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3 septembre 2025
MOUSSA SÈNE ABSA HONORÉ EN AOÛT PROCHAIN
La 16e édition du Festival cinémas d’Afrique de Lausanne (Suisse), prévue du 17 au 21 août 2022, va consacrer une rétrospective au cinéaste sénégalais, Moussa Sène Absa, a appris l’Aps jeudi de ses organisateurs
La 16e édition du Festival cinémas d’Afrique de Lausanne (Suisse), prévue du 17 au 21 août 2022, va consacrer une rétrospective au cinéaste sénégalais, Moussa Sène Absa, a appris l’Aps jeudi de ses organisateurs. «Cet artiste aux talents multiples nous rappelle la richesse et la diversité créatives du continent africain», ont-ils écrit dans un communiqué, ajoutant que Sène Absa est un «véritable artisan caméléon du cinéma».
Peintre, acteur, scénariste, producteur, écrivain et musicien, Moussa Sène Absa «s’exprime à travers tous les genres et formats cinématographiques et audiovisuels depuis une vingtaine d’années». Une projection de son film Madame Brouette est prévue à l’ouverture du Festival de Lausanne, le 17 août, en sa présence. Cette fiction, sortie en 2004, raconte la vie d’une femme qui a décidé d’en finir avec les hommes et de faire sa vie toute seule. Cette résolution ne l’empêchera pas de retomber amoureuse d’un homme charmant, en apparence, qui se révélera être un vrai bougre.
Pour la rétrospective consacrée à Moussa Sène Absa, ses films Ça twiste à Popenguine (1993), Yoolé (Le sacrifice) et Tableau ferraille (1995) seront proposés au public du Festival cinémas d’Afrique de Lausanne. Plus de 60 films seront projetés lors de cette rencontre cinématographique. Le cinéma béninois, qui «peine à acquérir une visibilité au-delà de ses frontières», sera honoré aussi à Lausanne, selon le communiqué. «Pourtant, une génération de cinéastes dynamiques et actifs sur les réseaux (…) propose des œuvres courtes et percutantes dans la fiction et le documentaire», ajoutent les organisateurs du festival suisse en parlant du 7e art du Bénin. Des films de la Tunisie, d’Egypte, de Madagascar, du Nigeria et de la Somalie seront projetés à Lausanne, où se tiendra, le 20 août, une table ronde sur le thème : «Créer pour résister et résister pour créer.»
THÉÂTRE-FORUM, ENTRE BESOIN DE FORMATION ET INDÉPENDANCE
Mamadou Diol, Directeur artistique de Kaddu Yaraax, indique que la pratique du théâtre exige une certaine formation des artistes comédiens.
La formation dans le théâtre-forum et son indépendance, c’est ce que réclame Mamadou Diol, Directeur artistique de la compagnie théâtrale «Kaddu Yaraax», initiatrice de la 16ème édition du Festival de théâtre-forum qui se tient à Yaraax depuis mercredi dernier et ce jusqu’au 26 juillet prochain.
Mamadou Diol, Directeur artistique de Kaddu Yaraax, indique que la pratique du théâtre exige une certaine formation des artistes comédiens. Si certains ont eu la chance d’être formés, d’autres n’ont pas eu cette possibilité. Ce qui pousse le Directeur artistique de Kaddu Yaraax à s’attarder sur le manque de formation dans le théâtre sénégalais dont la pratique exige un certain niveau de connaissance des questions de l’heure. «Il y a le manque de formation dans le théâtre. Le théâtre est un jeu d’intellectuel. On ne parle pas de l’intellectuel au vrai sens du terme, qui a fait les bancs de l’école, mais on parle de celui qui pratique le théâtre, qui est appelé à maîtriser les enjeux du moment. Et cela renvoie à l’acteur formé pour pratiquer son art et qui fait montre d’une certaine ouverture d’esprit», rappelle le Directeur artistique de Kaddu Yaraax en marge de la 16ème édition du Festival de théâtre-forum, organisée à l’école El Hadji Bara Guèye par la compagnie théâtrale kaddu Yaraax et qui se tient depuis avant-hier, mercredi, pour prendre fin le 26 juillet prochain.
