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18 juin 2025
par Damien Glez
MACKY SALL ET LA PESTE DES RÉSEAUX SOCIAUX
Chacun s’accorde sur le fait qu’une modération des espaces numériques de libre expression est aussi impérative que complexe. Mais certains observateurs se demandent si le réel souci du président ne serait pas la capacité de mobilisation des réseaux
« Cancer des sociétés modernes » et « peste mondiale » : en plein débat international sur le projet d’Elon Musk de « débrider » Twitter , le loquace Macky Sall ne dépeint pas les réseaux sociaux avec le dos de la cuillère. Devant des organisations syndicales, le 3 mai, le président sénégalais a annoncé vouloir contrer les dérives d’Internet dans le but de sauvegarder l’intérêt national et la dignité des personnes. « Aucune société organisée ne peut accepter ce qui se passe aujourd’hui chez nous. Nous allons y mettre un terme d’une façon ou d’une autre », a martelé le chef de l’État, non sans préciser que la régulation tiendrait compte des conclusions des récentes Assises de la presse.
Chacun s’accorde sur le fait qu’une modération des espaces numériques de libre expression est aussi impérative que complexe. Mais certains observateurs se demandent si le réel souci de Macky Sall ne serait pas la capacité de mobilisation des réseaux. Les violences qui ont suivi, en mars 2021, l’arrestation d’Ousmane Sonko et les tensions de janvier dernier, lors des élections locales, ont été exacerbées par les publications sur les réseaux sociaux. Faut-il pour autant jeter le bébé de la démocratisation numérique avec l’eau du bain ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Quand le tissu social s’effiloche, la femme raccommode sans relâche. Quand le trône vacille, la femme s’érige en pilier. Si les femmes gouvernaient le monde, le bonheur mondial brut effacerait tous les malheurs
Si les femmes gouvernaient le monde, le bonheur mondial brut effacerait tous les malheurs.
Extrait de mon ouvrage « Le cavalier du verbe »
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
UNE AUMÔNE QUI FLÉTRIT LE COEUR AU LIEU DU SALAIRE QUI LE SATISFAIT
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous avons de l’eau, du soleil, des bras ; bientôt du gaz et du pétrole, et paradoxalement notre pays a faim. C’est à notre élite de donner l’exemple
Entre les deux tours que constituent les élections locales passées et les prochaines législatives de juillet, le landerneau politique s’anime. Le mois sacré du Ramadan n’a pas imposé de trêve politique. Des coalitions nouvelles se sont formées et le président Sall s’est adonné à son exercice favori de débauchage à tour de bras des élus des coalitions adverses. Pas moins de huit maires, élus sous la bannière de l’opposition, ont rejoint le camp du président. Un bien triste exercice d’entre soi entre le débaucheur et les débauchés. Cela nourrit davantage la défiance citoyenne déjà fortement ébranlée et exacerbe un peu plus le divorce consommé entre la classe politique et les citoyens. Comment peut-on rester zen devant ces engagements défaillants, des maires élus sous les bannières YAW, Walu ou Gueum sa bopp et qui rejoignent la coalition présidentielle BBY ?
À ceux qui ne comprennent pas le dégoût des hommes politiques, il leur suffit d’observer les actes délictuels que ces derniers posent jour après jour. Le débauchage d‘élus en est un.
Les citoyens ne comprennent pas qu’ils élisent un des leurs, quelqu’un capable de comprendre leur souffrance et en qui ils se remettent pour y apporter des solutions, quelqu’un qu’ils prennent comme « hors système » et qui subitement se trouve happé par le « système », débauché qu’il est par un président gourmand. Ce dernier ne cause pas seulement du tort aux citoyens, trahis dans leur choix, mais il perpètre un crime contre notre démocratie. Les citoyens ne suivront pas le choix de leurs maires transhumants, ils l’abandonneront au « système » et voteront contre lui, pour exprimer leur ressentiment, quand pointeront les prochaines échéances. Ce fut le cas pour Idy, ce sera le cas pour les autres. Ils apporteront certes leur renommée au président, mais pas leurs voix. Cette boucle se répétera tant que des valeurs simples, telles que la droiture, la franchise, la loyauté et l’honnêteté ne seront pas revenues en politique.
