J’ai publié, il n’y a pas longtemps, un papier intitulé : « Alerte rouge : Pluie d’insanités sur notre pays ». J’en ai beaucoup publié, dans ce sens, depuis le naufrage du bateau le Joola, et même bien avant. Cela a donné mon livre : « Les chantiers de l’homme ». J’en ai aussi lu de la part d’éminents intellectuels et hommes de culture de ce pays et d’ailleurs. J’ai écouté des discours et des prêches de haute facture, et de la même vaine. Mais, chez nous, aujourd’hui, hélas, la bêtise fait tellement de bruit, que la voix de la sagesse, à peine, s’entend ! Alors je propose dans mon texte de ce jour de partager « la sagesse » d’un fou. Un fou à lier, il est vrai. Mais, puisque tout le monde parle et fait le fou, laissons la parole au vrai fou : écoutons son message à la nation.
Mais d’abord, permettez-moi un petit rappel : à l’occasion d’une conférence dans le cadre des universités de l’EMAD sur le changement des comportements, c’était avant les années 2000, Élie Charles Moreau, le poète, avait fait un discours intitulé : « Tout fout le camp ». Entendez toutes les valeurs : spirituelles, intellectuelles, morales, civiques, citoyennes, etc. À l’époque, malgré le contexte, cela paraissait quelque peu excessif. Alors on a ri et pensé : « Ah, les poètes, ces rêveurs ! » Aujourd’hui, le rire est devenu un rictus, et je lui emprunte sa formule en y ajoutant le mot : « partout ». Cela donne : « Tout fout le camp, partout ». Partout : c’est-à-dire en religion, en politique…
Partout ! Voilà ! Car, on a l’impression que les fous - on pourrait dire « Les Possédés », comme dans le livre de Dostoïevski - occupent tout l’espace public. Tout. Et les sages et les intelligents se terrent, hélas ! À juste titre. Car, quand la racaille occupe l’espace public, les autres restent chez eux : ils ne veulent pas prendre de risques, ils ne veulent pas être confondus. Et ils ont raison. Ou peut-être tors. Je ne sais pas. Je ne sais plus.
Réfléchissons : il y a peu de temps, on disait : on parle beaucoup trop dans ce pays. On ne s’écoute plus. On ne sait plus se comprendre. On chante et l’on danse beaucoup trop. On aime la fête. On aime le bruit. Mais, aujourd’hui, on n’entend plus que des insultes. Partout. Tous les jours. On ne crie plus, on vocifère. On brait. On grogne. On aime les commérages et les radotages. On s’espionne, on s’accuse, on se dénonce… On aurait dit que ce peuple se nourrit de dénigrements, d’offenses et de scandales. Et ceux liés au sexe qui, disait-on, étaient l’apanage d’une certaine catégorie sociale sont maintenant l’affaire d’une élite supposée ; et ils n’émeuvent plus personne.
On disait : les intelligences sont maigres, et les cœurs étroits. Les parents ne s’occupent plus des enfants qui royalement les ignorent. Les aînés ne protègent plus les plus jeunes, qui ne les respectent plus. Les éducateurs ont besoin d’être éduqués. Les prêcheurs ont besoin d’être convertis.
Aujourd’hui, comme dit Brel : Le ventre grignote le cœur. Et le bas ventre démange plus souvent que la tête. Nous sommes devenus égoïstes et individualistes, à l’excès. Et la politique est devenue un métier, la religion un commerce. La chapelle est de beaucoup plus importante que le pays ou que l’humanité entière. Fini la camaraderie de parti. Fini la fraternité. Et la caricature et le ridicule sont notre jeu favori. On rit de tout. On casse et l’on détruit toutes les valeurs, toutes nos références. On peine à reconnaître ce peuple.
Et, comme si la césure historique opérée par la colonisation ne suffisait pas, on déchire des pages entières de nos livres. On piétine notre patrimoine. On tutoie nos fondateurs de confréries, au lieu de nous inspirer de leur enseignement.
On fusille Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. On les plonge en enfer, plutôt que de méditer leur œuvre. On traite Moustapha Niass et Aminata Mbengue Ndiaye de suceurs de sang du peuple, Idrissa Seck de zombie. Par méchanceté. Tout simplement parce qu’on n’est pas du même bord. Car, on les aurait louangés, alors. On (un député) insulte outrageusement le président, en plein meeting, sous les applaudissements, cependant que lui-même (le président) fait la fête à un insulteur du Net « repenti » au grand étonnement de tout le peuple ; et qu’un de ses lieutenants se fait voler plusieurs centaines de millions de francs CFA à son domicile.
Un leader de l’opposition (le même qui fusille les ex-présidents et traite les ministres de vampires ; et qui est devenu le crachoir des fous du régime libéral) désigne des maisons et des enfants de dignitaires à la vindicte populaire. Et pendant que l’opposition accuse et menace, les gens du pouvoir préparent leurs troupes, et, au vu et au su de tout le monde, publient la liste de domiciles d’opposants à attaquer, en s’écriant tout bêtement, comme les demeurés qu’ils sont : œil pour œil, dent pour dent… On agresse des journalistes.
