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31 août 2025
LES AUTORITÉS MALIENNES DISENT AVOIR REPOUSSÉ UNE ATTAQUE TERRORISTE
Très tôt, plusieurs habitants ont relaté à l'AFP une "attaque" de la base de Kati. "On a été réveillés par des tirs à 5 heures du matin et des bruits d'explosion", a dit un habitant, ainsi qu'un autre demeurant dans cette ville de garnison
Une attaque qualifiée de "terroriste" a été "repoussée" vendredi aux portes de la capitale Bamako, dans la ville-garnison de Kati, coeur de l'appareil militaire et résidence du chef de la junte au pouvoir, a annoncé l'armée malienne sans fournir de bilan.
"La situation est sous contrôle et le ratissage est en cours pour débusquer les auteurs et leurs complices", a affirmé l'armée sur sa page Facebook.
"C’était tôt ce matin aux environs de 05h00 (locales et GMT) avec 2 véhicules piégés bourrés d’explosifs. Le bilan provisoire est de 2 assaillants neutralisés", a-t-elle ajouté.
Le Mali a été le théâtre de deux coups d'Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire depuis 2012 marquée par des attaques jihadistes sanglantes.
Très tôt, plusieurs habitants ont relaté à l'AFP une "attaque" de la base de Kati. "On a été réveillés par des tirs à 5 heures du matin et des bruits d'explosion", a dit un habitant, ainsi qu'un autre demeurant dans cette ville de garnison : "Notre camp est attaqué", a-t-il dit.
Une source militaire a affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat que l'attaque a visé la Direction du matériel, des hydrocarbures et des transports (DMHTA), un lieu de stockage de l'armée, où deux véhicules auraient été emportés par les assaillants.
Qui a attaqué? La question restait sans réponse vendredi dans la matinée, tandis qu'un déploiement de forces spéciales maliennes était visible et deux hélicoptères de l'armée survolaient la zone dans la matinée, a constaté un journaliste de l'AFP.
Jamais la base de Kati n'a été directement ciblée par une attaque jihadiste.
Cette ville-garnison a été associée par le passé à la plupart des coups d'Etat qui ont secoué l'histoire politico-militaire tourmentée de ce pays d'Afrique de l'ouest indépendant depuis 1960.
Les actuelles autorités militaires, auteurs d'un double coup de force en 2020 puis 2021, avaient pris le pouvoir par la force le 18 août 2020 à Kati, avant de "descendre" sur Bamako.
C'est également à Kati -où habitent le colonel Assimi Goïta, président de la transition et son puissant ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara- que sont systématiquement retenues les personnalités arrêtées lors des coups de force.
Attaques coordonnées
Cette attaque intervient au lendemain d'une série d'attaques coordonnées quasi-simultanées dans six localités différentes du Mali, dans les régions de Koulikoro (proche de Bamako) ainsi que de Ségou et Mopti (centre).
A l'aube jeudi, à la même heure que les tirs de ce vendredi, des hommes armés identifiés par l'armée comme membres de la katiba Macina -affiliée à Al-Qaïda- ont attaqué des postes de contrôle, gendarmerie, camp militaire, notamment dans la localité de Kolokani, à une centaine de kilomètres au nord de Bamako.
C'était la première fois depuis 2012 qu'une série d'attaques aussi coordonnées se déroulait si près de la capitale en pleine saison des pluies.
Mais la fréquence des attaques visant les régions du sud du Mali, auparavant épargnées, a augmenté depuis plusieurs mois.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au coeur du Sahel, est pris un engrenage de violences multiformes depuis 2012.
D'abord en proie à un conflit avec des groupes rebelles indépendantistes, qui ont depuis signé un accord de paix en 2015, le pays fait face à une multitude de groupes armés affiliés aux nébuleuses jihadistes mondiales.
La principale coalition est le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), affilié à Al-Qaïda et mené par Iyad Ag Ghali. Le GSIM, dont l'influence sur le terrain ne cesse de s'étendre, comprend une myriade de groupes et opère principalement aux Mali et Burkina Faso.
Sont également présents des jihadistes affiliés à l'organisation Etat islamique (EI), installés dans la zone dite des trois frontières entre Mali, Burkina Faso et Niger ainsi que sur le frontière entre Mali et Niger.
S'ajoute aux violences incessantes une situation politique tendue entre la junte et et ses partenaires occidentaux et régionaux, teintée d'accrocs diplomatiques à répétition.
Le médiateur de la Communauté des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao), l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan, est actuellement à Bamako.
«BEAUCOUP DE PERSONNES TRAVAILLENT SANS QUALIFICATION, CE QUI EXPLIQUE LA FAIBLESSE DE LA PRODUCTIVITE»
Sékou Badji, coordonnateur par intérim du Pdcej, parle de l'évolution des travaux de trois centres de formation à l’image de celui de Saint-Louis destiné à former des ressources humaines sur les métiers du pétrole et du gaz
Sékou Badji, coordonnateur par intérim du Projet d’appui au développement des compétences des jeunes dans les secteurs porteurs (Pdcej), mis en place par la Bad et l’Etat pour permettre l’employabilité des jeunes, parle de l’évolution des travaux de trois centres de formation à l’image de celui de Saint-Louis destiné à former des ressources humaines sur les métiers du pétrole et du gaz. Par ailleurs, l’économiste-planificateur et responsable suivi-évaluation au Pdcej revient dans cet entretien, sur les raisons qui ont poussé le Pdcej à sceller de nouveaux partenariats.
Quel est le niveau d’exécution du Projet d’appui au développement des compétences des jeunes dans les secteurs porteurs (Pdcej) ?
