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11 septembre 2025
296.395 CANDIDATS PLANCHENT POUR LE CFEE ET L’ENTRÉE EN 6ÉME CE JOUR
Les épreuves du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) se dérouleront sur toute l’étendue du territoire sénégalais, en Gambie et en Guinée Bissau à partir de ce mercredi 22 juin 2022.
Les épreuves du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) se dérouleront sur toute l’étendue du territoire sénégalais, en Gambie et en Guinée Bissau à partir de ce mercredi 22 juin 2022.
Les autorités académiques ont pris les mesures idoines pour un bon déroulement de ces épreuves. L’assurance émane de Monsieur Pape Baba Diassé, directeur des examens et concours.
Pour la session de 2022, du CFEE et de l’Entrée en sixième nécessite, le nombre total de candidats inscrits est de 296 395, dont 165 714 filles (soit 55,90%).
9 882 salles de classe sont nécessaires et 1884 centres sur toute l’étendue du territoire national, en Gambie et en Guinée-Bissau. Pape Baba Diassé souligne que des dispositions particulières ont été prises pour les vingt-huit (28) candidats non et mal voyants. Cette mesure vise à leur permettre de s’adapter aux épreuves.
Face à la presse hier, lundi 20 juin, le directeur des Examens et Concours, Pape Baba Diassé a donné plus de précisions.
DÉTHIÉ FALL ET MAME DIARRA FAM MAINTENUS EN PRISON
Le procès des députés arrêtés vendredi lors de la manifestation réprimée de la coalition Yewwi askan wi, a été renvoyé au lundi 27 juin, en audience spéciale
Le procès des députés Déthié Fall et Mame Diarra Fam, arrêtés, vendredi, lors de la manifestation réprimée de la coalition Yewwi askan wi, a été renvoyé au lundi 27 juin, en audience spéciale, rapportent différentes sources médiatiques.
Alors que ce procès devait s’ouvrir ce mercredi, le juge a estimé que la salle ne pouvait pas contenir les 84 personnes arrêtées dans cette affaire, selon les mêmes sources.
Arrêtés, vendredi, lors de la manifestation interdite de la coalition de l’opposition, Déthié Fall et Mame Diarra Fam ont été placés sous mandat de dépôt lundi.
Ils sont poursuivis pour participation à une manifestation interdite et troubles à l’ordre public.
Le maire de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, poursuivi également pour les mêmes faits, sera jugé, jeudi.
L’activiste Guy Marius Sagna, arrêté à Ziguinchor, a été placé sous mandat de dépôt, mardi.
Vendredi, des échauffourées ont éclaté entre la police et des manifestants, dans certains quartiers de Dakar, dont Colobane, où se trouve la place de la Nation et où la coalition YAW, dirigée par les opposants Khalifa Sall et Ousmane Sonko, et son allié Wallu Sénégal, avaient prévu de tenir des rassemblements.
Les deux coalitions voulaient ainsi protester contre l’invalidation de l’une des listes de candidature de Yewwi, en dépit de leur interdiction par les autorités administratives.
Les échauffourées ont fait trois morts à Dakar (01), Bignona (01) et Ziguinchor (01).
Plusieurs blessés ont par ailleurs été enregistrés à Dakar et Ziguinchor dans différents heurts entre des jeunes et la police.
Les opposants ont prévu d’organiser un nouveau concert de casseroles mercredi à partir de 20 heures. Une action devant précéder un nouveau rassemblement prévu le 29 juin.
CONDITIONS INHUMAINES AU CŒUR DE DAKAR
Situation des refugies au Sénégal, Ivoiriens, Libériens, congolais... plus de 18 réfugiés ont tiré la sonnette d'alarme sur les conditions inhumaines dans lesquelles ils sont.
Ivoiriens, Libériens, congolais... plus de 18 réfugiés ont tiré la sonnette d'alarme sur les conditions inhumaines dans lesquelles ils sont. Profitant de la journée mondiale des réfugiés qui a été célébrée partout, ils ont déploré le manque de considération du haut-commissariat des réfugiés (hcr) au Sénégal.
Loua Diomandé n’a pas été épargné par la vie. Fuyant la guerre en Côte d'Ivoire après l'assassinat de ses parents alors qu'il était étudiant, cet Ivoirien a atterri avec sa famille à Dakar après avoir séjourné en Gambie. Mais depuis 10 ans, il souffre le martyre, lui, son épouse et ses enfants. Comme lui, 18 autres réfugiés venus de la Côte d'Ivoire, du Liberia, ontfui leurs pays respectifs pour venir au Sénégal. Toutefois, force est de constater que leur calvaire continue à cause de l'insensibilité des autorités du Haut Commissariat des Réfugiés (Hcr) et du Sénégal. Logements, soins de santé, sécurité... Ces réfugiés vivent dans des conditions insupportables dans le quartier pourtant très huppé de Mermoz où est niché le siège du HCR.
Au Sénégal depuis 10 ans et laissés à eux-mêmes, ils s'entassent avec leurs enfants à l'intérieur de tentes en carton. «Nous profitons de la journée mondiale des réfugiés pour mettre en exergue notre situation de détresse au Sénégal depuis 10 ans et alerter la communauté nationale et internationale», a déclaré leur porte-parole Loua Diomandé qui insiste qu'ils ont été contraints de venir au Sénégal. Dénonçant le comportement des autorités du HCR, il a indiqué que ces dernières, au lieu de traiter leurs dossiers de manière légale, les ont poussés injustement vers le gouvernement sénégalais. «Elles ne devaient pas nous mettre en rapport direct avec les autorités du Sénégal», se désole le réfugié avec tristesse. A l’en croire, la responsabilité du HCR est engagée.