D’aucuns s’en prennent au Bercy de Youssou Ndour, et veulent le sabotage. C’est bizarre. C’est fou. Absolument. Nous appelons sur nous le feu, mais nous ne le savons pas. Je dis : faisons la part des choses. On peut être des adversaires, mais on doit se respecter : l’adversaire n’est pas un ennemi. On peut se faire face dans le terrain politique, on peut même se faire la guerre, mais dans le respect des règles de l’honneur et de la dignité. Si nous ne le faisons pas pour nous même, faisons-le pour nos enfants et nos petits enfants qui nous regardent, nous écoutent et nous jugent. Ne troublons pas leur innocence. Car, quoi qu’il advienne, nous devons rester des hommes, nous devons préserver notre humanité. Préserver ce pays. Ne pas le transformer en une jungle.
Réfléchissons : un pouvoir peut toujours faire dans l’abus. Une opposition peut toujours saboter le travail du pouvoir. Alors, le pays de stagner, ses populations de piétiner, d’alternance à alternance, de changement de gouvernement à changement de gouvernement, sans amélioration aucune. Khalil Gibran l’a dit : « Pitié pour la nation où l’on accueille un nouveau souverain aux accents de la trompette pour le renvoyer sous les huées et en acclamer un autre aux mêmes accents de trompettes que le précédent. »
Le roi avait raison qui disait qu’il allait interdire la caricature et l’ironie dans son royaume. Car l’ironie, disait-il, est du cancre. Et caricaturer le roi, c’est désacraliser l’institution qu’il représente. Caricaturer le roi, c’est vider la fonction de sa substance. Caricaturer un quelconque guide, c’est caricaturer tous les guides, fragiliser la hiérarchie. Qu’adviendrait-il, en effet, dans un pays où chacun se mettrait à lire le ridicule sur le visage, la posture et la vie de son vis-à-vis et à rire de lui.
Et j’imagine, comme dans la chanson de Jacques Brel, le diable se frotter les mains et chanter : « Ça va, ça va, ça va, ça va ! » C’est-à-dire : ça marche comme je le veux, moi le diable, sur la terre des hommes, et dans ce coin du globe qu’on nomme le Sénégal. Ça va, parce qu’on y traite les braves de fous et les poètes de nigauds. Et dans les journaux de partout, tous les salauds ont leur photo. Ça va, alors, bien sûr. (Je vous conseille d’écouter la chanson, elle colle bien à notre réalité du moment. Son titre : « Le diable, ça va »). Je pense aussi à Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy inquiet du contenu des poitrines, s’exclamer : « Les cœurs, les cœurs, les cœurs ! Prenons soin de nos cœurs ! »
J’essaie d’imaginer ce qu’aurait dit Abdou Aziz Sy Dabakh, s’il était encore parmi nous. Ce qu’auraient dit Serigne Abdoul Ahad Mbacke, le Cardinal Hyacinthe Thiandoum et l’imam Maodo Sylla. Je devine la désolation de Cheikh Anta, la tristesse de Senghor et les larmes de tant d’autres…
Bref, laissons le fou authentique nous faire part de sa folle solution pour notre folle pirogue : c’était, il y a longtemps, à Keur Gou Mag, au 16 avenue Jean Jaurès. L’homme parlait comme Élie Charles Moreau. Vous savez, la distance n’est pas longue qui sépare les fous des poètes et des grands sages. Il disait, le fou, en grimaçant et en gesticulant sans mesure : « Ce pays est malade ! Et il faut le sauver d’urgence ! – Comment, lui avons-nous demandé ? en riant. » Il répondit ainsi : « Nous possédons plusieurs îles, n’est-ce pas !
Emmenons-y tous les nouveau-nés. Seulement les nouveau-nés. Et les enfants de moins de sept ans aussi. Oui. Sans les adultes. Peut-être quelques-uns. Quelques adultes pour s’occuper des petits. Des femmes. Surtout pas d’hommes. Pas d’hommes. Ils sont tous contaminés, les hommes. Des femmes. Mais un petit nombre. Le minimum nécessaire… » Il s’arrêta de parler, comme s’il avait oublié son sujet. On l’interpella : « Ensuite ? – Ensuite, dit-il… Ensuite. Oui, ensuite, une fois les nouveau-nés et les enfants en sécurité dans les îles, on met le feu à la Grande Terre, et l’on brûle tous les autres, tous les adultes sans exception, vous tous, nous tous, moi y compris… Tout le monde… »
Personne ne posa de question. On était interloqué. On avait les visages en point d’interrogation. Il nous regarda bizarrement, grimaça, puis après un rire méchant poursuivit en gesticulant, l’écume dans la bouche : « Une fois que tous les fous, tous les chiens, tous les rats, tous les cafards, les puces, les poux et les punaises que nous sommes, seront morts, et leur cendre jetée dans la mer, peut-être alors les enfants pourront habiter le pays et bâtir du bon et du bien, du bon et du bien, du bon et du bien… » Ainsi avait parlé le vrai fou, il y a très longtemps de cela. Et quand j’entends les faux fous, je pense à lui, et au proverbe qui dit : « Gaalu dof du téer… » (La pirogue d’un fou n’accoste pas…) Dieu sauve le Sénégal.
ABDOU KHADRE GAYE
Écrivain, président de l’EMAD
LES ARTISANS VONT ACCÉDER DÉSORMAIS À LA COMMANDE PUBLIQUE
Grace à une loi d’orientation, Désormais, les artisans sénégalais auront la possibilité d’accéder aux marchés de manière gracieuse.
Les artisans sénégalais ont maintenant la possibilité d’accéder au marché de la commande publique grâce à la loi d’orientation sur le statut de l’Entreprenariat.
