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5 septembre 2025
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SORTIE RATÉE DU PROCUREUR DANS L'AFFAIRE MANCABOU
Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International au Sénégal, relève des défaillances dans la communication du maître des poursuites suite au décès en détention de François Mancabou, le 13 juillet dernier dans des circonstances troubles
Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International au Sénégal, relève des défaillances dans la communication du maître des poursuites suite au décès en détention de François Mancabou, le 13 juillet dernier dans des circonstances troubles. "La famille Mancabou ne se laissera pas faire", avertit-il, menaçant l'État du Sénégal de poursuite à l'international en cas d'impunité dans cette affaire.
LE MPCL – LUY JOT JOTNA S’INCLINE DEVANT LA MÉMOIRE DE FRANÇOIS MANCABOU
Nous réclamons avec insistance que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort tragique de cet ancien camarade de parti
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du MPCL-LUY JOT JOTNA suite au décès en détention pour des accusations de terrorisme entre autres, de François Mancabou, précédemment membre du parti.
« C’est avec une vive émotion et une grande tristesse que tous les militants et sympathisants du Mouvement Citoyen et Panafricain – LUY JOT JOTNA ont appris le décès de leur dévoué compagnon et ancien camarade de parti François Mancabou.
Depuis son adhésion au Parti en septembre 2010, François Mancabou s’est dévoué corps et âme au triomphe des idéaux du Panafricanisme et du Renouveau citoyen au Sénégal. Après quelques mois d’engagement militant sincère, François Mancabou, militaire en retraite, s’est proposé de rejoindre l’équipe de sécurité du MPCL durant l’année 2011. C’est ainsi qu’il a grandement contribué à la sécurité des activités du Parti au siège et accompagné le président Gadio aussi bien dans sa capacité de leader du parti que dans sa deuxième casquette à partir de fin 2012 comme président de l’Institut Panafricain de Stratégies (IPS).
Dans le cadre de l’IPS comme du MPCL, François Mancabou, par son dévouement exemplaire, avait acquis le statut « d’Assistant sécurité et Protocole » du Docteur Gadio, sous la coordination de monsieur M. Ngom qui a dirigé l’équipe de sécurité de 2010 à nos jours.
Le dévouement « 24h sur 24 » de François Mancabou lui a valu l’amitié et l’estime de tous les membres et sympathisants du MPCL. Sa loyauté n’a jamais été prise en défaut jusqu’à son départ volontaire en juillet 2019. En souvenir de ce remarquable compagnonnage avec le camarade-citoyen François Mancabou, le BP et tous les camarades du MPCL s’inclinent devant sa mémoire et salue son engagement citoyen sans faille.
Notre parti était consterné par son arrestation le 17 juin dernier et par les graves charges énoncées contre lui. Le MPCL n’avait pas cependant souhaité interférer avec le travail de la justice qui était en cours mais aurait collaboré sans hésiter avec celle-ci pour porter un témoignage véridique sur la personnalité de François Mancabou tel que nous l’avons connu et estimé pendant plus de neuf ans.
Dans l’intérêt bien compris de la nation toute entière, de notre État, de notre Justice et de notre démocratie, nos camarades, comme tous nos compatriotes épris de justice, de vérité et de respect des droits humains, réclament avec insistance que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort tragique de François Mancabou.
Le MPCL et son leader présentent leurs condoléances émues à sa famille, à son fils et à tous ses proches et leur réitèrent leur sincère engagement à leurs côtés pour honorer la mémoire du regretté François Mancabou.
Pour le Mouvement Panafricain et Citoyen Luy Jot-JotnaDr. Cheikh Tidiane Gadio »
EN FINIR AVEC LES CHÈQUES EN BLANC
J'apprécie Ousmane Sonko mais je ne comprends pas une certaine Sonkolâtrie. Nous devons être plus exigeants envers ceux qui aspirent à diriger ce pays. Il faut ressusciter les Assises nationales - ENTRETIEN AVEC BOUBACAR BORIS DIOP (3/3)
Dans cette 3e et dernière partie de l’entretien-fleuve accordé à impact.sn, Boubacar Boris Diop met en garde contre une remise aveugle des « clefs du royaume » à tous ceux qui en demandent la gouvernance. Les expériences Wade et Sall ont montré, selon lui, que c’est une posture « qui ne sert pas, à moyen et long terme, les intérêts du Sénégal. » D’où l’urgence non seulement d’être plus critique contre le leader de Pastef, mais aussi d’en revenir aux orientations des Assises nationales pour contrebalancer le présidentialisme despotique en vigueur.
La vie politique se polarise fortement autour du duo des ennemis ou adversaires que sont Macky Sall et Ousmane Sonko. N’est-ce pas un schéma réducteur par rapport à d’autres sensibilités ayant la capacité, elles aussi, d’animer en profondeur le débat public ?
On dirait effectivement que les Sénégalais ne conçoivent les luttes politiques que comme un combat singulier : Modou Lô et Balla Gaye capturent toute la lumière, le reste ne compte pas. À l'heure actuelle, il y a peu de place pour des sensibilités autres que Bennoo et Yaw et cela appauvrit le débat. Cette exigüité du champ politique condamne les nombreux mécontents à voter "contre", juste pour avoir la satisfaction de châtier le sortant. Ce n'est pas du tout une bonne chose : cela a permis à Wade puis à Sall de passer et nous l'avons amèrement regretté. Il est temps d'arrêter de confier l'avenir de ce pays à quelqu'un, juste parce qu'il est le mieux placé pour nous venger de nos frustrations. D'accord, il peut nous débarrasser d'un dirigeant arrogant et honni mais après ? Quid de ses sept années à la tête d'un pays aussi vieux et complexe que le Sénégal ?
Ça ressemble à de la révolte !
