Retour sur la première visite officielle du président américain en Asie marquée par des menaces à peine voilées entre les États-Unis et la Chine, avec les analystes politiques René Lake et Jean-François Seznec dans Washington Forum
Retour sur la première visite officielle du président américain en Asie marquée par des menaces à peine voilées entre les États-Unis et son éternel rival chinois, avec les analystes politiques René Lake et Jean-François Seznec dans l'émission Washington Forum de VOA.
par Moussa Tine
POUR RENDRE JUSTICE AUX ONZE INNOCENTS BÉBÉS, UNE MOTION DE CENSURE S’IMPOSE
Dans l’État de droit, la responsabilité suit le pouvoir et ses tenants. Les vocables de drame, d’amertume et de compassion ne sauraient suffire à combler nos vœux
S’il le faut, il faudra fermer les yeux pour imaginer ces bébés dans l’incendie. Comme pour essayer de se mettre à la place de leurs pauvres parents, le drame des mères qui les ont portés et les pères qui les ont cordialement convoités laissent pantois plus d’un. Les vocables de drame, d’amertume et de compassion ne sauraient suffire à combler nos vœux et vendange de justice sociale. Dans l’État de droit, la responsabilité suit le pouvoir et ses tenants.
Celui qui définit la politique de la nation au Sénégal, c’est le président de la République. C’est lui seul qui a la haute main sur les ressources budgétaires du pays et qui nomme les ministres et met fin à leurs fonctions. Étonnement, ce dernier a préféré, dans tous les cas similaires, protéger ses ministres. Et pourtant, ses partisans nous reprochent de faire de la récupération politique pour avoir mis le curseur sur les dysfonctionnements du système de santé.
Pour défaut de culture politique ou faute de conscience citoyenne, ces béni-oui-oui perdent de vue que le système démocratique repose sur cette logique simple : un gouvernement gouverne en face d’une opposition qui s’oppose. L’opposition, en dénonçant la politique de l’APR où plutôt son absence de politique de santé efficace et cohérente, est dans son rôle naturel et vital pour la République en marche.
D’ailleurs, force est de reconnaitre que les opposants n’en font que peu. Une motion de censure serait beaucoup plus indiquée. Ces 11 beaux bébés perdus dans des flammes et fumées devraient pousser à activer les mécanismes les plus solennels et graves que la Constitution met à disposition. C’est cela, à la mesure, qui puisse amener le gouvernement à rendre compte convenablement et à répondre de ses manquements intolérables. L’opposition parlementaire devrait en user sans hésitation. Elle le doit au peuple Sénégalais.
Faute de quoi, elle serait autant responsable que Macky Sall qui a hésité, après plusieurs drames, à situer les responsabilités dans des uns et des autres. L’idée que la motion de censure appelle devant l’Assemblée nationale tout le gouvernement dirigé par un Premier ministre ne tient pas la route. Il ne revient pas à l’opposition de s’en soucier. En limogeant son ministre de la Santé en le remplaçant par le directeur de la Santé, le président de la République nous rappelle à quel point il pouvait lui être ordinaire de prendre un décret pour nommer un ministre ou un Premier ministre.
Pire encore, le chef de l’Etat a, cette fois-ci, raté une belle occasion de respecter les termes de la Constitution en corrigeant une flagrante forfaiture. En effet, l’absence de Premier ministre, poste restaurée par la dernière réforme votée en procédure d’urgence sous son instigation, ne l’honore pas du tout. Dès lors, la motion de censure s’impose à tout point de vue ; c’est le minimum que requiert le sens des responsabilités du pouvoir législatif.
Moussa Tine est président Alliance Démocratique Pencoo, membre de Yewwi Askan Wi.
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DE QUOI LA RÉSURGENCE DE LA VIOLENCE EST-ELLE LE NOM
Le sociologue Mamadou Mao Wane revient sur la situation d'insécurité qui prévaut ces dernières années au Sénégal, dans Objection, l'émission dominicale de Sud FM
Le sociologue Mamadou Mao Wane, également éditorialiste à SenePlus revient sur la situation d'insécurité qui prévaut ces dernières années au Sénégal, dans Objection, l'émission dominicale de Sud FM présentée par Baye Omar Gueye.