Désormais, les artisans sénégalais auront la possibilité d’accéder aux marchés de manière gracieuse. Et pour cela, il leur faudra, selon le ministre de l’Artisanat et de la Transformation du secteur informel, Papa Amadou Ndiaye, s’enrôler au niveau des greffes et parquets pour avoir la carte d’entrepreneuriat. ’’Nous avons la chance et c’est une annonce que je vous fais, qu’il y a maintenant la loi d’orientation sur le statut de l’entreprenariat qui vient d’être signée. Et donc, aujourd’hui, il y a des possibilités pour 80% des artisans d’avoir accès aux marchés de manière gracieuse, rien qu’en allant s’enrôler au niveau des greffes et parquets pour avoir la carte d’entrepreneuriat ’’, a dit le ministre. Il présidait, hier, un atelier de partage sur la relance du projet mobilier national à la commande publique, une initiative du chef de l’Etat qui couvre 15% de la commande publique en mobilier de l’Administration fait au Sénégal, en collaboration avec la Direction du matériel et du transit administratif. (DMTA).
’’C’est un projet extrêmement important’’ dans la mesure où il concerne ’’un secteur éminemment porteur, premier employeur du Sénégal et premier formateur par l’apprentissage’’, a soutenu Ndiaye. Ce dernier a souligné que ce projet, au-delà du facteur de stabilité sociale en donnant aux jeunes du travail avec des moyens assez réduits, il permet de lutter contre l’exode rural et l’immigration clandestine.
Accompagnement, orientation, aide
Selon lui, même si le taux initial de 15% est aujourd’hui largement dépassé, les artisans sont tout de même confrontés à beaucoup de défis et de contraintes majeures liées notamment à la lourdeur administrative et à certaines formalisations complexes. ’’S’y ajoute le fait qu’ils font face à l’importation des produits de seconde main’’ ainsi ’’qu’une concurrence déloyale de produits de bas étage venant de certains pays’’, a-t-il avancé. Il ajoute qu’il faut au Sénégal aller vers une souveraineté artisanale pour faire en sorte que le consommer local soit une réalité et non un slogan creux. « Les artisans devront être capacités en termes de formation et d’équipements adaptés pour relever les défis de production et de qualité », a ainsi plaidé le ministre. Il a aussi annoncé qu’une tournée nationale sera bientôt entamée avec la directrice de l’Entreprenariat et de la Transformation, pour mieux expliquer, en profondeur, aux artisans l’intérêt et les facilités apportées par cette loi.
’’Nous sommes aujourd’hui à près de 60% (…), mais s’ils deviennent professionnels, s’ils sont mieux organisés, ils pourront répondre aux marchés publics encadrés par des lois et règlements’’, a pour sa part déclaré le directeur de la DMTA, Amadou Tidiane Fall. Il a promis d’accompagner, d’orienter et d’aider les artisans pour que d’ici à quelques années, « nous puissions au moins aller à 90% à défaut de 100% de la commande nationale par les artisans locaux », a-t-il ajouté.
LE SACRE SUPRÊME D’UN BRILLANT OFFICIER
Crack ayant blanchi sous le harnais des Armées, l’officier-général d’élite Magatte Ndiaye ne pouvait pas ne pas bénéficier de la récompense du Chef Suprême des armées afin d’avoir droit à toutes les formules de politesse et de respect dignes de son rang
Dans la société africaine, certains superstitieux prétendent que les enfants nés coiffés sont promis à une grande chance. Ou qu’ils vont grandir sous une bonne étoile. On ne sait si c’est vrai ou pas ! Mais ce qui est sûr, c’est que les soldats disciplinés, loyaux et « kinsé » (obéissants) sont toujours les mieux servis par le tableau d’avancement. Et quand cet avancement permet d’étrenner des étoiles, c’est parce que la fidélité, la patience et la compétence surtout ont fini par faire la différence. La preuve par le désormais ex-colonel Magatte Ndiaye qui vient d’être élevé au rang de général de brigade par le président de la République, Chef suprême des armées, qui, encore une fois, ne s’est pas trompé en portant son choix sur le profil de l’officier supérieur Magatte Ndiaye. Un bon choix après celui effectué il y a longtemps de cela par l’ancien chef d’état-major particulier du président de la République (Cempart), le général Mamadou Seck alias « Faidherbe ».
Au cours d’une visite en 1987 à l'Académie militaire de West Point, aux Etats-Unis, nous raconte-t-on, le général Seck Faidherbe fut interpellé par le commandant de cette crème des écoles militaires américaines en ces termes : « Mon général, vous avez, ici, un de vos cadets, l’élève-officier Magatte Ndiaye. Il fait partie des meilleurs élèves de l’école. Si vous êtes disposé à le rencontrer, le commandant de l’école est à vos ordres ! » avait dit au « Cempart » l’officier yankee. C’est ainsi que le général Mamadou Seck Faidherbe et l’élève Magatte Ndiaye s’étaient rencontrés, pour la première fois, dans la cour de cette militaire américaine (l’équivalent de Saint-Cyr, en France, mais en plus prestigieux). Après son bac en série scientifique, Magatte Ndiaye avait en effet réussi l’un des concours les plus prestigieux et les plus sélectifs des armées du monde : celui pour entrer à l’Académie militaire de West Point. Après sa formation, le sous-lieutenant Magatte Ndiaye est rentré au pays.
« Rangers » !
