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22 juin 2025
GUY MARIUS SAGNA RECOUVRE LA LIBERTE A 50 KM DE LA VILLE
« La police sénégalaise m’a jeté dans la brousse en pleine nuit alors que le commissariat après m’avoir fouillé en y entrant a noté et gardé mes 23 000 francs Cfa et les clés de ma maison.
La suite de la manifestation pacifique pour dénoncer le système du parrainage est des plus surprenantes. Après leur placement en garde en vue, le chef de file de Frapp a vécu un coup fourré de la police. Guy Marius Sagna dit s’être retrouvé à 50 km de Dakar.
« La police sénégalaise m’a jeté dans la brousse en pleine nuit alors que le commissariat après m’avoir fouillé en y entrant a noté et gardé mes 23 000 francs Cfa et les clés de ma maison. Mais, en me jetant dans la brousse, ils ne m’ont pas rendu mon argent, ni les clefs » a déclaré l’activiste.
Guy Marius Sagna ne doute pas de la volonté de la police de lui avoir imposé de parcourir 50 Km à pied. Cependant, il explique qu’une fois à son domicile, il était encore contraint de passer la nuit à la belle étoile. Selon ses dires, le commissariat central détient toujours ses 23 000 francs Cfa et les clés de sa maison.
En dénonçant la pratique des moins insolites, le chef de file de Frapp prend l’opinion à témoin. « Tout ce qu’on trouvera chez moi d’ici mille ans y aura été introduit par la police et Macky Sall » a-t-il averti.
Le même sort est réservé aux autres activistes. Guy Marius Sagna révèle que certains d’entre eux se sont retrouvés aux filaos de Guédiawaye, d’autres à Rufisque, à Bargny, à Tivaouane Peulh ou dans l’autoroute à péage de Keur Massar. Tous ces activistes ont été libérés à une vingtaine de kilomètres du centre-ville.
La marche du mercredi 23 mars avait, en effet, pris fin à l’arrestation de Guy Marius et d’autres activistes.
OUMAR GUEYE LANCE UN PROJET DE FINANCEMENT CLIMATIQUE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
Le ministre des Collectivités territoriales, du développement et de l’Aménagement du territoire, Oumar Gueye, a lancé officiellement, jeudi à Dakar, le Projet Financement climatique des Collectivités territoriales (PFCCT)
Dakar, 24 mars (APS) – Le ministre des Collectivités territoriales, du développement et de l’Aménagement du territoire, Oumar Gueye, a lancé officiellement, jeudi à Dakar, le Projet Financement climatique des Collectivités territoriales (PFCCT), en ancrage au Programme national de développement local (PNDL).Il s’agit du projet-pilote, financé par le Fonds pour le changement climatique en Afrique (FCCA), crée en 2002 au sein de la BAD (Banque africaine de développement).
’’Le Sénégal a très tôt pris les devants en mettant en place des stratégies et politiques visant à réduire l’empreinte des changements climatiques’’, a-t-il notamment indiqué lors de la cérémonie de lancement officiel du PFCCT.
Il a transmis, à cette occasion, les salutations du chef de l’Etat ainsi que ses remerciements à l’endroit du président de la BAD pour avoir accepté d’accompagner le Sénégal, en lui octroyant, à travers le Fonds pour les changements climatiques en Afrique, créé en son sein en 2014, une subvention.
Selon le porte-parole du gouvernement, le Sénégal, face au changement climatique, ’’a eu à adopter, dès le début des années 2000, des mesures pour la réduction de l’impact des risques climatiques sur son économie, ses populations et son environnement’’.
Il a ajouté qu’au niveau territorial également, des initiatives ont été entamées avec, entre autres, l’élaboration d’un guide de planification locale intégrant les dimensions transversales, notamment les changements climatiques, mais aussi la mise en œuvre de projets d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques.
’’Tout ceci pour dire que la problématique des changements climatiques a été très tôt intégrée par les territoires, dans les actions du gouvernement’’, a précisé le ministre des Collectivités territoriales, du développement et de l’Aménagement du territoire.
M. Gueye a estimé que le changement climatique représente le plus grand défi auquel l’humanité est confrontée durant ces trois dernières décennies.
’’La menace que fait peser le réchauffement global sur les sociétés humaines et les écosystèmes est croissante’’, a-t-il souligné.
FABRICATION DE VACCINS : L’IPD PREPARE SON VACCINOPOLE
Demain se prépare aujourd’hui au Sénégal. Le «Vaccinopôle» de l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd), pilier de la souveraineté sanitaire du pays, commence à sortir de terre.
Plus de 17,8 milliards F Cfa sur les 130 milliards nécessaires à la construction du «Vaccinopôle» de l’Institut Pasteur de Dakar ont été déjà mobilisés. Cette somme a permis l’acquisition du matériel servant à la fabrication de vaccins, le financement des études de faisabilité et la construction des 3 bâtiments de la plateforme, située à Diamniadio.