C’est vrai, le président est dans une logique de conforter sa base et sa coalition, mais rien ne justifie de trahir le vote de ses administrés. Les élections législatives qui s’annoncent seront vitales pour lui. D’autant plus qu’il laisse de moins en moins planer des doutes sur ses intentions de glaner un troisième mandat. Il applique la logique mitterrandienne à son opposition : « Ceux qui sont dans mon camp ne seront pas dans le vôtre ». Plus rien n’est laissé au hasard. L’artillerie lourde est de sortie. Des pontes du parti sont envoyés dans les régions, avec pour mission de rassurer la base, d’aplanir les ego froissés lors des locales et de faire le plein de parrainages. Le but ultime de ce branle-bas de combat est d’évaluer au plus tôt, par des parrainages–sondages, l’état des forces en présence et d’en tirer toutes les conséquences. Cela est normal. Le président fait de la politique. Il en tirera toutes les conséquences, y compris celle de ne pas se représenter à un troisième mandat, si la situation s’avérait défavorable à son camp. C’est à l’opposition qu’incombe la tâche politique de l’en empêcher en faisant tout pour remporter les législatives. La récente mesure, sous forme de décret de prolonger de trente mois le service actif des brigadiers-chefs et des brigadiers de la police, qui devraient partir à la retraite cette année, n’augure rien de bon et conforte les velléités qu’on prêterait au président de faire un forcing pour un troisième mandat. Ceci n’est assurément pas une bonne nouvelle pour le Sénégal. Il avait prévenu, après les évènements de mars 2021, qu’il ne se laisserait plus surprendre. Ce genre de promesses il les tient. 2024 promet d’être une année de tous les dangers. « Les conséquences d’un acte sont incluses dans l’acte lui-même », comme disait Orwell*. Avec ces actes posés, le président se prépare. Nous pouvons ignorer cette réalité, mais, comme dirait Ayn Rand*, dans ce cas nous ne pouvons pas ignorer les conséquences d’ignorer cette réalité. Faute de quoi, il ne nous restera plus qu’à nous couvrir de scapulaires, boire du Zam Zam* et nous parer de nos amulettes et autres gris-gris pour que le Sénégal ne brûle pas.
« Les Serengeti* des politiques, qui avaient lieu seulement aux périodes d’alternance, ont cours maintenant toute l’année ! »
Les promesses faites par le président restent comme des plaies qui suppurent. Rien de ce qu’il aura promis ne sera tenu. C’est la partie « immatérielle » de son bilan qu’il aura ratée : le mandat de 7 ans ramené à 5 ans annoncé urbi et orbi ne résistera pas à la pression de ses partisans ; “la patrie avant le parti” restera un slogan creux, car, les faveurs et protections des membres de son clan seront l’alpha et l’oméga de sa gouvernance. “Le haro sur les transhumants” fut jeté aux orties dès son arrivéeau pouvoir. Les débauchages des membres de l’opposition à tour de bras, comme le faisait naguère le président Wade, connurent des fulgurances dans le déshonneur. Désormais on reçoit dans les salons du palais de la République les transhumants et des selfies sont pris pour immortaliser les prises pour que nul ne l’ignore. Les Serengeti* des politiques, qui avaient lieu seulement aux périodes d’alternance, ont cours maintenant toute l’année !
Chaque fois qu’on pense avoir touché le fonds, on coule encore plus.
Avec des membres de gouvernement battus à plate couture lors de ces élections locales parfois par d’illustres inconnus, nouveaux venus en politique, le président, fidèle à sa logique de procrastination, continue de se coltiner un gouvernement rejeté par les populations. Aux crises sociale et économique qui sévissaient durablement dans le pays, s‘ajoute dorénavant une crise de légitimité du gouvernement. La nomination d’un Premier ministre, jugée urgente depuis la mi-décembre, ne semble plus à l’ordre du jour. La lame de fond qui a balayé la majorité lors de ces locales, fut tellement profonde que le président ne sait plus comment opérer, qui renvoyer, qui conserver tant ils ont été presque tous mauvais. Le statu quo semble être sa voie de repli. Le pays est à l’arrêt. Guère rassurés sur leur futur, les ministres ne prennent plus d’initiatives, ne sachant de quoi demain sera fait. Chacun essaie de se faire oublier.