Devenu entretemps lieutenant, il fut nommé successivement chef de section au Bataillon de parachutistes, chef de section à l'Ecole nationale des Officiers d'active de Thiès, commandant de la compagnie des stages à l'Ecole nationale des sous-officiers d'Active et commandant de compagnie au 1er Bataillon d'infanterie. Mais c’est surtout au Bataillon des parachutistes que l’officier Magatte Ndiaye s’est taillé une réputation de vrai soldat baroudeur. Car il a marqué son passage chez les paras où il est venu en para. D’où son surnom de « Rangers » à l’image des soldats américains transformés en surhommes à force d’entraînements extrêmement exigeants.
Officier sans peur et ni reproche, le lieutenant Magatte Ndiaye, à la tête d’une section de parachutistes, a été blessé par balles lors de l’opération « Foudre » en Casamance. Son avancement au grade de capitaine coïncide avec la nomination du général Mamadou Seck Faidherbe aux fonctions de Chef d’Etat-major général des armées (Cemga). Bien évidemment, à sa prise de commandement, le nouveau Cemga n’a eu aucune peine pour trouver un bon aide de camp. Pour cause, il a fait appel immédiatement à celui qui était devenu entretemps le capitaine Magatte Ndiaye c’est-à-dire l’élève officier qu’il avait rencontré à West-Point ! Discret, compétent, calme et méthodique, le capitaine Magatte Ndiaye avait toutes les qualités professionnelles et humaines pour servir dans l’ombre du patron des armées.
Parachutiste et Commando
D’ailleurs, il a fallu la fin de commandement du général Seck Faidherbe pour qu’il rejoigne son arme d’origine, l’Infanterie. Delà, il gravira tous les échelons du commandement et de la hiérarchie : Commandant de la Compagnie de Protection et d'Honneur ; Officier d'Etat-major au Centre des Opérations permanentes des Armées ; Officier adjoint au Chef de corps du 26ème Bataillon de reconnaissance et d'appui ; Chef du Centre opérationnel de l'Armée de terre ; Chef de corps du Bataillon des commandos, Chef du Centre de planification et de conduite des opérations ; Officier supérieur adjoint au Commandant de la Zone militaire n°5 ; Chef de la Chaîne Emploi de l'Etat-major de l'Armée de Terre ; Commandant de la Zone militaire n°7 du 1er mars 2018 au 1er août 2020 ; Inspecteur technique au Ministère des Forces armées mis pour emploi auprès du Chef d’Etat-major général des Armées du 1er août au 09 novembre 2020 et Chef de la Chaîne Opérations de l’Etat-major général des Armées depuis le 10 novembre 2020. Vu de son long parcours, vous conviendrez avec nous que le général Magatte Ndiaye est un fantassin polyvalent c’est-à-dire un para et un commando à la fois ayant plusieurs « armes » à son arc.
Ces qualités multidimensionnelles lui ont valu de participer à de nombreuses campagnes et missions en opérations extérieures. Ce aussi bien sous la bannière de l’Onu que celles de la Cedeao et de l’Union africaine en Guinée-Bissau, au Burundi, au Darfour, au Mali, en Gambie etc. Crack ayant blanchi sous le harnais des Armées, l’officier-général d’élite Magatte Ndiaye ne pouvait pas ne pas bénéficier de la récompense du Chef Suprême des armées afin d’avoir droit à toutes les formules de politesse et de respect dignes de son rang. Et à vie ! « Mes respects mon général! », « Bonjour mon général », « Bien mon général ! » « Oui mon général ». Sacre mérité d’un brillant et très long parcours…
«ON NE PEUT ÊTRE AU SÉNÉGAL EN 2022 ET NOUS RETROUVER DANS DES SITUATIONS QUE NOUS AVONS VÉCUES EN 1988…»
Face à la restriction des libertés constatée ces dernières années au Sénégal, le Pds, par la voix du maire de Kébémer et ancien questeur à l’Assemblée nationale, Mamadou Lamine Thiam, dit ne pas pouvoir rester insensible.
La grande coalition Wallu Sénégal était face à la presse, hier, à la permanence Mamadou Lamine Badji du PDS. La réunion, qui a été présidée par Mamadou Lamine Diallo de Tekki, a été l’occasion pour les différents leaders de fustiger le manque de démocratie qui prévaut actuellement dans le pays. Ce qui a fait dire au maire de Kébémer, Mamadou Lamine Thiam, qu’il est impensable qu’en 2022 le Sénégal puisse se retrouver dans des situations déjà vécues en 1988 par exemple.
Face à la restriction des libertés constatée ces dernières années au Sénégal, le Pds, par la voix du maire de Kébémer et ancien questeur à l’Assemblée nationale, Mamadou Lamine Thiam, dit ne pas pouvoir rester insensible. Il parle en connaissance de cause puisque, dans les années 1980, il a participé avec d’autres responsables à la lutte pour l’approfondissement de la démocratie dans notre pays. Ce qui le pousse à dire qu’il ne peut pas se taire sur les questions d’Etat de droit et de liberté au Sénégal. « Cela nous tient à cœur. On ne peut être au Sénégal en 2022 et nous retrouver dans des situations que nous avons vécues en 1988 ou 1989. Ce sont des cauchemars que nous pensions révolus pour nos fils et nos neveux puisque les générations qui sont au pouvoir aujourd’hui ont vécu cette situation et ont lutté pour l’avènement de ces droits-là. On ne comprend donc pas cette situation actuelle. Si on parle du Sénégal, vitrine de la paix et de la démocratie, c’est parce que ces droits y sont respectés » a-t-il déclaré.