Le projet a démarré effectivement en juillet 2019. De juillet 2019 à fin mars 2022, nous avons réalisé un bilan assez satisfaisant. D’abord, par rapport aux formations qualifiantes, nous avons formé 1341 jeunes et femmes des cinq régions que nous couvrons. Il faut rappeler que c’est un projet du gouvernement du Sénégal, appuyé et financé par la Banque africaine de développement (Bad) pour un montant d’un peu plus de dix milliards et une contrepartie de l’Etat d’un milliard deux cents. Ce projet intervient dans cinq régions, Dakar, Kaolack, Thiès, Saint-Louis et Ziguinchor, dans quatre secteurs. Il s’agit notamment de l’agrobusiness, c’est toute la chaîne de valeur agricole, les métiers des cuirs et peaux, les métiers des énergies solaires et des hydrocarbures (le pétrole et le gaz). Le projet a également financé 33 promoteurs dans les trois secteurs à savoir l’agrobusiness, l’énergie solaire et cuirs et peaux à travers ces régions pour un montant de plus de deux cent (200) millions à ce jour.
Où en êtes-vous avec l’état d’avancement des travaux des trois centres de formation dont la construction avait été annoncée par votre prédécesseur ?
Dans le volet infrastructure, nous avons démarré les travaux des centres de formation à Saint-Louis pour les métiers du pétrole et du gaz, à Ngaye Mékhé pour les métiers des peaux et des cuirs et au sein de l’Ita pour le centre de formation et d’incubation dans les métiers de l’agro-alimentaire. Pour les 3 centres, nous avons noté un niveau d’avancement des travaux assez satisfaisant même s’il y a un léger retard notamment à Saint-Louis, où le projet est le plus important avec le centre des métiers du pétrole et du gaz. Globalement c’est assez satisfaisant ! Sur la partie accompagnement des Pme, il y a un volet important. Il s’agit de l’accompagnement non financé destiné aux promoteurs mais aussi aux Pme à travers l’Adpme. Nous avons une convention pour accompagner 250 Pme et à ce jour, plus de 100 Pme ont pu bénéficier de cet accompagnement de l’Adpme. Et plus de cinquante business plans ont été élaborés en 2021 dont 44 retenus par le Comité de sélection, transmis à notre partenaire pour le financement.
Qu’est-ce qui explique le léger retard dans le déroulement des travaux de ces trois centres de formation ?
Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer, parce que l’accord de financement a été signé en 2018 et le projet n’a démarré effectivement qu’en juillet 2019. A ce facteur s’ajoute un deuxième, qui est externe, lié à l’impact du Covid-19 sur la mise en œuvre des activités. Mais aussi, il y a d’autres aléas qui ont un peu retardé l’exécution du projet. Il s’agit des deux conventions qui étaient un peu bloquées, notamment celle relative à la formation des jeunes dans les métiers du pétrole et du gaz et la convention avec un partenaire chargé d’accompagner les jeunes à l’entreprenariat. Ces deux dernières étaient bloquées pendant toute l’année 2021. C’est pourquoi à partir de 2022, d’importantes décisions ont été prises pour accélérer la cadence et améliorer le taux de décaissement du projet, en mettant en place de nouvelles approches. La date prévisionnelle pour le centre de Saint Louis est de 24 mois. En principe, ce centre devait être réceptionné au plus tôt en septembre 2024. Le centre de l’Ita, d’un délai d’exécution de 18 mois, sera réceptionné aux alentours de mars 2024. C’est le cas également pour Ngaye Mékhé dont la date de réception est prévue à la même période.
Avec l’exploitation du pétrole dont le début est prévu en fin 2023, combien de jeunes avez-vous formé dans le domaine du pétrole et du gaz ?
Si vous voyez bien, le projet, dans ses orientations, au-delà du centre qui est en cours de construction à Saint-Louis, a prévu des formations qualifiantes dans les métiers du pétrole et du gaz. Ces formations ont démarré depuis 2020. Et à ce jour, on a formé 491 jeunes dans huit métiers du pétrole et du gaz. On a formé des pompistes, des managers de station, des graisseurs, des laveurs, des chefs de boutique, des rayonnistes, etc., tous des métiers de l’aval pétrolier (segment de la distribution).
Avec la formation en pétrole et en gaz, peut-on s’attendre à voir le Sénégal doté de ressources humaines capables de l’aider à prospecter et exploiter les ressources énergétiques ?
Le Centre de formation des métiers du pétrole et du gaz de Saint-Louis a pour mission d’assurer la formation initiale de techniciens du pétrole et du gaz et la formation continue des professionnels du secteur. Ce centre, qui a une envergure sous-régionale, va permettre au Sénégal de rattraper le gap en matière de main d’œuvre qualifiée et de créer les conditions d’une meilleure employabilité des jeunes dans un contexte marqué par l’exploitation des ressources pétrolières et gazières. Avec ce dispositif, le Sénégal va ainsi se doter de ressources humaines qualifiées pour assurer la compétitivité et la croissance de son économie. En plus de la construction du Centre de formation dans les métiers du pétrole et du gaz, le Pdcej a prévu un programme de formation qualifiante de courte durée dans les métiers du pétrole et du gaz. Cette mission est confiée, à travers une convention de partenariat, à Invest in Africa, structure spécialisée dans le domaine du pétrole et du gaz, pour un montant total de 400 400 000 F Cfa.
Quels sont les critères d’admission à la formation initiale dans le centre ?
Ces critères d’admission reposent sur une sélection en trois parties et dans l’ordre suivant : une première sélection sur dossier et autres critères administratifs : parcours scolaire ou universitaire, détention ou pas d’un certificat d’études secondaires ou équivalent reconnu par les autorités, antécédents judiciaires ou fiscaux, service militaire accompli, attestations de travail, etc. ; une deuxième sélection par examen d’entrée de niveau baccalauréat scientifique ou technique. Reste à définir les épreuves-types en collaboration avec le projet Pdcej et l’Inpg. Et une troisième et dernière sélection basée sur des critères d’ordre psychologique et relative à la personnalité du candidat ainsi que ses qualités personnelles et sa sociabilité.
