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26 juin 2025
LA GRÈCE OUVRE À DAKAR SA PREMIÈRE AMBASSADE EN AFRIQUE DE L’OUEST
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, a annoncé, mercredi, à Dakar, l’ouverture, dans la capitale sénégalaise, de la première ambassade de son pays en Afrique de l’Ouest.
Dakar, 23 fév (APS) – Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, a annoncé, mercredi, à Dakar, l’ouverture, dans la capitale sénégalaise, de la première ambassade de son pays en Afrique de l’Ouest.
Le bâtiment prévu pour abriter les services diplomatiques de la Grèce sera inauguré cet après-midi, a-t-il déclaré.
Nikos Dendias a signé avec son homologue du Sénégal, Aïssata Tall Sall, un protocole d’entente en vue de la tenue de ‘’consultations politiques régulières’’ entre Dakar et Athènes.
‘’Je me réjouis de la signature de ce protocole d’entente sur les consultations politiques régulières, qui constitue la base [de] toute la coopération entre nos deux pays’’, a dit Mme Sall. Elle s’est ‘’félicitée’’ du choix fait du Sénégal par la Grèce pour ‘’ouvrir sa première ambassade en Afrique de l’Ouest, faisant de Dakar sa porte d’entrée dans la région’’.
‘’Ce protocole d’entente permettra d’approfondir notre coopération dans les domaines militaire (marine marchande), de la santé, de l’enseignement supérieur et du tourisme’’, a expliqué Aïssata Tall Sall.
L’accord signé prend également en compte la migration, la Grèce étant un pays de ‘’transit’’ pour de nombreux migrants, et le Sénégal un pays de départ, a-t-elle ajouté.
‘’Je suis sûre que nous aurons d’autres domaines de coopération à prospecter. Mais on ne peut pas tout faire d’un seul coup’’, a précisé Mme Sall, estimant que ‘’le Sénégal et la Grèce ont beaucoup de [similitudes] relatives notamment à la sensibilité et à l’ouverture envers les autres’’.
Le choix de Dakar pour l’implantation de la première ambassade de la Grèce en Afrique de l’Ouest ‘’est motivé par le leadership politique [du] Sénégal au niveau continental’’, selon Nikos Dendias.
Son pays ‘’a beaucoup à apporter au Sénégal’’ dans les domaines de coopération pris en compte par le protocole d’entente, a-t-il assuré.
‘’L’expérience de la Grèce en matière de politique touristique pourra permettre au Sénégal de tracer sa voie entre le tourisme de masse et le tourisme de luxe’’, a dit M. Dendias.
S’agissant de la migration, le ministre grec est d’avis que l’Europe a intérêt à ‘’écouter l’Afrique’’. Il a annoncé la tenue d’un forum réunissant des hommes d’affaires sénégalais et grecs, sans en indiquer ni la date, ni le lieu.
SAISIE DE 3,9 KG D’HÉROÏNE PURE À L’AIBD
Les douanes sénégalaises annoncent avoir saisi 3,9 kg d’héroïne pure sur une ressortissante sud-africaine arrivée lundi à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass, à bord d’un avion d’une compagnie aérienne étrangère.
Dakar, 23 fév (APS) - Les douanes sénégalaises annoncent avoir saisi 3,9 kg d’héroïne pure sur une ressortissante sud-africaine arrivée lundi à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass, à bord d’un avion d’une compagnie aérienne étrangère.
La saisie a été opérée par des éléments de la cellule aéroportuaire anti-trafic (CAAT) de l’AIBD, selon un communiqué reçu mercredi de la Division de la communication et des relations publiques de la Douane.
Ils avaient "ciblé la passagère en question sur la base de l’analyse de ses documents de voyage, des incohérences dans ses déclarations et du contenu de ses bagages".
Les éléments de la CAAT ont finalement procédé à une fouille approfondie et ont fait passer lesdits bagages au scanner, opération ayant "permis de déceler un double fond contenant de la matière organique", rapporte le communiqué.
’’Après l’ouverture du double fond, ajoute-t-il, les agents ont découvert de la poudre blanche et des granulés qui ont été testés positifs à l’héroïne pure par le laboratoire de la Police technique et scientifique", pour un poids total de ’’trois kilos neuf cent grammes (3,9kg)’’.
LA TURQUIE, UN MARTYR POUR LE STADE ABDOULAYE WADE
Victime d’une crise cardiaque, le chef de la sécurité du président turc, Racip Tayyip Erdogan, est décédé, hier, lors de la cérémonie d’inauguration du stade Me Abdoulaye Wade.
Victime d’une crise cardiaque, le chef de la sécurité du président turc, Racip Tayyip Erdogan, est décédé, hier, lors de la cérémonie d’inauguration du stade Me Abdoulaye Wade. D’après le récit de Vox populi, vers 18-19 heures, les éléments des sapeurs pompiers ont reçu un individu très mal en point. Toute la sécurité d’Erdogan a accouru pour demander à ce qu’on ne le touche pas. Alors que les secouristes étaient sur le point de lui faire des massages cardiaques. C’est finalement un médecin turc de la délégation présidentielle qui est venu au chevet de son compatriote avant qu’il ne soit aussitôt évacué. Mais, c’était déjà trop tard.
