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18 juin 2025
MATCH AMICAL, ÇA TRAINE TOUJOURS POUR LE SÉNÉGAL
La déclaration de Aliou Cissé au soir de la rencontre entre le Sénégal et le Rwanda sur la préparation de l’équipe nationale pour le Mondial fait croire que les Lions ont peu de chance de livrer un match amical.
La déclaration de Aliou Cissé au soir de la rencontre entre le Sénégal et le Rwanda sur la préparation de l’équipe nationale pour le Mondial fait croire que les Lions ont peu de chance de livrer un match amical.
Si cette crainte se concrétise il y a fort à craindre pour la performance de nos représentants à ce grand rendez-vous sportif. Ce d’autant plus que nos adversaires à savoir l’Equateur et les Pays-Bas alignent les rencontres. Les Sud-Américains ont livré récemment deux rencontres contre le Nigeria et le Cap-Vert.
Le choix porté sur ces adversaires africains est loin d’être un hasard puisque le Sénégal avec qui ils partagent la poule A est du même continent. On peut penser donc que les Equatoriens prennent très au sérieux les champions d’Afrique.
Du côté de la Fédération sénégalaise de Football on a l’impression que les choses ne bougent pas encore où sont au point mort. En tout cas si on en croit le patron du football sénégalais Mr Augustin Senghor l’espoir n’est pas permis de voir les Lions livrer des matchs de préparation «les équipes africaines n’ont pas d’espaces pour organiser les matchs. Il sera difficile voire impossible de jouer un match amical. La meilleure façon d’aider les sélections africaines c’est d’arrêter les éliminatoires du mois de septembre pour leur permettre de faire leur préparation» a-t-il fait comprendre.
En faisant allusion à la CAF et à la FIFA l’on peut penser que seules ces instances peuvent sauver les représentants africains à partir d’un réaménagement du calendrier des éliminatoires. Et pourtant pendant ce temps en Europe les équipes se livrent à des rencontres très intéressantes sous forme de tournoi comme la Ligue des Nations.
D’ailleurs l’autre adversaire de poule du Sénégal les Pays-Bas, y prend part et se frotte à de grandes nations de football comme la Belgique et la Pologne. Pendant ce temps notre pays traîne les pieds et peine à trouver de véritables partenaires pour avoir quelque chose dans les jambes.
La seule alternative pour l’heure est les rencontres des éliminatoires de la prochaine CAN. De quoi susciter des interrogations à savoir est-ce que d’ici la Coupe du monde il sera possible de livrer un match amical. Et au cas où le souhait de voir le réaménagement du programme de ces éliminatoires n’aboutit pas on risque d’être très en retard par rapport à nos futurs adversaires.
D’ici là peu de temps nous sépare du début du Mondial et tout manquement au niveau de la préparation peut se payer cash. Souhaitons qu’on n’en arrive pas là. Mais pour l’heure ce qui se dessine n’augure rien de bon pour l’équipe nationale du Sénégal.
LA RÈGLE DES CINQ CHANGEMENTS DÉFINITIVEMENT ADOPTÉE
C’est officiel. La règle des cinq changements a été adoptée, ce lundi, par l’Ifab (International football association board), lors de sa 136e Assemblée générale annuelle (Agm) qui se déroulait à Doha, la capitale du Qatar, pays hôte de Coupe du monde
C’est officiel. La règle des cinq changements a été adoptée, ce lundi, par l’Ifab (International football association board), lors de sa 136e Assemblée générale annuelle (Agm) qui se déroulait à Doha, la capitale du Qatar, pays hôte de la prochaine Coupe du monde du 21 novembre au 18 décembre 2022. Cette nouvelle réglementation du football sera officialisée à partir du 1er juillet prochain voire quatre mois avant le démarrage des joutes mondiales.
Sur la question, rappeler que les joueurs, suite à une demande de la Fifa en mai 2020 pour protéger leur bien-être des pendant la pandémie mondiale, l’Ifab a introduit un amendement temporaire donnant aux compétitions nationales et internationales de haut niveau la possibilité d’autoriser les équipes à utiliser jusqu’à cinq remplaçants ; cette disposition a été prolongée plusieurs fois avant son adoption définitive ce lundi. Lors de la réunion d’aujourd’hui (ndlr : lundi), l’Ifab a accepté les recommandations pour que cette option soit introduite de manière permanente dans les Lois du Jeu 2022/23.
« L’Agm, présidée par le Président de la Fifa, Gianni Infantino, et à laquelle assistaient des représentants de la Fifa, de la FA (Angleterre), de la FA irlandaise, de la FA écossaise, de la FA du Pays de Galles et de l’administration de l’Ifab, a également discuté des essais en cours sur les substituts en cas de commotion cérébrale, des alternatives possibles au hors-jeu et des derniers développements technologiques pour soutenir les officiels de match », explique le communiqué de l’Ifab.
Le manque de respect envers les arbitres et leur sécurité ont été identifiés comme des problèmes mondiaux. Les membres ont convenu de mettre en place des initiatives pour s’attaquer à ces problèmes, y compris des essais potentiels avec des caméras corporelles portées par les arbitres dans le football adulte de base.
