement de certains véhicules de service sur nos routes se transformait en efficience actée dans leurs missions et mandats que notre pays serait déjà loin sur la rampe du progrès. Les bus de transport interurbain et les camions se plaisent à se faire la course sur nos routes nationales.
Les véhicules «Allo Dakar» courent des grands prix d’endurance entre les autoroutes à péage de Dakar, Thiès, Mbour et Touba, avec des passagers souvent complaisants avec les errements des conducteurs. Les téléphones aux mains des conducteurs ont secondé pour beaucoup d’automobilistes particuliers, les volants. Des véhicules d’un autre âge sont sur nos routes et bénéficient de visite technique, sans que cela n’inquiète. Personne ne se gêne à refuser la courtoisie à des véhicules d’intérêt général prioritaires.
Les motocyclistes peuvent sortir à tout bout de champ, sans casque, avec une conduite des plus agressives s’ils ne s’improvisent pas flèches de circonstances pour tout type de convoi (des cercueils aux politiciens, sans citer les sportifs). C’est dire que tous ces abus au volant sont notre lot quotidien et la sécurité sur nos routes est devenue une cause publique nous interpellant.
A défaut de pouvoir nous discipliner, il est judicieux qu’un Léviathan, dans son rôle régalien, nous dicte la voie à suivre, limite nos écarts et excès, de surcroît s’il parvient, par des pénalités pécuniaires, à générer d’énormes ressources à utiliser au service de la communauté. Le jalonnement de la Gendarmerie nationale au niveau de Bambey, pour faire face aux excès de vitesse, est à voir sous ce prisme.
Loin d’être des militants d’une société de surveillance, contrôler nos routes de la furie des automobilistes et de l’irresponsabilité au volant s’impose au vu de l’ampleur des maux découlant des accidents routiers. Si les poches sont sanctionnées à toutes les fautes commises au volant sans aucune complaisance, on arrivera un jour à comprendre entre bons Sénégalais, qu’il n’y a ici aucun «aigle de la route» pour reprendre une ligne de Mad Max. Nul n’est né avec un volant entre les mains et un accélérateur collé au pied.
CAMPAGNE CONTRE LA HAINE ET LA DÉSINFORMATION SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Déclaration préliminaire cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis)
Aujourd’hui, c’est par des millions que se compte les usages quotidiens des médias et réseaux sociaux qui bousculent toutes les modes traditionnelles de communication. Cette facilité « de naviguer » à laquelle ont accès tous les jeunes d’aujourd’hui, fait que les langues se dilatent plus facilement et les idées s’affrontent, quelques fois, sans filtrage contrôlé.
Cet état de fait a des avantages mais aussi des inconvénients. Parmi les avantages, nous pourrons citer l’accès facile à l’information, la démocratisation de la liberté d’expression, le renouvellement des modes d’action politiques et citoyennes. A ce propos, il serait utile de rappeler que, au moment où les grandes dictatures censurent les presses traditionnelles de leurs pays, les réseaux sociaux deviennent des modes non seulement de communication mais aussi d’organisation.
L’exemple des Printemps arabes n’est pas si loin de nous. C’est aussi via un simple groupe Facebook qu’est né le mouvement des Gilets Jaunes en France. Une exception sénégalaise ! La chance du Sénégal a toujours été la coexistence pacifique et la bonne entente entre ses différentes communautés religieuses.
Une « exception sénégalaise » qui risque toutefois d’être de plus en plus malmenée et remise en cause par certains germes de conflits récurrents qui, mal gérés ou négligés, peuvent susciter dans le long terme des tensions ou même des dissensions durables et préjudiciables au vivre ensemble. Ces germes sont surtout amplifiés, dans le contexte actuel, par le traitement non réfléchi de certains contenus (provocations délibérées, incitations à la haine ou à la dépréciation religieuse etc.) par les médias et surtout par leur capacité de propagation extensive à travers les réseaux sociaux et l’Internet.
Pendant longtemps, le Sénégal a donc joui d’une réputation de terre d’exception où le pluralisme des confessions et les particularismes des attachements doctrinaux rimaient avec harmonie et juste milieu. Des traditions séculaires de métissage et de mobilité ont préparé et enfanté une société où la parenté, la foi religieuse, l’ouverture à l’autre et l’acceptation de la pluralité, des principes de vie conciliant et des logiques dialogiques ancrées ont été longtemps structurants dans son fonctionnement. Toutefois, les temps semblent changer.
En effet, l’espace public sénégalais devient de plus en plus l’objet d’un travail de capture de la part de nombreux groupes qui s’y affichent de manière plus ou moins bruyante avec des projets plus ou moins structurés de re-façonnage de celui-ci selon leurs desseins propres. C’est ce contexte qui justifie cette campagne que nous déployons à partir d’aujourd’hui. Elle vise à promouvoir le vivre ensemble et lutter contre les discours de haine sur les médias et réseaux sociaux. Le constat est parti du fait que ces derniers ne sont pas assez utilisés, notamment au Sénégal, pour contrer les discours de haine et mieux promouvoir notre modèle de coexistence au moment où plusieurs études montrent que les groupes extrémistes recrutent massivement sur les médias et réseaux sociaux, plus spécifiquement, sur le DarkNet
Pour pallier les graves risques que cette situation fait courir à la stabilité du pays, un mécanisme d’anticipation et de gestion sur les sources de conflits a été imaginé par le Cadre, avec des procédures d’intervention bien définies. C’est dans ce cadre que nous lançons cette campagne contre la Haine et la désinformation sur les réseaux sociaux en ou appuyant sur notre partenariat avec Meta (propriétaire de Facebook, Whatsapp et Instagram pour le moment).