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
JEAN-MARC ELA, THÉOLOGIEN INSOUMIS ET DÉFENSEUR DES PAUVRES
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour lui, la religion est “une force sociale dans laquelle l’homme peut puiser des possibilités contestatrices de l’ordre établi”. Le natif d’Ebolowa ne pouvait qu’irriter le Vatican à travers ses prises de position
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 29/05/2022
La dernière fois, où j’échangeai avec lui, c’était chez Karthala, notre éditeur commun, dans le 13e arrondissement de Paris. Nous étions en 2003. Notre première rencontre avait eu lieu 20 ans plus tôt au noviciat jésuite situé à l’époque à Nkoabang, près de Yaoundé (Cameroun). Ce jour-là, Jean-Marc Ela nous avait longuement parlé de Tokombéré où il avait débarqué en 1971. Simon Mpeke alias Baba Simon y vivait déja depuis une dizaine d’années. Ela admirait à la fois l’esprit missionnaire et le dépouillement de ce prêtre bassa de l’archidiocèse de Douala. Il voulait “partager l'expérience de cet homme qui l'avait fasciné quand il était étudiant”. Tokombéré était appelé “le lieu du combat” parce que la vie y était difficile et parce qu’il fallait se battre sans cesse pour y survivre. Ainsi, Ela lui-même était obligé de lire et d’écrire à la lueur de la lampe tempête, de dormir dans une petite case. Partager la vie difficile des paysans kirdis lui donna l’occasion de voir les conséquences des plans d’ajustement structurel imposés par le Fonds monétaire international aux pays africains dans les années 1980 ainsi que les ravages du néo-libéralisme car ces paysans étaient “contraints d’arracher les tiges de mil qui commencent à pousser pour semer le coton”. Cela lui permit aussi de constater que le “monde d’en-bas”, loin d’être passif, invente des pratiques sociales novatrices adaptatives pour ne pas crever de faim et disparaître” (cf. ‘Quand l’État pénètre en brousse. Les ripostes paysannes à la crise’, Paris, Karthala, 1990).
De tous les ouvrages écrits par Ela pendant son séjour à Tokombéré, ‘Le cri de l’homme africain’ (1980) est, de mon point de vue, celui qui décrit le mieux les souffrances du monde paysan. Pour Ela, l’Église en Afrique, en plus de gérer des écoles et dispensaires, de catéchiser, de baptiser, de marier et de confesser, devrait prendre la défense des petits et des faibles, dénoncer et combattre le système néolibéral qui appauvrit et clochardise des millions de personnes dans un continent qui possède pourtant toutes sortes de richesses. Pour lui, la religion, loin de se réduire à une relation avec le surnaturel, est “une force sociale [dans laquelle] l’homme peut puiser des possibilités contestatrices de l’ordre établi”.
Il était contre le cléricalisme qui réserve au prêtre le pouvoir de dire la messe, de confesser, etc. Pourquoi ? Parce que, dans les premiers siècles, des laïcs étaient responsables de communautés ou présidaient l’Eucharistie. Ela souhaite que cette possibilité soit offerte en Afrique à des laïcs estimés et ayant fait la preuve d’un long engagement dans l’Église.
Certains se cachent derrière la tradition pour refuser tout changement dans la doctrine et le fonctionnement de l’Église, comme si la tradition était quelque chose d’immuable et d’intouchable. La “théologie sous l’arbre” d’Ela, qui est “un va-et-vient entre la réflexion et la pastorale des mains sales”, soutient au contraire que la vraie tradition est vivante et non figée, qu’elle n’a rien à voir avec l’enfermement dans les clôtures dogmatiques. En d’autres termes, Jean-Marc Ela remet en cause les concepts, institutions, structures, modèles et traditions des Églises d’Occident. Pour lui, il est nécessaire et urgent de “sortir d’une religion toujours plus ou moins modelée par une civilisation de conquête, qui domine les autres, qui se croit unique, de libérer le christianisme de cet encombrement qui risque d’empêcher son incarnation dans la culture et l’humanité de l’homme africain” (https://www.cath.ch/newsf/apic-interview-28/).