Demain se prépare aujourd’hui au Sénégal. Le «Vacci¬nopôle» de l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd), pilier de la souveraineté sanitaire du pays, commence à sortir de terre. Les 3 bâtiments de la plateforme sont désormais visibles en plus du matériel de fabrication des vaccins déjà stocké en Belgique qui va rallier le Port de Dakar. «Nous avons mobilisé un peu moins de 30 millions (17,8 milliards F Cfa) sur les 220 millions dollars (130 milliards) pour le projet», a précisé Amadou Sall, administrateur de l’Ipd hier lors d’une visite des chantiers, dans un exercice de gestion transparente. Et dans la logique de respecter les délais de mise en service de ce «futur joyau», l’Ipd a signé, avec la Société financière internationale (Sfi), une lettre de mandat relative à un investissement de la structure dirigée par Makhtar Diop et d’autres partenaires privés. Ainsi, la Sfi va se charger de coordonner les investissements. «La Société financière internationale doit coordonner les différents partenaires financiers et elle a reçu mandat d’organiser le financement de manière à répondre aux besoins de ce programme en termes de rapidité et de pertinence et d’accessibilité», a détaillé Amadou Sall.
Revenant sur les motivations de ce partenariat, Makhtar Diop, le Directeur général de la Sfi, affirme : «Durant la crise du Covid-19, l’accès au vaccin a été limité aux pays les plus développés. L’absence de production africaine n’a pas permis à un nombre d’Africains d’être vaccinés. Le Président Macky Sall a demandé aux institutions de soutenir une initiative sénégalaise et africaine qui vise à augmenter la production de vaccins et à utiliser les technologies les plus avancées. Nous travaillons avec l’Institut Pasteur de Dakar pour créer une industrie pharmaceutique. Nous avons reçu mandat pour mobiliser des ressources de la Sfi et des partenaires. Nous allons structurer le projet avec la participation du secteur privé, nous allons ensuite attaquer la phase de mobilisation des ressources financières.»
Ainsi, une fois la construction de l’usine achevée, c’est 30 millions de doses de vaccin contre la fièvre jaune et 300 millions de doses de vaccin anti Covid-19 qui vont sortir chaque année de ce «Vaccinopôle» pour assurer la santé des Sénégalais dans un premier temps et des Africains aussi. L’objectif est de produire dans cette usine sur le long terme, 60 % des besoins médicamenteux du Sénégal. «Nous avons ici la construction de ce que nous considérons comme un joyau et qui va permettre de produire en quantité suffisante de vaccin anti-Covid-19 mais aussi de créer un pôle de recherche pour la production de nouveaux vaccins contre les maladies négligées pour lesquelles les grands groupes estiment qu’ils ne sont pas rentables», s’est réjoui Makhtar Diop.
LE SÉNÉGAL FAVORABLE À LA RÉSOLUTION IMMÉDIATE DE LA GUERRE EN UKRAINE
L’Assemblée générale de l’ONU regroupant 193 États a adopté jeudi à une écrasante majorité de 140 voix dont celle du Sénégal une nouvelle résolution non contraignante qui ’’exige’’ de la Russie un arrêt ’’immédiat’’ de la guerre en Ukraine
Dakar, 24 mars (APS) - L’Assemblée générale de l’ONU regroupant 193 États a adopté jeudi à une écrasante majorité de 140 voix dont celle du Sénégal une nouvelle résolution non contraignante qui ’’exige’’ de la Russie un arrêt ’’immédiat’’ de la guerre en Ukraine.
Selon le tableau des résultats de ce vote consulté par l’APS, le Sénégal a voté cette résolution sur les conséquences humanitaires de la guerre en Ukraine, dans laquelle l’Assemblée générale exige un arrêt ’’immédiat’’ des hostilités par la Russie contre l’Ukraine.
Le 2 mars, Dakar s’était abstenu lors du vote de la première résolution intitulée ’’Agression contre l’Ukraine’’, un texte pensé par l’Union européenne avec le gouvernement de Kiev exigeant ’’que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine et retire immédiatement complètement et sans condition toutes ses forces militaires’’ d’Ukraine.
Ce jour là, 12 pays africains n’avaient pas pris part au vote et 17 pays du continent dont le Sénégal avaient préféré s’abstenir.
En Conseil des ministres, le chef de l’Etat, Macky Sall, avait fait part de "sa grave préoccupation face à la situation en Ukraine", en allusion à l’invasion de ce pays par la Russie, tout en réaffirmant l’adhésion du Sénégal aux principes du non-alignement et du règlement pacifique des différends.
Selon le communiqué du Conseil des ministres du jour du gouvernement sénégalais, Macky Sall a indiqué que sa position sur cette question s’inscrit dans l’esprit des deux communiqués publiés en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine.
Dans l’un de ces textes rendu public, il a exprimé, avec le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, son "extrême préoccupation face à la très grave et dangereuse situation créée en Ukraine".
Les deux dirigeants a aussi appelé "la fédération de Russie et tout autre acteur régional ou international au respect impératif du droit international, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de l’Ukraine".
Ils ont également exhorté "les deux parties à l’instauration immédiate d’un cessez le feu et à l’ouverture sans délai de négociations politiques sous l’égide des Nations unies, afin de préserver le monde des conséquences d’un conflit planétaire, pour la paix et la stabilité dans les relations internationales au service de tous les peuples du monde".
Le président Sall, pour conclure, "a également réaffirmé l’adhésion du Sénégal aux principes du Non Alignement et du règlement pacifique des différends", selon le communiqué du Conseil des ministres.
Mais le Sénégal a voté le 4 mars en faveur d’une résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour la création d’une commission d’enquête internationale indépendante à la suite de l’invasion russe en Ukraine.
