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15 juin 2025
ACTE DE VANDALISME SUR LE TER, ANTIONE DIOME PRÉVOIT DES SANCTIONS
Le sectionnement de câbles sur le tracé du Train express régional (TER) ne restera pas impuni, a assuré, jeudi, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome.
Le sectionnement de câbles sur le tracé du Train express régional (TER) ne restera pas impuni, a assuré, jeudi, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome.
« Cet acte criminel qui a mis en danger des centaines de vies ne restera pas impuni. L’État poursuivra ses auteurs et les livrera à la justice pour que force reste à la loi« , a soutenu le ministre de l’Intérieur dans des propos rapportés par la Rfm.
La circulation sur le tracé du TER a connu lundi des perturbations après que des individus ont sectionné et emporté 60 mètres de câble du système de signalisation du train entre Keur Mbaye Fall et Yeumbeul (banlieue de Dakar).
Dans un communiqué, le procureur de la République dit avoir demandé à la Section de recherches de la gendarmerie nationale de mener « toutes les investigations utiles » à l’élucidation des « actes de dégradation, de prévarication et d’incivisme » constatés sur le tronçon du Train express régional (TER) et « susceptibles d’être qualifiés d’actes de terrorismes« .
UNTJ EN CESSATION DE TRAVAIL CE VENDREDI
L’union Nationale des Travailleurs de la Justice (UNTJ), regroupant les greffiers et interprètes va observer un arrêt de travail demain vendredi 13 mai 2022 à partir de 11h suivi d’une adresse à la presse.
L’union Nationale des Travailleurs de la Justice (UNTJ), regroupant les greffiers et interprètes va observer un arrêt de travail demain vendredi 13 mai 2022 à partir de 11h suivi d’une adresse à la presse.
Cela rentre en droite ligne de leur sortie précédente relative à la situation délétère dans laquelle se trouvent plongés ces braves pères et mères de famille. Dans un communiqué paru le 6 mai dernier, l’UNTJ avait fait part de ses doléances au Président Macky Sall. Il s’agit du montant dérisoire des traitements dans ce secteur qui a fini d’installer une précarité endémique. La seule source de revenus qui leur permet de survivre est constituée des montants perçus au titre du fonds commun des greffes…
Malheureusement, depuis de longues années les travailleurs de la Justice souffrent de la gestion nébuleuse de ce fonds. Les versements ne sont pas réguliers ; La traçabilité de ces fonds au niveau du Trésor, des Impôts et Domaines est un mystère ; Quant au fonctionnement du comité de gestion au niveau du Ministère de la Justice, nous avons le plus gros nœud à dénouer. Tout se déroule entre quelques mains. Et les travailleurs dans leur désarroi n’ont aucun droit de regard ou simplement d’information sur leurs revenus. Et depuis quatre mois, ces braves femmes et hommes de l’institution judiciaire vivent une situation dramatique identique à celle d’il y’a deux années. Ils étaient alors restés plus de quatre mois sans percevoir leurs revenus trimestriels.
Cette fois- ci, la coïncidence de la korite a rendu la situation plus que dramatique et certains pères et mères de famille l’ont passée dans le dénuement total. Et au moment où nous rédigeons ce texte, bon nombre de nos camarades n’ont pas encore perçu leur salaire. En effet, la fin du trimestre consacre aussi les échéances de prêts au niveau des banques et ceux qui reçoivent leur traitement dans le même compte en sont privés, le montant perçu ne pouvant couvrir la dette. En faisant l’économie des autres difficultés qui assaillent nos camarades et pour la préservation de la quiétude sociale dans le landerneau Judiciaire, l’union Nationale des Travailleurs de la Justice en appelle à la sagesse du Président de la République.
UCAD, LES ETUDIANTS EN MEDECINE, PHARMACIE ET ODONTOLOGIE DÉTERRENT LA HACHE DE GUERRE
L’Amicale des Étudiants de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie (FMPO) de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD), qui exige le respect des engagements pris par leur ministère de tutelle a décrété 24 heures de grève, ce jeudi 12
L’Amicale des Étudiants de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie (FMPO) de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD), qui exige le respect des engagements pris par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a décrété 24 heures de grève, ce jeudi 12 mai.
Dans leur communiqué, les étudiants avertissent qu’ils n’hésiteront pas à passer à la vitesse, si leur revendication n’est pas prise en charge « dans un court délai ». Selon eux, le département piloté par le ministre Cheikh Oumar Anne s’était engagé à rendre « effective » la rémunération des douze mois de stage cliniques des étudiants en Doctorat 2, la « prise en charge » de la couverture vaccinale contre l’hépatite B des étudiants de la FMPO et « sa pérennisation », ainsi que « l’accompagnement » de la Faculté dans le projet de construction d’un nouvel amphithéâtre.
En revanche, pestent-ils, « depuis le début de l’année universitaire, dans notre politique anticipative, nous avons tenu à prendre les devants pour que ces engagements puissent être honorés. Cette démarche de notre part est restée vaine ».
CONFLIT RUSSO-UKRAINIEN, L’UE SALUE LA POSITION DU SÉNÉGAL
L’Union européenne (UE) salue la position du Sénégal en faveur de la paix en Ukraine, a déclaré, jeudi, son ambassadrice au Sénégal, Irène Mingasson.
Dakar, 12 mai (APS) - L’Union européenne (UE) salue la position du Sénégal en faveur de la paix en Ukraine, a déclaré, jeudi, son ambassadrice au Sénégal, Irène Mingasson.
’’L’Union européenne salue la position sénégalaise en faveur de la paix, du respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et du droit international. Nous avons besoin de vous’’, a fait savoir la représentante de l’UE au Sénégal.
Dans le cadre de la résolution de la crise ukrainienne, l’Europe s’est tournée vers tous ses partenaires, dont le Sénégal, pour agir ensemble en soutien au droit international, a indiqué Mme Mingasson
’’Cette guerre nous invite à faire un front commun pour que les principes du droit international soient respectés et que cesse cette agression unilatérale. Nous nous tournons pour cela vers tous nos partenaires pour agir ensemble en soutien au droit international’’, a-t-elle dit.
Mme Irène Mingasson s’exprimait lors de la conférence de presse organisée au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur dans le cadre de la ’’Quinzaine de l’Europe 2022’’.
La rencontre s’est déroulée en présence de la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aïssta Tall Sall, et des ambassadeurs des Etats membres de l’UE au Sénégal.
Selon elle, si l’Union européenne se tourne vers le Sénégal, c’est parce que le pays est un ’’partenaire majeur’’ de l’Europe. Elle a insisté sur ’’son rôle moteur et stabilisateur sur la scène régionale, continentale et internationale pour faire respecter le droit’’.
