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17 juin 2025
LES SAGES-FEMMES CONTESTENT LES FAITS DEVANT LE TRIBUNAL
Le procès des six sages-femmes a repris, ce jeudi, devant le tribunal des flagrants délits de Louga. Elles sont poursuivies pour « non-assistance à personne en danger ». La raison ? La femme Sokhna Astou est décédée en couches
Le procès des six sages-femmes a repris, ce jeudi, devant le tribunal des flagrants délits de Louga. Elles sont poursuivies pour « non-assistance à personne en danger ». La raison ? La femme Sokhna Astou est décédée en couches à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga dans le service de maternité avec son bébé, après de longues heures de souffrance. Selon Modou Mboup, sa femme a souffert dans l’indifférence totale de 10 heures jusqu’à sa mort vers les coups de 5 heures 30 minutes du matin.
« Quand je suis venu on m’a amené dans une salle d’attente. Ma femme était à l’intérieur et il n’y avait pas l’assistance qu’il fallait. (…) vers 22 heures, elle ressentait des douleurs avant d’enlever sa perfusion. Ensuite, elle m’a demandé d’appeler une sage-femme. Vers 4 heures du matin, la douleur persistait et une d’entre-elles a dit si elle continue, elle allait la faire sortir. A 5 heures, elle me disait qu’elle étouffait. Lorsque je suis sortie, sa mère m’a appelé vers 5 heures 30 minutes pour me dire qu’elle est décédée », a dit son mari.
Pourtant, rappelle-t-il, le gynécologue avait dit qu’elle présentait une grossesse à risque et qu’elle devait être assistée. « Comme c’est une grossesse à risque et qu’elle avait un dossier médical, je pense qu’on ne devait pas la faire patienter. Elle avait tellement mal qu’elle enlevait les perfusions », a dit le mari.
Le juge recadre les sages-femmes
A sa suite, les sages-femmes ont été entendues et c’est Amy Sène qui s’est présentée la première à la barre. Chef d’équipe le matin, elle a soutenu qu’elle est venue à 10h. « On m’a dit qu’elle devait accoucher mais lorsque je l’ai diagnostiqué je lui ai dit que le travail n’a pas encore commencé. Je lui ai fait une analyse avant de donner l’ordonnance à son mari qui est parti l’acheter », a-t-elle dit. Toutefois, elle reconnaît que le médecin leur avait instruit de continuer la perfusion et de la surveiller. « Il y avait d’autres malades et je l’ai déplacé là où on met les opérées récentes. Je lui ai fait une deuxième perfusion. Elle avait son carnet de santé et on savait qu’elle avait des complications lors de sa première grossesse. Elle se plaignait de douleurs ».
Sur une question du juge de savoir est-ce que les sages-femmes savaient qu’elle devait faire une césarienne, Amy a rétorqué : « on ne savait qu’elle était programmée pour le lendemain. Pourtant, selon le juge, le dossier dit qu’elle était programmée pour le lendemain pour un accouchement par césarienne ». Mais la sage-femme d’insister : « on a bien fait notre travail. On relevait régulièrement les constantes. Sa tension était normale. Quand je l’ai interrogé elle m’a rétorqué que son seul antécédent c’est la tension. J’avoue qu’on ne notait pas les constantes sur le dossier pour l’équipe qui devait prendre la relève ».
Penda DIACK : « pourquoi j’ai mis mort naturelle sur le certificat de décès »
« Si vous consultez une malade vous devez régulièrement noter ça sur son dossier. D’ailleurs si vous ne le notez comment vous allez prouver que vous êtes venue ? », s’interroge le juge. Avant de la demander : « pourquoi le gynéco avait recommandé une visite préanesthésique ? C’est pour faire une césarienne ».
Pour sa part, Ndèye Fatou Seck également prévenue dans ce dossier a indiqué qu’elle n’était pas sur place quand leur chef d’équipe était venue la consulter. « J’avoue que j’ai aperçu Sokhna ce jour-là. On était en train d’accoucher une autre malade quand elle est venue. Je n’étais pas censée m’occuper d’elle même si nous sommes une équipe. On était en service de 9 heures jusqu’à 22 heures. Je ne me suis pas approchée d’elle parce que personne ne m’a appelé », s’est-elle défendue. Même tonalité chez Ngoné Ndiaye. « J’étais dans une autre salle au moment des faits. Amy m’a amené le dossier de Sokhna. Une malade programmée pour une visite pré anesthésique doit être opérée dans les heures qui suivent. A ma connaissance, elle n’était pas dans l’urgence. Parce que Mme Sène m’a dit que sa tension était normale. Ce n’est pas moi qui l’ai examiné », a-t-elle déclaré.