Le natif d’Ebolowa ne pouvait qu’irriter le Vatican en faisant valoir que les Églises africaines pouvaient être autre chose qu’un décalque du modèle romain. En effet, il ne sera pas convié au premier synode sur l’Afrique à Rome (avril-mai 1994). Le Vatican le percevait, avec Engelbert Mveng, Pierre Meinrad Hebga et Fabien Eboussi, comme un “théologien à problèmes”, non parce qu’il enseignait et défendait des hérésies mais parce qu’il “militait pour l’inculturation et l’organisation d'un Concile africain”. Au grand dam des autorités vaticanes, Ela, Hebga et Mveng participeront néanmoins à un synode parallèle grâce au SEDOS (Service of documentation and study on global mission). Au cours de ce contre-synode, les 3 théologiens défendent unanimement l'option selon laquelle “la démocratisation et l'instauration de l'État de droit en Afrique sont la nouvelle route de l'Église”. Ela pense que le théologien africain doit parler de Dieu à partir du lieu où la parole de Dieu le trouve. Et il ajoute : « L'Afrique est un véritable pôle de la révélation, un lieu où Dieu parle à l'Église et au monde. J'ai pris conscience de l'insignifiance du christianisme occidental pour l'homme africain. Ce christianisme est intégré à un système de domination dans lequel Dieu risque d'être capturé par les forces qui nous oppriment. Or il faut que Dieu soit Dieu et, pour qu'il en soit ainsi, il faut que Dieu soit libéré de cette captivité. Autrement dit, ma théologie prend pour point de départ le fait que l'Évangile ne peut réellement être une force de libération que si on le dégage du christianisme occidental fondamentalement associé à un système de domination depuis la conversion de l'Empereur Constantin. »
Il y a ainsi, chez Jean-Marc Ela, la préoccupation d’une double libération : libération des structures qui affament et oppriment l’Africain en interne et libération de la dépendance occidentale. Parce qu’Ela parle de libération, certains en ont hâtivement conclu qu’il avait été influencé par la théologie de la libération dont les grandes figures en Amérique latine sont le Péruvien Gustavo Guttierrez, les Brésiliens Hugo Assmann, Leonardo Boff et Clodovis Boff, les Nicaraguayens Ernesto et Fernando Cardenal, l’Uruguayen Juan-Luis Segundo et les Salvadoriens Ignacio Ellacuria et John Sobrino. À ceux qui accusent les théologiens africains d’avoir copié le continent latino-américain, il répondra ceci : “Ce qu'il faut savoir, c'est que la théologie de la libération est d’origine africaine. Nous avons été parmi les premiers à poser les bases d’une théologie de la libération en essayant de retrouver les rapports entre Dieu et les peuples opprimés. Dès les années 1960, pendant que nous préparions le Concile, j'étais préoccupé par les problèmes de la libération.”
Après 14 ans passés à Tokombéré, Ela s’installe dans la capitale politique du Cameroun pour enseigner la sociologie à l’université de Yaoundé I. Il dispensait ses cours en semaine. Le weekend, il célébrait la messe à la paroisse de Ndzong-Melen fondée par l’abbé Pie-Claude Ngoumou qui introduisit le balafon dans le chant liturgique. Cette paroisse devint rapidement célèbre non seulement parce que les catholiques camerounais pouvaient y louer le Seigneur avec des instruments du terroir mais aussi parce que la messe y était dite en plein air. Beaucoup de personnes parmi lesquelles des étudiants venaient dans cette paroisse, pour écouter les homélies d’Ela qui ne caressaient pas le régime de Paul Biya dans le sens du poil. Si on admirait son audace et son courage, on repartait surtout, de là, réconfortés après avoir écouté sa parole qui était tranchante comme l’épée. Mais les prédications d’Ela ne plaisaient pas à tout le monde. Elles dérangeaient ceux qui étaient devenus les bourreaux de leurs propres frères alors qu’on s’imaginait que le départ du colonisateur serait synonyme d’une ère de liberté, de sécurité et de prospérité pour tous.
Le 24 avril 1995, Engelbert Mveng, historien, artiste et théologien, est assassiné à son domicile. La mort du premier jésuite camerounais provoque un choc dans le pays et au-delà. Léopold Sédar Senghor, qui le connaissait et l’estimait, est atterré. Ela était en Belgique quand le drame se produisit. Il rentrera au Cameroun en juin. Interrogé sur la mort de son ami Mveng, il ne mâche pas ses mots. Il rappelle notamment que l’État camerounais a le devoir de protéger les personnes et leurs biens, de rendre la justice. Il se demande ce qui risque d’arriver à la société camerounaise si les dirigeants du pays ne respectent plus rien. Il n’omet pas de faire un parallèle entre la vie des Camerounais au cours des dix dernières années et l’homme attaqué et dépouillé par des brigands entre Jérusalem et Jéricho dans la parabole du bon Samaritain, fait remarquer que “le sang du Père Mveng et des autres victimes des assassinats qui ont eu lieu au Cameroun depuis dix ans crie, faute de justice”. Ces prises de position vaudront des menaces de mort à Ela. Au début, il essaie de les minimiser mais des parents et amis proches du régime l’informent qu’il pourrait être la prochaine victime et lui conseillent donc de se mettre à l’abri. Devant la multiplication des menaces, Ela est obligé de quitter le Cameroun en août 1995 pour le Canada où il rendra l’âme en 2008.