Confirmation des trois temps de changements en plus de la mi-temps à la réunion d’hier de l’Ifab. Le Board a également décidé d’augmenter le nombre de remplaçants sur la feuille de match : on passe de 12 à 15. En gros, on va passer à une liste à 26 joueurs au Mondial.
Par Seybani SOUGOU
LE PRÉFET DU DÉPARTEMENT DE DAKAR N’A AUCUNE BASE LÉGALE POUR INTERDIRE LA MANIFESTATION DU 17 JUIN 2022
La liberté de réunion est une liberté fondamentale garantie par l’article 8 de la Constitution
La liberté de réunion est une liberté fondamentale garantie par l’article 8 de la Constitution. L’article 14 de la loi n°7802 du 29 janvier 1978 relative aux réunions dispose que l’autorité administrative peut interdire une manifestation publique que si deux conditions cumulatives sont réunies : 1) d’une part, Qu’il existe une menace réelle de troubles à l’ordre public ; 2) d’autre part, Que l’autorité ne dispose pas de forces de sécurité nécessaires pour protéger les personnes et les biens. Les 2 conditions sont à la fois nécessaires et cumulatives. La loi est claire, nette et précise : le seul motif de trouble à l’ordre public est insuffisant pour justifier l’interdiction d’une réunion publique. Le motif lié à un risque de trouble à l’ordre public doit obligatoirement être couplé à un autre motif : l’indisponibilité ou l’insuffisance des forces de sécurité. En effet, depuis 2011, une abondante jurisprudence de la Cour suprême frappe de nullité tout arrêté du Préfet qui, interdit un rassemblement pacifique, invoquant le risque d’atteinte à la libre circulation des biens et des personnes, le risque de trouble à l’ordre public ou d’atteinte à la sécurité et à la tranquillité publique, sans justifier l’indisponibilité ou l’insuffisance des forces de sécurité pour y remédier.
1). Dans l’arrêt n°35 du 13 octobre 2011
Alioune TINE, Président de la Rencontre Africaine des Droits de l’Homme (RADDHO), C/ Etat du Sénégal, la Cour suprême a annulé l’arrêté n° 3284 du 23 décembre 2010 du Préfet du Département de Dakar interdisant le rassemblement pacifique prévu le 24 décembre 2010 à la Place de l’Obélisque, au motif « que le Préfet pour interdire le rassemblement pacifique s’est borné à invoquer la difficulté de l’encadrement sécuritaire ».
2). Dans l’arrêt n°37 du 09 juin 2016,
Amnesty International Sénégal c/ Etat du Sénégal, la Cour suprême a annulé l’arrêté n° 196/P/D/DK du 29 avril 2015, du Préfet du Département de Dakar qui interdisait le rassemblement pacifique, d’Amnesty international Sénégal, qui devait se tenir devant les locaux de l’ambassade de la République du Congo pour réclamer la libération de jeunes militants arrêtés dans ce pays. Les termes de l’arrêt de la Chambre administrative de la Cour suprême sont clairs « Encourt l’annulation, l’arrêté du préfet qui, pour interdire un rassemblement pacifique, invoque uniquement le risque d’atteinte à la libre circulation des personnes et des biens et le risque d’atteinte à la sécurité, sans justifier l’indisponibilité ou l’insuffisance des forces de sécurité pour y remédier. »
3). Dans l’arrêt n°41 du 28 juin 2018,
Eglise du Christianisme Céleste « Paroisse Jehovah Elyon » contre Etat du Sénégal, la Cour suprême a annulé l’arrêté n°27/P/D/DK du Préfet du Département de Dakar, qui ordonnait la fermeture de la « Paroisse Jéhovah Elyon », invoquant des risques permanents de troubles à l’ordre public, et d’affrontements entre communautés religieuses. La chambre administrative de la Cour suprême a balayé le motif de trouble à l’ordre public, précisant que la liberté de culte doit être protégée au besoin, avec le concours des forces de sécurité.
4). Dans l’arrêt n° 19 du 23 mai 2019
,Assane Ba, Birane Barry et Djiby Ndiaye c/ Etat du Sénégal, la Cour suprême a annulé l’arrêté n°0305 P/D/C du 31 août 2018 du Préfet du Département de Dakar portant interdiction du sit-in devant les locaux du ministère de l’Intérieur, au motif que le Préfet, s’est borné à invoquer les menaces de trouble à l’ordre public, sans justifier une insuffisance des forces de sécurité nécessaires pour le maintien de l’ordre.
Avec ces 4 arrêts (une jurisprudence constante), la chambre administrative de la Cour suprême fait prévaloir la primauté des libertés publiques fondamentales garanties par les articles 8 et 10 de la Charte suprême. La Cour suprême exige que l’autorité administrative concilie les mesures nécessaires pour le maintien de l’ordre avec le respect de la liberté de réunion garantie par la Constitution. Avant de prendre une mesure grave portant atteinte au droit de rassemblement pacifique qui sont des libertés publiques garanties par la Constitution, « le préfet a l’obligation de spécifier le risque allégué, l’indisponibilité des forces de sécurité et l’absence de mesures alternatives à l’interdiction, la seule référence au trouble à l’ordre public étant imprécis et inadéquat ».