« Il faut créer des industries, il faut redéfinir l’éducation, sinon c’est de l’argent jeté par la fenêtre »
Le peuple quant à lui attendra. D’ailleurs les remaniements ne l’intéressent guère. Il accorde plus d’importance aux jacasseries diverses, plus essentielles à ses yeux que les promesses politiques de toute façon non tenues.
Ce ne sera pas faute d’efforts, le président se démène comme un forcené pour séduire et retourner ainsi les jeunes qui votent contre lui. Les distributions d’argent à travers des programmes sociaux ou autres, à des gens qui n’ont rien à faire ou qui ne savent pas comment faire, ne règle hélas pas le problème. Il faut créer des industries, il faut redéfinir l’éducation, sinon c’est de l’argent jeté par la fenêtre juste pour contenir la colère sociale ou, comme dirait Hugo* « une aumône qui flétrit le coeur au lieu du salaire qui le satisfait ». Dans son discours prémonitoire d’avant l’insurrection ouvrière, il soulignait : « D’un coté une quantité immense de travaux possibles, de l’autre côté une quantité immense de travailleurs disponibles. Et le résultat ? Néant ! On se contente de faire l’aumône. » N’est-ce pas ce que nous vivons ? Rien ne manque : Nous avons de l’eau, du soleil, des bras et bientôt du gaz et du pétrole et paradoxalement notre pays a faim et on distribue de l’aumône. Nous devons mieux faire. On se retrousse les manches et on plonge les mains dans le cambouis. C’est à notre élite de donner l’exemple, celle en qui, une large partie du pays espère, celle qui instille le courage à une autre partie, celle qui est attendue et qui doit transformer les peurs de l’avenir en actions de développement.
Dr Tidiane Sow est Coach en Communication politique.
Notes :
- YAW ; Walu ; Gueum sa Bopp : Coalitions de l’Opposition.
- BBY : Coalition majoritaire au Pouvoir.
- Zam Zam : Eau bénite
- Serengeti : grande migration des gnous et zèbres vers le Masai Mara
- Georges Orwell : Écrivain anglais. 1984
- Ayn Rand : Philosophe américaine, citations
- Victor Hugo : Écrivain et homme politique français, Discours au Parlement de juin 1848 à propos des Ateliers nationaux.
L'AFRIQUE EN CARENCE DE SPÉCIALISTE EN CHIRURGIE
Dakar a abrité hier le Symposium international consacré au renforcement des systèmes de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en Afrique à l’horizon 2030. Cette rencontre se déroule en deux temps, avec une réunion d’experts les 4 et 5 mai
Dakar a abrité hier le Symposium international consacré au renforcement des systèmes de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en Afrique à l’horizon 2030. Cette rencontre se déroule en deux temps, avec une réunion d’experts les 4 et 5 mai, et un sommet des ministres de la santé le 6 mai.
Ce conclave a pour but d’avancer l’agenda de la santé dans la mesure où le continent compte moins d’un spécialiste pour 100 000 habitants. Le directeur exécutif du symposium international, en abordant le sujet, a indiqué que 2% des docteurs dans le monde sont africains alors que l’Afrique compte plus de 20 % de la population mondiale. « Nous sommes 1 milliard 200 millions d’habitants, 1 malade sur 4 dans le monde est africain. Donc, c’est une situation difficile et moins d’un spécialiste en chirurgie pour 100 000 habitants », a-t-il déclaré.
Pierre M’Pélé constate que l’Afrique, dans le domaine de la santé, est un continent pas très outillé. « Malgré cela, le continent a quand-même réalisé des résultats importants dans le domaine de la chirurgie. En chirurgie, le taux de mortalité a chuté de 40% au cours des 20 dernières années. Cela veut dire que malgré les difficultés, nous sommes dans une bonne lancée, une bonne perspective d’améliorer la santé en Afrique », fait-il remarquer. Sous ce rapport, l’organisateur du symposium dit : « Nous travaillons ensemble aujourd’hui sur un domaine avec une composante qui a été un peu négligée en Afrique. Cette composante, c’est la chirurgie, de l’anesthésie obstétrique ».