Les structures comme les Associations d’artistes comédiens du Sénégal (Arcots), regroupant les artistes comédiens et Kaddu Yaraax, se battent pour outiller les artistes comédiens en leur offrant souvent des sessions de formation sans bourse délier. Mais il en faudrait davantage pour renforcer les compétences, a laissé entendre Mamadou Diol qui prône «l’indépendance» du théâtre pour coller au thème de cette 16ème édition du théâtre-forum : «Tiyaatar leen ! Te bu leen ci xaar kénn !» (Faites du théâtre ! Faites-le vous-mêmes), en soutenant «qu’on n’attend rien de l’Etat en termes de formation». «Le soutien de l’Etat est important. Mais, ce soutien, à la longue, peut contribuer à annihiler la créativité. Notre indépendance est ce que nous cherchons à préserver», rembraie M. Diol.
Parlant de l’évolution du théâtre-forum, Mamadou Diol la juge «satisfaisante». «Tous les thèmes sur le plan social considérés comme tabous, le théâtre-forum les aborde pour ne plus les rendre tabous. On voit beaucoup de groupes qui sont de Ziguinchor, du Fouta, de Sédhiou qui sont en train de le faire. Le Festival de théâtre-forum a contribué à cet état, à travers la formation offerte dans le cadre de sa tenue», soutient le patron de la compagnie théâtrale, qui renseigne que 200 festivaliers en provenance de l’Europe, de l’Afrique prennent part à ce festival où une quarantaine de pièces seront jouées.
FLEUVE SENEGAL, LE NIVEAU DES EAUX EN HAUSSE À BAKEL ET MATAM
La tendance des eaux du fleuve Sénégal est à la montée de 20 cm et de 52 cm ce vendredi à Bakel et Matam, a-t-on appris de la Direction régionale de l’hydraulique de Saint-Louis (nord).
La tendance des eaux du fleuve Sénégal est à la montée de 20 cm et de 52 cm ce vendredi à Bakel et Matam, a-t-on appris de la Direction régionale de l’hydraulique de Saint-Louis (nord).
« A Bakel, le plan d’eau était à la côte de 4m, 94 le 21 juillet 2022 à 8 h 00 et ce matin à 8 heures la côte est à 5m, 14 contre 2m, 47 en 2021 à 8 heures. La tendance est à la montée de 20 cm », explique-t-elle dans un bulletin hydrologie reçu à l’APS, rappelant que la cote d’alerte à la station de Bakel est de 10 mètres.
Concernant la station de Matam, la même source indique que le plan d’eau était à la côte de 3m, 32 le 21 juillet 2022 à 8 h 00 et ce matin à 8 heures la côte est à 3m, 84 contre 2m, 01 en 2021 à 8 heures. La tendance est donc à la montée de 52 cm, ajoute-t-elle, soulignant que sa cote d’alerte est de 8 mètres.
A l’inverse, la tendance est à la baisse de 2 cm à la station de Podor dont la côte d’alerte est de 5 mètres. Le plan d’eau était à la côte de 2m, 96 le 21 juillet 2022 à 8 h 00 et ce matin à 8 heures la côte est à2m, 94 contre 2m, 82 en 2021 à 8 heures. A Richard- Toll, la tendance est demeurée stationnaire avec une cote de 2,66 m depuis jeudi.
Au barrage de Diama, le niveau est en train d’être abaissé pour préparer le passage de la crue sans grande conséquence sur Saint Louis. Cet abaissement permet de moduler les eaux vers Saint Louis et l’embouchure, sa proximité favorise l’évacuation rapide des eaux. A Saint-Louis, le niveau du fleuve Sénégal est à la côte de 1m, 06 à l’échelle le 22 juillet 2022 à 8 h 00 contre 0m, 57 en 2021 à 08 h 00.