’’L’Union européenne salue la position Sénégalaise en faveur de la paix, du respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et du droit international. Nous avons besoin de vous’’, a t-elle dit.
De son côté, la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, a rappelé que le Sénégal souhaite la fin de cette guerre, soulignant que l’Afrique n’a pas les moyens militaires de le faire.
’’Nous ne pouvons le faire que par le dialogue et la diplomatie, car le continent n’a pas les moyens militaires de participer à la guerre’’, a dit la ministre.
C’est dans ce sens, selon elle, que le président Macky Sall a eu des discussions avec les présidents de la Russie, Vladmir Poutine, et de la l’Ukraine, Volodymir Zelynski.
Elle a ajouté que le chef de l’Etat, président en exercice de l’Union africaine (UA) aura également des discussions avec le chancelier allemand Olaf Schol et le président des États-Unis, Joe Biden en vue de trouver une solution à cette crise.
Un communiqué de presse rappelle que le 9 mai marque le 72ème anniversaire de la signature de la Déclaration Schuman qui ’’est l’acte fondateur de l’UE, un projet ambitieux qui visait à instaurer une paix durable dans un contexte d’après-guerre’’.
’’Aujourd’hui, alors que l’Europe et le monde entier font face aux conséquences dramatiques de la guerre en Ukraine, il est essentiel de réaffirmer cet engagement de l’UE à œuvrer pour la paix, la démocratie, la solidarité et la coopération, en Europe et dans le monde entier’’, souligne t-on dans la même source.
Au Sénégal, l’UE ’’commémore la Journée de l’Europe en célébrant son partenariat solide et constant’’ avec le pays, ’’ainsi que son engagement envers la jeunesse sénégalaise’’.
Pendant quinze jours, sous le thème ’’Jeunesse au présent, amoul bayi’’ (ne rien lâcher), la Délégation de l’UE organise une série d’évènements et de rencontres avec des jeunes sénégalais et sénégalaises de divers horizons.
Selon le document de presse, ’’cette Quinzaine de l’Europe s’inscrit dans le cadre de l’Année européenne de la jeunesse, qui vise à amplifier la voix et l’action portée par la jeunesse en Europe et à travers le monde une jeunesse actrice de paix au quotidien et contributrice incontournable à la construction d’un avenir meilleur pour toujours’’.
UN GALA CARITATIF DE L’ASSOCIATION "FOR HOPE" AU PROFIT DES ENFANTS MALADES
L’association "For Hope" de l’international sénégalais Idrissa Gana Guèye organise ce jeudi, à Paris, un gala caritatif au profit des enfants atteints du Cancer et du VIH Sida en Afrique, a appris l’APS de source médiatique.
Dakar, 12 mai (APS) - L’association "For Hope" de l’international sénégalais Idrissa Gana Guèye organise ce jeudi, à Paris, un gala caritatif au profit des enfants atteints du Cancer et du VIH Sida en Afrique, a appris l’APS de source médiatique.
De nombreuses stars européennes et africaines du football ainsi que des artistes comme Maître Gims, Richard Orlinski et Boubou Design, participeront à ce dîner de gala, indique le quotidien sportif français L’Equipe.
Des objets collectionnés seront mis aux enchères pendant la soirée, rapporte la même source, citant un ballon de la finale de la CAN signé par les joueurs sénégalais, des maillots dédicacés de certains joueurs et des crampons de Sadio Mané.
Le milieu du Paris Saint-Germain (PSG, élite française, avait fondé, en juin 2021, l’association "For Hope" (pour l’espoir).
Elle intervient en France et au Sénégal dans les domaines de l’alimentation, l’éducation, la santé, le développement durable et l’environnement.
En novembre dernier, Guèye avait offert un important don de matériels médicaux au ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Ce don comprenait 45 extracteurs d’oxygène, 6000 tests antigéniques, 20.000 masques FFP2, 2000 masques chirurgicaux et 2280 flacons de gels hydroalcoolique.
L'ULTIME DÉFI DE MIMI TOURÉ
La désignation d'Aminata Touré comme tête de liste nationale de Benno Bokk Yaakaar lors des élections législatives du 31 juillet, est le dernier acte couronnant le parcours d’une femme de Gauche peu adepte de la soumission
Elle aura tout connu depuis l’installation du régime de Macky Sall en 2012. Aminata Touré aura savouré les délices du pouvoir en tant que ministre de la Justice jusqu’à la Primature. Elle a aussi goûté à l’amertume de plusieurs limogeages (à la Primature et comme présidente du Conseil économique, social et environnemental). Pas ferme, droite dans ses bottes, Aminata Touré marche sur le tapis rouge de l’hôtel King Fahd Palace. Regard franc, elle a l’allure d’un général qui fait une revue des troupes. La présidente d’alors du Cese vient de quitter la réunion des femmes de l’Alliance pour la République (Apr) en ce 12 juillet 2019. Une rencontre qui marquait l’installation de Ndèye Saly Diop Dieng, présidente des femmes du parti présidentiel. Devant ses sœurs de parti, celle qui est désormais chargée de conduire la liste nationale de la coalition Benno bokk yaakaar affiche son soutien total à celle qui succède à Ndèye Marième Badiane. Sa popularité se mesure à l’applaudimètre. Un discours de circonstance qui est dicté par la discipline de parti. Cependant, au regard de sa trajectoire politique, on voit mal comment l’ancienne Première ministre pourrait suivre Ndèye Saly Diop Dieng. Car Aminata Touré, c’est l’incarnation du leadership. Ou rien. Tout simplement.
«Mimi n’est pas du genre à se soumettre»
Dans le syndicalisme, la politique, le sport, Mimi comme l’appellent familièrement les Sénégalais, a toujours voulu jouer les premiers rôles. Sidiki Daff est un ancien camarade de parti de Aminata Touré à l’époque d’And jef/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads). Vieillesse tatouée sur le visage, marqué par des années de lutte dans la Gauche, il relate la personnalité de Mimi en 1993 : «C’était la première fois que l’on avait une femme porte-parole. Elle est très combattive, la tête sur les épaules. Ce n’est pas un hasard si elle en est là aujourd’hui. C’est une dame qui n’a pas sa langue dans sa poche. J’ai toujours dit que c’était une erreur de voir Mimi Touré Première ministre parce qu’elle n’est pas du genre à se soumettre. Macky l’a finalement enlevée. C’est une forte tête avec des convictions chevillées au corps. Elle accepte difficilement qu’on la dirige parce qu’elle est trop autonome. Mimi est une femme courageuse», a témoigné M. Daff le 21 septembre 2019, lors de la journée d’hommages aux ex-militants de la Gauche à la Maison de la Culture Douta Seck.