Ndèye Khady Lo, chef d’équipe le soir a reconnu que Amy l’a dit qu’elle devait être surveillée et qu’elle devait aussi faire une visite préanesthésique. « J’ai remarqué dans son dossier qu’elle avait un antécédent et qu’elle présentait une grossesse à risque. Je suis passée à trois reprises pour prendre de ses nouvelles. J’avais oublié d’écrire ce que j’ai relevé. On m’a dit qu’elle a enlevé la perfusion et je l’ai refait. Elle m’a dit qu’elle ne pouvait plus se tenir debout. C’est sa maman qui m’a appris le décès », a-t-elle aussi ajouté. Ndèye Faly Guèye, de son côté, indique qu’elle n’était pas présente quand la chef d’équipe la consultait. Par ailleurs, précise-t-elle : « Je suis en état de grossesse et je comprends sa situation ».
Ayant fait le certificat de décès alors qu’elle n’avait pas les prérogatives, la sage-femme, Penda Diack, a également était entendue par le juge. Elle a confié : « je n’étais pas dans la même salle qu’elle est venue et je ne l’ai pas assisté. S’agissant du certificat de décès, je l’ai rédigé pour la morgue. Je n’ai pas examiné la malade et j’ai mis mort naturelle parce que j’ai pris l’avis du médecin. Et Ndeye khady est venue me dire que le médecin a dit que c’est une mort naturelle. Je suis sage-femme et je n’ai pas cette prérogative. C’est un spécialiste qui devait le faire », a-t-elle fini par avouer. Elle sera recardée par le juge : « vous vous êtes précipitez comme si vous avez voulu masquer quelque chose. Pourquoi cette précipitation ? Si vous n’avez rien à cacher pourquoi vous avez agi ainsi ? Ce n’est pas votre compétence de faire des actes de décès. Vous êtes des sage-femmes et limitez-vous à votre travail. Vous n’avez pas à constater des décès ». L’audience suit son cours et ce sont les témoins qui sont à la barre.
LEGISLATIVES 2022, LES GRANDES COALITIONS HORS DU TOP 5 POUR LE DEPOT DE DOSSIER
Un consensus a été trouvé sur l’ordre de passage du dépôt des parrainages. La réunion initiée par la Direction générale des élections, ce jeudi, a permis d’arrondir les angles.
Un consensus a été trouvé sur l’ordre de passage du dépôt des parrainages. La réunion initiée par la Direction générale des élections, ce jeudi, a permis d’arrondir les angles.
Les acteurs politiques se sont mis d’accord sur l’ordre de passage des mandataires au niveau de la commission en charge d’examiner les dossiers des partis et coalitions en lice aux élections législatives du 31 juillet 2022. Ils sont au nombre de 25.
Il faut noter qu’aucune des grandes coalitions significatives ne figure dans le lot des 5 premiers sur la liste. La coalition présidentielle, qui a déposé son dossier et avoir reçu sa notification, hier mercredi, est arrivée à la 22e place du tirage au sort qui s’est tenu, ce jeudi, au niveau de la Direction général des élections (DGE). La coalition Wallu Askkan Wi, dirigée par le Parti démocratique sénégalais (Pds), occupe la 24e place. Quant à la coalition Yewwi Askan Wi (YAW), elle occupe la 7e place, faisant partie du lot des 10 premiers qui doivent déposer, ce vendredi 6 mai 2022.
Le trio de tête est composé du ‘’Mouvement Pass Pass’’ (1er ), de la ‘’Grande Coalition Gueum Sa Bopp’’ (2e), du Mouvement Taxawu Liguey Kat Yi’’ (3e). « Nous saluons cette démarche qui est inclusive et consensuelle. Nous estimons qu’en matière électorale, les consensus doivent primer sur des décisions unilatérales. Cela montre qu’au Sénégal, quand les acteurs discutent et prennent de la hauteur, on parvient toujours à régler nos problèmes », s’est réjoui, le Directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé.
Mandataire de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (Bby), Benoît Sambou, même s’il salue l’initiative de la DGE, estime que cela ne règle toujours pas les difficultés liées au vote. « Notre coalition est sortie 22e sur 25. Ce n’est pas un cadeau pour nous, mais nous acceptons ce choix qui va dans le sens de proposer des solutions pour mieux améliorer les conditions d’organisation du scrutin. Je rappelle qu’à l’élection présidentielle, il y avait beaucoup de bousculades au niveau du Conseil constitutionnel. C’est pourquoi la DGE a proposé ce tirage. Mais ça ne règle pas tous les problèmes. Il faudra, après les élections législatives, évaluer, et voir de manière consensuelle comment aider le ministère de l’Intérieur, en charge des élections, à mieux s’organiser ».