Partisan d’une théologie qui, “à partir de la solidarité avec les pauvres et les opprimés, libère la force provocatrice et libératrice de l’Évangile”, Jean-Marc Ela fait indiscutablement partie des “intellectuels authentiques”, c’est-à-dire de ces Africains qui “ont résisté aux séductions de l’intégration, ont refusé de se renier, de se truquer, sont restés sur la brèche, entre le passé et l’avenir, entre deux mondes… sont demeurés des êtres réels, des humains” (cf. Fabien Eboussi, ‘Lignes de résistance’, Yaoundé, Clé, 1999, p. 42).
HADJI 2022, LA DATE LIMITE POUR LE VERSEMENT DU PRIME DE PACKAGE REPORTEE ULTERIEUREMENT
Les pèlerins qui étaient invités à faire le déplacement pour le versement du montant du package hadji 2022 devront prendre leur mal en patience. La date du lundi 30 mai 2022, qui était retenue, a été reportée sine die.
Les pèlerins qui étaient invités à faire le déplacement pour le versement du montant du package hadji 2022 devront prendre leur mal en patience. La date du lundi 30 mai 2022, qui était retenue, a été reportée sine die.
La date du versement du montant du package hadji, qui était retenue pour ce lundi 30 mai 2022, pour les pèlerins qui doivent être convoyés par la délégation générale au pèlerinage, a été reportée. Les pèlerins vont ainsi devoir leur mal en patience. Une nouvelle date leur sera communiquée ultérieurement.
Pour l’édition 2022 du Hadj, le Sénégal a eu droit à un quota de 5 822 pèlerins, soit 6 000 pèlerins de moins que lors du dernier pèlerinage. Dans ce lot, la délégation générale au pèlerinage a droit à 2 000 pèlerins et le reste est confié à des voyagistes privés.
Le prix du Hadj est passé de 2 600 000 FCFA en 2018 à 4 200 000 FCFA en 2022. Cette cherté est la conséquence de la crise internationale qui a impacté le transport. La compagnie nationale Air Sénégal assurera le convoyage des pèlerins au lieu saint.
Les premiers vols pour le Hadj 2022 sont programmés pour le début du mois de juillet.
POLITIQUE CONJOINTE ET STRATÉGIE CONTRE LA MIGRATION IRRÉGULIERE AU SÉNÉGAL
Les flux migratoires en provenance des pays du Sahel inquiètent de plus en plus l’Europe et cherchent des solutions pour y remédier. Cela se matérialise par la mise en place de projets de développement dans différents pays.
Les flux migratoires en provenance des pays du Sahel inquiètent de plus en plus l’Europe et cherchent des solutions pour y remédier. Cela se matérialise par la mise en place de projets de développement dans différents pays. Ces initiatives visent notamment à donner du travail aux jeunes afin de les inciter à rester sur place. Au-delà de ces initiatives, les acteurs se rendent comptent que la question migratoire mérite une intervention conjointe. En effet, entre le 11 et 23 février dernier, plusieurs délégations de l’union européenne se sont rendues successivement à Dakar, pour non seulement s’enquérir de l’état d’avancement des différents projets initiés, mais comment trouver une solution commune au phénomène migratoire.
En l’espace de deux semaines (11 au 23 février 2022), Dakar a accueilli différentes délégations de l’Union européenne pour trouver une solution durable au problème migratoire. La récente visite du ministre des Affaires étrangères grec Nikos Dendias en est une. Au-delà de la signature du protocole d’entente de la tenue de « consultations politiques régulières » entre Dakar et Athènes, M. Dendias et son homologue Aïssata Tall Sall ont évoqué la question migratoire. La Grèce est l’une des portes d’entrée des flux migratoires en Europe. Malgré les moyens déployés pour y faire face, ce phénomène persiste. Le ministre des Affaires étrangères grec a été très pragmatique lors de son discours. « L’Europe a intérêt à écouter l’Afrique sur la question migratoire ».