Fustigeant toujours l'attitude de ces fonctionnaires internationaux, il souligne que lorsqu'ils ont rencontré la représentante de cette institution le 23 septembre 2021, elle a tout fait pour les intimider. «Elle a dit que si nous ne quittions pas la devanture les locaux du HCR, elle allait nous chasser. Une menace qu'elle a mise à exécution en envoyant la gendarmerie nous déloger», révèle-t-il.
Sans emploi et à court de provisions, Loua Diomandé est revenu sur les difficultés auxquelles ils sont confrontés. «Nous vivons des situations très compliquées. Nos enfants n'ont aucun avenir et la situation s'empire. Et il n'y a que quelques bonnes volontés et Caritas pour nous venir en aide», souligne-t-il devant les journalistes.
Rappelons que la gestion de certains conflits, qui constituaient d’anciens foyers de production de réfugiés, n’a pas définitivement réglé la question de leur retour ou de leur installation durable dans leur pays d’immigration.
Le Rwanda, le Tchad, l’Angola, la Sierra Leone, le Liberia, la République démocratique du Congo (RDC) comptent encore des réfugiés hors de leurs frontières. Il faut ajouter à cette catégorie des réfugiés en provenance de pays aux régimes politiques autoritaires. Au-delà de cet héritage légué par les guerres civiles dans certains pays, de nouveaux foyers de tension ont vu le jour au cours des dernières années en République Centrafricaine, au Kenya, en Côte d’Ivoire.
Au niveau mondial, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dénombre 60 millions de réfugiés et de déplacés. Selon son rapport publié en 2015, 425 000 personnes sont chaque jour poussées à fuir à cause des conflits, parmi lesquelles de plus en plus d’Africains depuis 2012. Ces chiffres augmentent rapidement et cette hausse se poursuivra dans les années à venir. Le rapport évoque une progression de 17 % pour l’Afrique subsaharienne.
LES FEMMES DE BBY INVITENT AMINATA TALL À SE RESSAISIR
Sortie contre le Macky, Dans un communiqué particulièrement bref, les femmes de Bby se sont insurgées contre la dernière sortie de leur camarade Aminata Tall.
Les femmes de la coalition Benno bokk Yaakaar (bby) et de la grande majorité présidentielle digèrent mal la sortie de l'ancienne présidente du conseil économique, Social et environnemental (cese) contre le régime de Macky Sall. Ainsi, elles ont invité Aminata Tall à savoir à se ressaisir.
Dans un communiqué particulièrement bref, les femmes de Bby se sont insurgées contre la dernière sortie de leur camarade Aminata Tall.
Dans une déclaration devenue virale sur les réseaux sociaux, l’ancienne présidente u Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) a assimilé à un recul démocratique la validation partielle des listes de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) et Benno Bokk Yaakaar (Bby).
Digérant mal cette sortie, les femmes de la coalition présidentielle ont appelé l’ex-maire de Diourbel à surveiller sa langue. «Les femmes de Benno invitent Mme Aminata Tall, comptable de la gestion du Président Macky Sall de se ressaisir et de savoir raison garder. Mme Aminata Tall doit reconnaissance et gratitude au chef de l'Etat qui a eu à lui confier de hautes responsabilités alors que d'autres en avait la légitimité et le mérite», clament Ndèye Marieme Badiane et ses camarades qui réaffirment leur engagement aux côtés du Président Macky Sall.
Sur un autre registre, les femmes de Bennoo et de la grande majorité présidentielle ont dénoncé le concert de casseroles annoncé par la coalition Yeww Askan Wi. «Cette activité peut être considérée comme du tapage nocturne, surtout à la veille de l'organisation des examens du Certificat d'Études Primaires, premier diplôme de l'enfant et de l'Entrée en Sixième. Ce tapage nocturne est également dommageable et inconfortable pour certains citoyens, notamment ceux qui sont dans les hôpitaux, ceux qui souffrent de crises d'épilepsie, les personnes d'un âge avancé», clament les femmes de Benno.
Pour elles, la coalition Yewwi Askan Wi a entamé un combat politique basé sur l'intérêt personnel au détriment de l'intérêt général. «Une radicalisation dont le soubassement est le résultat d'une erreur sur la liste nationale, avouée par la tête de file de cette coalition en l'occurrence Ousmane Sonko. Les femmes de Benno rappellent dès lors que ce combat ne saurait engager le peuple sénégalais qui a démontré une fois de plus sa grande maturité en refusant de répondre à l'appel à la révolte du 17 juin», soutiennent les femmes de Benno Bokk Yaakaar.
LE TAPAGE NOCTURNE ET LA POLLUTION SONORE SONT DES INFRACTIONS PÉNALES
Bien qu’avocat de la coalition Yaw, Me Bamba Cissé n’approuve pas l’initiative d’Ousmane Sonko qui a appelé à un concert de casseroles et de klaxons pour se faire entendre par le président Macky Sall
Avocat de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw), me Bamba Cissé n’en pense pas moins que l’appel de Ousmane Sonko à un concert de casseroles ou de klaxons ce soir, de 20h à 20h10, constitue une pollution sonore et un tapage nocturne. Selon me Bamba Cissé, cette infraction peut entraîner une peine allant d’un mois de prison à une amende pouvant aller jusqu’à 2 000 000 Fcfa.