Cette jurisprudence de la cour suprême a été confortée récemment par la Cour de Justice de la CEDEAO. Saisie par la Ligue sénégalaise des droits de l’homme et par Amnesty International Sénégal, la Cour de Justice de la CEDEAO, dans son arrêt en date du 31 mars 2022 a ordonné l’abrogation de l’arrêté ministériel n°7580 du 20 juillet 2011, dit « arrêté Ousmane N’GOM », qui interdisait les « manifestations au centre-ville de Dakar, dans le périmètre compris entre l’avenue El Hadj Malick Sy et le Cap Manuel ». Non seulement les citoyens sénégalais ont le droit de manifester, mais mieux, aucun périmètre (aucun espace du territoire) ne leur est interdit pour l’exercice de cette liberté fondamentale (l’arrêté Ousmane NGOM est neutralisé).
Au Sénégal, depuis 2001, les réunions publiques sont soumises au régime de la déclaration préalable. La déclaration préalable permet à l’autorité administrative (le Préfet) de mettre en place un dispositif pour encadrer la manifestation et faire en sorte qu’elle se déroule dans les meilleures conditions. Avec le régime de la déclaration préalable, le Préfet il n’appartient pas au Préfet d’autoriser une manifestation. Pour une raison simple : le principe de l’autorisation est déjà acté par la Constitution. De fait, le Préfet est juste tenu informé par les organisateurs de l’exercice du droit à la liberté de réunion (date, objet, horaires et itinéraires).
Les modalités d’exercice de cette liberté fondamentale sont définies par la Constitution et par l’article 14 de la loi n°7802 du 29 janvier 1978 relative aux réunions. L’autorité administrative (le Préfet) est liée et ne peut agir que dans le cadre des dispositions prévues par la loi. L’article 14 de la loi n°7802 du 29 janvier 1978 est extrêmement clair : le Préfet peut interdire une manifestation s’il existe une menace réelle de trouble à l’ordre public, et à condition qu’il ne dispose pas de forces de sécurité nécessaire pour s’y opposer.
Antoine DIOM le sait mieux que quiconque : le Préfet du Département de Dakar n’a aucune base légale pour empêcher la manifestation publique du 17 juin 2022.
Afin que nul n’en ignore, le dernier alinéa de l’article 14 de la loi n°7802 du 29 janvier 1978 dispose que « l’arrêté d’interdiction d’une réunion publique doit être motivé ».
La déclaration préalable de YEWWI ayant été enregistrée le 10 juin 2022, par les services du Préfet du Département de Dakar ; au plus tard, le mardi 14 juin, soit 72 heures avant la tenue de la manifestation du 17 juin 2022 (délai raisonnable), le Préfet doit notifier aux signataires de ladite déclaration soit les modalités d’encadrement de la manifestation ou soit motiver l’interdiction de la réunion pour insuffisance des forces de sécurité.
Il est évident que la thèse de l’insuffisance des forces de sécurité ne saurait prospérer, vu le déploiement massif et démesuré de forces de sécurité à chaque fois que des manifestations publiques sont interdites.
Le Préfet du Département de Dakar doit cesser ses manœuvres dilatoires qui consistent de manière récurrente, à attendre au dernier moment, le jour J (jour de la manifestation publique) pour publier son arrêté d’encadrement (le Préfet n’autorise pas, il encadre le rassemblement) ou d’interdiction. Car, Il s’agit d’un acte illégal, d’une extrême gravité qui viole de manière flagrante la loi qui vise , dans l’hypothèse d’une interdiction, à priver les organisateurs de la possibilité d’user des dispositions de l’article 85 de loi de 2017 sur la Cour suprême pour introduire une requête (référé liberté), afin de faire suspendre l’arrêté d’interdiction et d’enjoindre le Préfet de lever tout obstacle à la tenue de la manifestation déclarée.
LE VERDICT DU PROCÈS DES ASSASSINS DE 14 BÛCHERONS EN 2018 AU MENU DE LA REVUE DE L’ACTUALITÉ DE L'APS CE MARDI
Le verdict du procès des auteurs de l’assassinat de 14 bûcherons en 2018 à Boffa Bayotte (sud), l’inauguration de l’école de formation de la marine sénégalaise et la politique sont les sujets les plus commentés par les quotidiens reçus mardi à l’APS.
Dakar, 14 juin (APS) – Le verdict du procès des auteurs de l’assassinat de 14 bûcherons en 2018 à Boffa Bayotte (sud), l’inauguration de l’école de formation de la marine sénégalaise et la politique sont les sujets les plus commentés par les quotidiens reçus mardi à l’APS.
Le tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud) a condamné à la prison à vie René Capin Bassène, Omar Ampoï Bodian et le chef rebelle César Atoute Badiate.
Les accusés étaient jugés pour l’assassinat de 14 bûcherons en janvier 2018.
Dix autres accusés ont été relaxés. Deux autres encore ont écopé de six mois de prison avec sursis.
‘’Le summum de la barbarie !’’ s’exclame Le Soleil pour décrire les faits survenus il y a presque quatre ans et demi.
Il ajoute, citant Ciré Clédor Ly, l’un des avocats des accusés, que ‘’c’est une décision surprenante et désespérante’’.
