KEEMTAAN GI – RAPACES
Le temps de l’action semble avoir été remisé aux placards. Et voilà venu, depuis quelque temps, celui de la politique politicienne. Un temps qui passe, malheureusement, par le piétinement de certaines valeurs. Aussi, faut-il en rire ou en pleurer quand c’est le Chef, lui-même, depuis une maison de Dieu, qui nous interpelle quant au respect de ces valeurs dont il participe à la désacralisation. L’entreprise de corruption des maires de Yewwi Askan Wi nous parait avilissante. Les valeurs n’ont jamais été aussi chahutées que sous ce présent régime avec une corruption à grande échelle de prétendus hommes de Dieu ou qui se réclament comme tels. Tout le monde est convaincu que, à travers la politique dite de modernisation de villes religieuses, se cache une véritable opération de saupoudrage destinée à caresser ces foyers. L’opération de corruption se poursuit également auprès des voix écoutées par des âmes pécheresses. De prétendus Oustaz bons viveurs et jouisseurs, qui aiment les belles choses de ce bas monde plus que vous et moi, roulant carrosses et courtisant les plus belles dames de ce pays, sont grassement corrompus par le Chef, ses ministres et directeurs généraux. Les confidences de l’un d’eux, qui, il n’y a guère avec fortes sourates, proscrivait la pratique du « Suukaru Koor », nous paraissent scandaleuses. Le Chef, comme son prédécesseur, dilapide les ressources du pays, offrant gracieusement terrains et billets de banque à de veinards messieurs et dames improductifs, mais à la langue bien mielleuse et qui seront les premiers à lui tourner le dos en cas de perte du pouvoir. Ces rapaces à la notoriété de maîtres chanteurs ou comploteurs ont la réputation de pouvoir s’accommoder à tous les régimes. Par la dilapidation des ressources, c’est le Chef qui avoue son impuissance après avoir participé à la mise à genoux de la Poste. Un recrutement partisan effréné et les fameuses bourses politiques, pardon, familiales, ont sonné la mort de cette entreprise. En attendant des lendemains moroses pour le pays avec la dilapidation de nos ressources gracieusement offertes à des rapaces. Et tant pis… KACCOOR BI
DÉRIVES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX MACKY SALL EN CROISADE…
En accueillant, hier, mardi les centrales syndicales dans le cadre de la célébration du 1er mai, le président de la République Macky Sall s’est prononcé sur les dérives dans les réseaux sociaux. Ouf sur ce point, beaucoup de citoyens vont applaudir dès lors que le chef de l’Etat a promis de traquer les fossoyeurs de la paix numérique jusque dans leur dernier clic. Toujours est-il que Macky Sall considère que ces dérives sur les réseaux sociaux sont devenues un vrai cancer des sociétés modernes. Et il a tout à fait raison ! « Aucune société organisée ne peut accepter ce qui se passe aujourd’hui chez nous. Nous allons y mettre un terme d’une façon ou d’une autre » a promis le chef de l’État devant les syndicats, notamment le Synpics qu’il rassure de son attention sur les conclusions des assises de la presse. « L’État même a engagé une réforme, mais nous voulions attendre vos conclusions pour intégrer le tout dans une loi qui devra passer et réguler le tout d’une façon sérieuse » a rassuré le président de la République. Macky en croisade contre les dérives des réseaux sociaux, souhaitons qu’il ne s’agisse pas là d’un combat citoyen ou républicain perdu d’avance. Attention ! Tremblez, oisifs errants. Juste que lui Macky et son régime ne coupent la tête qu’à ceux qui sont contre eux. Les autres peuvent toujours bénéficier d’un visa pour aller voir ailleurs ou d’une liberté provisoire synonyme de liberté éternelle !
UNIS MILITE POUR LA RESTAURATION DE LA PEINE DE MORT
La recrudescence des agressions mortelles fait réagir l’Union nationale des indépendants du Sénégal (Unis). Elle regrette une augmentation des crimes et leur banalisation. Ce parti politique a par ailleurs décidé de lancer une campagne pour la restauration de la peine de mort. A cet effet, une pétition sera soumise aux citoyens pour recueillir leurs signatures. « Il faut aussi défendre la vie par la peine de mort. La peine de mort, certes, n’est pas une solution définitive à la criminalité, mais, elle est le message le plus fort et la ligne de défense la plus robuste que nous pouvons ériger contre les criminels qui décident de tuer sans droit. Nous devons dire haut et fort que quiconque décide de tuer sera lui-même tué. Quiconque aura prémédité, organisé, commis volontairement et sans droit un meurtre deviendra lui aussi passible de la peine capitale, en juste rétribution », écrit l’Unis, dans un communiqué rendu public. Wallahi l’Unis a raison sur ce point.