L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté jeudi une résolution sur les conséquences humanitaires de la guerre en Ukraine, dans laquelle elle exige un arrêt ’’immédiat’’ des hostilités par la Russie contre l’Ukraine.
Le texte, intitulé ’’Conséquences humanitaires de l’agression contre l’Ukraine’’ a été présenté par l’Ukraine. Il a été adopté par 140 votes pour, 5 votes contre et 38 abstentions. La résolution n’est pas contraignante.
Un autre projet de résolution concurrent présenté par l’Afrique du Sud et qui ne faisait aucune référence à la Russie, n’a pas été adopté, après que les Etats membres ont décidé de ne pas voter sur ce texte, indique l’ONU sur son site d’information.
Le texte adopté jeudi ’’exige une cessation immédiate des hostilités de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, en particulier de toute attaque contre des civils et des biens de caractère civil’’.
Il ’’exige également que les civils, y compris le personnel humanitaire, les journalistes et les personnes en situation de vulnérabilité, y compris les femmes et les enfants, soient pleinement protégés’’, lit-on sur le site d’informations des Nations Unies.
La résolution ’’exige en outre que les parties respectent leur obligation de garantir l’accès humanitaire sûr et sans entrave du personnel humanitaire ainsi que de ses moyens de transport, fournitures et équipements aux personnes dans le besoin en Ukraine et dans les pays voisins’’.
Elle ’’souligne que les sièges de villes en Ukraine, en particulier la ville de Marioupol, aggravent encore la situation humanitaire de la population civile et entravent les efforts d’évacuation, et exige par conséquent la fin de ces sièges’’.
Le texte ’’condamne toutes les violations du droit international humanitaire et les violations et abus des droits de l’homme, et demande à toutes les parties au conflit armé de respecter strictement le droit international humanitaire’’.
L’Assemblée générale demande aussi aux États membres de financer intégralement les appels de fonds humanitaires pour la réponse en Ukraine et dans les pays voisins
L’ARMP VA CÉDER LA PLACE À L’ARCOP
Pour davantage asseoir la transparence et la bonne gouvernance au Sénégal, Macky Sall a annoncé hier, en réunion de Conseil des ministres, la création de l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop)
Pour davantage asseoir la transparence et la bonne gouvernance au Sénégal, Macky Sall a annoncé hier, en réunion de Conseil des ministres, la création de l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop).
Le chef de l’Etat veut améliorer les performances du système national de passation des marchés publics. Pour cela, Macky Sall «a décidé d’élargir les compétences initiales de l’Armp (Autorité de régulation des marchés publics : Ndlr), à toute la commande publique, en créant l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop), dont les missions intègrent les marchés publics, les délégations de service public et les contrats de partenariat». Le président de la République, d’après le communiqué du Conseil des ministres d’hier, «demande ainsi au gouvernement, de préparer l’entrée en vigueur de cette réforme majeure qui va davantage asseoir la transparence et la bonne gouvernance au Séné¬gal».
Auparavant, note le document, il «est revenu sur l’audience qu’il a accordée aux membres du Conseil de régulation et au Directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics, pour magnifier le professionnalisme et le travail de qualité accompli par les membres de cette instance et la Direction générale : ce qui a permis, avec l’engagement du gouvernement, de conforter la transparence, la crédibilité et l’efficacité du système national de passation des marchés».
Le Président Sall «exhorte, dès lors, l’Armp à réfléchir sur le dispositif d’encadrement de la co-traitance et des De¬mandes de renseignement des prix (Drp), avec le recours à un barème des prix (tableau de concordance), des biens ciblés, facilitant le dynamisme économique à la faveur des entrepreneurs (individuels) et des petites et moyennes entreprises soumissionnaires».
TRAGÉDIE FAMILIALE
Assane Maguette Diédhiou, soldat tué par le Mdfc, Son père avait été assassiné par le Mfdc, Ses deux frères militaires, décédés aussi, Les confidences d’une mère stoïque
Assane Maguette Diédhiou, jeune soldat de 23 ans, tué le jeudi 17 mars 2022 lors des opérations de l’Armée dans le Nord Sindian, fief du chef rebelle du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mdc), Salif Sadio, est issu d’une famille de 7 enfants jadis basée dans le village de Singhère. Aujourd’hui elle est partagée entre les villages de Djibanar, Kaour, tous dans le département de Goudomp, région de Sédhiou, et Ouonk dans le département de Bignona. L’histoire de la famille de Diédhiou est un drame sans fin lié d’une part à la rébellion et d’autre part à l’engagement de ses fils dans l’Armée. Révélations glaçantes.
C’est un jour triste : vendredi 18 mars, peu avant 14 heures dans le village de Djibanar, situé sur la Rn6 à 6 km de Goudomp. Les villageois figés dans le drame : L’Armée descend solennellement de leur camionnette bleue foncée, une caisse drapée du drapeau tricolore (Vert-jaune- rouge). A l’intérieur se trouve le corps du jeune soldat tué le 17 mars 2022 lors des opérations de ratissage de l’Armée dans le Nord Sindian, fief du chef rebelle Salif Sadio. La foule, constituée de jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, est inconsolable. Hystéries et pleurs collectives. «C’est vrai, il est décédé mon toubab (comme elle l’appelait souvent). Il y a 4 mois seulement, j’enterrais ma fille. Comme je l’ai fait pour Pape et Solo, les années passées. C’est mon sort. Oh Mon Dieu. C’est mon sort, toujours il faut que je pleure. Fatalement», s’écrie Khady Djighaly, la maman du jeune soldat, ancien volontaire de la Croix-Rouge, né dans le village de Sinkère Escale, à 8 km du village de Sicoung, une des bases du front sud du chef rebelle César Atoute Badiatte. Base rebelle dont il a participé au démantèlement au mois de janvier 2020 sous la houlette du Colonel Souleymane Kandé, promu depuis lors à la tête des Forces spéciales.
