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26 août 2025
BADO NDOYE PUBLIE LES LEÇONS DE LA PHILOSOPHIE AFRICAINE
L’enseignant-chercheur au département de philosophie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Bado Ndoye, va publier en septembre prochain, un nouveau livre intitulé «Paulin Hountondji.
L’enseignant-chercheur au département de philosophie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Bado Ndoye, va publier en septembre prochain, un nouveau livre intitulé «Paulin Hountondji.
Leçons de philosophie africaine», aux éditions Riveneuve, annonce l’éditeur sur son site Internet visité samedi par l’Aps. La même source renseigne que la préface de ce livre a été écrite par le professeur Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais, enseignant à l’Université de Colombia (Usa).
Béninois né en 1942 à Abidjan, Paulin Hountondji, sujet de ce livre, est «l’un des philosophes africains les plus influents de ces cinquante dernières années», renseigne l’éditeur. Il relate que la pensée de Hountondji «s’inspire (…) de Husserl qui, rompant avec l’idéalisme de ses premiers écrits, inscrit la philosophie dans le monde de la vie et des cultures humaines». «Ainsi est-on conduit à poser la question de l’universel et à en redéployer le sens dans une perspective qui ne privilégie plus les cultures occidentales et l’humanité européenne», relève la maison d’édition. Cette dernière précise que sur cette question, «ce livre montre comment Hountondji a anticipé une bonne partie des débats contemporains, en ayant aussi été l’un des premiers à avoir clairement énoncé le projet philosophique d’une refondation des savoirs endogènes africains».
Spécialiste de phénoménologie, d’épistémologie et d’histoire des sciences, Bado Ndoye enseigne la philosophie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ses recherches les plus récentes portent notamment sur «l’impact sociétal de la révolution du numérique, l’histoire des sciences, la phénoménologie husserlienne et la philosophie politique», détaille l’éditeur.
UNE RENCONTRE DU SOLEIL ET DE L’EAU
Le vernissage de l’exposition «Rencontre du soleil et de l’eau», visible à la Villa des Arts jusqu’au 25 août, a attiré beaucoup d’amateurs. C’est un travail de haute facture, signe d’une «complémentarité» entre Lewlawal et Susanne Pohlmann
Le vernissage de l’exposition «Rencontre du soleil et de l’eau», visible à la Villa des Arts jusqu’au 25 août, a attiré beaucoup d’amateurs. C’est un travail de haute facture, signe d’une «complémentarité» entre Lewlawal (Sénégalo-Allemand) et Susanne Pohlmann (Allemande). Un couple d’artistes fusionnel qui se sont connus dans une galerie et qui, depuis, ne se sont plus quittés, dans l’art comme dans la vie.
La rencontre de deux artistes peintres dont le talent et la passion sont reconnus, ne pourrait aboutir que sur du positif. Et Amadou Diallo, plus connu sous le nom d’artiste de Lewlawal (lumière), ne dira pas le contraire. L’amour n’est pas seulement un sentiment, il est aussi un art. Et c’est cet amour de l’art qui a uni Lewlawal et Susanne Pohlmann. Aujourd’¬hui, ils sont mariés dans la vie comme dans l’art. Et ce n’est pas le vernissage de l’exposition jeudi dernier qui viendra mettre en doute la réussite de leur projet.
Le couple, qui a joué sa partition à la 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, a eu l’idée d’exposer ses œuvres à la Villa des Arts, à Hann Fort B. Et elle est à découvrir jusqu’au 25 août. Il ressort de leur collaboration, quelque 18 œuvres magnifiques, parfaitement alignées sur les cimaises de la galerie. Chaque tableau raconte une histoire toujours liée à l’un ou l’autre de ces deux éléments : l’eau et le soleil. «On a décidé de faire deux thèmes différents mais qui se complètent, c’est-à-dire, l’océan et le soleil. Moi avec les couleurs chaudes et Susanne avec les couleurs froides», a expliqué l’artiste sénégalo-allemand, lors du vernissage.
Tous les deux travaillent avec l’acrylique, le collage mais avec une technique mixte. Ils représentent une source inépuisable d’inspiration l’un pour l’autre. Parfaitement complémentaire, le calme de l’un met en valeur le tempérament de l’autre sans jamais que ces deux dimensions ne s’affrontent ni ne s’annulent. «On a décidé de travailler en complémentarité sur ces deux thèmes, le soleil et l’eau. Et c’est ce que nous avons présenté à la Biennale parce que depuis 92, je ne suis pas venu à la Biennale de Dakar et j’ai saisi l’occasion cette année, pour être là», a indiqué Lewlawal, l’artiste-peintre qui souligne que ses œuvres se nourrissent de la richesse des couleurs fortes, vivantes et pures de l’Afrique avec des contrastes clairs-obscurs, marqués par une dualité entre le mouvement et le repos, l’abstraction et la figuration, déterminant ainsi une complémentarité, voire une harmonie dans sa création.
Le travail de Susanne, précise l’artiste sénégalais basé en Allemagne, c’est l’océan avec différents variants, c’est-à-dire, le bleu avec ses dérivés. «Comme moi, je peux varier, j’ai choisi de peindre avec les couleurs chaudes. Alors, j’ai choisi de travailler le jaune comme couleur de fond et puis sa couleur complémentaire, le violet que j’ai rendu un peu plus rouge pour aborder le thème», a-t-il fait savoir.
L’exposition place l’art au service de la nature et de ses mystères. Que ce soit avec les œuvres de Lewlawal comme celles de Susanne Pohlmann, les tableaux plongent les spectateurs dans un environnement évocateur rappelant que tout est lié et qu’il y a un changement, un bouleversement climatique que l’humanité ressent. «D’aucuns disent que la terre se refroidit, d’autres disent que la terre se réchauffe. Et si l’on voit une certaine partie de la terre, il y a le réchauffement et d’autres parties où on sent la fraîcheur. Compte tenu de cela, je vois que ça inspire parce que l’eau, le soleil : c’est la vie. Mais quand il y a trop de soleil et moins d’eau, il n’y a pas de possibilité de vivre. Et le contraire aussi n’est pas possible. Donc, il faut l’équilibre des deux et ça, il faut que nous le compensions avec notre savoir-faire : l’art», a-t-il fait comprendre.
Lewlawal, depuis son enfance, se rappelle-t-il, faisait de la peinture et avait la fantaisie de reconnaître dans les nuages, des personnages, des créatures fabuleuses et de rêver de voler autour du monde en tant que pilote. Ayant également une fascination pour les mystères de l’espace, il précise que tout cela influence ses premières œuvres artistiques dès le jeune âge. Après ses études à l’école nationale d’éducation artistique de Dakar, Lewlawal, influencé aussi par sa spiritualité, œuvre dans une expression artistique pour l’infini dans le temps et dans l’espace avec un style tantôt abstrait, tantôt mi figuratif. Après avoir déménagé en Allemagne, l’artiste a entrepris de faire des recherches sur les racines de sa propre identité culturelle, en s’intéressant de près aux objets d’art volés d’Afrique, dans les musées allemands et européens. Il travailla longtemps sur le thème des masques. Actuellement, il s’attache à peindre le moment présent en traduisant, intuitivement sur la toile, sa présence «ici et maintenant».