Le courage, le combat, les convictions, Aminata Touré les a appris dans le mouvement de Gauche. A 14 ans, la dame à la voix rauque tel un homme, tombe amoureuse de l’idéologie véhiculant les principes de justice sociale, de soutien au monde rural, de la répartition de richesses… Elle intègre le Mouvement pour le socialisme et l’unité (Msu) avant les années 1990. Et lors de la Présidentielle très contestée de 1993, elle est directrice de campagne du candidat Landing Savané, leader d’Aj/Pads. Elle avait 31 ans. «Ce qui nous surprenait, c’est que la contestation est telle que nous pensions que le pouvoir sortant ne pouvait jamais gagner. Finalement, on voyait que ce que nous croyions n’avait rien à voir avec le verdict des urnes», se souvient Mimi Touré qui a reçu Le Quotidien en août 2019 au siège du Cese.
Au lycée Van Vo, devenu lycée Lamine Guèye, la jeune Aminata est aux avant-postes des combats. Puis l’université va prendre le relais. En France, Mimi est en chevelure afro, avec blue-jeans, liquettes, baskets et passionnée de sports. Elle avale les différents bréviaires révolutionnaires, à commencer par le Manifeste du parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels, son livre de chevet à la résidence universitaire. «Mimi la rouge» -pas le «tyran rouge»- est-elle ainsi surnommée par ses camarades étudiants. Elle n’hésite pas à monter parfois à Paris à l’occasion des grandes manifestations du Parti communiste, dont la traditionnelle fête de l’Humanité. Tour à tour, elle milite dans l’Association des étudiants sénégalais en France (Aesf), la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (Feanf) et l’Union nationale des étudiants de France (Unef). «Elle pouvait parler pendant des heures de politique, d’idéologie et de marxisme-léninisme sans se fatiguer», racontait une amie dans un portrait réalisé par Rfi en 2013. Malgré ses années dans la Gauche, Aminata Touré a décidé de diluer son engagement. La dame, qui a aura 60 ans le 12 octobre, a migré vers le Centre. «Je n’ai jamais été libérale. L’Apr n’est pas un parti libéral. C’est un parti dans lequel il y a tous les courants. Je me définis comme une sociale-démocrate. Il faut que la politique sociale soit affirmée, surtout dans nos pays en voie d’émergence, tout en respectant les règles du marché : la propriété privée, le droit d’être dans un environnement qui favorise les affaires dans le respect des droits aussi bien des travailleurs que des autres segments de la société», théorise-t-elle.
«Je ne suis pas Margaret Thatcher»
Cette audace et ce refus de se soumettre, Aminata Touré les a forgés au cours de son enfance. Mais elle réfute l’étiquette de «garçon manqué» que lui collent ses détracteurs. «Si j’étais un homme, je pense que ce débat ne se poserait pas. Il y a des rôles qu’on a assignés aux femmes, d’autres aux hommes. Or, ça n’a pas toujours été comme ça. Dans l’histoire du Sénégal, les femmes ont toujours joué un rôle important. Dans le Walo, Dieumbeuth Mbodj et sa sœur Ndatté Yalla ont tenu tête à l’envahisseur français et ça s’est soldé par des négociations. Dans le Sud, il y a Aline Sitoé Diatta contre la colonisation française. Dans la religion, il y a de grandes figures comme Mame Diarra Bousso, une des rares femmes qui occasionnent de grands rassemblements religieux, à travers le magal de Porokhane. Au Sénégal, les femmes ne rasent pas les murs et n’ont jamais rasé les murs», se justifie-t-elle.
Malgré tout, Mimi est aussi comparée à Margaret Thatcher, ancienne Première ministre britannique, caricaturée dame de fer à cause de son intransigeance. Une comparaison qu’elle rejette : «Je ne suis pas Margaret Thatcher. Elle était de droite et je suis du centre. Je suis une progressiste. Cela n’a plus de sens de parler de Droite et de Gauche.» Après des années aux Etats-Unis durant le régime de Wade, c’est le Libéral Macky Sall qui la convainc de faire son retour au bercail. «Mimi est une femme de Gauche. Je l’ai rencontrée il n’y a pas longtemps et elle me l’a réaffirmé. Son ambition est de porter haut les couleurs de la Gauche», précise Amadou Vieux Ndiaye, également membre du comité de pilotage de la journée d’hommages aux ex-militants d’Aj/Mouvement pour la révolution et la démocratie nouvelle. Au sein de la Gauche, Mimi a également été très tôt amoureuse du sport. Elle va pratiquer à l’école : le football, le handball, le judo. Elle était ailière aux Gazelles de Dakar alors que le foot féminin en était à ses premiers balbutiements au Sénégal.
«Le sport m’a appris la discipline, la rigueur, le sérieux»
Au début des années «80», elle ambitionne même de faire carrière dans le sport. Elle intègre l’Equipe nationale d’athlétisme. Déterminé à voir sa fille auréolée de diplômes, son père refuse. Mais chassez le naturel, il revient toujours au galop. En France, la jeune étudiante est très active dans les milieux sportifs. Lors d’une compétition de judo, elle se fracture le coude. Un accident qui va définitivement sonner le glas de sa pratique sportive. «Le sport m’a appris qu’une victoire peut arriver après une défaite dans quelque domaine que ce soit. Dans le sport, j’ai appris la discipline, la rigueur, le sérieux. J’essaie d’appliquer ces principes en politique et dans ma vie en général», dit Aminata Touré. Pour suivre son regard, il faut aller au ministère de la Justice.
Garde des sceaux du premier gouvernement de Macky Sall, Aminata Touré imprime sa marque dès le début et assume la politique de la traque des biens mal acquis. Les dignitaires du Pds sont poursuivis, dont son ex-mari, le Trotskyste devenu Libéral, Oumar Sarr, qu’elle a connu en France en tant qu’étudiant. Ils ont une fille : Dior. Comment cette dernière a vécu cet épisode ? «Je ne raconte pas ma vie privée en public. Cela fait 7 ans que les gens me posent la question, j’ai toujours refusé d’y répondre. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais étaler ma vie privée sur la place publique», confie-t-elle. De sa vie privée, on ne connaît que très peu de choses. Après ses divorces avec Oumar Sarr et Momar Wade, Mimi Touré est actuellement en couple avec Oumar Wade, un entrepreneur.