Le papa est tué par des éléments du Mfdc
C’est par un concours de circonstances malheureuses que l’enfant de 6 ans, Assane Maguette Diédhiou, se soit retrouvé à Djibanar, dans la famille de son parrain et homonyme, Assane Maguette Camara. C’était en 1998. Son papa, Mamadou Lamine Diédhiou, venant d’être assassiné par des éléments armés appartenant au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). A Dji¬banar, Maguette a passé tous ses cycles, élémentaire et mo¬yen, avant de fréquenter le lycée de Simbandi balante. Au même moment, il est recruté par la Croix-Rouge comme volontaire. Jusqu’à son enrôlement dans l’Armée en 2019. Pour les circonstances du décès de son papa, Manding Dié¬dhiou, le jeune frère de ce dernier, raconte, pathétique : «Par une nuit noire, des éléments armés sont venus trouver Mola (diminutif de Mamadou Lamine) dans sa chambre pour lui soutirer tout son argent qu’il leur a remis sans broncher. Au sortir de la chambre, le chef qui attendait dehors a demandé de retourner le tuer. Ayant entendu cette sentence, Mola a essayé de s’enfuir par la porte arrière. Malheureusement, un élément armé était posté là, et a tiré sur lui.» Il poursuit le récit glaçant : «Ce jour-là, les rebelles ont tué 7 notables et une jeune dans ce village, grand d’une quinzaine de concessions, dont l’imam et son épouse, trouvés sur leur lit.»
Mais pourquoi ces gens étaient-ils ciblés ? Manding Diédhiou : «Pour le cas de Mola (père de Maguette), il avait refusé d’être enrôlé dans la rébellion. Pour les autres, soit ils pourfendaient le mouvement ou refusaient de participer volontairement à l’effort de guerre ou les 2.» Un an avant, en 1997, Manding avait quitté Sinkère Escale avec sa famille pour s’installer dans le village de Ouonk dans le département de Bignona. Il explique : «Plusieurs des délateurs m’ont accusé d’être un membre du Mfdc. Une fois des militaires sont venus me cueillir chez moi. (Il en montre les cicatrices). On m’a même emmené à Ziguinchor pour m’emprisonner. Heu¬reuse¬ment pour moi, un chef militaire qui a fait la zone m’a reconnu et a témoigné que je ne pouvais pas être mêlé à la rébellion puisque tout le temps qu’il a passé chez nous, je ne sortais pas, on ne remarquait pas de mouvement de personnes à mon domicile. Je m’absentais rarement du village. Des signes qui montrent que j’étais tranquille. C’est ainsi qu’on m’a libéré. J’ai décidé alors de quitter le village.»
La maman : «J’ai sauvé ma tête en grimpant sur un arbre»
Khady Djighaly, la maman du défunt soldat de première classe, Assane Maguette Diédhiou, vit depuis 1998 dans son village natal de Kaour. Depuis, elle rechigne à retourner à Sinkère. La psychose de l’assassinat de feu son mari continue à hanter cette femme d’une cinquantaine d’années. Elle raconte comment elle s’est sauvée ce jour noir de 1998. Khady Djighaly : «Ils ont trouvé mon mari dans sa chambre pour le tuer. J’étais dehors enceinte d’une fille que j’ai perdue il y a 4 mois seulement. Lorsque que j’ai entendu le chef rebelle dire «retournez le tuer». J’ai couru monter sur un arbre. J’ai laissé en bas un enfant d’à peine 10 ans. En sortant, ils ont roué l’enfant de plusieurs coups de fouet. Ce jour-là j’ai passé la nuit sur le manguier. Je n’osais pas dormir dans la chambre à côté de mon mari qui gisait dans du sang», dit-elle, presque en sanglots.
2 autres frères de Assane Maguette Diédhiou ont porté les uniformes de l’Armée nationale. Tous 2 ne sont plus de ce monde. Il s’agit de l’aîné, Solo Diédhiou, et de son cadet, Pape Diédhiou. Solo est décédé pendant la durée légale de formation militaire de 2 ans, des suites d’une maladie alors qu’il était en poste au camp militaire Mamadou Lamine Dramé de Tambacounda. Pape Diédhiou, quant à lui, est décédé après sa libération de l’Armée. Il a chopé une maladie alors qu’il était employé par une agence de sécurité à Dakar. A chaque fois, ce sont des espoirs de jours meilleurs qui s’envolent pour Khady Djighaly qui souhaite que l’on en finisse avec la rébellion par la négociation et surtout qu’on s’attelle à sécuriser les jeunes qui acceptent volontairement de servir la République sous les drapeaux.