Par Khadim GUEYE
HCCT, 35 MILLIARDS POUR PRODUIRE EN 6 ANS UNE VALISE DE DOCUMENTS
Il a fallu la sortie de la Société civile et de la Coalition Yewi–Wallu, pour que subitement le Hcct, emmuré dans un silence profond depuis des années, se trouve au-devant de l’actualité.
Dans une interview parue le vendredi 12 août 2022 dans un journal de la place, le professeur Aliou Sow a voulu démontrer la pertinence et l’importance du Haut-conseil des collectivités territoriales pour notre pays.
Jeune frère, professeur Aliou Sow, les Sénégalais, dans leur écrasante majorité, ont découvert suite à votre article que vous êtes membre du Hcct, mieux que vous y occupez des responsabilités que vous avez déclinées à travers une très longue phrase. En réalité, vous, comme tous les autres membres haut placés dans cette institution à polémiques, n’ont presque jamais été entendus, depuis plus de 6 ans.
Il a fallu la sortie de la Société civile et de la Coalition Yewi–Wallu, pour que subitement le Hcct, emmuré dans un silence profond depuis des années, se trouve au-devant de l’actualité.
Personnellement, ayant suivi votre brillante carrière universitaire, mais aussi votre expérience dans la conduite des affaires de l’Etat, je ne m’attendais pas à une telle position de votre part.
Vous avez fait preuve durant les deux années précédentes à travers la presse, d’engagement courageux et vous avez pris des positions fortes sur certains sujets qui préoccupent le Sénégal.
Eminent et jeune professeur, vous faites partie de ceux sur qui le Sénégal compte pour enlever de notre système de gouvernance les tares profondément nuisibles à notre pays, encore pauvre malgré les fanfaronnades répétitives (taux de croissance fictif, productions agricoles exagérées, de systèmes éducatif et sanitaire en déroute).
Mon cher Aliou, vous avez évoqué votre démission de 2018 du Hcct pour des raisons certainement rationnelles, comme vous semblez le dire, avant de revenir dans cette institution pour des raisons d’affection et de sentiments à l’endroit d’autorités du Parti Socialiste. Je vous connais digne, non envieux, respectueux et souvent courageux dans vos prises de position. C’est pourquoi votre décision de 2018 avait mieux reflété vos qualités : quand l’intérêt national est en jeu, les sentiments sont relégués au second plan. Cette fois-ci, le politique et le sentimental l’ont emporté sur l’éminent intellectuel que vous êtes. Mais je nourris l’espoir que vous allez vous rattraper : vous en avez le temps et le talent.
Revenons au Hcct
Cher professeur, plus de 35 milliards de F Cfa ont été engloutis en 6 ans par le Hcct, pour en fin de compte, en nous fiant à votre bilan de cette institution, produire une valise de documents et des centaines de recommandations, totalement inconnues du reste, des acteurs potentiellement bénéficiaires que sont les conseillers départementaux et municipaux.
La plaidoirie pose problème ! Depuis 6 ans, aucune collectivité territoriale n’a reçu une délégation du Hcct !
Même des conseillers de la mairie des Parcelles, pour ne pas dire du Point E où loge le Hcct, interrogés, ne savent pas grand-chose sur cette institution.
Même si, à la décharge du Hcct, diverses personnes ont été consultées, presque jamais les conseillers municipaux ou départementaux, hormis ceux qui siègent au Hcct, n’ont été invités pour des séances de travail qui intéressent leurs préoccupations. Aucune rencontre n’a eu lieu entre des délégations des collectivités territoriales et du Hcct. Franchement, pour produire des documents destinés à former les conseillers municipaux ou à faire des recommandations au président de la République, avait-on besoin de 6 ans et 35 milliards ?
L’Administration territoriale plus que compétente en la matière, la plupart des présidents de Conseil départemental, des maires, des conseillers municipaux et départementaux, et une dizaine de hauts fonctionnaires et experts du privé auraient fait le point en moins de 2 mois par an, sur tous les besoins des collectivités territoriales, et avec un budget probablement inférieur à 100 millions de F Cfa par an.
En réalité le souci des collectivités territoriales est ailleurs :
Le problème notoire de ces collectivités réside dans la faiblesse structurelle des ressources financières, matérielles et humaines destinées à la décentralisation.
Les causes de l’échec de la décentralisation au Sénégal sont à trouver dans ces manquements graves.
A titre d’exemples :
Les mairies dites rurales, sans fiscalité aucune, reçoivent à titre d’investissement, en moyenne 30 000 000 F Cfa par an pour faire face à la dizaine de compétences transférées : éducation primaire, santé, eau, environnement, équipement divers etc.
Pire, les conseils départementaux dont la vocation est le développement économique et social de proximité, chargés ainsi de combler avec efficacité, rapidité et utilité le gap élevé et constant partout, en matière de besoins de première nécessité (éducation, santé, emploi, agriculture, élevage, sports, etc.), gap dû à l’accaparement des ressources du pays par des projets, programmes et institutions exagérément budgétivores, se heurtent chaque jour à des demandes multiples des populations. Celles-ci ne peuvent en effet croire que ces conseils départementaux sont dépourvus de ressources du fait des territoires importants qu’ils doivent assister.
Au moment où le Hcct consomme en 2022 plus de 9 milliards de F Cfa, les 43 conseils départementaux du pays se retrouvent avec un budget d’investissement (communément appelé Fecl) de moins de 4 milliards de F Cfa par an, soit une moyenne de 90 millions par département.
Que représentent 90 millions pour un département de 12 voire 15 communes :
à peine 6 à 7 millions d’investissement par commune alors que les besoins en construction de salles dans les lycées et collèges, en achat de matériel didactique (Rizo, ordinateur, tables-bancs, etc.) pour ces établissements, en équipement médical de moindre coût pour les hôpitaux, en adduction d’eau et en installation de kits solaires pour des villages exposés à l’obscurité et à l’insécurité dès le coucher du soleil, en appui logistique aux agriculteurs et éleveurs, aux sportifs, etc. sont présents tous les jours dans les communes de chaque département.
Face à cette situation, comment justifier l’opportunité du Hcct dont la performance est ridicule tant dans la durée de la réalisation de son contrat que du résultat obtenu à savoir :
6 ans pour produire 500 recommandations et une valise de documents conseils en préparation pour les collectivités territoriales du pays.
Pour cela il a fallu utiliser plus de 35 milliards F Cfa, de 2016 à 2022, de nos maigres ressources. Or 35 milliards auraient permis de désengorger l’Ucad où 80 000 étudiants vivent quotidiennement la galère, parce que la capacité maximale de cette université atteint à peine 25 000.
Chacune des options suivantes est plus qu’opportune pour le Sénégal :
35 milliards auraient permis de construire au moins trois centres universitaires régionaux qui deviendraient plus tard des universités performantes et de proximité.
35 milliards auraient permis de construire plus de 20 établissements hospitaliers de niveau 1 dans 20 départements du pays au cours des 6 dernières années, facilitant ainsi, grâce à la proximité, la prévention et l’accès rapide à des soins pour des populations semi-urbaines et rurales.