Mimi de défiance
Par ailleurs, Mimi adore les défis. On ne sait pas si elle va diriger avec succès la liste de Bby mais l’ancienne Pm a la niaque. Lors de la campagne électorale des Locales, au moment où Barthélemy Dias commençait à prendre le dessus sur Diouf Sarr, Aminata Touré a pris la parole à deux jours du scrutin. Au siège de l’Apr, c’est elle qui pilote la conférence de presse devant Amadou Ba et Aliou Sall. «Personne ne peut nous impressionner. On a connu l’opposition. Les menaces ne passeront pas. Les élections vont se passer paisiblement», tonne-t-elle, le ton rageur. Mais parmi les défis, il y en a un qu’elle n’a pu relever et qui compte et comptera dans sa carrière : sa candidature à Grand-Yoff face à un mammouth socialiste nommé Khalifa Sall, maire sortant de Dakar. 2014 a donc été un rendez-vous manqué pour elle. Et en politique, ça se paie cash. Elle finira Envoyée spéciale du président de la République, faute d’avoir une institution. Toutefois, les mauvaises langues soupirent que Aminata Touré a toujours été «obnubilée» par le Cese, que c’est de cette ambition «débordante» que serait né le froid avec sa prédécesseure, Aminata Tall.
Mimi aime également les défiances. Quand elle mord, elle ne lâche pas. Quitte à faire saigner ! Le Président Sall a dû lui donner le Cese, après ses «performances» dans la quête de parrains et dans le directoire de campagne de la Présidentielle de 2019. Même pas deux années, et puis s’en va ! Pis, un homme qu’elle digère difficilement prend sa place : Idrissa Seck. C’est un affront que Macky Sall lui avait lancé ! Une humiliation tout court. A l’époque, elle semblait consommer la rupture avec le chef de l’Etat et de l’Apr qu’elle n’a même pas daigné confondre dans ses remerciements, le jour de son départ. Une autre défiance. Elle était pourtant déjà en guerre depuis la publication de l’article de Libération faisant état de «mauvaise gestion» comme mobile de son limogeage. «Nul ne saurait, à cette étape de ma vie administrative et politique, ternir ma réputation et mon intégrité», avait-elle averti sur sa page Facebook, le 3 novembre 2019. Ce «nul» indéfini ne serait que des adversaires politiques. Et surtout quand elle ajoute qu’elle se réservait le droit d’ester en justice contre «toute tentative de diffamation ou d’intimidation». Elle a envoyé là un message à ceux qui voudraient l’envoyer au «cimetière politique». Finalement, Mimi n’est pas morte et est prête pour l’accélération de la cadence le 31 juillet 2022.
LE MASTER DOCUMENTAIRE RELANCÉ PROCHAINEMENT À L'UGB
Après cinq années de fermeture, le Master II de réalisation documentaire de l’université Gaston Berger de Saint-Louis pourrait rouvrir dès la prochaine rentrée
Après cinq années de fermeture, le Master II de réalisation documentaire de l’université Gaston Berger de Saint-Louis pourrait rouvrir dès la prochaine rentrée. Selon le directeur de la Cinématographie du Sénégal, des discussions sont menées pour une réouverture prochaine.
Le Master de réalisation documentaire de l’université Gaston berger de Saint-Louis devrait renaître de ses cendres très prochainement. Le directeur de la Cinématographie du Sénégal, Germain Coly, en a fait l’annonce ce 10 mai, en procédant au lancement du Festival international du film documentaire de Saint-Louis. «Ce qui est prévu, c’est de reprendre les discussions avec l’Ugb, pour essayer de lever les difficultés qui ont conduit à l’arrêt de ce master», indique M. Coly. En 2017, le retrait des paritaires français, l’université de Gre¬noble et l’association Ardèche Image/Africadoc, entraîne une fermeture du master.
Le ministre de la Culture d’alors ayant refusé d’allouer les maigres ressources de son département à une action de formation relevant du ministère de l’Ensei¬gnement supérieur. «C’étaient des difficultés un peu complexes. Il y avait le problème des moyens mais aussi autre chose derrière, d’autres problèmes qu’il va falloir lever avec l’Ugb et les enseignants qui intervenaient dans ce master», souligne M. Coly.
Après 5 années d’arrêt, le master va ainsi renaître au sein de l’Ufr Civilisation, religion art et culture de l’Ugb. «Je ne peux pas donner de date mais nous allons intensifier la discussion et ça va se faire très bientôt», informe le Dci en se refusant de donner la date du démarrage. Mais, selon certaines informations, la prochaine rentrée pourrait bien être la bonne.
Depuis la sortie de la première promotion en 2008, le Master de Réalisation de documentaire de création (Rdc) a permis de former des dizaines de documentaristes sur le con¬tinent et ailleurs. Lors du dernier Fespaco, plusieurs films primés étaient l’œuvre de sortants de ce master, notamment le directeur du Cinéma du Niger, Sani Magori, et la réalisatrice Aïcha Macky, du même pays, Ousmane Samassekou du Mali dont le film était qualifié aux oscars, Delphine Yerbanga et Galadio Parfait Kabore du Burkina Faso, entre autres. «Au ministère de la Culture comme au Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (Fopica), ce que nous voulons faire c’est insister sur la formation, en relation avec les universités et écoles qui sont en train de s’implanter à Dakar dans le secteur du cinéma», indique le directeur de la Cinéma¬togra¬phie.
Germain Coly réaffirme ainsi son engagement à travailler avec les professionnels du 7e art pour installer une véritable industrie du cinéma.
LA SOCIETE CIVILE PLAIDE LA POSSIBILITE POUR LES ACTEURS DE REGULARISER LEURS LISTES DE PARRAINAGES
Le Cosce et la Pacte «préconise la notification des listes et motifs de rejet aux mandataires, l’accès aux fiches de parrainages déposées, à défaut de disposer des copies, la correction des erreurs matérielles
Pour renforcer le climat de confiance et de transparence, la Société civile, présente à la Commission de contrôle et de vérification des parrainages, «appelle au calme les acteurs dont les listes ont été recalées et sollicite des autorités électorales qu’il leur soit accordé la possibilité de régulariser leurs listes de parrainages». Dans ce cadre, cette Société civile, regroupée autour du Cosce et de la Pacte, «préconise la notification des listes et motifs de rejet aux mandataires, l’accès aux fiches de parrainages déposées, à défaut de disposer des copies, la correction des erreurs matérielles, notamment celles liées à la saisie des listes de parrainages, avant le début de l’analyse de la recevabilité juridique des dossiers de candidatures».
Dans une déclaration publiée hier, les membres de ces organisations disent avoir constaté qu’en «dépit des efforts importants consentis par l’administration électorale pour améliorer la transparence et l’organisation du parrainage en vue des élections législatives du 31 juillet 2022», des «rejets définitifs pour autres motifs, qui ne laissent aucune possibilité de régularisation, sont à la base de l’élimination éventuelle d’un nombre important de listes de candidatures».