Pour les affluents, à Kidira, le niveau de la Falémé est à la baisse de 15 cm. Le plan d’eau était à la côte de 2m, 35 le 21 juillet 2022 à 8 h 00 et ce matin à 8 heures, la côte est à 2m, 20 contre 0m, 97 en 2021 à 8 heures
LES «LIONS» ENGAGENT LA DÉFENSE DE LEUR TITRE
L’équipe du Sénégal de Beach Soccer engage les éliminatoires de la Coupe d’Afrique qui se disputera au Mozambique du 21 au 31 octobre prochain
L’équipe du Sénégal de Beach Soccer engage les éliminatoires de la Coupe d’Afrique qui se disputera au Mozambique du 21 au 31 octobre prochain. Elle affrontera le Cameroun dans une double confrontation. Pour la manche aller, les Champions d’Afrique en titre iront défier les Lions Indomptables ce samedi 23 juillet à Kribi. Les Lions vont recevoir pour la seconde manche leurs homologues, le 6 août prochain, à la plage de Diamalaye de Dakar.
Champions d’Afrique en titre, les Lions du football de plage vont remettre leur titre en jeu en engageant la double confrontation qualificative pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations de Beach Soccer prévue au Mozambique du 21 au 30 octobre 2022.
Pour le match aller, l’équipe du Sénégal affrontera ce samedi 23 juillet à Kribi, celle du Cameroun. Cette rencontre sera le remake de la finale de la CAN de 2008 qui avait opposé les deux équipes. Les Lions qui s’étaient imposés à l’époque sur la marque de 12 à 6 aborderont la partie sous le signe de la revanche. Plus d’une décennie après, les Lions ont réussi à maintenir leur standing et reste l’équipe à battre sur le continent. Et au sortir d’une grosse saison 2021- 2022, couronnés par un sixième titre de champions d’Afrique et une place 4e place au dernier mondial, les Lions endosseront sans conteste, le statut de grand favoris. Mamadou Diallo qui vient de relayer sur le banc, Ngalla Sylla, recruté comme sélectionneur du Maroc, est conscient de ses atouts et reste tout aussi confiant. «Avec notre statut, nous serons l’équipe à battre. Le Sénégal jouera les deux matchs pour les gagner. Nous devons faire respecter notre statut partout… L’objectif du Sénégal est de succéder à lui-même, mais avant cela, il faut se qualifier», indiquait-il.
Le technicien n’en joue pas moins la carte de la prudence face à un adversaire qui peut se prévaloir, en trois participations à la CAN de Beach Soccer, d’une victoire continentale et d’un titre de vice-champion d’Afrique. «Ce qui est sûr et certain, ils ont déjà pris part à une Coupe du monde. Cela veut dire qu’ils doivent être pris au sérieux», ajoutait- t-il.
Le Sénégal aura l’avantage de recevoir à domicile avec le match retour prévu le 6 août à 17 h à la plage de Diamalaye à Dakar. Pour cette édition au Mozambique, 14 équipes dont le Sénégal, détenteur du trophée, sont en lice pour les 7 places qualificatives à la phase finale.
LE COURS MAGISTRAL D’ODILE DECQ
S’adressant spécifiquement aux récipiendaires, Odile Decq, marraine de la promotion, a rappelé que l’architecture est exigence d’humilité, de passion et de détermination, lesquels rendent le rêve possible. Et donc la créativité
A l’occasion de la cérémonie de remise de diplômes à ses étudiants, le Collège Universitaire d’Architecture de Dakar (CUAD) a organisé jeudi 21 juillet, une conférence publique avec Mme Odile Decq, marraine de la promotion éponyme. Architecte française de renom, jouissant d’une notoriété internationale, elle a délivré à cette occasion, sur fond de projection de quelques-unes de ses réalisations, un cours magistral exprimant sa vision de l’architecture.