Qu’en est-il de la formation confiée à Invest in Africa ?
Concernant les formations qualifiantes confiées à Invest in Africa, il est prévu de mener une étude des besoins en ressources humaines auprès des compagnies pétrolières, permettant de définir les profils d’entrée et de sortie des candidats suivant les normes internationales. Parce que dans le segment de l’amont pétrolier, l’accès à une plateforme est conditionné à l’obtention d’un ou des certificats exigés par la norme internationale.
Parlez-nous de vos nouveaux partenaires ? Qu’est-ce qui explique les raisons du link avec ces nouveaux partenaires ?
Comme nouveau partenaire, nous avons l’université Gaston Berger de Saint-Louis, à travers son Centre d’incubation. Nous l’avons choisie pour son expertise mais aussi du fait que l’Ugb, à travers le réseau des universités au niveau national, va permettre de mettre en place un dispositif de formation en entreprenariat au profit des jeunes. Donc, l’Ugb va travailler avec les universités de Thiès, Kaolack, Ziguinchor pour mettre en œuvre ces formations en entreprenariat, accompagner les promoteurs, les initier à entreprendre, à pouvoir mûrir leur idée de projet, à structurer leur projet, à les mettre en œuvre, les incuber et les accompagner pour le financement.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous faisiez face avant l’arrivée de vos nouveaux partenaires ?
Depuis 2022, pour donner suite à la revue à mi-parcours réalisée par la Bad et le gouvernement, nous avons relevé un certain nombre d’insuffisances. Parmi lesquelles, le retard dans la mise en œuvre des activités et un taux de décaissement pas satisfaisant. Alors pour cela, nous avons engagé le processus de diversification du partenariat d’abord au niveau des formations qualifiantes. C’est pourquoi nous avons signé une nouvelle convention avec Invest in Africa, qui est une structure internationale, reconnue et qui a une compétence dans le domaine du pétrole et du gaz, et une autre convention avec l’incubateur de l’université Gaston Berger. Ensuite, au niveau du volet financement, nous avons signé des conventions avec deux nouvelles institutions financières, en plus de La Banque agricole. Ces structures spécialisées dans leur domaine respectif vont permettre de réaliser très rapidement des activités de formation et de financement.
Quelle stratégie comptez-vous mettre en place pour accélérer l’achèvement des centres de formation ?
Au niveau du volet construction des centres, nous avons élaboré un dispositif de suivi impliquant toutes les parties prenantes, à travers des comités techniques de suivi qui vont se réunir mensuellement pour analyser, évaluer et apprécier le taux d’avancement des constructions. Cela permet de pouvoir surveiller l’exécution conformément au délai, tout en respectant la qualité requise. Chaque mois, nous allons réunir toutes les parties prenantes impliquées dans le projet, à savoir le ministère de tutelle, le ministère des Finances, le ministère du Plan, les entreprises chargées de mettre en œuvre le projet, les maîtres d’œuvre, ainsi que les bénéficiaires dans le suivi. Au-delà de ces rencontres, il y a aussi les réunions hebdomadaires.
Quel impact la construction de ces centres aura sur l’employabilité des jeunes ?
Ces centres n’ont pas été choisis au hasard. D’abord, les secteurs ont été identifiés au regard du potentiel économique et de la capacité à générer des emplois. Si vous prenez l’agriculture d’une manière générale, c’est un secteur porteur d’insertion au Sénégal. C’est le cas de l’énergie solaire avec les politiques portant sur la protection de l’environnement marquées par la promotion des énergies renouvelables. Il y a également le secteur pétrolier et gazier, qui est aujourd’hui un secteur vraiment porteur au plan économique mais aussi en termes d’insertion au Sénégal. Et pour améliorer l’employabilité des jeunes, ils vont permettre de contribuer véritablement à la qualification de la main d’œuvre. Ce qui va permettre de promouvoir la croissance, la productivité. En effet, au Sénégal, beaucoup de personnes travaillent sans qualification, ce qui explique la faiblesse de la productivité du travail. Parce qu’il y a une corrélation entre la productivité et la qualification.
ABDOU SOULEYE DIOP EVOQUE UN CHANGEMENT DYNAMIQUE À PROPOS DE LA MISE EN EUVRE DE LA ZLECAF
Abdou Souleye Diop est très confiant pour l’avenir du commerce intra-africain
Abdou Souleye Diop, associé du Cabinet Mazars, est optimiste quant à une bonne mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Il s’attend aux premières retombées positives de cette initiative majeure du continent noir dans les cinq prochaines années, et encourage les pays africains à s’appuyer sur les Communautés économiques régionales pour bien construire la Zlecaf.
Abdou Souleye Diop est très confiant pour l’avenir du commerce intra-africain. Cet associé du Cabinet Mazars l’a fait savoir en marge de l’Us-Africa busines summit, qui se tient présentement au Maroc. Interrogé par le journal économique marocain Medias24, l’expert sénégalais, établi au Maroc, prédit déjà un changement dynamique pour le nouveau marché africain. «C’est ambitieux mais c’est à la dimension de l’intérêt qu’a le continent africain.» «Les premiers fruits de la Zlecaf, on les verra dans les 5 ans. (Parce que) le fait de constituer la Zlecaf va attirer déjà un certain nombre d’investissements importants de la part des différents acteurs. Parce qu’il faut se positionner dès maintenant. Ce n’est pas demain qu’il faudra se positionner. Donc, les fruits on va commencer à les voir très rapidement. C’est la transformation globale du commerce africain pour lequel je dis 10-15 ans. On verra que dans le mindset, les gens vont changer, commencer à commercer entre pays africains. Donc il y aura des changements dans les prochaines années.» «Je suis convaincu que dans 10 ans, 15 ans, la global picture sera complètement différente parce qu’on aura fait des avancées considérables. La Zlecaf est en train de se mettre en place mais en attendant, ça n’empêche pas, dans l’intervalle, de continuer à travailler sur la coopération avec les acteurs, tous les partenaires du continent africain», suggère l’ancien président de l’Association des Sénégalais du Maroc. Qui rappelle les nombreux bouleversements intervenus naguère sur le continent à cause de la prévalence du Covid-19.