35 milliards auraient permis d’acquérir plus de 1000 tracteurs équipés pour réduire notre dépendance alimentaire élevée, qui a comme corolaire, en cette année de crise mondiale, une inflation record, durement ressentie par les populations.
35 milliards de F Cfa pour 150 conseillers donnent un coût unitaire de 233 000 000 F Cfa par conseiller (coût direct et indirect) : en lieu et place, ces 35 milliards auraient permis le paiement de 20 000 emplois jeunes productifs.
Autant d’options capitales pour notre pays, pourtant non exhaustives totalement : les besoins de réduire l’importation de lait, d’équiper nos villes en stades secondaires, de promouvoir l’industrie, d’éradiquer les abris provisoires, etc., sont autant d’autres options plus bénéfiques pour notre pays.
Je voudrais terminer, cher professeur, par les conclusions suivantes :
D’abord rappeler le contexte de la création du Hcct : 3 ans après l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir, deux des trois principaux partis qui l’ont soutenu avaient reçu leur part du gâteau Benno Book Seddo: Le Cese pour l’Apr, (Aujourd’hui pour le quatrième allié), la présidence de l’Assemblée nationale pour l’Afp. Il restait le troisième parti, le Ps. Alors, la ruse politique a conduit à inclure dans la réforme constitutionnelle de 2016, la création du Hcct, pour le donner au leader du Ps de l’époque. Pour rappel, le référendum avait battu les records d’abstention.
Aujourd’hui, 6 ans après, ces motivations politiques ont montré leurs conséquences graves sur l’économie du pays.
Comme en matière de gouvernance il faut toujours innover, entreprendre les réformes bénéfiques, il devient urgent :
De supprimer le Hcct
D’inclure les missions du Hcct dans le Cese. Du reste, celles du Cese et du Hcct sont compatibles voir identiques, pour le développement économique et social des collectivités territoriales.
Ramener le budget du Cese à 2 milliards de F Cfa tout au plus par an (au lieu de 10 milliards présentement), en réduisant le nombre pléthorique de conseillers et en allouant (exceptés les membres du bureau qui doivent respecter une présence régulière pour le suivi des dossiers) seulement des indemnités journalières de session et des indemnités kilométriques aux conseillers choisis dont la plupart (Pdg de groupes privés, hommes d’affaires, universitaires, etc.) ont déjà des revenus substantiels.
Le cumul annuel de ces indemnités ne devrait pas dépasser 2 millions de F Cfa par conseiller, largement suffisants pour mettre à l’aise pendant la durée des sessions ceux qui acceptent de contribuer, par le conseil, au progrès de notre cher pays.
Nous ne sommes ni la France, ni l’Allemagne encore moins les Usa pour nous permettre des dépenses inutiles et insupportables, face aux défis du développement et du futur d’une population dont la moyenne d’âge est de 19 ans. Qu’on ne nous parle surtout pas de pétrole et de gaz dont les recettes sont déjà largement compromises.
Exit le Hcct ! Comme le Sénat qui avait été institué sous le Président Wade, ces structures qui répondent uniquement à des objectifs politiques et non d’intérêt national doivent être bannies de notre système de gouvernance. Presque toujours, ce sont des conseillers, peu soucieux des intérêts du Peuple, qui mettent à la tête des présidents, ces genres d’idées nuisibles, même toujours en fin de compte, à ces mêmes présidents.
Le Senat n’a rien servi au Président Wade (Ironie de l’histoire, celui qui en avait occupé la Présidence est aujourd’hui dans Benno Book Seddo); le Hcct, au regard de la tendance actuelle, ne constitue plus une soupape de sécurité pour le Président Sall. (En a-t-il besoin d’ailleurs si légalement il renonce au troisième mandat ?).
Les choses semblent être faites ainsi : Dieu corrige toujours in fine les souverains qui utilisent des subterfuges au détriment des peuples, les peuples de Dieu Le Tout Puissant, Le Miséricordieux, Le Très Miséricordieux, L’Unique Connaisseur des objectifs de tous dans le monde d’ici-bas.
Vive le Sénégal, vive L’Afrique
Khadim GUEYE
Président du Conseil Départemental de Diourbel
OUI AUX PRÉPA, MAIS AVEC TOUTES LES COMMODITÉS REQUISES !
Le chef de l’Etat Macky Sall a annoncé, lors de la cérémonie de remise des prix du Concours général 2022, l’ouverture au Sénégal de classes préparatoires aux grandes écoles internationales pour les meilleurs élèves de nos établissements secondaires.
Le chef de l’Etat Macky Sall a annoncé, lors de la cérémonie de remise des prix du Concours général 2022, l’ouverture au Sénégal de classes préparatoires aux grandes écoles internationales pour les meilleurs élèves de nos établissements secondaires. Les acteurs de l’Education approuvent l’idée tout en invitant le président Sall à mettre les moyens nécessaires avec toutes les commodités pour la réussite du projet.
Le chef de l’Etat, lors de la remise des prix du concours général, édition 2022, a demandé au ministre de l’Enseignement supérieur de ne plus envoyer «nos» meilleurs élèves à l’Etranger. Il en a profité pour annoncer l’ouverture de classes préparatoires au Sénégal. «Ne nous prenez pas les meilleurs pour les envoyer à l’Etranger maintenant que nous allons ouvrir les grandes classes préparatoires au Sénégal. Nous allons former les meilleurs ici. Il serait dommage qu’avec tant d’efforts nos meilleurs élèves aillent pour faire des facultés ailleurs alors qu’on a la possibilité de faire des prépas scientifiques au Sénégal. Nous n’avons plus besoin d’envoyer nos meilleurs produits à l’Etranger. L’Etat va mettre en place un dispositif nécessaire pour encadrer nos excellents élèves. Il va mettre en place des établissements prestigieux et des classes préparatoires pour les sciences et les autres filières dans le but de les former ici avec tout ce qu’il faut», a-t-il dit. En faisant cette annonce portant sur l’ouverture de classes préparatoires (Prépa) aux grandes écoles européennes, américaines, anglaises... le président Sall semble décider de ne plus investir à perte vu le taux de perdition de nos meilleurs élèves orientés à l’Etranger notamment en France. Les acteurs de l’école trouvent «salutaire» cette décision si et seulement si l’Etat offre à ces petits génies les conditions pour exceller ici au Sénégal.
Une idée approuvée mais…
Le secrétaire général du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal) Authentique, Abdou Faty, approuve l’idée mais avec un certain nombre de conditions. «Nous l’avons tous constaté. Le chef de l’Etat a demandé de tout faire pour que les écoles préparatoires puissent démarrer à Dakar. Cette fois-ci, il a demandé que ça démarre cette année même. Je n’y trouve pas d’inconvénient. Parce que amener nos fils à l’aventure en Europe avec ce monde ouvert, c’est parfois un danger. Le plus patent reste l’affaire Diary Sow. Mais si les ressources sont disponibles et les infrastructures aussi, pourquoi pas ? On doit faire comme la Côte d’Ivoire et le Maroc. On doit avoir nos propres classes préparatoires. De cette façon, nos enfants deviendront plus mûrs avant d’être envoyés ailleurs».