La victime est le Directeur de la branche des opérations spéciales du département de protection de la Présidence, Hayrettin Eren. Sa dépouille rentre avec l’avion du président Erdogan qui a écourté son séjour en Afrique. Lequel devait le conduire demain en Guinée Bissau.
Par Amadou Ly Diome
MERCI PRÉSIDENT
À Macky Sall qui a, mobilisé pas moins de cinq chefs d’États et convié le gotha du football mondial à Dakar pour inaugurer ce chef d’œuvre qui porte désormais le nom de Abdoulaye Wade, nous disons tout simplement merci ! Aljaarama Macky
1963. Pour la première fois de son histoire, le Sénégal organise les Jeux de l’amitié, alors compétition la plus prisée du continent africain. Elle rassemblait 15 sélections nationales francophones et anglophones en plus de la France, alors que la fameuse CAN (Coupe d’Afrique des Nations) se jouait à trois équipes.
À l’ouverture des Jeux, les poulains de l’entraîneur principal Abdoulaye Thiam, qui étaient en regroupement de deux mois à l’école William Ponty dans un bâtiment en ruines, regagnent le lycée Van Vollenhoven (actuel lycée Lamine Guèye) qui présentait de meilleures conditions. Lors de sa première rencontre contre le Cameroun, l’équipe du Sénégal constituée alors par la bande des El Hadj Malick Sy «Souris», Youssoupha Ndiaye et Yatma Diouck entre autres reçoit au...Champ de courses qui disposait d’un terrain central et de deux terrains annexes communément appelés terrain 2 et terrain 3.
Au cours de ce match, l’ancien ministre des Sports, Youssoupha Ndiaye, disparu il y a quelques mois, inscrit l’unique but de la partie qui se solde ainsi par une victoire des «Lions». Seulement, le terrain ne dispose pas de gazon, est plat, sablonneux et éprouvant pour les joueurs. À preuve, le gardien de but camerounais, qui a subi tout au long de la rencontre les assauts des redoutables attaquants sénégalais, se retrouve à l’hôpital à la fin du temps réglementaire. Au vu des difficultés rencontrées au cours de ce match, les autorités décident d’ouvrir prématurément le Stade de l’Amitié alors gazonné et qui sera nommé plus tard, après l’assassinat du député-maire de la capitale de la Petite côte, Stade Demba Diop de Dakar. Le Sénégal y écrase pour son deuxième match le Niger puis le Nigeria en troisième match de poule. Il en sera ainsi durant toute la compétition jusqu’au sacre final devant la Tunisie vaincue après les prolongations grâce… au nombre de corners obtenus.
Depuis, des stades, pas toujours aux standards internationaux, ont été construits dans certaines régions notamment à Ziguinchor et Thiès. D’ailleurs, notre pays, qui a abrité la Coupe d’Afrique des Nations en 1992 a fait disputer les compétitions dans ses trois grands stades que sont Aline Sitoë Diatta de Ziguinchor, Demba Diop de Dakar et le Stade de l’Amitié, inauguré le 31 octobre 1985 par le président Abdou Diouf. Ce complexe multifonctionnel de 60 000 places et d’un coût de 9 milliards de francs CFA était le premier véritable stade sénégalais qui répondait un tant soit peu aux normes internationales. Il est le fruit de la coopération sino-sénégalaise et deviendra, en 2001, le Stade Léopold Sédar Senghor.
Outre le football-roi, douze autres disciplines y étaient pratiquées. Mais ce stade ne comblera pas le déficit d’infrastructures sportives du Sénégal. Un pays comme le Mali, qui a organisé la CAN en 2002, en a profité pour, en plus de ses propres ressources, utiliser la manne financière libérée par la Confédération africaine de football (CAF) à cette occasion pour construite dans quasiment toutes ses grandes villes des infrastructures sportives de dernière génération. Une confession qui avait été faite personnellement par le défunt général Amadou Toumani Touré, alors premier magistrat du Mali.
Le Sénégal, qui a bénéficié du même appui financier de la Caf en 1992 a utilisé une partie de cet argent pour... réhabiliter le stade Demba Diop et construire sa Voie de dégagement nord (VDN). Un stade Demba Diop qui, à force d’être rafistolé, a engendré le plus grand drame du sport sénégalais, le 15 juillet 2017, lors d’une finale de Coupe du Sénégal avec l’affaissement d’une partie de sa tribune. Huit morts et des centaines de blessés ont été décomptés. C’est véritablement sous le magistère du président Abdoulaye Wade que des projets de stades sont érigés dans certaines régions du pays. Une démarche consolidée par son successeur Macky Sall qui, au lendemain de son investiture à la magistrature suprême, le 25 mars 2012, décide de consacrer 1 % du budget national au développement du sport, un secteur qui avait besoin véritablement d’être boosté.
D’abord en réhabilitant le stade Lat Dior de Thiès pour permettre aux «Lions» de recevoir les rencontres éliminatoires de la CAN 2013 d’Afrique du Sud, à la suite de la suspension du stade Léopold Sédar Senghor à cause des regrettables incidents intervenus après une rencontre contre la Côte d’Ivoire. Dans ce souci de doter le Sénégal d’infrastructures sportives de premier plan, Macky Sall lance le 07 avril 2016, avec l’appui de la Chine, les travaux de l’Arène nationale. Ce bijou, financé à hauteur de 32 milliards de francs CFA par la République populaire de Chine, d’une capacité de 20 000 places et logé dans la banlieue dakaroise (Pikine), allait permettre, à compter de sa réception le 22 juillet 2018, de sortir le sport national des stades de football dont les pelouses étaient sérieusement dégradés à chaque fois qu’il y avait des combats.