Cette courte phrase sous-entend la nécessité de multiplier des luttes conjointes, pour trouver une solution durable. Quant à son homologue Madame Tall Sall, elle s’est contenté de dire que « l’Europe ne devrait » pas fermer ses frontières de façon unilatérale. « Ceci favorise l’immigration clandestine avec toutes ses formes possibles. Si les pays passent leur temps à fermer leurs frontières, à empêcher les gens d’entrer, ils finiront par trouver une autre voie. Cette voie malheureusement, c’est celle des trafiquants, des réseaux de délinquants internationaux et de ceux qui organisent une véritable traite humaine contre les migrants », a estimé la ministre des Affaires étrangères sénégalaise. Selon l’avocate, la meilleure façon est d’ouvrir la migration légale, et essayer avec des politiques de soutien au maintien de ces jeunes dans leur territoire respectif.
Les mécanismes de lutte contre la migration irrégulière
Fonds fiduciaire d’urgence, Gmd, Pasped, Frontex, …
Ces dernières années, l’Etat du Sénégal a initié plusieurs projets de lutte contre la migration illégale. Cela se manifeste à travers la formation et l’employabilité des jeunes. Sur le plan de l’assistance et du contrôle aux frontières, il s’est engagé dans le démantèlement des réseaux de trafics, à travers le renforcement du contrôle des embarcations, le contrôle de l’espace maritime national, l’identification et le démantèlement systématique des réseaux de passeurs. Ces avancées sont facilitées par l’Union européenne, avec la mise en place en 2018 du projet de lutte contre la migration irrégulière à travers l’appui au secteur privé et la création d’emplois au Sénégal (Pasped).
Ce programme tripartite entre l’Italie, l’Union européenne et le Sénégal vise à donner aux jeunes une perspective de vie meilleure dans leur pays. Il est financé à hauteur de 27 milliards de Francs CFA et vise à faciliter la formation pratique, l’orientation et l’insertion professionnelle de 1200 jeunes sénégalais, dans six régions du Sénégal. Ce projet entre dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence (Ffu), en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique. Ce fonds a été créé en 2016 après le sommet de La Valette sur les migrations.
Le 18 mars 2022, lors du Salon international des industries et techniques agroalimentaires (SIAGRO) qui s’est déroulé au centre international du commerce extérieur (CICES), un agent de l’agence nationale de l’aquaculture (Ana) nous a confié que la plupart des jeunes qui tentent la migration irrégulière sont ceux qui habitent dans les régions côtières. « Avec la rareté du poisson la seule alternative pour eux, c’est de tenter l’immigration ». D’après l’agent, l’Etat a mis en place des fermes piscicoles dans ces régions. « Cela a permis d’insérer non seulement des migrants au retour mais aussi ceux qui veulent tenter ce voyage périlleux. « L’objectif est de créer plus de 1000 emplois ».
Le projet de « renforcement de la gouvernance inclusive de la migration au Sénégal », financé par l’Union européenne entre également dans ce cadre. Ce projet conjoint entre l’Etat du Sénégal et l’agence espagnole de coopération internationale pour le développement (Aecid) vise les migrants de retour et les potentiels migrants qui souhaitent investir dans l’aquaculture, l’aviculture et l’artisanat.
Le 23 février dernier, une délégation de cinq députés du Parlement européen de la Commission des budgets était en visite de terrain à Dakar. L’objectif était d’échanger avec les acteurs, sur les résultats et l’impact du Fonds fiduciaire d’urgence (Ffu). Lors de leur différente prise de parole, la phrase « nous ne refusons pas la migration, mais nous voulons une migration légale », revenait souvent. Rappelons aussi que du 09 au 11 février 2022, en prélude au Sommet Ue-Ua (17 et 18 du même mois), des Commissaires européens conduits par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, ont effectué une visite à Dakar.