‘’Un verdict qui a plongé les familles de René Capin Bassène, d’Omar Ampoï Bodian et de César Atoute Badiate dans une mare de [larmes]’’, commente Libération.
Me Ly soutient, selon le journal EnQuête, que ‘’les trois [accusés] ont été catalogués comme étant des éléments du MFDC’’, le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance, la rébellion du sud du pays, à laquelle appartient M. Badiate. Ce dernier a été jugé par contumace.
‘’Les pleurs et les complaintes des familles [des accusés] ont attristé plus d’un’’, note EnQuête.
‘’Même si je ne dis pas que c’est une décision politique, elle rencontre les rencontre les aspirations et les désirs des politiques’’, rapporte Vox Populi, citant Me Ciré Clédor Ly.
L’Ecole de la marine nationale inaugurée à Dakar par le président de la République fait partie du ‘’dispositif’’ mis en place par l’Etat pour soutenir ‘’la vocation pétrolière et gazière du Sénégal’’, écrit Le Soleil.
‘’Avec les découvertes de gisements d’hydrocarbures, le Sénégal a besoin d’une marine nationale dotée de ressources humaines de qualité et de moyens techniques suffisants’’, lit-on dans le même journaAvec la nouvelle école, ‘’Macky Sall acte la montée en puissance de la marine’’ sénégalaise, souligne L’As.
Le nouvel établissement va aider aussi à renforcer la lutte contre l’émigration clandestine, le trafic de drogue et d’armes, la pêche illicite et la piraterie, selon le même journal.
Désormais, ‘’tous les corps (de l’armée nationale) ont leur propre centre de formation’’, tient à souligner Le Quotidien.
‘’La sécurité n’a pas de prix (…) Ce n’est plus le temps des muscles : c’est l’heure de l’intelligence, du renseignement, du recrutement d’agents hautement qualifiés (…) Le Sénégal poursuit sa montée en puissance en s’entourant de toutes les garanties sécuritaires’’, commente Le Quotidien après l’inauguration de l’Ecole de la marine nationale.
‘’Un jeu de ruse’’
‘’L’unité nationale en danger’’, titre L’Observateur, concernant les discours décriés de certains hommes politiques.
Il estime que ‘’les dérives politiques risquent de tout anéantir’’ au Sénégal.
‘’Dans les discours des politiques, il y a souvent un ou des mots de trop. Une dérive qui (…) peut choquer une ethnie ou toute une communauté. Les conséquences peuvent être dramatiques pour tout un pays’’, avertit L’Observateur.
‘’Vous nous faites honte’’, s’indigne Le Quotidien, s’adressant aux auteurs des discours décriés, ajoutant : ‘’La politique intérieure a toujours été un terrain de luttes, de violences verbales et même physiques. Mais jamais nous n’avons atteint ce niveau de dégoût que le monde politique inspire. Jamais nous n’avons eu à expérimenter un tel degré de médiocrité et de vulgarité.’’
L’Observateur et Le Quotidien font allusion à des appels à la violence lancés récemment par des hommes politiques sénégalais envers leurs adversaires.
Selon WalfQuotidien, le chef de l’Etat et la coalition Benno Bokk Yaakaar, la coalition de partis politiques de la majorité présidentielle, ont annulé des activités politiques qu’ils envisageaient de dérouler.
‘’L’annulation des activités de Benno Bokk Yaakaar et du président Macky Sall (…) est un jeu de ruse dont l’objectif serait d’arriver à provoquer l’interdiction de la manifestation de Yewwi Askan Wi prévue ce 17 juin’’, commente le journal.
Yewwi Askan Wi, une coalition dirigée par Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, et le député Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, envisage de tenir un rassemblement, vendredi 17 juin, à Dakar, en guise de protestation contre l’invalidation de l’une de ses listes de candidature aux élections législatives du 31 juillet prochain.
Par Aboukarim Camara
LE RÈGNE DES BAADOOLOS
Ce mot semble parfaitement convenir à cette catégorie de personnes que l’on appelle les politiciens, ici au Sénégal et sans doute ailleurs aussi.
A l’origine, le mot baadoolo désigne un sous-groupe de la caste des géér chez les wolofs. De nos jours il correspond plus ou moins à la classe sociale des prolétaires mais il a également pris un sens péjoratif et désigne une personne vile, sans honneur, vulgaire, bref un « homme sans qualité » pour paraphraser l’écrivain autrichien Robert Musil.
Ce mot semble parfaitement convenir à cette catégorie de personnes que l’on appelle les politiciens, ici au Sénégal et sans doute ailleurs aussi.
« Baadoolo du ci juddu, ci jikko la » (adage Wolof)
« Ce sont des baadoolos qui nous dirigent » (Me El Hadj Amadou Sall)
Ils s’en mettent plein les poches et jouent aux grands seigneurs
Avec les deniers publics et l’argent de nos impôts
Qu’ils dilapident sans pudeur et sans états d’âme.
Maintenant qu’ils sont devenus riches comme Crésus
Au moyen d’on ne sait quels tours de magie noire
Les baadoolos méprisent les pauvres et les démunis
Oubliant qu’eux-mêmes ont longtemps été dans la galère
Pour ne pas dire qu’ils ont flirté avec la misère.