Les craintes de YAW…
Il faut dire que ce tirage au sort de l’ordre de passage des mandataires de partis au sein de la commission d’examen des dossiers de candidature n’est que provisoire. À l’appel, si un parti ou une coalition manque au rendez-vous, il sera mis en dernière position. L’autre dysfonctionnement, soulevé par le mandataire national de YAW, Déthié Fall, c’est le fait que Bby ait déposé ses parrains, hier mercredi. « Nous avons relevé deux articles qui posent problème. Ce sont l’article 149 qui est en opposition avec l’article 176 qui veut que tous les dépôts se fassent en même temps, et en principe, entre les 83e et le 85e jour avant les législatives, ce qui correspondrait du 6 au 8, c’est-à-dire, ce vendredi. Mais vous avez constaté, qu’hier la coalition Bby, a déposé ses parrains. Je le disais, pourquoi faire ce dépôt qui doit être en attente, dès lors que le traitement des dépôts physiques, qui fait foi, ne commence qu’à partir du 6 mai », se demande M. Fall. Pour lui, « rien ne prouve que ce dépôt des dossiers de Bby ne va pas servir de référence qui va être utilisée pour comparer tous les autres parrainages qui vont venir après ».
DIVISER POUR MIEUX RÉGNER, LA STRATÉGIE DE MACKY SALL APPLIQUÉE AU PDS
Bien qu’ayant accusé un net recul lors des locales du 23 janvier, le parti d’Abdoulaye Wade est resté maître dans la région de Diourbel, en pays mouride. Un électorat convoité désormais par l’opposition comme par le pouvoir
Jeune Afrique |
Mawunyo Hermann Boko |
Publication 05/05/2022
Doudou Wade n’a plus très envie de répondre aux questions sur le positionnement du Parti démocratique sénégalais (PDS). Lorsque Jeune Afrique le sollicite le 2 mars pour une rencontre informelle afin qu’il éclaircisse ses propos confus tenus le 27 février dans une émission de grande écoute sur l’éventualité d’un rapprochement entre le PDS et l’Alliance pour la République (APR), le neveu d’Abdoulaye Wade décline aimablement, en nous renvoyant au communiqué publié dans la matinée par Mayoro Faye, le secrétaire général adjoint à la communication du parti.
Le PDS y réaffirme son « ancrage dans l’opposition » et appelle militants et sympathisants « au travail et à la mobilisation en perspective des élections législatives prévues le 31 juillet 2022 ». Le communiqué exhorte par ailleurs tous les membres de la formation « à plus de vigilance afin que le parti continue, plus que jamais, d’incarner une alternative crédible au pouvoir actuel ». Un rappel à l’ordre dont le but était d’éteindre les polémiques nées trois jours plus tôt des propos du candidat de la coalition Wallu Sénégal à la mairie de Dakar. Il avait alors déclaré que Macky Sall « posait les jalons » d’un rapprochement. « Le PDS ne peut pas se rapprocher de Macky Sall. […] Mais il faut que nous reconnaissions que Macky Sall a changé de voie », avait ajouté Doudou Wade.
Il n’en fallait pas plus pour que la presse sénégalaise voie en ces mots les prémices d’une alliance entre le chef de l’État et Abdoulaye Wade, dont le nom trône désormais sur le stade flambant neuf de Diamniadio. Un hommage rendu à l’ancien président de 95 ans non dénué de calcul. « Par cette opération séduction, Macky Sall tente de ramener dans son giron le PDS parce qu’il manque désormais de partenaires forts, affirme un observateur de la vie politique. L’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse et le Parti socialiste (PS), qui sont ses deux plus grands alliés au sein de la majorité présidentielle, sont sortis affaiblis de ces élections locales. Et Rewmi, la formation d’Idrissa Seck, n’a pas pu gagner la ville de Thiès. Le chef de l’État cherche donc à se renforcer devant la montée en puissance de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi. »
Relations tumultueuses
Bien que le PDS ait accusé un net recul, il a pu remporter, grâce à l’appui de partis satellites regroupés au sein de Wallu Sénégal, près d’une trentaine de communes, principalement dans la région de Diourbel. Cet électorat, composé en grande partie des disciples de la puissante confrérie mouride, échappe au président depuis son arrivée au pouvoir, en 2012. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Macky Sall tente d’honorer Abdoulaye Wade, qui dirige encore le PDS malgré son âge avancé.