Seize jours après la réception de l’Arène nationale, le 08 août 2018 plus exactement, le président Macky Sall inaugure le Palais des sports de Diamnadio ou Dakar Aréna pour accueillir les compétitions de Basketball. D’une capacité de 15 000 places et d’un coût de 66 milliards de francs CFA, ce complexe sportif multifonctionnel envoyait à la retraite le vétuste stadium Marius Ndiaye de Dakar. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Macky Sall, qui nourrit de grandes ambitions pour son pays, au détour d’un voyage en Russie pour les besoins de la Coupe du monde 2018, est séduit par le stade du FK Spartak de Moscou d’une capacité de 45 360 places. Il veut un modèle similaire pour la jeunesse de son pays.
Son équipe nationale de football caracole depuis quelques temps à la tête du classement FIFA pour l’Afrique et les Jeux olympiques de la jeunesse de 2026 initialement prévus en 2022 mais repoussés à cette dernière date pour cause de pandémie de covid —, une première dans le continent, se profilent à l’horizon. Il obtient les financements nécessaires et lance les travaux en 2020 pour un coût global de 155 milliards de francs CFA. D’une capacité de 50 000 places, ce joyau de dernière génération présente toutes les commodités d’une infrastructure sportive moderne. Après la campagne victorieuse de la bande à Sadio Mané au Cameroun, Macky Sall offre à chacun des membres de la délégation officielle du Sénégal 50 millions de F CFA en plus de deux terrains de 200m2 et 500m2 respectivement à Dakar et dans la nouvelle cité de Diamnadio et d’une élévation au rang de chevalier national du «Lion».
On mesurera la générosité extrême de l’actuel président de la République en la comparant à l’épisode qui suit raconté dans le précieux ouvrage sur le football sénégalais des indépendances, «Regards croisés» des Éditions Promo LBD de Dakar. On y lit que le premier président sénégalais, Léopold Sedar Senghor, en 1963 justement après le premier sacre continental des «Lions» du football aux Jeux de l’Amitié, avait convié les co-équipiers de Malick Sy Souris au palais présidentiel pour leurs offrir à chacun...une bouteille de limonade et une seule et unique médaille d’or confiée au capitaine Domingo pour toute la délégation officielle.
Alors, au Président Macky Sall qui a vu grand, mobilisé pas moins de cinq chefs d’États, convié le gotha du football mondial à Dakar et fait braquer les projecteurs du monde entier sur notre pays pour inaugurer ce chef d’œuvre qui porte désormais le nom de son auguste prédécesseur, Abdoulaye Wade, nous disons tout simplement MERCI ! Aljaarama Macky
LE SUDES PRONE L’UNITE D’ACTION
L’unité syndicale pour obtenir gain de cause dans la lutte pour la révision du système indemnitaire de la Fonction publique : c’est le souhait du Sudes.
L’unité syndicale pour obtenir gain de cause dans la lutte pour la révision du système indemnitaire de la Fonction publique : c’est le souhait du Sudes.
Dans un communiqué, l’organisation estime que «l’issue victorieuse de ce qui parait être «l’assaut final» au bénéfice de tous les enseignants, réside dans l’unité d’action sur le terrain et autour de la table des négociations où en plus, l’expertise et la lucidité sont de mise.»
A cet égard, fait-elle savoir, «notre syndicat recommande fortement à tous, particulièrement aux responsables syndicaux, l’unité et la cohésion par respect pour les principes fondamentaux de solidarité, d’équité et de Justice, qui sont le socle du syndicalisme».
Dans la même veine, le Sudes «met en garde le gouvernement contre toute tentation de faire fi du principe sacro-saint de l’équité en matière d’allocations indemnitaires dans le traitement salarial des différents corps de l’enseignement». D’après les auteurs de ce document, «l’approche des problèmes et de leurs solutions, avec une vision systémique voire holistique, est une exigence pour bien faire dans le système éducatif».
Dans ce cadre, soulignent-ils, «il ne faudra pas oublier ou traiter en parents pauvres les Mc et les Pc qui sont certes des corps transitoires, mais à cause des lenteurs administratives, ils demeurent longtemps plus que de raison».
Et les syndicalistes de cette organisation de prévenir : «En tout état de cause, tout manquement au respect des nécessaires équilibres entre les corps, par la rationalisation des écarts, ne pourra que provoquer et entretenir de profondes frustrations qui seront sans doute, la sève nourricière de futures perturbations à court ou moyen terme.»
Pour le Sudes, «après des décennies de perturbations récurrentes d’ampleur et de durée croissantes au fil du temps, le secteur public de l’éducation a grandement besoin de paix sociale et de stabilité durables pour regagner la confiance des populations qui ont tout aussi envie de disposer de ‘’l’école publique de la réussite’’».
Et de conclure : «Aussi, les enjeux des luttes et négociations en cours sont-ils cruciaux pour l’avenir de l’Ecole et de la Nation.»
LE CUSEMS ET LE SAEMSS NE RANGENT PAS LES ARMES
Éducation – Le 10ème plan d’actions démarre aujourd’hui : L’espoir est permis, mais ce n’est pas encore la fin des problèmes
Les syndicalistes membres du Cusems et du Saemss qui rencontrent le gouvernement demain, entament leur 10ème plan d’actions aujourd’hui par un débrayage à 9 heures.
