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25 juin 2025
PAR MAMADOU NDIAYE
LE DEGEL
Par un retournement de conjoncture dont le sport a le secret, la politique, la vraie, renaît et retrouve des couleurs dans notre cher pays visité par la grâce.
Par un retournement de conjoncture dont le sport a le secret, la politique, la vraie, renaît et retrouve des couleurs dans notre cher pays visité par la grâce. Le prestigieux trophée de la CAN trône chez nous aux termes d’un époustouflant parcours des Lions victorieux d’une pâle équipe d’Egypte, de surcroît méconnaissable parce que craintive face à un Sénégal assurément conquérant.
Le « tiébou djeun », géniale trouvaille culinaire, se voit consacré par l’UNESCO patrimoine immatériel au même moment où un jeune prodige des Lettres, Mbougar Sarr en l‘occurrence, remporte le Prix Goncourt avec une rare dextérité saluée par la critique. Ces trois faits agrégés donnent une dimension nouvelle de l’exception sénégalaise saluée et vantée sous de nombreuses chaumières d’Afrique.
A cette fin d’ailleurs, une détente s’amorce. Dans l’air flotte une mélodie d’une tonalité estivale. Entamée à l’accueil massif des Champions d’Afrique de retour du Cameroun, l’ambiance rieuse se poursuit en s’étendant à d’autres sphères de vie avec notamment le dégel des rapports crispants entretenus au sein de la classe politique.
Macky, Idy et Déthié Fall ont eu une franche rigolade dans le feutré salon présidentiel de l’aéroport militaire de Yoff. A cette occasion, la multiplication des apartés redresse une fausse perception d’hostilité entre les acteurs de l’échiquier politique. Ils entretiennent des rapports normaux. Ils sont adversaires mais pas ennemis. Ils se parlent et se rencontrent dans des cadres moins exhibés pour aborder des sujets dits sérieux, à l’abri des regards curieux ouj inquisiteurs. Très certainement le sens des priorités sera au centre des différents agendas politiques du Sénégal dans les mois à venir.
Au vu de l’affluence, jamais autant de leaders politiques ne s’étaient retrouvés en si grand nombre dans un seul et même endroit attendant l’arrivée des Lions sacrés champions d’Afrique à Yaoundé. Les maires, bien élus et déjà installés, découvrent les rigueurs de la gestion et sans doute un ardent désir de donner satisfaction les anime en même temps que les défis de réalisation vont jalonner leur cheminement de premiers magistrats des villes et de communes conquises. Ce cumul de gestes maîtrisés, est-ce un avant-goût des évènements futurs dont le plus immédiat est l’inauguration ce mardi 22 février du stade Abdoulaye Wade ?
Le nouveau stade de football, érigé au sein d’un fastueux complexe olympique, doté d’une pelouse hybride, va porter le nom de l’ancien Président Me Abdoulaye Wade. L’infrastructure de 50 mille places a coûté quelque 156 milliards de francs CFA. La décision de parrainage a été prise par le Président Macky Sall dont le rapprochement avec son mentor a déjà été acté depuis le mois de septembre 2019 lors de l’inauguration de la Grande Mosquée Mouride de Massalikoul Jinaan. Le Khalife Général des Mourides, Sérigne Mountakha Bassirou MBacké avait béni la réconciliation sous une assistance conquise par la solennité de l’événement et
l’exemplarité de l’acte posé par deux des poids lourds les plus significatifs de la classe politique du Sénégal.
Depuis lors, la classe politique avait renoué avec l’urbanité sans toutefois dissoudre sa personnalité. De ce fait, elle garde certes sa consistance et sa cohérence mais se montre vulnérable aux divisions et à la dissonance, deux écueils qui guettent au lendemain d’élections locales très disputées aux quatre coins du pays. Cette étape a été vite franchie. Elle laisse en revanche une empreinte de maturation du jeu électoral.
Des béances sont apparues avec des élus dépourvus d’expérience, naïfs mêmes et tatillons pour certains surpris dans un affligeant état d’impréparation qui en dit long sur l’incompétence que ne parvient pas à masquer une arrogance certaine. Les incantations ne sont guère des projets politiques. La comédie humaine, si chère à l’écrivain français Balzac, offre des fresques insaisissables dans leur fureur mais révèle la société telle qu’en elle-même, traversée d’intérêts et travaillées par un choc d’ambitions entre groupes sociaux aux intentions bien peu claires.
Pour preuve : une dislocation de coalitions reste perceptible au gré des évolutions d’ici aux prochaines élections législatives. Il n’est pas à exclure la formulation d’autres offres politiques à mesure que se rapproche l’échéance en vue, précisément au mois de juillet. Dans la foulée de cette recomposition, des lignes de démarcation vont davantage se préciser sur fond de clivage idéologique de moindre envergure. Les affinités prendront plutôt le dessus.
S’il y a des vérités à ne pas exhumer, d’autres sont à dire pour définir de nouveaux rapports politiques. Ira-t-on vers une réunification de la famille libérale éclatée en plusieurs chapelles ? Si oui, quelle forme revêtiront ces retrouvailles ? De Macky à Pape Diop en passant par le PDS et d’autres encore en retrait momentané, le spectre reste large. Force est de constater que l’émiettement a eu pour effet de disperser des rangs devenus clairsemés.
