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16 juin 2025
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PPDA, VINGT FEMMES PRENNENT LA PAROLE
C’est une émission exceptionnelle : 20 femmes ayant accusé l’ancien présentateur star de TF1 Patrick Poivre d’Arvor de violences sexuelles et de comportements problématiques témoignent
C’est une émission exceptionnelle de Mediapart : vingt femmes ayant accusé l’ancien présentateur star de TF1 Patrick Poivre d’Arvor de violences sexuelles et de comportements problématiques témoignent sur notre plateau.
Elles ont entre 28 et 63 ans. Elles sont journalistes, autrices, mais aussi employées de magasin, enseignante, conseillère aux entreprises, bibliothécaire, etc. Certaines témoignent pour la première fois à visage découvert.
Jamais celles dont vous allez entendre les récits n’avaient été réunies. Les faits présumés qu’elles racontent remontent aux années 1980 ou à quelques années.
La plupart ne se connaissaient pas avant le début de l’affaire. Certaines se sont rencontrées pour la première fois sur notre plateau. Toutes ont en commun d’avoir témoigné dans l’enquête judiciaire contre Patrick Poivre d’Arvor, qui a déposé une plainte en « dénonciation calomnieuse » contre seize d’entre elles.
Présentateur du 20 heures de TF1 pendant vingt ans, Patrick Poivre d'Arvor « conteste », selon son avocat, « toute violence, sexuelle ou non, à l’égard des femmes qui l’ont accusé ».
GESTION DE LA COVID, L'OFNAC DÉCOUVRE DES POT AUX ROSES
L’Ofnac a dévoilé un gros scandale dans l’acquisition de vivres et autres produits et prestations de services de transport dans le cadre de la lutte contre la pandémie Covid-19
L’Ofnac a dévoilé un gros scandale dans l’acquisition de vivres et autres produits et prestations de services de transport dans le cadre de la lutte contre la pandémie Covid-19
Dans le cadre de la lutte contre la pandémie de COVID-19 et dans le but de renforcer la résilience des populations les plus vulnérables, le Sénégal a mis en place un fonds de riposte et de solidarité dénommé « Fonds Force COVID », doté de crédits d’un montant de 1000 milliards FCFA. Dans la clé de répartition dudit fonds, un montant de 69 milliards est destiné à l’appui aux populations en vivres et en détergent, afin de les soulager des conséquences nées des mesures restrictives prises pour faire face à ce fléau. C’est ainsi que le Président de la République a donné instruction au Gouvernement, notamment au ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale (MDCEST), d’organiser cet élan de solidarité. Après acquisition de ses produits de consommation courante, la distribution a été engagée.
Le 17 avril 2020, l’OFNAC a reçu deux dénonciations à l’initiative du sieur Guy Marius SAGNA, mandataire du mouvement « FRAPP/France Dégage » et du professeur Babacar DIOP, secrétaire général du parti politique « FDS ». Tous les deux dénoncent la violation des règles de transparence dans l’attribution des marchés de fourniture de riz et de transport des denrées. Ils estiment, notamment, que cet état de fait constitue un « conflit d’intérêts » et dénote d’une situation de « favoritisme » par l’octroi d’avantages injustifiés à certaines personnes. Ils imputent ces faits à monsieur Mansour FAYE, ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale et à Rayan HACHEM, gérant de « Avanti Suarl » et d’« Afri & Co Suarl » ainsi qu’au député Demba DIOP SY, Directeur général de « Urbaine d’Entreprise » (UDE).
Selon leurs dires, le ministre aurait accordé un marché à monsieur Demba DIOP SY, député de son état, dont la qualité est incompatible avec celle de chef d’entreprise. Il convient de signaler que cette incompatibilité avait été dénoncée par monsieur Abdoulaye FALL « Mao », président du parti politique « Alliance Patriotique Diambar pour la République » (APDR), dans le cadre du marché relatif à la gestion des ordures ménagères attribué à la même société.
Quant à l’homme d’affaires Rayan HACHEM, il serait attributaire de deux marchés pour la fourniture de riz d’un montant de 17 milliards de FCFA alors que son entreprise « Afri & Co » n’est pas enregistrée dans le registre de l’APIX. A cela s’ajouterait le fait qu’il n’y aurait pas eu de mise en concurrence pour les marchés attribués à messieurs DIOP SY et HACHEM. • et de blanchiment de capitaux faits prévus par la loi n° 2018 – 03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ( article 7, a et b). NB : Le rapport d’enquête sera soumis à l’Assemblée des membres. RAPPORT D’ACTIVITÉS 2021 64 II.
L’ENQUÊTE Dans le cadre des investigations, il a été procédé à des auditions, des réquisitions aux banques, une revue documentaire et à une demande de communication du rapport des activités du Comité de Suivi de la Mise en Œuvre des Opérations du Fonds de Riposte et de Solidarité contre les effets de la COVID-19 (FORCE COVID-19). Ainsi les personnes ci-après ont été entendues : • Demba DIOP dit DIOPSY, unique propriétaire de la société « UDE », créée en 1998 ; • Marième DIOP, fille de Demba DIOP, désignée Directrice générale de UDE ; • Rayan HACHEM, unique fondateur et administrateur des sociétés « Avanti Suarl » et « Afri & Co SUARL », créées respectivement en 2016 et 2019 et ayant le même siège social ; • Aliou SOW, DAGE du MDCEST ; • et Karamoko Cheikh Oumar ADJ dit « Papis », coursier de Rayan HACHEM. L’exploitation des documents comptables, bancaires, statutaires, des dossiers de marchés, du Rapport final du Comité « FORCE COVID-19 » ainsi que les pièces fournies par le Tribunal de commerce hors classe de Dakar et la Cour d’appel de Dakar, ont permis d’aboutir à la conclusion suivante. CONCLUSION De ce qui précède, il résulte que monsieur Rayan HACHEM a satisfait au marché de fourniture de riz à travers ses sociétés « Avanti Suarl » et « Afri & Co Suarl », dont la constitution semble conforme à l’acte uniforme de l’OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE.