Bien qu’avocat de la coalition Yaw, Me Bamba Cissé n’approuve pas l’initiative d’Ousmane Sonko qui a appelé à un concert de casseroles et de klaxons pour se faire entendre par le Président Macky Sall. A en croire la robe noire, cette action est passible d'une peine d’emprisonnement et d’une amende. «Dans la mesure où il s’agit d’un tapage sonore», affirme-t-il.
Pour étayer son argumentaire, la robe noire évoque les articles 8 et 13 des contraventions, 84 et 101 du code de l’environnement. L’article 84 dudit code stipule clairement : «Sont interdites les émissions de bruits susceptibles de nuire à la santé de l’homme, de constituer une gêne excessive pour le voisinage ou de porter atteinte à l’environnement. Les personnes physiques ou morales à l’origine de ces émissions doivent mettre en œuvre toutes les dispositions utiles pour les supprimer».
En outre, le même article autorise : «Lorsque l’urgence le justifie, le ministre chargé de l’environnement, en rapport avec le ministre de l’Intérieur et le ministère des Forces Armées, à prendre toutes mesures exécutoires destinées d’office à faire cesser le trouble. Cependant, l’article 85 dudit code autorise certaines pollutions qui sont à des degrés moindres. «Les niveaux sonores admissibles prévoient les systèmes de mesures et les moyens de contrôle, les cas et conditions dans lesquels sont interdits ou réglementés les bruits causés sans nécessité absolue ou dus à un défaut de précaution», explique Me Bamba Cissé.
S’agissant des sanctions, la robe noire souligne que l’article 101 stipule : «Est punie d’une amende de 500 000 F à 2 000 000 FCFA toute personne ayant fait fonctionner une installation ou utilisé un objet mobilier en violation des dispositions de lutte contre la pollution sonore. En cas de récidive, le montant maximal des peines est doublé».
Des décrets d’application précisent les catégories d’agents assermentés habilités à constater les infractions aux dispositions de chacun des titres du présent code, ainsi que les conditions de leur habilitation. D’après les textes, la constatation des infractions se fait conformément aux règles de procédures pénales en vigueur. En cas de flagrant délit, l’officier de police judiciaire peut faire procéder immédiatement à l’arrestation du «délinquant» qu’il met à la disposition de la justice. Les constatations sont normalement effectuées par deux agents qui signent le procès-verbal d’infraction, celui-ci fait alors foi jusqu’à inscription de faux sur les constatations effectuées. Les procès-verbaux dressés par un seul agent font foi jusqu’à preuve contraire. Le ministre chargé de l’Environnement ou son représentant, engage sans préjudice des prérogatives des autres départements ministériels, les poursuites judiciaires pour infraction aux dispositions du présent code, quel que soit le service dont relève l’agent verbalisateur.
NOUS SOMMES DEÇUS
Annoncée au Stade Abdoulaye Wade, la finale de la Coupe du Sénégal va finalement se jouer au Stade Lat Dior de Thiès dimanche prochain. Une grande déception pour «Allez Casa»
Annoncée au Stade Abdoulaye Wade, la finale de la Coupe du Sénégal va finalement se jouer au Stade Lat Dior de Thiès dimanche prochain. Une grande déception pour «Allez Casa» qui comptait mobiliser 30 mille supporters dans l’antre de Diamniadio.
Décidemment ! Et si la Sogip était devenue «l’empêcheur de tourner en rond» concernant l’accès aux infrastructures sportives. Après son bras de fer avec la Fédération sénégalaise de basket, finalement résolu, la structure de gestion, dirigée par Gallo Ba, fait encore parler d’elle. Pour avoir refusé «diplomatiquement» d’ouvrir les portes du Stade Abdoulaye Wade aux finalistes de la Coupe du Sénégal : le Casa Sports et l’Etoile Lusitana. Le prétexte avancé : le décapage d’une partie de la pelouse. Un exercice qui curieusement tombe à quelques jours de la date de la finale et qui forcément laisse planer quelques suspicions.
En attendant la version de la Fédération sénégalaise de football qui rencontre la presse ce matin, Le Quotidien s’est approché d’un des dirigeants d’Allez Casa, Djiby Guèye. Et comme prévu, c’est le chant de la déception.
«Vous devinez que nous sommes déçus. Pour Allez Casa qui comptait mobiliser 30 mille supporters à l’occasion de cette fête du football, et on vient vous dire que maintenant vous ne pourrez pas avoir le Stade Abdoulaye Wade, vous comprenez que c’est la déception de notre côté», se désole le président de la sous-section Allez Casa de Ouakam.
«Nous sommes obligés de revoir tout notre programme de mobilisation»
Ce dernier d’ajouter : «Autant au niveau de la mobilisation, la déception elle est aussi sportive pour ces jeunes joueurs qui rêvent de jouer dans ce nouveau joyau que toute l’Afrique nous envie. Comment ces joueurs vont accueillir une telle nouvelle ?»
Sur les raisons avancées par la Sogip, M. Guèye, par ailleurs président de la Commission marketing et sponsoring du Casa Sports, ne veut pas trop se prononcer : «Nous n’avons aucune preuve ni aucun moyen de contrôle. On nous a seulement informés de la décision. Maintenant, on est obligés de revoir tout notre programme de mobilisation, ce qui est gênant.»
De 30 000 supporters on descend jusqu’à 7000
Un exercice assez compliqué pour les dirigeants d’Allez Casa obligés «de faire un tri leur permettant de passer de 30 000 à 7000 supporters susceptibles de garnir les gradins de Lat Dior».