Il faut savoir que les bases rebelles du front sud, dirigées aujourd’hui par César Atoute Badiatte, ont commencé à se constituer au début des années 1990. Cela s’était traduit à l’époque par le déplacement ou l’incendie de villages entiers. C’était le cas des villages de Sinkère Diola counda, Sinkère Baïnouks, Sinkère Escale, Bis¬sine, Albondi, Adéanan¬ding, Saliot, Kloniya, etc. : tous dans le front sud à quelques kilomètres de la Guinée-Bis¬sau.
MEMORIALES, PAR ELGAS
« REGARDS », FENÊTRE CULTURELLE À L’ORTS
EXCLUSIF SENEPLUS - Makhily Gassama et Sada Kane se souviennent d’un vent de liberté. Avant, la culture était sentinelle et horizon. Aujourd’hui, malgré certaines résistances, elle est plus à la remorque de la politique
Senghor ! Encore lui, décidément. Toute remontée du fil historique sénégalais, jusqu’aux années 60 au moins, paraît devoir faire une halte sur une part de son héritage, ou si l’on préfère, une part de son ombre.
L’histoire de la télévision au Sénégal est mine de rien pas si jeune. C’est une quinquagénaire qui a connu ses balbutiements au milieu des années 60, avant de battre ses ailes, plus amplement, de façon plus autonome, une décennie plus tard. L’ORTS (Office de radiodiffusion télévision du Sénégal) naît l’année du choc pétrolier, peu avant le multipartisme, et calque presque tout sur son aînée française l’ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française). Graphisme proche, homophonie, lien direct avec le pouvoir, outil de promotion ou de propagande, les deux offices semblent presque jumeaux, reliés par l’ombilic colonial, avec des tempos cependant légèrement décalés. Plus théoriquement, dans les premières offres de décryptage de l’impact des médias après la guerre, le pouvoir de la télévision, comme mass-média, s’annonce comme un sujet commun à tous les pouvoirs dotés de la petite lucarne. Dans Le Pouvoir sur scène de Georges Balandier par exemple, ou encore Cristallizing public opinion d’Edward Bernays, les relations publiques comme la mise en scène du pouvoir apparaissent clairement comme les enjeux et les éléments essentiels d’une maitrise de la communication politique.
Élan panafricain et culturel à l’ORTS
Quand la télévision arrive, elle vient étoffer l’offre, après le sanctuaire premier qu’est la radio qui a déjà une belle histoire. L’ORTS est alors une grande structure, comme le journal le Soleil, rendant compte directement au pouvoir, qui y place ses hommes, voire ses commis. On y trouve toutes les nationalités, des Sénégalais, des Haïtiens, des Français, avec un culte de la rigueur et un enthousiasme, propres aux épopées naissantes. À la radio, Joseph Zobel le grand écrivain de la Rue des Cases-Nègres (1950) régale les auditeurs avec son émission un Livre par semaine, émission que ne rate pas le président, fidèle à ses passions littéraires. Le goût pour la culture de Senghor n’est en rien un mythe, c’est même une tyrannie au sens pour une fois noble du terme. Ainsi, il supervise, conseille, n’hésite pas à intervenir directement, et en discute régulièrement avec son conseiller culturel, Makhily Gassama, professeur de lettres promis au plus brillant des destins.
Quand ce dernier remplace Zobel, pour un laps de temps court au démarrage, l’intérim est plus que prometteur, il séduit les auditeurs. La tentation de la petite lucarne, et d’y voir l’esprit et les artistes célébrés, font boule de neige. La culture est alors incarnée à la télévision par un couple de haïtiens Lucien et Jacqueline Lemoine (née Scott) qui animent l’émission La voix des poètes. Dans l’élan panafricain du festival des Arts nègres, ils se sont installés à Dakar et font les beaux jours de la radio aussi. Pourquoi pas ajouter à ces profils précieux, un jeune, local, avec déjà une signature ? Pathé Fall Dièye, journaliste, lecteur, directeur de la télévision, encourage Makhily Gassama à sauter le pas. Ne reste plus que l’assentiment du père spirituel et du mentor au palais. Senghor le pousse chaleureusement. Voici comment, la bénédiction acquise, naît à la fin des années 70, Regards sur. Émission culturelle phare de l’époque, périodicité irrégulière au début qui devient vite rendez-vous hebdomadaire, on y radioscopie les livres. Tout le monde y défile. Conversations pointues, trait littéraire appuyé.
Regards, un rendez-vous majeur de la culture
L’émission est un vade-mecum pour le président. À plusieurs titres : c’est la matérialisation de son vœu culturel, mais plus encore, il éprouve ce pincement de fierté, de voir ses proches et protégés nourrir sa vision. Regards sur s’ancre plus globalement dans un écosystème où la culture n’est pas un faire-valoir. C’est l’étalon de mesure d’une politique, d’une vision. À son service, plusieurs segments. Les nouvelles éditions africaines (NEA), créées par Senghor en 72, sous la direction de Mamadou Seck, soutiennent l’émission. L’homme est un passionné de lecture, il donne et se donne. Logistiquement et spirituellement, il est l’un des piliers de cette émission générationnelle, qui a, bon an mal an, inspiré nombre d’amateurs des lettres qui avaient ainsi un rendez-vous et un repaire. Les ponts sont ainsi dressés. Et le paysage est marqué par cette forte teneur culturelle qui semble être une énergie globale qui irrigue la politique. Pour Senghor, la télévision vient après les grandes épreuves de son règne. Les deux premières décennies de son pouvoir ont été dures, violentes, et au moment où Regards pose son empreinte sur la scène, lui-même s’apprête à la quitter. Symboles d’une transition, ces parenthèses culturelles adoucissent la brutalité du souvenir dont il a été à la fois le bourreau et la victime. Métaphore d’un adieu, et scène mythique, Senghor participe même à l’émission, à sa demande. Il est reçu par son ancien conseiller, face à une dizaine d’intellectuels, triés sur le volet. Émission intéressante, mœurs d’un temps où Regards recevait le débat, le désaccord, sur lesquels un voile de pudeur et de bienséance venait étouffer les radicalités, sans doute les brutalités, pour le meilleur et le pire.