Poursuivant, le mandataire national de la grande coalition Wallu Sénégal a soutenu que les Sénégalais ne doivent pas se départir de l’idée qu’on ne peut changer le pouvoir que par les urnes. « Toute la politique que nous avons menée avec le président Abdoulaye Wade ainsi que ses alliés a fait ressortir que nous pouvons prendre le pouvoir par les urnes. On a fait en sorte que les Sénégalais croient au vote. C’est pourquoi, les forces démocratiques ont travaillé à l’élaboration d’un code électoral qui permet d’aller aux urnes et de voter démocratiquement. Ce que l’on est en train de voir dans le processus électoral va ancrer dans la tête des Sénégalais que le vote ne peut rien changer et c’est dangereux. Il faut qu’on en revienne à ce que le système démocratique soit restauré » a-t-il ajouté.
A en croire l’ancien questeur de l’Assemblée nationale, tout cela a été réglé par les régimes qui ont précédé celui du président Macky Sall. « C’est pourquoi, il urge de résoudre tous les problèmes liés aux listes électorales. Aucun acteur démocrate ne peut comprendre la situation dans laquelle on prépare actuellement les élections au Sénégal. C’est pourquoi, la coalition Wallu Sénégal interpelle le gouvernement pour que l’on puisse régler ces situations afin de restaurer la confiance des Sénégalais par rapport à l’avènement d’un scrutin législatif paisible et équitable », a conclu l’ancien maire de Kébémer.
Auparavant, différents orateurs dont Mor Ndiaye de « Jengu », Docteur Habibou Diagne de l’Alliance les verts ainsi que le Docteur Aly Hann du mouvement « Nekkal fi Askanwi » avaient pris la parole pour se désoler du constat unanime du recul démocratique marqué par la restriction des libertés dans notre pays. « Ce qui est triste, c’est qu’il y a un plan qui a été concocté pour écarter des listes. C’est inacceptable », a martelé Mor Ndiaye de « Jengu ». Les orateurs ont profité de la tribune d’hier pour aussi regretter les morts survenues lors de la manifestation de vendredi dernier et présenter leurs condoléances aux familles.
LA CRISE PRÉÉLECTORALE À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MERCREDI
La tension politique liée au processus électoral et l’apparition de voix discordantes dans le camp présidentiel sont largement commentées par les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Dakar, 22 juin (APS) – La tension politique liée au processus électoral et l’apparition de voix discordantes dans le camp présidentiel sont largement commentées par les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Kritik ouvre sur le procès des députés Déthié Fall et Mame Diarra Fam, prévu ce matin au tribunal de Dakar et parle d’un ‘’verdict à hauts risques’’.
Selon le journal, ‘’si les juges ne font pas violence sur la loi pour favoriser la décrispation, les députés Déthié Fall et Mame Diarra Fam vont être sévèrement sanctionnés avec des condamnations fermes’’.
Ces leaders de Yewwi askan wi ont été arrêtés, lors de leur manifestation réprimée vendredi et sont poursuivis pour participation à une manifestation interdite et troubles à l’ordre public.
Après l’invalidation de ses listes, c’est ‘’la décapitation de Yewwi Askan wi’’ dont des responsables sont actuellement dans les liens de la détention, estime Le Vrai Journal.
Avec l’arrestation et le jugement d’opposants, WalfQuotidien souligne que ‘’Macky Sall se radicalise’’.
‘’Les responsables arrêtés vendredi dernier, jour de la manifestation interdite de la coalition Yewwi askan wi vont être jugés. Cette posture montre la détermination de l’Etat à réduire à néant toutes les velléités de riposte’’, écrit Walf.
A propos de la tension politique, des atteintes aux libertés et du troisième mandat, L’Info note que l’ancien ministre Bacar Dia ‘’fait la leçon à Macky Sall’’.
Selon M. Dia, ‘’la violence institutionnelle et le sentiment d’injustice peuvent entrainer des tensions sociales aux conséquences imprévisibles pour le Sénégal’’.
Le Témoin relève que l’ancien ministre des Affaires étrangères aussi ‘’fait la leçon à Macky Sall’’.
‘’Mankeur Ndiaye a apporté, hier, son soutien à l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental, Aminata Tall, qui a fustigé le processus électoral, mais surtout la répression et l’interdiction des manifestations de l’opposition’’.
Pour Sud Quotidien, ‘’les sorties de Aminata Tall soutenue par Mankeur Ndiaye, sans oublier la position de Maodo Malick Mbaye sur l’audience accordée à l’insulteur public Khaliphone à Paris par Macky Sall, annoncent une sorte de fissure qui risque d’être fatale pour l’Alliance pour la République (APR).
Parlant de ‘’voix discordantes dans le camp présidentiel’’, Le quotidien Bës Bi Le Jour s’interroge à la Une ‘’Vent de révolte ?’’.
’’Ça commence à aller dans tous les sens. Quand Aminata Tall affirme que +notre démocratie+, celle sous Macky Sall a reculé. Que Mankeur Ndiaye l’applaudisse. Que des hommes du pouvoir avertissent, sous l’anonymat, le président de la République. Il y a de quoi craindre que le bateau de Benno Bokk Yaakaar prenne eau’’, écrit le journal.
Enquête s’intéresse à la coalition Yewwi-Wallu et s’interroge ‘’si le mariage tiendra jusqu’aux élections’’.