«Mais avec notre grande capacité d’organisation et de prévention, nous allons trouver la bonne solution pour une mobilisation, y compris au niveau des autres régions. En tout cas on vous assure que la Fête sera belle avec au bout la victoire du Casa.»
LA FAMILLE, UN FREIN CONTINUEL A LA CREATIVITE
Au Sénégal, nourrir l’ambition de devenir un artiste ou un entrepreneur culturel est perçu pour beaucoup comme un manque d’ambition
Après le lancement de la plateforme étoile africaine, en janvier 2022 et le magazine papier Etoile africaine en mars, Mame Dorine Gueye, directrice éditoriale de ladite plateforme a lancé la première d’une série de conférences. « Lingué », organisé en partenariat avec l’Institut français du Sénégal à Dakar, est un cadre d’échange, de partage, de construction de savoir et de savoir-faire. Le thème de ce nouveau rendez-vous d’échanges portait sur : « La créativité face aux codes culturels ».
Au Sénégal, nourrir l’ambition de devenir un artiste ou un entrepreneur culturel est perçu pour beaucoup comme un manque d’ambition. Ainsi, les personnes ayant une sensibilité artistique sont livrés à elles-mêmes car considérées parfois comme déchus du système scolaire, universitaire. Elles ne bénéficient pas la plupart du temps d’un soutien de la part de leur famille et proches, ce qui freine le développement de leurs activités. Mame Dorine Gueye, directrice éditoriale de la plateforme Etoile africaine et initiatrice des conférences « Lingué », convaincue que la transmission est nécessaire à la pérennisation des connaissances et savoir, estime qu’il parait pressant de concevoir un espace de transmission de savoir et de savoir-faire. Lingué dit-elle, est une série de panels de haut niveau animés par des acteurs de tout bord. « La créativité face aux codes culturels : ces codes culturels sont-ils des handicaps, un frein ou bien stimule-t-ils les créativités des artistes ? » C’est à ces épineuses que se sont efforcés de répondre l’écrivaine Mariétou Mbaye, plus connue sous le nom de Ken Bugul, Ousmane Ndiaye Dago, designer photographe et le commissaire d’exposition, Wagane Gueye. Ce dernier, a présenté la famille comme un obstacle où même un code culturel qui entrave à la créativité. Selon lui, le premier problème que rencontrent jeunes adolsecant.e.s désireux d’embrasser une carrière artistique, c’est la famille. Trop souvent dit-il, beaucoup de parents disent « non » à l’engagement de leurs enfants qui veulent franchir ce pas pour s’engager dans une formation d’artiste, de créateur.
Dans son argumentaire, il révèle que même s’il était d’une famille très ouverte d’esprit, sa mère aurait préféré qu’il soit un professeur de lettres au lieu d’être dans des expositions qui ressemblent un peu selon lui, a des risques. L’artiste signale que la société sénégalaise est très « conservatrice », très « démocratique ». Président de l’association d’échanges culturels les Ateliers du Vau, Wagane Gueye soutient que même si la famille constitue un frein continuel à la créativité, les mères sont plus compréhensives souvent car, dit-il, « elles sont beaucoup dans l’intuition, dans les concessions ». Mais ce qui est très contradictoire, regrette-t-il, « beaucoup d’artistes qui ont réussi font tout pour que leurs enfants ne s’intéressent pas à l’art ».
L’autocensure comme frein à la créativité
Pour Mariétou Mbaye, Ken Bugul de son nom de plume, l’exception confirme la règle. Son cas est un peu diffèrent car, dit-elle, elle n’a pas commencé à écrire en évoluant dans une famille. Ensuite n’ayant pas évolué dans une vraie famille, elle n’a pas été depuis tout petite dans un encadrement familiale ou on pouvait la conditionner à des codes. « Je n’ai pas connu de codes parce que je n’ai pas été éduquée, encadrée. Donc j’évoluait librement. Et quand j’ai commencé à écrire, j’avais déjà 35 ans. Donc je n’étais pas jeune. Et j’étais autonome, je vivais seule. Donc, c’était facile parce qu’il y avait aucune emprise sur moi », tranche-t-elle. Par contre, au niveau de la créativité en tant que telle, elle rappelle qu’en écrivant le Baobab fou, son premier roman, elle était dans une situation de précarité, aussi bien matérielle que physique, enfin existentielle, pour ne pas avoir répondu aux attentes aussi bien de sa famille que de la société. « J’étais dans une telle urgence, une nécessité de m’exprimer que je n’ai pas réfléchi à ce que je vais écrire », raconte, celle qui dit vouloir avoir une vie bien à l’image de certaines copines de son village ou dans un autre environnement proche. « J’ai su quand Baobab fou est sorti, comment au Sénégal, la moitié des gens qui ont lu le livre m’ont carrément rejeté, marginalisé. Et une autre moitié a dit que c’était bien.», a-t-elle expliqué devant un public attentif. Très en verve, elle soutient que l’autocensure aussi est un frein à la créativité. Par rapport à la famille, Ken Bugul pense que la famille est un frein à tout. « La famille est le premier obstacle à l’individualité, à la créativité. Tel que nous la connaissons, la notion de famille ici au Sénégal peut constituer un frein. Mais le sens de la famille que nous avons est un peu en contradiction avec notre législation, avec l’émancipation », a-t-elle ajouté. Et de poursuivre : « La famille noie l’individu dans le groupe. Dans une famille, on n’existe pas en tant qu’individu mais on existe en tant que membre d’un groupe où on essaye de s’organiser avec des codes socio-culturels pour qu’on vive ensemble ». A l’en croire, au-delà de ça, il y a un problème de crédibilité. « Pour créer, il faut une autonomie, une émancipation, une prise en charge qu’il faut assumer. Tous les grands artistes du monde ont galéré. Si tu ne galère pas, il va rester quelque chose de ta créativité parce que tu vas l’hypothéquer pour du confort. Donc émancipez-vous, si vous voulez créer », a-t-elle proposé.
