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18 juin 2025
LES CAUSES DU FONCTIONNEMENT PROBLÉMATIQUE DU SERVICE PUBLIC DE LA JUSTICE
Le service public de la justice au Sénégal souffre d’un déficit criard de personnel avec moins de 600 juges pour plus de 17 millions de justiciables sénégalais
Le service public de la justice au Sénégal souffre d’un déficit criard de personnel. C’est en tout l’avis du juriste Ibrahima Kane, spécialiste de l’Union africaine et communauté. Invité de l’émission Objection d’hier, dimanche 12 juin, il a livré les chiffres alléguant ses allégations : moins de 600 juges pour plus de 17 millions de justiciables sénégalais.
«Le système judiciaire qu’on a n’est même pas capable de gérer les problèmes juridiques qui se posent dans la société. Aujourd’hui, ici au Sénégal, on n’a même pas 600 juges », a de fait affirmé le juriste spécialiste de l’Union africaine et communautés Ibrahima Kane. Et de poursuivre ; au micro de Baye Oumar Guèye, que « d’après le document de politique sectorielle de la justice, on devrait en avoir le triple ». À l’en croire par ailleurs, il en est de même pour les greffiers et le reste du personnel judiciaire. « Il y a une loi qui dit que toute personne arrêtée doit avoir un avocat. Le Sénégal n’a pas 600 avocats, imaginez alors le nombre de dossiers qu’ils traitent en même temps. Ce sont les mêmes qui font Dakar, Mbour, Diourbel et autres ».
En effet, d’après des études, un magistrat affecté à Dakar gère en moyenne près de 200 dossiers. Une situation qui déteint sur toute la chaîne judiciaire et serait à l’origine des longues détentions préventives qui sont la cause directe de la surpopulation carcérale au Sénégal. Le juriste Ibrahima Kane en conclura sans fioritures : « C’est-à-dire que mêmes les actes que les policiers et juges vont poser seront des actes nuls parce que l’Etat ne s’est pas donné les moyens pour assurer le bon fonctionnement du service public de la justice ».
JOUR DE VÉRITÉ POUR LES PRÉSUMÉS AUTEURS DE LA TUERIE DE BOFFA-BAYOTTE
Tous les regards sont braqués ce matin sur le Palais de Justice de Ziguinchor où le verdict du procès de la tuerie de Boffa-Bayotte est attendu, ce lundi 13 juin 2022.
C’est ce matin que les présumés auteurs de la tuerie de BoffaBayotte seront édifiés sur leur sort. Le verdict de leur jugement en Chambre criminelle va tomber, ce lundi 13 juin 2022. Après un long procès qui a duré trois semaines, René Capin Bassene et compagnie et leur famille retiennent leur souffle.
Tous les regards sont braqués ce matin sur le Palais de Justice de Ziguinchor où le verdict du procès de la tuerie de Boffa-Bayotte est attendu, ce lundi 13 juin 2022. Les présumés auteurs de la tuerie de Boffa-Bayotte risquent gros, si la cour suit le réquisitoire du ministère public. Le maître des poursuites avait requis la «réclusion criminelle à perpétuité» à l’encontre de 11 des 13 accusés de cette tuerie de Boffa, en janvier 2018. «La peine capitale étant abolie, je demande la réclusion criminelle à perpétuité», avait déclaré le magistrat Ismaïla Diallo, dans son long réquisitoire. Le Procureur avait également requis deux (2) ans de prison ferme contre deux (2) des détenus, pour détention illégale d’armes à feu. Ces derniers bénéficiaient d’ailleurs de liberté provisoire, depuis janvier 2022. Si la Cour suit le ministère public, ces 13 accusés de la tuerie de Boffa-Bayotte, inculpés pour les chefs d’accusation de détention illégale d’armes à feu, association de malfaiteurs, complicité d’assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel et qui ont déjà fait 4 ans en prison, vont poursuivre leur séjour carcéral. Et devant la barre de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Ziguinchor, René Capin Bassène avait clamé son innocence, avant de lâcher cette phrase. «Si je suis condamné, je vais me suicider».
A signaler aussi que les avocats de la partie civile avaient réclamé 20 millions de francs CFA, en guise de dommages et intérêts, pour chacune des familles des 14 personnes tuées le 06 janvier 2022. Entre la perpétuité réclamée par l’avocat général et l’acquittement plaidé par la défense, on attend le verdict ce matin.