Ses multiples réalisations architecturales telles que le musée d’Art contemporain de Rome, le siège de GL Events à Lyon, le FRAC Bretagne à Rennes qui défilaient sur l’écran, plongent dans un univers qui tend vers le design et l’art contemporain. Les contrastes qui font la part belle au noir et à la lumière par transparence du verre, le tout associé souvent à des formes plus enveloppantes, au rouge éclatant. Odile Decq, une des architectes les plus en vue de l’hexagone, conçoit l’architecture comme une discipline ouverte aux autres disciplines et qui doit être renouvelée pour vivre avec son temps.
Animant, jeudi 21 juillet, une conférence publique dans le cadre de la cérémonie de remise des diplômes du Collège Universitaire d’Architecture de Dakar (CUAD) dont elle est la marraine, Odile Decq est revenue sur l’importance de l’architecture. En même temps qu’elle « nous offre des bâtiments et des villes utiles et agréables », elle a aussi « des incidences réelles sur notre bien-être individuel et collectif ». Aussi, a-t-elle averti, « il est important de penser l’architecture, par l’architecture, avec l’architecture ».
A ses yeux, elle est quelque chose de fondamental dans le monde et elle l’est encore plus aujourd’hui. Elle est en effet une discipline qui est totalement singulière puisque les individus qui la pratiquent « ont cette capacité d’être confrontés à des problèmes complexes ». Ils sont par conséquent obligés pour les traiter, les analyser au départ, de « convoquer une multitude de disciplines telles que la sociologie, la géographie, la sociologie, le droit, etc.
S’en suivra une synthèse censée déboucher sur une « proposition qui doit fonctionner sur le temps long, à toutes les échelles, du plus grand au plus petit », a expliqué l’architecte française. La fondatrice de l’école d’architecture « Confluence Institute for Innovation and Creative Strategies in Architecture » installée à Paris met par conséquent l’accent sur la nécessité de « renouveler, faire bouger les lignes, prendre en compte l’évolution générationnelle des étudiants en architecture du XXIème siècle » ». Elle assimile ainsi le projet d’architecture à une ligne d’horizon. Elle y découvre une certaine similitude parce qu’à ses yeux, « le projet d’architecture, c’est une aventure pour laquelle on se fixe le cap et qui, au fur à mesure des transformations, nous permet d’aller directement vers le cap ». Mais ce n’est point pour s’en arrêter là. Bien au contraire. En effet, prévient Odile Decq, « une fois qu’on l’a atteint, on a qu’une seule nécessité, c’est d’aller plus loin pour le prochain projet, pour la prochaine histoire ». Une ligne d’horizon donc.
DAKAR, UNE VILLE À REPENSER
La lauréate du titre de « Fellow honoraire du Royal Architecture Institute of Canada » en 2018 n’a pas manqué de donner son point de vue sur la conception architecturale de la ville de Dakar. « Ça fait partie des villes qui donnent l’impression d’avoir un grand chaos et en même temps il y a quelque part une structure mais il y a une chose que je trouve un peu désolant à Dakar, c’est la Corniche parce qu’elle est magnifique. Je pense que c’est un grand atout pour Dakar et qu’aujourd’hui, il y a une partie qui a été transformée, aménagée pour tout le monde avec des équipements sportifs et tout ça mais pas suffisamment ». Et en même temps, a-t-elle souligné, « j’ai l’impression qu’il y a des gens qui construisent».
Poursuivant son propos, elle ajoute : « L’urbanisme ne fait pas partie des premières préoccupations de la ville apparemment ici alors qu’elle aurait sérieusement besoin d’une réfection urbanistique par rapport à la structure qu’elle a déjà. Je pense que c’est une ville dont on doit pouvoir partir à la découverte parce qu’il y a tellement de choses ».