APRES LA SORTIE DE MANSOUR FAYE LA VITESSE SUPÉRIEURE DES TRANSPORTEURS
Après les graves accidents survenus à Sibassor (Kaolack) et à Tattaguine (Fatick), le ministre des Transports terrestres Mansour Faye avait accusé les transporteurs et chauffeurs comme seuls responsables de ce génocide routier. De l’autre coté de la route, la réplique ne s’est faite pas attendre ! Dans un communiqué conjoint, le Collectif des Acteurs des Transports routiers du Sénégal (Catrs), la Coordination des Professionnels des Transports Routiers du Sénégal (Cptrs) et la Commission transport au Groupement Économique du Sénégal (Ges) se sont défoulés sur le ministre Mansour Faye. Comme le disaient les étudiants, les acteurs du transport ont appuyé sur l’accélérateur de la colère pour passer à la « vitesse supérieure ». Pour eux, le discours « lamentable » de Mansour Faye n’a pas vraiment changé. Il n’y a pas de nouveauté dans ses propos. Ce sont toujours les acteurs des transports qui sont mis au banc des accusés se désolent-ils. « Nous l’avons entendu dire que des mesures seront prises sans état d’âme et que l’Etat ne reculera pas là-dessus. Nous estimons que cela ne sert à rien d’avoir cette position de guerrier. Le problème est ailleurs. Limiter les heures de circulation des bus et des camions, ce n’est pas la solution. Concernant le permis à points, il (Ndlr, le ministre) sait bien lui-même que cela ne peut pas se faire d’ici 3 ans. Donc, il ne faut pas que, dans l’empressement, il nous fasse du n’importe quoi comme un permis à points ‘’Made in Sénégal’’. Nous, les acteurs des transports routiers, nous n’avons pas beaucoup d’espoir sur ces politiques qui vont être mises en place pour la simple raison que l’Etat du Sénégal ne reconnaît pas sa responsabilité dans les accidents car tout est mis sur le dos du chauffeur. Donc à quoi bon appeler les gens ? La tutelle n’a qu’à mettre les mesures en place et juger de l’efficacité de leur impact » lit-on dans le communiqué. Toujours en réaction au ministre des Transports terrestres, les acteurs de la route s’interrogent sur les infrastructures de dernière génération dont se glorifie Mansour Faye. « Alors que toutes ces infrastructures sont identiques à celles de la période précoloniale, de qui se moque-t-on ? Mais, comme ils sont la force légitime et qu’ils annoncent des concertations avec les acteurs du secteur des Transports terrestres, nous les attendons au tournant. Les Sénégalais jugeront de l’efficacité des mesures qu’ils vont prendre. Nous devons, toutefois, reconnaître que nous sommes encore loin de la voie pour régler les accidents » admettent quand même ces acteurs des transports routiers.
APRES LA SORTIE DE MANSOUR FAYE LA VITESSE SUPÉRIEURE DES TRANSPORTEURS (BIS) !
Selon le Collectif des Acteurs des Transports routiers du Sénégal (Catrs), la Coordination des Professionnels des Transports Routiers du Sénégal (Cptrs) et la Commission transport au Groupement Économique du Sénégal (Ges), le ministre des Transports Mansour Faye veut que des véhicules ne circulent plus la nuit. Et c’est comme si cela voulait dire que ces acteurs n’ont pas les aptitudes nécessaires de rouler la nuit « Non ! Nous pensons qu’un bon chauffeur doit être capable de conduire de jour comme de nuit. Cela démontre de la pertinence de la création de ce Centre de formation aux métiers du transport qu’on leur avait demandé de mettre en place. A ce jour, nous avons comptabilisé pas moins d’une cinquantaine de pertes en vie humaines sur nos routes, rien qu’en ce premier semestre de l’année 2022. Ces morts nous obligent, au nom de tous les acteurs, à nous incliner devant la mémoire des disparus. Près d’une cinquantaine de victimes décédées des suites d’un accident de la route, cela constitue un triste bilan, quand on sait les conséquences énormes qui s’en suivent. Nos sincères condoléances aux familles des victimes » consentent quand même à s’émouvoir ces acteurs tout en reconnaissant qu’il est toujours regrettable de voir un accident. « Nous, professionnels des transports routiers, nous avions toujours estimé qu’il était bon, concernant les accidents, qu’on les considère comme un problème national. Un problème qui interpelle plusieurs secteurs. Mais, que ce soit l’Etat, les autres partenaires ou nous, personne n’a intérêt à ce qu’on se renvoie la balle. Chacun d’entre nous doit reconnaître sa part de responsabilité dans ce qui arrive et se demander que faire pour que plus jamais ne se reproduise un accident sur nos routes. Dans ses propos, le ministre Mansour Faye a estimé que ces accidents mortels sont le fruit d’une défaillance humaine, tout simplement. Parce que, selon lui, les routes sont en bon état. Les véhicules n’ont pas de défaillance technique. Et que c’est donc à cause d’une défaillance humaine que se sont produits ces accidents mortels. Nous regrettons, fort bien, le fait qu’à chaque fois qu’on enregistre un accident, les chauffeurs soient indexés. Autant la responsabilité des chauffeurs peut être engagée dans un accident, autant la vétusté du véhicule ou même de l’infrastructure routière peut être susceptible de provoquer des accidents de la route » regrettent les acteurs du transport avant de déplorer que les routes de Mansour Faye aient les mêmes largeurs que celles de l’époque coloniale. « Combien y avait-il de véhicules pendant cette période coloniale ? Combien y en a-t-il aujourd’hui ? Nous avons des camions qui font 13 m de long. Nous comptons plusieurs milliers de véhicules en circulation. Nous pouvons même dire que s’il y en avait 1 000 000, aujourd’hui, on en compterait 10 ou 15 millions. Et vous voulez que cette même infrastructure qui accueille ces mêmes véhicules puisse être conforme aux normes ? Il y a des routes fréquentées au Sénégal où il faut 2x2 voies (deux fois deux voies) pour éradiquer les accidents de circulation. A défaut, on aura beau essayer d’éradiquer les accidents, mais on n’y parviendra jamais » s’insurgent les professionnels des transports routiers dans leur communiqué.