Pour rappel, après le sévère réquisitoire du Procureur, la défense dirigée par Maître Ciré Clédor Ly avait tenté de démonter tous les chefs d’inculpation brandis par la partie civile et le parquet. La défense avait tout simplement demandé l’acquittement pour ses clients, qualifiant le procès de «procès de géolocalisation». C’est peut-être la fin d’un long feuilleton de quatre (4) années, après l’éclatement de cette affaire de la tuerie de Boffa-Bayotte qui avait ému l’opinion.
OUSMANE SONKO EN CROISADE CONTRE BABOK À ZIGUINCHOR
Une liqueur provenant de la Guinée-Bissau fait ravage au sein de la jeunesse
Après «Jakarta», du nom des dosettes d’alcool vendues à 100 FCFA, ayant suscité un tollé général à Dakar il y a quelques années, c’est au tour de Babok de faire des ravages au sein de la jeunesse à Ziguinchor. Un vin provenant de la Guinée-Bissau voisine et vendu, dans de petites bouteilles de 250 millilitres, à vil prix qui suscite un grand débat et inquiète, au point que le maire de la ville, Ousmane Sonko, alerte et sensibilise la jeunesse sur le danger.
«Non à Babok !» «Oui au Burok !». Le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, sensibilise les jeunes contre l’usage de l’alcool et de la drogue et les invitent au «Burok», qui signifie «Travail», en Joola. «Non à Babok et tout ce qui enivre et détruit la jeunesse. Nous voulons une jeunesse saine, engagée et travailleuse ; une jeunesse orientée vers le culte du travail et du sport ; un esprit sain dans un corps sain», lance Ousmane Sonko à la jeunesse de Ziguinchor. Le «Babok», du nom d’un vin en provenance de la Guinée-Bissau voisine et vendu à vil prix dans de petites bouteilles de 250 millilitres, est en train de faire des ravages. «Je voudrais terminer par un message à l’endroit de la jeunesse ou du moins une partie de la jeunesse. Vous voyez, dit-il, brandissant un échantillon de la bouteille de vin, j’ai appris que c’est cette petite bouteille de vin qui est en train de faire des ravages à Ziguinchor. Ça provient de la Guinée-Bissau et ça ne coûte presque rien, c’est 250 millilitres. C’est avec ça que certains jeunes se tuent actuellement. Ça, ça n’a pas d’issue. Je leur lance un appel : une jeunesse doit être une jeunesse saine ; une jeunesse orientée vers le développement de son pays ; le développement de sa famille et son propre développement».
Cette liqueur rappelle l’histoire de «Jakarta» qui avait suscité un tollé à Dakar il y a quelques années. «Vous vous souvenez, il y a quelques années, les dosettes qui avaient fait des ravages à Dakar et suscité un grand débat, ‘’Jakarta’’. Maintenant, c’est ça qu’on a amené ici, ça s’appelle ‘’Babok’’. Je lance un appel à toute la jeunesse : ‘’Babok’’ n’est d’aucune utilité. Nous, ce qu’on veut de la jeunesse, c’est une jeunesse engagée, orientée vers le développement. Une jeunesse citoyenne, mais une jeunesse saine. Je dis non à ‘’Babok’’ et je demande à toute la jeunesse de rejeter ‘’Babok’’ et tout ce qui ressemble à ‘’Babok’’ dont l’usage conduit à la destruction de la conscience et de la faculté mentale, pour que son usager ne puisse être d’aucune utilité», insisté Ousmane Sonko, par ailleurs leader de Pastef/ Les Patriotes et membre de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi.
Par Malick Diagne
REDONNER À LA JEUNESSE DU SOUFFLE ET UN ESPOIR POUR LA STABILITÉ DU PAYS
La question du chômage et de l’inactivité des jeunes est devenue l’un des problèmes majeurs de notre pays. La plupart des gouvernements qui se sont succédés au pouvoir depuis plus de quatre décennies ont essayé de la résoudre sans y parvenir.
La question du chômage et de l’inactivité des jeunes est devenue l’un des problèmes majeurs de notre pays. La plupart des gouvernements qui se sont succédés au pouvoir depuis plus de quatre décennies ont essayé de la résoudre sans y parvenir. Plusieurs réformes et de multiples projets ont été entrepris ou envisagés ces dernières années, des progrès parfois enregistrés. Mais le mal du chômage et le désœuvrement de l’immense majorité des jeunes de moins de 35 ans avancent plus vite que les efforts entrepris pour les enrayer. Notre pays fait face à une situation jamais connue dans le passé avec des incidences sociologiques, psychologiques et économiques qui posent le débat en des termes nouveaux. Il résulte de tout cela que la problématique de l’emploi des jeunes ne peut plus être abordée de façon classique et mécanique comme par le passé, qu’elle se heurte à des obstacles d’un genre nouveau et qu’elle exige des efforts d’imagination et une volonté politique assumée.