Ils ne connaissent ni la honte ni le remords
Et ne pensent qu’à s’enrichir pas tous les moyens : Corruption, mensonge, vol, gabegie, peu leur importe
Ce qui compte c’est d’avoir d’opulents comptes en banque
Et des coffres forts bourrés de rutilants lingots d’or.
Tels des vampires ils sucent le sang boivent la sueur
Et se repaissent de la chair de leurs concitoyens
Qui n’ont plus que la peau sur les os et meurent à petit feu.
L’hubris enivre les baadoolos qui se croient tout puissants
Et qui infligent toutes sortes d’outrages et de tourments
A ceux qui s’opposent à leur folie sans limites. Ils ignorent sans doute à quels graves dangers ils s’exposent « Car le ciel rabaisse toujours ce qui dépasse la mesure 1 »
Les baadoolos sont insolents, indécents, arrogants
Ils cultivent la morgue autant que l’immoralité
Ils encouragent la débauche, le vice et le stupre
Et sèment à tous vents la violence et le crime.
Les baadoolos envoient en prison les citoyens intègres
Mais laissent circuler librement les bandits de grand chemin. I
ls blâment ceux qui restent fidèles à leurs convictions
Mais célèbrent comme des héros les pires renégats
Car pour eux la traîtrise tout comme la félonie
Sont le meilleur moyen de parvenir à leurs fins.
La mauvaise foi est la religion des baadoolos
Qui crachent sur la vérité pour justifier leurs méfaits
Et piétinent avec hargne les lois les plus sacrées
Soutenus en cela par des magistrats sans idéal.
Les baadoolos font tout pour instaurer la dictature
Et pour légaliser l’injustice et l’iniquité.
De quoi donc auraient-ils peur, eux qui ne croient en rien
Ni en la justice des hommes ni même en celle de Dieu ?
Qu’ont-ils à craindre de tous ces lanceurs d’alerte
De tous ces pseudos défenseurs des droits de l’homme
Qui veulent les empêcher de tourner en roue libre
Et qui ne sont en fait que des opposants déguisés ?
Ces trouble-fêtes ne font que prêcher dans le désert
Et les baadoolos auront tôt fait de leur clouer le bec
En lâchant sur eux leurs adjudants et leurs commissaires
Qui se feront un plaisir de les passer à tabac
Ou bien même de les faire passer de vie à trépas !
Les baadoolos sont convaincus que la raison du plus fort
Est toujours la meilleure et la plus efficace
Que la force des arguments n’est qu’une pure illusion
Qui ne saurait égaler l’argument de la force.
Ils croient mordicus que l’argent peut tout acheter : L’honneur, la dignité, le respect, la fidélité
Et toutes ces nobles vertus qui leur sont inconnues.
Les baadoolos crient sur tous les toits qu’ils sont des démocrates
Mais refusent obstinément de quitter le pouvoir
Auquel ils s’accrochent avec l’énergie du désespoir.
Ils violent en toute impunité les lois établies
Car la seule règle qui leur paraît acceptable
Est celle qui les autorise à faire ce que bon leur semble
Même s’il faut pour cela supprimer les libertés
Et s’imposer par l’arbitraire et par la terreur.
Les baadoolos sont cyniques et ne reculent devant rien
Ils sont prêts à mettre le pays à feu et à sang
Pour rester au pouvoir et conserver leurs privilèges
Mais leur funeste dessein ne se réalisera jamais
Car un jour ils partiront par les urnes ou par la force
Et le peuple souverain saura reconquérir ses droits !
par Zaynab Sangaré
MACKY SALL NARGUE SES ADMINISTRÉS
Des «maudits» et «bannis» récompensés - Le président de la République, Macky Sall, ne semble pas décrypter la souffrance au sein de la population sénégalaise.
Le rapprochement du président de la République, Macky Sall, avec des « maudits » et « bannis » du peuple pose problème à de valeureux citoyens sénégalais. Ses réelles ambitions dans l’acceptation d’insulteurs du net et adeptes de travers restent à être détaillées au peuple en souffrance, vivant l’inflation des prix. Peut-être que le Chef, dans son confort, se dit toujours qu’un peuple affaibli, assoiffé est plus facile à diriger qu’un peuple épanoui. Seule certitude, le Président est en train de ramer à contre-courant des désirs de ses compatriotes.
Le président de la République, Macky Sall, ne semble pas décrypter la souffrance au sein de la population sénégalaise. Le message a, peut-être, connu des distorsions dans sa transmission. Frustrés, certains Sénégalais ne parviennent toujours pas à comprendre l’attitude de leur Président. Celle-ci est perçue comme une façon de narguer ses administrés avec la promotion de médiocres, de traîtres et des « je m’en f.. ». Des gens, épris de justice et d’éthique républicaine, exigeant le respect des valeurs, regrettent la promptitude de Macky Sall à recevoir des hommes dénués de valeurs et de principes de vie. « Des calomniateurs trahissent, insultent et menacent la quiétude et la stabilité du pays. N’empêche, ils entrent facilement dans les grâces du chef de l’Etat », déplore un de nos interlocuteurs.