En face, le camp socialiste a un réel ancrage dans le pays profond. Les épreuves politiques endurées et la lointaine perte de pouvoir confine cette formation à une permanente quête d’alliance selon les cycles politiques qui s’ouvrent. En conservant la mairie de Dakar, le PS sait ce qu’il doit aux autres alliés dans un attelage si hétéroclite que la hache de guerre ne tardera pas à être déterrée, tôt ou tard. En clair la nature reprendra le dessus au sein d’un alliage qui incorpore des éléments disparates dont l’unité organique n’est que circonstancielle pour ne pas dire de façade.
Devant tant de tourments redoutés, les acteurs donnent l’impression d’oublier l’essentiel : à savoir l’économie qui peine à se relancer après un douloureux Covid-19. La pandémie a englouti plus de mille milliards dans un gigantesque plan de riposte. Cette dépense obère les finances de l’Etat obligé, pour une longue période, de se mettre au régime (sec ?) et contraint de retourner en sa faveur une situation en dégradation visible.
La crise sanitaire n’a pas en outre manqué de souligner à traits renforcés la faiblesse de notre économie encore tributaire de facteurs exogènes. S’y ajoute la dette qui se rapproche du plafonnement de l’UEMOA à hauteur de 70% du PIB. Pour plus de la
moitié, cette créance est détenue par des acteurs étrangers voire des institutions de la finance internationale. Ces contre-performances économiques s’accommodent-elles d’un climat social tendu et entretenu sous la forme d’une surenchère financière que rien ne saurait justifier ? Les syndicats de la santé et de tous les ordres d’enseignements sont ainsi avertis. Sans frais du reste…
LE TABAGISME PLUS MEURTRIER QUE TOUT
Selon le professeur Diagne, le tabagisme "s’est révélé même plus mortel que la pandémie de la COVID-19 qui, à ce jour, a provoqué la mort de 5,89 millions de personnes à travers le monde".
Saly-Portudal (Mbour), 22 fév (APS) - Le tabagisme, en plus de se révéler ’’plus meurtrier’’ que le Covid-19, par exemple, met à nu les inégalités sociales entre les pays développés et ceux en développement et même à l’intérieur de ces derniers, a soutenu, mardi, le directeur du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES), le professeur Abdoulaye Diagne.
"Aucun fléau, y compris la COVID-19, n’a fait, à ce jour, autant de morts par an que le tabac", a-t-il relevé à l’ouverture d’un atelier national de renforcement de capacités en faveur d’une application effective des directives de la CEDEAO et de l’UEMOA portant harmonisation du droit d’accise sur les produits du tabac dans les Etats-membres concernés.
Cette rencontre de deux jours (22-23 février) se tient à Saly-Portudal (Mbour), en vue de créer une synergie d’actions pour renforcer, auprès des acteurs étatiques, des représentants des cellules de l’UEMOA et de la CEDEAO, ainsi que de la société civile, le plaidoyer pour l’application desdites directives.
Selon le professeur Diagne, le tabagisme "s’est révélé même plus mortel que la pandémie de la COVID-19 qui, à ce jour, a provoqué la mort de 5,89 millions de personnes à travers le monde".
"Progressant à bas bruit, le tabagisme touche un nombre croissant de personnes dans le monde", a signalé le chercheur, citant des statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) selon lesquelles chaque année, plus de huit millions de personnes meurent du tabac dans le monde dont 460.000 en Afrique.
S’y ajoute que le tabagisme "met à nu les inégalités économiques et sociales entre les pays et, à l’intérieur des pays, entre les différents groupes socioéconomiques", note-t-il.
"Dans les pays en développement, les groupes socioéconomiques les moins favorisés consacrent au tabac une part plus importante de leurs budgets de consommation que les groupes non pauvres, et de ce fait, ils s’exposent plus aux maladies non transmissibles", a-t-il analysé.
Ces groupes connaissent de cette manière "une baisse de productivité, finalement ont une durée de vie plus courte", a souligné le directeur du Consortium pour la recherche économique et sociale.
Eu égard à son coût en vies humaines, le tabagisme doit être en tête de l’agenda de la lutte contre les fléaux sanitaires, particulièrement les pays africains, a-t-il préconisé.
Aussi, "face à ces dégâts humains et économiques considérables, la communauté internationale, les pays ouest-africains notamment, n’ont d’autre choix que de combattre résolument ce fléau", a indiqué Diagne.
Il a rappelé que le tabagisme est un facteur de risque majeur pour les maladies cardio-vasculaires comme l’hypertension, l’insuffisance coronarienne, l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux (AVC).
De même, la consommation du tabac est également "le plus grand facteur de risque de cancer", dont les plus fréquents sont ceux du poumon, de la vessie, des reins, du larynx, de la bouche, du pancréas et de l’estomac, a-t-il insisté.
LES EAU DISPOSÉS À FAIRE CHEMIN AVEC MACKY SALL, PRESIDENT EN EXERCICE DE L’UA
Les Emirats arabes unis (EAU) sont disposés à accompagner le président Macky Sall durant son mandat à la tête de l’Union africaine (UA), a annoncé leur secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, chargé des affaires africaines
Dakar, 22 fév (APS) - Les Emirats arabes unis (EAU) sont disposés à accompagner le président Macky Sall durant son mandat à la tête de l’Union africaine (UA), a annoncé leur secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, chargé des affaires africaines, Son Altesse Sheikh Shakhboot Ben Nahyan Al Nahyan.