Makhily Gassama, devient, des années plus tard, l’homme de culture que l’on connaît. Regards contribue à bâtir son envol. Quand il part, un jeune journaliste, recruté comme rédacteur présentateur, prend le relai. Il s’agit de Sada Kane. C’est lui que les jeunes générations connaissent et retrouvent tous les mardis, dans cette messe feutrée du mardi soir à 22h. Aux profils littéraires de l’émission des débuts, Sada Kane, féru aussi de livres, apporte un complément. Il vient avec une double casquette, à la fois journaliste et lecteur. Regards sur devient Regards, Sada Kane est un minimaliste. Ses émissions où foisonnent les idées tiennent pourtant en un seul mot : Palabre, Regards, Impressions… Il pose sur l’émission dont il hérite sa propre patte. Il diversifie la palette des invités, les sujets étendent leur spectre.
La télévision comme expérience artistique émergence d’une conversation paisible
Dans l’arrière-scène, Senghor est toujours là. Il aime ce que dégage ce jeune journaliste à la voix suave, qui présente bien, dont la pondération naturelle, le sens de l’écoute, pérennisent une culture de la conversation apaisée. L’ORTS n’est pas juste une télévision technique, c’est aussi un écosystème et une esthétique. Les journalistes prennent des cours de diction administrée entre autres par Joseph Zobel. Les tenues correctes son exigées. On recourt au besoin à Farba Sarr du théâtre National Daniel Sorano. La télévision est une représentation, et on retrouve certains piliers du journalisme : comprendre, réécrire, raconter. Un triptyque fondateur de la mise en scène, presque artistique. Sada Kane a aussi ses soutiens, Guila Thiam, directeur général, Mactar Silla ancien directeur de TV5 Afrique, que le président Abdoulaye Wade débauche pour prendre la tête de ce qui est devenu entre-temps, la RTS (Radiodiffusion télévision sénégalaise).
Regards connaît des temps forts sur le plateau de Sada Kane. La réception d’Ibrahima Ly, emprisonné au Mali qui raconte son calvaire dans son livre Toile d’araignée (1982) sur le plateau avec sa famille en coulisse. Moment de malaise, ou de télévision, dont se souvient Sada Kane comme une de ses plus grandes épreuves de tournage. Autre passage délicat, quand Maurice Bucaille écrit son célèbre livre La Bible, le Coran et la science (1976). Sur le plateau, Bara Diouf et Iba der Thiam, entre autres, sont présents. L’émission, potentiellement radioactive, du fait du léger avantage dans la discussion des idées laïques, ne passera pas à l’antenne. La charge est potentiellement venimeuse. Étape de plus dans la généalogie d’une censure pour la paix civile, dont étaient conscients les travailleurs de l’ORTS, témoins d’une grande époque d’apprentissage, malgré la contrainte et les marges de manœuvre resserrées. L’absence d’éclat, d’empoignes spectaculaires, n’est en rien gage de vassalité ni de tiédeur. À l’inverse, l’invective permanente hystérise toute idée de débat. Avec cette tempérance sous le contrôle du pouvoir, l’ORTS tente pourtant d’ancrer un esprit, que nombre de témoignages affranchissent de potentiels soupçons de couardise.
Makhily Gassama comme Sada Kane se souviennent d’un vent de liberté. Point pour eux de temps pour la nostalgie, tant leurs carrières respectives ont, après, servi cet idéal. Il est de bon ton de fustiger la bascule de ce qui apparait comme un âge d’or vers une vulgate actuelle plus foutraque, mais ce serait probablement céder à une facilité générationnelle qui ne manque pas de snobisme. S’il y a besoin de retenir quelque chose qui pourrait faire l’unanimité : l’intérêt pour la culture n’est plus le même aujourd’hui. Avant, elle était sentinelle et horizon. Aujourd’hui, malgré les efforts et certaines résistances, elle est plus à la remorque de la politique qu’autre chose.
MARIEME SODA NDIAYE PLAIDE POUR UNE AUGMENTATION DES RESSOURCES AFFECTEES A L'EAU
La députée Marième Soda Ndiaye, géographe de formation et spécialiste de l’environnement, a plaidé jeudi à Diamniadio, pour l’augmentation des ressources affectées au secteur de l’eau et de l’assainissement pour un accès équitable
Diamniadio, 24 mars (APS) – La députée Marième Soda Ndiaye, géographe de formation et spécialiste de l’environnement, a plaidé jeudi à Diamniadio, pour l’augmentation des ressources affectées au secteur de l’eau et de l’assainissement pour un accès équitable des populations à ces services.
"L’eau c’est la vie et l’assainissement c’est la dignité humaine et nous estimons que le budget dédié à l’eau est un budget encore faible et il faut travailler davantage à l’augmenter pour favoriser par des politiques, des projets et programmes à amener l’eau partout et pour tous", a-t-elle dit.