Personnellement, je ne veux plus rester prisonnier de cette logique binaire stérile. Voilà pourquoi, et je vous le dis en toute sérénité ce matin, je ne comprends pas une certaine "sonkolâtrie". Elle me semble procéder d'un aveuglement qui ne sert pas, sur le moyen et sur le long terme, les intérêts du Sénégal. Si je prends la défense de Sonko, c'est parce que j'ai la certitude que toutes les accusations portées contre lui sont infondées, celle de viol comme celle plus récente et particulièrement scandaleuse d'ethnicisme. Mais si on en vient au destin de ce pays, nous devons être plus exigeants envers ceux qui aspirent à le tenir entre leurs mains. Ousmane Sonko ne doit pas faire exception à cette règle. Il a écrit un livre pour décliner ses propositions et il est pratiquement le seul homme politique sénégalais à oser dénoncer la mainmise de la France sur notre économie et à se prononcer ouvertement contre le franc CFA. Cela veut dire qu'il ne manque ni de courage ni de caractère. Mais ces propos ne doivent pas se refermer sur eux-mêmes, ils doivent au contraire servir de point de départ à une discussion franche... Il est vrai que la tension ambiante laisse peu de place à des discussions de fond...
En gros, vous souhaitez que les Sénégalais soient plus interrogateurs face au projet politique de Sonko ?
J'attire juste l'attention sur le fait qu'il ne s'agit pas de la personne d'un leader particulier, quel que soit son nom. Le moment est venu d'en finir avec les chèques en blanc donnés à tel ou tel candidat à la présidence de la République. Les expériences historiques récentes devraient nous inciter à exiger de toute formation politique voulant diriger le pays qu'elle s'engage à remettre radicalement en question le pouvoir absolu du président de la République, qui est pratiquement à l'origine de toutes les dérives constatées depuis tant de décennies.
Si vous élisez quelqu'un en lui laissant la possibilité de contrôler les pouvoirs législatif et judiciaire, il y a de très fortes chances qu'il fasse comme Senghor, Diouf, Wade et Sall. Nous ne l'avons que trop expérimenté à nos dépens, tout homme politique est enclin à exercer la totalité du pouvoir dont il a été investi. Vous vous souvenez, en campagne pour son premier mandat, Macky a fait les yeux doux aux acteurs des "Assises nationales" mais aussitôt après avoir été élu, il s'est mis à ricaner : "Ah non, chers amis, pas si vite, on ne s'était pas bien compris !" Eh bien, je vais vous dire, quand je vois Sonko manœuvrer avec tant d'habileté politicienne, je me demande si c'est bien lui qui va scier la branche sur laquelle ses prédécesseurs se sont confortablement installés une fois au pouvoir.
Cela ne rassure pas non plus de voir que la moindre critique contre lui est déjà perçue comme un crime de lèse-majesté avec moult dénigrements obscènes et procès d'intention. Cela peut marcher un temps mais il suffit d'interroger l'histoire de ce pays pour savoir que c'est une voie sans issue. Sur ce point précis, je serais plutôt d'accord avec Hamidou Anne qui revendique le "droit au désaccord". C'est bien la moindre des choses que de pouvoir dire à qui que ce soit que l'on ne partage pas sa vision de l'avenir du Sénégal. Je ne vous cache par ailleurs pas que, malgré tout, j'apprécie Ousmane Sonko, il m'est arrivé de lui envoyer des messages d'encouragement à la suite d'interventions assez convaincantes mais ce serait tout de même étrange de se dire : "J'aime bien ce jeune homme, il est si poli, alors donnons-lui les clés du Royaume !" Quand on y pense bien, ce serait un raisonnement complètement fou. Je demande à voir.
Sur ce point précis, que proposez-vous concrètement ?
Peut-être devrions-nous, à partir des Assises nationales et de la Charte de gouvernance démocratique qui en est issue, déplacer le débat vers ces sujets essentiels. Il nous faut sortir de cette situation où nous avons l'illusion qu'il existe plusieurs institutions alors qu'il y a une seule institution, à savoir le président de la République. Même par rapport à l'exigence de souveraineté nationale, un chef d'Etat tout-puissant à l'intérieur de ses frontières, est beaucoup plus vulnérable face aux puissances étrangères : il leur suffit de le contrôler pour tenir tout un pays aux ressources naturelles prodigieuses. Une autre conséquence, assez désolante à vrai dire, de la personnalisation du débat, c'est qu'elle nous fait mariner dans notre jus, si vous me permettez l'expression. Je veux dire par là que l'on n'entend pas souvent les acteurs politiques les plus importants prendre position sur les formidables événements internationaux en cours alors que ceux-ci sont appelés à avoir un lourd impact sur le proche futur de l'Afrique. En fait, elle en est, sans que cela ne soit jamais dit ouvertement, un des principaux enjeux.
Au Mali, l’influence française a chuté face au pouvoir militaro-civil en place depuis août 2020. Est-ce un tournant dans les relations de Paris avec ses anciennes colonies ?
Ce n’est pas la première fois que des leaders africains, y compris ceux issus de l'armée, essaient de mener la lutte pour la véritable indépendance de leur pays en considérant que les cartes ont été truquées en 1960. Mais c’était fait avec beaucoup de véhémence comme on l'a vu sous Sékou Touré et Modibo Keïta ou, plus tard, avec Thomas Sankara…Il y avait une grande mobilisation et des slogans révolutionnaires. Assimi Goïta s'inscrit dans la même logique de lutte mais en privilégiant, lui, «le faire» sur «le dire». C'est ainsi que la Transition malienne pose depuis quelque temps des actes de souveraineté extrêmement puissants, qui auraient été impensables il y a seulement quelques mois... Et la France semble ne rien pouvoir y faire. Mais au Mali, Paris, tout en défendant ses propres intérêts, a en vue la position stratégique de l'Occident sur le continent. On peut donc redouter une intervention de l'OTAN du type de celle contre la Libye.