Pour le syndicaliste Faty, c’est une bonne option si l’initiative est bien préparée et bien planifiée. «Il faudrait que les autorités y mettent tous les moyens, surtout un environnement de qualité comme au Maroc. Les ressources humaines de qualité sont à foison au Sénégal comme partout ailleurs. C’est plus pertinent de faire les prépas ici. Ceux qui ont de l’argent, libres à eux d’envoyer leurs enfants à l’Etranger. Mais on doit croire à notre système éducatif et à nos ressources humaines. Les concours d’entrée à l’international, ce sont les Marocains qui viennent toujours en premier. Pour le cas du Sénégal, c’est bien possible. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Mettons juste les moyens. On pourra compétir après», propose Abdou Faty, le secrétaire général du Sels/Authentique. Il pense que les meilleurs élèves, préparés ici, seront plus enclins à revenir que ceux qui ont quitté le pays très tôt.
Trouver une plage pour faire éclore les classes prépa
Amidou Diédhiou, lui, explique que les classes prépa prônent l’excellence et montrent que dans notre pays nous avons des talents. Il estime qu’il nous faut trouver «une plage pour leur permettre d’éclore. Un espace qui permette donc à ces esprits fertiles de pouvoir être propices et utiles à la Nation. En termes d’environnement, dit-il, «ils sont chez eux, ils ne sont pas dépaysés». Or, ailleurs, «ils sont obligés d’abord de se familiariser». Mais, M. Diédhiou pense que l’effet d’annonce ne suffit pas. Il demande surtout «d’aller jusqu’au bout des choses. Les classes doivent venir après l’installation suffisante de lycées d’excellence partout au Sénégal. Cela doit se faire concomitamment. Cela va crédibiliser le système et permettre à nos enfants d’évoluer dans le pays, revenir et y servir. Déjà, l’incitation aux matières scientifiques, c’est un couronnement. On ne peut que s’en féliciter. Mais il faut aller aux actes. On n’improvise pas. Il faut planifier pour éviter les blocages. Il fait avoir l’avis de tous les acteurs de l’Education nationale». Il est formel. «Les classe prépa ne sont pas les universités elles-mêmes. C’est comme si on réduisait le temps que l’élève allait passer à l’extérieur. C’est plus bénéfique que désavantageux. C’est un choix que les gens font. Ils font la promotion du Sénégal. Il peut réussir si et seulement si on prend à bras le corps l’accession de l’école sénégalaise. Il faut surtout améliorer le cadre d’études (enseignant, école, élève). Et surtout motiver le premier intrant qu’est l’enseignant».
Son camarade syndicaliste et secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), Saourou Sène, lui, relève un point très important. «Cela coïncidait avec l’affaire de l’Iam où des étudiants ont été amenés faire un voyage d’études en France. Arrivés dans ce pays, certains parmi eux ont pris la poudre d’escampette». Il souligne que lorsque le chef de l’Etat décidait de l’ouverture des classes Prépa au Sénégal, c’était pour permettre aux jeunes intelligents et doués d’être mieux préparés ici même. Saourou Sène trouve «excellente» cette idée de mieux préparer les cracks à domicile. Mais, dit-il, le préalable est que ces classes répondent aux normes et reçoivent l’investissement qu’il faut. «Si tel est le cas, on pourra apprendre à maintenir nos meilleurs élèves au Sénégal. Il faut que ces classes préparatoires soient dotées de toutes les commodités en termes de logistique nécessaire, de cadre adéquat, de technique, de technologie... Si cela est, je ne vois aucun inconvénient à ce qu’on maintienne les meilleurs au Sénégal. Les Marocains reconnaissent que la Faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar est l’une des meilleures en Afrique». En d’autres termes, le secrétaire général du Saemss considère que si «nous faisons l’effort de faire de bonnes Prépa, avec toutes les commodités techniques, technologiques... on peut réussir ce projet».
Démocratisation du système éducatif Pour Amidou Diédhiou, il faut la dimension démocratisation du système éducatif pour éviter que ces classes reproduisent une sorte de discrimination. Saourou Sène embouche la même trompette. Il pense surtout que l’Etat n’a pas le droit de supprimer complètement les bourses étrangères. «Quelle que soit la situation des Prépa au Sénégal, si un élève fait un choix, on doit lui donner cette possibilité d’aller continuer ses études là où il désire» estime-t-il. C’est acté donc. L’Etat ne va plus envoyer des cracks en Europe ou aux Etats Unis pour les classes préparatoires aux grandes écoles. Seuls les fils de... auront la possibilité d’aller continuer leurs études à l’Etranger. Les fils de pauvres, quelles que soient leurs performances, resteront au Sénégal. N’est-ce pas là aussi une inégalité des chances ?
A ce propos, Saourou Sène considère que «le monde ne sera jamais un monde juste. Il n’y a pas une démocratisation de l’école. Les possibilités n’étant pas les mêmes, les compétences ne pourront pas être les mêmes» soupire le patron du Saemss.
CITÉ AVION DE OUAKAM RÉCLAME VEUT ÉVITER UNE DEUXIÈME CATASTROPHE APRÈS LE RÉCENT EFFONDREMENT D'UN MUR
Les fortes pluies tombées sur Dakar, le vendredi 5 août dernier, ont causé des dégâts énormes avec l’effondrement du mur du camp de la gendarmerie à la Cité Avion de Ouakam
Les habitants de la Cité Avion de Ouakam ont vécu des jours cauchemardesques avec la présence de la boue suite aux fortes pluies du vendredi 5 août dernier. Ceci est causé par l’effondrement du mur du camp de la Gendarmerie voisin au quartier. Ils interpellent l’Etat et réclament des mesures afin d’éviter une nouvelle catastrophe.
Les fortes pluies tombées sur Dakar, le vendredi 5 août dernier, ont causé des dégâts énormes à la Cité Avion de Ouakam. Selon le coordonnateur du Collectif des habitants de cette cité, ces pluies avaient engendré des conséquences néfastes sur le quartier. Il soutient qu’elles ont entraîné la chute du mur du camp de la gendarmerie voisine au quartier. « La chute de ce mur, causé par les terrassements effectués dans cette zone déclassée, a entrainé une vague de boue, inondant ainsi la quasi-totalité des maisons de la cité avion. Des chambres à coucher, des salons, des téléviseurs, des ordinateurs, des armoires, des matelas, des habits, des tissus neufs, des documents importants, du ciment... pour ne citer que cela, sont devenus inutilisables à cause de la boue qui s’est fortement mélangée avec tous nos équipements », a dit Mouhamed Fall lors d’une conférence de presse tenue hier dans le quartier.
Il souligne que le danger persiste avec le reste du mur qui peut tomber à tout moment à cause, selon les habitants, par la pression qu’exerce l’eau sur les parois, pouvant blesser les passants. Cette boue, d’après le coordonnateur du Collectif, provient de la zone terrassée. « Nous exigeons la reconstruction sans délai de la partie cassée du mur de la zone terrassée, la déviation des eaux provenant de la cité Batrain vers la zone de l’aéroport, la construction d’un canal à ciel ouvert dans la zone terrassée et toutes les mesures permettant d’éviter une autre catastrophe, car en aucune manière, les populations ne pourraient tolérer une deuxième vague de boues dans leurs domiciles », ont lancé les habitants.