L’espoir est permis, mais ce n’est pas encore la fin des problèmes. Le Cusems et le Saemss entament leur 10ème plan d’action aujourd’hui, par un dé¬brayage à 9 heures. Jeudi, les cours vont être suspendus à la même heure. Après demain, les syndicalistes vont observer une grève totale. Ils continuent d’exiger la correction du système de rémunération, le respect du protocole d’accords du 30 avril 2018. Mais aussi la fin des lenteurs administratives.
Les grévistes maintiennent également le boycott de toutes les évaluations, des activités d’éducation physique et sportive et des activités de cellules pédagogiques. Mais aussi, ils appellent leurs camarades à la rétention de l’information administrative, en attendant leur prochaine marche à Dakar, dont la date n’est pas encore précise.
Pour une sortie de crise dans le milieu scolaire, le gouvernement et les syndicalistes sont en pourparlers depuis des semaines. D’ailleurs, demain, les deux parties doivent se retrouver à nouveau pour trouver un terrain d’entente.
L’Etat a fait une proposition de près de 90 milliards F Cfa que la partie syndicale juge insuffisante pour la prise en charge de ses préoccupations. «Confor¬mément aux résultats de l’étude sur le système de rémunération des agents de l’Etat, réalisée par le cabinet Mgp Afrique, qui a révélé des iniquités et injustices, nous avons demandé la modulation de l’indemnité de logement et le paiement de cette indemnité, en tenant compte des hiérarchies pour corriger les iniquités et injustices», avait soutenu Abdoulaye Ndoye, Secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen-secondaire (Cusems).
Avant d’ajouter : «Le deuxième point d’achoppement, c’est le point indiciaire. On l’avait porté à 10% lors de la réunion restreinte entre la direction de la Solde et les organisations syndicales les plus représentatives. Mais aujourd’hui, ils l’ont ramené à 5%. Ça également, ce n’est pas possible. Il y a également l’indemnité d’enseignement qui a été portée lors de la commission, à 70% d’augmentation. Aujourd’hui, on nous parle de 60%.»
Pour sa part, le ministre des Finances et du budget avait rassuré que l’application des mesures prises par le gouvernement, va être faite au mois de mai prochain. Il s’agit de la revalorisation de la prime scolaire qui passe de 25 000 francs Cfa à 60 mille F Cfa, le relèvement de l’indemnité d’enseignement qui doit quitter 50% pour atteindre 60 %. Il y a aussi l’indemnité de recherche documentaire, entre autres.
Selon lui, les syndicalistes ont introduit une nouvelle demande liée à l’augmentation de l’indemnité de logement, en dehors de sa défiscalisation. Ainsi, le gouvernement se dit disposé à examiner la requête dans le futur.
LES AUTRES MAUX DE L’ÉCOLE
Le constat est accablant : insuffisance des manuels d’apprentissage, inadéquation des laboratoires … Tels sont entre autres, les goulots qui freinent le bon déroulement des apprentissages dans notre pays
Aujourd’hui, l’école est secouée par une grève des enseignants qui réclament un meilleur traitement salarial. Mais, l’école est aussi frappée par des problèmes de manuels, d’équipements des labos, selon une étude de «Ressources éducatives».
Le constat est accablant : insuffisance des manuels d’apprentissage, inadéquation des laboratoires … Tels sont entre autres, les goulots qui freinent le bon déroulement des apprentissages dans notre pays, d’après les résultats de l’analyse diagnostique de stratégies de production et de diffusion des ressources éducatives au Sénégal, qui s’inscrit dans le cadre du projet «Ressources éducatives». «Cette analyse nous a permis de voir les différentes difficultés», a insisté mardi Bineta Bâ Kâ, cheffe de la Division édition et manuels scolaires à l’Ineade, lors de l’atelier de restitution. «D’abord, les manuels sont insuffisants à l’élémentaire. On a observé une pénurie chronique au moyen. Maintenant au secondaire, il y a une extrême rareté qui est observée. Nous avons constaté que les laboratoires dans les établissements, s’il en existe, ne sont pas fonctionnels, faute d’intrants», a-t-il dévoilé comme résultat. «Globalement, la norme, c’est un manuel par élève. Ce n’est pas respecté, alors que l’élémentaire est plus pourvu en manuels que le moyen-secondaire. Au moyen, on a parfois presque 4 manuels pour 10 élèves. Au secondaire, c’est parfois un manuel pour 100 élèves dans certaines localités», a poursuivi Mme Kâ, par ailleurs membre de l’équipe technique auteure du premier rapport d’évaluation.
«L’amélioration de la qualité des services d’éducation et de formation, un des axes stratégiques de notre plan sectoriel, passe par l’inscription des ressources éducatives, dont celles numériques, au centre de notre politique éducative», a souligné pour sa part Aminata Dieyna Ndiaye, ayant présidé la rencontre au nom du Secrétaire général du ministère de l’Education nationale. Elle s’est réjouie du projet «Ressources éducatives», qui va permettre de déceler les points faibles afin d’y amener les corrections nécessaires. Comme la mise en place d’un système de financement endogène des ressources éducationnelles, d’un plan de formation des enseignants à l’utilisation de ces ressources, sans oublier de gestion de ces manuels scolaires. Ce sont ainsi, selon Mme Kâ, des recommandations à réaliser pour renverser la tendance.