Il se trouve cependant que les stratèges de la déstabilisation ont perdu leur mainmise absolue sur l'information et il ne leur sera pas bien facile de "travailler" une opinion malienne largement favorable à Goïta. Si Bernard-Henri Lévy avait pu aisément diaboliser Kadhafi contre paiement - aujourd'hui confirmé par la justice française - de neuf millions de dollars par le Qatar, c'était parce que le Guide libyen était frappé par l'usure du pouvoir. Les autorités maliennes de la Transition, elles, bénéficient d'un fort courant de sympathie au-delà de leurs frontières. Le simple fait qu'en témoignage de solidarité des groupes de jeunes aient fait plus de mille kilomètres à pied pour rallier Bamako à partir de Dakar et de Conakry, est un signe qui ne trompe pas.
Avec l’embargo de la Cédéao, on voit bien que le pouvoir malien résiste encore. Au plan interne, qu’est-ce qui fondamentalement assure sa survie pour l’instant ?
Tout porte à croire que cet embargo sera levé au cours de la réunion du 3 juillet prochain (NDLR : ce qui a effectivement eu lieu). Paris l'avait exigé de Macky Sall et Ouattara qui se sont exécutés sans murmure. Ce faisant, le Sénégal se tirait une balle dans le pied comme l'a bien montré Ndongo Samba Sylla. Depuis, Air Sénégal ne va plus à Bamako tandis qu'Air France continue à assurer cette destination comme si de rien n'était... Même Brussels Airlines a sauté sur l'occasion pour se faire une place dans le ciel malien. Une telle docilité de nos dirigeants vis-à-vis de Macron est quasi irrationnelle, c'est à se demander si elle ne plonge pas parfois leurs partenaires étrangers eux-mêmes dans une profonde perplexité. Comment en arrive-t-on à être si peu soucieux des intérêts les plus évidents de son pays ? Pour en revenir aux sanctions contre le Mali, il a fallu supplier Bamako pour que l'embargo soit littéralement violé et que des moutons puissent entrer au Sénégal pour la Tabaski. C'est le comble de l'inconséquence, il ne restait plus qu'à lever ces sanctions et la CEDEAO s'y résoudra dans quelques heures toute honte bue.
Les images de corps entassés dans un entrepôt marocain ont fait le tour du monde. Ce sont des migrants subsahariens morts en essayant de passer en territoire espagnol à partir du Maroc. La brutalité des gendarmes marocains a choqué mais le silence des chefs d’Etat a été lourd. Vos commentaires ?
C’est un véritable crève-cœur. Ces jeunes qui bravent la mort aux frontières de l'Europe ont tout pour eux : un courage physique hors du commun, une volonté de fer et surtout tout l'avenir devant eux. Ils auraient accompli des miracles en restant se battre chez eux contre tous les maux qu'ils essaient de fuir au péril de leur vie...On reproche souvent aux chefs d’Etats africains leur passivité face à ces drames. Il est vrai qu'ils sont des figures symboliques et que leur silence s’entend davantage, si j’ose dire. Mais Momar, ce silence est la chose du monde la mieux partagée dans les pays de départ de ces migrants. Je ne vais moi-même jeter la pierre à personne. Parfois aussi, les mots manquent à tout le monde, la honte nous incite à détourner le regard et à nous boucher les oreilles.
Dans le cas précis de l’enclave de Melilla, ce qui est partiellement en cause, c'est la négrophobie des sociétés arabes que j’ai souvent publiquement critiquée, y compris dans mes romans Doomi Golo et Malaanum lëndëm. À Melilla, les garde-frontières marocains appliquaient certes la loi mais les images montrent qu'ils le faisaient avec une évidente jubilation raciste. Ces choses arrivent trop souvent aux Subsahariens dans tout le monde arabe même si ces jeunes migrants africains sont maltraités partout, pas seulement dans le monde arabe. Cela nous gêne d'en parler mais le phénomène n'échappe à personne. D'un autre côté, l'accueil enthousiaste et chargé d'émotion réservé aux réfugiés ukrainiens par les capitales occidentales, ne devrait-il pas nous servir de leçon ?
Les réfugiés ukrainiens ont été accueillis comme des rois, vous voulez dire ?
Comme des frères de race, tout simplement, et on ne saurait le reprocher aux Européens, car cela devrait être la norme humaine. Alors, ayons nous-mêmes le courage de comparer avec le traitement que des Africains infligent à d’autres Africains à des frontières africaines. Voyez ce qu'on fait subir en Afrique du Sud aux Mozambicains, Zimbabwéens, Somaliens. On peut reprocher tout ce qu’on veut aux Européens mais jamais de se tromper d'ennemi. De bien connaitre son histoire et de savoir ce qu'elle veut a permis à la petite Europe de dominer le monde. Elle n'a jamais pris très au sérieux la fable selon laquelle nous vivons dans un village planétaire et que, au-delà de nos différences visibles, nous sommes tous des frères et des sœurs. Elle encourage ses laquais intellectuels d'Asie, du monde arabe et surtout d'Afrique à répéter sans cesse ces balivernes qui la font rire sous cape. Je serais de l'avis que « Race matters », pour reprendre le titre de l'ouvrage classique de Cornel West. Il y a quelques décennies, on s'apitoyait sur le sort du « Lumpen-prolétariat » mais aujourd’hui on pourrait parler de « Lumpen-race », la couleur de la peau étant prise comme indicatrice du statut social. De fait, on peut observer aujourd'hui une sorte de négrophobie quasi universelle.
Expliquez-nous.