Pour une bonne mise en œuvre de la Zlecaf, M. Diop suggère de «construire (en s’appuyant) sur les communautés économiques régionales. Il y a la Cedeao qui a 16 Etats, la Sadc, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Est, on a l’Uma, même si ça ne fonctionne pas». «Il faut travailler à partir des cercles concentriques. (Car) c’est à partir de ces ensembles cohérents qu’il faut renforcer, qu’on va élargir et se retrouver avec plus de cohérence de la Zone de libre-échange continentale.»
FLORAISON DES ECOLES PRIVEES, OMBRES AU TABLEAU
Quels sont les impacts de la privatisation sur le droit à l’éducation ? La Cosydep a tenté de répondre à cette question en menant une enquête.
26% des écoles privées étudiées sont reconnus, 69% sont autorisés et 5% non autorisés, avec une ¬utilisation massive des professeurs du public par le privé. C’est ce qui ressort du rapport de l’enquête menée par la Cosydep qui a ¬partagé les résultats hier, lors d’un webinaire.
Quels sont les impacts de la privatisation sur le droit à l’éducation ? La Cosydep a tenté de répondre à cette question en menant une enquête. Le rapport révèle que 26% des écoles étudiées ont une reconnaissance, 69% sont autorisés et 5% sont non autorisés. Parmi les écoles enquêtées, les 16% appartiennent à des personnes morales (associations), les 4% aux communautés religieuses, les 22% aux personnes morales (Gie). Les 2% sont aux acteurs individuels (mécènes), les 56% aux acteurs individuels (autres). L’enquête détermine également que les établissements privés de l’échantillon sont majoritairement à but lucratif (84%) et font des bénéfices (60%), la plupart de ces établissements (50%) ont été créés entre 2010 et 2020 et 19% bénéficient de subventions.
Pour ce qui est de la part des effectifs du privé dans les cycles d’enseignement, le rapport indique qu’au niveau pré-primaire, le privé y est dominant. Ainsi 109 mille 976 enfants préscolarisés sur un effectif de 252 mille 330, soit 43,06%. Dans l’enseignement élémentaire, 365 mille 557 sur 2 millions 171 mille 967, soit 16,8%. Concernant l’enseignement moyen général, il s’agit de 135 557 sur un effectif total de 746 497, soit 18,20%. Pour ce qui est de la part du privé dans le total des écoles à l’élémentaire, elle s’établit comme suit : dans le cycle élémentaire, sur 10 343 écoles élémentaires : 83,4% sont publics, 16,2% privés et 0,4% de statut communautaire/associatif. De 2015 à 2019, le réseau d’écoles élémentaires, public et privé confondus, a connu un taux d’accroissement moyen annuel de 2,0%, soit une augmentation globale de 794 écoles. Dans le même temps, le réseau d’écoles publiques n’a connu qu’un accroissement d’1,5%. «La conclusion est que le développement de l’élémentaire privé est environ 5 fois plus rapide que celui du public. La tendance à une progression constante de l’offre privée est perçue comme une forme de privatisation rampante», dit le rapport.
Par ailleurs, le rapport montre l’évolution des établissements préscolaires privés entre 2015 et 2019. En effet, dans le préscolaire, plus de 236 nouveaux établissements ouverts entre 2015 et 2019, avec une augmentation de 59 entre 2015 et 2016, 40 entre 2016 et 2017, 67 entre 2017 et 2018, 70 entre 2018 et 2019. Ce qui fait dire à la Cosydep que ce rythme de progression donne en moyenne une croissance d’une quarantaine d’établissements nouvellement créés au préscolaire par an.
Par rapport aux établissements privés, à l’élémentaire, à la même période, il est noté que 296 nouveaux établissements ont été ouverts entre 2015 et 2019, avec une augmentation de : 88 entre 2015 et 2016, 65 entre 2016 et 2017, 89 entre 2017 et 2018, 54 entre 2018 et 2019. «Une évolution très inconstante. L’enseignement élémentaire doit faire l’objet d’une vigilance particulière», commentent les rédacteurs du rapport. Ce dernier rapporte aussi que 74% des parents interrogés ont déclaré avoir scolarisé leurs enfants en écoles privées non pas par choix mais par obligation. Ces parents déboursent entre 50 et 400 mille F Cfa par an pour les frais de scolarisation et autres frais opportunistes, détaille l’enquête.
Autre fait marquant du rapport, c’est l’utilisation massive des professeurs du public par le privé, «en contradiction avec les dispositions des textes législatifs et réglementaires». En fait, 54% ont des Cdd et 44% sont des vacataires, 39% des établissements observés ne sont pas à jour des cotisations sociales, moins de 20% des écoles comptent 10 à 15% d’agents qualifiés titulaires de diplômes professionnels.
Entres autres recommandations, la Cosydep demande le renforcement du dispositif de contrôle et le respect des normes du secteur privé de l’éducation. Mais aussi s’assurer que soient respectées les qualifications professionnelles minimales du personnel, les conditions de travail, d’emploi et de rémunération, la liberté d’association et de négociation collective.