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LE SÉNÉGAL EST UN PAYS BÉNI
Le Dr Armand Koffi a gagné son pari en tenant son premier concert live, samedi 30 avril, à Sorano, dans le cadre de la sortie de son premier album, qui est cocktail de genres musicaux, visant à ratisser large, à toucher plusieurs cibles.
C’est fait. Le chantre Armand Koffi, le nouveau visage du gospel au Sénégal, a donné son premier concert live, au théâtre national Daniel Sorano, à l’occasion de la sortie de son tout premier album intitulé ReconnaiSens. Moments de gloire, de louanges et d’adoration pour le peuple de Dieu.
Aux côtés de ses invités, Philippe Coly, Denise, Jules Badji, Nushca, Urbain Nasalang et du Groupe Eden, ils ont fait salle comble avec un public particulièrement engagé, actif et largement participatif . Au sortir du concert, Armand Koffi a répondu aux questions d’Africaglobe Tv et ne cache pas ses émotions.
Dans cette entrevue, il béni le nom de Dieu, rend hommage au Sénégal qui l'a adopté et lui facilite la mission puisqu'il s'est bien intégré et collabore avec les chantres du pays. En outre, Armand Koffi explique le contenu de son premier album qu'il vient de sortir et qui justifie la tenue de ce grand concert. Pour les prochaine étapes dans sa mission, il dit se laisser guider volontiers par Dieu l'a choisi pour le servir. Regardez la suite dans cet entetien.
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
KWAME NKRUMAH, LE PRÉSIDENT QUI ÉTAIT EN AVANCE SUR SON TEMPS
EXCLUSIF SENEPLUS - Il fut combattu pour avoir dit et répété que seule l’union fait la force. Le temps lui a donné raison. Qu’avons-nous obtenu de solide et de sérieux avec une Afrique divisée en plusieurs petits États ?
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 03/05/2022
Le 27 avril 2022, le Ghana a commémoré le 50e anniversaire de la mort de Kwame Nkrumah. À mon avis, c’est toute l’Afrique qui devrait se souvenir du premier président ghanéen et ce sont plusieurs monuments qu’il conviendrait de construire pour honorer ce grand Africain. Pourquoi ? Parce que Nkrumah fut à la fois penseur et acteur de l’unité africaine. Penseur, il voulait une Afrique unie parce qu’il était persuadé que c’est en étant unis que les Africains seraient forts face à ceux qui non seulement convoitent leurs richesses mais sont prêts à les exterminer pour s’emparer de ces richesses. L’unité africaine lui tenait à cœur. Il en était tellement obsédé qu’il inscrivit en 1960 dans la Constitution du Ghana la possibilité d’un abandon de souveraineté au profit d’une fédération africaine, une éventualité que le président guinéen avait envisagée avant lui. Comme Hassan II, Sékou Touré, Modibo Keïta, Nyerere et Gamal Nasser, ses pairs du groupe de Casablanca, Nkrumah était pour la fédération. Le groupe de Monrovia (le Nigéria et les pays francophones), lui, ne voulait pas en entendre parler. Il estimait que chaque président devait gérer son pays. C’est cette position qui, hélas, l’emporta à la naissance de l’OUA, le 25 mai 1963 à Addis-Abeba (Éthiopie). On en voit les conséquences aujourd’hui : une Afrique incapable de se défendre et de se faire respecter à cause de la faiblesse des micro-États dirigés par des individus sans vision ni dignité.
Certains historiens africains tels qu’Amzat Boukari-Yabara considèrent que c’est l’appel de Nkrumah “à la création des États-Unis d’Afrique comme le seul rempart possible contre le néocolonialisme et la poursuite de l’exploitation du continent par les grandes puissances” qui est la véritable cause de sa chute (cf. A. Boukari-Yabara, ‘Africa unite ! Une histoire du panafricanisme’, Paris, La Découverte, 2014). Amzat insiste sur le fait que les ex-puissances coloniales ne pouvaient pas tolérer un basculement de toute l’Afrique dans le camp communiste. Pour sa part, Jean Ziegler a bien montré que le rapprochement du leader ghanéen avec l’Union soviétique et la Chine était vu d’un mauvais œil par le camp occidental. Le sociologue suisse révèle, par ailleurs, que le coup d’État qui l’évinça avait été mené par deux officiers subalternes liés aux services de renseignements britanniques (cf. J. Ziegler, “L’Afrique noire à l’heure des coups d’État militaires” dans ‘Le Monde diplomatique’, avril 1966). Les historiens jugent cette thèse plus crédible que les raisons pour lesquelles les militaires ont renversé Nkrumah, le 24 février 1966. Le général Joseph Arthur Ankrah et ses compagnons reprochaient à Kwame Nkrumah le goût pour le culte de la personnalité, l’endettement excessif du pays, la pénurie des produits de première nécessité, le chômage, la dévaluation du cedi, la dérive totalitaire du Convention People’s party (CPP).