Article.L.179 du Code électoral
«A la fin de toutes les opérations de contrôle et de régularisation éventuelle sur les listes de parrainage entreprises à la suite du dépôt matériel, soit soixante-seize jours avant celui du scrutin, la commission de réception procède, dans les cinq jours qui suivent, à l’analyse des dossiers pour les besoins de la recevabilité juridique. Le remplacement de candidats inéligibles, sans préjudice de l’ordre d’investiture, et la substitution de pièces périmées ou comportant des erreurs matérielles sont, le cas échéant immédiatement notifiés au mandataire de la liste concernée. Celui-ci dispose de trois jours, à compter de la date de notification, pour y remédier, sous peine de rejet de la candidature concernée. Dans le cas où, pour l’un des motifs énumérés à l’article L.178, le ministre chargé des élections estime qu’une liste n’est pas recevable, il notifie, par écrit, les motifs de sa décision au mandataire de ladite liste dans les deux premiers jours suivant le début de l’analyse pour la recevabilité juridique.»
POUR L’OPPOSITION, LE RÉVEIL SERA BRUTAL ET DUR LE 31 JUILLET
Entretien avec Serigne Mbacké Ndiaye, un électron libre du camp présidentiel
Serigne Mbacké Ndiaye, on peut l’aimer ou le détester mais force est de reconnaître que non seulement il a des idées iconoclastes et qui vont souvent à contre-courant du conformisme ambiant mais aussi, et surtout, il a le courage de ses idées. Entretien avec un électron libre du camp présidentiel !
Monsieur le ministre, vous avez effectué récemment une sortie remarquée pour prendre la défense du capitaine Seydina Oumar Touré, radié de la Gendarmerie puis privé d’emploi d’enseignant dans un institut de la place. Par cette position, vous ramiez à contre-courant du camp politique auquel vous appartenez. Qu’est-ce qui explique cette sortie somme toute courageuse ?
Serigne Mbacké NDIAYE – J’estime que le capitaine Touré, qui a commis une faute dans l’exercice de ses fonctions, a été sanctionné par la Gendarmerie, ce que j’approuve totalement et entièrement. La Gendarmerie est un corps d’élite où le sérieux et le professionnalisme sont de rigueur. Si donc un de ses membres commet une faute aussi grave, il doit être sanctionné, ce que tous les républicains ont approuvé. Mais, ce n’est pas parce qu’il a commis une faute qu’il ne doit plus travailler. Même un criminel, jugé et condamné par les tribunaux, doit avoir une chance de s’amender, surtout que le Capitaine Touré n’avait pas été recruté n’importe où. Son point de chute était l’IAM dont le Directeur Moustapha Guirassy est connu pour son sérieux, son patriotisme et son sens du discernement. Il s’y ajoute que le Capitaine disait qu’il rêvait d’être enseignant et j’ai été peiné de voir ce rêve brisé. Et je me suis mis à me demander comment il allait vivre, comment il allait entretenir sa famille ? Devait-il se transformer en agresseur ou en voleur, ce qui serait pire. J’ai alors lancé un cri du cœur pour sauver ce jeune cadre sénégalais à la fleur de l’âge. Cela dit, quelle que soit ma position politique, je défends mes convictions, je soutiens la vérité et je protège des valeurs. S’il fallait recommencer et dans le même contexte, j’aurais fait plus et mieux.
Le même ex-capitaine et l’activiste Guy Marius Sagna ont été recrutés par le maire de Dakar, Barthélémy Dias. Recevant les cahiers des doléances des centrales syndicales ce 03 mai, le président de la République a menacé de ses foudres les maires qui recruteraient en violation de la loi et du règlement. Quel commentaire faites-vous sur cette sortie présidentielle ?
Je dois rappeler qu’en abordant ce sujet, le Président Macky Sall répondait à une question soulevée par mon frère Abdou Sidya Ndiaye, Secrétaire Général des Travailleurs Municipaux et, de mon point de vue, le Chef de l’Etat s’adresse à tous les Maires car, ne l’oublions jamais, la Mairie est un démembrement de l’Etat et en tant que tel, le Maire gère les deniers publics. C’est la raison pour laquelle tous les actes, après avoir été votés par le Conseil municipal, sont approuvés par la tutelle, le Préfet ou le Sous-préfet selon le cas. Ces derniers ont d’ailleurs la possibilité de déférer des actes votés par le Conseil municipal devant les tribunaux pour annulation. En ce qui concerne particulièrement le cas de la Maire de Dakar, je rappelle que l’ancien Maire Mamadou Diop, paix à son âme, avait soumis l’organigramme de la Mairie au Bureau Organisation et Méthode. C’est ainsi que nous avions de grandes directions telles que la Direction de l’Aménagement Urbain/DAU, la Direction de l’Action Sanitaire et Sociale/ la DASS, la Direction Administrative et Financière / DAF, la Direction des Sports et Promotion de la Jeunesse / DSPJ, la Direction de l’Education et de la Culture. Bien sûr, après son départ, ces directions ont été sectionnées pour donner naissance à une dizaine de directions. Mais, quel que soit le cas, le Maire doit conformer ses nominations à cet Organigramme. S’il ne le fait pas, il doit être rappelé à l’ordre par la tutelle. Alors, dépolitisons ce débat et ramenons-le sur le plan purement administratif.
Récemment, les députés de la majorité présidentielle, ceux de votre camp, donc, ont choisi de revenir sur l’augmentation projetée du nombre de députés destinée notamment à tenir compte de l’accroissement démographique. Ce faisant, ils ont décidé de réduire le nombre de députés à élire sur la liste proportionnelle. Or, tout le monde sait que de nombreuses sensibilités importantes, mais ne pesant pas lourd électoralement, ne pouvaient entrer à l’Assemblée nationale que par le biais de la disposition dite du « plus fort reste ». Le fait de la supprimer, n’est-ce pas un recul pour la démocratie en tout cas un coup porté sur le pluralisme qui lui est consubstantiel ?
J’approuve cette position des députés de la majorité même si elle est loin de me satisfaire. En effet, je suis pour la diminution du nombre de députés qui serait ramené à 100 dont les 25 représenteraient les Sénégalais de l’extérieur et les 75 autres élus au scrutin uninominal. Cela veut dire que si mon projet devait être appliqué, le Sénégal serait découpé en 75 circonscriptions électorales, chacune devant élire un député titulaire et un suppléant. Vous le constatez donc, je suis pour la suppression de la liste nationale. Alors, si cette liste nationale est diminuée, je ne peux qu’applaudir même si je ne suis pas totalement satisfait. Ensuite, je milite pour la suppression du salaire des députés et son remplacement par des indemnités de session. Dans un pays qui manque de tout, pourquoi un médecin, un infirmier, un enseignant etc. élu député doitil abandonner son poste pour venir dormir à l’Hôtel des députés sachant que les députés ne travaillent pas plus de trois mois sur douze ? Il faudrait donc que le fonctionnaire élu reste à son poste, vienne en session en cas de besoin. Le faisant, on crédibilise l’Assemblée nationale et mettra fin à cette lutte acharnée pour se faire appeler « Honorable ».