Cette campagne durera 4 mois et sera l’occasion de passer des spots de conscientisation sur tous les médias et les réseaux sociaux. En cela nous souhaitons l’accompagnement de la communauté nationale dans toutes ses composantes. Nous souhaitons que de plus en plus de sénégalais comprennent que la désinformation et le discours de haine ne sont pas conformes à nos croyances et aux enseignements de nos grandes figures religieuses.
AVANT DE PARTAGER UNE INFORMATION, VÉRIFIER, REVÉRIFIEZ POUR NE PAS PORTER LA RESPONSABILITÉ D’UN MENSONGE ET LE GRAVE PECHÉ QUE CELA REPRÉSENTE.
DANS LES RÉSEAUX SOCIAUX, WAXAL LOU BAAX MBAA NGA NOPPI !!!!
Par Abdoul Aly KANE
OUSMANE SONKO ET LA COURSE EN AVANT…
En annonçant des tournées politiques à l’intérieur du pays, Ousmane Sonko garde la main et oblige le pouvoir à se focaliser sur sa personne au risque de commettre des erreurs.
Les élections législatives viennent de se tenir dans notre pays avec des résultats en nette défaveur du pouvoir en place. Il s’agit d’une seconde alerte après la déconvenue des locales qui avait vu les grandes villes échapper à la coalition au pouvoir. Les résultats parlent d’eux-mêmes : 82 députés pour BENNO, contre 80 pour l’opposition YEWWI/WALLU, et avec au passage une moins-value de 40 sièges perdus pour la majorité au pouvoir entre deux consultations. L’enseignement est clair : il s’appelle « perte progressive de confiance » vis-à-vis su régime du président Macky SALL. Les rapports de forces issus des résultats électoraux se passent de commentaires. L’essentiel à retenir est que l’unanimisme BENNO à l’Assemblée nationale a fait son temps.
La formation d’un gouvernement tirant les leçons de la nouvelle configuration parlementaire et celle du bureau de la nouvelle Assemblée, que d’aucuns jugent risquée au regard de la nature secrète du vote des députés, constituent une autre étape dont l’issue va renseigner sur la façon dont le Président Macky SALL va gouverner le Sénégal les prochains 18 mois. Sans lui laisser un quelconque répit, Ousmane Sonko vient d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. Venant de l’adversaire le plus frontal du Président actuel, détenant de surcroît les clés de la communication avec les jeunes, cette déclaration donne forcément le signal de la course électorale, reléguant donc au second plan la grande performance de l’opposition à l’Assemblée. Après un 400m épuisant pour la majorité, Sonko appelle à une nouvelle course de 200m sans laisser le temps de reprendre le souffle et de panser les blessures. Pris de court, certains responsables déclarant parler en leur propre nom crient « au vol » et demandent au président de PASTEF de répondre au préalable de l’accusation de viol pesant sur lui, occultant d’ailleurs le fait que le chronogramme du traitement judiciaire de cette affaire relève du juge lui-même. Pourquoi cette hâte de SONKO de montrer du doigt la prochaine étape alors que l’opposition est entrain de faire le point sur la manière de consolider les acquis à l’hémicycle ?
Les raisons sont multiples
Le leader du PASTEF veut « garder la main » alors que la situation actuelle met davantage en valeur les seconds couteaux élus du fait de l’élimination des candidats titulaires. A ceux-là, c’est-à-dire aux suppléants élus députés, le rôle de faire des propositions de lois et d’initier des commissions d’enquête parlementaire pour « fixer » la majorité actuelle. Il est opportun de rappeler que seul Ousmane SONKO a fait une campagne quasi présidentielle aux dernières élections législatives ; de ce fait, il a l’intention de capitaliser sur ses acquis pour accroître son audience. Il profite du fait que Macky SALL est encore dans le doute quant à l’annonce de sa candidature à un 3ème mandat qu’il sait périlleux et aussi quant au choix d’un dauphin qui pourrait lui assurer ses arrières, pour prendre le large. Exactement d’ailleurs comme l’avait fait l’actuel Président actuel avec ses principaux challengers de Benno Siggil Sénégal en 2012 ! En annonçant des tournées politiques à l’intérieur du pays, Ousmane Sonko garde la main et oblige le pouvoir à se focaliser sur sa personne au risque de commettre des erreurs. Ce qui accroitrait sa popularité auprès des Sénégalais, de la jeunesse en particulier. Plus il gardera la main, plus ses initiatives seront le « la » de la vie politique, et Macky Sall en sera réduit à imaginer des stratégies de neutralisation de toutes façons de moins en moins crédibles. Ousmane SONKO investit également la scène internationale, avec la volonté de se poser comme l’Alternative au président actuel. Son attaque contre la France est frontale. La France, désignée comme l’adversaire principal, et Macky SALL son bras armé, est enjointe de ne pas s’immiscer dans les affaires du Sénégal.
Un appel du pied à Poutine !
Dans sa dernière allocution, il félicite Assimi Goita et fait un appel du pied à Poutine, adversaires de la présence française en Afrique.
Ainsi, dans un contexte où l’image de la France est très chahutée, Sonko acquiert peu à peu une dimension panafricaine, poussant du même coup Macky SALL à éviter un alignement systématique sur les positions françaises dans le monde. L’exemple patent est le reproche fait par Emmanuel Macron aux chefs d’Etat africains, lors de sa visite au Cameroun, de ne pas se ranger clairement dans le camp occidental en ne désignant pas la Russie comme l’agresseur de l’Ukraine. Pour conclure, il faut reconnaitre qu’à l’heure du bilan de 60 années d’indépendance, la situation des pays d’Afrique n’est pas reluisante. Les gouvernants, la France et les institutions financières internationales n’ont pu mettre en œuvre des stratégies aptes à assurer le développement économique et l’emploi, ni assurer une protection des populations face au terrorisme qui massacre les populations depuis près d’une dizaine d’années.