Lorsqu’il perd le pouvoir, Nkrumah trouve asile en Guinée. Pourquoi ce pays plutôt qu’un autre car l’Égyptien Nasser, le Tanzanien Nyerere et le Malien Modibo Keïta voulaient, eux aussi, l’accueillir ? La première raison, c’est que le Ghana et la Guinée avaient essayé en 1958 une union fédérale mais cette union se termina en feu de paille. Deuxièmement, Nkrumah et Sékou Touré entretenaient des liens très étroits. Par exemple, le premier accorda au second un prêt de 25 millions de dollars quand la France quitta la Guinée avec tous ses coopérants et entreprises pour punir Sékou Touré d’avoir osé dire “non” à la communauté franco-africaine du général de Gaulle. Il donna le nom Sékou à son 3e fils né le 1er décembre 1963. La dernière raison, c’est que le président renversé désirait ne pas vivre loin du Ghana. En témoigne ce passage de l’ouvrage ‘Dark days in Ghana’ (Zed Books, 1968) : “Je savais qu’en étant en Guinée, je serais dans de bonnes conditions pour poursuivre le combat révolutionnaire africain.” Le 2 mars 1966, lorsqu’il atterrit à l’aéroport de Conakry à bord d’un avion soviétique qui le ramène de Pékin et d’Alger, Nkrumah est triomphalement accueilli. Une grande foule est là pour lui souhaiter la bienvenue. Mieux encore, son arrivée en terre guinéenne est saluée par 21 coups de canon. Si Nkrumah bénéficie de tous ces honneurs, c’est parce qu’il est perçu, en Guinée et partout ailleurs en Afrique, comme le symbole vivant du panafricanisme.
Mais quel est le parcours intellectuel et politique de Nkrumah ? Quelles influences a-t-il subies ? Né en 1909 dans le Sud-Ouest de la Gold Coast, Kwame Nkrumah fait ses études primaires et secondaires dans son pays. En 1935, il étudie l’économie et la sociologie à Lincoln University, une université noire de Pennsylvanie. Pendant son séjour américain, il découvre la pensée de Marx et de Lénine, se familiarise avec les idées panafricanistes de Henry-Sylvester Williams, Edward Blyden, George Padmore et W. E. B. Du Bois. Il fait la connaissance du Jamaïcain Marcus Garvey, un autre panafricaniste qui deviendra son conseiller plus tard. En 1943, il publie ‘Towards colonial freedom’ qui est un pamphlet anti-colonialiste. Parallèlement, il entre dans l’association des étudiants africains des États-Unis et du Canada. Lorsqu’il débarque en Angleterre, il devient rapidement un des hommes-clés du mouvement panafricain. Avec George Padmore, il organise le 5e congrès panafricain qui se déroule à Manchester en 1945. Il profite de son séjour en Angleterre pour nouer des contacts avec les étudiants africains parmi lesquels le Zambien Kenneth Kaunda, le Kényan Jomo Kenyatta, le Zimbabwéen Joshua Nkomo et le Tanzanien Julius Nyerere. Deux ans plus tard, Nkrumah retourne dans son pays. En février 1948, la police britannique fait feu sur des anciens combattants qui manifestaient pour le paiement de leurs pensions. On dénombre 3 morts et plusieurs blessés. Le pays, qui vit désormais sous l’état d’urgence, apprend l’arrestation et l’emprisonnement de Nkrumah. Celui-ci est libéré en 1952 et devient Premier ministre. C’est la négociation qui lui permit de parvenir à un tel aboutissement. Créé en 1952, le CPP gagne les élections locales et intègre le gouvernement colonial. La Gold Coast accède à l’indépendance 5 ans plus tard et change de nom. Nkrumah occupe le fauteuil présidentiel en 1960.
Même si de nombreux chantiers l’attendent, Nkrumah n’oublie pas l’Afrique à l’unité de laquelle il a consacré plusieurs réflexions (‘L’Afrique doit s’unir’, Paris, Payot, 1964 ; ‘Le Consciencisme’, Paris, Payot, 1964 ; ‘La lutte des classes en Afrique’, Paris, Présence Africaine, 1970 ; ‘Le néocolonialisme, dernier stade de l’impérialisme’, Paris, Présence Africaine, 2009). Il sait que le vrai panafricanisme est plus dans les actes que dans les paroles. Il apporte alors une aide financière aux pays africains luttant contre le colonialisme, accueille artistes, intellectuels et panafricanistes du monde entier, accorde la nationalité ghanéenne à l’Américain W. E. B Du Bois.