En parlant toujours des élections législatives, l’opposition et la société civile ont dénoncé le refus par le gouvernement d’appliquer la sentence de la Cour de justice de la Cedeao concernant le parrainage, un filtre jugé discriminatoire. Pourquoi donc refuser d’appliquer le jugement d’une cour relevant d’une organisation communautaire dont le Sénégal se prévaut par ailleurs du mandat pour intervenir militairement en Gambie par exemple ?
Je suis politique, je laisse le débat juridique aux juristes en soulignant qu’euxmêmes n’ont pas une même lecture de ce sujet. En tant que politique, soucieux de la rationalisation de la vie politique, j’estime que le parrainage qui s’applique dans beaucoup de démocraties comme en France par exemple est une excellente chose. Une liste ou un candidat qui ne peut pas avoir 0,8 % des électeurs inscrits pour le parrainer, n’a pas sa place dans les élections qui coûtent déjà très cher d’autant plus que ceux qui veulent participer à ces élections dénoncent ailleurs le gaspillage des deniers publics mais quand il s’agit de leur participation à des élections, ils sont pour. Alors j’approuve comme je le disais tantôt le parrainage.
L’opposition, ragaillardie par sa bonne performance du 23 janvier dernier ne fait pas mystère de sa volonté d’imposer une cohabitation au président de la République à l’issue des élections législatives du 31 juillet prochain. Pensez-vous pouvoir obtenir la majorité lors de ce scrutin ?
Pour l’opposition, le réveil sera brutal et dur le 31 juillet prochain. Faites une lecture des élections territoriales passées et vous vous rendrez compte que nous avons été battus dans beaucoup de localités parce que divisés. Unis, nous sommes largement majoritaires et les urnes le prouveront. Les membres de la mouvance présidentielle, qui sont conscients des enjeux des élections législatives, vont faire violence sur eux-mêmes pour se battre ensemble et gagner partout. Tout le monde ne peut pas être investi sur les listes, mais l’essentiel c’est de participer à la victoire et de poursuivre avec le Président Macky Sall le travail commencé depuis 2012 et qui donne déjà d’excellents résultats. Et à ce niveau, je me plais de citer trois belles initiatives du Président qui m’ont charmé. Il s’agit des bourses familiales qui ont complètement changé le vécu de certains de nos compatriotes même si certains théoriciens restés dans les salons, cafés et restaurants de Dakar contestent l’efficacité de ce choix. Il y a ensuite le PUMA qui a fini de faire de nos concitoyens qui habitent le long des frontières des Sénégalais à part entière car bénéficiant d’infrastructures de base (écoles, postes de santé, routes, eau, électricité) qu’ils allaient chercher dans les pays limitrophes. Il y a enfin, pour ne pas être exhaustif, l’emploi des jeunes dont la direction, pilotée avec efficacité et humilité par M. Modou FALL, fait d’excellents progrès en faveur des jeunes et des femmes. D’ailleurs, en tant que parti, nous avons décidé, dans le cadre des activités de l’université de la CLP que nous avons créée, d’aider les jeunes à mieux comprendre ce qui se fait au niveau de la Direction de l’Emploi.
L’une des régions où vous avez été battus à plate couture, je veux parler bien sûr de Benno Bokk Yaakar, c’est celle de Ziguinchor. A votre avis, quelles sont les raisons qui expliquent le désamour entre les populations de cette région et le pouvoir du président Macky Sall ?
Il n’y a pas de désamour entre le président Macky Sall et les populations de la Casamance. Le chef de l’Etat a fini de désenclaver la Casamance par ses innombrables réalisations en termes de routes, de ponts etc. Il lui reste la démarginalisation de cette région par une responsabilisation plus accrue de ses fils. Maintenant, ne perdons pas de vue une campagne savamment orchestrée par nos adversaires par des termes sur lesquels je ne souhaite pas revenir. Également, je ne saurais évoquer ici les développements en cours dans cette région pour des raisons que vous comprendrez aisément. On ne dévoile pas sa stratégie quand on va au combat.
À la suite de la prise en otages de soldats de notre vaillante armée nationale par le chef rebelle Salif Sadio, cette dernière a entrepris une offensive qui a abouti à la destruction des bases du Mfdc dans le Nord Sindian. Que pensez-vous, d’une manière générale, de la récurrence du conflit casamançais qui est à l’heure actuelle l’un des plus vieux d’Afrique ?
Après avoir soutenu fortement notre armée et salué ses efforts faits pour garantir la sécurité et la paix dans notre pays, je vous renvoie aux réactions des populations locales qui saluent cette nouvelle situation qui tend à rassurer tous nos concitoyens. Pendant plusieurs décennies, l’Etat du Sénégal a tenté d’arriver à cette paix par la négociation. Actuellement, en plus de ce que fait l’armée, ce sont des sages de la Casamance qui se sont impliqués et fortement pour arriver à une paix définitive. Je ne veux pas en dire davantage mais les jours qui viennent vont vous édifier.
Monsieur le ministre, bien qu’appartenant à la majorité présidentielle, vous êtes en quelque sorte un électron libre dans la mesure où vous prenez souvent des positions qui détonent. Par exemple, pour les directions de sociétés nationales, vous préconisez de procéder par appel à candidatures. Une telle position ne risque-t-elle pas de fâcher votre mentor, le président Macky Sall, qui a politisé toutes les directions centrales de l’Administration ainsi que tous les postes de directeurs des sociétés nationales ?
En 2012, après notre défaite et dès le lundi, j’avais dit au Président Abdoulaye Wade que nous avions l’obligation de soutenir le Président Macky Sall pour essayer de réaliser son vœu selon lequel les libéraux devaient garder le pouvoir pendant cinquante ans. En comité directeur tenu à Fann, j’ai défendu cette même position. Au cours de notre dernier Conseil des ministres, le Président Wade nous a tous demandé de soutenir Macky Sall. De retour de Versailles, j’ai été reçu par le Président Macky Sall avec qui je discutais du statut de l’ancien Chef de l’Etat qui percevait un salaire dérisoire et la promptitude avec laquelle il avait résolu cette question m’avait plu. Et je lui disais que Abdoulaye Wade ne serait pas candidat à la prochaine élection présidentielle, moi non plus, alors j’ai décidé de le soutenir. Cette position m’avait valu toutes les critiques imaginables de la part de mes frères du PDS mais aujourd’hui, où sont-ils ? En 2019, j’ai décidé avec mon parti de l’investir et de le soutenir pour un mandat qui va jusqu’en 2024. Je suis sur ces principes qui ne m’empêchent pas de donner mon point de vue sur toutes les questions. Je suis un homme libre, un démocrate convaincu mais aussi et surtout un patriote conséquent. Les mots ont leur sens. Pour soutenir un leader, il faut avoir le courage de lui dire la vérité, bien sûr, dans le respect, mais toute la vérité. En ce qui concerne la nomination des Directeurs Généraux, j’insiste sur la nécessité absolue de le faire par appel à candidature. Les formes de nomination actuelles n’ont pas commencé avec Macky Sall mais depuis Senghor. Il faut y mettre un terme. Une commission serait créée pour sélectionner les candidatures et les trois meilleurs profils seront soumis au Chef de l’Etat à qui il revient le pouvoir de nommer. Dans cette commission, on pourrait avoir la Présidence, la Primature, l’Assemblée Nationale, la Cour des Comptes, un représentant des Notaires, des Huissiers, du Barreau, du Patronat, des Travailleurs etc..