La comparaison des pays africains avec les actuels dragons asiatiques est convoquée pour montrer l’échec d’un développement économique impulsé par la coopération avec la France. Un développement économique entravé par l’inertie d’un instrument monétaire, le franc CFA, mis en place dans un souci d’assurer le libre transfert des capitaux investis dans la zone et non dans celui d’une politique monétaire favorisant le développement d’une base d’exportation de produits transformés sur place. La jeunesse africaine, principale victime de ce non-développement, lutte pour sa survie via l’émigration clandestine périlleuse et la révolte. Cette situation impose aux futurs gouvernants de bâtir des stratégies claires de transformation de nos matières premières pour créer des emplois et de privilégier le souverain par rapport au mondial.
Cette jeunesse d’Afrique…
Le contexte actuel de crise sanitaire et militaire en Occident, les luttes sociales en France (gilets jaunes et autres luttes pour le pouvoir d’achat), la baisse des pouvoirs d’achat et la montée des souverainismes en Europe, l’ampleur de la contribution ders réseaux sociaux à la diffusion de l’information… tout cela renforce davantage la volonté de la jeunesse d’Afrique de se débarrasser de toutes formes de tutelle qui n’iraient pas dans le sens de ses intérêts. Pour ne pas tout perdre, la France devrait revoir sa politique en Afrique, en l’abordant sous le prisme du partenariat économique fécond et non sous l’angle des bénéfices exclusifs de l’ancien pacte colonial. Il n’est plus admissible de faire de l’Afriq
ue un réservoir de matières premières et de délocaliser les circuits de leur transformation en Asie. Pour opérer cette révolution, la suppression du FCFA actuel, la réhabilitation des secteurs de l’éducation, de la formation scientifique et professionnelle et la mise en œuvre d’investissements « industrialisants » et créateurs d’emplois sont le passage obligé d’un autre type de partenariat d’égal à égal, dans le cadre d’une coopération internationale ouverte à tous les pays du monde. Pour en revenir à Ousmane Sonko, l’actuel pouvoir politique a jusque-là échoué à le mettre hors du champ politique. Devant faire avec lui, il ne serait pas farfelu de conjecturer que Macky SALL analysera avec beaucoup d’attention l’intérêt de faire entrer dans la ronde politique des leaders jusque-là exclus des compétitions, à savoir Karim WADE et Khalifa SALL, ce qui ne pourrait faire que du bien au jeu démocratique, parasité par le diktat des divers « hommes providentiels » que le pays a connus à sa tête, et ouvrir la voie à des consensus forts sur les programmes et mesures économiques politiques indispensables à l’amorce du développement économique du Sénégal.
«DE TOUS NOS PRÉSIDENTS, MACKY SALL EST CELUI QUI CONNAIT LE MOINS SON PEUPLE»
De la culture à la politique, le cinéaste Moussa Sène Absa parle sans fard avec la franchise d’un homme libre qui s’intéresse au devenir de son peuple - ENTRETIEN
Le réalisateur sénégalais Moussa Sène Absa (64 ans) était l’invité d’honneur de la 16e édition du festival international cinémas d’Afrique de Lausanne, qui a consacré une Rétrospective à ses œuvres. Dans cet entretien, qui a eu lieu lundi dernier dans un hôtel lausannois, Moussa Sène Absa fait un plaidoyer pour la jeunesse et se prononce sur le débat sensible portant sur un éventuel troisième mandat de Macky Sall. De la culture à la politique, l’enfant de Yarakh parle sans fard avec la franchise d’un homme libre qui s’intéresse au devenir de son peuple.
Question - Votre travail cinématographique a été plébiscité à Lausanne lors du festival Cinémas d’Afrique. Quel est votre ressenti ?
Moussa Sène ABSA - J’ai la chance de recevoir un hommage de mon vivant. En général, les hommages se font à titre posthume. Cette rétrospective de mes œuvres cinématographiques mises en lumière par le festival international Cinémas d’Afrique de Lausanne me touche d’autant plus que mon travail a été reconnu et apprécié par des professionnels de ce métier que j’exerce depuis 1988. C’est dire que ça date... Il faut aussi rappeler que l’hommage du festival Cinémas d’Afrique de Lausanne était prévu en 2020 mais l’évènement a dû être reporté deux années d’affilée à cause de la crise sanitaire. Je me dois aussi de rendre hommage à des personnes extraordinaires que j’ai eu la chance de côtoyer. Je pense notamment à ma sœur de cœur Sam Genet et à Alex Moussa Sawadogo, respectivement coordinatrice générale et attaché artistique du festival lausannois. Malheureusement, Germain Coly, le directeur de la Cinématographie du Sénégal, n’a pas pu faire le déplacement car il a perdu sa maman 48h avant le départ pour la Suisse.
En parlant de Lausanne, que pensez-vous de cette ville ?
J’ai séjourné en Suisse en 1990 mais c’est la première fois que je mets les pieds à Lausanne. J’ai découvert une très belle ville avec des montées et des descentes incroyables ainsi qu’une propreté remarquable. J’ai découvert une ville avec beaucoup de verdure et ça me fait penser au contraste avec Dakar qui manque cruellement de verdure et de parcs. On parle de ce projet de vente à des privés de trois hectares de l’hôpital Le Dantec. Cela pourrait être une belle occasion de faire de ces trois hectares un parc arboré en face de l’océan. Dakar est une ville sans poumon vert. Il n’y a plus d’arbres dans cette ville. C’est regrettable et triste. Dans le Dakar de mon enfance, il y avait beaucoup d’arbres, des fruits sauvages dans la nature. Tout a disparu aujourd’hui.