Nkrumah était-il en avance sur son temps ? Didier Awadi, rappeur sénégalais, le laisse penser quand il affirme : “Nous vivons aujourd’hui des problèmes de sécurité sur le continent. Selon lui [Nkrumah], ils ne peuvent être réglés que par une position commune, une sécurité commune et une armée commune. Il disait la même chose des problèmes monétaires dans l’espace CFA qui ne peuvent trouver leurs solutions que dans une monnaie et une banque centrale communes. Par ailleurs, la faiblesse de la voix de l’Afrique aux Nations Unies découle de la désunion des pays du continent. Kwame Nkrumah a abordé tous ces sujets au moment où nous prenions nos indépendances. Malheureusement, il a compris trop tôt ce que les autres ne voient toujours pas. C’est un visionnaire qui est arrivé très tôt et qui a eu du mal à faire passer son message à des populations qui n’étaient pas assez alphabétisées.”
C’est Nkrumah qui était dans la vérité. Le temps lui a donné raison car qu’avons-nous obtenu de solide et de sérieux avec une Afrique divisée en plusieurs petits États ? Il fut combattu pour avoir vu grand, pour avoir dit et répété que seule l’union fait la force. Si les soi-disant présidents modérés l’avaient suivi, notre continent aurait peut-être eu un autre destin, affiché une meilleure mine.
LIVERPOOL EN FINALE EN FINALE DE LIGUE DES CHAMPIONS
Liverpool s’est qualifiée pour une finale de Ligue des champions durant laquelle le club anglais affrontera le vainqueur de Real-Madrid-Manchester City, le 28 mai à Saint-Denis. Les Reds ont gagné 3-2 après avoir été menés 2-0 par Villarreal, ce 3 mai
Liverpool s’est qualifiée pour une finale de Ligue des champions durant laquelle le club anglais affrontera le vainqueur de Real-Madrid-Manchester City, le 28 mai à Saint-Denis. Les Reds ont gagné 3-2 après avoir été menés 2-0 par Villarreal, ce 3 mai 2022 en Espagne, en demi-finale retour.
Liverpool disputera donc sa dixième finale de C1 et visera un septième sacre dans la plus prestigieuse des coupes d’Europe de clubs de football, le 28 mai 2022 à Saint-Denis. Les Reds retrouveront soit le Real Madrid, comme en 1981 et 2018. Soit leurs rivaux de Manchester City pour une finale 100% anglaise.
Mais cette finale aurait aussi pu être 100% espagnole. Car ce 3 mai 2022, Villarreal a bien failli punir Liverpool en demi-finale retour de la Ligue des champions. Décevant au match aller (0-2), le club ibère s’est montré nettement plus à son avantage, devant son public.
Un Villarreal transformé
Dès la 3e minute, sur un centre puissant venu de la gauche, le Français Etienne Capoue remise le ballon presque involontairement vers Boulaye Dia. L’attaquant sénégalais en profite pour inscrire son premier but dans cette compétition : 1-0.
À la 37e minute, le gardien de but de Liverpool Alisson Becker se jette dans les pieds de Giovani Lo Celso et déséquilibre le milieu de terrain argentin. Mais l’arbitre ne siffle pas penalty. Peu importe pour Villarreal : dans la foulée, le milieu de terrain français Francis Coquelin venge le club espagnol en propulsant de la tête un ballon centré par Etienne Capoue (2-0, 41e).
Les jambes tremblantes de Geronimo Rulli
Touchés dans leurs orgueils, les visiteurs réagissent après la pause. Après une frappe du latéral anglais Trent Alexander-Arnold, qui est déviée sur la transversale, ils réduisent le score. Ils sont bien aidés en cela par le gardien adverse Geronimo Rulli. À la 62e minute, le ballon passe entre ses jambes sur une frappe certes sèche, mais pas imparable du milieu de terrain brésilien Fabinho : 2-1.
Les jambes de Rulli sont également trop écartées sur un coup de tête piqué de l’attaquant colombien Luis Diaz (2-2, 67e). Le portier argentin vit un supplice. À la 74e minute, sa sortie aussi lointaine que hasardeuse ne perturbe pas Sadio Mané, lancé en profondeur sur une passe aérienne. L’attaquant sénégalais le dribble aisément puis prend le temps d’ajuster sa frappe : 2-3.
Symbole de ce changement radical dans le déroulement du match : le Français Etienne Capoue, passeur décisif sur les deux buts de Villarreal, est exclu après un deuxième avertissement (85e). La belle aventure du sous-marin jaune, surnom du club espagnol, s’arrête en demi-finale.
PARLONS DE L’ÉCONOMIE SIMPLE
Je m’excuse d’avoir bousculé vos certitudes, mais je paye des impôts et j’exige une redevabilité de la part de nos gouvernants. Après tout, c’est l’argent du contribuable, mon argent.
Je m’excuse d’avoir bousculé vos certitudes, mais je paye des impôts et j’exige une redevabilité de la part de nos gouvernants. Après tout, c’est l’argent du contribuable, mon argent.
Je comprends pourquoi de 1960 à 2022 le PIB par Habitant du Sénégal est passé de 1400 $ à 1570 $ (la Côte d’Ivoire est passée de 1300 à 2700 $, la Corée du Sud 1275 à 40.000 $) parce que tout est dans l’investissement structurant.