La formation pour définir une politique culturel
Pour Ousmane Ndiaye Dago, designer photographe, on devient artiste après des études universitaires. Mais il déplore le fait qu’au Sénégal, sont considéré comme artiste les déchus du système scolaire. « On est chanteur, danseur, musicien, photographe si on n’a pas réussi à l’université », a-t-il expliqué en citant des artistes comme Fou malade, Dj Awadi, entre autres. Selon lui, ce qui manque aux artistes, ce sont les études académiques. Le designer photographe estime qu’il y a des freins à la créativité mais on peut les contourner. « On est dans un monde qui est un gros village. Il faut contourner les codes mais d’une façon pas dérangeante », pense M. Ndiaye qui insiste sur la formation. « La formation, si ça n’existe pas, on n’avance pas. On devient tailleur parce que son père est tailleur, menuisier parce que son père est menuisier. Il faut changer le monde. Il faut aller à l’école. Mais si on reste dans ce truc on n’avance pas », constate-t-il et de préciser qu’il y a des normes qu’il faut respecter. « L’art aussi c’est des normes. Maintenant, pour être peintre, on peut être naïf ou autodidacte mais on peut aller aussi à l’école », conclut le designer photographe.
Dame Diop reconstruit le Lycée Seydina Limamoulaye
Le Lycée Seydina Limamoulaye de Guédiawaye va changer bientôt de visage. L’annonce a été faite hier par le ministre de la Formation Professionnelle, Dame Diop, lors d’un comité départemental de développement (CDD) à Guédiawaye. A l’en croire, le démarrage des travaux du projet de reconstruction du Lycée Seydina Limamoulaye est prévu au mois de septembre pour un coût prévisionnel de 6 milliards Fcfa. Il s’agit d’une concrétisation de la promesse du chef de l’Etat lors de la séance «Jokko ak Macky» avec les jeunes de Guédiawaye. La question de la démolition des vieux bâtiments et la poursuite des cours à la prochaine ouverture de l’école avaient été évoquées. Mais, le ministre Dame Diop soutient que très peu de bâtiments vont demeurer, notamment l’amphithéâtre ainsi le bloc de salles de classe. Ainsi, en dehors de ces trois bâtiments, tous les autres vont être réhabilités.
Décès de Francis Diédhiou à l’arène nationale
On en sait un peu plus sur les circonstances de la mort de Francis Christian Diédhiou. Ce jeune âgé de 23 ans est décédé dimanche dernier à l’hôpital de Pikine après avoir reçu auparavant un feu d’artifice (pétard) au cou, lors d’un combat de lutte opposant Franc de l’écurie des Parcelles Assainies à Sokh de Pikine à l’arène nationale. L’autopsie délivrée par le médecin légiste de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff révèle un choc hémorragique des suites d’une plaie latéro-cervicale gauche associée à une fracture transverse. La police de Pikine a ouvert une enquête.
La région de Kaolack a reçu 2.863 tonnes d’engrais
La région de Kaolack a reçu 2.863 tonnes d’engrais, soit un peu plus du quart des 10 927 tonnes prévues pour ses paysans, a déclaré, mardi, le directeur régional du développement rural (DRDR), Souleymane Diop. Le taux de mise en place est de 26%. Selon le DRDR, 37% de l’engrais réceptionné ont déjà été vendus aux agriculteurs, avec une légère hausse des prix. L’année dernière, l’engrais 6-20-10, subventionné, coûtait 7 000 francs CFA. Cette année, cet engrais coûte 10 000 francs. «Cette hausse résulte de la situation économique engendrée par la guerre en Ukraine et la pandémie de Covid-19», a-t-il expliqué à l’«Aps», affirmant que certains intrants agricoles (semences d’arachide, de sorgho, de maïs, engrais, équipements…) ont été acheminés dans la région de Kaolack depuis le mois dernier. La région de Kaolack a reçu 92% des 10 150 tonnes de semences certifiées d’arachide qui lui sont destinées, selon son DRDR. Les agriculteurs locaux ont déjà acheté 80% de ces semences d’arachide, a-t-il indiqué. L’hivernage s’est bien installé dans la région de Kaolack.