Pour Guillaume Husson, chef du secteur Education du Bureau régional de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, il faudra renforcer le dialogue avec le ministère de l’Education nationale du Sénégal, pour développer une stratégie ou des stratégies visant à renforcer la politique nationale en vue de produire des ressources éducatives en abondance, de qualité et qui soient à moindre coût. Le projet se déroule dans 16 pays, en Afrique subsaharienne francophone. Les résultats du diagnostic ont porté sur les trois pays pilotes que sont le Sénégal, le Burkina Faso et le Togo. «Ressources éducatives» et ses partenaires comptent ainsi mutualiser les actions dans les 16 pays concernés, pour la production de ressources pertinentes à moindre coût. Il sera aussi question de contextualiser les productions en fonction des réalités dans chacun des pays.
«LES LEGISLATIVES VONT DETERMINER LE FUTUR DU REGIME»
Mamour Cissé, leader du Parti social-démocrate (Psd/Jant bi), assène ses vérités et dénonce la démarche d’exclusion au sein de la coalition présidentielle
Propos recueillis par Babacar Guèye DIOP |
Publication 23/02/2022
Au sortir des élections locales, la frustration gagne du terrain à Benno bokk yaakaar. Mamour Cissé, leader du Parti social-démocrate (Psd/Jant bi), assène ses vérités et dénonce la démarche d’exclusion au sein de la coalition présidentielle. Sur l’éducation, l’ancien ministre d’Etat appelle à virer les enseignants grévistes et invite par ailleurs l’Etat à «éliminer Salif Sadio». Le remaniement, les Législatives, l’économie… Mamour Cissé est sans langue de bois.
Comment avez-vous accueilli cette décision du Président Macky Sall de baptiser le Stade du Sénégal au nom de Me Abdoulaye Wade ?
C’est une excellente nouvelle et cela me fait plaisir par rapport aux relations d’estime qui me lient au Président Abdou¬laye Wade. J’ai été son dernier collaborateur. A l’heure où aujourd’hui dans notre sous-région, il y a des dérives, donner le nom de Me Abdoulaye Wade au plus grand stade du Sénégal, c’est une excellente chose pour le rayonnement du Sénégal. C’est ça le Sénégal. C’est venu à point nommé au moment où le Sénégal est sur le toit de l’Afrique avec le sacre des Lions du football.
Peut-on s’attendre à des retrouvailles Wade-Macky ?
Vous savez en politique rien n’est impossible. Mais je pense que c’est aller trop vite en besogne que de parler de rapprochement. Le nom de Wade pour ce stade va au-delà des considérations politiques. Jusqu’ici, on ne lui avait pas donné le nom d’une grande structure au Sénégal. Ce n’est pas faute d’essayer. Savourons déjà cet état de fait et à l’impossible, nul n’est tenu. Mais donnons du temps au temps. Si cela peut aboutir à un rapprochement, n’oublions pas que c’est une famille libérale. Quand l’opposition est capable de capter des gens, les gens crient au héros. Mais chaque fois que c’est de l’autre côté, on crie à la traîtrise, aux combines. Regardez le cas Bamba Fall. On l’a attaqué de façon excessive alors qu’on est en politique. Tout le monde a vu que ses relations avec Khalifa Sall s’étaient distendues et il était avec Bougane. Ils sont allés ensemble mais libre à lui d’aller où il veut. Je ne vois aucun inconvénient dans l’acte de Bamba Fall. Qui a été pire pyromane que celui qui est actuellement maire de Dakar ? Cet homme impoli, à l’insulte facile, a dit qu’il ne respectait pas les institutions et a sorti des mots excessifs. Il a crié à la fraude électorale deux jours avant les élections. A Guédiawaye, je n’ai pas non plus compris le choix des électeurs même si je le respecte.
Vous parlez de l’élection de Ahmed Aïdara ?
Son élection pose problème (rires). Ca fait désordre. Les électeurs se sont trompés sur les candidatures de l’opposition. Il y a eu beaucoup d’amalgames et des gens élus n’étaient pas forcément les bons profils. Dans certaines communes, des électeurs ont voté pour un candidat sans le connaître. C’est extrêmement grave. De plus, où sont l’éthique et la morale en politique ? Pendant que l’actuel maire de Dakar insulte le Président, son père est conseiller de ce dernier. Je crois à l’éthique en politique parce que moi, je ne fais de la politique un métier. Je demande aussi aux journalistes politiciens d’éviter les amalgames. Ils n’ont qu’à démissionner pour s’engager en politique. Des gens profitent de leur support médiatique pour faire leur promotion politique.
Pourquoi les électeurs ont préféré ces inconnus aux candidats de Benno bokk yaakaar ?