Les réponses de type mécanique et instrumental qui sont actuellement envisagées sous estiment la situation de détresse et l’hypothèque que la jeunesse fait peser sur notre société. En ces moments où l’urgence de se pencher sur ce grand corps malade de notre pays apparait de plus en plus clairement, la prise de conscience collective est de plus en plus lente, les réponses des pouvoirs publics de plus en plus inopérantes à la racine et la confiance des jeunes en leur pays de plus en plus en déperdition. Voilà donc ce à quoi nous ont mené ces deux dernières décennies : une politique de naissance non contrôlée et non accompagnée qui a détruit les liens sociaux avec comme corollaire des structures d’encadrement et d’accompagnement (famille, quartier, commune) en voie d’affaiblissement. De ce fait, la crise de l’emploi des jeunes conjugue aujourd’hui ses effets avec deux autres crises - la crise du lien social due à l’instabilité de la famille qui met les jeunes sous pression, au mode d’urbanisation, au niveau d’étude de plus en plus élevé dans cette couche de la population. Les amortisseurs sociaux qui devaient servir de régulateur sont en dépression et inopérants face au désœuvrement de la jeunesse qui constitue aujourd’hui un facteur déterminant de dislocation du lien familial, social et national. - La crise du lien national liée à un malaise profond et à l’immobilisme des pouvoirs publics (c’est ainsi que la jeunesse le perçoit).
Dans la situation actuelle où la distance entre les pouvoirs publics et la jeunesse est de plus en plus prégnante, cette crise aboutit à un mal vivre et à un mal être qui ouvrent la voie à un besoin vital de changement et d’aventure. Bien entendu ces handicaps sont selon le cas aggravés par une pyramide des âges bosselée avec des jeunes de moins de 35 ans qui forment à eux seuls plus de 73% de la population entière. Plus des 4/5 d’entre eux sont sans activités et dans la plupart du cas dans l’oisiveté et le désœuvrement total. On retrouve maintenant dans cette catégorie de la population et en nombre croissant de jeunes diplômés en attente d’un travail décent.
La trajectoire de rajeunissement accéléré de notre pyramide démographique est impressionnante de ce point de vue. Tout compte fait, la superposition de ces trois crises qui s’entretiennent les unes les autres est inédite. Non seulement elle illustre de manière très nette l’une des principales métamorphoses qu’a connu notre pays ces 20 dernières années mais elle interpelle également les pouvoirs publics sur l’urgence à apporter des solutions au désœuvrement de la jeunesse sous peine de se laisser dépasser, déborder et submerger par une bombe sociale dont les déflagrations pourraient accélérer la liquidation de notre héritage national. Effondrement des repères, crise de l’exemplarité, mutations de l’information et influence des réseaux sociaux, la cohésion de la société sénégalaise n’a jamais été aussi mise à mal par cet autre processus, moins visible à l’œil nu mais néanmoins lourd de conséquences : Il s’agit d’un détachement de cette frange supérieure de la société sénégalaise que constitue la jeunesse sénégalaise. Ce processus est extrêmement périlleux.
En effet, si dans la déception, il y a encore de la place pour le dialogue, dans le détachement, c’est la relation même qui, lentement, se décompose et génère une volonté de rupture, laquelle peut se concrétiser par une révolte ou de multiples formes de repli, parmi les plus radicales. Le divorce est alors consommé et la défiance définitive. Or, il faut tout faire pour éviter cette défiance ruineuse pour la société tant elle altère son équilibre et sa stabilité. Il y a donc une extrême urgence à mettre notre pays à l’abri de ces secousses qui rendraient difficile l’immobilisation de potentielles révoltes futures. Tout comme le temps nous presse de chercher de nouvelles méthodes d’action pour redonner du souffle et de l’espoir à la jeunesse.