Cependant, la procédure relative au contrat de gré à gré n° Riz-005/2020 est entachée d’une irrégularité relevée chez l’adjudicataire. En effet, le contrat en question a été signé par Karamoko Cheikh Oumar ADJ dit « Papis » de Avanti SUARL, sur demande verbale du gérant. Ainsi, des présomptions de faux en écritures privées et de complicité par instigation sont relevées contre ce dernier et Rayan HACHEM, faits prévus et punis par les articles 132 et 45 du Code pénal. Par ailleurs, il existe des présomptions de banqueroute frauduleuse contre Demba DIOP « Sy » telle que prévue à l’article 230 de l’Acte uniforme sur les procédures collectives et d’apurement du passif, a de mauvaise foi, « exercé la profession de dirigeant en violation d’une interdiction prévue par un Acte uniforme ou par toute disposition légale ou réglementaire d’un Etat partie » (article 233, 4°). En effet, en sa qualité de député, il a, dans le cadre du marché en question, exercé la fonction de Directeur général de UDE, en violation d’une disposition réglementaire, en l’occurrence le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, il est ressorti des investigations que monsieur Demba DIOP « Sy » et sa fille Marième DIOP, auraient usé de manœuvres frauduleuses (dissimulation, au moment de la soumission, du véritable statut de la société pourtant déclarée en faillite et objet d’une liquidation judiciaire prononcée le 19 avril 2019 par la Chambre des Procédures collectives du Tribunal de Commerce hors classe de Dakar (jugement n° 577/19). RAPPORT D’ACTIVITÉS 2021 65 Ces faits révèlent des présomptions d’escroquerie portant sur des deniers publics (article 153 du Code pénal). En ce qui concerne les faits de violation du Code des marchés publics, il convient de souligner que, dans le cadre de la politique de riposte contre la pandémie, les procédures de dépenses liées à la lutte contre le Covid-19 ont été exclues du champ d’application dudit code par le décret n° 2020 – 780 du 18 mars 2020 portant dérogation au code des marchés publics pour les dépenses relatives à la lutte contre le COVID-19. En conséquence, ces faits n’ont pas été retenus par les enquêteurs.
GREENPEACE EXIGE LA TRANSPARENCE DANS LE SECTEUR DE LA PECHE
À la suite de la publication du rapport et de la décision N°05/2021 de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) portant sur la délivrance des licences de pêches au Sénégal, Greenpeace Afrique invite le Sénégal à la transparence
À la suite de la publication du rapport et de la décision N°05/2021 de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) portant sur la délivrance des licences de pêches au Sénégal, Greenpeace Afrique invite le Sénégal à la transparence dans le secteur de la pêche. Dr Aliou BA, responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique demande plus de transparence et d’actes forts pour la sauvegarde du secteur. Le rapport de l’OFNAC indique qu’il a été constaté dans certains cas, la délivrance par le ministère de la pêche d’une lettre de garantie dite « promesse de licence de pêche » à des navires en phase de naturalisation. Pourtant, indique le communiqué de Greenpeace, cette pratique n’est prévue, ni par le Code de la Pêche maritime, ni par une disposition réglementaire habilitant l’autorité concernée à procéder de la sorte.
En outre, ajoute le document, l’attribution de la licence de pêche démersale profonde, option « chalutiers poissonniers et céphalopodiers » à des bateaux, constitue une violation de la loi par le Ministre de la Pêche et de l’Économie maritime dans la période 2014 – 2019 alors que cette catégorie de licence n’existe pas encore selon la structure de lutte contre la corruption. « Ces manquements soulevés par le rapport de l’OFNAC confortent les inquiétudes de Greenpeace Afrique, qui, depuis des années demande un audit et la publication de la liste des navires autorisés au Sénégal », a soutenu Dr Aliou Ba.
Avant de poursuivre : « nous ne devons pas laisser un secteur aussi important sombrer dans des pratiques nébuleuses. C’est pourquoi Greenpeace Afrique appelle encore une fois l’État du Sénégal à sauver le secteur de la pêche ».
Toutefois, l’OFNAC a également relevé d’autres manquements à savoir la rétention des décisions par la commission paritaire mise en place pour statuer sur la suite réservée à ces licences. Selon le document, ladite commission n’a pas souhaité rapporter les décisions d’octroi de licences en cause, et a attendu l’expiration de ces dernières avant de procéder à la régularisation par le changement de l’option. Pour finir, Greenpeace Afrique compte suivre de près la suite donnée à ce rapport d’enquête.
Par VOVO BOMBYX
TU SERAS FOOTBALLEUR MON FILS
De quoi rêvent donc les mères et les enfants ? Un jeune garçon a donné une réponse émouvante : «Je rêve de devenir footballeur pour aider ma maman…» «Tu seras président, mon fils…». C’était le rêve d’autrefois
Stade Olembé de Yaoundé, 6 février 2022 : Sadio Mané regarde le ciel et puis s’élance…
Sadio Mané inscrit le «dernier tir au but» de la finale qui a opposé le Sénégal à l’Egypte…
Le Sénégal remporte, pour la première fois de sa longue histoire sportive, la Coupe d’Afrique des nations, la Can 2021…
Une maman se lève dans sa petite maison de la Médina où elle a suivi, avec ses deux fils âgés de 12 et 10 ans, la grande finale continentale…
Elle regarde l’aîné de ses fils et lui dit avec une vive émotion : «Tu seras footballeur mon fils…»
Son fils, né en 2009, s’est levé aux aurores, samedi 30 avril 2022, réveillé par sa mère, pour se rendre aux tests de détection organisés par l’As Dakar Sacré-Cœur.