Le ministre émirati a été reçu dimanche par le président Sall, à qui il a transmis un message de son Altesse Mouhamed Ben Zayed Al Nahyan, prince héritier d’Abu Dhabi, signale un communiqué de l’ambassade des EAU à Dakar.
Sheikh Shakhboot Ben Nahyan Al Nahyan a exprimé à cette occasion "la disponibilité de son pays à accompagner" le chef de l’Etat sénégalais, qui assure la présidence de l’Union africaine, depuis le 5 février dernier, date de son installation à Addis-Abeba.
Il a souligné la "montée en puissance des relations entre les deux pays", ajoutant que cette visite d’amitié et de travail s’inscrit dans le cadre de la volonté de son pays de "renforcer les relations bilatérales" avec le Sénégal, considéré comme "un partenaire stratégique" de premier plan en Afrique.
Avant cette audience, le ministre émirati a rencontré la cheffe de la diplomatie sénégalaise, Me Aissata Tall Sall, avec qui il a eu des échanges sur "les relations de coopération bilatérale" entre les deux pays, et "surtout leur renforcement".
"Les deux responsables ont passé en revue, les relations de fraternité et de coopération entre les deux pays et les moyens de les renforcer pour servir les intérêts communs des deux peuples frères", souligne le texte.
Après cette réunion, le ministre émirati a effectué une visite de courtoisie au musée des Civilisations noires, où sont exposés des objets datant de l’ère préhistorique, comme des vestiges des premiers hominidés apparus en Afrique, il y a plusieurs millions d’années, mis à jour au Tchad et en Ethiopie.
Entre autres, des masques rituels venus des quatre coins de l’Afrique et même du monde y sont également exposés.
Par ailleurs, le ministre émirati a visité le chantier des travaux du Centre Mohamed Bin Zayed pour l’innovation et l’entreprenariat, financé par les Emirat arabes unis.
Ce centre vise à accélérer le développement de l’écosystème d’entrepreneuriat innovant numérique sénégalais avec toutes ses commodités.
Selon lui, "c’est un beau projet qui devrait, à la clé, offrir de réelles opportunités pour les jeunes et les femmes désireux de se lancer dans l’entrepreneuriat".
WACKY-WADE, UN RAPPROCHEMENT EN TROIS SAISONS
Après le dialogue national et l'épisode de Massalikoul Jinane, la décision du président de baptiser le nouveau stade du pays du nom de son prédécesseur est un nouvel acte de raffermissement des relations entre les deux. Bientôt l'amnistie pour Karim ?
Le Dialogue national en 2016 et les retrouvailles à Massalikoul Jinane en 2019 : 2 évènements qui justifient les déclarations de Mahmoud Saleh selon lesquelles Macky Sall et Abdoulaye Wade se parlent. La saison 3 de «Macky et Gorgui» est le parrainage du Stade de Diamniadio au nom de l’ancien président. Une décision qui n’est pas dépourvue d’enjeux politiques.
Certains pensaient à Lamine Diack, d’autres à Pape Bouba Diop mais le président Macky Sall a décidé de baptiser le nouveau Stade du Sénégal au nom de Me Abdoulaye Wade. Ce joyau sportif, estimé à 150 milliards de francs Cfa, sera inauguré en grande pompe cet après-midi. Mais il ne faut surtout pas être naïf : on est sur un terrain sportif mais où se jouent aussi des enjeux politiques. Par cet acte, Macky Sall semble se rapprocher une énième fois du Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds). C’est la 3ème tentative de raffermissement des positions entre les deux depuis l’emprisonnement de Karim Wade.
La première en 2016 avait occasionné la libération de Wade-fils. En effet, ce 28 mai 2016, édition 1 de la Journée du Dialogue national, Oumar Sarr a dû rester jusqu’au bout de la nuit au palais de la République pour réclamer la libération de Karim en prison depuis avril 2013. «Nous considérons que Karim Wade est un détenu politique, victime de la Crei. Nous réclamons la libération de Karim mais aussi la suppression de cette cour», invitait le Secrétaire général adjoint du Pds. Moins d’un mois plus tard, précisément dans la nuit du 23 au 24 juin, Karim fut libéré et exilé au Qatar. Pourtant, la plupart des opposants avaient décidé de boycotter ces concertations. Irréductible opposant à l’époque, Idrissa Seck qualifiait la sortie de prison de Karim Wade de «deal international sur le dos des Sénégalais», un homme qui «a été livré à un donneur d’ordres» à savoir le Qatar.
Cette décision de Macky Sall avait suffi pour disperser l’opposition. Le Pds, mécontent de la posture du leader de Rewmi, lâchait des tirs contre ce dernier. «Idrissa Seck sait pertinemment qu’il n’a aucune chance de passer devant Karim Wade lors de la prochaine Présidentielle. Le seul espoir qu’il avait, est que Karim Wade reste en prison, que le Pds n’ait pas un candidat et que lui, puisse faire face à Macky Sall», attaquait Toussaint Manga, leader de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl). Au même moment, l’Apr, dans un communiqué, taxait l’ancien maire de Thiès de «dealeur qui voit des deals partout». Depuis, le Pds n’a pas toujours milité pour une unité de l’opposition ou le départ de Macky Sall. En 2019, le parti libéral a décidé de ne soutenir aucun candidat à l’élection présidentielle de février. Dans les couloirs de la permanence Oumar Lamine Badji, il se dit que Wade a eu une entente avec Macky Sall pour ne pas présenter un candidat. «Quand on n’a pas choisi, on a choisi», disait Jean-Paul Sartre dans L’existentialisme est un humanisme. Par conséquent, ni Ousmane Sonko, ni Idrissa Seck encore moins Madické Niang ne parviendront à décrocher le soutien du patriarche qui fait visiblement les affaires du président sortant.