Ces habitants, en plus de vivre les conséquences néfastes des eaux de pluie, disent laissés en rade par les autorités, car étant dépourvus de tout. Ils réclament ainsi des infrastructures sportives et culturelles.
Par Boubacar CAMARA Kamâh
DE GRÂCE, NE RATONS PAS CE VIRAGE
Les résultats des élections législatives du 31 juillet 2022 rendent compte d’un changement historique avec la percée de l’opposition
Les résultats des élections législatives du 31 juillet 2022 rendent compte d’un changement historique avec la percée de l’opposition. J’adresse mes vives félicitations aux coalitions YEWWI ASKAN WI et WALLU SENEGAAL pour ces résultats et surtout pour avoir fait preuve de pragmatisme politique et de dépassement en concluant l’alliance électorale dont je suis l’initiateur (Cf ma proposition le Plan BUDDI : « Schéma d’investitures pour une opposition majoritaire à l’Assemblée nationale », avril 2022, 7 pages. Pour la petite histoire, l’accord entre les coalitions YEWWI ASKAN WI et WALLU SENEGAL n’est pas tombé du ciel. Devant les tentatives d’appropriation de ce plan, je suis dans l’obligation d’en revendiquer davantage la paternité et de publier le plan BUDDI, présenté et envoyé aux deux parties dès le début des discussions, en attendant d’en raconter l’histoire, les blocages, le dénouement et les succulentes anecdotes).
C’est toujours une fierté de voir une idée murie dans le secret de son cerveau prendre une forme vivante. Cette inter coalition mérite les acclamations de tout le peuple sénégalais pour avoir montré que, malgré les atteintes flagrantes à ses droits et libertés, les injustices subies, la répression féroce ayant entrainé des morts atroces, l’élimination de la liste des titulaires de YEWWI et les multiples diabolisations, le combat légitime pour obtenir la majorité à l’Assemblée nationale était juste et réalisable. Il me plait de souligner le leadership, le courage et la mobilisation de Ousmane SONKO pour arriver au résultat obtenu.
Une mention spéciale doit être accordée à la Coalition GËM sa BOPP, injustement éliminée de la course. Malgré cette mise à l’écart, dans une cohérence et avec une mobilisation qui forcent le respect, elle a constitué un soutien de taille pour l’opposition. Il en est de même de la coalition AAR SENEGAAL dont la démarche innovante, le profil des leaders et l’offre programmatique crédible ont réussi à l’imposer sur la scène politique. Au décompte final, on assiste à une cuisante défaite de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) du pouvoir en place qui ne dispose plus d’une majorité absolue (moitié des députés plus un). Pour rattraper ce revers et tenter de « corriger » la volonté des électeurs, les tenants du pouvoir s’activent pour le ralliement des « députés ambulances » de la 9e liste (Voir mon interview au Quotidien « Bës-Bi Le Jour » du vendredi 22 juillet 2022 n°0192-ISSN. Les faits confirment bien l’existence de cette liste. Suivez mon regard….)
Même si une demi-douzaine de députés confirmaient leur migration vers les prairies marron-beige et que les élus qui paniquent devant la pression de l’opinion et refusent de décrocher le téléphone après avoir encaissé les moyens de campagne et bénéficié de la facilitation pour le parrainage, franchissaient le pas, ces ralliements et les combinaisons futures au sein de l’Hémicycle ne changeraient en rien le fait constant que la majorité des électeurs est favorable au changement déjà clairement exprimé à travers le nombre total de suffrages exprimés, supérieur à celui collecté par le pouvoir en place.
Néanmoins, il se pose un vrai problème d’identification des camps des acteurs politiques. Sous le fallacieux prétexte de la liberté de choix, l’opposition est en train de devenir une rocade où se côtoient, dans la suspicion quotidienne, des acteurs politiques sincères et engagés avec de vrais projets de changement de gouvernance, des acteurs en attente de changement de camp, des signataires de protocoles ou accords secrets, des « bras extérieurs » du pouvoir et de ses alliés, des groupes qui s’opposent le jour et complotent contre l’opposition le soir autour du bol de couscous, des « agents spéciaux de renseignement » pour rendre compte des faits et gestes de leurs « camarades », dresser des pièges et autres stratagèmes contre eux, former des blocs « anti-X » ou « anti Y » et des frustrés dans leurs relations avec les tenants du pouvoir.
Les alliances tactiques dictées par certaines circonstances et pour certaines élections sont parfaitement fondées. Mais, elles ne doivent pas servir de prétexte pour justifier la constitution d’un nid de la transhumance qu’il convient de briser définitivement par tous les moyens, y compris par une loi anti-transhumance bien pensée.
Il est temps que le champ politique soit clarifié et que ceux qui s’opposent au pouvoir le fasse sans s’assoir entre deux chaises, chacun à sa façon, en conformité avec ses convictions et chaque candidat à l’élection présidentielle constituant son propre plan A, et ceux qui rejoignent ou renforcent le pouvoir en place, le fassent ouvertement. Les Sénégalais ont besoin de cohérence et de constance, de tout simplement comprendre. L’autre leçon à tirer du succès de l’opposition est qu’elle aurait été plus nette si le schéma d’une liste unique à tous les niveaux (national et départemental) était retenu.
8 sièges supplémentaires perdus !
Malheureusement, l’accord s’est limité au niveau départemental, chaque coalition conservant sa propre liste nationale. Cette présence simultanée de deux listes (YEWWI et WALLU) a entrainé une dispersion des votes sans laquelle l’inter coalition aurait devancé la liste de Benno Bokk Yaakaar (coalition du pouvoir) et remporté huit (8) sièges supplémentaires : les deux (2) du département de Louga, les quatre (4) de Mbour et les deux (2) de Bounkiling. Ainsi, on aurait 88 députés au lieu de 80 pour YEWWI-WALLU et 74 au lieu de 82 députés pour BBY.
Il était évidemment plus facile pour l’électeur de choisir l’unique liste présentée par la coalition YEWWI-WALLU et non de voter pour l’une des deux listes séparées, en faveur celle ayant investi les candidats dans le département, même si ce n’est pas la liste de sa coalition. En plus, il a manqué du temps pour une bonne communication autour de cette combinaison inédite. De plus, l’effet d’entrainement inévitable du vote utile renforcerait les suffrages obtenus pour la répartition des députés sur la liste nationale proportionnelle.
Finalement, en dehors de l’épisode de notre liste de Dakar qui a failli se noyer dans les sueurs froides de la piscine olympique, l’opposition s’est tiré deux balles dans les pieds. D’une part, elle a perdu huit (8) députés à cause de la dispersion des votes sur deux listes séparées, ratant ainsi l’occasion de détenir la majorité absolue, de prendre la présidence de l’Assemblée nationale avec toutes les prérogatives qui s’y attachent sans compter le positionnement décisif dans la gouvernance de l’Assemblée et d’imposer la cohabitation (n’en déplaise à ceux qui s’adonnent à un juridisme insipide !) au pouvoir en place qui aurait été contraint à la retraite anticipée et son chef à s’acquitter d’un minuscule calendrier dominé par des voyages internationaux pour vanter la démocratie sénégalaise et les dernières inaugurations avant les discours d’adieu, des « baalu aq » et autres remords.