En novembre 2017, le chef de l’État avait déjà voulu donner son nom au nouvel aéroport international. Mais l’intéressé avait finalement décliné la proposition : leurs relations étaient tumultueuses après la condamnation de Karim Wade en 2015. « Abdoulaye Wade avait aussi refusé parce que la construction de l’aéroport avait été entamée sous sa présidence. Et il avait déjà choisi de lui donner le nom de Blaise Diagne. Il a eu l’impression que Macky Sall voulait s’arroger la paternité de cet édifice, explique Cheikh Dieng, secrétaire général adjoint du PDS chargé des élections. Si, cette fois, Abdoulaye Wade a accepté que le stade porte son nom, c’est parce qu’en vertu de son combat pour la démocratie et de tout ce qu’il a fait pour le Sénégal, il mérite tous les honneurs. Mais on ne peut pas y voir des signes de rapprochement. »
Chacun s’accorde sur le fait qu’une modération des espaces numériques de libre expression est aussi impérative que complexe. Mais certains observateurs se demandent si le réel souci du président ne serait pas la capacité de mobilisation des réseaux
« Cancer des sociétés modernes » et « peste mondiale » : en plein débat international sur le projet d’Elon Musk de « débrider » Twitter , le loquace Macky Sall ne dépeint pas les réseaux sociaux avec le dos de la cuillère. Devant des organisations syndicales, le 3 mai, le président sénégalais a annoncé vouloir contrer les dérives d’Internet dans le but de sauvegarder l’intérêt national et la dignité des personnes. « Aucune société organisée ne peut accepter ce qui se passe aujourd’hui chez nous. Nous allons y mettre un terme d’une façon ou d’une autre », a martelé le chef de l’État, non sans préciser que la régulation tiendrait compte des conclusions des récentes Assises de la presse.
Chacun s’accorde sur le fait qu’une modération des espaces numériques de libre expression est aussi impérative que complexe. Mais certains observateurs se demandent si le réel souci de Macky Sall ne serait pas la capacité de mobilisation des réseaux. Les violences qui ont suivi, en mars 2021, l’arrestation d’Ousmane Sonko et les tensions de janvier dernier, lors des élections locales, ont été exacerbées par les publications sur les réseaux sociaux. Faut-il pour autant jeter le bébé de la démocratisation numérique avec l’eau du bain ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Quand le tissu social s’effiloche, la femme raccommode sans relâche. Quand le trône vacille, la femme s’érige en pilier. Si les femmes gouvernaient le monde, le bonheur mondial brut effacerait tous les malheurs
Si les femmes gouvernaient le monde, le bonheur mondial brut effacerait tous les malheurs.
Extrait de mon ouvrage « Le cavalier du verbe »
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
UNE AUMÔNE QUI FLÉTRIT LE COEUR AU LIEU DU SALAIRE QUI LE SATISFAIT
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous avons de l’eau, du soleil, des bras ; bientôt du gaz et du pétrole, et paradoxalement notre pays a faim. C’est à notre élite de donner l’exemple
Entre les deux tours que constituent les élections locales passées et les prochaines législatives de juillet, le landerneau politique s’anime. Le mois sacré du Ramadan n’a pas imposé de trêve politique. Des coalitions nouvelles se sont formées et le président Sall s’est adonné à son exercice favori de débauchage à tour de bras des élus des coalitions adverses. Pas moins de huit maires, élus sous la bannière de l’opposition, ont rejoint le camp du président. Un bien triste exercice d’entre soi entre le débaucheur et les débauchés. Cela nourrit davantage la défiance citoyenne déjà fortement ébranlée et exacerbe un peu plus le divorce consommé entre la classe politique et les citoyens. Comment peut-on rester zen devant ces engagements défaillants, des maires élus sous les bannières YAW, Walu ou Gueum sa bopp et qui rejoignent la coalition présidentielle BBY ?
À ceux qui ne comprennent pas le dégoût des hommes politiques, il leur suffit d’observer les actes délictuels que ces derniers posent jour après jour. Le débauchage d‘élus en est un.
Les citoyens ne comprennent pas qu’ils élisent un des leurs, quelqu’un capable de comprendre leur souffrance et en qui ils se remettent pour y apporter des solutions, quelqu’un qu’ils prennent comme « hors système » et qui subitement se trouve happé par le « système », débauché qu’il est par un président gourmand. Ce dernier ne cause pas seulement du tort aux citoyens, trahis dans leur choix, mais il perpètre un crime contre notre démocratie. Les citoyens ne suivront pas le choix de leurs maires transhumants, ils l’abandonneront au « système » et voteront contre lui, pour exprimer leur ressentiment, quand pointeront les prochaines échéances. Ce fut le cas pour Idy, ce sera le cas pour les autres. Ils apporteront certes leur renommée au président, mais pas leurs voix. Cette boucle se répétera tant que des valeurs simples, telles que la droiture, la franchise, la loyauté et l’honnêteté ne seront pas revenues en politique.