’’Des divergences sont notées dans la manière de lutter’’, constate la publication qui affiche à la Une : ‘’Les germes d’une scission’’.
Le Soleil met en exergue la crédibilité du Sénégal sur le marché financier de l’Uemoa et indique que le pays a levé 253 milliards de francs Cfa au deuxième trimestre.
MANKEUR NDIAYE «LÂCHE» MACKY SALL
L’ancien ministre des affaires étrangères apporte son soutien à Aminata, Bacar Dia vitrifie l’actuel président de la République.
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, s’éloigne de plus en plus du président de la République Macky Sall. Le chef de la diplomatie sénégalaise de 2012 à 2017 a apporté hier son soutien à l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Mme Aminata Tall, qui a fustigé ce lundi le processus électoral, mais surtout la répression et l’interdiction des manifestations de l’opposition. Mankeur Ndiaye n’a pas été le seul ministre à dénoncer l’actuelle tournure des choses. L’ancien ministre de la Communication sous le président Abdoulaye Wade, Dr Bacar Dia, a aussi enfourché la même trompette de rejet de la politique du président Sall vis-à-vis de l’opposition.
Ce ne sont pas que les opposants au régime de Macky Sall qui critiquent sa manière de réprimer les manifestations et autres actes qu’ils posent à leur endroit. Quelques-uns des membres de son parti et de ses camarades de coalition aussi ont pris la parole pour fustiger la répression des jeunes qui voulaient manifester leur colère face au rejet de la liste des titulaires de Yewwi Askan Wi, vendredi dernier.
A la suite de l’ancienne présidente du Conseil économique social et environnemental, Mme Aminata Tall, c’est autour de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, ancien Représentant du secrétaire général des Nations unies en Centrafrique et chef de la Minusca, de donner son avis sur la tension actuelle dans notre pays. « Depuis des semaines, le monde observe le Sénégal. Notre pays doit continuer d’être un État de droit respectueux des libertés individuelles et collectives, de sa Constitution et des lois et attaché à son unité nationale. Discutons pour pacifier le champ politique », a conseillé l’ancien ministre dans un twitt en date du lundi 20 juin. Il n’a pas manqué aussi de réagir sur la sortie de l’ancienne militante du Parti démocratique sénégalais (PDS) devenue proche collaboratrice du Président Macky Sal qui lui avait confié la présidence du CESE avant de lui la retirer au profit de Mme Aminata Touré dite Mimi.
Mankeur indique avoir suivi la déclaration de sa sœur ( Ndlr, Mme Aminata Tall) femme d’Etat, sur le processus électoral au Sénégal. «Je salue sa lucidité et son courage politique et lui dis tout mon soutien. Travaillons pour les consensus, pour la paix civile et des élections inclusives » a-t-il insisté.
De son côté, un autre ancien ministre et porte-parole du Gouvernement du temps du président Me Wade, Bacar Dia, a interpelé lui aussi le président Macky Sall mais par le biais d’une lettre ouverte. « Excellence, cher ami ! Ensemble nous avions engagé la bataille contre un troisième mandat en 2012. Aujourd’hui, l’histoire semble se répéter ! Vous semblez engager l’administration dans une stratégie d’élimination de vos adversaires politiques. Cette démarche est violente ! », a-t-il écrit.
Selon lui, la violence institutionnelle et le sentiment d’injustice peuvent entrainer des tensions sociales aux conséquences imprévisibles pour notre cher pays. Il estime que les étudiants, les enseignants, le personnel médical, travaillent dans des conditions à peine humaines, les hôpitaux sont transformés en mouroirs, les bébés sont consumés dans les services de néonatologie. « Voilà excellence la violence à laquelle vous nous soumettez ! Libérez les manifestants ! Encadrez les manifestations ! Ouvrez la compétition à toutes les forces politiques ! », demande le Dr Bacar Dia connu pour sa défense acharnée du régime du président Abdoulaye Wade. « Ne confisquez pas nos libertés ! », a-t-il conclu tout en invitant le président Sall à s’engager dans la rectification avant qu’il ne soit trop tard.
SADIO MANÉ EXPRIME SA JOIE, THOMAS MÜLLER ET LE CLUB BAVAROIS S’ENFLAMMENT
Arrivé hier, mardi 21 juin à Munich pour la visite médicale et photographié avec le maillot du Bayern, Sadio Mané va signer pour trois saisons et effectuer sa première conférence de presse ce mercredi
Arrivé hier, mardi 21 juin à Munich pour la visite médicale et photographié avec le maillot du Bayern, Sadio Mané va signer pour trois saisons et effectuer sa première conférence de presse ce mercredi. En attendant, l’attaquant international sénégalais a exprimé pour la première sa joie de se «retrouver dans une équipe compétitive». Son futur coéquipier Thomas Muller s’enflamme déjà de la venue de ce joueur «de haut niveau qui va nous faire progresser». Tout comme le directeur sportif du club bavarois, Hasan Salihamidzic se dit fier d’avoir pu amener une telle star mondiale à Munich.
En attendant l’officialisation de son transfert au Bayern de Munich Sadio Mané a posé hier, mardi 21 juin avec ses nouvelles couleurs du Bayern quelques heures après son arrivée à Munich à bord d’un jet privé. Après avoir effectué son examen médical par le médecin de l’équipe du Bayern, l’attaquant sénégalais s’apprête va signer pour trois saisons. Le montant évoqué pour ce transfert tourne autour de 40 millions d’euros. Avant d’effectuer ce mercredi 22 juin, sa première conférence de presse, la star sénégalaise a pu donner sa première interview dans Bild et exprimé sa joie.