AGIR PAR LA PROXIMITÉ POUR RÉPONDRE EFFICACEMENT AU MALAISE
Face aux défis à relever dans l’urgence, Seules seront efficaces la crédibilité et la volonté d’agir par la proximité pour répondre à cette inquiétude sourde, cette grande lassitude qui s’empare et mine une grande partie de la jeunesse il est évident que notre pays n’allègera le poids de ces contraintes que par la crédibilité et la confiance qu’il va inspirer à la jeunesse. Celles-ci passent en particulier par le caractère irrévocable de son choix pour la jeunesse qu’il doit exprimer de manière claire et sans équivoque, avec comme finalité la réduction de l’oisiveté et du chômage dans cette couche de la population Comment rétablir la confiance et faire revenir l’espoir ? Par une volonté assumée de faire les bons choix et les bons arbitrages, par l’attractivité de nos localités, l’encouragement à l’engagement pour l’utilité publique, à partir des quartiers. La proximité et le local n’ont pas été suffisamment explorés dans la recherche de solution durable au chômage et au désœuvrement des jeunes. Or les projets d’intérêt public à l’intérieur des quartiers s’imposent comme un cadre pertinent pour entretenir une relation contractuelle dans laquelle les jeunes se sentent écoutés, valorisés et responsabilisés L’Etat doit explorer tous les moyens d’opérer cette volonté : investissement dans le local mais aussi formation, aménagement du quartier pour en faire un cadre d’éducation au civisme et à la citoyenneté mais également un lieu d’éclosion de la citoyenneté, de la vitalité entrepreneuriale et des projets d’intérêt et d’utilité public dans des secteurs clé comme le reboisement, le cadre de vie, la sécurité, le sport, le négoce et le business, les services, le soutien scolaire, les Ntic etc….
Les jeunes ont montré qu’ils étaient capables de se mobiliser pour une cause nationale dès lors qu’on leur offrait la possibilité de montrer leur attachement et leur engagement pour leur pays. Ce fut le cas avec les moments de fierté nationale qui ont accompagné le succès des lions du Football lors de la récente Coupe d’Afrique des National au Cameroun. La jeunesse sénégalaise a été au premier plan. Pour le gouvernement et les pouvoirs publics, c’était une cure de jouvence, un déclic sur lequel il fallait surfer pour faire bouger les lignes et imaginer des solutions novatrices. Mais rien n’est encore perdu. Une simple volonté politique affichée et une mobilisation des pouvoirs publics en direction de la jeunesse peuvent à nouveau faire démarrer les compteurs et recréer l’espoir, notamment dans les milieux populaires, les plus fragiles et les plus exposés.
Tout juste, faudra-t-il prélever sur les nombreux Fonds qui peuplent le budget annuel des ministères, comme le Fonds de Dotation de la Décentralisation (FDD), le Fonds d’Equipement aux Collectivités locales (FECL), le FONSIS, le FGA etc…Avec ces prélèvements imposés par la nécessité et l’obligation de garantir l’autonomie de la jeunesse mais également de concrétiser cette préoccupation pour l’emploi des jeunes qui est désormais très partagée dans notre pays, il est possible de mobiliser plus de 100 milliards de F Cfa chaque année pour une subvention annuelle aux jeunes dans les 3000 quartiers officiels du Sénégal à raison de 30 millions par Association de quartier à titre de dotation pour des œuvres associatives d’intérêt et d’utilité publics. A travers leurs Associations respectives, les jeunes portent et montent leur dossier, viennent le défendre devant un Comité, organisent les actions sur le terrain et viennent justifier l’utilisation des Fonds à une fréquence déterminée.
A mi chemin entre le micro crédit à visée sociale et le budget participatif, cette grande initiative induit que de simples citoyens peuvent être légitimement parties prenantes dans les choix et dans la gestion des Fonds publics et que la finalité consiste à favoriser des projets utiles à tous. Il est utile de rappeler que l’intervention des Associations vient compléter et non se substituer aux politiques de droit commun des Collectivités locales concernant l’action sociale, l’éducation, le cadre de vie. Il est aussi important que les Collectivités territoriales comprennent qu’elles ont l’obligation d’accompagner L’Etat dans ce grand projet qui nécessite la mise à disposition d’une maison de la jeunesse dans chaque quartier, dont les charges seraient dans les dépenses obligatoires des communes. Ce changement à opérer sur la nomenclature budgétaire des Collectivités territoriales se justifierait par le fait que le projet est basé sur une conception participative, intégrée de l’action publique, s’appuyant prioritairement sur les ressources qui existent au niveau local.
UN DÉPLACEMENT DU CURSEUR DES COMMUNES VERS LES QUARTIERS
La mise en place de ce dispositif doit être très sérieusement préparée, pensée et organisée. C’est bien sur une multiplicité des leviers qu’il faut jouer et c’est également un ensemble d’acteurs qu’il faut mobiliser au quotidien (Préfets, sous-prefets, services déconcentrés de l’Etat dans tous les domaines susceptibles d’être explorés par les Associations, services de la commune, délégués de quartier) pour constituer les Comités de pilotage à l’échelle de chaque département avec la mission de veiller à ce que le dispositif remplisse, dans des conditions de fonctionnement correctes, les objectifs qui lui sont rattachés.