Sur ce sujet, l’architecte invité, Nicolas Sawalo Cissé a embouché la même trompette. Prenant la parole, il a posé la question de savoir « où se trouve l’installation de Dakar » à l’image des autres pays. « Elle aurait pu être cet océan atlantique avec une beauté magistrale. Cette ville aux 12 baies. Elle aurait pu mais elle a été complètement oubliée », a-t-il indiqué. Et Nicolas Cissé de poursuivre de nous rendre à une évidence peu reluisante. « Résultats : nous sommes tous des demeurés». Et de s’interroger : « Qu’est-ce qu’il reste de nous ? » La réponse se veut sans appel : « Une ville sans créativité. Une ville qui ne nous rassemble pas ». Et Nicolas Cissé de réitérer ses convictions : « Je le dis toujours, la ville soit elle vous épanouit, soit elle vous tue ». Et voilà que, assure-t-il, « Dakar peu à peu est en train de nous tuer ».
Aussi, le modérateur, l’écrivain philosophe El hadj Kassé a-t-il appelé à renverser la tendance et à réconcilier la ville-capitale avec la beauté qui la travaille à travers sa corniche notamment. Hier, vendredi lors de la remise des diplômes, s’adressant spécifiquement aux récipiendaires, Odile Decq, marraine de la promotion, a rappelé que l’architecture est exigence d’humilité, de passion et de détermination, lesquels rendent le rêve possible. Et donc la créativité.
ASSEMBLÉE NATIONALE, TOUTE UNE HISTOIRE
De 80 députés en 1960, la composition de l’Assemblée nationale a connu plusieurs variations. Dans ce texte, Sud quotidien revient sur les différentes étapes de cette évolution de l’effectif de cette chambre monocamérale sénégalaise
De 80 députés en 1960, la composition de l’Assemblée nationale a connu plusieurs variations. Dans ce texte, Sud quotidien revient sur les différentes étapes de cette évolution de l’effectif de cette chambre monocamérale sénégalaise.
Depuis l’indépendance, la composition de l’Assemblée nationale a connu plusieurs variations. De 1960 à 2017, l’effectif est passé du simple au double. En effet, de 80 députés en 1960, lors de la première législature, la composition passera à 165 députés à l’occasion de la treizième législature dont le renouvellement est prévu le 30 juillet prochain.
La première variation du nombre des députés à l’Assemblée nationale est intervenue en 1978. Le président de la République, Léopold Sedar Senghor, aux affaires à l’époque, après avoir institué en 1974 le multipartisme limité à 3 courants dont la conséquence immédiate fut l’entrée du Parti démocratique sénégalais (Pds) dans l’hémicycle, a décidé de faire passer de 80 à 100 l’effectif de la chambre monocamérale sénégalaise.
S’agissant de la deuxième hausse du nombre des députés, elle est intervenue en 1983 sous l’égide du président Abdou Diouf. Ancien Premier ministre du président Senghor, arrivé au pouvoir en 1980 en la faveur de la démission de ce dernier, Abdou Diouf va profiter de son accession au pouvoir pour renforcer la réforme des partis politiques initiée par son prédécesseur en faisant passer le Sénégal du multipartisme limité au multipartisme intégral.
Pour accompagner cette mesure de libéralisation des conditions de création des partis politiques, il décida ainsi de porter le nombre de la représentation nationale de 100 à 120 députés. Mais, à partir de 1998, soit 15 ans après la deuxième hausse, l’effectif des députés est de nouveau revu à la hausse de 120 à 140 par le Président Diouf. Les raisons évoquées pour justifier cette troisième augmentation du nombre de députés sont notamment, la réforme des collectivités locales de 1996 avec l’instauration de la région et l’accroissement de la population sénégalaise. Mais, en 2001, avec l’arrivée du Président Abdoulaye Wade au pouvoir en 2000, ce nombre de député va connaitre une baisse pour une première fois de l’histoire politique sénégalaise.