Il est arrivé sur place avec son oncle, le frère de sa mère, à 6h 30…
La mosquée construite à côté du terrain -pour ceux qui connaissent la géographie des lieux- vibrait déjà de prières ferventes, le Ramadan s’achève bientôt…
Tous les jeunes garçons nés en 2007, 2008 et 2009, pouvaient se présenter aux tests…
Ils sont venus des quatre coins de la capitale et certainement de plus loin encore…
De quoi rêvent donc les mères et les enfants ?
Un jeune garçon a donné une réponse émouvante : «Je rêve de devenir footballeur pour aider ma maman…»
Nous avons compris son message, un message qui nous a émus…
«Tu seras Président, mon fils…»
C’était le rêve d’autrefois, les rêves des enfants ont changé de couleur…
Nouveau paradigme, nouvel espoir…
Au bout de la rue qui descend en longeant cet ancien jardin de la Sicap -pour ceux qui connaissent la géographie et l’histoire des lieux-, il y a un stade, le stade de l’Amitié qui a abrité en 1963, les jeux de l’Amitié, et qui est devenu le stade Demba Diop.
A proximité de l’As Dakar Sacré-Cœur, sur le même site, il y a aussi le collège Sacré-Cœur qui a tant donné au Sénégal en matière de formation et d’éducation…
Samedi 30 avril 2022, Sicap liberté 1, la Sicap qui porte le «numéro 1», un jeune garçon du quartier de la Médina à Dakar, né en 2009, a réussi ses tests d’entrée au Dakar Sacré-Coeur…
«Tu seras footballeur mon fils…»
Un autre rêve de mère, pour son enfant et pour un autre jour…
Ainsi va la vie, la terre tourne et le ballon roule, plus vite que tous les rêves…
VOVO BOMBYX
Par Alassane DIALLO
SENEGAL, UNE DEMOCRATIE AU RABAIS
Comme ascenseur social, l’arène politique déborde son terrain habituel et ouvre ses portes à des journalistes se croyant investis d’une mission divine, des religieux revanchards et rappeurs en perte de vitesse
La conquête du pouvoir par tous les moyens est devenue l’objectif ultime de toutes les formations politiques et par ricochet, les associations de la Société civile. Comme ascenseur social, l’arène politique déborde son terrain habituel et ouvre ses portes à des journalistes se croyant investis d’une mission divine, des religieux revanchards et rappeurs en perte de vitesse. Les nouveaux donneurs de leçons dans les plateaux de télévision et les adeptes de l’apocalypse se découvrent une nouvelle vocation, celle d’avoir la conviction de représenter le peuple et d’avoir un destin messianique. Une démocratie d’une minorité bruyante s’installe et se propage par la magie des nouvelles technologies de l’information, avec la complicité d’une certaine presse. Une dictature de la pensée unique qui voue aux gémonies toutes oppositions contre un projet funeste de sabordage de notre volonté commune de vie commune.
Cette nouvelle tendance trouve un écho favorable chez des jeunes sans culture politique et sans capacité de discernement pour distinguer les vrais enjeux de la participation politique et de la conquête du pouvoir. Notre démocratie se résume à des débats stériles au quotidien et des invectives, mais cette passion affichée cache une lutte acharnée pour l’obtention de privilèges liés au pouvoir. Pour paraphraser le Général De Villiers autrement «la grammaire (…) de notre démocratie» se résume «(…) au jouir et au pâtir». Comme pour nous dire «enivrez-vous sans cesse» d’insultes, d’invectives et de démagogie.
La démocratie sénégalaise est en crise, une crise d’acteurs. Elle est une arène au vrai sens du terme, comme dans la Rome antique où seule la victoire du jour est l’heureuse issue. On y retrouve des gladiateurs d’une autre époque, des activistes chômeurs, des membres de la Société civile, transformée en société politique, et des élites qui ont fui le sacerdoce d’éclairer en tout lieu et en toutes circonstances un peuple abandonné à lui-même. Et oui «(…) en politique, le vrai et le mensonge portent le même pagne, le juste et l’injuste marchent de pair, le bien et le mal s’achètent ou se vendent au même prix». Cet engagement n’est en rien gratuit, il est le prolongement de l’engagement d’une nouvelle race de politiciens belliqueux et vides de contenus intellectuels, dont la seule entreprise est d’assouvir une soif de vengeance pour goûter aux lambris dorés du pouvoir.
Ces nouvelles vagues d’entrées en politique, aussi légitimes soient-elles, cachent des desseins inavoués et masquent des fantasmes psychologiques d’une ascension sociale. L’engagement individuel prend le dessus sur les partis politiques et renseigne sur le niveau de rejet de la conception politicienne de la chose publique. En effet, les partis politiques sont devenus des coquilles vides structurées autour d’une minorité qui gouverne.
Aucune idéologie n’est plus présente, la formation à la citoyenneté laisse la place à une nouvelle forme de militantisme fondée sur la propagande, comme du temps des communistes. Les alliances contre nature foisonnent, on retrouve des dinosaures de la politique, qui ont traversé tous les régimes, avec des jeunes antisystèmes. Dans un melting-pot digne du Carnaval de Rio, les coalitions sont à toutes les sauces. Des Libéraux se marient avec des Socialistes, des antisystèmes se fiancent avec des ténors du système. C’est à s’y perdre dans ce capharnaüm teinté d’un bazar chinois ou l’on ne reconnait plus ceux qui se réclament de la Société civile ou de la sphère religieuse.