Ça ne veut évidemment pas dire que le monde entier en veut aux Noirs. Non. Ça veut dire que dans le monde entier, tous ceux qui sont racistes font des Noirs, en particulier de ceux d'Afrique, leur cible privilégiée. Il suffit d'avoir voyagé un peu pour le sentir dans sa chair. Lorsque la guerre éclate en Ukraine, des Ukrainiens, tout naturellement et avec le langage haineux qui va avec une telle ignominie, s'en prennent aux Africains qui veulent quitter le pays :"Tout le monde sauf vous !" Il a fallu que l'Union africaine élève une protestation, comme elle l'avait d'ailleurs fait des mois plus tôt, quand la population indienne s'est mise à attaquer systématiquement les Africains, parfois juste pour se défouler un peu.
Il y a eu un répit en Ukraine mais c'est vite reparti de plus belle et depuis quelques jours une pétition, partie de l'Université Populaire Africaine (UPAF) dirigée à Genève par Mutombo Kanyana, exige de l'UE un traitement plus juste des étudiants africains et asiatiques ayant fui l'Ukraine comme leurs camarades blancs bien mieux traités. N'ayons pas la mémoire trop courte :à propos du million de morts au Rwanda en 1994, François Mitterrand n'avait rien trouvé de mieux à dire que "Dans ces pays-là, un génocide ça n'est pas trop important". Et le plus terrible est que, qu'il s'agisse du Rwanda ou d'autres tragédies sur le continent, beaucoup d'intellectuels africains sont prêts à reprendre à leur compte une déclaration aussi infâme. C'est ce qui m'amène à dire que, sur l'Afrique, le raciste et l'afropessimiste tiennent exactement le même discours. Nos deux lascars passent la nuit dans le même lit où ils se réconfortent mutuellement.
« Une démonstration de force ». Ce sont les mots de Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialiste des mouvements jihadistes, pour qualifier l'attaque du 5 juillet contre la prison de Kujé, à la porte d'Abuja, capitale fédérale du Nigeria.
Cette nuit, les insurgés de la province de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (EIAO) ont lancé une « attaque coordonnée sur trois fronts » contre ce centre pénitentiaire où étaient incarcérés des jihadistes pendant plus d'une dizaine d'années. Au terme de cette opération très audacieuse qui a duré 50 minutes selon l'agence de propagande de l'Etat islamique, entre 600 et 900 prisonniers ont été libérés, parmi eux, des cadres du groupe jihadiste au Nigeria. Le porte-parole du service correctionnel nigérian, Umar Abubakar, a reconnu trois décès dans les rangs des forces loyalistes, deux policiers et un garde pénitentiaire.
Ce raid qui constitue, selon Rida Lyammouri, chercheur sénior au Think tank marocain, Policy Center for the New South (PCNS), « le premier revendiqué par l'Etat islamique (EI) dans la capitale et le plus sophistiqué en dehors de son habituelle zone d'intervention du nord-est » du Nigeria, n'est que l'illustration de l'ascension fulgurante du groupe jihadiste en Afrique ces dernières années.
En juin 2014, le « Califat » a été proclamé par Abou Mohamed Al Adnani, porte-parole d'alors de l'Etat islamique. Les premières allégeances africaines à cette organisation jihadiste dirigée à ses débuts par l'Irakien Abou Bakr al Baghdadi datent de la même année, avec l'affiliation de « Jund al Khilafa » (Les soldats du Califat) en Algérie, « Majlis Choura Chababal Islam » (Conseil consultatif de la jeunesse islamique) en Libye et « Ansar Bait al Maqdis » (Les partisans de Jerusalem) en Egypte ».
L'année 2015 marque l'adhésion de la mouvance jihadiste de l'Afrique au sud du Sahara à cette cause. Au mois de mai, Abubakar Shekau qui a pris le contrôle de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, après le décès de son fondateur en 2009, fait son allégeance. Au Sahel, des membres d'Al Mourabitoune (Les almoravides), groupe jihadiste affilié à Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), décident de répondre à l'appel d'Al Baghdadi.
Montée en flèche des provinces africaines
A la faveur de la perte de ses territoires en Syrie et en Irak en raison de l'intervention de la coalition internationale constituée principalement de la France et des Etats-Unis d'un côté, et des alliés de la Syrie comme la Russie et l'Iran, d'un autre contre les jihadistes, l'Etat islamique accentue sa politique d'expansion vers les autres continents. C'est ainsi qu'en 2019, une nouvelle province voit le jour en Afrique centrale. Dans cette région, les Forces démocratiques alliées (ADF) originaires de l'Ouganda revendiquent leur première attaque en République démocratique du Congo (RDC) sous la bannière de l'Etat islamique en avril 2019. Deux mois plus tard, ils seront imités par « Ansar al Shabab » dans le nord du Mozambique, précisément dans la province du Cabo Delgado.
Choc des coalitions, programmes sans réelle consistance, enjeux de société... L'historien et enseignant-chercheur à l’Université de Columbia aux États-Unis, donne sa lecture du scrutin du 31 juillet prochain, au micro de Sud FM dans l'émission Objection
Choc des coalitions, programmes sans réelle consistance, enjeux de société... L'historien et enseignant-chercheur à l’Université de Columbia aux États-Unis, donne sa lecture du scrutin du 31 juillet prochain, au micro de Sud FM dans l'émission Objection.
VERS UN PARLEMENT ATYPIQUE
Aussi bien dans sa préparation que dans sa composition, la 14e législature sera, à bien des égards, différente de toutes celles qui l’ont précédée
Aussi bien dans sa préparation que dans sa composition, la 14e législature sera, à bien des égards, différente de toutes celles qui l’ont précédée, avec d’illustres inconnus comme les chanceux suppléants de Yewwi Askan Wi, des révélations comme le jeune coordinateur du Mouvement des élèves et étudiants républicains de Benno Bokk Yaakaar, mais aussi de fortes personnalités, dont une ancienne Première ministre.