Vous soutenez aussi que même si on disposait de toutes les richesses du monde notre pays ne se développerait jamais car le problème c’est nous-mêmes c’est-àdire notre mentalité en tant que Sénégalais. Pouvez-vous vous expliquer plus clairement sur ce point et donner des exemples de nos mauvais comportements si possible ?
Avec toutes les richesses du monde, un pays ne peut se développer sans la discipline, la rigueur dans le travail et, surtout, sans éviter le gaspillage. Or qu’est-ce que nous constatons au Sénégal ? Un pays où chacun fait ce qu’il veut, le désordre est presque général, l’indiscipline se constate partout. Prenez l’ancienne piste de l’aéroport entre l’autopont et la boulangerie jaune, les deux côtés de la rue sont occupés par toutes sortes d’activités. Les véhicules, les motos, les charrettes, les pousse-pousse roulent dans tous les sens. Les rues sont barrées pour toutes sortes d’activités (mariages, chants religieux etc.) et personne ne réagit. On cultive une perception selon laquelle tout le pays est dans des difficultés, ce qui est loin d’être une vérité. Combien de milliards nous dépensons chaque année pendant le Ramadan, la Korité, la Tabaski, la Tamkharit, pour aller à la Mecque, pour les réceptions de retour de la Mecque, pour le 24 décembre, le 31 décembre ou Saint Valentin ? Également, nous refusons de consommer ce que nous produisons. Il faut un véritable changement de mentalités et les dirigeants doivent donner l’exemple. C’est le premier chantier auquel je vais m’attaquer pour changer ce pays. Je serai à l’aise pour le faire parce que je m’engage à ne pas faire deux mandats à la tête de ce pays. En 5 ans, j’apporterai tous ces changements pour remettre le pays sur les rails et transmettre le flambeau à la nouvelle génération car je constitue un trait d’union entre les deux.
Un Gouvernement de 15 ministres, une Assemblée nationale de 100 membres, des députés qui ne percevraient pas un salaire mais une indemnité de session… entre autres propositions iconoclastes. Vous n’allez pas vous faire beaucoup d’amis dans votre camp !
Mon objectif n’est pas de me faire des amis dans le camp présidentiel mais d’être du côté du peuple et de défendre ses intérêts. Tout le monde peut constater que les directions de l’époque sont devenues des ministères ce qui ne se justifie pas, par exemple les Directions de l’Artisanat, des Collectivités locales, de la Pêche, des Transport etc. Tout cela est devenu des ministères ! Il faut revenir à de grands ministères, occupés par de Grands Hommes avec des directions fortes pilotées par de Hauts Cadres. A mon avis, le Ministère de l’Education Nationale, c’est du préscolaire à l’enseignement supérieur en passant par la formation professionnelle, donc un seul ministère. Les Transports doivent constituer un seul ministère. Aujourd’hui, on parle des forces de sécurité et de défense alors qu’il faudra faire en sorte que les Ministères de l’Intérieur et de Forces Armées soient un seul ministère. Il en sera de même pour les Finances, le Budget, le Plan et la Coopération. Ceci à titre d’exemple, mais tous les départements seront regroupés pour avoir 15 Ministères forts et efficaces.
Monsieur le ministre, votre compagnonnage avec le président Macky Sall a de quoi étonner dans la mesure où, jusqu’au dernier moment, en 2012, vous aviez soutenu le président Abdoulaye Wade. Mieux, vous aviez même contesté les premières tendances électorales indiquant un second tour entre les deux candidats au point de convoquer une conférence de presse finalement annulée pour montrer que Wade était réélu. Qu’est-ce qui explique ce ralliement à votre tombeur ?
Mais je l’ai expliqué plus haut et vous vous en souvenez, je faisais partie des rares collaborateurs restés fidèles à Wade jusqu’au dernier jour. Nous avons battu campagne sans directoire de campagne, vous êtes tous témoins. Mais moi je ne pleurniche jamais après un combat. Je tire les leçons pour avancer. Pour le reste l’histoire m’a donné raison, tous les libéraux, à l’exception du PDS, sont aujourd’hui autour du président Macky Sall, ce qui est une excellente chose. J’ai le courage de mes idées et s’assume mes positions.
D’une manière générale, que pensez vous du phénomène de la transhumance qui est reparti de plus belle au lendemain des dernières élections locales, le président Macky Sall multipliant les entreprises de débauchage des maires de l’opposition ?
Rappelez-vous la conférence de presse que j’ai donné au Café de Rome après les élections territoriales. J’y dénonçais le manque de sincérité des listes. Qu’est-ce qui s’est passé ? D’une part, des gens ont versé des cautions de 15 millions et étaient donc en règle pour aller aux élections mais ils n’ont pas de militants. D’autre part, des gens non investis par leur parti voulaient aller à ces élections mais n’avaient pas de caution. Alors, ils sont allés se faire investir sur des listes auxquelles ils n’appartiennent pas. Evidemment après les élections, vainqueurs ou vaincus, ils retournent dans leur famille politique d’origine. Vous pensez que Soham El Wardini est de Bunt Bi, que Bamba Fall est de Gueum Sa Bop ? Non. Que les gens soient plus sérieux !
Votre ancien parti, le Pds, se trouve dans une situation de léthargie, pour ne pas dire de mort clinique, comme le prouvent ses résultats décevants lors des élections locales. Comment expliquez-vous cet état comateux ?
Je n’explique pas mais je souhaite que le PDS, qui est ancré dans mon cœur, ne meure jamais
Enfin, Monsieur le ministre, comment analysez-vous la recrudescence des coups d’Etat militaires dans notre sous-région après une longue période de démocratisation ?