La fin du film : amnistie pour Karim Wade ?
Au sortir de cette élection, Moustapha Cissé Lô n’avait-il pas déclaré que si Khalifa Sall et Karim Wade étaient candidats, Macky Sall se retrouverait au second tour ? Cet élan d’apaisement entre l’Apr et le Pds s’est confirmé le 27 septembre 2019 lors de l’inauguration de Massalikoul Djinane. Sous l’égide du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, Macky Sall avait accompagné Me Abdoulaye Wade jusqu’à son domicile tout en lui promettant une visite. Elle n’a pas encore eu lieu. Par contre, le Secrétaire général du PDS s’était bien rendu au Palais. D’après les espérances du Pds, ce processus devra aboutir à une amnistie pour Karim Wade qui vit à Doha depuis près de 6 ans.
Par ailleurs, le président Macky Sall ne cracherait pas aussi sur une alliance avec son ancien parti où il a milité de 1988 à 2008. A moins de 6 mois des Législatives, une alliance entre l’Apr et le Pds ne serait pas de trop pour l’une contre l’autre. Après le ralliement au camp présidentiel de Oumar Sarr, El Hadji Amadou Sall et Babacar Guèye, marqué la présence du premier dans le gouvernement remanié du 1er novembre 2020, sera très scrutée la formation de la prochaine équipe ministérielle. Finalement comme l’a dit Mahmoud Saleh : «Macky Sall et Me Abdoulaye Wade sont en contact permanent. Ils se parlent par des mécanismes qui leur sont propres.»
Par Hamidou ANNE
BOUT D’ITINÉRAIRE DANS LE SUD
Avec mon ami, nous avons aimé nous perdre en Gambie au point de décider d’y rester. Senegambia, Serrekunda, Banjul, qui sonnaient jadis si loin sont en vérité si proches de nous. Les connaître, c’est retrouver une partie de son âme en tant que Sénégalais
En compagnie d’un ami, je me suis perdu en Gambie ce weekend. Alors qu’il tenait le volant avec une grande maîtrise, comme à son habitude, les paysages que nous traversions l’ont peut-être distrait.
La surprise de nous être, à un moment, trompés de chemin a vite été supplantée par le bonheur de rouler sur un goudron hospitalier et de découvrir, des deux côtés de la Nord Bank Road, un décor dont rien de l’ensemble qui la compose ne m’est étranger.
De Farafenni à Barra, la nature est généreuse, elle offre un spectacle paisible qui accompagne dans notre monture la voix de Baba Maal. De petits affluents du fleuve Gambie viennent ciseler délicatement la route. Sur les panneaux qui l’ornent, on peut lire : Illiassa, Minteh Kunda, Kerewan, Munyagen, Jamagen Chamen... Des noms dont l’orthographe anglo-saxonne n’arrivent pas à me dissimuler le côté familier. La réalité en est presque étonnante de simplicité et d’évidence : je me sens chez moi en Gambie.
Certes les barrages des forces de défense et de sécurité sont omniprésents. Ce qui n’est guère agréable pour un aventurier libertaire le temps d’un week-end. Mais après un premier abord réciproquement méfiant, le terrain d’entente dans nos langues communes détend l’atmosphère. Nous parlons wolof, pulaar et trouvons cette forme de complicité que les langues héritées de nos mères savent offrir. «Naka ngeen def ? Ani wa Sénégal ?» (Comment allez-vous ? Quelles sont les nouvelles du Sénégal ?), nous lancent systématiquement les fonctionnaires de police ou les militaires gambiens. La discussion est alors lancée sur divers sujets en commun ; le sport bien sûr, ou les dernières actualités musicales.
Une policière gambienne, perdue dans un ample uniforme, chemise jaune, jupe marron et béret soigneusement vissé sur la tête, nous parle, après un salut froid, de son chaleureux dernier séjour à Ziguinchor. A partir de la capitale du Sud du Sénégal, elle avait rejoint la Guinée-Bissau en vue de la célébration d’un gamou, apprend-on ainsi. De longues minutes durant, nous avons échangé sur la religion, le cousinage à plaisanterie et le dernier opus de Waly Seck, dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Elle s’appelle Isatu Juuf (nous dirions «Aïssatou Diouf»), sereer de teint clair. Nous nous sommes écharpés sur qui était l’esclave de l’autre, avant d’en rire à gorge déployée. Elle m’a ensuite demandé quand est-ce que le trophée de la dernière Coupe d’Afrique des nations, qui doit faire bientôt le tour du Sénégal, séjournerait en territoire gambien.
Cet échange à un check-point, en wolof, entre une policière et un civil perdu dans la nature, démontre la force d’un peuple face à toutes les divisions administratives issues du fait colonial. La Gambie et le Sénégal sont deux pays souverains qui ont en partage le même peuple, les mêmes langues, la même gastronomie, bref la même âme. Les années du dictateur Yahya Jammeh au pouvoir ont distendu les relations politiques entre les deux Etats ; ce qui a eu une incidence normale sur les rapports entre les populations. Mais Jammeh restera une parenthèse dans la longue histoire du peuple sénégambien. François Mitterrand disait : «Les fils de l’histoire ne se coupent jamais.» Ceux qui lient les filles et les fils de ce bout de terre dans le ventre du Sénégal à nous sont à sacraliser jusqu’au jour où, peutêtre, nous serons liés autour d’un même destin politique.