En attendant la réalité des urnes aux élections législatives de juillet 2022, le principal baromètre pour mesurer ce que sera la prochaine Assemblée nationale reste les résultats des dernières élections territoriales. Si les tendances des Locales se confirment aux Législatives, on pourrait avoir la répartition suivante sur la liste nationale : Benno Bokk Yaakaar, qui était arrivée première avec 1 532 920 voix (l’agrégation des résultats a été faite par leral.net), soit un peu plus de 40 %, pourrait se retrouver entre 21 et 25 sièges sur la liste nationale.
Yewwi Askan Wi, arrivée deuxième avec 783 868 voix autour de 22 %, peut se retrouver dans un scénario catastrophe, avec environ 10 députés sur la liste nationale, dans le ‘’meilleur’’ des cas, s’ils arrivent à porter leur nombre de voix à 30 %, avec environ 15 députés sur la liste nationale. Fermant le podium, la grande coalition Wallu Sénégal, qui avait fait un score de 442 000 voix, soit environ 13 %, peut se retrouver avec cinq à dix députés sur la liste proportionnelle.
En résumé, si les tendances des Locales se prolongent aux Législatives, BBY pourrait se retrouver avec 21 à 25 députés sur les 53 de la liste nationale, Yaw avec 10 à 15 députés et Wallu Sénégal avec 5 à 10 députés. Le reste réparti aux autres coalitions en compétition dont le plus en vue est Aar Sénégal.
Cela pourrait donner une Assemblée nationale aux profils très disparates, allant de la Première ministre à la ménagère ; de la sommité internationale à l’illustre inconnu de la liste des suppléants de Yewwi Askan Wi.
En effet, sur la base de cette hypothèse, on pourrait avoir, pour la coalition Benno Bokk Yaakaar, parmi les élus l’ancienne Première ministre, l’ancien tout-puissant ministre de l’Économie et des Finances et ancien chef de la diplomatie Amadou Ba, l’ancien ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf Sarr, la très constante ministre chargée de la Fonction publique Mariama Sarr qui ne sont plus à présenter, de même que les inamovibles députés Aissatou Sow Diawara, Mouhamadou Ngom (Farba), Ndèye Lucie Cissé, Sira Ndiaye, Nicolas Ndiaye, Demba Diop…
Mais si l’on sait qu’une bonne partie de ces candidats restent ministrables, ceux investis au-delà des 25 premières places peuvent aussi garder espoir. En sus des personnalités connues de l’Assemblée nationale et du gouvernement, on note ainsi dans le lot des députables de BBY sur la liste nationale le jeune étudiant Abdoulaye Diagne, Coordonnateur du Mouvement des élèves et étudiants républicains. Originaire du fief du président de la République, Fatick, le jeune Diagne ne cesse de gravir les échelons, depuis sa nomination comme coordonnateur du Meer en 2018. Titulaire d’un M2 en sciences économiques, cet ancien responsable au Conseil national de la jeunesse a d’abord servi à la Sapco en tant qu’agent administratif, puis il a été promu délégué régional du Cap-Vert pour s’occuper du développement du tourisme dans la zone du lac Rose, avant de rejoindre la Fonction publique. Aujourd’hui, l’enfant de Ndiob est tout proche de l’hémicycle.
Aar Sénégal en embuscade
Plus heureux que les suppléants de Yewwi Askan Wi, tu meurs. Ils étaient tous partis pour ‘’meubler’’ la liste, juste pour être conformes à la loi électorale. Finalement, certains sont presque assurés de se retrouver dans la 14e législature. Il en est ainsi du bien peinard Oumar Sy, cadre de l’aviation civile, devenu par un concours de circonstances tête de liste de la plus grande coalition de l’opposition, à savoir Yewwi Askan Wi. Quand, il y a quelques semaines, Saliou Sarr le citait comme témoin dans son ‘’différend’’ avec Déthié Fall, il était loin de se douter qu’il allait passer par la force des choses de suppléant sans aucune chance de voir l’hémicycle à premier députable, avec la certitude de devenir parlementaire. Celui qui est présenté comme son frère, l’ancien directeur de cabinet du président Abdoulaye Wade, Habib Sy, numéro 13 sur la liste invalidée des titulaires, peut bien s’estimer heureux. Car lui-même n’était pas assuré d’aller à l’Assemblée, avec une telle position.
Outre Oumar Sy qui pourrait ainsi entrer dans l’histoire, il y a parmi les ‘’ressuscités’’ de la coalition Yewwi Askan Wi l’opératrice économique Daba Wagnane, l’interprète judiciaire Malick Kébé, l’opératrice économique Awa Diène, l’enseignant Samba Dang, la commerçante Fatou Sagna, l’enseignant-chercheur Bassirou Goudiaby, le professeur Rokhy Ndiaye, le logisticien Sanou Dione et enfin l’agent de voyage Aminata Dieng, qui ferme le top 10 des députables.
Tous restent d’illustres inconnus, même dans les rangs de Yewwi Askan Wi. Il n’empêche, ils pourraient rentrer dans l’histoire avec la 14e législature, même si, jusque-là, ils semblent rester dans le plus grand anonymat, laissant les têtes de gondole continuer à jouer les premiers rôles.