Par Serigne Saliou DIAGNE
FOOTBALL SENEGALAIS, LES FRUITS MURISSENT
Les récompenses de Mané et Pape Matar Sarr aux Caf Awards montrent que les Lions ont un présent garanti, mais gardent les promesses d’un avenir radieux grâce à la rigueur, la discipline dans l’organisation comme viatique
La moisson fut belle à la cérémonie des Caf Awards, organisée par la Confédération africaine de football (Caf) pour célébrer le football africain et récompenser les performances majeures. Le Sénégal a été le grand gagnant de cette belle nuit du football africain avec les récompenses de meilleure sélection du continent pour l’Equipe nationale masculine, de meilleur entraîneur pour Aliou «El Tactico» Cissé, de meilleur but pour Pape Ousmane Sakho du Simba Fc de Tanzanie, de meilleur jeune joueur pour Pape Matar Sarr et le graal du Ballon d’or africain pour Sadio Mané. Ces récompenses sont pleines d’enseignement tant elles sont révélatrices d’un aboutissement d’une marche pour le football sénégalais. J’avoue avoir lu, avec un pincement au cœur, La Saga de l’Equipe nationale de football, le livre de Mamadou Koumé publié avant la Can 2021, en regrettant l’absence de titres pour nos Lions après tant de belles campagnes. Cette «anomalie», maintenant réparée, renseigne que la concrétisation dans toute entreprise peut prendre le temps des dieux.
Le Sénégal a été récompensé aux Caf Awards tant par l’expression de ses talents individuels que par la symphonie cohérente de son potentiel collectif. Il y a comme trame de fond à ce succès, une politique sportive pertinente qui a donné toutes les chances au football et lui a permis, essai après essai, d’évoluer, de s’éprouver, de corriger ce qui n’allait pas. Le succès est bien une affaire au long cours et cela, l’équipe à la tête du football sénégalais l’a compris pour s’être obstinée malgré les critiques à porter à bout son projet avec le sélectionneur Aliou Cissé. Le succès est également une affaire de volonté politique, car le chef de l’Etat Macky Sall a cru aux chances du football pour y miser de grosses billes afin d’atteindre un jour la place qui est la nôtre. Il faudrait militer à ce que la politique volontariste à l’égard du football fasse tache d’huile pour toutes les autres disciplines sportives.
Il n’y a pas meilleure vitrine du Sénégal que le sport et sa culture. L’accompagnement de son rayonnement est un impératif qui devrait être inscrite en lettres d’or dans toutes les politiques du pays. Mbougar Sarr soutenait, lors de sa décoration dans l’Ordre national du Lion, que le Sénégal a toujours brillé par sa culture. Aujourd’hui que le sport s’y ajoute, il ne faut pas négliger le potentiel que des sélections nationales performantes apportent en termes de soft power. Un Sénégalais qui se déplace à l’étranger est avant tout interpellé sur El Hadj Diouf et Sadio Mané, au détour de conversations, avant de penser à Macky Sall ! La spirale de succès du football sénégalais, à travers les faits d’armes de l’Equipe nationale masculine de football, est à encourager pour qu’elle déteigne sur le football féminin et la participation de nos clubs aux compétitions africaines.
Le président du Casa Sports, Seydou Sané, confiait à la rédaction du journal Le Quotidien, les immenses défis qui attendent son club pour sa participation à la Ligue des Champions africaine en étant le club fanion de tout le Sénégal. La marche sera d’autant plus haute pour la perle du Sud après la razzia des Sénégalais aux Caf Awards.
Voir Sadio Mané et Pape Matar Sarr prendre les principales récompenses saluant les performances individuelles montre que l’équipe du Sénégal a un présent garanti, mais garde les promesses d’un avenir radieux en gardant ses viatiques de rigueur, de pragmatisme dans la quête du résultat et de discipline dans l’organisation.
Les joueurs sénégalais font les gros titres des marchés des transferts, ils évoluent dans les plus grosses écuries et cela ira crescendo en nous dotant d’un football local de qualité, en mesure d’être un réceptacle de talents auxquels les portes du monde ne sont pas encore ouvertes. Le potentiel économique et social d’un écosystème viable du football local sénégalais peut être énorme. Les travaux de Mickaël Correia, auteur d’Une histoire populaire du football, sur la dimension économique et socialisante des championnats Navetanes donnent de belles pistes sur une professionnalisation effective de notre football.
La symphonie mise en orchestre par Aliou Cissé avec notre Equipe nationale est le tableau sublime de ce que serait le Sénégal, si chacun, à sa station, jouait pleinement sa participation dans l’atteinte de gains communs et la poursuite d’idéaux. Tout est à notre portée si la volonté qu’il faut est de mise. Un des sélectionneurs des Lions, Alain Giresse, nous rappelait à juste titre, à une certaine époque, que notre Peuple avait «une haute estime de son football» bien qu’il n’avait rien gagné. Aujourd’hui, les Sénégalais peuvent clamer tout haut que leur football s’invite à la table des grands et peut représenter fièrement tout le continent africain partout. Nous avons investi dans notre football, nous avons cru en lui, nous pouvons fièrement croquer les fruits de ses succès présents et futurs.
IL N’Y A PAS DE RÊVE IMPOSSIBLE
Pour sadio Mané, ce second sacre au Caf Awards n'est qu'une étape d'autres défis attendent. La coupe du monde et la réussite de sa saison au Bayern. Tout ça attendent mais le meilleur joueur africain ne panique pas.
Coupe du monde
« Cela n’a pas été facile, on le savait. Mais, comme je le dis, la chose la plus importante pour nous, c’était de gagner la CAN. Ce genre de récompense, pour nous, vient après (Caf awards). Je suis quelqu’un qui a confiance en lui. C’est aussi important en tant que footballeur. On ne va pas s’arrêter là après avoir gagné la Can. Parce qu’on a des rêves. Certains pensent qu’il y a des rêves impossibles. Moi, je dis que tout est possible. Donc, il faut se donner les moyens pour ça. On est arrivé au stade où on n’a rien à perdre. Cela ne va être facile mais c’est possible quand même. Il faut essayer de se préparer comme on l’a fait avant la Can et challenger les gros morceaux à la Coupe du monde ».