De 140 députés, l’effectif de l’Assemblée nationale est ramené à 120 à la veille des législatives de 2001 par le Président Wade qui supprime par ailleurs le Sénat conformément à son engagement électoral vis-à-vis du peuple sénégalais. En effet, opposant qu’il était, le Secrétaire général du Pds accusait les députés d’être des caisses de résonance du Parti socialiste au pouvoir et de son chef, le Président Abdou Diouf. Mais, au gré des appétits du pouvoir, le Pape du Sopi est sur toutes les décisions concernant la réduction du nombre des députés et la suppression du Senat.
Ainsi, à la veille des législatives du 3 juin 2007, il décide non seulement de faire passer le nombre des députés de la 11ème Législature de 120 à 150 malgré le boycott des partis de l’opposition dite « significative », Ps, Afp, Ld et autres mais aussi de ressusciter le Sénat qui sera de nouveau supprimé en septembre 2012 par l’actuel régime. Cependant, avec les réformes constitutionnelles adoptées lors du référendum du 20 mars dernier et qui consacrent des députés dédiés aux Sénégalais de l’extérieur, l’effectif de l’Assemblée nationale connaitra une hausse de 15 députés sous la 13e législature. Ainsi de 150 députés, le nombre de députés de l’Assemblée nationale du Sénégal est passé à 165 députés.
L’EXERCICE RATÉ DE POLITIQUE COMPARÉE DU PROFESSEUR MAKHTAR DIOUF
Parce que le commentaire est libre, il est fort possible que dix personnes commentent différemment un fait de politique intérieure ou internationale. Makhtar Diouf n’échappe pas à l’entorse de la vérité scientifique à force de commenter.
Dans une longue tribune d’analyse de la démocratie sénégalaise, ponctuée de commentaires libres sur lesquels nous reviendrons plus loin, le professeur d’économie Makhtar Diouf insiste opportunément dans sa conclusion sur un fait bien avéré le concernant personnellement en ces termes : « L’auteur de ces lignes, écrit-il, n’a jamais été d’aucun parti politique. » Il y a mieux encore puisqu’en mai 2018, alors que nous préparions avec les membres d’un comité restreint le lancement du premier tome d’une série de quatre tomes axés sur les discours institutionnel, économique, social et écologique du président Macky Sall, le professeur Diouf accusa réception par mail de l’exemplaire du tome 1 qui lui a été envoyé et refusa courtoisement et sans équivoque d’assister à la présentation du livre d’un peu moins de 300 pages pour, expliquait-il, « rester fidèle à sa décision de se tenir loin des partis politiques au pouvoir ou dans l’opposition ».
Très peu surpris, nous interprétions le contenu du courriel de notre très respectable correspondant par le primat, dans l’esprit du Professeur, de la vérité scientifique sur ce qui apparaissait peut-être à ses yeux comme une invitation de trop. Un peu plus de 4 ans après, l’article de politique comparée, publié dans les colonnes de Sud Quotidien, daté du vendredi 15 juillet 2022, nous donne enfin l’occasion inattendue de nous adresser au grand auteur et aux lecteurs qu’il instruit à travers sa très sévère critique de la démocratie sénégalaise.
De la source principale de l’auteur et de sa méthode
Le Professeur Makhtar Diouf n’a pas fait qu’analyser la démocratie sénégalaise ; il l’a surtout comparée à celle de pays d’Afrique de l’Ouest (Nigéria, Ghana, Cap Vert et Bénin) pour l’essentiel. Sa tribune est donc un texte de politique comparée - mise en relation de pratiques politiques permettant d’établir des ressemblances et des différences entre pays - dont aucun universitaire sérieux ne peut se satisfaire des commentaires libres dérogatoires de la rigueur dans l’exploitation des sources et dans la méthode.
Préférant citer directement The Economist Intelligence Unit (EIU) - on comprendra plus loin l’importance du détail qui n’en est pas un - le professeur d’économie passe sous silence sa source véritable qui est le site du Cercle franco-ivoirien de coopération économique (Cfice) qui ne se contenta, comme M. Diouf du reste, que d’un jugement global, escamotant du coup les nuances qui font le charme de la politique comparée.