Là, c’est la division. Ce sont des listes de Benno qui étaient en face d’autres listes de la même coalition. A Guédiawaye, vous avez vu que rien ne peut se faire. Benno risque d’avoir plus de majorité que l’actuel maire. C’était une armée mexicaine à Bby. Je n’ai pas compris cette indiscipline. Je pense que force doit rester aux décisions. Le centralisme démocratique est une excellente chose des fois, surtout dans nos partis politiques. A Dakar, l’écart est immense entre Yewwi askan wi et Bby. Certains parlent de vote religieux ou de vote sanction. Une capitale est toujours rebelle. Mais cela n’explique pas tout. Des gens se sont marginalisés. Le candidat de Benno à Dakar a fait une campagne en solo et il a payé le prix. Il avait un bon profil mais n’a pas associé tout le monde. C’est un problème au sein de Benno. Quand ça va mal, c’est tout le monde, mais lorsque les choses marchent, un homme s’approprie tout et exclut les autres. A l’accueil des Lions, les gens de la majorité n’étaient pas invités, tout le contraire de l’opposition. Arithmétiquement, Benno a certes gagné mais il y a des inquiétudes qui sont légitimes. Quand vous perdez Dakar, Rufisque, Thiès… avec ces nombreuses listes au sein d’une même coalition, il y a des signaux. Les Sénégalais ont voté plus pour sanctionner et donner un signal aux autorités. Les denrées de première nécessité, l’employabilité des jeunes. Rien que pour l’université, il y a 150 000 jeunes chaque année sur le marché de l’emploi. S’il n’y a pas de perspective, ça pose problème. Au-delà du vote en faveur de l’opposition, les Sénégalais ont donné un signal au président de la République. Il avait pris beaucoup d’engagements au lendemain des évènements de mars 2021. Mais Macky Sall est un chef d’orchestre : il donne le tempo et les autres exécuteront la musique. Mais qu’est-ce qui a été fait ? Nous ne voyons que la Der qui fait son petit bonhomme de chemin. On doit mettre au cœur de l’économie l’entreprise sénégalaise. Quel est le pays au monde qui s’est développé sans industrie ? Je n’ai de problèmes personnels avec qui ce soit mais je ne sens même pas qu’il y a un ministre de l’Industrie. Je ne connais même pas le ministre. Au ministère du Commerce, il y a des problèmes. On espère un signal fort du président de la République au prochain remaniement ministériel. Déjà, ce serait une bonne chose de nommer un Premier ministre pour coordonner l’action du gouvernement. Sur beaucoup de secteurs, on ne sent pas l’Etat et des ministres sont à la traîne. Le Président doit libérer les Sénégalais : il faut qu’il parle. Le retard du remaniement pose un problème économique. Il y a des gens qui ont demandé des avances sur des factures que leur doivent des ministres mais les banques ont refusé parce qu’elles ne savent pas si le ministre et le Dage seront maintenus. Je suis directement interpellé sur ces affaires. Il doit libérer le Peuple ou dire qu’il le reporte aux calendes grecques. L’électricité coûte excessivement cher. L’eau est quasi-inexistante. Je ne peux pas comprendre qu’un secteur aussi stratégique soit aujourd’hui privatisé. Qu’est-ce que Sen Eau nous a apporté que des Sénégalais ne peuvent pas faire ? Dans le secteur des télécommunications, il n’y a aucun Sénégalais. Il y a problème après 60 ans d’indépendance. La capacité du nouveau gouvernement à prendre en charge les préoccupations de l’heure aura forcément des conséquences sur les Législatives de juillet. Je dois aussi dire que Serigne Mboup sera un bon maire de Kaolack. Prenez date, il va transformer la ville de Kaolack. Déjà Serigne Mboup est un bosseur qui a fait ses preuves dans l’industrie au Sénégal et il a un grand amour pour sa ville.
Qu’est-ce qu’il faut changer aux Législatives au sein de Bby ?
Il faut qu’il y ait plus de discipline. Que les gens soient mieux et plus associés. J’ai vu le leader de l’Urd en parler le week-end dernier. Il y a de la frustration au sein de Benno. On a l’impression que Benno, c’est l’affaire de 3 ou 4 personnes. Nous avons été député, ministre d’Etat, ministre, mais des fois, on nous traite comme des chiffons parce que la seule constante, c’est le Président Macky Sall. Cette frustration, si ça continue, inéluctablement, aura comme conséquence qu’on plie bagage parce que c’est une question de dignité. Lors des Locales, certains étaient dans une logique d’exclusion. Vivement que tout soit corrigé. S’il n’y a plus de listes parallèles, Bby pourra gagner les Législatives. Le mode de scrutin nous permet de gagner même avec 30% face à une opposition à l’armée mexicaine. L’issue des Législatives va déterminer le futur du régime. S’il n’y a pas de majorité, le Président ne pourra rien faire. Personne n’imagine une cohabitation avec cette opposition bête et méchante. Des gens qui ne pensent pas aux intérêts du Sénégal.
Quand on parle de patriotisme, peut-on mettre dans ce lot la décision du Conseil municipal de Ziguinchor de rebaptiser les rues par des noms de Sénégalais ou d’Africains ?