Au cours de la conférence de presse, Ylva Johansson, la commissaire européenne chargée des affaires intérieures a émis l’idée du déploiement d’agents Frontex au Sénégal. Une première en Afrique, si cela se concrétise. « En cas d’accord du gouvernement sénégalais, l’UE pourrait envoyer des équipements de surveillance tels que des drones et des navires », a proposé madame Johansson. D’après la Commissaire européenne chargée des affaires intérieures, ces agents Frontex seront déployés aux côtés des forces maritimes sénégalaises pour lutter contre le réseau des passeurs. « C’est mon offre et j’espère que le gouvernement sénégalais est intéressé par cette occasion unique », a déclaré Ylva Johansson. La balle reste dans le camp du Sénégal pour concrétiser ce projet.
Fonds fiduciaire d’urgence (Ffu), en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière
Irène Mingasson, Ambassadrice de l’Union européenne au Sénégal, lors de sa visite de terrain avec les délégations du parlement de l’UE, du 23 février 2022.
« Nous voulons la migration qui n’est pas une aventure dangereuse »
« Ce fonds a été mis en place il y a quelques années pour répondre à une situation de crise de la migration irrégulière. Il accompagne les différents pans de la stratégie européenne et africaine, pour aborder toutes les problématiques et les questions qui sous-tendent la question de la migration. L’objectif principal, c’est de mieux gérer la migration mais dans le domaine positif.
L’objectif numéro 2, c’est de lutter contre la migration irrégulière c’est-à-dire lutter contre les trafiquants et les réseaux. Nous avons beaucoup développé la question avec le Sénégal et nous continuerons à le faire dans le domaine de la sécurité. Le troisième volet, c’est de développer la bonne gestion de la migration, les voies légales de la migration. Et pour cela, il faut s’entendre sur ce qui est une migration bénéfique de part et d’autre. Nous voulons la migration qui n’est pas une aventure dangereuse. Une tentative de migration qui coûte la vie aux personnes et beaucoup d’argent à leur communauté.
Le dernier volet, c’est celui de la création d’opportunités et surtout du choix. Il ne faut pas que la migration soit le résultat un peu incontournable d’une absence d’autres alternatives. Nous allons continuer à mettre cette création d’opportunité pour la jeunesse sénégalaise, au cœur de notre partenariat. Je parle au nom de toute la team Europe. Au cours des dernières semaines, nous avons reçu la présidente de la Commission de l’union européenne, accompagnée de cinq Commissaires européens, pour rappeler la centralité de cet enjeu jeunesse, cette priorité que nous accordons ensemble à la jeunesse africaine ».
Témoignages
Ibrahima et Amadou, deux jeunes qui ont tenté la migration irrégulière. Le premier n’a pas survécu. C’est sa mère et son ami qui ont témoigné comment Ibrahima a perdu la vie dans la méditerranée. Quant à Amadou, un migrant de retour revient sur ses deux tentatives sans succès.
« C’était mon unique garçon sur qui je comptais »
Ibrahima, un jeune de 28 ans avait quitté Sénégal en en fin août 2021 pour le Maroc. D’après sa mère, son fils ne lui a jamais parlé de son projet de voyage. « Il me disait tout le temps, qu’il doit m’aider à sortir de cette pauvreté », a confié sa mère. Le jeune célibataire n’avait aucun métier. Seul le Football qu’il pratiquait à fond. D’après son ami proche Naby, il raconte qu’Ibrahima a été contacté par un ami, en liaison avec un réseau de passeur établi au Maroc.
« C’est la veille de son départ qu’il m’a informé de son voyage par Avion. Si j’avais suffisamment d’argent j’aurais pu y aller avec lui, car je nourris depuis longtemps l’envie de me rendre en Europe », a confié Naby. Selon les informations recueillies auprès de ses parents établis à Castors (commune de Grand Yoff), une fois au Maroc, le Jeune homme a été orienté vers une pirogue qui se trouve à Dakhla (ville située au Sahara occidental) et qui doit rallier l’Espagne. « Ibrahima nous a contactés en nous demandant de mobiliser de l’argent pour ne pas qu’il rate cette opportunité. Mes filles et moi, avons pu lui envoyer 500 mille FCFA », raconte sa mère, inconsolable. Malheureusement, deux jours après, la famille a reçu l’appel annonçant que le « bateau » dans lequel Ibrahim se trouve, vient de chavirer. Une information qui tombe comme un couperet. « Moi il ne m’a jamais dit qu’il voyage en pirogue, mais plutôt en bateau. C’est l’unique garçon sur qui je comptais. Voilà qu’il est parti, ma vie ne sert à rien », regrette la vieille dame.