La plus jeune députée du Sénégal s’exprimait jeudi en marge du lancement d’un guide sur le droit à l’eau et l’assainissement destiné aux parlementaires dans le cadre du 9ème Forum mondial de l’eau qui se poursuit au Centre National de Conférences Abdou Diouf de Diamniadio.
Sur les 5000 milliards de francs Cfa du budget su Sénégal, il y a juste 128 milliards dédiés à l’eau et à l’assainissement, soit 2,5% du budget.
C’est pourquoi, a-t-elle souligné, il y a lieu de faire des plaidoyers pour que le budget soit revu à la hausse.
"Investir dans l’eau ce n’est pas un investissement vain, c’est investir dans l’éducation des filles qui font des kilomètres pour aller chercher de l’eau, c’est investir sur les femmes, sur la santé’’, a souligné la géographe, spécialiste des questions liés à la protection de l’environnement et membre du Conseil mondial des jeunes.
Pour la parlementaire, la crise sanitaire a montré l’importance de l’eau dans la prévention des maladies, la prise en charge sanitaire des malades, l’hygiène, la dispensation des soins entre autres.
Elle a ainsi plaidé pour des réformes fortes dans le secteur aussi bien dans le milieu urbain que le milieu rural avec surtout une révision du code de l’eau. Selon elle, elles permettront de faire la connexion entre le milieu rural et le milieu en termes d’accès à l’eau potable pour les populations.
Au Sénégal, il y a un Conseil supérieur de l’eau qui peine à avoir un contenu, alors qu’une fois alimenté en termes d’objectifs et de missions, l’organe pourrait servir d’autorité de régulation pour un meilleur accès à l’eau pour les populations, a-t-elle estimé.
En termes de suivi des politiques, elle a expliqué au cours du panel de lancement du guide, que le Sénégal est maintenant à l’ère des budgets programmes en cours depuis 2019.
C’est une loi organique votée et aujourd’hui les parlementaires devraient se saisir de cette opportunité qui leur permet d’avoir la sincérité budgétaire, la transparence et un meilleur suivi des finances publiques dans l’espace de l’Union monétaire et Economique Ouest africaine (UEMOA).
Siégeant comme Gouverneure représentante des jeunes de l’Afrique et du Moyen Orient au Conseil mondial de l’eau, membre de l’Association des jeunes professionnels pour l’Eau et l’Assainissement, la parlementaire essaie d’influencer ses collègues députés sur la problématique du droit à l’eau inscrit dans la constitution.
Membre également des "amis de l’eau", elle a invité tous les acteurs qui travaillent pour un accès équitable à l’eau à se baser sur les dispositions de la constitution.
Elle a notamment évoqué l’article 25 qui dit clairement que les ressources naturelles appartiennent au peuple et doivent être gérer avec transparence, bonne gouvernance et redevabilité dans l’amélioration des besoins des populations. L’eau étant une ressource, le droit à l’eau est dans la constitution.
"On a besoin d’avoir des cadres où les parlementaires pourront échanger pour continuer à avoir cette sensibilité sur l’eau et être renforcés en termes de capacités pour pouvoir faire face aux gouvernants et poser sur la table les véritables enjeux’’, souligné Marième Soda Ndiaye.
Elle a fait savoir que cela permettra afin d’avoir des textes de lois favorables pour que les populations puissent être soulagées.
"Au niveau mondial, plus de deux milliards de personnes manquent d’eau, donc on ne doit pas s’arrêter à ce forum, nous devrions continuer le travail pour disposer de l’eau et la préserver pour les générations futures’’, a-t-elle ajouté.
Une session parlementaire spécifiquement dédié sur comment les parlementaires devraient travailler s’est tenue mardi lors du deuxième jour du Forum.
Il a été mis en place un réseau de parlementaires au niveau mondial pour travailler en synergie sur la question de la sécurité de l’eau.
Dakar étant "le forum des réponses’’, le fait d’avoir des parlementaires engagés à travailler ensemble sur la sécurité de l’eau est une "bonne étape pour aller vers 2030". En 2023, il est prévu également la tenue de la Conférence sur la décennie de l’eau.
VERS UNE RÉGLEMENTATION DE LA GESTION DES FORAGES RURAUX
Le directeur de l’Office des forages ruraux (OFOR), Alpha Bayla Guèye, a annoncé, jeudi, la mise en place prochaine d’une réglementation du secteur pour une bonne gestion des forages en monde rural.
Diamniadio, 24 mars (APS) - Le directeur de l’Office des forages ruraux (OFOR), Alpha Bayla Guèye, a annoncé, jeudi, la mise en place prochaine d’une réglementation du secteur pour une bonne gestion des forages en monde rural.
"La vulnérabilité dans le monde rural en approvisionnement en eau potable s’explique par le fait qu’en cas de panne de forage, il n’y a pas la possibilité de faire une interconnexion avec un autre", a-t-il fait remarquer lors d’une rencontre avec la presse, à l’occasion du 9e Forum mondial de l’eau, ouvert lundi à Diamniadio.
L’interconnexion est possible dans le cas de certains forages, dans d’autres cas, "cela n’est pas faisable", a indiqué Alpha Bayla Guèye.