Choix du Bayern
« J’aime les challenges. J’ai passé six belles années à Liverpool. Pour moi, il était temps de changer d’air. J’étais sur le point de quitter et il y avait le Bayern qui était très (très) intéressé. Après, comme je suis quelqu’un qui ne s’emballe pas, j’ai essayé de comprendre le projet et il était fascinant. J’ai parlé avec le coach,… et ils m’ont expliqué et ça m’a plu, moi et mes conseillers, bien évidemment. Je pense aussi que je suis dans un très grand club. Pour le moment, tout se passe bien. Ils m’ont accueilli à bras ouverts. Je suis flatté. Maintenant, on a débuté par les matchs amicaux. On a joué hier et gagné. Je suis content ».
Par Abdoul Aly KANE
LA CRISE MONDIALE ET L’URGENCE D’UNE RÉFLEXION ÉCONOMIQUE PROSPECTIVE
Le contexte politique et économique mondial actuel appelle de la part des dirigeants une réflexion stratégique absolument indispensable du fait des bouleversements intervenus depuis près de 14 ans aux plans économique, politique, géostratégique.
Le contexte politique et économique mondial actuel appelle de la part des dirigeants une réflexion stratégique absolument indispensable du fait des bouleversements intervenus depuis près de 14 ans aux plans économique, politique, géostratégique. Des bouleversements qui ne laissent indemne aucun pays de la planète. Au-delà du COVID, on assiste à une cassure du système économique mondial provoqué par diverses crises démarrées en 2008 avec la crise bancaire américaine, suivie de celle de l’Europe due à l’endettement de la Grèce en 2010/2011, pour aboutir au choc économique et sanitaire du COVID, à la guerre Russie/Ukraine transformée en guerre Otan/Pacte de Varsovie nouvelle formule, avec ses effets sur le système monétaire international, l’approvisionnement mondial en céréales et autres produits énergétiques. La conséquence des derniers chocs est la croissance de l’inflation aux USA et en Europe affaiblissant les économies et mettant à mal la bonne tenue de l’euro sur le marché des changes et créant de ce fait des divergences de vues et d’intérêts entre pays membres de la zone monétaire.
Comme déjà évoqué dans de précédentes contributions, la guerre et les sanctions économiques et financières consécutives à l’encontre de la Russie ont eu comme effet non seulement d’exclure ce pays de la mondialisation dans laquelle elle était insérée par ses fournitures en énergies et en céréales mais encore de donner naissance à des mouvements centrifuges dans les pays émergents, désormais orientés vers la création d’un nouveau pôle mondial alternatif essentiellement centré sur la Chine, la Russie, l’Inde, l’Iran et la Turquie.
Cette rupture intervient dans un contexte européen de chômage et de forte inflation touchant l’alimentation des ménages mais aussi les charges des entreprises lourdement impactées par la hausse de l’énergie. Au plan monétaire, l’euro perd progressivement de sa valeur par rapport au dollar et, accessoirement, au franc suisse du fait de l’alourdissement de la charge de la dette publique des pays du Sud qu’aurait causé la remontée des taux d’intérêts.
La fin de l’euro comme monnaie unique est de plus en plus annoncée compte tenu des intérêts divergents des pays de cette zone en matière de politique monétaire. Cette perspective doit être intégrée dans une réflexion stratégique au double plan économique et monétaire. Les positions souverainistes se font jour partout en Europe. Elles gagnent du terrain en France et, pour les souverainistes italiens, la dette publique s’élevant à près de 150 % du PIB du pays serait mieux gérée en lire italienne plutôt qu’en appliquant les règles de gestion de la monnaie commune de la Banque Centrale européenne.
La fin de l’euro, qui relève du champ des possibles, ne devrait pas entraîner ipso facto un arrimage systématique à la monnaie de la France sans pour autant mettre en avant des principes de souveraineté économique. Une politique économique souveraine à l’échelle du Sénégal reviendrait à rompre d’avec notre propension naturelle à importer jusque-là favorisée par le pouvoir d’achat d’un franc CFA fort parce qu’adossé à un euro fort depuis près d’une vingtaine d’années. Il est difficilement concevable que les aiguilles de machines de confection puissent encore être importées de France (SCMETZ) ou d’Inde ou de Chine. Importer c’est favoriser la création d’emplois chez le pays fournisseur.
À notre sens, il faut en revenir à la politique économique d’avant 1980, à savoir favoriser l’émergence de PME tournées vers la substitution progressive aux importations. Bien entendu, cela exige la mise en place de mesures protectionnistes pour ces industries naissantes qui ont eu cours dans notre pays avant l’ouverture tous azimuts au marché mondial au milieu des années 80. Le monde change et il est l’heure de changer avec lui. L’économie américaine a mis en place sous le magistère du président Trump des mesures protectionnistes contre la Chine afin de rééquilibrer la balance commerciale entre les deux pays, défavorable aux USA.
Cette politique est aujourd’hui poursuivie par exemple en matière de fabrication de panneaux solaires. Pourquoi les pays africains seraient-ils interdits de protéger leurs industries naissantes ? Il faudrait en revenir à une politique publique de création de PME dans des secteurs ciblés au préalable pour leur apport au rétablissement de l’équilibre de la balance commerciale, leur contribution à l’accroissement de nos réserves de change et à la création d’emplois.
Pour cela, des institutions d’accompagnement comme la SONEPI devenue ADEPME doivent être créées ou renforcées. Elles doivent pouvoir répondre aux besoins spécifiques de PME sectorielles et être dotées de moyens pour l’élaboration d’études de marché et de rentabilité, la mise en place de programmes de formation en matière commerciale, financière, comptable, technique, et technologique, et de suivi dans la durée de leurs progression.