Que dire de l’absence des autorités consulaires du Sénégal lors de cet hommage qui vous a été rendu ?
Il n’y a eu aucun officiel sénégalais qui est venu assister à ce festival. Cela veut dire beaucoup de choses. La culture n’intéresse pas les représentants de mon pays en Suisse. Pourtant, sur le plan international, le Sénégal est beaucoup respecté grâce à ses acteurs culturels.
Quelle est l’œuvre de votre filmographie dont vous êtes le plus fier?
La question est délicate. C’est comme demander à un parent de dire publiquement son enfant préféré. C’est très délicat. Mais on a tous un préféré. Je vais donc répondre. Je pense que « Yoolé » est un de mes films les plus touchants et les plus aboutis. Derrière les risques et les problèmes liés à l’émigration clandestine, j’aborde la politique de nos Etats. La politique au sens large du terme. D’ailleurs, même si, contrairement à « Madame Brouette » et « Tableau Ferraille », ce film est peu connu au Sénégal, il a été reconnu par les plus grands spécialistes du documentaire. Il a notamment été primé à l’IDFA, le festival international de documentaires d’Amsterdam ainsi qu’à New York.
Peut-on dire que « Yoolé » s’adresse aux politiques mais aussi à toute la société, y compris la jeunesse ?
Tout à fait. D’ailleurs, j’ai été bouleversé par le témoignage d’un jeune de Pikine que j’ai rencontré dans un centre de rétention de migrants en Sardaigne, en Italie. Il m’a dit en wolof «Si j’avais vu ce film avant de quitter le Sénégal, jamais je ne me serais aventuré dans l’émigration clandestine». J’ai eu très mal pour lui. Nous devons aider nos jeunes à rester. Et pour cela, il faut leur offrir des perspectives d’avenir. Un pays dont la jeunesse ne s’épanouit pas est un pays à l’avenir compromis. Il y a un dépit amoureux entre les politiciens au pouvoir et la jeunesse sénégalaise.
Quel est le projet cinématographique sur lequel vous travaillez actuellement ?
C’est « Xalé » qui constitue la dernière partie d’une trilogie qui comprend « Tableau Ferraille » et « Madame Brouette ». Une sortie est prévue en Californie en octobre puis à Adelaïde, en Australie. La sortie officielle aura lieu après cette tournée internationale. « Xalé » a été réalisé par une équipe à 100 % sénégalaise. Du producteur aux techniciens en passant par les comédiens. Tout a été tourné à Tableau Ferraille, le quartier de Yarakh où j’ai grandi. C’est mon royaume d’enfance. « Xalé » parle du viol, un sujet tabou au Sénégal.
Que pensez-vous des dérives des jeunes sur les réseaux sociaux ?
Il faut d’abord comprendre et accepter qu’il est difficile aujourd’hui pour un jeune d’être en dehors des réseaux sociaux. Il faut aussi reconnaître qu’il y a beaucoup d’exhibitionnisme et beaucoup d’ego sur ces réseaux sociaux. Mais même s’il faut vivre avec son temps, il ne faut pas perdre de vue que la société sénégalaise a des valeurs cardinales qui sont aujourd’hui transgressées sur les réseaux sociaux. Les adultes constatent ces dérives mais n’osent même plus dire attention de peur d’être «lynchés» en public. Les jeunes ont besoin de balises. Ils ont besoin d’être orientés et conseillés. Il y a des valeurs qui sont intemporelles. Donc, ça ne peut pas être ringard de les adopter et de les transmettre aux générations futures. Moi, je rêve de plusieurs Mark Zuckerberg africains qui vont créer des plateformes africaines qui vont concurrencer un jour des géants comme Google, Netflix ou Facebook. Il n’y a aucun complexe à avoir car l’intelligence est une des choses les mieux partagées au monde. Nous importons énormément de produits. En misant d’avantage sur sa jeunesse, l’Afrique peut dominer le monde. Un jour, en allant dans un supermarché à Popenguine, j’ai constaté qu’aucun article ne provenait du Sénégal. Il faut inverser cette tendance.
Les salles de cinéma ont disparu depuis belle lurette au Sénégal, notamment à Dakar. Comment réagissez-vous à ce constat ?
C’est un constat douloureux. Par le passé, on avait un large choix de salles de cinéma dans plusieurs quartiers de Dakar et de sa banlieue. La capitale avait de nombreuses salles : Magic, Plazza, Rialto, El Mansour, Al Akbar, Liberté, Le Paris... Le regretté Oumar Ndao, ancien directeur de la Culture de la ville de Dakar, avait un projet dénommé «une commune, un cinéma». Malheureusement, il n’est plus de ce monde. L’attractivité de Dakar sur le plan foncier a fait que les anciennes salles de cinéma étaient devenues une mine d’or pour certains investisseurs, qui ont fait une croix sur le cinéma et se sont enrichis grâce à ces salles. Le Sénégal a toujours été un temple du cinéma africain. Lors de ses déplacements à l’étranger, Senghor voyageait toujours avec des acteurs culturels. Puis, Abdou Diouf est venu et a été le fossoyeur du cinéma sénégalais en adoptant sa politique du «Moins d’Etat, mieux d’Etat» alors que les pays occidentaux continuaient de subventionner leur cinéma. Mais il faut savoir que le cinéma est éternel. Le cinéma ne peut pas mourir.
Vous parliez de rupture avec les politiciens. Vous avez connu Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall, les quatre présidents du Sénégal depuis l’Indépendance. Selon vous, qui d’entre eux a été le plus remarquable ?