Laissez-moi vous dire que c’est très injuste de dire que je ne dois pas me focaliser sur la rentabilité économique. Diantre ! dès le début je savais que le TER ne sera pas rentable. Mais CE SONT NOS AUTORITÉS QUI ONT DIT QUE LE TER SERA RENTABLE ENTRE EN 12 ET 19 % (je l’ai précisé dans le post d’hier pourtant). Dans un pays normal, on doit exiger une publication de cette étude financière mal faite, du cabinet qui l’a faite et combien on a payé à ce cabinet ; c’est ça la rigueur dans la gestion de la chose publique.
Ventre plein, nègre content ou Infrastructure prête, nègre content, je n’en fais pas partie. Je préfère garder ma froideur, je suis économiste dans un pays en développement qui a des ressources très limitées et qui fait face à des dépenses illimitées. Alors cet État doit arbitrer, prioriser et séquencer ses investissements s’il a des objectifs de développement.
L’autorité dit que le TER est un projet structurant, mais c’est quoi un business structurant ? C’est un projet qui s’inscrit dans les priorités de développement du pays ou dans un domaine ayant un potentiel de croissance importante et qui déclenche un effet multiplicateur dans l’économie de la zone avec la création des clusters. La dynamique d’un cluster résulte de la combinaison des quatre facteurs suivants : - la présence de clients locaux ; - la présence de fournisseurs locaux spécialisés ; - l’interdépendance des industries ; - et la présence d’un certain degré de rivalité entre les entreprises. Pour dire simplement que le TER n’est pas un projet structurant. Pour ceux qui disent que c’est trop tôt d’évaluer le TER, malheureusement c’est trop tard pour l’évaluation. Petit rappel : un projet est un ensemble d’activités interreliées qui obéît à un certain nombre de contraintes (coûts-temps-performance).
L’analyse du projet exige une étude de préfaisabilité, après une étude de faisabilité (administrative, juridique, environnementale, économique, sociale, financière et si c’est un projet public on y ajoute les externalités positives qui sont qualifiables avec les modèles binomiaux), après on fait l’évaluation Ex-ante, la période de mise en œuvre, une évaluation Ex-post, après on calcule les indicateurs financiers (la Valeur Actuelle Nette du projet, le Taux de Rendement Interne du projet, le Délai de Récupération du Capital Investit, l’Indice de Profitabilité du projet et le Cash-flow). C’est après tout cela, qu’on compare le taux d’emprunt au taux de rentabilité, si la rentabilité est supérieure au taux d’intérêt, on finance le projet, il est bancable, reste juste à faire les stress-tests pour voir quels sont les chocs qui peuvent perturber sa mise en œuvre.
C’est de l’art, l’analyse de projet, si c’est bien fait la marge d’erreur est inférieure à 5 %, donc on ne peut pas faire des erreurs dans des financements aussi lourds.
Pour les 5 millions de passagers, je préfère 5 millions de tickets vendus qui est le chiffre d’affaires des 100 jours. Donc 5.000.000/100 = 50.000 tickets/jour et d’habitude se sont des clients aller-retour 50.000/2 = 25.000 passagers. Alors on va dépenser 50 milliards par an pour ces 25.000 passagers soit (50 milliards/25000) = 2 millions de FCFA par passager. Et au même moment l’État doit secourir 542.956 ménages vulnérables avec 43 milliards soit 80.000 FCFA par ménages (un ménage c’est 8 à 10 personnes). C’est deux titres du journal le Soleil nous interpelle (aide budgétaire de 180 milliards de la Banque Mondiale en minuscule).
C’est glaçant !
Pour la campagne agricole de cette année l’État va mettre 70 milliards FCFA. 70 milliards pour la moitié de la population active du pays et 50 milliards pour les 25.000 TERiens, évaluer une politique publique c’est faire un arbitrage.
L’Homo Economicus est un homme rationnel qui défend ses intérêts égoïstes et particuliers, il maximise son plaisir et minimise ses peines. Les lutteurs défendent leur Arène National, les basketteurs leur Arena, les footballeurs leur nouveau stade Maitre Abdoulaye Wade et donc les TERiens défendent leur TER, mais aucun de ses projets n’est inclusif et structurant car ils n’ont pas d’impact sur la pauvreté et le chômage.
Les inégalités se creusent dans ce pays et c’est une source d’instabilité. Ne soyez pas surpris de la recrudescence de la violence, tout est dans les choix d’investissements. Notre croissance économique n’est pas Pro pauvre, ne génère pas d’emploi et ne réduit pas les inégalités.
NOTA BENE : l’étude qui montrait que les embouteillages coûtait 100 milliards à l’économie était de la Banque Mondiale en 1999, ça ne fait plus sens. Si vous voulez décongestionner Dakar, il faut créer des dynamiques économiques dans les autres régions du Sénégal pour arrêter l’exode rural et l’émigration clandestine. Tant que Dakar contrôle 70 % de l’activité économique, les autres régions viendront chercher du travail ici.
J’espère que vous avez constaté une baisse des embouteillages depuis la mise en circulation du TER ?