Pour ce qui est des députables de la liste nationale de Wallu Senegal, il y a, outre Maitre Abdoulaye Wade qui, à coup sûr, va démissionner, la députée-maire de Guinguineo Rokhaya Diouf, récompensée pour sa constance et son engagement à la cause libérale. Juste après, il y a le mandataire de la coalition, le maire de Kébémer Lamine Thiam, la députée sortante Woraye Sarr qui semble refuser de céder sa place aux jeunes, l’allié et éminent économiste Mamadou Lamine Diallo, la transformatrice Khady Dièye, l’enseignant Abdoulaye Diop. Dans le top 10, on a aussi noté une entrée en force de certains proches de Karim Wade dont Nafissatou Diallo qui a récemment été promue secrétaire nationale chargée de la communication du PDS, en remplacement de Mayoro Faye et du chargé de la structuration Saliou Dieng présenté comme un proche parmi les proches de Karim Wade. La candidate malheureuse de Wallu à Dakar-Plateau, lors des dernières élections territoriales, Awa Ba, s’est, elle aussi, invitée dans le top 10 des investis de la liste dirigée par l’ancien président.
La dizaine de députés qui pourrait rester sur la liste nationale, pourrait se partager entre Aar Sénégal qui se présente en véritable outsider, Bokk Gis Gis qui espère renaitre de ses cendres, Les serviteurs de Pape Djibril Fall, Union citoyenne Bunt Bi et les autres.
La grande incertitude dans les départements
Par ailleurs, à côté des listes nationales qui suscitent la polémique, la bataille se jouera également au niveau des différents départements du Sénégal, sur les listes majoritaires. À la différence des listes nationales où la répartition des sièges se fera au prorata du nombre de voix obtenues, pour les départements, le premier arrivé, rafle toute la mise. Par exemple, pour ce qui est du département de Dakar qui compte sept sièges, la liste qui arrive en tête, même avec une seule voix, va prendre l’ensemble des sept sièges. C’est d’ailleurs pour maximiser leurs chances et avoir le plus de départements possible dans les différentes circonscriptions que les deux principales coalitions de l’opposition, Yaw et Wallu, ont décidé de s’allier pour ces listes majoritaires. Une stratégie lourde de conséquences, si les électeurs ne suivent pas le mot d’ordre.
En effet, en appelant ses électeurs à voter Yaw dans environ 27 départements, Wallu joue gros, si le report de voix n’est pas effectif dans les 18 départements que lui a laissés son alliée. Il en est de même pour la coalition Yaw qui a décidé d’appeler à voter Wallu dans près de 20 départements.
En revanche, si les électeurs jouent le jeu, Benno Bokk Yaakaar pourrait sérieusement être ébranlée.
Sur ce scrutin départemental, il va falloir aussi compter sur Aar Sénégal qui compte jouer son rôle d’outsider jusqu’au bout. Les amis du Dr Abdourahmane Diouf pourront compter sur tous les électeurs de Yaw déroutés par l’alliance kamikaze avec Wallu. Bokk Gis Gis de Pape Diop, Les serviteurs de Pape Djibril Fall, Bunt Bi d’El Hadj Ibrahima Mbow et les autres n’ont pas non plus dit leur dernier mot.
ESCLAVAGE : LES PAYS QUI SE SONT EXCUSÉS ET CEUX QUI NE L'ONT PAS FAIT
Les excuses pour la traite et l’esclavage se multiplient, avec ou sans polémiques sur la « repentance » dans les anciennes métropoles coloniales. Qui en a présenté – ou pas – et comment ? Tour d’horizon chronologique
♦ Amsterdam, ABN Amro et la Banque centrale s’excusent aux Pays-Bas, pas encore le gouvernement
La Haye a reporté fin juin des excuses prévues pour le 1er juillet, date anniversaire de l’abolition de l'esclavage, en 1863, dans ses ex-colonies (Surinam, Caraïbes, Indonésie). Il faut beaucoup de temps aux autorités pour apurer le passé. La responsabilité dans la déportation quasi totale des juifs néerlandais a été reconnue sur le tard, en 2020, avec les excuses aussi officielles qu’inattendues du Premier ministre Mark Rutte. Sur l’esclavage, il estime qu’il y a un risque de « polarisation » de la société. Seulement 35 % des Néerlandais soutiennent des excuses à ce titre, selon un sondage Een Vandag.
Il faudra attendre l'automne pour savoir si les excuses, recommandées en 2021 par un comité spécial institué par le gouvernement, seront faites ou non. La coalition au pouvoir est divisée. La droite estime que « les contemporains ne peuvent être tenus pour responsables des agissements de leurs ancêtres », tandis que les partis de centre et chrétiens plaident pour un « geste de réconciliation ».
La ville d’Amsterdam, dirigée l’écologiste Femke Halsema, et la Banque ABN Amro ont pris les devants. Elles ont présenté des excuses au titre de leur participation dans l’esclavage, pour la première en juillet 2021 et la seconde en avril 2022. La Banque centrale leur a emboîté le pas le 1er juillet dernier, après de « profonds regrets » qui n’ont pas sans doute pas suffi en février 2022. L’institution publique s’est finalement excusée, et a reconnu avoir payé des indemnités à ses directeurs et des planteurs après l’abolition de l’esclavage.
♦ Belgique : « regrets » royaux et excuses recommandées pour l’esclavage
La Belgique, par la voix de son roi Philippe, a émis de « profonds regrets » en juin 2021 et juin 2022 pour la colonisation au Congo – ce qui englobe les pratiques esclavagistes qui y avaient libre cours, notamment dans les plantations de caoutchouc sous le règne de Léopold II. Des « excuses » ont été prononcées le 20 juin par le Premier ministre Alexander de Croo pour le meurtre de Patrice Lumumba, père de l’Indépendance de l’actuelle République démocratique du Congo (RDC).
Fin octobre 2021, dix experts mandatés par une commission parlementaire spéciale ont rendu un rapport sur le passé colonial qui recommande des réparations, comme la présentation d’excuses officielles et la restitution d’œuvres volées. C’est sur la restitution que les avancées les plus probantes sont faites à ce jour, en attendant la clôture des travaux de la Commission parlementaire instituée en décembre 2021 sur le passé colonial au Congo, au Rwanda et au Burundi.