Incontestablement, c’est Senghor. Dans ma jeunesse, je le considérais comme un pion de la France et je le combattais. Mais Senghor avait un charisme qui faisait rêver. C’était un homme de culture qui faisait respecter le Sénégal à l’étranger. Lors de mon premier voyage en Suède, les gens me parlaient avec admiration de Senghor. Lors de ses déplacements officiels à l’étranger, il voyageait avec des sculpteurs, des peintres, des danseurs, des hommes et des femmes de théâtre. Senghor a été un précurseur du «soft power» avec la culture. Je retiens aussi que Wade était le président le plus ambitieux. Il était plein de bonne volonté mais était entouré de marchands de tapis qui ne pensaient qu’à s’enrichir. Macky Sall est le président en qui j’ai eu le plus d’espoir. Il avait tout pour réussir. Il est né au Sénégal après l’indépendance, il a fait toutes ses études au Sénégal, a vécu en campagne et en ville. J’ai curieusement l’impression que c’est le président qui connaît le moins son peuple. Depuis qu’il est arrivé au pouvoir, il semble être décalé des réalités. Les gens qui parlent pour Macky Sall sont nuisibles pour lui car, à chaque fois qu’ils parlent, la distance entre le président et le peuple augmente. Macky Sall est le premier président du Sénégal qui n’a aucune identité remarquable autour de lui. Moi, je peux lui tenir un discours de vérité car je ne veux recevoir ni argent ni poste de prestige. Il devrait sortir du Palais et aller plus souvent à la rencontre de son peuple, aller parler aux artistes. Les artistes que Macky Sall écoute ne sont intéressés que par l’argent et le pouvoir.
Et que pensez-vous du débat sur un éventuel troisième mandat de Macky Sall ?
C’est une perspective dangereuse pour Macky Sall et pour le Sénégal. Macky Sall devrait avoir pour principal objectif de quitter le Palais la tête haute. A sa place, je profiterais de ces derniers mois à la présidence pour quitter l’APR et apaiser le climat politique en rappelant qu’être des rivaux en politique ne signifie pas être des ennemis. Il doit être un président qui prend de la hauteur, qui se met au-dessus de la mêlée, qui ne cherche à humilier ni à piéger aucun adversaire. Actuellement, de ce que je constate de la part des proches de Macky Sall, je vois que du scénariste au décor, en passant par les acteurs, tout est mauvais. Cela ne peut donner qu’un mauvais film.
Sur un plan personnel, pourquoi vous faites-vous appeler Moussa Sène Absa et non Moussa Sène ?
Mon papa est décédé trois jours après ma naissance. C’est ma maman qui s’est occupée de mon éducation. Après le décès de mon papa, elle s’est remariée avec un des cousins de mon papa. J’ai décidé de rendre hommage à ma maman Absa. D’où le Moussa Sène Absa.
Vos liens avec votre quartier de Yarakh et le cinéma remontent à l’enfance. Pouvez-vous nous en parler ?
Absolument. Je dois d’abord signaler qu’au départ, j’étais destiné à ne pas fréquenter l’école française. Enfant, j’avais développé d’impressionnantes facultés de mémorisation du Coran. Curieusement, c’est mon maître coranique qui a conseillé à ma maman de m’inscrire à l’école française. J’habite Popenguine mais je reste lié à vie à mon quartier de Tableau Ferraille à Yarakh. Quant au cinéma, dès l’enfance, j’étais attiré par le théâtre d’ombres. Le cinéma m’obsédait. Il y avait une fille du nom de Mame Binta Ndiaye. Nos deux mamans étaient de grandes amies. C’est elle qui m’a fait aimer le cinéma. Un jour, je voulais voir un film hindou avec Hema Malini mais je n’avais pas d’argent. Alors, j’ai vendu une de mes chemises et suis allé voir le film. Chose curieuse, une fois, j’étais membre d’un jury en Inde au même titre qu’Hema Malini. Nous avons dîné ensemble. J’ai téléphoné à Mame Binta Ndiaye pour lui dire que j’avais rencontré Hema Malini !
Moussa Sène Absa en famille, ça donne quoi ?
Je suis le papa de sept enfants et j’ai quatre petits-enfants. J’ai un projet de cinéma avec mon fils âgé de 25 ans. Il va rentrer définitivement au Sénégal après ses études de cinéma en France. Nous allons travailler ensemble. C’est une expérience à la fois bizarre et intéressante.
MAMADOU SYLLA, UN JOURNALISTE SÉNÉGALAIS DANS LES GEÔLES MALIENNES
Depuis le 22 juillet dernier, cela fait plus d’un mois donc, notre ancien collaborateur Mamadou Sylla croupit à la maison centrale d’arrêt, la plus grande prison de Bamako. Sous l’accusation d’ « espionnage » ou d’ « intelligence avec les djihadistes »
Depuis le 22 juillet dernier, cela fait plus d’un mois donc, notre ancien collaborateur Mamadou Sylla croupit à la maison centrale d’arrêt, la plus grande prison de Bamako. Sous l’accusation d’ « espionnage » ou d’ « intelligence avec les djihadistes » on ne sait trop.
C’est en effet le 22 juillet, jour où les djihadistes du Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) ont attaqué la caserne militaire de Kati, la plus importante du pays, située à quelques kilomètres de Bamako et où résident notamment les autorités de la transition malienne, que Mamadou Sylla a été appréhendé par des populations et remis à la gendarmerie de ce pays voisin. Il faut dire que ce jour-là la confusion était grande à Bamako et Kati où les forces de défense et de sécurité, après avoir repoussé l’attaque terroriste au prix de violents combats, se sont lancées dans une chasse à l’homme pour retrouver des complices des assaillants. Sans doute notre confrère se trouvait-il au mauvais moment, au mauvais endroit. Surtout qu’il est un étranger.