ALERTE SUR LES CAS D'HEPATITE CHEZ LES ENFANTS
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) continue de recevoir des dizaines de signalements de cas d’hépatites chez des enfants dont l’origine reste à déterminer, avec au total près de 230 cas probables dans le monde entier, a-t-elle indiqué mardi 3 mai
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) continue de recevoir des dizaines de signalements de cas d’hépatites chez des enfants dont l’origine reste à déterminer, avec au total près de 230 cas probables dans le monde entier, a-t-elle indiqué mardi 3 mai
«Ainsi, au 1er mai, au moins 228 cas probables ont été signalés à l’OMS dans 20 pays, et plus de 50 autres cas sont en cours d’investigation», a détaillé un porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, lors d’un point de presse régulier des agences de l’ONU à Genève. «Ces cas ont été signalés par quatre de nos six régions OMS», a-t-il ajouté.
Piste potentielle d’adénovirus
L’origine de ces inflammations sévères du foie reste inconnue. La majorité des cas ont été signalés en Europe, d’abord au Royaume-Uni. Le 5 avril, l’OMS a été informée de dix cas d’hépatite aiguë sévère d’étiologie inconnue chez des enfants de moins de 10 ans au centre de l’Écosse. Le 8 avril, 74 cas avaient été identifiés au Royaume-Uni. Cette hépatite touche principalement les enfants de moins de 10 ans, et se manifeste par des symptômes comme jaunisse, diarrhées, vomissements et douleurs abdominales.
Certains cas ont nécessité une transplantation du foie. Au moins un enfant est décédé. Les habituels virus à l’origine de l’hépatite virale aiguë (de A à E) n’ont été détectés dans aucun des cas, selon le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) et l’OMS. Une analyse de ces mystérieux cas d’hépatites aux États-Unis a conduit les autorités sanitaires américaines à privilégier la semaine dernière la piste d’un adénovirus sans toutefois l’établir comme cause définitive.»
Banals, les adénovirus sont généralement plutôt connus pour provoquer des symptômes respiratoires, des conjonctivites ou encore des troubles digestifs. La transmission survient par voie oro-fécale ou respiratoire, avec des pics épidémiques souvent en hiver et au printemps, et plus souvent en communautés (crèches, écoles, etc). La majorité des humains sont infectés avant leurs 5 ans. Leur rôle dans le développement des hépatites mystérieuses reste cependant peu clair.
QUATRE PECHEURS PORTES DISPARUS EN GUINEE- BISSAU
Quatre pêcheurs partis de Joal sont portés disparues après le chavirage de leur pirogue à hauteur de l’île Bila, dans les eaux territoriales bissau-guinéennes. L’incident est survenu dans la nuit de samedi à dimanche
Quatre pêcheurs partis de Joal sont portés disparues après le chavirage de leur pirogue à hauteur de l’île Bila, dans les eaux territoriales bissau-guinéennes. L’incident est survenu dans la nuit de samedi à dimanche et la pirogue transportait 22 personnes dont 18 ont été secourues par d’autres piroguiers, a-t-on appris du préfet d’Oussouye, Ibrahima Ismaila Ndiaye.
’’Dans la nuit de samedi à dimanche, une pirogue en provenance d’Elinkine (Oussouye, sud) a secouru une autre pirogue en haute mer dans les eaux bissau-guinéennes. 18 personnes ont été récupérées. Elles sont admises à la base navale d’Elinkine par le Cadre local de pêche artisanale (CLPA) », a déclaré M. Ndiaye, joint au téléphone par l’APS.
’’Il est ressorti du travail de collecte d’informations auprès des personnes secourues que la pirogue qui a chaviré avait à son bord 22 personnes. Donc quatre personnes sont portées disparues’’, a précisé le préfet d’Oussouye.
Il a assuré que les pêcheurs secourus « se portent bien et sont sains et saufs’’.
SITUATION ENTRE LE MALI ET LA FRANCE, LA RUSSIE CONVOQUE LE CONSEIL DE SECURITE
Le Conseil de sécurité de l’Onu a tenu mardi, à la demande de la Russie, une réunion informelle à huis clos sur le Mali au lendemain de l’annonce par ce pays d’une rupture de ses accords de défense avec la France, selon des diplomates.
Le Conseil de sécurité de l’Onu a tenu mardi, à la demande de la Russie, une réunion informelle à huis clos sur le Mali au lendemain de l’annonce par ce pays d’une rupture de ses accords de défense avec la France, selon des diplomates. « Le Mali a récemment exprimé ses inquiétudes (…) concernant les violations de l’espace aérien par des forces étrangères » et « nous pensons qu’il est important d’en discuter au Conseil de sécurité », a indiqué avant la rencontre Anna Evstigneeva, ambassadrice russe adjointe à l’Onu.
Cette réunion est une « bonne occasion de discuter de la situation là-bas. Le Mali a passé des contrats avec des mercenaires privés et ils violent déjà les droits humains. Nous espérons qu’il y aura un certain degré de mise en responsabilité à ce sujet », a déclaré de son côté l’ambassadeur français à l’Onu, Nicolas de Rivière, également avant la session. Il a ajouté que les forces françaises « continuer(aient) de se retirer du Mali » et précisé ce processus serait « achevé dans les six mois à venir »
LEGISLATIVES 2022, YAW SANS TETE DE LISTE
Qui pour diriger la tête de liste de la coalition de l’opposition Yewwi Askan pour les Législatives ? Le choix n’est pas encore à l’ordre du jour.