Des banques d’Etat pour impulser la création de PME
La création d’un tissu d’entreprises ne peut se faire sans banques spécialisées. La banque privée classique, dont le management est sujet à la reddition de comptes à ses actionnaires, ne sera pas encline à prendre des risques pour l’émergence de PME. Seules des banques d’Etat, dont les objectifs sont clairement définis dans cette direction, ont la latitude d’œuvrer dans ce sens.
Par le passé, le management des banques dites nationales au Sénégal s’était lancé dans une politique de crédit peu prudente en finançant tous azimuts le secteur arachidier via l’ONCAD et des particuliers choisis « intuitu personae » dans le secteur immobilier, en lieu et place de secteurs économiques identifiés comme prioritaires. Il s’en est suivi des pratiques de mal gouvernance à l’ONCAD et une saturation de la construction immobilière qui a fini en crise immobilière aigue, due à l’excès de l’offre sur la demande de vente et de location des biens immobiliers et avec comme conséquence des défauts de remboursements à grande échelle des débiteurs.
Pour éviter une faillite bancaire généralisée et protéger les déposants, la BCEAO et l’Etat du Sénégal intervinrent respectivement en rachetant aux banques leurs créances compromises et en renflouant la trésorerie des banques concernées.
Cette crise est à l’origine de la mise en place de nouvelles règles prudentielles par la BCEAO applicables aux banques en matière d’octroi de crédits et de comptabilisation et de réalisation de garanties foncières ne favorisant pas la prise de risque “PME” par les banques. Cela pour dire que la banque classique, du fait des conditions exigées aux PME en termes de production d’états financiers, de mouvements de comptes préalables à l’octroi de crédit, de garantie réelles à constituer, n’est pas l’instrument indiqué pour le financement PME. Il s’agit aujourd’hui de mettre en avant la souveraineté économique à l’instar de ce que font tous les pays du monde.
A cet effet, il nous faut aller dans le sens de la re-création d’un tissu économique homogène et endogène, et cela exige une volonté politique forte. Cela présuppose notamment un souverainisme dans la politique industrielle qui ne saurait s’embarrasser de l’acceptation de conditionnalités de bailleurs rétifs à la protection et aux subventions. Il n’est plus acceptable, sous le prétexte de disposer d’un pouvoir d’achat du FCFA fort, que la production locale d’aiguilles à coudre ne puisse être envisagée parce que non rentable.
La mise en place d’un protectionnisme ciblé permettrait aux sous-secteurs choisis de se développer à l’abri de la concurrence internationale. Ce protectionnisme pourrait porter sur la limitation des quantités de produits importées, ou la hausse des tarifs à l’entrée du cordon douanier. Aussi est-il important que la politique d’endettement actuelle au profit de secteurs économiques ou projets improductifs soit progressivement abandonnée.
En amont de la Petite et Moyenne Industrie (PMI), il serait indiqué de promouvoir des industries « industrialisantes » à l’instar du modèle algérien, à savoir le développement d’industries situées en amont du système productif (sidérurgie, métallurgie, production énergétique). En cela, la piste dégagée par l’architecte Pierre Goudiaby serait digne d’intérêt parce que portant sur la transformation « in situ » de nos matières premières à l’échelle de plusieurs pays africains.
Rappelons qu’il s’agit d’une alliance industrielle à mettre en place entre le Sénégal, la Guinée Conakry et la Sierra Leone pour la transformation de leurs ressources minérales en utilisant le gaz sénégalais comme source d’énergie pour transformer localement le fer sierra-léonais en acier et la bauxite guinéenne en alumine. Ces projets de partenariat industriel intra africain, qui semblent d’emblée irréalisables, doivent être envisagés, étudiés et conçus sous forme d’entreprises publiques avec participation du secteur privé et fonctionnant aux « normes du privé ».
L’expérience de l’OMVS a prouvé que la mise en commun de l’exploitation de nos richesses en décuplait l’efficacité économique. Suite à l’aggravation de la situation en zone euro, la question du rôle de la monnaie en matière de développement économique de nos pays devient urgente. Il en va de l’avenir de nos pays, disposant d’une population majoritairement jeune et sans emplois. Des pays, surtout, en proie à une démographie galopante.
MULTIPLE PHOTOS
LE BAYERN CONGRATULE SADIO MANÉ
Le club bavarois n’a pas tardé à réagir suite au sacre de son nouveau pensionnaire aux Cafs awards 2022, récompensant les acteurs du football continental, cette saison. « Félicitations Sadio Mané », a écrit le Bayern de Munich, sur twitter.
Le club bavarois n’a pas tardé à réagir suite au sacre de son nouveau pensionnaire aux Cafs awards 2022, récompensant les acteurs du football continental, cette saison. « Félicitations Sadio Mané », a écrit le Bayern de Munich, sur twitter. L’ex-Red a été élu Ballon d’or africain, ce jeudi, 21 juillet 2022. L’international sénégalais a rempilé après le titre glané en 2019, atteignant le record de son compatriote El Hadji Ousseynou Diouf.
Pour cette cérémonie qui s’est tenue à Rabat, au Maroc, il y avait le Sénégal et les autres. Le pays de la Téranga (hospitalité), à l’honneur, a réalisé une véritable razzia, remportant cinq trophées : meilleur jeune joueur, plus beau but, meilleure sélection, meilleur entraineur et meilleur joueur de l’année.
LA MENACE D’UNE COHABITATION EST DEVENUE SÉRIEUSE
Le leader du Parti de la construction et de la solidarité/Jengu tabax décortique le mercato politique avec les ralliements au camp du pouvoir. Boubacar Camara parle de mise en place d’une 9ème liste de la part de Macky Sall. ENTRETIEN
Le leader du Parti de la construction et de la solidarité/Jengu tabax décortique le mercato politique avec les ralliements au camp du pouvoir. Boubacar Camara parle de mise en place d’une 9ème liste de la part de Macky Sall. Il appelle à voter l’inter-coalition Yewwi-Wallu pour barrer la route à ce projet du régime.