Ça, c’est du populisme de mauvais aloi (rires). On attend la mairie de Ziguinchor sur des choses concrètes. Je suis outré d’entendre parler de tirailleurs africains. Ça n’existe nulle part ! Il y a des tirailleurs sénégalais, pas africains. Si M. Sonko est gêné par le terme sénégalais, qu’il nous le dise ! Et il aspire à diriger ce Sénégal. Les Sénégalais doivent se réveiller (il se répète et lève les bras au ciel) ! On n’est plus à l’heure des hommes providentiels. Ce que je dis là sur Sonko, si j’en parle sur les réseaux sociaux, des milliers de personnes vont m’insulter. Au nom de quoi ? C’est parce que 92% des Sénégalais sont analphabètes. La scolarisation au Sénégal doit être obligatoire. Il faut qu’on forme les jeunes. Au même moment, des gens nous parlent de Samm jikko yi sur la question de l’homosexualité. On s’en fout ! L’urgence est de sortir ces gosses de ce degré de crétinisation. Les insultes sur les réseaux sociaux, on n’en parle pas ? Cette association Samm jikko yi fait la publicité des homosexuels parce que les jeunes versent dans ces actes pour avoir de l’argent, pour avoir des visas. Ces retraités font de la politique politicienne. Ce sont des bandits de politiciens encagoulés. Ils vont faire des listes pour aller à l’Assemblée nationale. Ils se battent pour leur personne, pas pour la religion.
Comment analysez-vous la crise que traverse l’école publique ?
De 60 milliards, l’Etat est passé à 90 milliards et les enseignants font la fine bouche. Un Etat responsable doit en tirer toutes les conséquences. Il doit réunir les parents d’élèves et leur dire que s’il faut perdre cette année, on va y aller mais en virant tous les enseignants. Il faut virer la totalité de ces enseignants ! Ce sont des politiciens ! Ils travaillent de façon assidue dans les écoles privées. L’Etat doit être courageux. Il y a tellement de chômeurs qui voudraient être à leur place. Qu’on les vire ! Qu’ils ne se foutent pas de nous ! Ces 90 milliards pouvaient éradiquer la question des abris provisoires, et plus même. J’en profite pour parler de Salif Sadio qui continue de maltraiter les Sénégalais avec la complicité d’une certaine presse. L’Etat doit protéger les Sénégalais et faire tout ce qui est nécessaire pour éliminer Salif Sadio et ses hommes.
Par Yoro DIA
WADE, NATURELLEMENT
Le Président Abdoulaye Wade mérite d’être immortalisé dans la pierre et dans les esprits, pour deux raisons....
Le Président Abdoulaye Wade mérite d’être immortalisé dans la pierre et dans les esprits, pour deux raisons. Il mérite d’être immortalisé dans la pierre pour avoir ouvert la boite de Pandore de la démesure et les portes de l’hubris en 2000. Que serait Dakar aujourd’hui sans l’Autoroute à péage ?
Que serait Dakar sans le Monument de la Renaissance, devenu la carte de visite de notre capitale, comme la Tour Eiffel pour Paris et la Statue de la Liberté à New York. Dans notre jeune histoire, Senghor a fait la Nation et posé les bases d’un Etat que Diouf a renforcé, alors que Wade, en ouvrant les portes de l’hubris, a posé les jalons qui sont en train de nous permettre de passer d’un Sénégal indigent au Sénégal Emergent. L’Emergence a une affinité élective avec la démesure et la grandeur. Chaque fois que je prends le péage, je ne peux m’empêcher de penser que la route secondaire de Wade est deux fois plus grande que la route principale que nous avions sous Diouf.
Il y a quelque chose de profondément napoléonien chez Wade qui, comme le Corse, pense que «l’impossible est le refuge des poltrons et tout ce qui est grand est beau». Le linguiste Pathé Diagne a raison en disant que «Wade clôt le cycle senghorien», car il est de la génération de la lutte des indépendances, de la construction des nations et Etats en Afrique, mais il ouvre aussi un autre cycle, celui de la fin du complexe colonial et des «débats africains» sur la colonisation, les frontières, pour se lancer dans la course économique vers l’Emergence comme la Chine, la Malaisie, Singapour.
Les Chinois et les Malaisiens, qui ont émergé, se sont lancés dans la course, nous laissant devant le mur des lamentations pour dénoncer la détérioration des termes de l’échange. Diouf a honoré Senghor, Wade a ressuscité historiquement Blaise Diagne, Macky Sall a réhabilité Mamadou Dia et a honoré hier Diouf et aujourd’hui, Wade. C’est ça l’exception sénégalaise sur le plan politique, dans un continent où souvent la place d’un ancien chef d’Etat est soit l’exil, la prison ou la tombe.
Wade, au-delà du béton, doit aussi être honoré dans les esprits, parce que sans Wade, il n’y aurait pas cette exception sénégalaise qui fait notre fierté.
Les deux piliers de l’exception sénégalaise sont deux grands hommes de grande culture, Senghor et Wade. Il n’y aurait pas d’exception sénégalaise si Senghor, à l’instar des contemporains, avait supprimé le jeu démocratique au profit des partis uniques qui étaient la règle. Cette volonté de Senghor de faire confiance à la démocratie, n’aurait pas marché s’il n’avait pas en face de lui, un homme de la dimension de Wade, qui accepte de jouer le jeu de l’opposition légale, alors que la mode était à la guérilla et aux oppositions subversives, financées de l’extérieur avec la guerre froide. Aujourd’hui, à l’heure du bilan, les excès de Wade durant ses deux mandats, paraissent bien insignifiants comparés à ce qu’il a apporté à notre démocratie, dont il a été un des piliers en tant qu’opposant, le centre quand il a été Président, et une réalité incontournable depuis qu’il a quitté le pouvoir.