« Chaque année, 40 millions en termes de besoins d’opérations chirurgicales ne sont pas réalisés en Afrique »
De l’avis de M’Pélé, la pandémie de la Covid-19 nous a montré, dans la majorité de nos pays, la faiblesse de nos systèmes de santé. Les inégalités persistent et ceux qui n’ont pas de moyens ont du mal à trouver des soins de santé adaptés. Les ressources financières manquent, les systèmes de formation en santé encore inadaptés. Nous sommes également dans une période de transition épidémiologique. Et nous passons petit à petit de maladies infectieuses à des maladies non transmissibles.
« Le premier, c’est comment répondre aux défis de l’amélioration des soins chirurgicaux obstétriques et anesthésiques en Afrique. Il y a aussi que chaque année 40 millions en termes de besoins d’opérations chirurgicales ne sont pas réalisés en Afrique. Et nous ne sommes pas encore au niveau recommandé pour l’année 2030, c’est-à-dire être à même de faire 5 000 opérations chirurgicales pour 100 000 habitants. Nous ne sommes même pas encore à 200 opérations chirurgicales pour 100 000 habitants », a-t-il fait savoir.
par Abdourahmane Diouf
DE LA RENTABILITÉ DU TER
L’État ne gère pas des caisses mensuelles de guichet du TER. L’État ne gère pas des projets comme si c’était de l’embouche bovine. Les seules recettes qui vaillent pour l’État sont les taxes et les impôts sur les individus, les ménages et les entreprises
C’est vraiment très difficile de supporter un débat sur « la rentabilité du TER » par des autorités et même des enseignants qui font littéralement « hors sujet » sans réagir en tant que professionnel et expert du métier de l’évaluation.
D’abord, le ministre n’avait pas à mettre en avant les recettes du TER, géré par une société si je ne me trompe appelée SENTER et non ministère. Les seules recettes qui vaillent pour l’État sont les taxes et les impôts sur les individus, les ménages et les entreprises. L’État ne vend pas des tickets du TER. L’État ne gère pas des caisses mensuelles de guichet du TER. Normalement, c’est la SENTER qui s’en occupe sous le contrôle de l’État.
L’État doit par contre veiller directement à ce que la société SENTER ne soit pas déficitaire, qu’elle renforce ses équipements (plus de wagons) pour augmenter l’offre, qu’elle crée de l’emploi, beaucoup d’emplois, qu’elle maintienne les infrastructures de production dans le long terme pour garantir une viabilité financière, ou même qu’elle puisse contribuer au financement d’autres projets comme l’extension du TER par exemple, ou qu’elle appuie des programmes sociaux comme la santé et l’éducation, etc.
Qu’est-ce qui intéresse l’État comme revenus ? Ce sont les impôts et taxes supplémentaires générés par l’impact du TER sur l’économie et le business. Le temps gagné avec ce mode de transport, la décongestion du système de transport dans la capitale et environs y compris Thiès et Mbour (au total 44% de la population selon les estimations), ont-ils permis aux personnes, aux ménages, et aux entreprises de gagner plus de revenus et développer plus d’affaires ? Ce sont les taxes et impôts supplémentaires qui seront collectés (ou estimés) sur le long terme qui serviront de moyens de paiement de la dette après la période de différé à partir du moment où le cumul des impôts et taxes supplémentaires commence à dépasser le montant du prêt (peut-être dans 20 ans ou moins selon les accords de crédit avec les bailleurs).
L’État ne va certainement pas aller chercher de l’argent dans les caisses de SENTER pour payer tout de suite. C’est aberrant. L’État ne gère pas des projets comme si c’était de « l’embouche bovine » ou de projets de « moulin à mil » comme un GIE. L’État fait de l’investissement public pour développer l’économie et en retour collectera les taxes et impôts supplémentaires générés par l'impact de l’investissement sur l’économie.
Dans cette perspective, le TER peut être rentable (à vérifier) car le taux de capital croissance du secteur du transport au Sénégal est plus élevé que le taux d’emprunt et la demande est très élevée, le taux de croissance démographique est énorme aussi bien pour les personnes que pour les entreprises.
Éclairage sans honoraires. Patriotisme.