Avec mon ami, nous avons aimé nous perdre en Gambie au point de décider d’y rester. Senegambia, Serrekunda, Banjul, Bakau, ces lieux qui sonnaient jadis si loin sont en vérité si proches de nous. Les connaître, s’y connaître, c’est retrouver une partie de son âme en tant que Sénégalais. Il s’agit presque d’un acte de création, pour contribuer au décloisonnement et à une rupture avec une sorte d’enfermement malsain.
Fermeture de la parenthèse gambienne improvisée. Nous avons repris la route en direction de Ziguinchor. Les mêmes paysages se dessinent, la route arbore sur ses flancs une nature verte qui renseigne sur le potentiel agricole, industriel et touristique exceptionnel de la zone, malheureusement freiné par quatre décennies de velléités fractionnistes. Les différents accords de paix signés, les nouvelles relations avec la Gambie et la Guinée-Bissau, les investissements massifs relatifs au désenclavement et à l’inclusion économique et sociale, notamment via le Ppdc, vont, je l’espère, permettre d’asseoir une transformation de la vie de millions de gens. Ce bout de mon itinéraire dans le Sud, ponctué par la voix de Baba Maal, l’icône du Nord, fut doux comme une chanson qui raconte l’histoire d’êtres qui s’aiment sans pouvoir s’unir ou celle d’hommes et de femmes qui, malgré des tentatives pour les séparer, trouvent la force de rester ensemble.
LA RIPOSTE D'ALIOU SALL
Un autre Aliou Sall, c’est ce que l’ancien maire promet aux populations de Guédiawaye après sa défaite
Un autre Aliou Sall, c’est ce que l’ancien maire promet aux populations de Guédiawaye après sa défaite. Pour Lat Diop, ce département est devenu la risée du monde depuis l’élection de Ahmed Aïdara.
A Guédiawaye, la coalition Benno bokk yaakaar (Bby), avec à sa tête Aliou Sall, et en présence des responsables du département, a organisé hier une grande mobilisation.
L’ancien maire s’est dit rassuré : «Cela montre que le Bby contrôle bien le département. L’élection municipale ne l’a pas remis en cause. Et tout ce que demandera la réunification de la coalition, je suis prêt à mettre tous les moyens.» Aliou Sall reconnaît certes des défaites dans certaines communes mais demeure convaincu que la majorité est avec eux.
Il dit : «Nous avons développé cette ville. Nous étions trop sûrs de nous. C’est ce qui a fait que nous avons perdu la mairie Ville.» M. Sall estime que son camp a trop joué la carte démocratique. «A partir d’aujourd’hui, les acteurs de Guédiawaye aurons un autre Aliou Sall. Et qui quiconque me dépassera, je vais l’écraser. Parmi nous, il y a des gens qui sont dans la fumisterie. Vous vous rendez compte, comment des gens peuvent me demander de dialoguer avec une personne qui ne vaut rien», a-t-il prévenu.
Aliou Sall avertit qu’il ne va plus tolérer certains propos. «Comment faire face à des gens qui ne savent pas ce que c’est une mairie. Il (Ahmed Aïdara) m’accuse d’avoir 50 salariés fictifs. C’est faux ! Toutes les réalisations sont de mes propres moyens. Ils n’ont qu’à appeler des auditeurs pour vérifier», a pesté M. Sall. D’après lui, ceux qui l’accusent de ne pas résider à Guédiawaye ont tout faux. «Malick Gakou n’habite Guédiawaye de même que son petit poulain dont je ne voudrais pas prononcer le nom. Je ne me laisserai plus faire.»
Lat Diop : «Guédiawaye est devenu la risée du monde»
Pour Lat Diop, «le département est devenu la risée du monde». Il dit : «Cheikh Sarr va être installé par force. Cela n’est pas à négocier. D’ailleurs, lorsque Ahmed Aïdara a été élu, le lendemain, tout Guédiawaye l’a regretté. Nous n’allons lui laisser aucune chance. Connaissant la personne, c’est un gueulard et il ne réalisera rien du tout dans le département. Au contraire, il va plonger ce département dans la médiocrité. Partout où il passera, il faudra l’humilier par des cris.» Pour Baïdy Ba, maire de la commune de Médina Gounass, l’édile de Guédiawaye «est un imposteur et un malhonnête».
Cheikh Sarr, pour sa part, appelle les militants à ne pas baisser les bras. «C’est une bataille qui vient juste de démarrer. Et je pense que unis nous allons récupérer tout le département», a indiqué le prédécesseur de Aliou Sall à la mairie de Guédiawaye.
Maire de Wakhinane Nimzatt, Racine Talla parle lui de «confiscation du pouvoir» de la part du candidat de Yewwi askan wi. «Aujourd’hui si c’était des élections législatives, nous serions vainqueurs. On va prendre les 14 postes. Démocratiquement, nous allons nous battre pour tout prendre. Il ne faut pas se divertir. Pas de délégation spéciale, nous allons nous battre démocratiquement. C’est le temps du travail. Et prenons garde», a-t-il averti.