Toujours est-il qu’il a été placé en garde-à-vue pendant huit jours dans les locaux de la gendarmerie malienne avant d’être déféré au parquet du tribunal de Bamako où un juge d’instruction l’a inculpé avant de le placer sous mandat de dépôt. Depuis lors, il croupit sans assistance dans cette prison où les conditions de détention sont très dures. Il a eu beau expliquer qu’il est un journaliste et montrer ses cartes de presse — dont une que lui avait délivrée le « Témoin » —, personne ne l’a cru. Or, s’il nous a quittés depuis longtemps, il n’en reste pas moins que Mamadou Sylla a animé avec talent pendant plus de dix ans notre page internationale à l’époque où notre journal était hebdomadaire.
Spécialiste des questions du Moyen-Orient, particulièrement du conflit israélo-palestinien, cet arabisant travaillait aussi pour le compte de nombreux agences de presse arabes dont il était le correspondant au Sénégal et dans la sous-région. C’est une équipe du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) qui, dans le cadre d’une de ses visites aux détenus étrangers dans les prisons, est tombée sur Mamadou Sylla. Lequel a expliqué les raisons de sa présence dans ce pénitencier de la capitale malienne et indiqué qu’il est journaliste ayant travaillé dans des journaux sénégalais dont Le Témoin.
Justement, un journaliste malien employé du CICR connaissait de réputation Le Témoin et son directeur Mamadou Oumar Ndiaye dont le nom a été mentionné par Sylla. Il a alerté ses collègues du CICR à Dakar qui ont contacté à leur tour MON. Vendredi dernier, notre collaborateur Amadou Louis Diom a joint le secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’Extérieur, Moïse Sarr, déjà saisi à travers d’autres canaux par le CICR, qui a promis de s’occuper de ce cas douloureux. De fait, Mamadou Sylla, qui a pu s’entretenir au téléphone avec Mamadou Oumar Ndiaye, lui a confirmé que dimanche dernier, l’ambassadeur du Sénégal au Mali a envoyé un de ses collaborateurs du nom d’Assane Niane pour venir s’entretenir avec lui sur les raisons de son emprisonnement et s’enquérir de ses conditions de détention. On en est là pour le moment. Sylla a eu le temps de jurer à MON qu’il n’était mêlé à aucune activité illicite au Mali et qu’il s’y trouvait parce que, avec un ami gambien dont l’épouse est malienne, ils travaillent au lancement d’un journal « à orientation islamique » dont le but est justement de contrer l’influence djihadiste. Il nous précise avoir été bien traité par les gendarmes maliens avec qui d’ailleurs il a sympathisé durant sa garde-à-vue.
Le « Témoin », qui a appris que les autorités sénégalaises au plus haut niveau ont été saisies de son cas, prie pour que Mamadou Sylla soit libéré et retrouve bien vite sa famille au quartier Arafat de Rufisque où tout le monde l’appelle Mamadou Sall.
UN BLOCAGE DES PRIX PAR L'ETAT ET UN CONTRÔLE RIGOUREUX PRÉCONISÉS
Propositions pour faire baisser les prix des denrées de première nécessité
Les Sénégalais font aujourd’hui face à une spéculation sur les prix des denrées alimentaires. Des économistes et consuméristes préconisent la fixation des prix par l’Etat et l’ouverture de «boutiques témoins» au niveau des quartiers pour dissuader les commerçants véreux.
La hausse des prix des denrées de première nécessité inquiète. Des prix qui sont passés du simple au double voire au triple en un temps record. Les filières viande et volaille ne sont pas épargnées. C’est ainsi que le kilo de viande qui coûtait de 2500 francs est passé à 4000 voire 4500 francs. Soit une hausse de près de 50 %. Le poulet qui se vendait entre 2000 et 2500 francs s’échange désormais à 3500 ou 4000 francs. Ne parlons pas renchérissement du prix de l’oignon qui est monté jusqu’à 2500 francs le kilogramme avant de redescendre quelque peu au grand dam des ménagères.
Au niveau des boutiques de détaillants, le prix du litre d’huile se vend entre 1700 et 1800 francs. Pour le lait en poudre et le sucre, les prix des sachets ont augmenté de 25 jusqu’à 300 francs. Pour stopper de telles hausses, le président de l’Ascosen (Association des consommateurs du Sénégal), Momar Ndao, demande à l’Etat de publier un arrêté ministériel portant fixation des prix des denrées de première nécessité. «Le ministre du Commerce doit mettre en place une fixation des prix par arrêté à appliquer pour mettre un frein à la spéculation. A Touba, par exemple, il a fallu une intervention des services de ce ministère pour que le prix de l’oignon soit régulé. Il faut une intervention de l’Etat pour régler cette hausse vertigineuse des prix avec un arrêté», a-t-il préconisé.
Mais une fois que les prix sont fixés, dit-il, il va falloir faire un suivi à travers un contrôle en mettant en place un corps de volontaires de la consommation qui va appuyer les agents de contrôle du ministère du Commerce. Il pense que cette démarche pourrait être efficace pour la régulation du marché.
Pour Momar Ndao, la régulation du marché pour l’approvisionnement en oignon doit également être mieux gérée pour éviter les ruptures. Oui à la fixation des prix des denrées de première nécessité par l’Etat afin de réguler et stabiliser le marché !
C’est aussi la recommandation faite par l’économiste Meïssa Babou. «Il faut un blocage des prix par le ministère. Parce qu’il a le droit, par rapport aux produits et aux importations, de fixer un canevas de prix, une fourchette. Il peut procéder à un blocage des prix jusqu’à ce qu’un évènement majeur puisse amener les autorités à les réajuster. Par exemple, les prix pourraient être réajustés tous les trois mois. Enfin, il faut une responsabilisation de fournisseurs nationaux agrées, reconnus par l’Etat afin qu’ils puissent leur donner les véritables prix même dans les boutiques de détail. Je pense que ce sont des démarches que l’on peut faire pour ramener les prix à leur vrai niveau», propose l’économiste Meïssa Babou comme solutions envisageables pour contrer les spéculations.