Abdourahmane Ba est expert en Évaluation, Consultant International
LA SONAGED PREND LE RELAIS DE L’UCG
L’Assemblée nationale autorise la création de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED SA), remplaçant l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG), à travers l’adoption, à l’unanimité, ce jeudi 5 mai, du projet
L’Assemblée nationale autorise la création de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED SA), remplaçant l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG), à travers l’adoption, à l’unanimité, ce jeudi 5 mai, du projet de loi n°06/2022. Lequel est passé comme une lettre à la poste, voté sans débat, sur proposition du premier vice-président de la Commission de l’Aménagement du territoire, Théodore Chérif Monteil.
Lors de la séance plénière, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow, n’a eu qu’à présenter l’amendement, expliquant qu’il est « le fruit de nos discussions profondes au cours de nos travaux de commission ». Lequel est formulé comme suit : « à l’article 4, au lieu de jusqu’à ce qu’elle atteigne l’équilibre financier, la société bénéficiera des dotations du Budget de l’État ainsi que toute autre ressource publique lui permettant d’assurer la collecte sur le territoire national et de couvrir ses charges de fonctionnement. Les ressources de la SONAGED SA proviennent des dotations de ressources de l’État et toute autre ressource autorisée par les lois et règlements et de couvrir les charges de fonctionnement ainsi que les produits tirés de ses activités d’exploitation ». La modification se base sur le fait qu’ « à l’évident, il s’avère que cette mission de collecte des déchets est une mission permanente et que dès lors, il y a lieu de prévoir la mise à disposition de ressources publiques, de manière pérenne. » Par ailleurs, « la SONAGED SA (est) appelée à effectuer des prestations auprès des privés qui pourraient générer des produits qu’il y a lieu de prévoir parmi les ressources » de la société à créer.
« La gestion des déchets est une réelle priorité »
Aussi, d’après l’exposé des motifs, la nouvelle structure « vise à compléter l’arsenal juridique pour matérialiser » la volonté exprimée par le président de la République, Macky Sall, « de faire de la salubrité publique une priorité nationale à travers l’ambitieux programme dénommé ‘’Sénégal zéro déchet’’, (lequel) vise l’instauration d’un meilleur cadre de vie pour nos populations et une attractivité économique renforcée de nos territoires. » Par ailleurs, le document issu des travaux effectués en commission, précise que la gestion des déchets fait partie des domaines de compétence transférés aux collectivités territoriales. C’est donc pour les accompagner dans la prise en charge de ladite compétence que le gouvernement a créée, par arrêté n°01048 du 22 janvier 2018 abrogeant et remplaçant l’arrêté n° 012551 du 17 novembre 2011, l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG).
Ainsi, malgré un « bilan appréciable » de l’UCG, les enjeux de modernisation de la gestion des déchets étant « devenus plus pressants, un acte fort doit être posé quant à son statut juridique. »
Qu’est-ce qui va changer ?
« Concrètement, il s’agit d’unifier la gestion des déchets, de faire des déchets une activité économique, au-delà de la question de la propreté. Il fallait qu’on aille vers une économie des déchets. Mais au-delà de ça, ça harmonise la gestion. La gestion des déchets a une seule ligne, en collaboration avec les collectivités territoriales. Là aussi, nous mettons un peu d’ordre en relation avec l’association des maires, on va voir comment harmoniser au plan national la gestion des déchets. Il y va de la souveraineté du pays, de la sécurité du pays », a soutenu le ministre.
« L’harmonisation de la gestion des déchets »
Par ailleurs, « le Promoged, qui est un projet financé par l’État du Sénégal avec l’appui des partenaires techniques et financiers, reste avec ses compétences. Mais, il y a une nécessité d’harmoniser l’ensemble des programmes et projets liés à la question », a-t-il poursuivi, soulignant que « les collectivités peinaient à (la) prendre en charge ».
Il a garanti que « ce projet a suivi la voie de la concertation. Nous avons discuté avec beaucoup de maires et aujourd’hui (ces derniers) auront le même rôle. Aucune attribution ne leur sera retirée mais nous verrons comment harmoniser la gestion et du point de vue de l’efficacité. La société aura une main mise sur l’ensemble du territoire national. » Pour finir, la tutelle a tenu à rassurer sur le sort des agents de l’UCG.