Guy Marius envoyé en prison
L’activiste Guy Marius Sagna a été placé hier sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Ziguinchor. Il sera jugé le mardi 28 juin par le tribunal des flagrants délits, selon son avocat Me Djiby Diagne. La tête de liste départementale de la coalition Yewwi Askan Wi de Ziguinchor est poursuivie pour participation à une manifestation interdite, actions diverses ayant entraîné violences et voies de fait et provocation à un attroupement. L’avocat a fait savoir que son client est dans un très bel état d’esprit et qu'il se prépare dans la sérénité à faire face au juge suivant la procédure des flagrants délits. Guy Marius Sagna a été interpellé samedi au commissariat central de Ziguinchor au lendemain de la manifestation du vendredi 17 juin. Il était parti s’enquérir de la situation des jeunes arrêtés durant les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
Examen du Cfee et d’entrée en 6e
L’année scolaire tire à sa fin. Les examens commencent aujourd’hui par les élèves du primaire. En effet, plus de 296 395 élèves vont se pencher aujourd’hui et demain sur les épreuves du Certificat d’études et de l’Entrée en 6e. Les autorités rassurent que toutes les dispositions sont prises pour un bon déroulement des examens. Le ministre de l’Éducation nationale Mamadou Talla visitera quelques centres d’examen à Dakar. Fatick : 19 512 candidats au Cfee et à l’entrée en 6e… L’examen du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) et de l’Entrée en 6e démarre ce mercredi sur l’ensemble du territoire national. A Fatick, ils sont 19 512 candidats à la recherche de leur premier diplôme. Il s’agit de 5 774 candidats dans le département de Foundioungne, 2 071 dans le département de Gossas et 11 670 pour le département de Fatick. L’Inspecteur d’Académie a exhorté ses collègues des IEF à délocaliser au besoin tous les centres qui pourraient ne peut pas être fonctionnels, si jamais des pluies sont enregistrées durant ces deux jours. Côté sécurité, toutes les dispositions sont également prises. Par ailleurs, tous les centres sont dotés de kits d’hygiène. Les ordres de mission sont tous déjà établis et déposés. Les chefs de centre et présidents de Jury sont aussi tous convoyés à leurs lieux d’examen, si on en croit les quatre inspecteurs de la région.
…Des milliers de candidats sans extrait de naissance, mais…
Restons sur l’examen du Cfee et du concours d’Entrée en 6e pour dire que si l’on applique rigoureusement les textes, des milliers de candidats ne seraient pas admis dans les centres d’examens, faute d’extraits de naissance. Dans le département de Foundiougne, 926 candidats ne disposent pas d’extraits de naissance, mais ils ont été autorisés à passer les examens. À Gossas, il a été permis à une dizaine de candidats non déclarés à l’état civil de subir les épreuves. Dans le département de Fatick, le chiffre dépasse celui de Foundiougne. C’est dire que dans la région de Fatick, il reste encore beaucoup à faire pour que les parents comprennent que déclarer leur enfant dès la naissance est un devoir dont tout géniteur devrait s’acquitter.
Lettre de Dr Bacar Dia au Président Macky Sall
L’ancien ministre des Sports sous le magistère du Président Abdoulaye Wade est préoccupé par la tension politique qui prévaut depuis quelque temps au Sénégal. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, Dr Bacar Dia rappelle qu’ensemble «nous avions engagé la bataille contre un troisième mandat en 2012». Mais le constat est, se désole Dr Dia, qu’aujourd’hui, l’histoire semble se répéter. Il dira au Président Macky Sall : «Vous semblez engager l’administration dans une stratégie d’élimination de vos adversaires politiques. Cette démarche est violente ! » Il prévient le chef de l’Etat que la violence institutionnelle et le sentiment d’injustice peuvent entraîner des tensions sociales aux conséquences imprévisibles pour notre cher pays.
Birahime Seck prend la défense de l’Ams
Le coordonnateur national du Forum Civil prend fait et cause pour les maires que le ministre des Collectivités Territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires veut priver des taxes sur les mines et les carrières. Birahime Seck salue la posture de l’Association des Maires du Sénégal (Ams). Pour lui, l’organisation a bien fait d'élever la voix. Selon le coordonnateur national du Forum Civil, en dehors des prélèvements, objet de l'interpellation, l'Etat doit des milliards aux Collectivités au titre du Fonds d'Appui et de péréquation des Collectivités territoriales. En plus, souligne M. Seck, l'Etat refuse de rendre opérationnel le Fonds d'Appui au Développement Local.
Fête de la musique
La 40e année de l’anniversaire de la fête de la musique a été célébrée hier au Sénégal comme dans le reste de monde. En effet, de six, l’année dernière, les scènes de spectacles sont passées à 11 pour cette édition, rien qu’à Dakar. Les centres culturels, le Grand Théâtre, la ville de Dakar et la banlieue ont tous célébré dignement la musique. Le grand spectacle au Centenaire a fait la part belle aux jeunes mélomanes. Car ce sont des artistes issus essentiellement des cultures urbaines qui ont chauffé le public. «Dip Doundu guiss», Samba Peuzzy, Dieyla Jahman X-press, Jeeba, Cherifou et Job Da Brain… ont tous rivalisé de talent au grand bonheur du public. Coïncidant avec le premier jour du solstice d’été, la fête de la musique est célébrée dans 120 pays à travers le monde et 350 villes. Pour rappel, la fête de la musique a été initiée en 1982 par le ministre de la Culture français Jack Lang qui disait : «J’avais peur de faire un bide ». Mais 40 ans après, les mélomanes fêtent la musique jusqu’au petit matin.