Toutes ces coalitions ou alliances ne visent qu’une chose : conquérir le pouvoir ou le conserver pour en jouir, les alliances idéologiques ne sont plus d’actualité. Cela se ressent fortement, car toutes les crispations entre pouvoir et opposition tournent autour des questions électorales. Le débat politique s’est fortement affaibli, les débats idéologiques et programmatiques disparaissent de la vie politique. Dans un tohu-bohu indescriptible, le débat démocratique s’appauvrit, les questions d’intérêt majeur de la nation ne sont plus prioritaires. Et pourtant, le legs de nos aînés n’est pas si loin. Les leaders politiques d’hier cultivaient la formation des jeunes dans les écoles du parti, ils avaient la carrure et l’envergure intellectuelles pour discourir et partager une vision. C’étaient d’abord des élites intellectuelles avant d’être des élites politiques. Abdoulaye Wade, un monument en politique, a formé une génération d’hommes politiques qui avaient le don de captiver l’attention et de vendre un projet. Quels que puissent être les reproches qu’on peut faire au Parti socialiste, de Senghor à Abdou Diouf, on reconnait la qualité des hommes qui incarnaient le pouvoir.
Dans la scène politique actuelle, les quelques exceptions qui osent élever le niveau du débat sont noyées par une certaine presse qui fait la promotion du populisme. Thierno Alassane, Docteur Abdourahmane Diouf et tant d’autres incarnent une certaine éthique politique et la font autrement, bien que cette façon de faire ne capte pas encore l’attention d’un électorat dans le sensationnel. Nous sommes arrivés à un moment où il faut vendre du vent à une jeunesse désespérée, vendre une utopie politique à des Sénégalais en proie à des difficultés majeures et se fonder sur une «panique morale» pour exister. Il est plus facile de prêcher le faux pour accéder au pouvoir, que de construire des axes de convergences solides capables d’apporter des solutions aux questions lancinantes de l’emploi des jeunes, de la santé, etc. Les vœux pieux et les promesses ne font pas un Etat et comme disait Wade, «les promesses n’engagent que ceux qui y croient».
La démocratie, c’est plus qu’une compétition électorale. Elle doit être l’aspiration d’un peuple à plus d’inclusion, à une offre politique sérieuse et une vision réaliste. Elle doit être un contrat moral entre les électeurs et les élus, un contrat dont la seule clause est de respecter le pacte de servir l’intérêt général et de protéger les institutions de la République. Comme l’indiquait Pierre Mendès France, «la démocratie, c’est beaucoup plus que la pratique des élections et le gouvernement de la majorité : c’est un type de mœurs, de vertu, de scrupule, de sens civique, de respect de l’adversaire ; c’est un code moral». Lorsque les types de mœurs, les barrières à la vertu et au scrupule disparaissent, la démocratie s’affaiblit, elle perd la force du «dêmos» et du «kratos», elle devient une démocratie au rabais.
NOUVELLES COMPETENCES TRANSFEREES AUX COLLECTIVITES
Pêche, agriculture et hydraulique : Oxfam est montée au créneau pour faire une piqûre de rappel aux gouvernements africains par rapport à leur engagement de consacrer au moins 10% de leur budget au secteur agricole, afin de booster la croissance
La 54e session de la Commission économique pour l’Afrique (Cea) et Conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique (Com2022) se tiendra du 11 au 17 mai 2022 à Dakar, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad). Cela, afin de discuter de la relance économique post-Covid 19 sur le continent.
En prélude à cette rencontre, Oxfam est montée au créneau pour faire une piqûre de rappel aux gouvernements africains par rapport à leur engagement de consacrer au moins 10% de leur budget au secteur agricole, afin de booster la croissance.
«Les gouvernements d’Afrique de l’Ouest doivent respecter leur engagement d’investir en faveur des populations rurales. Ils doivent maintenant redoubler d’efforts pour ne pas laisser ces personnes à la merci des conflits, de la sécheresse, des inondations et des hausses de prix. Les gens ont faim et, une fois de plus, ils ont recours à l’aide humanitaire pour survivre. C’est pourtant simple : pour libérer les populations ouest-africaines de la pauvreté et de la faim, il faut commencer par le milieu rural», a déclaré hier Assalama Dawalack Sidi, Directrice régionale pour Oxfam en Afrique de l’Ouest citée dans un communiqué.
Dans la plupart des pays de la région, explique Oxfam, «la pauvreté est concentrée dans les zones rurales où les services publics sont insuffisants et où les gouvernements investissent très peu. La production céréalière dans certaines régions du Sahel a chuté d’environ un tiers par rapport à l’année dernière, tandis que les prix des denrées ont augmenté de 20 à 30% au cours des cinq dernières années.
Pourtant, les gouvernements ouest-africains ont investi en moyenne 5,3 % de leurs budgets dans le secteur agricole (qui représente plus du tiers de la main d’œuvre) en 2020, soit bien en-deçà de la cible de 10% à laquelle ils s’étaient engagés à atteindre en 2014 dans le cadre du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (Pddaa)».
Seuls deux pays ont atteint l’objectif dans la région
D’après Oxfam, «les 14 pays d’Afrique de l’Ouest qui n’atteignent pas l’objectif Pdda de 10% des dépenses consacrées au secteur agricole en 2020 sont : le Ghana (1,4%), le Cap-Vert (1,5%), le Nigeria (1,7%), la Côte d’Ivoire (2,4%), le Liberia (2,4%), la Guinée (3,8%), le Bénin (4,7%), le Burkina Faso (5,1%), le Togo (5,2%), le Niger (5,4%), le Sierra-Leone (5,5 %), la Mauritanie (6,8%), le Sénégal (7%), et la Guinée-Bissau (7,2%). Les deux pays qui atteignent (et dépassent) l’objectif sont le Mali (11,1%) et la Gambie 13,8%)».
Les trois pays les plus affectés par la faim et parmi les moins engagés à réduire les inégalités, selon le plus récent indice d’Oxfam et Development finance international, sont le Nigeria, le Niger et le Burkina Faso. Le Nigeria, relève le document, «n’investit que 1,7% de son budget dans le secteur agricole et est le deuxième pays le moins performant en Afrique en matière de lutte contre les inégalités. Le budget de la santé du pays (en pourcentage de son budget global) est le troisième plus faible du monde (3,6%) et 40% de sa population n’a pas accès aux services de santé. Le Nigeria compte parmi sa population plus de la moitié (14,5 millions) des personnes affectées par la crise alimentaire dans la région».