C’est vrai, le président est dans une logique de conforter sa base et sa coalition, mais rien ne justifie de trahir le vote de ses administrés. Les élections législatives qui s’annoncent seront vitales pour lui. D’autant plus qu’il laisse de moins en moins planer des doutes sur ses intentions de glaner un troisième mandat. Il applique la logique mitterrandienne à son opposition : « Ceux qui sont dans mon camp ne seront pas dans le vôtre ». Plus rien n’est laissé au hasard. L’artillerie lourde est de sortie. Des pontes du parti sont envoyés dans les régions, avec pour mission de rassurer la base, d’aplanir les ego froissés lors des locales et de faire le plein de parrainages. Le but ultime de ce branle-bas de combat est d’évaluer au plus tôt, par des parrainages–sondages, l’état des forces en présence et d’en tirer toutes les conséquences. Cela est normal. Le président fait de la politique. Il en tirera toutes les conséquences, y compris celle de ne pas se représenter à un troisième mandat, si la situation s’avérait défavorable à son camp. C’est à l’opposition qu’incombe la tâche politique de l’en empêcher en faisant tout pour remporter les législatives. La récente mesure, sous forme de décret de prolonger de trente mois le service actif des brigadiers-chefs et des brigadiers de la police, qui devraient partir à la retraite cette année, n’augure rien de bon et conforte les velléités qu’on prêterait au président de faire un forcing pour un troisième mandat. Ceci n’est assurément pas une bonne nouvelle pour le Sénégal. Il avait prévenu, après les évènements de mars 2021, qu’il ne se laisserait plus surprendre. Ce genre de promesses il les tient. 2024 promet d’être une année de tous les dangers. « Les conséquences d’un acte sont incluses dans l’acte lui-même », comme disait Orwell*. Avec ces actes posés, le président se prépare. Nous pouvons ignorer cette réalité, mais, comme dirait Ayn Rand*, dans ce cas nous ne pouvons pas ignorer les conséquences d’ignorer cette réalité. Faute de quoi, il ne nous restera plus qu’à nous couvrir de scapulaires, boire du Zam Zam* et nous parer de nos amulettes et autres gris-gris pour que le Sénégal ne brûle pas.
« Les Serengeti* des politiques, qui avaient lieu seulement aux périodes d’alternance, ont cours maintenant toute l’année ! »
Les promesses faites par le président restent comme des plaies qui suppurent. Rien de ce qu’il aura promis ne sera tenu. C’est la partie « immatérielle » de son bilan qu’il aura ratée : le mandat de 7 ans ramené à 5 ans annoncé urbi et orbi ne résistera pas à la pression de ses partisans ; “la patrie avant le parti” restera un slogan creux, car, les faveurs et protections des membres de son clan seront l’alpha et l’oméga de sa gouvernance. “Le haro sur les transhumants” fut jeté aux orties dès son arrivéeau pouvoir. Les débauchages des membres de l’opposition à tour de bras, comme le faisait naguère le président Wade, connurent des fulgurances dans le déshonneur. Désormais on reçoit dans les salons du palais de la République les transhumants et des selfies sont pris pour immortaliser les prises pour que nul ne l’ignore. Les Serengeti* des politiques, qui avaient lieu seulement aux périodes d’alternance, ont cours maintenant toute l’année !
Chaque fois qu’on pense avoir touché le fonds, on coule encore plus.
Avec des membres de gouvernement battus à plate couture lors de ces élections locales parfois par d’illustres inconnus, nouveaux venus en politique, le président, fidèle à sa logique de procrastination, continue de se coltiner un gouvernement rejeté par les populations. Aux crises sociale et économique qui sévissaient durablement dans le pays, s‘ajoute dorénavant une crise de légitimité du gouvernement. La nomination d’un Premier ministre, jugée urgente depuis la mi-décembre, ne semble plus à l’ordre du jour. La lame de fond qui a balayé la majorité lors de ces locales, fut tellement profonde que le président ne sait plus comment opérer, qui renvoyer, qui conserver tant ils ont été presque tous mauvais. Le statu quo semble être sa voie de repli. Le pays est à l’arrêt. Guère rassurés sur leur futur, les ministres ne prennent plus d’initiatives, ne sachant de quoi demain sera fait. Chacun essaie de se faire oublier.