Voilà une raison suffisante pour que les hommes politiques sénégalais soient plus conscients de leurs responsabilités car les défis qui nous interpellent sont énormes ! Nous sommes une exception dans notre sous-région attaquée partout par des Jihadisâtes et autres déstabilisateurs. Nous devons nous battre pour atteindre l’autosuffisance alimentaire car le coronavirus et le conflit Russo-Ukrainien ont fini de nous rappeler nos devoirs. Nous devons lutter contre toute forme de gaspillage et enfin nous devons lutter contre l’indiscipline. Face à de tels défis, point de place pour un débat de caniveau. Je rêve de ce Sénégal avec un gouvernement fort et efficace sous la houlette du Président de la République, une Assemblée nationale crédible, lieu du dialogue politique, des Directions nationales gérées par des Technocrates compétents, intègres et non militants de partis politiques, une justice plus forte, le tout soutenu par un Senat, un Haut Conseil religieux, un Haut Conseil coutumier, un Haut Conseil de la Femme, un Haut Conseil de la jeunesse. Ces cinq structures auront un rôle consultatif. Et chaque année, autour du Président de la République, avec l’Assemblée nationale et le Gouvernement, le Sénégal se réunira pour un dialogue national où toutes les questions seront débattues. J’ajoute enfin que je suis pour une réforme administrative et territoriale pour donner à notre pays des régions économiquement fortes et socialement solidaires qui prendraient des noms historiques qui rappellent notre glorieux passé. Nous aurions par exemple des régions du Cap Vert, du Cayor, du Baol, du Ndiambour, de la Casamance, du Fouta et j’en passe. Les langues nationales seront utilisées dans les écoles, les sites historiques recensés et valorisés. Combien de Sénégalais connaissent Dékhelé où Lat-Dior est tombé, le Tata de Yang-Yang de Alboury, Ndougousine etc. Soyons fiers de notre passé pour un avenir radieux !
Mamadou Oumar NDIAYE
Dépolitisons le débat sur le recrutement du capitaine Touré et Guy Marius Sagna et ramenons-le sur le plan administratif.
Même avec toutes les richesses du monde, un pays ne peut se développer sans la discipline, la rigueur dans le travail et, surtout, sans éviter le gaspillage.
Il faut revenir à de grands ministères occupés par de Grands Hommes avec des directions fortes pilotées par de Hauts Cadres.
Les Bourses familiales, le PUMA et l’emploi des jeunes sont, entre autres, des réussites remarquables du Président Macky Sall.
OUSMANE SONKO LANCE SES PROJETS ET DÉFIE LE PRÉFET
Le nouveau maire a promis de faire bouger les choses très rapidement, indiquant que son pari, c’est de faire de Ziguinchor la ville la plus propre et la mieux assainie du Sénégal
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 12/05/2022
Ousmane Sonko, le nouveau maire de Ziguinchor, ne veut pas perdre trop de temps. En effet, il compte s’attaquer tambour battant aux grands projets contenus dans son programme ‘’Burok’’ qu’il avait défendu lors de la campagne électorale des législatives. Il a réaffirmé sa détermination à l’occasion du lancement de la semaine citoyenne qu’il a initiée et qui se déroulera jusqu’à mardi prochain. Il a, à l’occasion, dévoilé les actions immédiates qu’il va dérouler à court puis à long terme pour changer le visage de la ville de Ziguinchor. Et il a promis de faire bouger les choses très rapidement, indiquant que son pari, c’est de faire de Ziguinchor la ville la plus propre et la mieux assainie du Sénégal. Et pour l’atteinte de ces objectifs, il assure que lui et ses collaborateurs ont décidé de s’attaquer au volet assainissement au sens large avec des travaux de nettoiement et de curage des caniveaux qui vont se faire à partir de cette semaine.
À ce sujet, Ousmane Sonko a révélé que du matériel a été reçu par la mairie à cet effet et aussi qu’une enveloppe de 300 millions de francs sera consacrée à l’achat de matériels supplémentaires composés, entre autres, d’un hydrocureur, d’une benne tasseuse, de camions… pour permettre au service de la voirie de mener à bien sa mission.
Selon lui, c’est le début d’un long processus. ‘’Le mandat territorial doit s’articuler autour de l’intercommunalité que nous souhaitons mettre en place d’ici la fin de ce mois de mai. Dans le cadre de cette semaine du citoyen, nous allons dérouler beaucoup d’activités d’assainissement, notamment le curage des caniveaux. L’éclairage public n’est pas en reste. Nous devons être au service des populations’’, a-t-il lancé avec force. Le nouveau maire dit vouloir transformer la ville de Ziguinchor tout en insistant sur le fait que ce changement et ce progrès ne peuvent en aucune manière tomber du ciel.
Aussi a-t-il invité les Ziguinchorois à un profond changement de comportement car, a souligné le leader du parti Pastef, la participation citoyenne est indispensable à ce changement. ‘’Il faut qu’on se regarde les yeux dans les yeux. Vous avez l’habitude d’indexer les autorités politiques, l’État central, les maires et les présidents de conseil. A 90 %, vous avez raison parce que c’est de leur responsabilité. Mais, ce que nous attendons des populations, c’est une mobilisation exceptionnelle à l’émergence de la ville de Ziguinchor’’, a-t-il exhorté.
Évoquant le sujet lié à l’économie solidaire qui intéresse tant les Ziguinchorois, le nouvel édile a rassuré ses administrés sur le fait que ce projet demeure le cœur de son programme et que son lancement aura lieu dans le courant de la semaine. Dans la foulée, Ousmane Sonko a demandé aux populations de payer leurs impôts si elles veulent avoir de meilleures routes, un éclairage public performant, des emplois…
Il s’est dit convaincu, en effet, que ce sont les populations qui vont porter le développement de leur ville. ‘’Ziguinchoroises, Ziguinchorois, c’est à vous de porter le développement de votre ville. Nous avons les moyens de notre développement, il doit être endogène’’, a-t-il insisté. Sur un autre plan, le député de la treizième législature finissante est revenu sur le sujet relatif à sa volonté de rebaptiser certaines rues de Ziguinchor portant des noms de colons. Et il a dit à qui veut l’entendre qu’il maintient sa position par rapport à ce sujet car ces noms renvoient à une page sombre de notre histoire de dominés et d’exploités. Par rapport à ce sujet justement, il a lancé un défi au préfet de Ziguinchor, qui serait opposé à cette décision en arguant que les rues d’une ville relève de la responsabilité de l’Etat.
Selon Sonko les noms coloniaux de ces rues seront définitivement enterrés à Ziguinchor dès ce jeudi. Il renseigne que, dès ce jeudi, les plaques portant les nouveaux noms des rues concernées seront posées. Et, faisant allusion au préfet de Ziguinchor, il martèle que personne au monde ne peut empêcher cela. Donc, que le préfet se le tienne pour dit.
Toutefois, avant de se lancer de plain-pied dans ses projets, le nouveau maire de Ziguinchor entend s’entretenir avec les populations aux fins de leur présenter le bilan de l’équipe municipale sortante. Il a promis de le faire au cours d’une conférence de presse au cours de laquelle il reviendra sur la gestion de l’équipe de Abdoulaye Baldé.