Quant au Niger, il «consacre 5,4% de son budget au secteur agricole, tandis que 65% des personnes pauvres vivent en zone rurale». Il est toutefois, «le second pays le plus affecté par la crise de la faim (3,3 millions de personnes). Le Burkina Faso consacre 5,1 % de son budget au secteur agricole tandis que 47,5 % de la population rurale vit dans la pauvreté. Le Burkina Faso est le troisième pays le plus affecté par la faim dans la région avec 2,4 millions de personnes en situation de crise alimentaire et nutritionnelle».
Oxfam demande aux Etats d’Afrique de l’Ouest d’investir massivement dans les communautés rurales, en donnant aux petites exploitations agricoles les moyens de produire et de vendre localement pour renforcer leurs moyens de subsistance, et diminuer le déficit de la production alimentaire chronique. Pour cette organisation internationale, «les investissements dans les services sociaux de base, tels que la santé, l’éducation et la protection sociale des communautés rurales, sont également nécessaires pour renforcer la résilience des communautés face aux chocs et leur redonner espoir en une vie meilleure».
Face aux conflits au Sahel, rappelle Oxfam, «la part des dépenses de sécurité augmente souvent au détriment des dépenses sociales et de développement. En 2018, les dépenses du secteur de la santé du Mali, du Niger et du Burkina Faso représentaient respectivement 0,8 %, 1,8 % et 1% des Pib nationaux, soit deux à cinq fois moins que les dépenses du secteur de la sécurité. Face au désœuvrement en milieu rural, les jeunes sont plus enclins à joindre les rangs de groupes armés, alimentant l’insécurité qui à son tour accroît la pauvreté et l’insécurité alimentaire en déplaçant les populations».
LAMINE NDIAYE DECRYPTE LE JEU
A nouveau champion de Guinée avec le Horoya Ac, l’ancien international sénégalais s’est aussi exprimé sur son parcours sur la scène africaine
Ancien sélectionneur du Sénégal, Lamine Ndiaye s’est dit ravi de voir les Lions décrocher la première Can de l’histoire du foot sénégalais. Un sacre qui, selon lui, s’est construit dans la durée, à l’issue d’un «travail de longue haleine, l’aboutissement d’un long processus». Une motivation de plus pour les hommes de Aliou Cissé au moment d’aller défier le football mondial, en novembre prochain au Qatar. A nouveau champion de Guinée avec le Horoya Ac, l’ancien international sénégalais s’est aussi exprimé sur son parcours sur la scène africaine, loin d’être satisfaisant, et aussi sur les chances de Sadio Mané dans la course au Ballon d’Or européen.
Quel bilan tirez-vous de la saison du Horoya avec un nouveau titre de champion de Guinée ?
Déjà quand on est champion, cela veut dire qu’on est plus régulier que les autres équipes. Quand je regarde le classement, sur les 10 premiers sur 14 équipes, il n’y a que le 4e et le 5e qui nous ont pris des points. Sinon, tout le reste, on les a battus à l’aller comme au retour. Ce n’est pas rien. C’est indispensable pour un club d’une telle dimension parce que, comme on compte jouer l’Afrique tous les ans, c’est une obligation même. Donc moi, j’ai l’obligation d’être champion. Ça fait partie de mes prérogatives. Maintenant, on avait d’autres ambitions parce qu’on jouait sur deux tableaux, la Ligue des Champions et le championnat. Le championnat, ça s’est bien passé. Par contre, en Coupe d’Afrique, on a vraiment été en-dessous de ce qu’on espérait parce qu’on pensait sortir des poules. Malheureusement, cette année, on a commis vraiment beaucoup d’erreurs individuelles. Et quand tu veux prétendre jouer les premiers rôles dans une compétition africaine, il faut avoir une défense hermétique.
Justement, comment expliquez-vous une telle contre-performance en compétition africaine ?
C’est un problème d’efficacité dans les deux surfaces. On n’a pas été efficace défensivement et offensivement. Tous les matchs qu’on a joués en Ligue des Champions, on a tiré deux fois plus que l’adversaire, on a cadré deux fois plus que l’adversaire, mais on n’a marqué que 5 buts. Il faut que les attaquants marquent plus de buts et nos défenseurs gardent soigneusement notre but. Il y a eu beaucoup de fautes individuelles.
Est-ce à dire qu’il faudra renforcer l’équipe pour la saison prochaine ?
Pas forcément, mais il y a des secteurs qu’on va essayer de densifier car on joue beaucoup et on n’est pas à l’abri des blessures, de suspensions. Si tu veux garder une bonne assise, il faut que tes doublons soient de très bon niveau aussi. Aussi bons que ceux qui jouent habituellement.
Comment se passe l’intégration des Sénégalais au sein de l’équipe ?
Disons qu’en ce qui concerne le gardien Khadim Ndiaye, il n’a fait qu’un seul match. Comme vous le savez, il avait une grave blessure et qu’il était en train de se soigner. Maintenant, ça va. En cette fin de saison, ça va beaucoup mieux. Il arrive à s’entraîner sans pour autant avoir mal. Le latéral Khadim Diaw s’est bien intégré. Il a été même désigné meilleur étranger l’année dernière. Il poursuit son chemin. Il a fait un bon championnat. Dans l’ensemble, il a vraiment joué son rôle. Il s’est bien intégré. Il y a aussi Pape Abdou (Ndiaye) qui a eu plus de mal cette année. Autant Khadim Diaw s’est intégré tout de suite, autant lui, il a eu du mal parce que c’est un football qui est technique, qui est aussi en même temps physique. Il a eu du mal. Cependant, dans les matchs de préparation, il a été meilleur. Mais en championnat, il n’a mis que 4 buts. C’est peu pour un attaquant étranger. Mais il a le potentiel pour réussir.