Au-delà de la fixation des prix, il recommande aussi l’ouverture de «boutiques témoins» au niveau des quartiers. «On avait mis en place un réseau de distribution, je pense qu’on appelait ça les boutiques bleues. On affichait les prix sur un tableau pour pouvoir contrer les augmentations des denrées dans les boutiques de quartiers. Cette solution peut être ramenée au niveau des supermarchés. Parce que les supermarchés modernes doivent quand même être plus sérieux. C’est une manière de combattre les fournisseurs véreux» conclut l’économiste Meïssa Babou.
L'APS» et «Le Soleil» réclament les fonds de la campagne des Législatives
Les collèges des délégués du personnel de l'Agence de presse sénégalaise (Aps) et du quotidien national «Le Soleil» vilipendent le ministre de la Culture et de la Communication. Les travailleurs de ces deux médias publics réclament l’argent de la couverture médiatique des élections législatives de 2022 et de la présidentielle de 2019 au ministre Abdoulaye Diop. Dans un communiqué conjoint, les travailleurs de l’ «Aps» et de «Le Soleil» déplorent le retard du versement du fonds traditionnellement alloué aux entreprises du service public de l'information pour la couverture médiatique des élections législatives et présidentielle. D’après la même source, ce fonds est habituellement distribué aux ayants droit dès le début de la campagne électorale. Mais jusqu’à présent, ils attendent en vain le versement de ces fonds. Las d’attendre pendant un mois et demi, les délégués du personnel de l' «Aps» et du journal «Le Soleil» jugent nécessaire de le réclamer aux autorités concernées, notamment les Directeurs généraux et le ministre de la Communication. Dans le même sens, ils dénoncent l'absence d'informations précises sur le financement en question. Auparavant, les délégués du personnel des deux entreprises ont pris le soin de mener plusieurs démarches auprès de leurs directions générales respectives et de leur ministère de Tutelle pour être édifiés sur le fonds. Le personnel menace de recourir à tous les moyens légaux en vue du versement de ce fonds aux ayants droit.
La RTS et New World Tv reviennent à la charge
La polémique enfle sur celui qui a acquis les droits de media exclusifs pour la diffusion en gratuit de la Coupe du monde «FIFA Qatar 2022» au Sénégal. La Rts et le groupe Emédia se livrent à une guerre de communication. En effet, après son premier communiqué de presse, la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS) revient à la charge cette fois avec le soutien de New World Tv. Dans un communiqué conjoint, Rts et New World TV qui a confié la commercialisation des droits à l'agence de marketing sportif Média Business Solutions (MBS), précisent que c’est la télévision publique qui diffusera le mondial. Lors de l’accord entre les deux médias, le Directeur Général de New World Tv, Nimonda Kolani a déclaré : «New World TV se réjouit de cet accord au Sénégal, qui démontre la volonté de New World TV de démocratiser la diffusion des grandes compétitions de sport en Afrique Subsaharienne, comme nous le faisons dans les 41 pays pour lesquels New World TV a acquis les droits de La Coupe du Monde de la FIFA 2022». Pour sa part, le Directeur général de la Rts, Racine Talla souligne que la télévision publique a acquis les droits exclusifs de retransmission de la Coupe du monde Qatar 2022 sur tout le territoire du Sénégal. Les matchs seront diffusés par la Rts sur tous ses supports en français et en wolof. Le communiqué ajoute que les droits acquis par la Rts incluent les cérémonies d'ouverture et de clôture, la diffusion des temps forts (Highlights) et les rediffusions des matchs (replays). Aussi, des centres de visionnages publics seront organisés en relation avec New World TV sur l'ensemble du territoire sénégalais.
Pds : Mafall Fall nommé secrétaire national chargé des enseignants
Le secrétaire général national du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) a nommé un nouveau secrétaire national chargé des enseignants en la personne de Mafall Fall. Il lui a demandé d'établir le fichier actualisé des enseignants du Pds. Le Secrétariat national chargé des enseignants du Pds est instruit de mettre en place un dispositif organisationnel pour procéder à leur recensement, en collaboration avec les responsables des fédérations du parti. Le Secrétaire national chargé des structures et des mouvements de soutien a la charge de veiller au bon déroulement du processus. Par ailleurs, Me Abdoulaye Wade a rendu un vibrant hommage aux enseignants. «Vous aurez sûrement appris mon appartenance à votre corporation pour laquelle je nourris un profond respect et une estime sans commune mesure», écrit le pape du Sopi. Il rappelle qu’à l'aube de la naissance du Pds, beaucoup de «vos collègues anciens» ont participé et contribué à toutes les étapes du processus de sa création sur plusieurs axes, notamment dans la production intellectuelle et la définition des stratégies pour atteindre nos objectifs spécifiques et finaux dans toutes nos activités. Ils ont apporté leur pierre dans la construction de notre Parti ». A l’en croire, en 1978, parmi les 17 premiers députés du Pds, il y avait 04 enseignants : Famara Mané, Sophie Ndiaye Cissokho, Ibrahima Diao et Youssou Diène. Pour Me Wade, les enseignants sont des acteurs importants, indispensables et déterminants dans l’appareil du Pds pour la reconquête du pouvoir.