Traitrise : Mankeur Ndiaye soutient Aminata Tall
L’ancien ministre des Affaires Étrangères de Macky Sall prend la défense d’Aminata Tall qui est vouée aux gémonies par Benno Bokk Yaakaar (Bby) depuis sa sortie contre le pouvoir en place. Sur Twitter, Mankeur Ndiaye dit suivre la déclaration de sa sœur, femme d’Etat, Aminata Tall sur le processus électoral au Sénégal avant de saluer sa lucidité et son courage politique et lui apporter tout son soutien. Mankeur Ndiaye invite les Sénégalais à travailler pour les consensus, la paix civile et des élections inclusives. Il a tenu à souligner que depuis des semaines, le monde observe le Sénégal. A l’en croire, le Sénégal doit continuer d’être un État de droit respectueux des libertés individuelles et collectives, de sa Constitution et des lois et attaché à son unité nationale. Il invite la classe politique à discuter pour pacifier le champ politique. Un discours pour le moins surprenant venant de Mankeur Ndiaye dont on dit d’ailleurs qu’il est en train de se préparer pour être candidat à la prochaine présidentielle. On se demande si Mankeur était encore ministre des affaires étrangères s’il aurait eu la même réaction ou si Aminata Tall n’a pas été envoyée à la retraite est ce qu’elle aurait fait cette sortie. C’est dire que l’intérêt général est orphelin avec ces hommes politiques
Lamine Guèye tire sur l’opposition
Annoncé à l’Alliance pour la République (Apr), le désormais ancien responsable de la République des Valeurs (RV) lance déjà des piques à l’opposition sénégalaise. Pour Lamine Guèye, l’opposition oublie son rôle. Pour la simple raison qu’en démocratie, l’opposition n’a pas à s’opposer à une formation politique mais plutôt à l’action gouvernementale. Cependant, il dit constater pour s’en désoler que depuis bientôt un à deux ans, la classe politique ferme les yeux pour se détourner de l’action gouvernementale. Selon l’ancien responsable de la RV, elle préfère se concentrer sur une formation politique à savoir la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby). Il estime que cette pratique est à décrier, parce qu’elle ne profite à personne. Selon le nouvel apériste, si l’opposition était dans son rôle, beaucoup de choses ne se seraient pas produites. Prenant l’exemple du plateau médical, il évoque la décision prise par le président de la République qui avait donné instruction que des mesures idoines soient prises pour que de pareilles choses ne se reproduisent après l’incendie de l’hôpital Maguette Lô à Linguère. A l’en croire, si l’opposition avait joué son rôle comme le faisait Ousmane Sonko à ses débuts en suivant de très près les contrats sur les ressources minières et Thierno Alassane Sall sur les contrats pétroliers et gaziers, le même drame ne se serait pas reproduit à Tivaouane.
SORTIE ACERBE DE SEYDOU DIOUF CONTRE OUSMANE SONKO
Pour Seydou Diouf, le nouvel appel à manifester de la coalition Yewwi askan wi est le «summum de l’indignité républicaine»
Pour Seydou Diouf, le nouvel appel à manifester de la coalition Yewwi askan wi est le «summum de l’indignité républicaine». Dans cet entretien, le député de Rufisque précise que les politiques n’ont pas le droit de brûler ce pays. Pour le successeur de feu Mbaye Jacques Diop à la tête du parti, la stratégie de Yaw est de faire en sorte que les élections ne se tiennent pas.
L’opposition prévoit une nouvelle manifestation le 29 juin prochain. Comment appréciez-vous cette démarche ?
C’est le summum de l’indignité républicaine. Ousmane Sonko nous a habitués à cela. C’est un discours guerrier et va-t-en-guerre dont le Sénégal n’a jamais eu besoin. D’autres avant lui ont été opposants mais jamais dans l’histoire politique du Sénégal, le discours violent tenu par Sonko n’a été constaté. Cela traduit l’incurie de cet homme. En réalité, c’est une stratégie qu’il veut développer parce qu’étant conscient de ses propres turpitudes, il veut tout faire pour que les élections n’aient pas lieu. Il veut prendre le pays en otage. Toute cette stratégie parce qu’ils n’ont pas été capables d’élaborer une liste comme le veut le Code électoral. Lorsque le même Conseil constitutionnel donnait droit à Yewwi askan wi sur la liste départementale de Dakar, on n’a rien entendu. C’est ce même Conseil constitutionnel qui a donné une décision des listes de Bby et Yaw. Ça nous interpelle en tant qu’acteurs politiques sur la manière de faire de la politique et nous devons comprendre que ce pays ne nous appartient pas. Nous sommes une infime minorité de Sénégalais à faire de la politique. 95% des Sénégalais ne sont pas militants de parti politique. Ce pays a été bâti par nos prédécesseurs. Nous devons marcher sur leurs pas. Il y a de la divergence dans la vision politique de Senghor à Macky Sall, mais jamais les gens n’ont voulu transformer le Peuple en chair à canon pour les appeler à investir la rue tous les jours. Macky Sall a été surtout élu pour garantir à chaque Sénégalais la paix et la sécurité. Chacun devra en assumer les responsabilités.
Autoriser la manifestation ne serait pas plus simple pour apaiser la situation ?
L’Administration territoriale apprécie et fonde sa décision sur des éléments objectifs. C’est le même Préfet qui avait autorisé le rassemblement du 8 juin qui a interdit celui du 17 juin. Mais pourquoi il n’y a pas eu levée de boucliers quand il y a autorisation ? Le Préfet se fonde sur le droit qui est insensible à la morale politique. En République, on ne peut pas avoir un droit à géométrie variable. On ne peut avoir un droit qui se couche parce que Ousmane Sonko profère des menaces. Il faut que nous tous, majorité comme opposition, sachions que la République s’adosse sur le droit. Il faut qu’on respecte ces fonctionnaires de l’Etat. Personne n’a le droit de jeter l’opprobre sur eux car nous ne sommes pas plus sénégalais qu’eux, ni plus patriotes qu’eux.
Quelle sera la réponse politique de Bby ?