Est-ce qu’il y a d’autres Sénégalais qui sont ciblés pour la prochaine saison ?
Même si c’est le cas, je ne le dirai pas (rire). Il n’y a pas que des Sénégalais, même si l’entraîneur est un Sénégalais. J’ai des Maliens, des Ghanéens, des Nigérians… J’ai plusieurs nationalités dans l’équipe. On cherche les bons joueurs n’importe où. Donc, on ne va pas se focaliser sur les Sénégalais.
Vous aviez signé un con¬trat de 3 ans avec le Ho¬roya. C’est bientôt la fin, allez-vous poursuivre l’aventure ou tenter une nouvelle expérience ail¬leurs ?
Pour l’instant, je suis sous contrat. Il n’y a pas de discussions à avoir. On va finir le contrat et on verra. Le contrat finit cette année.
Est-ce que des discussions ont été entamées ?
Honnêtement, on est plus focalisé sur le travail que sur ça.
Comment avez vous vécu ces deux ans et demi à la tête du Horoya ?
Je dirais avec des hauts et des bas. La première année, on a fait une demi-finale de Coupe Caf et puis les deux autres années, on sort au stade de la phase de poule. Ce qui est loin de ce qu’on espérait. Forcément, on n’est pas satisfait du résultat. Cependant, on peut envisager l’avenir avec beaucoup d’optimisme. La matière est là. On peut mieux faire et on doit même faire beaucoup.
Ancien sélectionneur de l’Equipe nationale du Sénégal. Comment avez vous vécu le sacre des Lions à la Can 2021 et la seconde qualification d’affilée à la Coupe du monde ?
Avec beaucoup d’enthousiasme. On attendait une Coupe d’Afrique depuis des années. Enfin, c’est arrivé. On est ravi, et c’est mérité. Quand on regarde les résultats depuis quelques années, il y a une progression constante. C’était l’aboutissement d’un long processus. Vraiment, on ne peut que féliciter le sélectionneur et son équipe. Ils ont fait du bon boulot depuis pas mal de temps déjà. Il y a une continuité dans le travail. C’est cela qui a manqué par le passé. Les gens qui lui ont fait confiance ne l’ont pas regretté. C’est un travail de longue haleine. Maintenant, ça va être plus difficile parce que tout le monde va vouloir battre le champion. Il faudra tout le temps faire de gros matchs pour s’en sortir.
Le Sénégal va être le pays à battre en Afrique. On connaît vos rapports avec le sélectionneur Aliou Cissé. Quel est le conseil que vous lui donnerez pour maintenir le cap ?
Quel conseil veux-tu qu’on donne à quelqu’un qui vient de gagner la Coupe d’Afrique ? (rire). On le laisse travailler comme j’ai toujours dit et il va faire les résultats que tout le monde attend. C’est une évidence. un Un grand bravo à lui et à son équipe.
Comment analysez-vous les performances de l’Equi¬pe nationale ?
Comme tout le monde. Vous savez, tous les spécialistes disent qu’on a de bons joueurs, un bon sélectionneur et qu’il n’y a pas de raison que ça ne marche pas. Ça a marché en Coupe d’Afrique, pourquoi pas en Coupe du monde. Mais c’est une autre histoire. Il faut espérer ne pas avoir de blessés déjà.
Peut-on être optimiste quant à une bonne Coupe du monde ?
Pourquoi on ne le sera pas ? Avec tout ce qui vient de se passer, je pense que le moral est au beau fixe. Maintenant, le football, ce ne sont pas les mathématiques. Et puis on est dans un groupe très relevé. Les gens pensent que c’est un groupe facile, mais… Déjà la Hollande, pour le premier match, c’est déjà très important. Ensuite, l’Equateur, les gens ne connaissent pas, mais athlétiquement, ils sont très puissants et c’est une très bonne équipe. Si vous regardez les qualifications dans leur groupe, ils ont tenu tête au Brésil, à l’Argentine, en n’étant pas ridicules du tout. Il ne faut pas les sous-estimer. Et puis le Qatar, c’est le pays organisateur. On ne sait pas. On est dans l’inconnu. En général, ils naturalisaient pas mal de Brésiliens. C’est un pays qui se prépare depuis des années. Il faudra être vigilant. Et je sais que le sélectionneur le sera. En tous cas, tout ce qu’on peut souhaiter aux joueurs, c’est la bonne santé. Le reste, avec le trophée qu’on vient de remporter, le moral sera encore plus haut.
Le leader de cette équipe, Sadio Mané, qui réalise une bonne saison avec Liverpool, en plus des résultats avec le Sénégal, est proche de remporter le Ballon d’Or, cette année. Quel est votre avis sur la question ?
Si tout le monde le pense, cela veut dire qu’il a forcément ses chances. Maintenant, on peut avoir ses chances et ne pas l’avoir. Cela n’enlèvera en rien ses qualités d’homme avant de parler du footballeur. Quand on voit ce que ce garçon réalise avec l’humilité qu’on lui connaît, on ne peut que s’incliner. Voilà un garçon qui a la tête sur les épaules, qui est bon footballeur, patriote à 1000%. On ne peut que lui souhaiter la santé et une longue vie. Après le reste, comme il est croyant, c’est Dieu qui le fera. Pour le Ballon d’Or, il y a beaucoup de candidats. Ça se joue à pas grand-chose. Tout ne dépend malheureusement, ni des Sénégalais ni de lui. On ne peut que prier pour qu’il puisse connaître la consécration au plus haut niveau.
Est-ce que gagner la Ligue des Champions pour¬rait lui permettre de remporter le Ballon d’Or ?