Napoléon disait que sa vie était un roman, celle de Wade est un roman politique. Depuis 1974 jusqu’à nos jours, rien ne s’est fait sans lui sur le plan politique. «Au commencement de ce siècle, la France était pour les nations, un magnifique spectacle. Un homme (Napoléon) la remplissait alors et la faisait si grande qu’elle remplissait l’Europe.» Ainsi parlait Victor Hugo dans son discours de réception à l’Académie française. Lors des indépendances africaines, le Sénégal de Senghor était ce spectacle magnifique dont parle Hugo, et remplissait le continent sur le plan culturel et symbolique.
En 2000, Wade, qui a toujours cru qu’il était l’héritier légitime de Senghor, a voulu aussi remplir le continent avec son Nepad. Aujourd’hui, ce sont Macky Sall, un héritier de Wade, et tout un pays qui sont un magnifique spectacle pour le continent, avec une victoire en Coupe d’Afrique, la présidence de l’Ua, le premier Goncourt d’Afrique noire, un premier Ter en Afrique de l’Ouest, mais surtout un pays de liberté, de tolérance, qui sait se «maintenir contre vents et marées», comme disait Goethe.
Le Sénégal, après avoir été une exception démocratique, a plus de chance d’être l’exception économique, parce que pendant que nos voisins vont de transition politique en transition politique, le Sénégal se construit, alternance après alternance, et génération après génération.
Par Mamadou Mbakhé NDIAYE
LE TEMPS POUR MACKY SALL D’ÊTRE LE MENEUR DU JEU AFRICAIN
L’envergure diplomatique du Sénégal a été toujours indéniable. Actuellement, il semble atteindre sa vitesse de croisière. Le président gagnerait à s’appuyer sur ce levier pour accroître son leadership et préparer éventuellement sa reconversion
C’est avéré et notoire. Le Président libérien George Weah est une légende du football africain et mondial. A ce jour, il est le seul fils du continent à avoir remporté le ballon d’or européen.
En revanche, ce qui est moins connu, c’est le passé de footballeur professionnel du Président de la Turquie, Reccep Tayyip Erdogan. Le dirigeant de l’ancien empire ottoman a été un joueur de football semi professionnel (1969-1982) avant de s’engager en politique et devenir aujourd’hui l’un des Présidents les plus puissants sur la scène géopolitique. De son côté, ses jonglages ratés renseignent à suffisance sur son talent de footballeur. Mais hier à l’inauguration du nouveau stade Abdoulaye Wade, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, tel un milieu offensif, était le meneur du jeu. C’est lui qui distribuait le ballon à ses homologues dans l’enceinte de ce joyau. Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. Il serait naïf de croire le contraire. Toutefois, les Etats ne font pas affaire avec n’importe quel pays.
L’envergure diplomatique du Sénégal a été toujours indéniable. Actuellement, il semble atteindre sa vitesse de croisière. Certains analystes et pourfendeurs du régime n’arrêtent pas d’épiloguer, parfois à juste titre, sur l’opportunité et le coût de ce complexe sportif dans un contexte marqué par l’impasse dans les négociations entre syndicats d’enseignants et gouvernement. A cela s’ajoute la flambée des denrées de première nécessité. Tout n’est pas faux dans les critiques notées çà et là. Malgré tout, ces goulots qui étranglent le Sénégal ces temps-ci ne peuvent occulter une chose : la diplomatie sénégalaise est au firmament. Et partant, le Président Macky Sall dans une bonne perspective sur le plan géopolitique. En effet, la Coupe d’Afrique des Nations (Can) remportée par le Sénégal a redonné au pays ses lettres de noblesse sur le plan sportif.
Le drapeau du Sénégal a conquis le monde. Et comme par alchimie, c’est pendant ce printemps des affaires étrangères sénégalaises que le Président Macky Sall accède à la Présidence de l’Union Africaine (UA). Ainsi, il est temps de saisir ce boulevard qui s’ouvre pour lui. Evidemment, il est très décrié sur le plan interne. Ses adversaires lui reprochent une mauvaise gestion des ressources et une mal gouvernance. Mais sur le plan africain, son influence est manifestement incontestable. Il a eu à soutenir de grandes querelles comme la suppression de la dette africaine au début de la pandémie de Covid-19 et l’immobilisme des Nations unies et sa nécessaire réforme. Il ne manque pas de hausser le ton sur certaines questions géopolitiques. Des positions tranchées qui ont été appréciées à l’échelle africaine.
Donc, le Président sénégalais gagnerait à s’appuyer sur ce levier pour accroître son leadership et préparer éventuellement sa reconversion. Le moment est propice visiblement. Le Sénégal est un pays démocratique. Une embellie dans une grisaille sous régionale marquée par la recrudescence des coups d’Etat et le terrorisme.
Ainsi, le Président Macky Sall a une responsabilité historique face à cette situation. Il ne doit pas faire moins que ses prédécesseurs pour préserver la stabilité du pays. Et une occasion lui est donnée avec cette bonne image du Sénégal sur le plan international de faire sa mue sans effusion de sang. Il aura 63 ans en 2024. Il peut encore, après avoir passé le témoin sur le plan national, participer à asseoir le leadership du continent par son aura qui, on l’espère, ne sera pas écorné d’ici là par un hypothétique troisième mandat. Partir en gagnant l’estime des Sénégalais et s’ouvrir les portes de l’Afrique. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Et le Sénégal en sortira encore une fois grandi. En attendant, il doit soigner ses jonglages. El Tactico Aliou Cissé a encore du pain sur la planche…