« Il faut créer des industries, il faut redéfinir l’éducation, sinon c’est de l’argent jeté par la fenêtre »
Le peuple quant à lui attendra. D’ailleurs les remaniements ne l’intéressent guère. Il accorde plus d’importance aux jacasseries diverses, plus essentielles à ses yeux que les promesses politiques de toute façon non tenues.
Ce ne sera pas faute d’efforts, le président se démène comme un forcené pour séduire et retourner ainsi les jeunes qui votent contre lui. Les distributions d’argent à travers des programmes sociaux ou autres, à des gens qui n’ont rien à faire ou qui ne savent pas comment faire, ne règle hélas pas le problème. Il faut créer des industries, il faut redéfinir l’éducation, sinon c’est de l’argent jeté par la fenêtre juste pour contenir la colère sociale ou, comme dirait Hugo* « une aumône qui flétrit le coeur au lieu du salaire qui le satisfait ». Dans son discours prémonitoire d’avant l’insurrection ouvrière, il soulignait : « D’un coté une quantité immense de travaux possibles, de l’autre côté une quantité immense de travailleurs disponibles. Et le résultat ? Néant ! On se contente de faire l’aumône. » N’est-ce pas ce que nous vivons ? Rien ne manque : Nous avons de l’eau, du soleil, des bras et bientôt du gaz et du pétrole et paradoxalement notre pays a faim et on distribue de l’aumône. Nous devons mieux faire. On se retrousse les manches et on plonge les mains dans le cambouis. C’est à notre élite de donner l’exemple, celle en qui, une large partie du pays espère, celle qui instille le courage à une autre partie, celle qui est attendue et qui doit transformer les peurs de l’avenir en actions de développement.
Dr Tidiane Sow est Coach en Communication politique.
Notes :
- YAW ; Walu ; Gueum sa Bopp : Coalitions de l’Opposition.
- BBY : Coalition majoritaire au Pouvoir.
- Zam Zam : Eau bénite
- Serengeti : grande migration des gnous et zèbres vers le Masai Mara
- Georges Orwell : Écrivain anglais. 1984
- Ayn Rand : Philosophe américaine, citations
- Victor Hugo : Écrivain et homme politique français, Discours au Parlement de juin 1848 à propos des Ateliers nationaux.
L'AFRIQUE EN CARENCE DE SPÉCIALISTE EN CHIRURGIE
Dakar a abrité hier le Symposium international consacré au renforcement des systèmes de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en Afrique à l’horizon 2030. Cette rencontre se déroule en deux temps, avec une réunion d’experts les 4 et 5 mai
Dakar a abrité hier le Symposium international consacré au renforcement des systèmes de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en Afrique à l’horizon 2030. Cette rencontre se déroule en deux temps, avec une réunion d’experts les 4 et 5 mai, et un sommet des ministres de la santé le 6 mai.
Ce conclave a pour but d’avancer l’agenda de la santé dans la mesure où le continent compte moins d’un spécialiste pour 100 000 habitants. Le directeur exécutif du symposium international, en abordant le sujet, a indiqué que 2% des docteurs dans le monde sont africains alors que l’Afrique compte plus de 20 % de la population mondiale. « Nous sommes 1 milliard 200 millions d’habitants, 1 malade sur 4 dans le monde est africain. Donc, c’est une situation difficile et moins d’un spécialiste en chirurgie pour 100 000 habitants », a-t-il déclaré.
Pierre M’Pélé constate que l’Afrique, dans le domaine de la santé, est un continent pas très outillé. « Malgré cela, le continent a quand-même réalisé des résultats importants dans le domaine de la chirurgie. En chirurgie, le taux de mortalité a chuté de 40% au cours des 20 dernières années. Cela veut dire que malgré les difficultés, nous sommes dans une bonne lancée, une bonne perspective d’améliorer la santé en Afrique », fait-il remarquer. Sous ce rapport, l’organisateur du symposium dit : « Nous travaillons ensemble aujourd’hui sur un domaine avec une composante qui a été un peu négligée en Afrique. Cette composante, c’est la chirurgie, de l’anesthésie obstétrique ».
« Chaque année, 40 millions en termes de besoins d’opérations chirurgicales ne sont pas réalisés en Afrique »
De l’avis de M’Pélé, la pandémie de la Covid-19 nous a montré, dans la majorité de nos pays, la faiblesse de nos systèmes de santé. Les inégalités persistent et ceux qui n’ont pas de moyens ont du mal à trouver des soins de santé adaptés. Les ressources financières manquent, les systèmes de formation en santé encore inadaptés. Nous sommes également dans une période de transition épidémiologique. Et nous passons petit à petit de maladies infectieuses à des maladies non transmissibles.