Globalement, selon le « Rapport 2021 de ‘’Economist Intelligence Unit’’ (…) sur la Démocratie dans le monde, écrit Makhtar Diouf, le Sénégal fait partie du groupe Démocratie hybride - traces de démocratie et de dictature -, au 12ème rang en Afrique sur 50 pays, et au 88ème rang mondial sur 164 pays. » Faute de mieux pour nuancer son propos, l’auteur de l’article, passé ici au peigne fin, se contente du ticket d’entrée du CFICE pour commenter l’actualité politique au Sénégal comme n’importe lequel des commentateurs à la petite semaine sur les plateaux de télévision. Pourtant, le professeur Diouf a bien vu que « l’Indice de la démocratie de l’EIU (…) est fondé sur 60 critères regroupés en cinq catégories : le processus électoral et le pluralisme, les libertés civiles, le fonctionnement du gouvernement, la participation politique, et la culture politique. » Dans l’esprit de l’inquisiteur Diouf, 60 critères, ça fait beaucoup. Mais 12 fois moins de catégories réduit d’autant l’effort d’investigation du célèbre professeur d’économie trop pressé pour bien faire dans une matière qui pose un très sérieux problème de méthode en science politique.
Analyser, ce n’est pas commenter
Parce que le commentaire est libre, il est fort possible que dix personnes commentent différemment un fait de politique intérieure ou internationale. Makhtar Diouf n’échappe pas à l’entorse à la vérité scientifique à force de commenter. Quid de l’analyse ? Les spécialistes sont formels : « l’analyse a le même statut que les faits ». Aussi use-t-elle d’outils d’examen des faits là où le commentaire donne libre cours au bavardage qui encanaille les jeunes générations. Quels outils d’analyse l’EIU met à la disposition de M. Diouf ? Cinq au moins renvoyant aux catégories précisées par le CFICE. Il s’agit tour à tour du « processus électoral », des « libertés civiles », de l’« efficacité et la responsabilité gouvernementale », de la « participation politique » et de la « culture démocratique ».
Pour un article de la taille de celui publié par le professeur Makhtar Diouf, nous nous contentons ici, pour une catégorie donnée, de comparer le Sénégal avec le pays apparaissant dans l’ordre choisi par l’auteur dans son texte (Nigéria, Ghana, Cap-Vert, et Bénin). Cela fait un total de quatre pays africains pour cinq indicateurs. S’agissant du cinquième des indicateurs - la culture démocratique - le Sénégal est comparé à la France (voir Figure 1 avec ses cinq graphiques). J Figure 1 : Niveaux de respect d’indicateurs pertinents dans 5 pays De haut en bas, les graphiques de la figure 1 rendent compte respectivement des niveaux de respect des règles démocratiques (équité, sécurité des électeurs, pluralité, etc.), des libertés civiles (libertés d’association, d’expression et de presse), d’efficacité et de responsabilité gouvernementale, correspondant à la mise en place effective des programmes gouvernementaux, de participation politique (participation aux élections, société civile, partis politiques, syndicats, etc.) et de respect de la pluralité dans un contexte favorable au débat politique. Le classement est de 1 à 10, 10 étant le plus haut niveau. Inutile de préciser que le Sénégal n’est pas le mauvais élève que le Professeur Diouf veut punir dans des commentaires tendancieux. Il suffit pour en avoir le cœur net de comparer les niveaux d’efficacité et de responsabilité gouvernementale des gouvernements du Sénégal et du Nigeria porté en triomphe par M. Diouf dans son commentaire long et imprécis de deux pages de journal (voir Figure 2). Figure 2 : Efficacité et responsabilité au Sénégal et au Nigéria Inutile également de dire que c’est dans la capacité d’un gouvernement de mettre en œuvre ses programmes qu’il faut situer les « réalisations » sur lesquelles l’économiste se refuse à se prononcer sérieusement. Mais elles sont bien là comme jamais auparavant ! Nous pouvons continuer ainsi pour montrer qu’il y a au Sénégal des voix autorisées comme celle de Makhtar Diouf qui instruisent toujours à charge les dossiers de leur propre pays sans se donner la peine de mieux le connaître. Ces voix-là sont dangereuses pour le pays dont ils disent défendre les intérêts.