Amadou Touré, candidat à l’immigration illégale et actuellement commerçant au marché castors
« Aujourd’hui, grâce à mon petit commerce, je me suis marié et père de trois enfants »
Au marché castors (Dakar) Amadou Touré, un jeune d’une trentaine d’années vend des téléphones et accessoires au marché Castors. Ce jeune qui a tenté l’migration irrégulière, ne se hasarde plus jamais à tenter un tel périple. La première remonte en 2017, où lui et son ami Yankhoba ont profité de l’inattention de la sécurité portuaire pour s’engouffrer dans un navire qui se rendait au Brésil. « Ça a marché, je ne sais pas exactement le temps du trajet, mais on avait fait plus de deux semaines. Un bidon de 10 L d’eau, plus la farine de maïs faite à base de la patte d’arachide constituaient notre provision », raconte Amadou.
Mais leur séjour à Rio n’a duré que quelques heures. Dès que le bateau a accosté, les deux voyageurs ont été interpellés et mis dans un avion pour Dakar. « Si on parlait portugais ou anglais, on ne serait pas rapatrié car nous saurions bien nous défendre. En plus il n’y avait aucun traducteur pour faire passer notre message », confie le jeune homme. Pourtant, ce périple n’a pas calmé l’ardeur d’Amadou. Deux ans après cette aventure, il a été mis au parfum d’une pirogue à Mbour, qui cherche des candidats pour l’Espagne. « Le gars m’a dit qu’une pirogue doit se rendre en Espagne moyennant 450 mille.
Comme j’avais économisé pour mon projet de voyage, je n’ai pas hésité une seule fois », a expliqué le jeune homme. A l’en croire, ils étaient plus de 300 dans la pirogue. Beaucoup d’enfants et de femmes. La pirogue a démarré vers 4 heures du matin. Mais quelque chose va se passer, car le cinquième jour du voyage, le capitaine leur annonce qu’il a perdu le contrôle de la boussole et le mieux, c’est de rebrousser chemin. « Cette annonce a suscité des grincements de dents, après tant d’efforts fournis. Certains disent qu’il n’est pas question de retourner à Dakar, car ils ont fait un prêt. Mais quand le capitaine a dit qu’il ne veut pas voir tout ce monde perdre la vie y compris lui, tout le monde s’est ressaisi. « Au retour, la pirogue commence à prendre de l’eau. Une équipe s’est constituée pour évacuer de l’eau », relate le jeune Amadou.
Les onze nouveaux nés, qui ont perdu la vie dans l’incendie enregistré dans la nuit du mercredi au jeudi 26 mai, au niveau de la Pédiatrie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane, seront inhumés, ce dimanche
Les onze nouveaux nés, qui ont perdu la vie dans l’incendie enregistré dans la nuit du mercredi au jeudi 26 mai, au niveau de la Pédiatrie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane, seront inhumés, ce dimanche, si l’on en croit notre confrère Seneweb.
La cérémonie funéraire est prévue à partir de 14h00 après la levée des corps à la structure hospitalière. "Toutes les dépouilles seront enterrées dans un même et unique tombeau", ajoute notre source.
MARIE KHÉMESSE NGOM NDIAYE, UNE PRATICIENNE EN MISSION
L’arrivée de la Directrice de la santé à la tête du département ministériel procède d’un souci de confier le secteur à un acteur du sérail. Un vœu longtemps émis par nombre d’observateurs et de citoyens
La nouvelle ministre de la Santé et de l’Action sociale, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, a, sans doute, pour mission de réorganiser et redorer le blason d’un secteur terni par une série de dysfonctionnements et de drames ayant entamé sa crédibilité auprès de l’opinion publique sénégalaise.
Le docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye a hérité jeudi du poste de ministre de la Santé après le limogeage d’Abdoulaye Diouf Sarr à la suite de l’incendie qui a coûté la vie à onze bébés, la veille au soir, à l’hôpital public de Tivaouane, localité située à une centaine de kilomètres de Dakar.
La séquence temporelle de sa nomination donne une indication sur sa principale mission : redonner confiance aux usagers dont la foi au système sanitaire a été sérieusement entamée.
Le drame de Tivaoaune est survenu moins de deux mois après la mort en couches à l’hôpital régional de Louga, dans le nord du pays, de Ndéye Astou Sokhna, une femme enceinte qui avait attendu en vain plus de 20 heures pour subir une césarienne.