Expliquez-nous un peu comment Macky Sall est en train de mettre en place cette fameuse « 9ème liste » ?
L’histoire de la « 9ème liste » a commencé à germer quand le pouvoir a frémi devant les risques d’élimination de la liste de Benno bokk yaakaar (Bby). La non-participation de la coalition au pouvoir pour excès de parrains était juridiquement évidente. La tentative maladroite de rattrapage avec l’arrêté du ministre de l’Intérieur n’avait pas réussi à dissiper la panique. Sous la forte pression, le pouvoir a mis en branle une solution alternative avec la bonne vieille méthode de la corruption et du chantage. De plus, avec la mise en place de l’inter-coalition Yewwi askan wi-Wallu Sénégal, la menace d’une cohabitation avec l’opposition est devenue sérieuse. Des contacts sont alors entrepris pour piocher dans les listes concurrentes de potentiels futurs députés pour d’une part, pallier une éventuelle élimination de Bby par le Conseil constitutionnel sous la pression populaire et d’autre part, renforcer le camp du pouvoir avec des députés transhumants. Aujourd’hui, une simple observation de la scène préélectorale rend compte des premiers résultats de la confection de la « 9ème liste ». Suivez mon regard. Vous vous imaginez le désastre éthique et moral si le camp du pouvoir réussit à engranger l’équivalent d’un groupe parlementaire sur les listes concurrentes. Le risque est réel de voir se constituer un « faiseur de roi » qui peut tout faire basculer.
L’opposition a-t-elle des chances de gagner ces élections ?
Les chances de l’opposition sont réelles pour disposer de la majorité à l’Assemblée nationale. C’est le contraire qui serait surprenant. D’abord, le contexte économique et social est extrêmement difficile pour les populations qui ont tourné le dos au pouvoir de Macky Sall qui, malgré l’espoir et les promesses, les a laissées en rade. Ensuite, le combat légitime et constant de l’opposition contre le recul démocratique en matière électorale et de respect des libertés a fini par faire prendre conscience aux électeurs des dangers encourus avec les forcing » du pouvoir en place. Enfin, le besoin se fait sentir de rompre avec l’image récurrente de l’Assemblée nationale qui peine à jouer pleinement son rôle d’orientation, de contrôle et d’évaluation des politiques publiques. Plus particulièrement, la volonté politique affichée d’imposer la cohabitation à travers l’axe Yewwi askan wi- Wallu Sénégal peut être décisive.
Vous savez, je me suis battu pour la confection d’une liste unique de l’opposition. C’était mon plan A. Cette liste unique, je l’ai conçue, proposée et défendue. Je n’ai pas obtenu tout ce que je souhaitais (liste unique nationale et départementale) mais j’ai sauvé ce qui a été accepté quand tout a été bloqué. C’est l’histoire. Cela a été possible grâce à l’esprit d’ouverture et de dépassement des leaders de Yewwi askan wi et de Wallu Sénégal. Je leur rends un hommage mérité. Ils ont compris les enjeux. Je les exhorte à tirer les conséquences de leur décision historique et à aller jusqu’au bout de cette logique, à mieux travailler ensemble et à se préparer à vivre la cohabitation. Autant les électeurs ne doivent pas rater l’occasion de faire de l’opposition le groupe politique majoritaire à l’Assemblée nationale, autant les leaders doivent faire preuve d’anticipation et d’une très grande vigilance. Une opposition majoritaire à l’Assemblée nationale, c’est la garantie contre la violence, les violations des droits et libertés, les tripatouillages de la Constitution notamment pour une troisième candidature, les orientations économiques hasardeuses, les dérapages de la justice, les dossiers de corruption ensevelis, les manipulations électorales et j’en passe. Notre plan B, c’était une liste commune avec Wallu Sénégal. Et, pour répondre directement à votre question, notre plan C, c’était l’investiture de la coalition politique Tabax jotna dont la mise en place, intervenue le 9 avril 2022, était un préalable à tout accord de coalition. Avec le succès, même partiel, du plan A, il est évident que des frustrations sont enregistrées partout. Mais il faut savoir ce qu’on veut, soit on a une stratégie de conquête du pouvoir en tant qu’opposition politique, soit on cherche exclusivement à devenir ou rester député. On a même vu des politiciens rejoindre le pouvoir parce qu’ils ont été mal placés sur une liste ou n’ont pas été investis dans l’opposition. Notre coalition va être relookée à la suite du départ de Jotna.
LA JUNTE MALIENNE CIBLEE
Très tôt ce vendredi des tirs nourris et des explosions ont été entendus dans la ville garnison de Kati, près de Bamako, où le président est domicilié Assimi Goïta est domicilié. C’est une partie du camp de Kati, fief de la junte militaire situé à 15 km
Très tôt ce vendredi des tirs nourris et des explosions ont été entendus dans la ville garnison de Kati, près de Bamako, où le président est domicilié Assimi Goïta est domicilié. C’est une partie du camp de Kati, fief de la junte militaire situé à 15 km de Bamako, qui a d’abord été visé. Selon deux témoins interrogés par RFI, une seconde explosion a été rapidement entendue. Et très rapidement, des tirs nourris ont suivi. « L’objectif est clair, c’est dirigé contre les responsables de la junte », a déclaré un habitant de Kati. D’après des sources fiables, un autre groupe a tenté de rejoindre le domicile du président, mais les militaires déployés au niveau du camp ont pu maîtriser la situation. Des engins lourds ont été déployé du côté des Forces armées maliennes (FAMAS).
Dans la confusion, des témoins ont vu des hélicoptères dans le ciel de la ville. Près de deux heures après les premiers coups de feu, un calme apparent serait revenu.
Le gouvernement malien n’a pas encore communiqué sur l’affaire. Attaque jihadiste ? Règlements de compte au sein de l’armée ? Personne ne s’avance pour le moment.