♦ La Couronne s’excuse en Grande-Bretagne
En visite en Jamaïque le 23 mars dernier, le prince William a présenté au nom du royaume de Grande-Bretagne ses excuses solennelles quant au commerce d'esclaves. « Je tiens à exprimer ma profonde tristesse. L'esclavage était odieux et cela n'aurait jamais dû arriver », a ainsi reconnu le duc de Cambridge. Il met fin à une politique de « profonds regrets » sans excuses portée en 2006 par le Premier ministre Tony Blair.
La monarchie emboîte le pas de la Banque centrale et de grandes entreprises comme Lloyds Bank, Royal Bank of Scotland et le brasseur Greene King, qui ont reconnu en juin 2020 avoir bénéficié de la déportation de plus de 10 millions d’Africains entre les XVe et XIXe siècle. Le tout, dans un contexte de manifestations mondiales contre le racisme après le meurtre de George Floyd aux États-Unis, mais aussi de révélations faites par la base de données « Legacies of British slave-ownership » de l’University College of London (UCL).
♦ L’Allemagne s’excuse pour génocides, mais pas l’esclavage
L’Allemagne n’a pas pris de position claire à ce jour sur l'esclavage ou son passé colonial. Elle a reconnu en 2004 les génocides commis au début du XXe siècle en Namibie contre les peuples nama et herero, et s’en est excusée le 28 mai 2021. Avec à la clé, des projets de développement financés pour 1,1 milliard d’euros sur 30 ans. Une manière de contourner des demandes de réparations plus importantes, sur le modèle des 820 millions de dollars (valeur de 1952) versés à Israël après la Seconde guerre mondiale.
LÉGISLATIVES : DEUX SIÈGES POUR QUATRE LISTES À DAGANA
Ce n’est pas gagné d’avance pour la mouvance présidentielle. Car les trois autres coalitions en lice dans le département comptent jouer leur partition et batailler ferme pour remporter le scrutin
Seules quatre coalitions ont présenté des candidats pour le scrutin majoritaire dans le département de Dagana pour deux sièges à l’Hémicycle. Une bataille rude en perspective.
Deux sièges pour quatre listes de coalitions. Dans le département de Dagana, seules quatre coalitions ont présenté des candidats sur la liste départementale communément appelée liste majoritaire. Il s’agit des coalitions de « Benno bokk yaakaar » (Bby), de « Yewwi Askan wi » (Yaw), de « Bokk gis gis liggeey » et de « Bunt bi ». Les quatre autres coalitions en lice au niveau national n’ont pas présenté de candidats au niveau départemental. La liste départementale de Bby est conduite par le Dr Amadou Mame Diop. Il est suivi par Sokhna Mbodji. La coalition Yaw a investi Aïssata Sy et El Hadji Rawane Diop. Mor Seck et Youma Awa Guèye vont défendre les couleurs de « Bunt bi » dans le Walo. La coalition « Bokk gis gis liggeey » sera représentée par Saër Ndao et Fatimata Sy.
À noter que toutes les communes du département avaient été remportées par Bby lors des dernières élections territoriales tenues en janvier 2022. Aujourd’hui, toutes les listes parallèles, vaincues à l’époque, ont rejoint la mouvance présidentielle. Sans compter l’arrivée du leader du Parti des libéraux et démocrates/And Suqali (Pld/Aspld) qui a rejoint la mouvance présidentielle depuis novembre 2022. Lors de sa passation de service avec son prédécesseur Mme Sophie Gladima au ministère des Mines et de la Géologie, Oumar Sarr s’était expliqué sur son choix : « Le Président de la République nous a appelés à le rejoindre dans un Gouvernement élargi, pour servir le Sénégal, qui peut être menacé face à l’instabilité qu’il y a dans toute la sous-région. Il était important de regrouper toutes les énergies, toutes les forces, pour le Sénégal ». « Nous avons répondu présent à son appel. Il y a d’autres partis comme « Rewmi » d’Idrissa Seck qui ont également répondu à cet appel. Il y a d’autres partis, sûrement, qui discutent, qui soit sont venus soit viendront. C’est ainsi qu’un pays marche. Il faut chaque fois que les intelligences puissent se rencontrer », avait déclaré l’ex-numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui a été détrôné dans le Walo en 2017 lors des élections législatives et à la présidentielle de 2019 par la coalition Bby.
Mais ce n’est pas gagné d’avance pour la mouvance présidentielle. Car les trois autres coalitions en lice dans le département comptent jouer leur partition et batailler ferme pour remporter ce scrutin. La coalition « Bokk gis gis liggeey » va miser sur la caravane de sa tête de liste nationale attendue à Richard-Toll et Dagana pour remobiliser ses troupes et sensibiliser les populations sur les enjeux de ce scrutin. Alors que Yaw, après la mise sur pied de ses comités électoraux dans les communes et les quartiers, va démontrer sa force de frappe à travers des meetings et des visites de proximité. D’ailleurs, cette coalition va procéder au lancement de sa campagne dimanche 17 juillet prochain à Richard-Toll.
LA RTS REPREND SÉVÈREMENT SONKO
L'équipe de la chaîne de télévision mise à la disposition de la coalition YAW à fait l'objet de propos discourtois et inélégants de la part de monsieur Ousmane Sonko. La direction condamne avec fermeté cette attitude - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la direction de la RTS, datée du 16 juillet 2022, à propos de la mésaventure de ses équipes dans la cadre de la couverture de la campagne électorale des législatives de la coalition YAW.
"Ce samedi 16 juillet 2022, dans le cadre de la couverture officielle de la campagne électorale des législatives du 31 juillet prochain, l'équipe de la RTS mise à la disposition de la coalition YEWI ASKAN WI à fait l'objet de propos discourtois et inélégants de la part de monsieur Ousmane Sonko pourtant non candidat à ces joutes électorales.