Qui pour diriger la tête de liste de la coalition de l’opposition Yewwi Askan pour les Législatives ?
Le choix n’est pas encore à l’ordre du jour. C’est du moins ce qu’a déclaré le député-maire de Ziguinchor.
Selon M. Sonko, il n’y a « aucune décision officielle qui ait été prise dans ce sens. C’est des ballons de sonde, des anticipations, ou alors c’est prêcher pour avoir le vrai. Ce débat n’est pas encore posé. Et, Ce qui est sûr est que Yewwi Askan Wi fera tout pour se doter de la meilleure liste possible ».
Au-delà de la tête de liste qui est importante, poursuit-il, « nous considérons que chaque place dans les listes présentées au niveau national comme au niveau des départements, devra être mûrement réfléchie et choisie par rapport à des profils qui devront avoir la capacité de porter la coalition et de la faire gagner… »
SADIO CAMARA, L'HOMME DE MOSCOU À BAMAKO
Il est aussi secret que puissant. Le ministre de la Défense malien, que beaucoup décrivent comme le véritable homme fort de la transition, est aussi celui qui a ouvert les portes de son pays aux mercenaires de la société russe Wagner
Jeune Afrique |
Benjamin Roger |
Publication 03/05/2022
Leur voyage n’a fait l’objet d’aucune communication officielle. Pas question de trop attirer l’attention. Ce 6 mars, il est environ 2 heures du matin quand Sadio Camara et Alou Boï Diarra prennent place en business class sur le vol TK551 de la Turkish Airlines. Derrière les hublots, la nuit est tombée depuis longtemps sur l’aéroport de Bamako. À 3h50, le Boeing 737 Max 8 décolle enfin, direction Istanbul. Mais le ministre de la Défense et le chef d’état-major de l’armée de l’air ne s’arrêtent pas sur les rives du Bosphore. Ils embarquent à bord d’un deuxième vol, cette fois à destination de Moscou.
Les deux hommes n’en sont pas à leur premier voyage en Russie. Ils s’y sont déjà rendus à plusieurs reprises en 2021. Mais le timing de ce nouvel aller-retour interroge. Deux semaines plus tôt, Vladimir Poutine envoyait ses avions, ses chars et ses soldats en Ukraine, une offensive faisant de lui un paria aux yeux de la grande majorité de la communauté internationale.
Le déploiement de Wagner
Pour le colonel Camara et le général Diarra, peu importe les lourdes sanctions contre Moscou ou les innombrables condamnations de cette guerre contre le peuple ukrainien : ce 6 mars, en fin d’après-midi, ils débarquent à l’aéroport international de Vnoukovo comme si de rien n’était.
Que sont bien venus chercher ces hauts gradés maliens dans un tel contexte ? Difficile de le savoir précisément. Seule une courte vidéo postée par le ministère russe de la Défense, le 11 mars, permet d’en savoir un peu plus. On y voit le colonel-général Alexandre Fomine, le vice-ministre russe de la Défense, recevoir Sadio Camara dans une grande salle de réunion. Poignée de main, échanges courtois. En commentaire, ce message : « Les parties ont discuté en détail des projets de coopération de défense existants, ainsi que des questions de sécurité régionale en Afrique de l’Ouest. » Parmi les pistes explorées, de nouvelles livraisons d’équipements militaires russes aux Forces armées maliennes (Fama), à l’instar des quatre hélicoptères Mi-171 acquis par Bamako le 30 septembre dernier.
Voilà pour cette réunion au ministère. Pour d’autres sources, il n’y a guère de doute sur le fait que Camara et Diarra ont aussi profité de leur séjour moscovite pour travailler sur un autre dossier : la poursuite du déploiement des mercenaires de Wagner au Mali. Partisan du rapprochement stratégique avec Moscou, Sadio Camara est en effet le principal artisan de l’arrivée de la nébuleuse de l’oligarque Evgueni Prigojine, un proche de Poutine, dans le pays. Alou Boï Diarra, qui connait le ministre de la Défense depuis leur enfance sur les bancs du Prytanée militaire de Kati (PMK), en est le principal exécutant.
À eux deux, ils ont organisé et supervisé la venue au Mali du millier de combattants de Wagner, aujourd’hui essentiellement déployés dans le Centre. Pour l’instant, hormis un contingent d’environ 150 hommes à Tombouctou et des repérages effectués à Gao, le Nord ne semble pas faire partie de leurs priorités. Mais l’idée de reprendre la main sur le septentrion – et en particulier de régler le cas de Kidal, bastion des rebelles touaregs – serait partagée par plusieurs faucons de la junte, dont Camara. « Il est sûrement allé en Russie pour évoquer la suite des opérations de Wagner dans le pays, notamment dans le Nord », estime une source française.
Fibre russe
Sa fibre russe, Sadio Camara a commencé à la nouer en 2019. À l’époque, il dirige le PMK, prestigieuse école militaire qui forme les enfants de 12 à 18 ans et qu’il a lui-même intégrée au début des années 1990. Dans sa promotion figurait un certain Assimi Goïta, ainsi qu’un garçon qui deviendra un de ses plus proches frère d’armes : le colonel Modibo Koné, actuel patron de la redoutée Direction générale de la Sécurité d’État.