Sous la supervision des préfets, les Comités fonctionnent comme un service public de l’aide à l’initiative citoyenne avec un dispositif simple et mutualisé. En tant qu’outil de politique publique, ce nouveau dispositif vise prioritairement à contribuer au développement de la citoyenneté comprise comme la capacité à s’insérer dans la vie de leur pays, à partir de leur quartier, à agir volontairement pour le compte des pouvoirs publics et à nourrir au quotidien le sentiment d’être partie intégrante de la nation. Par conséquent, le contrôle à priori et à postériori de l’utilisation des subventions est fait avec une très grande rigueur. Il ne s’agit pas de financer n’importe qui, n’importe quoi et sans demander des comptes. La tenue d’une compatibilité et la présentation d’un bilan à l’issue de la période d’exercice sont des éléments qui doivent être intégrés dans un cahier de charges.
Au niveau national, l’animation de ce dispositif serait avantageusement assurée par un comité de pilotage avec des démembrements dans les départements de façon à constituer un ensemble pluraliste et cohérent, ce qui donnerait de la souplesse aux contacts avec les différents acteurs, le tout sous la supervision d’un grand ministère de la Décentralisation, des Initiatives et des Libertés locales. Ce ministère devrait dans l’urgence porter les grandes réformes pour accompagner le processus qui a besoin de supports concrets (de nouvelles dispositions législatives et réglementaires) pour s’investir pleinement : modification de la nomenclature budgétaire des Collectivités locales pour assurer la mise à disposition de locaux aux Associations de jeunes dans les quartiers, modification de la loi et des décrets sur les Associations, vote de nouvelles lois sur les libertés locales pour canaliser de façon féconde les énergies de la jeunesse, encourager les capacités collectives à s’organiser et à monter des projets utiles dans les quartiers
Par Malick Diagne
SANGONÉ KANDJI DÉCROCHE L’OR
La délégation sénégalaise a remporté trois médailles dont une en or aux championnats d’Afrique d’athlétisme qui ont pris fin hier, dimanche 12 juin à Côte d’Or, en Ile Maurice, a appris l’APS auprès de la Fédération sénégalaise d’athlétisme (FSA).
Sangoné Kandji a fait retentir l’hymne national du Sénégal lors des championnats d’Afrique d’athlétisme qui ont pris fin hier, dimanche 12 juin, en Ile Maurice. La fille du l’ancien coach adjoint des «Lions», Aliou Kandji a décroché la médaille d’or au triple saut avec un bond de 13m 76, devant sa compatriote Saly Sarr, auteure d’un bond de 13m 42.
L a délégation sénégalaise a remporté trois médailles dont une en or aux championnats d’Afrique d’athlétisme qui ont pris fin hier, dimanche 12 juin à Côte d’Or, en Ile Maurice, a appris l’APS auprès de la Fédération sénégalaise d’athlétisme (FSA).
La médaille d’or a été remportée par Sangoné Kandji au triple saut avec un bond de 13m 76. La deuxième place du concours du triple saut est aussi revenue à une Sénégalaise, Saly Sarr, avec un bond mesuré à 13m 42. Amath Faye a remporté la première médaille sénégalaise en saut. Il a décroché le bronze avec un saut de 7m 70. Cela fait trois médailles, un bilan largement meilleur que lors des précédents championnats d’Afrique qui avaient eu lieu à Asaba (Nigeria) en 2018. Les Championnats d’Afrique d’athlétisme 2022 (8 au 12 juin) se sont achevés ce 12 juin à Côte d’Or sur la première place du Kenya, avec 23 médailles dont 10 en or.
Dix titres qui lui permettent de devancer l’Afrique du Sud (36 médailles dont 9 dorées). Il est remarquable de noter le sacre de la Nigérienne Aminatou Seyni sur 200 mètres (23s 04) et la médaille d’argent du Camerounais Emmanuel Alobwede sur la même distance avec un chrono de 20s 61.
Sur le 100m dames, c’est la Gambienne Gina Bass, pensionnaire du Centre africaine d’athlétisme de Dakar dirigé par El Hadj Amadou Dia Bâ, qui a remporté l’or avec un chrono de 11s 06.
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
BARTHÉLÉMY BOGANDA, L’ÉLU DE DIEU ET L’ELU DU PEUPLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il n’aura pas eu le temps d’appliquer ses idées généreuses. Lui qui voulait “libérer l’Afrique et les Africains de la servitude et de la misère”. C’est en incarnant ses valeurs que les Centrafricains pourront mieux honorer sa mémoire
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 12/06/2022
Barthélemy Boganda a terminé sa vie comme il l’a commencée, c’est-à-dire de manière tragique. Nous sommes dans la moitié des années 1910. Boganda n’a pas encore 10 ans. Comme d’autres pays africains, l’Oubangui-Chari est soumis aux travaux forcés organisés par les colons français et les sociétés concessionnaires françaises. Quiconque s’y soustrait ou n’apporte pas ce qui est exigé par le colon est sévèrement châtié. C’est ce qui arrive aux parents du jeune Boganda. Ils sont battus à mort par des miliciens de la Compagnie forestière Sangha-Oubangui (CFSO) pour n’avoir pas apporté suffisamment de caoutchouc.