D’autre part, l’opposition, notamment la coalition YEWWI ASKAN WI a raté l’occasion d’envoyer à l’Hémicycle des figures marquantes qui se sont battus vaillamment, à cause d’un mauvais remplacement d’une personne mineure. La façon dont le pouvoir a profité de cette erreur mineure qui aurait pu être régularisée montre qu’il avait bien compris l’enjeu,
La panique du Pouvoir !
L’opposition doit froidement admettre ces manquements aux graves conséquences et situer les responsabilités pour l’avenir. L’essentiel est que les leçons soient tirées de ces revers historiques que nous ne pouvons pas imputer au régime de Macky SALL, avec humilité et objectivité. Maintenant que nous avons raté la course avant le sifflet final, de grâce ne ratons pas le dernier virage !
La situation laisse un goût d’inachevé. Le pouvoir a perdu la majorité absolue et tente de se rattraper par le jeu de la transhumance tandis que l’opposition a perdu la cohabitation et doit se rattraper par une posture de chevalier dans sa dignité légendaire en hommage à nos anciens qui se sont battus pour la démocratie et la liberté et à la mémoire des morts pour la noble cause. Dans tous les cas, le pouvoir panique car le ciel s’assombrit sur le projet d’une troisième candidature de Macky SALL. La porte de sortie lui a été clairement indiquée et la chaussée législative du tripatouillage de la Constitution se rétrécit et est devenue glissante.
Au regard des résultats des élections législatives, le Sénégal a l’opportunité d’apprendre par l’expérience, à vivre une situation inédite, à considérer, tout compte fait, comme entrant dans l’ordre normal des choses que le suffrage universel ait produit une Assemblée nationale équilibrée. Jouons tous la carte de l’apaisement et faisons maintenant de la vraie politique en confrontant nos idées et propositions, dans le respect réciproque de nos convictions.
Macky opte pour un gouvernement de survie…
Le pays a besoin de se mettre au travail dans la continuité de l’État et la stabilité. Le pouvoir en place a l’obligation d’accepter cette nouvelle configuration de l’Assemblée nationale. Le monde et surtout l’Afrique, nous regardent. Aujourd’hui, il appartient au Président de la République de mettre en place un Gouvernement (Premier ministre et ministres), dont la fréquentation de l’Assemblée nationale ne doit pas être marquée par des heurts durables et fréquents au point d’installer un bras de fer entre les acteurs politiques, source de blocages persistants. C’est à ce prix que le Sénégal réussira à passer ce virage sensible en garantissant le fonctionnement correct des institutions. Mais tout indique que le Président Macky Sall optera pour un gouvernement de survie politique de son régime et ne ménagera aucun effort pour conserver le pouvoir, notamment en déposant directement sa candidature en 2024. A bon entendeur, salut !
Bien évidemment, c’est le moment pour l’opposition disposant d’un projet alternatif de société crédible de se souder et de fixer d’ores et déjà les orientations conformes aux promesses faites aux électeurs et d’indiquer clairement au pouvoir que « rien ne sera plus comme avant » et qu’il faut mettre de l’ordre dans ce pays dont elle est actionnaire majoritaire. Dans plusieurs domaines, les urgences se bousculent mais tout ne peut pas se conclure et avoir un effet immédiat et appréciable pour les populations en peu de temps. Qui trop embrase, mal éteint !
La nouvelle opposition parlementaire doit rapidement mettre sur la table sa vision en matière de défense des libertés publiques, de soutien aux personnes vulnérables particulièrement les enfants, les femmes et les personnes âgées, de transparence électorale, de protection de la société, notamment la jeunesse contre les travers sociaux, de promotion du secteur privé national, d’impartialité de la justice, de financement alternatif du développement à la place de l’endettement public excessif, de sauvegarde des ressources naturelles, d’équité territoriale, de gouvernance, de rationalisation des dépenses publiques et de priorisation adéquate des investissements.
Enfin, les élections législatives de 2022 ont mis à nu les obstacles artificiels à la libre participation qui pèsent sur le système électoral sénégalais à travers la caution, le parrainage et la parité. Il ne s’agit point de les supprimer. Il convient de les réformer dans une démarche consensuelle. En ce qui concerne la caution, il faut alléger les modalités de sa constitution (montant fixé par la loi, constitution par anticipation avec un système de provision sur une durée à déterminer, acceptation de toute forme de paiement sous réserve du contrôle de l’origine licite des fonds entre autres). Quant au parrainage, il doit être maintenu au moins pour l’élection présidentielle avec un changement fondamental consistant à accepter que tout électeur puisse parrainer au plus, trois candidats. Le système de contrôle du parrainage doit être transparent, doit associer les acteurs politiques au contrôle, être entièrement automatisé et validé en temps réel. Pour la parité, elle doit connaître une grande souplesse pour la régularisation en cas d’erreur dans la confection des listes jusqu’à la délivrance des bons à tirer du bulletin de vote qui doit désormais être un bulletin unique.
Deux réformes majeures sont également souhaitables pour faciliter l’inscription des primo votants et améliorer le contrôle effectué par la Commission électorale nationale autonome (CENA). Il s’agit d’une part de procéder automatiquement à l’inscription de tous les citoyens en âge de voter, de procéder aux radiations d’office pour ceux qui ont perdu leur droit et d’ouvrir une période de radiation volontaire pour les citoyens qui ne veulent pas exercer leur droit de vote dans la mesure où le vote n’est pas obligatoire au Sénégal.
Il s’agit, d’autre part, d’ouvrir la CENA aux représentants des partis, listes ou candidats dans la phase du recensement des procès-verbaux et de créer des commissions locales de dépouillement et de recensement des votes à la tête desquelles siègent des magistrats.
Pour terminer, on ne cessera pas de réclamer que l’organisation des élections soit placée sous la tutelle d’une autorité indépendante.
Par Oumar FALL,
LA PROTECTION SOCIALE, UN ADJUVANT À LA PROMOTION DE L’INCLUSION SOCIALE
« Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale »
« Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale » (article XXIII, alinéa 3 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme). Ce concept de « protection sociale » englobe celui de « sécurité sociale ». Son champ d’application ne se limite pas à celui couvert par la sécurité sociale et les institutions qui en ont la charge.
Abordant dans un premier temps la notion de « sécurité sociale », retenons d’emblée que l’on ne peut valablement considérer un travail comme décent s’il ne garantit pas la sécurité sociale au salarié. L’un des piliers du travail décent, un concept développé en 1999 par l’Organisation internationale du Travail (OIT) et ses mandants tripartites porte d’ailleurs sur la garantie des droits au travail. Cette notion de « droits au travail » emporte aussi celle du droit à la sécurité sociale. C’est à cet effet que les employeurs du secteur privé sont assujettis à l’obligation de s’affilier au niveau des Institutions de Prévoyance sociale (IPS) et d’y déclarer leurs salariés. Régies notamment par la Loi cadre 75 – 50 du 3 avril 1975, ces IPS délivrent des prestations prescrites par la Convention n° 102 de l’OIT concernant la sécurité sociale de 1952. Il s’agit des branches suivantes : soins médicaux, prestations de santé, prestations de chômage, prestations de vieillesse, prestations d’accident de travail, allocations familiales, prestations de maternité, prestations d’invalidité, prestations de survivants.