«JE SUIS DANS UNE ÉQUIPE TRÈS COMPÉTITIVE»
“Quand mon agent m’a parlé pour la première fois de l’intérêt du Bayern, j’ai tout de suite été excité. Je me suis tout de suite vu là-bas. Pour moi, c’était le bon club au bon moment. C’est l’un des plus grands clubs du monde et l’équipe se bat toujours pour chaque titre. Donc, pour moi c’était une très bonne idée et la bonne décision de venir ici.” Il a ensuite poursuivi : “Mon agent m’a dit qu’il y avait des demandes d’autres clubs. Ça fait partie du business. Mais, j’ai tout de suite eu le feeling quand le Bayern m’a présenté son projet. Je me suis retrouvé dans le projet du Bayern plus que n’importe qui d’autre” a-t-il lancé avant d’évoquer la possibilité de gagner une nouvelle Ligue des champions : “Je ne veux pas dire non. Chaque enfant veut gagner la Ligue des champions, chaque footballeur du monde. Je suis dans une équipe très, très compétitive. Mais c’est encore un peu tôt pour parler de finale de Ligue des Champions, on n’a même pas encore joué de match ensemble. Néanmoins, on va tout donner pour aller en finale”.
Candidat au Ballon d’or, cette année, le champion d’Afrique avec le Sénégal et finaliste de la Ligue des champions avec Liverpool devrait renforcer le club allemand qui s’apprête à perdre son attaquant vedette, le Polonais Robert Lewandowski.
S’exprimant sur l’avenir de la star polonaise, l’international sénégalais a préféré botter en touche. “Je ne suis pas un joueur qui se concentre sur des choses comme ça. Je suis là pour le FC Bayern. Et je ferai tout pour gagner des titres avec mes coéquipiers !”
THOMAS MULLER : «C’EST UN JOUEUR DE HAUT NIVEAU ET IL VA NOUS FAIRE PROGRESSER»
Du côté bavarois, on s’enflamme déjà de l’arrivée de Sadio Mané. Thomas Muller cadre de l’équipe bavaroise qui a réagi sur le nouveau joueur du Bayern. Le milieu de terrain s’est exprimé en marge d’un tournoi de golf «BMW International open»: «C’est déjà officiel ? Je suis heureux qu’il ait atterri. C’est un joueur de haut niveau et il va nous faire progresser». Considéré comme le Grand artisan de l’arrivée de Sadio Mané au Bayern Munich, le directeur sportif du club bavarois, Hasan Salihamidzic s’est dit heureux et fier d’avoir pu signer une star mondiale telle que Sadio Mané après 6 saisons passées sous les couleurs de Liverpool. «Nous sommes heureux, nous sommes tous fiers d’avoir pu amener une telle star mondiale à Munich», s’est-il exprimé.
«IDRISSA GOUDIABY A BEL ET BIEN ÉTÉ TUÉ PAR BALLE ET PAR LA GENDARMERIE...»
La famille Goudiaby accuse les forces de défense et de sécurité
Entre la tristesse d’avoir perdu un proche et la surprise et le désarroi d’un démenti, la famille d’Idrissa Goudiaby, ce manifestant tué vendredi dernier lors de la marche interdite à Ziguinchor s’est lancée hier, dans un exercice d’explications pour prendre le contre-pied d’un rapport d’autopsie sorti dans les médias. «Idrissa Goudiaby a bel et bien été tué par balle», tranche la famille Goudiaby. Cette dernière qui a tenu hier un point de presse au domicile de la victime au quartier Grand Dakar, accuse même la Gendarmerie d’avoir tué Idrissa Goudiaby.
La famille d’Idrissa Goudiaby est catégorique ! «Idrissa Goudiaby a bel et bien été tué par balle», a déclaré un membre de la famille d’Idrissa Goudiaby qui a tenu hier, mardi 21 juin au quartier Grand Dakar à Ziguinchor un point de presse pour démentir certaines informations et apporter des précisions sur la mort de Idrissa Goudiaby tué lors des manifestations du 17 juin dernier à Ziguinchor.
Regroupée autour du père de la victime, la famille de Idrissa Goudiaby se dit «meurtrie et surprise» de constater à travers des journaux et dans les réseaux sociaux que Idrissa Goudiaby a été tué par arme blanche. Ce que dément vigoureusement la famille qui se dit abasourdie par de telles «informations mensongères». «Ce matin (hier, Ndlr) nous avons été désagréablement surpris d’entendre et de lire cette nouvelle annonçant que notre frère a été blessé par arme blanche. Ça, nous ne pouvons pas l’entendre. Nous ne pouvons pas l’accepter. Nous sommes des citoyens sénégalais nous avons besoin que le droit soit dit. Nous avons besoin qu’on nous remette un dossier administratif attestant légalement de la mort d’Idrissa (…)», peste M. Dieme qui accuse la gendarmerie. «Nous étions sur place et tous les témoignages sont unanimes. Effectivement, il a été atteint par balle. Je le dis et je le répète et il y avait une unité de la Gendarmerie qui était devant d’où venait la balle. C’est clair, la précision doit être de taille (…) C’est une balle qui provenait de la Gendarmerie. C’est notre gendarmerie nationale. Il faut que ça soit clair», précise t-il.