Devenu orphelin, Boganda est d’abord recueilli par le lieutenant Meyer, administrateur de Mbaïki (Sud-Ouest de Centrafrique). Il atterrit ensuite chez Gabriel Herriau, prêtre spiritain dont le champ d’apostolat va jusqu’à Mbaïki. Après ses études primaires à Mbaïki, Boganda est envoyé au petit séminaire de Kisantu (Congo belge). En octobre 1931, il arrive au Cameroun pour poursuivre sa formation au grand séminaire Saint-Laurent de Mvolyé-Yaoundé. Il y aura pour compagnons André-Marie Mbida, futur Premier ministre camerounais, et l’abbé Fulbert Youlou qui sera le premier président du Congo-Brazzaville. L’ordination sacerdotale de Boganda a lieu en 1938. Il est, à 28 ans, le premier prêtre autochtone d’Oubangui-Chari. À Bambari, il va s’appliquer à démontrer que l’évangélisation est inséparable de l’éducation et de l’action sociale. Les actes qu’il pose en faveur des populations attirent de plus en plus de monde dans son église. Ce “succès” n’est cependant pas vu d’un bon œil par les spiritains français de Bambari, parce que Boganda est en train de réussir là où eux ont lamentablement échoué. Cette jalousie vient s’ajouter au racisme des prêtres blancs qui préféraient voir Boganda manger à la cuisine avec le cuisinier plutôt qu’à leur table. Les mêmes prêtres blancs ne se privaient pas de l’appeler “sale cochon de nègre”.
En juin 1946, il quitte Grimary pour la mission Saint-Pierre-Claver de Bangassou. Cette affectation, qui ressemble à une sanction, avait été décidée par les PP. Hemme et Morandeau dont tout le monde connaissait les accointances avec les milieux coloniaux. C’est le début de la rupture de Boganda avec les spiritains installés en Oubangui. Mgr Marcel Grandin, qui a vite perçu chez lui la volonté d’améliorer les conditions de vie des populations, l’encourage à se lancer en politique. En novembre 1946, Boganda se présente aux élections législatives du deuxième collège à l’Assemblée de l’Union française sous l’étiquette du Mouvement républicain populaire (MPR). C’est l’abbé Pierre (Henri Grouès de son vrai nom) qui l’accueille dans le groupe parlementaire démocrate-chrétien du MPR. À l’Assemblée, il défend les intérêts des “indigènes” tout en critiquant la politique coloniale française en Afrique. Mais la politique française en Outre-Mer ne change pas. Boganda décide alors de créer la Société coopérative de l’Oubangui-Lobaye-Lessé (Socoulolé) dont le but est d’obtenir une meilleure rémunération des produits des indigènes. Les députés et administrateurs coloniaux font bloc contre ce projet. En 1949, il crée son propre parti politique, le Mouvement d’évolution sociale de l’Afrique noire (MESAN), qui ambitionne de “nourrir, vêtir, guérir, instruire, loger” les Africains. La hiérarchie catholique locale et le monde politique français commencent à s’inquiéter de la forte personnalité et de l’influence grandissante de ce jeune prêtre. En 1947, Mgr Grandin trouve la mort dans un accident de la circulation. Mgr Cucherousset lui succède. Très vite, Boganda se rend compte qu’il ne peut s’entendre avec le nouvel évêque. Boganda adresse au Vatican un long courrier où il attaque le célibat des prêtres. Il estime notamment que maintenir cette règle dans les Églises africaines est à la fois absurde et dangereux. Mgr Pietro Parolin, ambassadeur du Vatican au Venezuela et futur numéro deux du Saint-Siège donnera raison à Boganda en affirmant, dans ‘El Universal’ du 11 septembre 2013, que le célibat des prêtres “n'est pas un dogme mais un précepte dont il est possible de discuter car c'est une tradition ecclésiastique qui date du XIIe siècle”. En 1949, il fait part à ses supérieurs de son intention d’épouser son assistante parlementaire, la Française Michelle Jourdain. Le 25 novembre 1949, Mgr Joseph Cucherousset le sanctionne de la peine de suspense a divinis qui lui interdit d’exercer tout ministère presbytéral et de porter la soutane. La rupture avec le diocèse est consommée. La réponse de Boganda à Mgr Cucherousset ne se fait pas attendre. Dans une missive, il considère que la décision prise contre lui est politique, raciste et arbitraire. Il ajoute que “vivre avec une femme est plus digne que faire un vœu auquel on manque constamment”. La missive se termine par ces mots : “L’habit ne fait pas le moine, la soutane ne fait pas l’apôtre ni le prêtre. Je reste l’apôtre de l’Oubangui et de l’Église.” En 1950, Barthélemy Boganda prend ses distances avec le MRP. En 1956, il devient maire de Bangui. Bien que le MESAN ait raflé la totalité des 50 sièges, il refuse d’entrer dans le premier gouvernement local issu de ce scrutin. L’année suivante, il est réélu député par 31631 voix sur les 65641 suffrages exprimés, loin devant les 21637 voix du candidat du Rassemblement du peuple français (RPF) soutenu par l’administration et les missions catholiques. Commentant sa victoire, Boganda fera remarquer que “l’administration, l’Église et les colons s'acharnent contre lui, afin de l'empêcher de dénoncer les injustices et les abus dont sont victimes les Oubanguiens”. Son journal ‘Terre africaine’, édité à Bangui, dénoncera aussi les fraudes commises par l’administration pendant le scrutin pour faire gagner son adversaire.