C’est ce qu’on dit, mais vous savez, ce sont des individus comme toi, moi qui votent. Les gens ont des préférences de ceci ou de cela. Il n’y a qu’à voir le dernier Ballon d’Or comment ça s’est passé. Ce n’est pas souvent à celui que tout le monde pense qui gagne. Ce sont des votes qui parfois sont subjectifs. Prions seulement pour qu’il gagne des trophées. C’est ça qui restera quand il aura arrêté sa carrière. D’avoir gagner beaucoup de Ligues des Champions, de titres avec son équipe, c’est cela que les gens retiendront. Maintenant, pourquoi pas être le prochain Ballon d’Or.
Est-ce qu’on peut revoir demain Lamine Ndiaye sur le banc d’une sélection africaine ?
Tu sais, il ne faut jamais dire jamais. Mais pour l’instant, je ne l’envisage pas. On m’a appris à ne jamais dire jamais parce que c’est comme ça. Pour l’instant, je suis bien là où je suis.
Par Yoro DIA
LE TROP-PLEIN
L’absence de débats d’idées est en train de désubstantialiser notre démocratie où de façon anachronique les hommes politiques jouent aux gladiateurs. Il faut se garder de confondre vitalité démocratique et vide politique
A la question de savoir s’il ne craignait pas le vide dans la vie politique après son retrait, le Général De Gaulle avait répondu qu’il redoutait qu’il y ait «hélas le trop-plein» plutôt que le «vide». La vie politique sénégalaise actuelle a réussi la prouesse d’avoir les deux : un trop-plein qui cache un vide abyssal en termes d’idées et de débats. Je suis sûr que la Législature de 1978, avec le Ps, et le Pds qui entrait pour la première fois dans l’Hémicycle, marquera plus l’histoire par la qualité des débats et sa contribution à l’évolution de notre democratie que la quinzaine de listes et les milliers de politiciens qui se bousculent au portillon, en 2022, pour siéger à l’Assemblée nationale.
Lors de cette législature, la première de l’ère du multipartisme après le Parti unique de fait, le Sénégal avait des institutions démocratiques embryonnaires, mais des hommes politiques d’une grande qualité. Aujourd’hui, nous avons des institutions solides, mais des hommes politiques médiocres et sans relief. De 1960 à 2000, il existait au moins un débat politique, des débats sur les orientations politiques ou économiques dans le pays, mais depuis 2000, le débat est devenu trop personnel. Et c’est cette absence de débats d’idées, de débats politiques, qui est la principale cause du trop-plein et de la banalisation du politique. «Les grands esprits discutent des idées, les esprits moyens des évènements et les petits esprits des gens», disait Thomas Henry Buckle. Notre démocratie a besoin de grands esprits comme ceux de la Législature de 1978, qui posaient déjà de grands débats comme le contrôle de constitutionnalité des lois, le statut de l’opposition et l’équité de traitement dans les médias publics, qui ont fait avancer notre système démocratique.
Il faut se garder de confondre vitalité démocratique et vide politique qui est consubstantiel au trop-plein, qui fait que la politique n’est plus un combat entre les élites, arbitré par un peuple qui tranche lors des élections. Quand dans un pays de 17 millions d’habitants, il y a cent personnalités qui vont retirer des dossiers de candidatures à la Présidentielle avant le filtre du parrainage, ce n’est plus de la vitalité démocratique mais un trop-plein causé par le vide en matière d’idées, de projets de société ou de programmes. Se prendre pour l’homme providentiel par narcissisme ou confondre légitimité médiatique et légitimité politique est infiniment plus facile que d’avoir des idées pour le pays. Pour les élections législatives de juillet, nous assistons à la même chose. Malgré le trop-plein de listes, nous n’aurons pas de vrais débats car tout sera réduit à des querelles de personnes ou à des ambitions personnelles.
L’absence de débats d’idées est en train de désubstantialiser notre démocratie où de façon anachronique les hommes politiques jouent aux matamores et gladiateurs. Aujourd’hui, qui connait les idées et la position des nos hommes politiques sur la question de la sécurité et du terrorisme, alors que notre pays est devenu le dernier rempart ? Qui connait une théorie ou une doctrine économique d’un homme politique ? Qui connait les réflexions et propositions d’un homme politique pour sortir les écoles et universités de la crise ? Qui a jamais entendu un homme politique proposer des solutions pour gagner la paix en Casamance après que l’Armée a gagné la guerre ? Par contre, on connait les opinions de tous les hommes politiques sur le parrainage et le fichier électoral. Ce sont les seuls points où il y a un véritable débat entre la majorité et l’opposition. Ils en débattent tellement qu’on a l’impression que le ministère de l’Intérieur est devenu le ministère des Elections, seulement parce que la question de la sécurité, qui est la mission la plus importante de ce ministère, ne passionne pas les politiques. Qui connait les idées ou la politique sécuritaire de ces hommes qui aspirent à nous gouverner ?
DEMBA BÂ VEUT VOIR KOULIBALY ÉVOLUER EN PREMIER LEAGUE AUX CÔTÉS DE MENDY
« Absolument, c’est un monstre », telle est la réponse de l’ancien Lion à l’idée de voir Koulibaly dans l’élite anglaise
Interrogé sur la possibilité du défenseur de Naples de rejoindre la Premier League, Demba Ba est d’avis à « mille pour cent » pour que Kalidou Koulibaly rejoignent les Blues. L’international sénégalais attise en effet les convoitises de nombreuses grandes écuries européennes telles que Barça et Chelsea où évolue son compatriote Edouard Mendy.
« Absolument, c’est un monstre », telle est la réponse de l’ancien Lion à l’idée de voir Koulibaly dans l’élite anglaise. Demba Ba aimerait « à cent pour cent, mille pour cent » que Chelsea, où il a évolué de 2013 à 2014, recrute le défenseur sénégalais de 30 ans. « Il a cette stature et la capacité de supporter la pression. Et n’oubliez pas, il a disputé la CAN avec le Sénégal et il joue pour le Napoli qui n’est pas l’équipe où il est plus facile d’évoluer. Il a donc la capacité de gérer la pression, il est bon en tant que footballeur et c’est un joueur de haut niveau« , a d’ailleurs commenté l’ancien joueur qui ne doute pas des capacités d’adaptation de Koulibaly.