MACKY OUVRE L’ÉCONOMIE SÉNÉGALAISE À L’ALLEMAGNE
Tourisme, hôtellerie, bâtiment, industrie pharmaceutique…Le Sénégal est une bonne destination pour l’investissement allemand
Le chef de l’état sénégalais a reçu hier le président allemand Frank-Walter Steinmeier qui effectue actuellement une visite dans le pays. Occasion saisie par Macky Sall pour dérouler le tapis rouge aux entreprises allemandes en leur indiquant les secteurs stratégiques dans lesquels elles pourraient investir.
Le Sénégal est une bonne destination pour l’investissement allemand. Le chef de l’Etat l’a fait savoir hier en recevant le Président de l’Allemagne Frank-Walter Steinmeier, en visite de trois jours au Sénégal. Macky Sall s’est ainsi réjoui des excellentes relations entre les deux pays. A l’en croire, il est possible de faire mieux en renforçant l’amitié et la coopération sénégalo-allemande et en intensifiant les échanges politiques, économiques, commerciaux et culturels entre les deux pays. «Nous avons beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Le défi, aujourd’hui, c’est d’intensifier le commerce et l’investissement en renforçant la nouvelle dynamique de la présence des entreprises allemandes au Sénégal. Nous avons des opportunités d’investissement dans l’agriculture, le tourisme, l’hôtellerie, les bâtiments, les pharmacies et la médecine», a-t-il déclaré.
Poursuivant, Macky Sall affirme que dans le domaine de l’habitat, le Sénégal dispose d’un programme de 100 000 logements avant de faire un appel du pied aux entreprises allemandes dont l’efficacité est reconnue en la matière. Le chef de l’Etat a remercié dans la foulée le Président Frank Walter Steinmeier pour le soutien du gouvernement allemand aux efforts de riposte sanitaire anti-Covid et au plan de résilience économique et sociale. «L’Allemagne a été notre premier partenaire bilatéral dans ce domaine pendant la Covid-19 avec 100 millions d’euros en appui budgétaire et 20 millions d’euros de dons au projet de fabrication des vaccins anti-covid par l’Institut Pasteur», soutient-il.
Prenant la parole, le Président Frank-Walter Steinmeier a rappelé que la production de vaccins fiables en Afrique a été un sujet de taille lors du dernier Sommet UA-UE. «C’est une question d’une importance primordiale. Même si l’Allemagne est le deuxième bailleur mondial en termes de distribution de vaccins, nous pensons qu’il faudrait encourager la production notamment en Afrique», souligne-t-il. Ainsi, Monsieur Steinmeier estime avoir discuté avec le Président sénégalais sur comment poser les jalons pour partir sur de nouvelles voies consistant à produire à l’avenir des vaccins en Afrique et pour l’Afrique. A la suite de cela, il a félicité le Sénégal qui a une base pour l’ancrage d’autres entreprises et qui poursuit une voie très prometteuse avec l’institut Pasteur de Dakar. «Je me réjouis également que BioNTech assume sa responsabilité quant à la production de vaccins en dehors de l’Europe notamment en Afrique. Et j’espère que nous pourrons mettre en œuvre ce projet», a déclaré le dirigeant allemand.
CRISE MALIENNE ET TENSIONS ENTRE LA RUSSIE ET L’UKRAINE
Par ailleurs, le Président Macky Sall a profité de l’occasion pour se prononcer sur la situation au Mali en demandant le maintien de la Minusma dans le pays. «Nous avons besoin des forces européennes au Mali, y compris même les forces françaises. Le Mali ne peut pas être abandonné. Il faudra envisager, lorsque les conditions vont s’améliorer, un retour en force de toutes ces forces européennes aux côtés de la Minusma pour pouvoir accompagner le Mali et tout le Sahel dans ce combat qui est très sérieux», a martelé Macky Sall. Toujours, selon lui, le continent fait face à des menaces très sérieuses sur son existence. «Il est important que les partenaires soient avec nous dans ce conflit comme cela a été le cas lorsqu’il s’est agi de mobiliser une grande coalition internationale pour lutter contre Daesch.
L’Afrique en a besoin », soutient-il. Concernant les tensions entre l’Ukraine et la Russie, le chef de l’Etat sénégalais dit compter sur la sagesse des autorités allemandes, des dirigeants de l’Otan et de la fédération de Russie pour éviter la confrontation. «Le monde n’a pas besoin de conflit armé. Le monde n’a pas besoin non plus de sanctions économiques qui vont davantage fragiliser la situation économique mondiale, qui est déjà assez malmenée du fait de la pandémie de Covid-19», tranche le Président Macky Sall.
MACKY ET WADE SE SONT RENCONTRÉS DEUX FOIS À PARIS
L’ancien chef de l’Etat et son ancien fils putatif vivent le parfait amour depuis au moins deux ans. Les deux n’ont jamais coupé le contact depuis leur réconciliation à Massalikoul Djinane
Les relations entre Macky Sall et Abdoulaye Wade se portent à merveille. D’ailleurs, les deux hommes se sont rencontrés deux fois à paris, dans la capitale française.
Avant-hier, en fin de journée, le service de communication du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) s’était empressé de publier un communiqué faisant état de la décision du Président Macky Sall de baptiser le nouveau stade de football de Diamniadio au nom d’Abdoulaye Wade.