Pour permettre l’extension progressive de la couverture de la sécurité sociale dans les pays membres tout en tenant compte de leur niveau de développement, ces derniers doivent appliquer au moins trois de ces branches. La seule branche de la sécurité sociale qui n’est pas encore servie à ce jour au Sénégal ; ainsi que du reste dans les pays dont les économies ne sont pas en mesure d’assurer un emploi formel à la majorité de leurs personnes actives ; est la branche « prestations de chômage ». Pour faire bénéficier ces prestations aux salariés du secteur privé formel national, les ressources nécessaires sont abondées à partir des cotisations sociales obligatoires versées ou reversées au niveau de la Caisse de Sécurité sociale (CSS), de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) et des Institutions de Prévoyance Maladie (IPM). Notre pays se particularise donc par un système de sécurité sociale dont la gestion des différentes branches est éclatée entre ces trois IPS.
Toutefois, comme partout ailleurs, pour la CSS, qui gère les risques sociaux « accident de travail », « maladie professionnelle », « maternité », « charges de famille », « invalidité », « autres prestations que les soins en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle », ce sont uniquement les employeurs qui contribuent. Pour l’IPRES, qui couvre les risques sociaux « vieillesse » et « survivants » et les IPM qui s’occupent du risque « soins médicaux en cas de maladie ou d’accident non professionnels », les cotisations sont partagées entre les employeurs et les salariés.
En termes d’avancées par rapport au dialogue social, il convient de saluer l’option participative prise par notre pays d’impliquer pleinement les partenaires sociaux travailleurs et employeurs dans la gouvernance des IPS en les laissant présider alternativement les Présidents de Conseils d’Administration de ces institutions. La sécurité sociale dans le secteur privé formel est donc assurée grâce à un système obligatoire qui implique une solidarité interprofessionnelle et auquel nul employeur ne doit se soustraire. Et, pour ce faire, les Inspections du Travail et de la Sécurité sociale doivent être dotées de suffisamment de ressources humaines motivées, de moyens juridiques adéquats et de matériels logistiques d’intervention pour en garantir l’effectivité par des contrôles nécessaires. L’Etat employeur garantit aussi la sécurité sociale à ses agents par le biais des imputations budgétaires ainsi que des prestations servies par le Fonds national de Retraites (FNR) et l’IPRES (pour les agents non fonctionnaires).
Quid de la protection sociale ?
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) la définit comme une série d’interventions ayant pour but de réduire la vulnérabilité et les risques sociaux et économiques et d’atténuer la pauvreté extrême et les carences. Une telle définition comme celles de bien d’autres organisations met en exergue la diversité des mécanismes qui peuvent être mis en œuvre dans le cadre de la protection sociale et qui peuvent avoir pour cibles des individus ou des ménages sous forme de prestations en espèce ou en nature.
En effet, en plus du dispositif de couverture sociale obligatoire garantie par la sécurité sociale, les filets de protection sociale peuvent porter sur :
- des prestations servies par des dispositifs de couverture non obligatoires telles que les mutuelles et les assurances privées ;
- des prestations servies par des dispositifs de couverture subsidiaire sous forme d’aides sociales ciblées non conditionnelles ou subordonnées à des obligations qui peuvent promouvoir l’éducation et la santé des enfants ainsi qu’une meilleure prise en charge des personnes âgées ou vivant avec un handicap.
Le Rapport mondial sur la protection sociale 2020 – 2022 de l’OIT estime à plus de 4 milliards, le nombre de personnes dans le monde qui ne bénéficient pas de protection sociale. Cette tendance lourde, décelée depuis longtemps et qui est commune à tous les pays en voie de développement, avait déjà conduit l’OIT à l’inscrire comme un des piliers du travail décent « l’extension de la protection sociale » et à formuler la Recommandation n°202 de l’OIT sur les socles de protection sociale de 2012.
Au niveau national, la population active (entre 15 et 59 ans) est estimée en 2021 à environ 8 192 116 par les projections démographiques réalisées par l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). Sur cette population active totale, en matière d’accès à la couverture santé, en plus des environ 150 000 agents de l’Etat, des 500 000 estimatifs travailleurs couverts par les IPM et des 52 829 pris en charge par les assurances privées, à ce jour, 2 274 647 personnes (résultats provisoires de la Revue annuelle protection sociale 2022) bénéficient des prestations servies par les mutuelles de santé mises en place dans le cadre du Programme de Couverture Maladie universelle. Ce Programme qui s’inscrit dans le cadre de l’axe 2 du Plan Sénégal Emergent (PSE) portant sur « Capital humain, protection sociale et développement durable» contribue à l’atteinte des objectifs de la Stratégie nationale de Protection sociale (SNPS) qui a pour vision la mise en place d’un système national de protection sociale inclusif, accessible à tous, solidement ancré dans la culture nationale et garantie par l’Etat à travers des lois.
Toutefois, en dépit de ces efforts appréciables, à ce jour, un gap d’environ 5 214 640 personnes actives à couvrir reste encore à combler, nonobstant la dynamique massive annuelle d’entrée de demandeurs d’emplois dans le marché du travail, qui à défaut d’accéder à un emploi dans un secteur formel, risquent d’élargir les rangs des familles d’acteurs de l’économie informelle. En restreignant cette population active aux plus de 21 ans (qui constitue l’âge maximum au-delà duquel les enfants perdent le droit de bénéficier de la couverture maladie qui couvre leurs parents), ce gap se réduirait jusqu’à environ 2 791 454. Pour contribuer à la résorption de cet écart, certains défis sont à relever.
Il s’agit :
- d’une part, de convaincre les acteurs de l’économie informelle à adhérer aux stratégies d’extension de la protection sociale qui présentent de sérieuses limites en raison de leur caractère non obligatoire ;
- d’autre part, d’adapter le financement de la protection sociale et en particulier la contribution des acteurs de l’économie informelle à leurs modes d’organisation et à la périodicité de leurs revenus.
Par ailleurs, dans la perspective de réaliser les objectifs liés à l’axe 1 du PSE « Transformation structurelle de l’économie et croissance », des mécanismes incitatifs fiscaux, financiers et technologiques efficaces devront être mis en œuvre pour accompagner la transition de ces acteurs de l’économie informelle vers le secteur formel. C’est tout le sens de la Recommandation n°204 de l’OIT sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle de 2015. Une des étapes incontournables pour relever ces défis est la bonne compréhension de la structuration de ces unités de l’économie informelle et l’identification de leurs besoins pour assurer l’effectivité de leur transition vers le formel.