LE SÉNÉGAL ENREGISTRE SA PREMIÈRE VICTOIRE AUX DEAFLYMPICS
L’équipe nationale du Sénégal des sourds-muets et malentendants, victorieuse de la 1ère édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) participe à la 24ème édition des Deaflympics. Logés dans la poule D, les Lions se relancent, en battant la Grèce, 4-1
L’équipe nationale du Sénégal des sourds-muets et malentendants, victorieuse de la 1ère édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) participe à la 24ème édition des Deaflympics ((Jeux Olympiques de football des sourds). Logés dans la poule D, les Lions se relancent, en battant la Grèce, 4-1, ce mercredi. Ce, après avoir buté sur la Pologne, 2-2, lors de leur première sortie. Rappeler que l’adversaire du jour avait enchaîné deux succès de rang, après avoir dominé respectivement le Mexique (3-0) et l’Ouzbékistan (2-1).
Le Sénégal affronte le Mexique, vendredi, avant de défier l’Ouzbékistan, dimanche prochain.
LES RELATIONS ENTRE MACKY SALL ET BARTHÉLÉMY DIAS A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE JEUDI
La menace de révocation brandie par le chef de l’Etat à l’endroit des maires ne respectant pas les règles d’administration des communes est le sujet le plus commenté par les quotidiens, selon lesquels le maire de Dakar est le principal concerné.
Dakar, 5 mai (APS) - La menace de révocation brandie par le chef de l’Etat à l’endroit des maires ne respectant pas les règles d’administration des communes est le sujet le plus commenté par les quotidiens, selon lesquels le maire de Dakar est le principal concerné.
"Je ne laisserai aucune collectivité [territoriale] travailler en dehors du cadre réglementaire et légal dans ce pays. Un maire ne peut faire ce qu’il veut. Il est soumis aux exigences de la loi et du règlement, sinon il est révoqué. Tout recrutement en dehors de l’organigramme mis en place est nul et de nul effet", a déclaré Macky Sall en recevant les doléances des syndicats, mardi dernier.
Cette déclaration du président de la République survient quelques jours après que l’opposant Barthélémy Dias, maire de Dakar, a annoncé avoir nommé l’activiste Guy Marius Sagna au poste de conseiller technique chargé des affaires sociales et de la réinsertion à la mairie de la capitale.
Quelques jours auparavant, M. Dias avait nommé le capitaine Seydina Oumar Touré au poste de conseiller technique chargé de la sécurité de la municipalité.
Il a pris cette décision après que M. Touré, radié de son poste à la gendarmerie, a été évincé d’un institut privé d’enseignement supérieur qui venait de lui offrir un poste d’enseignant.
L’école de formation aurait pris cette décision sous la pression des autorités gouvernementales.
"La guerre est ouverte" entre Barthélémy Dias et Macky, selon L’info. "Les propos du chef de l’Etat ont suscité de vives réactions à la mairie de Dakar, où Barthélémy Dias, qui se sent visé, devrait lui apporter la réplique aujourd’hui", écrit le même journal.
Kritik’ affirme que la mairie de Dakar et la présidence de la République s’acheminent "vers une cohabitation houleuse".
"Barthélémy Dias savait-il qu’en réhabilitant deux ennemis jurés du pouvoir, il sortirait Macky Sall de sa réserve ? De toute façon, le recrutement stratégique de l’ex-capitaine de gendarmerie, plus que le recasement de Guy Marius Sagna, passe mal [dans] la gorge des tenants du pouvoir", commente Kritik’.
Sud Quotidien parle d’une "controverse" qui découle des propos du chef de l’Etat et s’entretient de ce sujet avec divers acteurs de la gouvernance publique.
"Le maintien en fonction de l’actuel directeur général de l’ARMP (Autorité de régulation des marchés publics) et du président de la CENA (Commission électorale nationale autonome) sont une violation flagrante des lois", soutient Birahim Sek, le coordonnateur du Forum civil, une organisation indépendante chargée de lutter contre la corruption.
Moussa Sarr, porte-parole de la LD, un parti membre de la majorité présidentielle, estime que "ce que le président a dit n’est pas une menace, mais un [appel] au respect des lois".