Avant d’ajouter, «ce que nous voulons c’est que le droit soit établi», martèle M. Dieme qui se dit prêt à aller jusqu’au bout de cette affaire avec toute la famille. Demande de contre-expertise «Nous sommes prêts à faire une contre-expertise voire une triple contre expertise», lance-t-il.
Des déclarations des proches de la famille faites en présence du père de la victime qui acquiesçait à tout moment comme pour étayer les propos des parents de Idrissa Goudiaby. Et comme si cela ne suffisait pas, un autre frère de la victime, Boubacar Dieme abonde dans le même sens. «Nous avons nos avocats et nous allons suivre cette affaire jusqu’au bout. Si on nous balance des résultats comme ceux révélés par la presse ce matin (hier, Ndlr) nous allons faire une contre-expertise», lâche-t-il avant de réitérer les propos précédemment évoqués : «il a été tué par balle.
C’est incontestable ! Nous avons le soutien de la population, de la société civile», a-t-il laissé entendre avant de faire cette révélation : «quand je suis allé pour m’enquérir de ma situation, c’est quelqu’un de l’hôpital, un médecin, qui m’a confié que notre frère a été tué par arme blanche», confie-t-il.
Et de poursuivre : «Ça, c’est faux et archi-faux ! Il a été tué par balle à bout portant. Ça, personne ne peut le contredire. Les récentes informations relayées par la presse et les réseaux sociaux sont fausses. Je le dis et je le répète, notre frère a été tué par balle» déclare le neveu de la victime. Boubacar Dieme a estimé qu’ils ont même ramassé les douilles des balles qui ont été fatales à leur frère Idrissa Goudiaby. «Il a été tué aux environs de 18 heures et c’est la foule qui l’a acheminé à l’hôpital peu avant 19 heures. Et ce n’est qu’après 1 heure du matin, après une longue attente au service des urgences qu’on nous a annoncé le décès de notre frère. Nous attendons des informations par rapport à sa mort suite à une blessure par balle. Aucune autorité administrative, ni hospitalière ne nous a donné des informations», s’insurge-t-il avant de réclamer le rapport d’autopsie qu’ils disent n’avoir pas reçu jusque-là. «Depuis vendredi nous n’avons ni vu, ni reçu le corps. Jusque-là personne dans la famille n’a vu le corps. Nous attendons de recevoir un document qui atteste sa mort», lâche ce proche de la victime.
«ON A COMPLÉTEMENT DÉPRÉCIÉ NOTRE CULTURE»
Abdou Khadre Sanogo, sociologue, analyse la situation des enfants victimes des rivalités dans les familles
«Comme disait l’adage quand on cherche en vain son ennemi sans l’atteindre, on passe par ses proches. L’enfant est un prolongement de ses parents. La folie humaine fait que pour exacerber le chagrin de quelqu'un, on peut passer par un innocent comme son enfant. Les gens savent mettre la main où cela fait mal hélas ! Mais derrière cet acte, il faut une évolution dangereuse des ressentis qui passe par l’envie, la jalousie, la méchanceté jusqu'à la haine qui est le point de non-retour». «En effet, quand on déteste un individu, on est capable de le détruire lui et tout ce qui va avec notamment les personnes qu'il aime le plus». «Dans les ménages polygames, les réalités ont changé. Elles sont beaucoup plus vues dans une approche de compétitivité, de combat. Ce que les gens appellent communément «défanté» alors qu’auparavant, s’était souvent un cadre de partage de vie commune qui permettait de pouvoir de créer des liens sanguins extrêmement puissants entre demi-frères. Maintenant, c’est souvent l’animosité, la sorcellerie, le charlatanisme pour dés fois, éliminer la coépouse et sa famille. Il y a une sorte d’escalade au niveau des ressentis ou on passe de la méchanceté à la haine alors que la haine mène à toutes sortes d’extrêmes.
Le glissement qui a été opéré en termes de vécu de la réalité polygamique est extraordinaire. On ne cherche même plus à séparer, mais aussi d’éliminer la progéniture de l’espace familial ou de la vie sociale. Certains deviennent de véritables échecs qui inspirent la piété à première vue. Certains font maintenant de la polygamie un véritable stratagème pour pouvoir neutraliser non pas un adversaire, mais un ennemi».
«Les valeurs n’ont pas changé. Le problème vient des gens qui les portent. Il y a une véritable crise de personnage. En vérité, les individus eux-mêmes sont entrés dans un processus de déshumanisation. Même si les valeurs étaient extrêmement foisonnées au sein de notre société, le souci serait de trouver des personnes appropriées pour les porter. Malheureusement, avec les vicissitudes de la vie, le changement social, la modernisation, les réseaux sociaux font que nous sommes entrés très vite dans un processus d’acculturation qui a fini de nous éloigner de croyances sociaux-culturelles».
«Fondamentalement, on a complétement déprécié notre culture. C’est comme si nous étions dans une perte sociale, ce n’est pas que les valeurs sont crises, mais nous-mêmes sommes en train de nous perdre. On a de maigres chances de nous conserver par rapport à l’homo-senégalenlis authentique. Au lieu de rêver du retour de l’ancien type de Sénégalais, on a théorisé le nouveau type compromettant les grands principes sur lesquels, il était assis. C’est fondamentalement aujourd’hui, le vrai débat qui se pose ; c’est de voir comment faire pour que dans cette société déréglée, nous puissions réussir le pari du redressement sociétal qui doit reposer sur des agents de socialisation comme la famille qui est en déliquescence en crise».