Alors que l’émotion et l’indignation étaient encore vives, un nouveau-né, avait, par erreur, été déclaré mort et conduit à la morgue du centre hospitalier régional de Kaolack (centre). Le bébé, après avoir plus tard donné des signes de vie, avait rendu l’âme en dépit des efforts menés pour le ranimer.
Un an auparavant, quatre nouveau-nés avait péri dans un incendie survenu à l’unité de néonatologie de l’hopital public de Linguère, une localité de la région de Louga, dans le nord du pays.
Par ailleurs, nombreux sont les sénégalais qui sont très remontés contre des acteurs du secteur de la santé après avoir vécu des expériences désagréables dans des structures sanitaires. La mise en place, dans la foulée, d’un collectif dénommé ‘’Patients en danger’’ en est une illustration.
L’arrivée de la Directrice de la santé, une praticienne formée à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), à la tête du département ministériel, procède d’un souci de confier le secteur à un acteur du sérail. Un vœu longtemps émis par nombre d’observateurs et de citoyens.
Au regard de sa formation académique, de son parcours administratif et de son passé dans le mouvement associatif et syndical, Marie Khémesse Ngom, en première ligne dans la riposte à l’épidémie de Covid-19 depuis son apparition au Sénégal, est en terrain connu.
Médecin et spécialiste en santé publique et en médecine du travail, elle a dès la fin de sa formation en 1991 à la faculté de médecine de Dakar, rejoint le district sanitaire de Thiès où elle a servi en tant que adjoint du médecin-chef de ce district. Neuf ans plus tard elle intègre le Bureau de suivi des activités des districts au ministère de la Santé.
‘’Je n’ai jamais voulu être loin des activités opérationnelles. Il fallait maîtriser ce qui se passe au niveau opérationnel pour pouvoir prétendre à certains postes de responsabilités’’, a-t-elle récemment déclaré lors d’une interview publiée sur la page Facebook de l’association des Femmes médecins du Sénégal.
C’est que l’ancien médecin-chef du district sanitaire de Dakar (2005-2015), première femme à occuper ce poste, adore les challenges au point de diriger plus tard le service de lutte contre les maladies au niveau de la tutelle.
‘’Il y avait à l’époque beaucoup de défis à relever. J’ai parcouru tout ce long chemin jusqu’à la direction de la lutte contre les maladies pour m’occuper aussi bien des maladies transmissibles que des maladies non transmissibles à soin couteux’’, avait expliqué la native du Baol, localité du centre du Sénégal.
L’engagement de la catholique issue d’une famille sérère s’est également par le passé manifesté dans le syndicalisme au point de gravir les échelons et devenir entre 2006 et 2011 la secrétaire générale du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES).
En fin de compte, la nouvelle ministre de la Santé, une ancienne militante de la Coix rouge, sait de qui tenir. Son défunt père travaillait dans l’administration, sa défunte mère était une couturière réputée de Mont-Rolland.
‘’C’est une grande bosseuse. Elle aime le travail bien fait et est d’une grande loyauté’’, a témoigné à son sujet, un de ses collègues, le docteur Babacar Guèye, dans un film documentaire réalisé par l’Amicale des femmes du ministère à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la Femme.
KAMARA N’A JAMAIS HÉSITÉ ENTRE LES BLEUS ET LE SÉNÉGAL
Boubacar Kamara, qui vit actuellement son premier rassemblement avec les Bleus, a assuré n’avoir jamais hésité entre l’équipe de France et le Sénégal, malgré ses origines familiales
Passé par toutes les sélections jeunes de l’équipe de France depuis les moins de 17 ans, Boubacar Kamara a été appelé pour la première fois par Didier Deschamps avec les A, la semaine dernière, pour les matchs de la Ligue des nations prévus au moins de juin contre le Danemark, l’Autriche et la Croatie.
Le défenseur de l’OM aurait pu choisir de jouer pour le Sénégal, le pays de son père, mais il assure que la question ne s’est pas posée. "Je n’ai jamais hésité avec le Sénégal. Certes on m'a vu sur les réseaux sociaux avec un maillot du Sénégal, mais c’était pendant la CAN, parce que mon père est sénégalais et qu’une partie de moi est sénégalaise", a-t-il expliqué ce dimanche en conférence de presse.