Monsieur Sonko a, sans ménagement, écarté le micro de la RTS, provoquant dans la foulée des huées de ses partisans.
La RTS condamne avec fermeté cette attitude et exige du respect vis-à-vis de son équipe qui ne fait qu'accomplir sa mission de service public.
Pour le reste, la RTS prendra toutes ses dispositions pour ne plus faire l'objet d'attaques indignes de quel que responsable politique que ce soit."
PRÈS DE 60 ANS D'INTERVENTIONS MILITAIRES FRANÇAISES EN AFRIQUE : QUEL BILAN ?
La France est intervenue militairement à près de quarante reprises sur le sol africain au cours des cinquante dernières années
Ces opérations ont été menées au nom de la protection des populations civiles ou de l'application d'accords bilatéraux de défense. Après de nombreuses interventions en solitaire, la France a été à partir des années 2000 le fer de lance d'opérations aux côtés de troupes africaines, occidentales ou de l'ONU.
SAHEL
En janvier 2013, la France lance l'opération Serval visant à stopper la progression vers le sud du Mali des groupes islamistes armés et à soutenir les troupes maliennes. Fer de lance d'une intervention militaire internationale, l'opération permet de chasser en grande partie du nord malien les groupes jihadistes qui avaient occupé cette région en 2012.
Le 1er août 2014, l'opération antijihadiste Barkhane, conduite par la France avec cinq pays de la bande sahélo-saharienne (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) prend le relais de Serval.
L'ancienne puissance coloniale, qui a déployé pendant plusieurs années des milliers de militaires dans cette zone - jusqu'à 5.100 hommes - est désormais persona non grata au Mali que ses troupes s'apprêtent à quitter d'ici la fin de l'été.
Une fois désengagée du pays, la France aura divisé par deux sa présence au Sahel en ne maintenant que 2.300 militaires dans la région.
Désormais l'armée française offrira son soutien aux pays d'Afrique de l'Ouest, mais en deuxième ligne.
Au Niger, nouveau partenaire privilégié, les Français maintiendront plus d'un millier d'hommes et des capacités aériennes.
CENTRAFRIQUE
1979: Opération parachutiste française Barracuda qui conduit à l'éviction de l'empereur Bokassa.
1996-1997: Après des mutineries, l'opération Almandin assure la sécurité des étrangers et l'évacuation de 1.600 personnes, puis Paris intervient contre des mutins à Bangui après l'assassinat de deux militaires français.
2006 et 2007: Intervention dans le nord-est pour appuyer les troupes de Bangui face à des rebelles.
2013: Après le coup d'Etat contre le président François Bozizé, Paris déploie suite au feu vert de l'ONU plus d'un millier de soldats en Centrafrique dans le cadre de l'opération Sangaris, pour y faire cesser les violences intercommunautaires.
Sangaris, qui a compté jusqu'à 1.600 hommes, est restée en place jusqu'en 2016.
LIBYE
2011: Dans le cadre de l'OTAN, intervention militaire française Harmattan menée aux côtés des Britanniques et des Américains pour protéger les populations civiles contre les forces du colonel Mouammar Kadhafi.
Jusqu'à 4.200 militaires français, 40 avions, une vingtaine d'hélicoptères et 27 bâtiments de la Marine nationale sont engagés dans l'opération.
Sept mois de frappes aériennes entraînent la chute du régime.
CÔTE D'IVOIRE
2002: La mission française Licorne, visant à protéger les étrangers, devient une force de réaction rapide en appui d'une opération de l'ONU.
En 2011, la France joue un rôle décisif dans l'arrivée au pouvoir d'Alassane Ouattara au terme de six mois de conflit avec le président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait de reconnaître sa défaite à la présidentielle de fin 2010.
En 2015, après douze ans, la force Licorne se transforme en Forces françaises en Côte d'Ivoire (FFCI qui servent d'appui aux troupes luttant contre les groupes jihadistes au Sahel.
TCHAD
Le Tchad, avec la base française de N'Djamena, est une plaque tournante des opérations extérieures de la France en Afrique.
Après une intervention au Tibesti (1968-1972), les soldats français au Tchad ont mené notamment l'opération Manta (1983-1984) pour contrer une offensive d'opposants appuyés par la Libye. Depuis 1986, la France maintenait à N'Djamena un dispositif militaire à dominante aérienne baptisé Epervier, qui a pris fin en août 2014. Le Tchad héberge aujourd'hui l'état-major de l'opération.
ZAIRE (actuelle République démocratique du Congo)
1978: 600 légionnaires sautent sur Kolwezi (sud-est) pour secourir des milliers d'Africains et d'Européens menacés par des rebelles katangais (opération Bonite).
2003: Opération Artémis en Ituri (nord-est) pour mettre fin à des massacres avant le déploiement de Casques bleus.
COMORES
1989: Des soldats français débarquent après l'assassinat du président Ahmed Abdallah et la prise de contrôle du pays par les mercenaires du Français Bob Denard, contraint de quitter le pays. En 1995, l'opération Azalée met fin à un nouveau coup d'Etat de Denard.
RWANDA
1990-1993: La France envoie dans le nord-ouest jusqu'à 600 soldats après une offensive du Front patriotique rwandais (FPR, actuellement au pouvoir).
1994: En avril, 500 parachutistes évacuent plus d'un millier d'étrangers après la mort de Juvénal Habyarimana et le début du génocide qui fera quelque 800.000 morts, en majorité des Tutsi.
De juin à août, opération militaro-humanitaire Turquoise dans le sud-ouest du pays et dans les camps de réfugiés dans l'est du Zaïre.
GABON
1964: Des troupes aéroportées débarquent à Libreville après une tentative de coup d'Etat.