Chute de la clôture d’un bassin à Touba
Une commission est à pied d’œuvre pour évaluer les dégâts causés par l’effondrement d’une partie de la clôture du bassin de rétention d’eaux de Darou Rahmane de Touba, en vue d’une indemnisation des propriétaires de champs impactés, a annoncé jeudi le gouverneur de Diourbel, Ibrahima Fall. «Une commission d’évaluation des impenses est à pied d’œuvre depuis mercredi pour indemniser les propriétaires des champs impactés par l’affaissement d’un pan de la clôture du bassin de captage d’eaux pluviales de Darou Rahmane», a-t-il déclaré dans un entretien avec l’«Aps». Le chef de l’exécutif régional a indiqué que le rapport de cette commission, sous la coordination du préfet du département de Mbacké, une fois établi, sera remis aux autorités centrales pour indemniser les propriétaires des champs impactés. «En attendant la fin des travaux de cette commission, nous sommes partis voir les populations impactées par la fuite des eaux du bassin de Darou Rahman pour apporter notre soutien moral et celui des autorités centrales», a-t-il fait savoir. Un partie du mur de la clôture du bassin de captage des eaux pluviales de Darou Rahman s’est affaissée mardi, au lendemain de la tournée du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, pour s’enquérir du dispositif de pompage des eaux pluviales à quelques jours du Magal.
Le Groupe Emedia campe sur sa position
Le Groupe Emedia n’est pas près de laisser filer entre ses doigts les droits media exclusifs pour la diffusion en gratuit de la Coupe du monde «FIFA Qatar 2022» au Sénégal qu’il dispute avec la RTS. Détenant un contrat en bonne et due forme avec le groupe de presse New World TV, la Direction générale de Emédia entend défendre ses droits sports TV de la Coupe du monde que la Rts veut spolier. D’ailleurs, elle tient une conférence de presse aujourd’hui à la Maison de la Presse Babacar Touré avec ses avocats pour édifier l’opinion sur cette affaire et démonter les arguments de Rts. Ce sera aussi l’occasion pour Directeur général Mamoudou Ibra Kane et leur pool d’avocats de rassurer leurs partenaires et de dissiper les malentendus. Affaire à suivre
Tension à l’Ipres…
La tension était vive hier, à la Direction générale de l’Ipres. Les travailleurs de la boite affiliés à l’intersyndicale Cnts/Unsas-Sati qui avaient déposé un préavis de grève depuis lundi passé voulaient tenir hier un point de presse pour détailler les différents points de leur plateforme revendicative. Mais d’après nos sources, le Directeur général, Amadou Lamine Dieng, s’est opposé à la tenue du point de presse dans les locaux de l’Ipres. C’est ainsi que les syndicalistes qui avaient mobilisé les travailleurs sont descendus pour s’adresser aux journalistes devant les locaux de l’Ipres. Ce qui a créé un grand rassemblement qui a attiré l’attention du Palais et des passants. Il nous revient que les gendarmes en faction au Palais ont été câblés par la Direction générale pour arrêter le point de presse et disperser le personnel. N’empêche, les syndicalistes ont pu s’adresser à la presse. …
l’intersyndicale de l’Ipres tire sur Racine Sy
Restons à l’Ipres pour dire que la boite sera secouée dans les prochains par le personnel qui dénonce la mauvaise gestion. L’intersyndicale fustige les multiples insuffisances du système d'informations de Ipres. Après plus de 05 ans d'un exercice de transformation numérique, les travailleurs se demandent encore à quand la fin du projet ? Les syndicalistes sont d’avis que techniquement le projet de modernisation a échoué, parce que les utilisateurs que sont les travailleurs ne voient pas du tout en quoi il a innové et amélioré leur rendement au travail. Pour ce qui est de la question de la bonne gouvernance, les travailleurs estiment que la boite est devenue une niche de situations insolites. Pour preuve, ajoutent-ils, dans une déclaration parvenue à «L’As», beaucoup de Directions et services reconduisent chaque année les mêmes postes budgétaires jamais exécutés, alors que les ressources financières de l’institution ont presque triplé depuis 2010. En plus, depuis Janvier 2022, l’Ipres n'a pas de Directeur du recouvrement, ni de Directeur en charge de l'audit. En plus, renseigne l’intersyndicale, le Directeur financier et comptable est en même temps Directeur par intérim de l'audit interne depuis Janvier 2021. Pour l’intersyndicale, le seul responsable de cette énorme confusion est le Président du Conseil d'Administration (Pca) Racine Sy dont le mandat est fini depuis 08 ans. Elle regrette que le textes de l’Ipres donnent trop de prérogatives handicapantes au Conseil d'Administration.
Le procès en appel des meurtriers du gendarme Sané renvoyé
La bande à Idrissa Sow alias « Peulh bu rafet », Kékéroba Ba, Doudou Ba, Moussa Diao et Sidy Diallo devra prendre son mal en patience. Son procès en appel prévu à la Cour d'appel de Tambacounda a été renvoyé à la prochaine session par le juge Souleymane Teliko, rapporte seneweb. A la barre, seul le vigile de la Poste était présent. Quant aux gendarmes, parties civiles, ils sont éparpillés à travers le pays, raison de leur absence. La chambre criminelle du tribunal de grande instance de Tambacounda avait rendu sa décision dans le meurtre du commandant de brigade Tamsir Sané. Le juge El hadj Boubou Ndiaye et ses assesseurs Bouna Diakhaté et Pape Sangoné Sall avaient été sans clémence contre les accusés. Le cerveau de la bande Idrissa Sow alias « Peulh bu rafet », Kékéroba Ba, Doudou Ba, Moussa Diao et Sidy Diallo, reconnus coupables des faits d’association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec effraction, usage de véhicules et d’armes et violence ayant entrainé la mort du commandant Tamsir Sané, avaient été condamnés à une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Les deux autres accusés dont leur marabout ont, eux, écopé d’une peine de 6 mois avec sursis.