Défenseur du panafricanisme, il rêve des États-Unis de l’Afrique latine qui devaient comprendre les pays de l’Afrique équatoriale française plus l’Angola et le Congo belge mais son projet suscite peu d’enthousiasme. Youlou et les autres y sont opposés. Partisan des grands ensembles fédéraux, il accepte que le MESAN participe, en juillet 1958, au congrès de Cotonou qui aboutit, sous l’impulsion de Senghor, à la naissance du Parti du regroupement africain (PRA). C’est le Professeur Abel Goumba qui conduit la délégation du MESAN. Le parti de Boganda s’affilie à ce rassemblement fédéraliste qui sera aussitôt accusé de faire concurrence au RDA d’Houphouët. Le 1er décembre 1958, l’indépendance de l’Oubangui-Chari est proclamée mais Boganda ne pourra pas occuper le fauteuil présidentiel parce qu’il meurt dans un accident d’avion, le 29 mars 1959, entre Berbérati et Bangui. Les conditions de sa mort demeurent suspectes jusqu’aujourd’hui. Beaucoup de Centrafricains se demandent s’il n’a pas été éliminé par la France dont il avait commencé à s’éloigner. Même en France, on n’exclut pas la thèse de l’assassinat. Ainsi, Pierre Kalck, ancien administrateur colonial français, affirme que Boganda aurait reçu, début 1959, des lettres de menaces de mort postées depuis le Congo belge, qu’un colis piégé aurait été déposé par un jeune homme dans l’avion avant son décollage et qu’une explosion serait survenue en plein vol selon les enquêteurs venus de Paris (cf. ‘Barthélemy Boganda’, Paris, Sépia, 1995).
Quoi qu’il en soit, Boganda n’aura pas eu le temps d’appliquer ses idées généreuses. Lui qui voulait “libérer l’Afrique et les Africains de la servitude et de la misère”, lui qui mettait ses compatriotes en garde contre “la division, le tribalisme et l’égoïsme”, lui qui était attaché au principe selon lequel “tout être humain est une personne” ou “un homme en vaut un autre” (Zo kwe zo en sango), ne put diriger la République centrafricaine pour laquelle il se dépensa sans compter. Comme Moïse, il ne put entrer dans la terre promise après avoir affronté Pharaon et après avoir fait passer son peuple de l’esclavage à la liberté. Quelle triste fin pour une si belle âme ! À ses obsèques, c’est à juste titre que le père Charles Feraille disait de lui : “Avant de devenir l’élu du peuple, Barthélemy Boganda avait été l’élu de Dieu.” Boganda n’est plus là physiquement mais il demeure présent dans les valeurs qui étaient les siennes. C’est en incarnant ces valeurs que les Centrafricains pourront mieux honorer sa mémoire car telle est la signification de son nom Boganda : “Je suis ailleurs.”
Sous contrat avec le Paris Saint-Germain jusqu'en juin 2023, Mauricio Pochettino a trouvé un accord avec le club de la capitale pour quitter ses fonctions d'entraîneur. La fin d'une aventure contrastée, dix-huit mois seulement après son arrivée.
iGFM (Dakar) Sous contrat avec le Paris Saint-Germain jusqu'en juin 2023, Mauricio Pochettino a trouvé un accord avec le club de la capitale pour quitter ses fonctions d'entraîneur. La fin d'une aventure contrastée, dix-huit mois seulement après son arrivée.