Le docteur Malick Diop, également membre d’un parti de la majorité présidentielle, juge "bien de rappeler les règles de fonctionnement, d’autant plus qu’il y a des gestionnaires de collectivités territoriales nouvellement [élus]".
"Tu ne révoqueras personne !", jure Abass Fall, un militant de Pastef-Les Patriotes, le parti que dirige l’opposant Ousmane Sonko, député, maire de Ziguinchor (sud).
"Il nous parle du respect des règles régissant les institutions, lui qui passe tout son temps à violer les règles institutionnelles, constitutionnelles et d’élégance républicaine", fustige M. Fall dont les propos sont relayés par plusieurs journaux dont Vox Populi.
Tribune soutient qu’"au moment où Macky Sall menace Barthélémy Dias, des scandales débusqués par les corps de contrôle sont restés sans suite".
Bés Bi Le Jour évoque l’"impossible entente" entre Macky Sall et Barthélémy Dias et annonce que le maire de Dakar va faire une déclaration, ce jeudi, sur ses recrutements. "Entre Macky Sall et Barthélémy Dias, le bras de fer ne date d’aujourd’hui", écrit-il.
L’Observateur, en ce qui concerne les autres sujets, révèle les dernières commandes faites par le Sénégal en matière d’armement.
"Des milliards dégagés pour doter l’armée de gilets pare-balles, de patrouilleurs et d’avions pour le déploiement des troupes", lit-on dans le même journal.
"En décidant d’augmenter la puissance de feu des forces de défense et de sécurité, le chef de l’Etat, Macky Sall, tente, à tout prix, de mettre le Sénégal à l’abri en le dotant d’armes de dernière génération", ajoute L’Observateur.
WalfQuotidien s’est intéressé à la politique d’assistance sociale de l’Etat. "Non satisfait de ses bourses de sécurité familiale, le chef de l’Etat a décidé, mercredi dernier, de distribuer 43 milliards de francs CFA à 542.956 ménages. Ce faisant, Macky Sall maintient des millions de Sénégalais dans la dépendance sociale", commente le journal.
WalfQuotidien est d’avis que "cet argent pourrait financer de petits projets pour rendre autonomes des centaines de milliers de Sénégalais".
Selon Le Quotidien, l’Etat a entrepris de déminer 118 localités du sud du Sénégal, à la suite du démantèlement des bases rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance.
"Il faut aller vite pour finir le travail", recommande le journal, selon lequel les mines ont fait 672 morts dans cette partie du pays où il reste 3,6 millions de mètres carrés à déminer, plus de 1,3 million de mètres carrés ayant déjà été déminés.
Par Moussa DIAW
L’OPPOSITION SENEGALAISE EST-ELLE STRATEGIQUE ?
L’obtention d’un récépissé est un gage ou un fonds de commerce pour intégrer ou négocier des positions de pouvoir au sein d’une coalition en cas de victoire.
La finalité d’une formation politique est la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir, conformément aux règles et principes démocratiques. Mais au Sénégal depuis l’instauration du multipartisme intégral en 1981, on assiste à une prolifération de partis politiques qui, pour beaucoup, ont un faible ancrage électoral dans les pores de la société politique ou seulement une visibilité médiatique autour d’un leader souvent solitaire.
L’obtention d’un récépissé est un gage ou un fonds de commerce pour intégrer ou négocier des positions de pouvoir au sein d’une coalition en cas de victoire. La politique est privée de son sens dans l’esprit et la pratique, d’autant que la perte de crédibilité de la parole politique est une réalité et ne semble pas gêner ceux qui pensent que l’action politique se réduit à un marchandage pécuniaire faisant fi des engagements et convictions. C’est dans ce contexte que la démocratie sénégalaise s’évanouit dans les méandres des calculs d’intérêt et d’ambition personnels ou de clans affectés par la hantise d’un pouvoir qui risque de leur échapper. Alors, tous les moyens sont mobilisés pour le préserver allant même jusqu’à sacrifier son âme, en termes de principes, de valeurs et d’éthique. Toutefois, la question reste de savoir comment une opposition responsable devrait se comporter dans une perspective d’alternance politique.