Dans le texte, le père de Karim Wade a visiblement accueilli cette nouvelle avec beaucoup de satisfaction, précisant même que l’actuel locataire du palais avait reçu sa bénédiction. «A la suite de la lettre adressée la semaine dernière par le président de la République, Macky Sall au Président Abdoulaye Wade l’informant de sa décision de donner son nom au nouveau grand stade national construit à Diamniadio, ce dernier tient tout d’abord à féliciter le président Macky Sall pour cette réalisation et à dire combien il est honoré par ce geste et cette marque de reconnaissance qu’il accepte. A cette occasion, Me Abdoulaye Wade, au-delà de sa personne, dédie cette haute marque d’estime à tous ses anciens collaborateurs civils et militaires, aux militants, admirateurs, sympathisants, fonctionnaires et civils et particulièrement à la jeunesse sénégalaise, aux mères du Sénégal, ainsi que de toute l’Afrique dont nos résultats actuels ne sont que le produit de leur permanent labeur et infini courage», informe le Pds dans le document.
Une réaction qui a poussé «L’As» à faire des investigations, puisque quand Macky Sall voulait faire honneur à Abdoulaye Wade en baptisant l’Aéroport aéroport international Blaise Diagne (AIBD) à son nom, le pape du Sopi avait opposé un niet catégorique.
Après avoir fouiné un peu partout, «L’As» est en mesure de dire sans risque d’être démenti que l’ancien chef de l’Etat et son ancien fils putatif Macky Sall vivent le parfait amour depuis au moins deux ans. Selon nos sources, l’actuel locataire du Palais a reçu son prédécesseur au Palais e l’avenue Léopold Sédar Senghor en fin 2020 et en début 2021 à l’ambassade du Sénégal à Paris, devant l’ambassadeur Maguette Sèye.
D’après nos informations, il y avait des témoins oculaires. Il s’agit de Seydou Guèye et de Racine Talla. D’après certaines indiscrétions, les discussions tournaient principalement autour de la restitution de sa maison au Point E. Il se susurre même que le patron de l’Alliance pour la République (Apr) a réfectionné la demeure pour son ancien mentor.
Des sources concordantes affirment que, contrairement à ce que beaucoup d’observateurs pensent, Abdoulaye Wade et Macky Sall n’ont jamais coupé le contact depuis leur réconciliation à Massalikoul Djinane. Et leurs deux rencontres à Paris se justifient par le fait que l’actuel chef d’Etat avait promis à son prédécesseur de lui rendre visite, après l’avoir reçu au Palais de la République.
ABDOULAYE WADE ET MACKY SALL, UNE RELATION EN DENTS DE SCIE
La décision du président Macky Sall de baptiser le tout nouveau stade de football de Diamniadio au nom d’Abdoulaye Wade a remis au goût du jour les relations entre les hommes politiques que beaucoup d’observateurs jugent ambigües
Depuis son départ du parti démocratique sénégalais (Pds) en 2007, Macky Sall entretient des relations plus ou moins ambiguës avec l’ancien chef de l’état Abdoulaye Wade. Sa dernière décision de baptiser le nouveau stade de football au nom de son prédécesseur à la tête du Sénégal a suscité plusieurs interrogations chez les observateurs de la scène politique.
La décision du Président Macky Sall de baptiser le tout nouveau stade de football de Diamniadio au nom d’Abdoulaye Wade a remis au goût du jour les relations entre les hommes politiques que beaucoup d’observateurs jugent ambigües. Si certains saluent la mesure prise par le locataire du Palais, d’autres doutent de sa sincérité. C’est le cas du député Toussaint Manga qui a déclaré : « Je suis très content que le nouveau stade du Sénégal porte le nom du Président Abdoulaye Wade, il le mérite et mérite plus. Mais honnêtement après tant d’années d’humiliation de toute sorte, je me garde de croire à la sincérité de l’acte. Je constate une tentative de rattrapage après avoir compris que le peuple sénégalais aspire au changement. Allons à l’essentiel au lieu de tourner autour du pot. Le Président Macky Sall sait parfaitement ce que nous voulons. On ne nous endormira point, car on n‘a pas la mémoire courte. Le combat continue.»
Une réaction virulente qui pousse à aller beaucoup plus en profondeur sur les relations qu’entretiennent le patron de l’Alliance pour la République (APR) et le fondateur du Parti démocratique sénégalais (PDS). Mais il faut reconnaître que depuis plusieurs années, ce n’est pas le parfait amour. Le différend entre Abdoulaye Wade et Macky Sall date d’avant 2007. En peu d’années, durant le premier mandat de Wade, Macky avait gravi presque tous les échelons de la République, de Directeur général de Pétrosen à Premier ministre. Un tel parcours lui donnait une légitimité et des ambitions plus hautes, au moment οù Karim Wade commençait à avoir l’appétit. Malgré sa conduite victorieuse de la campagne électorale de 2007, en tant que directeur de campagne, Abdoulaye Wade avait fait muter Macky de la Primature à l’Assemblée nationale. Ceci constituait une rétrogradation. Ce fut le début de la fin de leur compagnonnage. La réduction de son mandat de président de l’Assemblée nationale de 5 à 1 an renouvelable le pousse à prendre ses responsabilités, car il sait que rien ne pouvait plus arrêter cette machine politique déclenchée à son encontre. Il démissionne de tous les postes qu’il avait obtenus grâce au Pds.