Dans le cadre de l’une de ses missions qui consiste à mener des études, le Haut Conseil du Dialogue social (HCDS) a eu à réaliser en collaboration avec le Bureau international du Travail et l’ANSD, une cartographie quantitative et qualitative de huit familles d’acteurs de l’économie informelle au Sénégal. Il s’agit des familles suivantes : le commerce, la couture et la confection, les cuirs et peaux, la mécanique automobile, la menuiserie bois, la pêche (post capture), la restauration, la transformation des produits agricoles. Mais, en raison de la rareté des ressources, pour arriver à des résultats probants en matière d’extension de protection sociale et de transition vers le formel, il est aussi impérieux de mettre en place un mécanisme de coordination et de suivi efficace des interventions des acteurs pour la transformation de l’économie informelle au Sénégal. Un tel mécanisme, qui ne devra pas faire l’économie d’une démarche participative associant les bénéficiaires, permettra d’accélérer la formalisation des unités de production informelles ainsi que la création de PME et de PMI durables et plus susceptibles de se connecter aux chaînes de valeurs sous régionales, africaines et mondiales.
Au demeurant, même si nous ne les adoptons comme cadre stratégique de promotion de la protection sociale, la zaqat (troisième pilier de l’ISLAM) ainsi que la charité (vertu théologale de la BIBLE) constituent à la fois des instruments de manifestation de la solidarité entre humains et des mécanismes subsidiaires d’inclusion sociale. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons faire jouer efficacement, d’une part, au droit social englobant le droit du travail et d’autre part, au droit à la protection sociale, le levier qui sied dans la réduction de la précarité, la lutte contre les inégalités et les discriminations mais aussi dans la promotion de l’inclusion sociale.
«C'EST LE MANQUE D'INFRASTRUCTURES QUI A PLOMBÉ NOTRE BASKET...»
Après une carrière bien aboutie au cours de laquelle elle a tout remporté aussi bien au plan national qu’en Afrique, l’ancienne basketteuse Ndeye Séne a décidé de ranger la balle orange pour s’intéresser à la politique.
Youssoupha Ba et Mawdo Malick Diop. |
Publication 16/08/2022
Après une carrière bien aboutie au cours de laquelle elle a tout remporté aussi bien au plan national qu’en Afrique, l’ancienne basketteuse Ndeye Séne a décidé de ranger la balle orange pour s’intéresser à la politique. C’est sa ville natale de Saint-Louis qu’elle a choisie pour se lancer dans cette activité qu’elle considère comme étant très noble. Directrice de campagne aux dernières locales, elle a été investie à la deuxième position sur la liste majoritaire de Aar Sénégal. Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, la quadruple Reine du basket et double championne d’Afrique de basket (2009-2015) revient sur sa carrière sportive et sa vision sur la politique tout en lançant un appel fort aux nouveaux élus qui vont siéger à l’Assemblée nationale.
Pouvez-vous revenir sur votre carrière sportive ?
J’ai débuté le basket à Saint-Louis au centre Mborika. J’ai fait mes gammes des minimes jusqu’aux seniors. J’ai été sacrée quatre fois reine du basket dont trois avec Saint-Louis Basket Club et une fois avec la Ville de Dakar. Après quelques années passées à Saint-Louis, je me suis dit pourquoi ne pas aller dans la capitale pour conquérir d’autres titres. Une fois à Dakar, j’ai choisi le club de Ville de Dakar. J’ai quitté ce club où j’ai gagné des titres comme la Coupe de la Ligue, la Coupe du Maire, le Championnat, pour atterri au DUC. Ensuite, j’ai fait une carrière professionnelle en Espagne avant de revenir au Sénégal à l’ISEG.
Si vous aviez un message à lancer aux jeunes qui pratiquent le basket ? Lequel serait-il ?
Le sport de façon générale et le basket en particulier est une activité très sérieuse. On ne peut pas le réussir dans la tricherie. Je conseille aux jeunes d’avoir une bonne hygiène de vie, d’écouter les conseils des parents et des dirigeants. Nous, on était disciplinées et travailleuses. Mais ce n’est plus le cas avec la nouvelle génération.
Quelle politique les autorités doivent-elles mener pour que le Sénégal retrouve son leadership en Afrique ?
Effectivement, le niveau du basket a baissé. Cela est dû au manque de la formation depuis la base. Il y a aussi l’absence des infrastructures. Si nous voulons élever le niveau de notre basket, il faut faire comme aux États-Unis où il y des terrains un peu partout. Cela va motiver les jeunes car ils n’auront pas à faire des kilomètres pour s’entraîner. Actuellement, on a que Dakar Aréna et la salle Marius Ndiaye. C’est très insuffisant.
Du sport à la politique. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager en politique ?
Permettez-moi de dire que suis toujours dans le milieu du basket. C’est une activité pour laquelle je ne peux me départir. Pour ce qui est de la politique, c’est M. Cissé qui m’a initiée étant jeune. Il me disait qu’un jour, elle te servira à quelque chose. Quand j’ai commencé à la pratiquer, c’était avec l’aide de Moussa Diop, candidat à la mairie. J’étais sa directrice de campagne. Mais lors des dernières législatives, c’est lui qui était tête de liste à Saint-Louis et moi deuxième sous la bannière de Aar Sénégal conduite au plan national par Thierno Alassane Sall.
Vous êtes allée à la rencontre des populations en battant campagne. Quels enseignements vous avez tiré de cette rencontre avec le peuple ?
Nous sommes très satisfaits des résultats que nous avons obtenus. Sur les huit listes qui étaient en compétition, il y a trois qui ont eu un seul député dont la nôtre. Donc cela veut dire qu’il y a une partie du peuple qui nous a écoutés. Maintenant, il faut que ceux qui vont nous représenter à l’Assemblée Nationale soient de vrais députés du peuple. Ils ont la responsabilité de nous écouter pour savoir nos préoccupations et les défendre à l’hémicycle. Je pense que nous pouvions avoir plus de voix que ce que nous avons eu. Ce qui nous a le plus pénalisé, c’est la déclaration de Ousmane Sonko qu’il a annoncé qu’à part Yewi et Wallu, toutes les autres listes travaillaient pour Macky Sall.
Maintenant que les élections sont derrière nous. Quel message avez-vous à l’endroit des nouveaux élus ?
J’attends de nos députés qu’ils soient de véritables représentants du peuple et de l’intérêt du Sénégal. Durant la campagne, nous avons proposé quatorze points importants que nous souhaitions faire appliquer une fois élus. Mais comme c’est Yewi et Wallu qui ont remporté l’essentiel des sièges de l’opposition, nous pensons qu’ils vont pleinement jouer leur rôle à l’assemblée nationale.
Est-ce que vous avez tiré une expérience dans l’activité politique ?
J’ai acquis beaucoup d’expérience grâce à la politique. J’ai mal quand je vois certains assimiler cette activité noble à des mensonges. Je les comprends dans un sens puisque beaucoup s’y sont intéressés pour se faire de l’argent en essayant de tromper le peuple. Mais je pense que petit à petit, les gens commencent distinguer ceux qui en font une sacerdoce à ceux qui sont de mauvaise foi et qui ne sont là que pour leur propre intérêt. J’invite les sénégalais à s’intéresser à la politique pour comprendre comment les choses se passent et avoir leur mot à dire dans les instances de décision. Chacun a des idées à faire prévaloir. La politique vous donne l’occasion de les exprimer. Mais que tout se fasse dans la discipline et la conviction.