Médiocrité et contrevaleurs encouragées
Ainsi, sans équivoque, Macky Sall semble encourager la médiocrité et les contre valeurs. En atteste, d’après certains, son mutisme face aux multiples travers de certains politiques de son environnement immédiat. Ces derniers ne respectant aucune hiérarchie structurelle de son parti ni l’ordre protocolaire. Ce qui fait qu’ils ne cessent de s’illustrer négativement et de différentes manières. Malgré les multiples dérapages de ces gens, les juridictions du pays ne bougent pas pour incriminer ou dénoncer des actes d’une gravité extrême.
L’histoire du mandataire de Yaw qui a été reçu en audience au Palais en est un exemple. Il a été récompensé avec un sac « bourré » d’argent. Une sorte de prime à la motivation pour d’autres renégats. Ces personnes déplorent le fait que le président Sall s’affiche avec l’activiste Kalifonne, un de ses plus grands pourfendeurs et détracteurs. Un calomniateur qui a établi ses quartiers sur les réseaux sociaux. Et curieusement c’est Macky Sall, lui-même, qui réclamait la régulation sur les réseaux sociaux, qui a reçu ce perturbateur. L’activiste profitait de ses « Live » pour insulter Macky et son épouse, Marième Faye. « Il traitait le couple présidentiel de tous les noms d’oiseaux. Ce jeune a été reçu royalement par Macky Sall. Et même, ils ont partagé un succulent dîner. Cela pourrait être une manière ou une stratégie pour réduire la marge de manœuvre de ces activistes. Mais, l’acte posé pourrait motiver d’autres insulteurs à engager ce champ pour, à leur tour, être promus avec des numéraires en billets de banque », prévient un membre de la société civile.
D’autres observateurs considèrent que Macky Sall, refusant de décrypter les vraies attentes des populations, miserait probablement sur des insulteurs et des anti-modèles pour camoufler ses imperfections, en leur offrant des entretiens à la place des journalistes professionnels sénégalais. Nos interlocuteurs pensent que ces anti-modèles ne sont pas à vendre à une jeunesse en phase pré-insurrectionnelle.
Le président de l’Union africaine, contribuant à une désacralisation des institutions, devrait-il lier son image avec celle des insulteurs ? Certainement, non. Mais l’envie de rester plus longtemps au pouvoir peut-être un leitmotiv explicatif de ses choix irrationnels. L’urgence, dit-on, est sur le terrain. Ne serait-ce que pour contrôler la prochaine campagne agricole qui doit dépasser les attentes afin de prémunir le pays d’une éventuelle famine menaçante.
Hélas, les actes posés par le président Sall pourraient démotiver la frange consciente de la jeunesse. Ailleurs, il a été dénoncé le manque de soutien aux jeunes créateurs scientifiques. Très vaillants, ces jeunes, se privant de sommeil et de loisirs, usent au quotidien de leurs méninges pour faire avancer la science. Ces jeunes surdoués, créateurs de solutions technologiques, devraient être valorisés à la place des insulteurs. « C’est l’incompétence et la médiocratie qui sont récompensées tandis que la compétitivité et l’excellence sont reléguées au second plan. Aucun effort...
Les valeurs de dignes Sénégalais ne sont plus d’actualité et la culture de la citoyenneté active ne tente plus », déplorent encore nos interlocuteurs. Pour cause, les raccourcis existentiels, récompensés régulièrement, attirent désormais les médiocres qui se retrouvent du jour au lendemain avec des comptes remplis de billets de banque.
Par Adama Ndiaye
À vau-vent
Au Sénégal, la République vacille. Depuis longtemps les signes d’affaiblissement s’accumulent. L’édifice, jadis solide, chancelle. Qui s’en émeut ? Si aucune voix ne s’élève pour alerter, le silence qui s’observe s’apparente à de l’indifférence.
Au Sénégal, la République vacille. Depuis longtemps les signes d’affaiblissement s’accumulent. L’édifice, jadis solide, chancelle. Qui s’en émeut ? Si aucune voix ne s’élève pour alerter, le silence qui s’observe s’apparente à de l’indifférence. Cette étrange attitude, aussi bouleversante que renversante, ouvre un large boulevard dans lequel s’engouffrent de non moins étranges personnages.
Le piètre spectacle peut dès lors commencer…Un tel vaudeville intrigue plus qu’il ne divertit. Il déjoue notre vigilance et dilue nos responsabilités en même temps qu’il s’attaque aux fondements de notre corps social. Tous ceux qui détiennent du pouvoir (ou qui aspirent à l’exercer) ne perdent pas de vue qu’ils gouvernent au détour d’un mandat conféré par le peuple souverain.
Au-delà des prismes partisans (lutte, passions et désirs), les républicains partagent l’idéal de construire une société qui fraternise sur fond d’une égalité synonyme d’absence d’arbitraire. La liberté s’y épanouit et la peur s’en éloigne.
Mais les brèves et répétitives apparitions de gens loufoques à côté du Président de la République inquiètent plus qu’ils ne rassurent. Dans un contexte préélectoral à forts enjeux la quête de suffrages peut justifier certaines opérations de charmes.
De là à s’afficher avec des éléments loufoques en rupture de ban, paraît quelque peu osé alors qu’une imposante frange de l’opinion goûte peu à leurs sinistres simagrées. Certes les signes importent en politique. En revanche la politique n’est pas que signes et signaux. Elle est aussi un réceptacle d’actes dont la solennité charrie l’exemplarité.