« Le premier, c’est comment répondre aux défis de l’amélioration des soins chirurgicaux obstétriques et anesthésiques en Afrique. Il y a aussi que chaque année 40 millions en termes de besoins d’opérations chirurgicales ne sont pas réalisés en Afrique. Et nous ne sommes pas encore au niveau recommandé pour l’année 2030, c’est-à-dire être à même de faire 5 000 opérations chirurgicales pour 100 000 habitants. Nous ne sommes même pas encore à 200 opérations chirurgicales pour 100 000 habitants », a-t-il fait savoir.
par Abdourahmane Diouf
DE LA RENTABILITÉ DU TER
L’État ne gère pas des caisses mensuelles de guichet du TER. L’État ne gère pas des projets comme si c’était de l’embouche bovine. Les seules recettes qui vaillent pour l’État sont les taxes et les impôts sur les individus, les ménages et les entreprises
C’est vraiment très difficile de supporter un débat sur « la rentabilité du TER » par des autorités et même des enseignants qui font littéralement « hors sujet » sans réagir en tant que professionnel et expert du métier de l’évaluation.
D’abord, le ministre n’avait pas à mettre en avant les recettes du TER, géré par une société si je ne me trompe appelée SENTER et non ministère. Les seules recettes qui vaillent pour l’État sont les taxes et les impôts sur les individus, les ménages et les entreprises. L’État ne vend pas des tickets du TER. L’État ne gère pas des caisses mensuelles de guichet du TER. Normalement, c’est la SENTER qui s’en occupe sous le contrôle de l’État.
L’État doit par contre veiller directement à ce que la société SENTER ne soit pas déficitaire, qu’elle renforce ses équipements (plus de wagons) pour augmenter l’offre, qu’elle crée de l’emploi, beaucoup d’emplois, qu’elle maintienne les infrastructures de production dans le long terme pour garantir une viabilité financière, ou même qu’elle puisse contribuer au financement d’autres projets comme l’extension du TER par exemple, ou qu’elle appuie des programmes sociaux comme la santé et l’éducation, etc.
Qu’est-ce qui intéresse l’État comme revenus ? Ce sont les impôts et taxes supplémentaires générés par l’impact du TER sur l’économie et le business. Le temps gagné avec ce mode de transport, la décongestion du système de transport dans la capitale et environs y compris Thiès et Mbour (au total 44% de la population selon les estimations), ont-ils permis aux personnes, aux ménages, et aux entreprises de gagner plus de revenus et développer plus d’affaires ? Ce sont les taxes et impôts supplémentaires qui seront collectés (ou estimés) sur le long terme qui serviront de moyens de paiement de la dette après la période de différé à partir du moment où le cumul des impôts et taxes supplémentaires commence à dépasser le montant du prêt (peut-être dans 20 ans ou moins selon les accords de crédit avec les bailleurs).
L’État ne va certainement pas aller chercher de l’argent dans les caisses de SENTER pour payer tout de suite. C’est aberrant. L’État ne gère pas des projets comme si c’était de « l’embouche bovine » ou de projets de « moulin à mil » comme un GIE. L’État fait de l’investissement public pour développer l’économie et en retour collectera les taxes et impôts supplémentaires générés par l'impact de l’investissement sur l’économie.
Dans cette perspective, le TER peut être rentable (à vérifier) car le taux de capital croissance du secteur du transport au Sénégal est plus élevé que le taux d’emprunt et la demande est très élevée, le taux de croissance démographique est énorme aussi bien pour les personnes que pour les entreprises.
Éclairage sans honoraires. Patriotisme.
Abdourahmane Ba est expert en Évaluation, Consultant International
LA SONAGED PREND LE RELAIS DE L’UCG
L’Assemblée nationale autorise la création de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED SA), remplaçant l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG), à travers l’adoption, à l’unanimité, ce jeudi 5 mai, du projet
L’Assemblée nationale autorise la création de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED SA), remplaçant l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG), à travers l’adoption, à l’unanimité, ce jeudi 5 mai, du projet de loi n°06/2022. Lequel est passé comme une lettre à la poste, voté sans débat, sur proposition du premier vice-président de la Commission de l’Aménagement du territoire, Théodore Chérif Monteil.