Face à cette échéance importante des élections législatives du 31 juillet 2022, sauf cas de force majeure pour son report (la période de l’hivernage n’est pas l’idéal), l’opposition se distingue encore par des rivalités de groupes ou de coalitions pour cette bataille électorale déterminante afin de baliser le chemin devant mener vers le sommet de l’Etat. Elle se présente de manière dispersée par des coalitions antagonistes, parfois de faible intensité pour ne pas dire épaisseur électorale, facilitant non seulement des infiltrations, mais une défaite programmée, malgré l’euphorie des résultats des Locales dans les grandes villes à forte concentration électorale.
Pourtant, elle ne perd pas de vue que le mode de scrutin majoritaire dans les départements ne conforte pas sa position, eu égard au monopole des zones rurales par la majorité et l’activation du principe «raw gaddu» en wolof (on rafle tout, même quand l’écart est d’une seule voix), et il lui sera difficile de renverser cette tendance en misant sur l’état de l’opinion qui lui semble être acquis, notamment auprès des jeunes. Nul doute que cela explique l’engouement et les stratégies de communication pour ravir cette catégorie de la population, très attachée aux discours annonciateurs de changements de fond dans les pratiques politiques. Le défi est considérable pour susciter une dynamique collective occultant les ambitions individuelles et opportunistes aux fins de ne pas décevoir les aspirations d’une grande partie des citoyens confrontés aux rudes réalités de la vie.
Cette opposition est-elle consciente de sa responsabilité de «changer la vie» en se mettant ensemble, dépassant les contradictions internes ? C’est possible, elle est éminemment douée de savoirs et d’expériences, tout dépend des motivations politiques des uns et des autres. Il est vrai que les choses sont plus complexes dans les grandes démocraties comme la France où les clivages idéologiques constituent des obstacles majeurs pour faire bloc et s’entendre sur l’essentiel, cela exige d’âpres et intenses négociations entre les différents acteurs.
Au Sénégal comme ailleurs en Afrique, la «politique du portefeuille» ou de promesses de postes (ministre-conseiller, Dg, Pca, etc.) l’emporte sur des considérations idéologiques, volontaristes. Il s’ensuit un paysage politique éclaté qui fait le jeu de la majorité qui détient des ressources lui permettant d’amadouer aisément des leaders en situation de «vulnérabilité» dans leurs convictions politiques.
Cela étant, l’opposition doit faire son introspection mais surtout éviter l’éclatement qui risque de compromettre ses chances d’imposer une nouvelle vision de la politique loin des pratiques obsolètes qui plombent, à tous les égards, la fonctionnalité de la démocratie. Reste à privilégier l’intelligence, l’imagination politique, la lucidité et le courage pour se mettre ensemble, sans états d’âme, au service des citoyens.
Moussa DIAW
Enseignant-chercheur en science politique
UGB, Saint-Louis
SEEDORF, MESSI, PIRLO… AUX COTES DE ETO’O A SAN SIRO !
Match des légendes - Les recettes sont reversées à la Fondation Eto’o et à Slums Dunk.
Ancien attaquant de l’Inter et de Barcelone et actuel président de la Fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o, organise un match de charité à San Siro (Italie) le 23 mai avec Messi, Puyol, Sneijder, Pirlo, Seedorf, Dybala, Totti, Inzaghi, Shevchenko, Thuram. Les recettes sont reversées à la Fondation Eto’o et à Slums Dunk.
Dans une interview pour La Repubblica, Eto’o a présenté le match de charité qui se tiendra le 23 mai à San Siro avec d’autres champions. L’ancien footballeur camerounais a parlé de l’intégration, thème principal de l’événement, et a prononcé quelques mots sur le problème du racisme et comment il a dû y faire face tout au long de sa carrière.
«Je ne veux pas parler du football, mais de ce que le football peut faire pour promouvoir l’intégration et l’inclusion. C’est un véhicule extraordinaire car il surmonte les obstacles et parle toutes les langues. J’ai joué dans de nombreux pays et ils m’ont toujours reçu chaleureusement. Le message est que nous pouvons tous vivre ensemble, en nous respectant les uns les autres, même s’il existe des clubs qui se croient plus importants que les autres et qui ont tendance à réaffirmer certaines hiérarchies. Je crois en la multiculture», a déclaré Eto’o à La Repub¬blica.