En effet, Me Abdoulaye Wade avait utilisé son pouvoir pour détruire son ancien collaborateur à qui il avait presque tout donné. La traversée du désert de Macky, devenu opposant, de 2008 à 2012, se termine par une victoire au second tour de la Présidentielle. Donc, la roue a tourné en défaveur de Wade qui accepte amèrement une défaite face à quelqu’un qu’il a pourtant «fabriqué». C’est aussi le rêve de se voir succéder par son fils Karim qui venait de se briser. Mais cela n’était que le début d’un long conflit entre les deux hommes.
L’emprisonnement de Karim Wade est venu envenimer la situation, avec des échanges de propos qui frisent parfois l’indécence. A la veille de l’élection présidentielle de 2019, Abdoulaye Wade a débarqué au Sénégal pour demander aux populations de brûler leurs cartes d’électeur, après le boycott du scrutin par le Pds. Mais le 16 février 2019, à une semaine du premier tour su scrutin, le Président guinéen d’alors, Alpha Condé, affrète un jet privé qui attend Abdoulaye Wade sur le tarmac de l’aéroport de Dakar.
Accompagné de quelques fidèles, le pape du Sopi s’envole pour Conakry où il sera l’hôte d’Alpha Condé pendant 48 heures. Outre le Guinéen, plusieurs chefs d’États africains parlent au téléphone à Abdoulaye Wade pendant ces deux jours. Ils s’engagent auprès d’Abdoulaye Wade à intervenir auprès de Macky Sall afin d’obtenir des «gestes d’apaisement». Autrement dit: trouver une issue consensuelle à l’affaire Karim Wade. À son retour de Conakry, Abdoulaye Wade s’est métamorphosé. Il s’emmure dans le silence et n’interviendra plus dans la campagne, ni même au lendemain de la réélection de Macky Sall. Il faudra attendre le mois de juillet pour le voir reprendre ses activités de secrétaire général national du PDS dont il remodèle les structures de fond en comble au profit de son fils Karim Wade.
Réconciliation à Masaalikul Jinaan Cependant, les deux hommes étaient loin de fumer le calumet de la paix. En revanche, contre toute attente, sous la bénédiction du Khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké, Macky Sall et son devancier à la tête du pays se sont réconciliés le 27 septembre 2019, en marge de l’inauguration de la Mosquée Masaalikul Jinaan.
Brouillés de longue date, les deux hommes n’avaient plus posé côte à côte depuis leur passation de pouvoir, sept ans auparavant. Cette rencontre a débouché sur une audience au Palais de la République, avec un tête-à-tête. Mais le rapprochement entre Abdoulaye Wade et Macky Sall n’aura duré que le temps d’une rose. Au sortir de cette rencontre entre le patriarche libéral et son successeur, il a été rapporté officiellement que les deux hommes ont fait un large tour d’horizon de la situation politique nationale caractérisée par les questions relatives au processus électoral et au statut du chef de l’opposition qui seront reprises dans le cadre du dialogue national. Même si rien n’a été dit sur le cas Karim Wade, tous les observateurs avertis avaient compris en filigrane que son cas allait être réglé. Entre temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et la décision de Macky Sall de baptiser le nouveau stade au nom d’Abdoulaye Wade apporte plus d’interrogations que de réponses sur les relations en dents de scie entre les deux hommes.
UN AGENT DE L’AMBASSADE DE FRANCE AU SÉNÉGAL ARRÊTÉ ET PLACÉ EN DÉTENTION PROVISOIRE
Agé de 58 ans, le suspect, qui était administrateur réseau à l’ambassade de France au Sénégal, a été arrêté à Roissy le 12 février et placé en détention provisoire.
Agé de 58 ans, le suspect, qui était administrateur réseau à l’ambassade de France au Sénégal, a été arrêté à Roissy le 12 février et placé en détention provisoire.
Selon une source proche du dossier, il s’agissait de photos et de vidéos «abominables» d’enfants victimes de viols. Un personnel de l’ambassade de France à Dakar au Sénégal a été interpellé à l’aéroport de Roissy, samedi 12 février, par les enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (Ocrvp) qui le soupçonnent d’avoir échangé sur Internet de nombreux fichiers à caractère pédopornographiques.
A l’issue de sa garde à vue, cet homme de 58 ans, jusqu’ici inconnu des services de police, a été mis en examen et placé en détention provisoire, apprend 20Minutes.fr. Une information judiciaire a été ouverte. Ce sont les policiers de la brigade des mineurs de la police judiciaire parisienne qui ont en premier repéré les activités illicites du suspect sur Internet.
Les enquêteurs, qui surveillent les réseaux peer-to-peer, se sont aperçus que cet individu échangeait de «grandes quantités » de fichiers mettant en scène des enfants victimes de viols. Son adresse IP est identifiée. Elle mène les policiers à cet homme, administrateur réseau à l’ambassade de France au Sénégal. Les faits ayant été commis en dehors de leur juridiction, les policiers parisiens transmettent le dossier à leurs collègues de la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj), précisément aux enquêteurs de l’Ocrvp. D’autres faits ? Ces derniers apprennent que le suspect doit rentrer à Paris. Son vol arrive à Paris, à l’aéroport Charles de Gaulle. A sa descente d’avion, il est interpellé et placé en garde à vue. Il a été mis en examen le 15 février des chefs de détention, diffusion, mise à disposition, enregistrement, importation de fichiers à caractère pédopornographique, consultation habituelle de sites à caractère pédopornographique, corruption de mineurs de 15 ans.
Par ailleurs, le suspect a été placé sous le statut de témoin assisté du chef d’atteinte à la vie privée. Il a été placé en détention provisoire.