Lors de la séance plénière, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow, n’a eu qu’à présenter l’amendement, expliquant qu’il est « le fruit de nos discussions profondes au cours de nos travaux de commission ». Lequel est formulé comme suit : « à l’article 4, au lieu de jusqu’à ce qu’elle atteigne l’équilibre financier, la société bénéficiera des dotations du Budget de l’État ainsi que toute autre ressource publique lui permettant d’assurer la collecte sur le territoire national et de couvrir ses charges de fonctionnement. Les ressources de la SONAGED SA proviennent des dotations de ressources de l’État et toute autre ressource autorisée par les lois et règlements et de couvrir les charges de fonctionnement ainsi que les produits tirés de ses activités d’exploitation ». La modification se base sur le fait qu’ « à l’évident, il s’avère que cette mission de collecte des déchets est une mission permanente et que dès lors, il y a lieu de prévoir la mise à disposition de ressources publiques, de manière pérenne. » Par ailleurs, « la SONAGED SA (est) appelée à effectuer des prestations auprès des privés qui pourraient générer des produits qu’il y a lieu de prévoir parmi les ressources » de la société à créer.
« La gestion des déchets est une réelle priorité »
Aussi, d’après l’exposé des motifs, la nouvelle structure « vise à compléter l’arsenal juridique pour matérialiser » la volonté exprimée par le président de la République, Macky Sall, « de faire de la salubrité publique une priorité nationale à travers l’ambitieux programme dénommé ‘’Sénégal zéro déchet’’, (lequel) vise l’instauration d’un meilleur cadre de vie pour nos populations et une attractivité économique renforcée de nos territoires. » Par ailleurs, le document issu des travaux effectués en commission, précise que la gestion des déchets fait partie des domaines de compétence transférés aux collectivités territoriales. C’est donc pour les accompagner dans la prise en charge de ladite compétence que le gouvernement a créée, par arrêté n°01048 du 22 janvier 2018 abrogeant et remplaçant l’arrêté n° 012551 du 17 novembre 2011, l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG).
Ainsi, malgré un « bilan appréciable » de l’UCG, les enjeux de modernisation de la gestion des déchets étant « devenus plus pressants, un acte fort doit être posé quant à son statut juridique. »
Qu’est-ce qui va changer ?
« Concrètement, il s’agit d’unifier la gestion des déchets, de faire des déchets une activité économique, au-delà de la question de la propreté. Il fallait qu’on aille vers une économie des déchets. Mais au-delà de ça, ça harmonise la gestion. La gestion des déchets a une seule ligne, en collaboration avec les collectivités territoriales. Là aussi, nous mettons un peu d’ordre en relation avec l’association des maires, on va voir comment harmoniser au plan national la gestion des déchets. Il y va de la souveraineté du pays, de la sécurité du pays », a soutenu le ministre.
« L’harmonisation de la gestion des déchets »
Par ailleurs, « le Promoged, qui est un projet financé par l’État du Sénégal avec l’appui des partenaires techniques et financiers, reste avec ses compétences. Mais, il y a une nécessité d’harmoniser l’ensemble des programmes et projets liés à la question », a-t-il poursuivi, soulignant que « les collectivités peinaient à (la) prendre en charge ».
Il a garanti que « ce projet a suivi la voie de la concertation. Nous avons discuté avec beaucoup de maires et aujourd’hui (ces derniers) auront le même rôle. Aucune attribution ne leur sera retirée mais nous verrons comment harmoniser la gestion et du point de vue de l’efficacité. La société aura une main mise sur l’ensemble du territoire national. » Pour finir, la tutelle a tenu à rassurer sur le sort des agents de l’UCG.
LE SÉNÉGAL ENREGISTRE SA PREMIÈRE VICTOIRE AUX DEAFLYMPICS
L’équipe nationale du Sénégal des sourds-muets et malentendants, victorieuse de la 1ère édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) participe à la 24ème édition des Deaflympics. Logés dans la poule D, les Lions se relancent, en battant la Grèce, 4-1
L’équipe nationale du Sénégal des sourds-muets et malentendants, victorieuse de la 1ère édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) participe à la 24ème édition des Deaflympics ((Jeux Olympiques de football des sourds). Logés dans la poule D, les Lions se relancent, en battant la Grèce, 4-1, ce mercredi. Ce, après avoir buté sur la Pologne, 2-2, lors de leur première sortie. Rappeler que l’adversaire du jour avait enchaîné deux succès de rang, après avoir dominé respectivement le Mexique (3-0) et l’Ouzbékistan (2-1).
Le Sénégal affronte le Mexique, vendredi, avant de défier l’Ouzbékistan, dimanche prochain.