Penser plus pour gloser moins
Plutôt que de gloser sur les manifestations interdites ou pas, le Professeur Diouf ne ferait-il pas mieux de concocter un projet économique susceptible d’occuper les jeunes bien formés, les dissuadant ainsi de garnir les cohortes de manifestants violents ? Les manifestations prendraient alors une forme plus amène et plus efficace pour les laissés-pour-compte qui existent toujours et en grand nombre. Au lieu de cela, Makhtar Diouf s’en prend violemment et sans discernement aux magistrats de son pays. C’est que le commentateur fâché cette fois avec la concision oublie que la justice comprend les branches civile (règlement des conflits entre citoyens), pénale (traitement des infractions à la loi pénale) et administrative (prise en charge, entre autres, des conflits entre les citoyens et les administrations).
Pendant que le Professeur Diouf voue aux gémonies les juridictions supérieures (Cour Suprême, Haute Cour de Justice, Conseil Constitutionnel et Cour des Comptes), les tribunaux d’instance et les tribunaux de grande instance, les cours d’appel et les juridictions spécialisées contribuent, par leurs délibérations impartiales sur toute l’étendue du pays, à pacifier le Sénégal, permettant ainsi à l’Etat de droit de promouvoir, singulièrement au cours des dix dernières années, le développement économique dans la solidarité, perceptible, elle, à travers les quatre volets de la protection sociale universelle (Couverture maladie universelle, Bourse de sécurité familiale, Carte d’égalité des chances et Bonification retraite). Depuis peu, le cash transfert permet opportunément de soulager les détresses d’hommes et de femmes éligibles au Registre national unique (RNU) des ayants droit. Mais rien de tout cela n’est bon à dire puisque le « mandat présidentiel » est encore problématique au pays de la Téranga. En 2011, le Mouvementé du 23 juin (M23) s’appuya sur un collectif restreint de grands professionnels du droit public (Professeurs Babacar Guèye, Abdoulaye Dièye, Mounirou Sy, Ameth Ndiaye, Demba Sy, El Hadji Mbodj et Ababacar Guèye et Maître Doudou Ndoye) pour s’opposer pacifiquement à la candidature de l’ancien président Abdoulaye Wade pour un troisième mandat. La suite se passe aujourd’hui de commentaire.
Alerte prémonitoire
Plutôt que de montrer aux jeunes qui le lisent comment faire un raisonnement scientifique, le professeur Diouf demande aux mêmes de choisir une personne plutôt qu’une autre quand arrive le moment. Une invite bien connue à faire de la politique pour des personnes et non pour des idées comme le recommandait le professeur Cheikh Anta Diop. Il y a 32 ans déjà, quand le géochimiste sénégalais, actif au laboratoire Carbone 14 de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan), disait - « Alerte sous les Tropique », Présence Africaine, 1990 - vouloir « “provoquer la prise de conscience de tous les Africains d’Afrique noire” par le “travail d’avantgarde” qui amènera chaque Africain, depuis le Sahara jusqu’au Cap, (…) à réaliser qu’on doit lutter pour des idées et non pour des personnes, que le sort du peuple est avant tout dans ses propres mains, qu’il ne dépend pas essentiellement de l’éloquence revendicative d’un quelconque député (…), que le moyen naturel pour transformer la société et la Nature est la lutte collective organisée et adaptée aux circonstances de la vie, que dans cette lutte concrète le peuple (…) doit contrôler [l’]avant-garde d’une façon dépouillée de toute sentimentalité, que ce contrôle (…) est la meilleure garantie de l’efficacité de la lutte, (… ) [et] qu’ il (…) est nécessaire de dépasser le snobisme, la mode et les manies ».