Avait-on besoin de « viraliser » des vidéos relevant au détail près ces rencontres d’un genre particulier ? A-t-on mesuré les risques de discrédit encourus par la diffusion des ces scènes indélicates ? Que rapportent ces images et autres rendez-vous en termes de gains politiques ? Quel intérêt y avait-il à le faire savoir en les rendant publics ? Bien évidemment ces questions peuvent demeurer sans réponse.
Toutefois, les desseins inavoués mais poursuivis par les artisans de ces rapprochements cachent un jeu malsain qui pourrait, in fine, être contreproductif. En clair, le Président de la République reste la clé de voûte de nos institutions. Il est au-dessus de la mêlée qui, comme son nom l’indique, rassemble tout et son contraire. Si bien que l’entourage présidentiel assure le rôle de filtre et peut, par moment, même ramer à contre courant en trouvant des « portes de sortie honorable ». Sous cet angle, il peut peu, s’il n’est pas aidé…
Les saltimbanques en mal de reconversion ne pouvaient-ils pas êtres reçus en audience par la palanquée de conseillers dont dispose le Chef de l’Etat ? D’ailleurs, à quoi servent-ils si ce n’est justement d’être des « conseillers de l’ombre » ! A moins qu’ils ne se suffisent d’être à l’ombre. Ce qui change les perspectives. En tout état de cause, ça se saurait par divers canaux à l’aide d’une panoplie de réseaux convergents au Palais. Ceci aurait pour effet de dissimuler la manœuvre sans « exposer » la personne du Président de la République, entendue au sens d’Institution.
Contexte électoral ou pas, la fonction s’exerce dans sa plénitude et transcende les conjonctures.
L’opportunité de défier le Président, de le challenger et de le contredire constitue un privilège qu’octroie et permet la démocratie. En toutes circonstances. Tout opposant jouit de ce prestige. Dès lors, sa conduite publique se doit d’être irréprochable pour s’attirer des faveurs. Naturellement, il conçoit sa démarche selon sa sensibilité, son feeling, son appétit de conquête, sa rage de vaincre, son habileté, sa souplesse ou sa radicalité.
Au plus fort de l’âge d’or de l’opposition sénégalaise, les « années de braise », Abdoulaye Wade, qui en était le Pape et la boussole, se permettait toutes les audaces mais cernait toujours les limites à ne pas dépasser. Sa radicalité était à géométrie variable. Il appréciait les contextes et posait des jalons avec un sens inné de la répartie qui désarçonnait le pouvoir ?
Il eut, à son actif, plusieurs initiatives : congrès, colloques internationaux, conférences publiques, interventions, analyses. Il menait sur un double front l’action et la réflexion. L’hostilité à son égard fut farouche. Son flair florentin l’aidait à démêler les circonstances, à identifier les acteurs et à donner le coup d’après qui désarticulait le camp adverse détenteur de tous les moyens pour le réduire au silence.
Chacune des grandes idées de Abdoulaye Wade était disséquée à l’interne, moulinée puis testée à une échelle réduite, sorte de laboratoire que constituait la fameuse Fondation Neuman d’alors avant d’être largement partagée. A lui seul, Wade était une Ecole de pensée (travailliste) qui a fait éclore des talents indiscutables. Sur une longue trajectoire, la tradition libérale s’est ancrée dans ce Sénégal plutôt conservateur, du moins rétif aux bouleversements pour finir par faire jeu égal face au socialisme dont la pâleur préfigurait le déclin inéluctable.
A plusieurs reprises, il apparaissait comme l’homme de la situation. Mais sa vive intelligence politique l’amenait à différer les « jalons » pour privilégier la maturation de ses projets, la construction d’alliances stratégiques et la formation politique d’hommes prêts pour le remplacement en cas d’arrivée victorieuse au pouvoir un jour.
Avec Wade, le temps long a une finalité politique qui jure d’avec l’empressement dont font montre la plupart des leaders d’aujourd’hui. Ils déconstruisent plus qu’ils n’échafaudent. Tout semble se jouer sur le temps court qui ne permet le recul, à fortiori l’anticipation alors que la complexité, lot de nos sociétés contemporaines, ne facilite guère la lucidité dans la prise de décision. Parce que tout est urgence. Et tout est priorité.
Tandis que les pressions se démultiplient parfois de manière fantaisiste au point de gangrener l’Etat par des surenchères intenables dans une République encore fragile.
En dépit de ce qui les divise, les acteurs de l’échiquier politique ont en commun la mission de sauvegarder la République, ses valeurs et ses acquis historiques. Nul d’entre eux n’a le droit d’ébranler l’édifice dont la solidité dépend du sens de la mesure de chacun et de tous. A l’évidence les ambitions s’expriment parce que la liberté acquise aujourd’hui est le fruit d’âpres luttes menées par les générations précédentes. Ne l’oublions pas.
De ce fait, à chaque cycle politique correspondent des conquêtes dont le cumul épaissit le parcours démocratique de notre pays qui ne pourrait en définitive que s’enorgueillir.