Avec le départ presque acté d’Antonio Rudiger vers le Real de Madrid, Chelsea aurait gros à gagner en s’attachant les services du défenseur napolitain. Koulibaly devrait donc être une priorité pour Todd Boehly et Cie qui ont obtenu un accord pour le rachat du club où évolue Edouard Mendy. Cependant, le club de Londres ne sera pas seul sur ce dossier puisque le PSG et Barcelone ont déjà eu a manifesté leur intérêt envers le champion d’Afrique.
Par Cheikh Tidiane NDIAYE
GALSEN OÙ ES-TU ?
Aussi patriote qu’on soit, il n’est pas agréable dans certains cas d’entendre parler de son pays. Le réflexe instinctif aidant, on a alors envie de se boucher les oreilles ou, à défaut, de se pincer très fort
Aussi patriote qu’on soit, il n’est pas agréable dans certains cas d’entendre parler de son pays. Le réflexe instinctif aidant, on a alors envie de se boucher les oreilles ou, à défaut, de se pincer très fort pour se rendre compte qu’on parle de notre si cher Sunugal. Ce pays de Ndiadiane Ndiaye et de Lat Dior Ngoné Latyr Diop que pour rien au monde il n’est pas question de changer contre un autre Etat au monde.
Fugace, ce sentiment m’a pourtant habité ce mardi matin, quand à l’écoute de l’émission de RFI, « Appel sur l’actualité », j’ai entendu un Béninois qui vit au Sénégal depuis 17 ans dire que sa femme a préféré retourner dans son Bénin natal pour y accoucher, dépitée qu’elle était par les brimades reçues dans un réputé centre de santé de Dakar, lors de ses visites prénatales. Selon le mari, quand madame gémissait de douleur, des sages-femmes lui lançaient, entre autres remarques de mauvais goût : « Vous êtes mariée, non ?’’.
Le monsieur s’en est arrêté là, mais, moi en bon Sénégalais « dek ci dekbi », j’ai compris que si sa pauvre femme a préféré fuir Galsen pour mettre ailleurs au monde son bébé c’est qu’elle en a entendu des vertes et des pas mûres sur son manque de courage à assumer jusqu’au bout la responsabilité qu’elle a prise de se donner à son mari jusqu’à ce que « wan leket » s’ensuive… Pauvre de moi qui croyais révolue l’époque des salaces allusions à la luxure, déversées par des sages-femmes sur des parturientes souffrant le martyre et ne sachant à quel disciple d’Hippocrate se vouer !
Dix ou vingt ans après, les lignes ne semblent pas avoir bougé dans les structures sanitaires sénégalaises où le personnel d’aujourd’hui continue d’afficher certaines tares de ses devanciers. Au témoignage du Béninois vivant parmi nous, il convient d’y ajouter les affaires Astou Sokhna de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga, Diarry Sow de l’hôpital El Hadj Ibrahima Niass de Kaolack et des quatre nourrissons brûlés vifs de l’hôpital Magatte Lô de Linguère pour se convaincre que quelque chose fait vraiment défaut chez le personnel soignant de notre pays.
On ne dirait pas « dagnuy yok stress », mais c’est tout comme. Combien d’entre nous prions de ne pas tomber malades pour n’avoir pas à se rendre dans les hôpitaux, histoire non pas de payer cher une consultation ou une ordonnance, mais de recevoir un mauvais accueil de la part d’un personnel dont l’indifférence de certains agents vous donne envie de retourner à la maison pour cuver tout seul votre mal ? Quand à la réception une jeune fille penchée sur son portable répond à peine à votre salutation avant de vous indiquer vaguement le service habilité à vous recevoir, d’autres agents rencontrés en chemin vous guident du menton avant de s’en aller furtivement.
Si après avoir poireauté longtemps devant la porte du cabinet médical qui s’ouvre à intervalles réguliers devant le va-et-vient d’agents sanitaires insensibles à votre douleur qui vous force à des contorsions sur un rude banc d’attente, il vous faut ensuite endurer les railleries de votre agent soignant ; alors la coupe s’avère pleine. Soit, si on a les moyens, on change d’hôpital ou de centre de santé comme la Béninoise, soit, par « gnak péxé », on s’en remet à Dieu en gobant toute honte bue les quolibets et mauvais traitements de certaines blouses blanches.
C’est ce qui est presque arrivé dans les douloureuses affaires précitées et que seuls ceux qui sont dotés d’une courte vue ou sont habités par une mauvaise foi expliquent par le dénuement de nos structures sanitaires ou le mauvais traitement salarial du personnel soignant. Trop simpliste !
Plus que ces problèmes de « pacana », il se pose un problème d’humanité, de savoir-vivre et de savoir-être dont le manque rabaisse au niveau presque de l’animal toute personne qui en souffre, puisse-t-elle détenir la connaissance la plus pointue.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », a-t-on l’habitude dire en ressassant tel un perroquet cette belle formule de Rabelais, sans en mesurer la portée encore moins la faire sienne. Le personnel soignant n’est pas seul indexé du doigt car, partout où vous allez au Sénégal, l’indifférence et l’égoïsme sur fond d’un narcissisme de mauvais aloi sont de mise. Au détriment d’autrui dont on a que faire de ses « jafé jafé ».
On est en droit de s’alarmer quand dans une société comme la nôtre on se jette à corps perdu dans le travail ou ce qui s’en apparente dans l’unique souci de se remplir les poches, quitte à piétiner sans états d’âme les plus mal lotis d’entre nous.
Décidément, il y a de quoi emprunter à Diogène sa lampe pour aller, en plein jour, à la recherche de notre cher et vertueux Sunugal…