Christophe Galtier, Zinedine Zidane, Rúben Amorim... Les candidats annoncés sur le banc du Paris Saint-Germain pour la saison prochaine se multiplient ces dernières semaines. Une tendance confirmant un peu plus le départ inévitable de Mauricio Pochettino sur le banc du club parisien. Et selon les dernières informations de The Athletic, le divorce entre l'entraîneur argentin et la formation parisienne est désormais acté.
En effet, si RMC Sport affirmait, ce samedi, que la direction des Rouge et Bleu avait informé qu’il allait quitter ses fonctions au sein du club de la capitale, le média britannique, par la voix de son journaliste David Ornstein, va lui plus loin. Ainsi, à l'occasion d'une réunion effectuée avec la hiérarchie des champions de France en titre pour faire le bilan de l'exercice 2021-2022, l'Argentin et le PSG ont trouvé un accord pour mettre fin à leur collaboration.
Mauricio Pochettino et le PSG ont trouvé un accord !
Une décision mutuelle qui met donc fin à une aventure de dix-huit mois relativement contrastée dans la capitale française. Couronné en Ligue 1, le natif de Murphy paye cependant le nouvel échec des Parisiens sur la scène européenne. Eliminé par le Real Madrid dès les huitièmes de finale de la Ligue des Champions malgré un effectif pléthorique et un dernier mercato estival XXL (Georginio Wijnaldum, Achraf Hakimi, Sergio Ramos, Gianluigi Donnarumma, Messi et Nuno Mendes ont été recrutés à un coût important pour renforcer l’équipe de Pochettino).
Critiqué pour le jeu proposé au PSG, l'ancien coach de Tottenham, de l’Espanyol et de Southampton va donc subir le même sort que ses prédécesseurs, à savoir Thomas Tuchel, Unai Emery, Laurent Blanc ou encore Carlo Ancelotti. Un triste sort qui ne devrait cependant pas remettre en cause sa capacité à rebondir dans les semaines à venir. Annoncé avec insistance sur le banc de Manchester United, finalement occupé par Erik ten Hag, Mauricio Pochettino reste un entraîneur désiré sur la scène mondiale. Nul doute qu'une nouvelle opportunité pourrait prochainement s'offrir à lui...
LE DÉBAT EST POSÉ AU SEIN DE L’UNION AFRICAINE
Prenant conscience de certains changements de régime anti constitutionnels en Afrique, les chefs d’État ont posé le débat au niveau de l’Union Africaine. C’est une révélation de l’Envoyée spéciale du président de la Commission de l’UA, Bineta Diop.
Prenant conscience de certains changements de régime anti constitutionnels en Afrique, les chefs d’État ont posé le débat au niveau de l’Union Africaine. C’est une révélation de l’Envoyée spéciale du président de la Commission de l’UA, Bineta Diop. L’invitée du JDD, ce dimanche 12 juin, 2022, renseigne que des organes mis en place par l’UA gèrent ces questions.
« À l’Union africaine, nous venons de discuter des changements anti constitutionnels, les coups d’État. On était à Malabo (Guinée Équatoriale), le mois dernier. Macky Sall, en tant que président en exercice de l’UA était là, lors de l’ouverture, malheureusement il a dû quitter tôt à cause du drame survenu à l’hôpital de Tivaouane. Les discussions avaient continué. Ce que j’ai constaté, lors de ce sommet, est que les chefs d’État ont dénoncé les changements anticonstitutionnels de coups d’États en cours, surtout en Afrique de l’Ouest. Il y a les deux architectures de l’UA. Celle qui concerne la gouvernance de la paix et sécurité, si on les appliquait, certainement, on ne serait pas dans ces situations », a-t-elle indiqué.
Selon elle, lors de ce sommet, les chefs d’État ont également discuté des causes qui pourraient être à l’origine des changements de constitution et les idées qui sont derrière ces changements. « Cela ne veut pas dire que ça s’applique partout. L’essentiel était de pouvoir avoir ce débat, et de se dire, nous ne voulons pas des régimes militaires, parce que, ce n’est pas cela l’objectif démocratique que nous voulons. Les armées doivent être à leur niveau, dans les casernes et les foyers de tension, aller au Darfour, en RDC, maintenir la paix dans le monde. C’est de cela dont parle. Mais pas de se mettre à gouverner. Mais, il faudrait maintenant voir, qu’est-ce qui motive cela ? Aux civils de voir, ce qui a été fait et pourquoi on est arrivé à cette situation ? »