"La panne entraine automatiquement l’arrêt des infrastructures, et cela crée un gros inconfort auprès des populations. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, nous sommes très déterminés pour aller jusqu’au bout", a dit le directeur de l’OFOR.
’’Ce ne sont que les mécanismes de contrat avec les délégataires qui fixent les conditions. Nous avons même vu des impasses dans la manipulation des contrats’’, a-t-il déploré.
Selon son DG, l’OFOR a "engagé un cabinet pour la revue de tous les contrats’’ et "anticiper sur les difficultés et les impasses majeures".
Mais "en cas d’impasse" entre un opérateur et des populations, "nous souhaiterions que l’on permette à l’OFOR de gérer en régie en attendant que la situation se normalise", a-t-il ajouté.
"C’est une situation que l’on peut envisager, en attendant de voir globalement comment solutionner tout cela avec une bonne réglementation, afin d’éviter des distorsions fortes et ainsi permettre à l’OFOR de gérer en attendant que la situation se normalise", a expliqué M. Guèye.
"Nous essayons d’en discuter avec l’autorité, en l’occurrence le ministre" de tutelle, "pour voir globalement comment réglementer tout cela", a souligné le directeur de l’OFOR.
LE SYNPICS DÉNONCE ‘’LA MAUVAISE GESTION’’ DANS LES MÉDIAS
Le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Ahmadou Bamba Kassé, a dénoncé, mercredi, à Dakar, ‘’la mauvaise gestion’’ de certaines entreprises de presse sénégalaises.
Dakar, 24 mars (APS) – Le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Ahmadou Bamba Kassé, a dénoncé, mercredi, à Dakar, ‘’la mauvaise gestion’’ de certaines entreprises de presse sénégalaises.
‘’J’exprime tout mon soutien aux différents organes de presse, pour la mauvaise gestion’’ dont ils sont l’objet, ‘’particulièrement au groupe Excaf, qui mène un combat de souveraineté nationale’’, a dit Kassé lors d’une conférence de presse du bureau exécutif national du Synpics.
‘’Nous ne pouvons pas rester indifférents’’ à la gestion faite de certaines entreprises de presse, a-t-il dit en parlant, outre Excaf Telecom (privée), de l’Agence de presse sénégalaise (APS), de la RTS et du quotidien Le Soleil.
Le secrétaire général du Synpics a fustigé la ‘’violation des droits et libertés syndicaux’’ dans le secteur des médias au Sénégal.
‘’Le marché de la publicité est en train d’être grignoté’’, a-t-il ajouté.
‘’Les chaînes de télévision privées du Sénégal souffrent aujourd’hui de la toute-puissance des médias publics’’ en matière d’offre publicitaire, a déploré Ahmadou Bamba Kassé.
A l’APS, deux employés sont l’objet d’une mesure de suspension de contrat depuis début 2020. Deux employées de l’entreprise ont été licenciées en janvier de la même année.
Des délégués des sections Synpics de la RTS, du journal Le Soleil, de l’APS et du groupe Excaf Telecom, prenant part à la conférence de presse, ont égrené des revendications et dénoncé des licenciements.
Au Soleil, par exemple, depuis plusieurs jours, les employés protestent contre le licenciement de deux collègues.
Cheikh Diop, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement, a exprimé la volonté de soutenir les luttes syndicales menées dans le secteur des médias.
‘’C’est dans le privé que nous constations habituellement de telles violations, qui ont littéralement changer de camp. Dans le secteur des médias, ces violations [surviennent] dans les établissements publics’’, a souligné M. Diop lors de la conférence de presse du Synpics.
‘’Il faudra penser à s’attaquer à tout ce qui est violation dans tous les secteurs’’ d’activité, a-t-il soutenu, rappelant avoir été médiateur dans des différends survenus à l’APS, à la RTS et au Soleil.
‘’Fragilité économique’.
Le groupe audiovisuel Excaf Telecom est confronté à des difficultés liées, selon un mémorandum de ses employés, à la ‘’commercialisation de ses décodeurs’’ et aux ‘’retards’’ du ‘’basculement de l’analogie vers le numérique’’, au Sénégal.
Il emploie plus de 500 personnes, auxquelles s’ajoutent environ 2.000 jeunes Sénégalais qui occupent des emplois indirects liés à l’activité du groupe, selon le mémorandum. Leur activité économique est menacée, affirment les employés du groupe privé.
Fondé en 1972 par l’homme d’affaires Ibrahima Ben Bass Diagne, décédé en 2013, Excaf Telecom est l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire en cours, a révélé le journal privé Le Quotidien.
Le tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar a désigné un syndic chargé de mener la procédure, selon le site Internet du journal.
Mais ‘’Excaf ne sera jamais liquidé’’, a dit au journal un salarié du groupe et militant du Synpics, laissant entendre que cette assurance émane de sa hiérarchie.
Un marché public a été attribué au groupe médiatique par l’Etat du Sénégal, il y a quelques années, en vue du passage de la diffusion analogique à la télévision numérique terrestre.
Mais ‘’n’ayant pas tenu ses engagements’’, le groupe Excaf Telecom a été écarté de cette initiative au profit de la TDS-SA, la Société anonyme de télédiffusion du Sénégal, ce qui aurait engendré la ‘’fragilité économique’’ de l’entreprise, selon Le Quotidien.
La RDV (radio), la DTV (chaîne de télévision) et Radio Dunya appartiennent à ce groupe audiovisuel.