PAR Alassane Seck Gueye
IL FAUT CESSER DE JOUER AVEC LE FEU
En plus de la disqualification de la liste nationale des titulaires de la coalition Yewwi Askan Wi, un autre élément s’est greffé dans ce qui apparait comme un « Mortal Kombat » entre leader de Pastef et la majorité présidentielle
Allez, c’est parti ! Ça ira crescendo jusqu’au 31 juillet prochain au plus tôt. Si ce n’est jusqu’en 2022. Jamais dans l’histoire de ce pays, la paix sociale n’était aussi menacée que durant ces semaines précédant les législatives de juillet prochain, elles-mêmes devant préparer le terrain à la présidentielle de 2024.
En plus de la disqualification de la liste nationale des titulaires de la coalition Yewwi Askan Wi, un autre élément s’est greffé dans ce qui apparait comme un « Mortal Kombat » entre leader de Pastef et la majorité présidentielle. Ousmane Sonko est devenu l’homme à abattre par tous les moyens et avec toutes les armes possibles.
En effet, depuis que l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines s’est engagé en politique et a commencé à engranger des points, ses adversaires n’ont de cesse de l’accuser d’un délit d’origine géographique. Casamançais, il ne peut être qu’un rebelle ! Jusque-là, ça se murmurait. Les gens du pouvoir instillaient cette thèse, affirmant avec aplomb que des combattants du Mfdc avaient activement participé aux émeutes de mars 2021 avant de quitter tranquillement Dakar au nez et à la barbe des forces de l’ordre. Une information alors démentie par des membres des services de sécurité interrogés par Le Témoin.
Bien entendu, dans ce journal, nous n’avons jamais cru à cette fable et l’avions fait savoir à l’époque. Qu’à cela ne tienne, ils n’avaient reculé que pour mieux revenir à la charge. Et depuis la réussite du grand rassemblement de Yewwi Askan Wi à la place de la Nation, le 8 juin dernier, l’arme que constitue la présence de rebelles à Dakar est devenue pour la majorité un thème de campagne. Les affidés du régime ne s’en cachent plus.
A chacune de leurs sorties, il se trouve toujours un parmi eux pour accuser le leader de Pastef d’être de mèche avec la rébellion casamançaise. Rien que durant ce weekend, le maire de Ziguinchor a reçu plusieurs charges des apéristes et de leurs alliés. C’est d’abord le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires et porte-parole du Gouvernement, Oumar Guèye, qui a confirmé, lors d’une rencontre avec la presse, vendredi dernier, une information annoncée non pas par la gendarmerie mais par un confrère qui a été le seul à voir des rebelles à Dakar le 8 juin dernier.
Dans un post largement partagé, il déclarait dans la matinée du grand rassemblement de l’opposition que le rebelle arrêté était en compagnie d’une trentaine de personnes. Une arrestation sur laquelle, curieusement, la maréchaussée ne s’est jusqu’à présent pas prononcée. Au début, on faisait état de rebelles avant que l’on nous parle d’un rebelle arrêté lors de la manifestation du mercredi 8 juin. On ignore s’il était armé de flèche, machettes, couteaux ou de mitraillette. Ou si on le soupçonne juste d’être un Casamançais. S’il a été arrêté a- t-il été entendu par un juge d’instruction en présence de son avocat pour qu’en cas de procès, on ne se retrouve à la case départ ?
Bref, c’est le flou total sur un dossier devenu plus politique que sécuritaire. Pour « tuer » le leader de Pastef, il faut inoculer dans l’esprit des gens qu’il est un rebelle. Bien entendu, personne parmi ceux qui distillent cette idée ne pourra sortir une seule preuve de cette accusation grotesque. Des propos que les éléments du pouvoir issus de cette partie du pays où sévit depuis quarante ans une rébellion se garderont bien de véhiculer. Ce que font ces gens revient à accuser tout Casamançais d’être un potentiel rebelle. Un jeu très dangereux pour la cohésion sociale. Il faut que l’on cesse de jouer avec le feu.
D’ailleurs, le coordonnateur du Forum Civil, Birahim Seck, met en garde contre l’utilisation de ce conflit à un but « bassement » politicien. « Le Gouvernement et ses soutiens doivent faire très attention avec l’utilisation du terme «rebelle» dans une communication purement politicienne. N’est-ce pas, d’ailleurs, le président de la République qui avait demandé qu’on ne parle pas, de manière inconsidérée, du conflit en Casamance? Il faut arrêter de jouer avec le feu et contre les intérêts du peuple.
Le conflit en Casamance ne saurait être un terrain de jeu pour des préoccupations bassement politiciennes », écrit Birahim Seck dans un post sur les réseaux sociaux. Il nous faut arrêter cette connerie consistant à accuser un opposant politique d’être un rebelle tout simplement parce qu’il est originaire d’une région où sévit depuis quatre décennies une rébellion armée. Ceux qui portent cette accusation gravissime nuisent à la réputation d’un homme qu’ils ont eux-mêmes fabriqué et qui leur promet l’enfer au cas où il serait élu à la tête de ce pays. On peut comprendre leur hantise, mais qu’ils ne mettent surtout pas en péril notre commune volonté de vivre ensemble. Il nous faut arrêter cette connerie. Et vite ! Surtout, de grâce, des arguments politiques et non pas des stigmatisations !