Bby est respectueuse des lois et règlements du pays. La loi proscrit des manifestations de ce type en cette période et Bby s’y conforme. En temps de campagne, tout le monde est libre de dérouler.
Par Yoro DIA
MORTAL KOMBAT
Tous ceux qui en appellent à Macky Sall pour qu’il trouve une solution à l’invalidation des listes de Benno et Yewwi veulent saborder la République dont l’âme est la loi
Ok pour un Mortal Kombat. Mais pour un Mortal Kombat d’idées. Le Mortal Kombat que l’opposition est en train de mener a été déjà mené et gagné par l’opposant Wade entre 1983 (quand on a voté sans isoloir et sans carte d’identité) et 2000, date de la première alternance. Wade a gagné ce Mortal Kombat après 26 ans de lutte que résume notre Code électoral. La deuxième alternance présidentielle de 2012, la Ville de Dakar, devenue un bastion imprenable de l’opposition aussi bien sous Wade que sous Macky Sall, et les victoires successives de Sonko à Ziguinchor prouvent la fiabilité de notre système électoral et donc l’anachronisme du Mortal Kombat qui oppose actuellement majorité et opposition. Le seul Mortal Kombat qui vaille aujourd’hui est comment faire pour que dans notre vieille démocratie, les rapports de Droit remplacent les rapports de force.
En réalité, depuis l’alternance de 2000, depuis que l’alternance est devenue la respiration naturelle de notre système politique, le Droit devient plus le «moteur actif» des règles du jeu politique en lieu et place de la violence et des furies comme dans la démocratie pré-alternance, de 1960 à 2000. Même pour la dernière marche du 17 juin 2022, l’opposition, parallèlement à ses discours de matamore, a saisi la Cour suprême pour faire annuler la décision du Préfet. C’est pourquoi le Mortal Kombat de rue est devenu un anachronisme pour notre démocratie, parce que depuis 2000, nous assistons de plus en plus à une juridicisation des conflits électoraux et politiques. Cette juridicisation des conflits électoraux et politiques, qui est la seule façon de mettre fin à ce que le Doyen Vedel appelle «l’insoutenable autonomie» du politique qui a toujours pris en otage notre pays.
Cette juridicisation du politique qui fait du Conseil constitutionnel l’arbitre du jeu politique en lieu de place des rapports de force dans la rue. Cette juridicisation qui a vu le Conseil constitutionnel repêcher la liste de Yewwi à Dakar et invalider sa liste nationale et celle des suppléants de Benno. Pour la liste de Yewwi, il me paraît difficile pour le Conseil de la valider après que cette coalition a reconnu son erreur. Maintenant, si par la pression politique, religieuse ou sociale, on demande qu’on revienne sur une décision du Conseil constitutionnel, ce ne serait pas seulement la fin de l’Etat de Droit mais la fin de l’Etat tout court. C’est quand même inquiétant que des intellectuels et universitaires poussent à l’exploration de cette solution en faisant appel au président de la République, qui est loin d’être le gardien de la Constitution mais lui est soumis.
Dans le livre de Dominique Rousseau, Contentieux du Droit constitutionnel, on peutlire à la page 790 : «En 2010, le président de la République, François Hollande, et le Premier ministre se disent à nouveau prêts à prendre un risque d’inconstitutionnalité en soumettant au Parlement un projet de loi interdisantle port du voile intégral dans toutl’espace public.En 2005, dans un rappel à l’ordre immédiat, exceptionnel et cassant par sa brièveté, le président du Conseil constitutionnel, Pierre Mazeaud, avait répliqué que le respect de laConstitution n’est pas un risque mais un devoir. Un devoir au demeurant inscrit, pour le président de la République, à l’article 5 de la Constitution». La même chose est valable pour le président de la République du Sénégal qui, faut-il le rappeler encore, n’est pas François 1er, à qui il suffisait de dire «tel est mon bon plaisir» pour que cela devienne loi. Tous ceux qui en appellent à Macky Sall pour qu’il trouve une solution à l’invalidation des listes de Benno et Yewwi veulent saborder la République dont l’âme est la loi.
Ce que conforte, aux Etats-Unis, tout un courant de pensée dirigé par Gordon Wood, qui «privilégie une interprétation démontrant le caractère aristocratique de la Constitution, celleci instituant une division tripartite des organes, prémunirait essentiellement contre la démocratie et ses excès. La révolution américaine serait d’une certaine façon une révolution trahie par la Constitution». Au contraire, après la révolution, la démocratie américaine a pu survivre grâce à la Constitution qui, dans le cadre de la République, en a fixé les règles, traçant ainsi une frontière entre la démocratie et la République. Vendredi dernier, c’était la République qui s’est manifestée pour rappeler que dans un Etat de Droit, le pouvoir est soumis au Droit, mais aussi l’opposition.
Le Pr Bathily a raison en disant qu’au-delà des alternances devenues routines, il nous faut des alternatives. L’alternative commence par des débats d’idées qui n’ont jamais eu lieu dans notre démocratie. C’est pourquoi nous avons besoin d’un mortal kombat pour un débat d’idées. Mortal Kombat d’idées sur comment gagner la paix en Casamance, après que l’Armée a gagné la guerre. Mortal Kombat d’idées pour ressusciter l’école publique. Mortal Kombat d’idées sur le terrorisme à nos portes. Mortal kombat d’idées sur comment transformer l’exception démocratique en exception économique avec le pétrole et le gaz. Autant de thèmes de débat pour les Législatives si notre pays n’était pas otage d’un Mortal Kombat anachronique.