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26 juin 2025
LES LEGISLATIVES 2022, ANTOINE DIOME FACE AUX PARTIS POLITIQUES VENDREDI
Dans le cadre des avis consultatifs, en vue de la fixation du montant de la caution pour les élections législatives du 31 juillet 2022 et en application des dispositions des articles L.175 et R.80 du Code électoral, une rencontre se tiendra le vendredi 25
Les élections législatives seront organisées au Sénégal, le 31 juillet 2022. Les autorités en charge de ces scrutins sont dans les préparatifs. Et, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome va rencontrer les partis politiques, ce vendredi, pour fixer la caution.
«Dans le cadre des avis consultatifs, en vue de la fixation du montant de la caution pour les élections législatives du 31 juillet 2022 et en application des dispositions des articles L.175 et R.80 du Code électoral, une rencontre se tiendra le vendredi 25 février 2022», informe un communiqué du ministère de l’Intérieur.
«Afin d’observer les mesures-barrières liées à la pandémie du coronavirus, chaque pôle ou coalition de partis politiques (majorité, opposition et non-aligné) aura trois (3) représentants. Les partis n’appartenant à aucun de ces pôles, de même que les entités regroupant des personnes indépendantes, sont priés de se faire représenter par une seule personne», ajoute le document.
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LA FRANCE AVAIT UN PLAN POUR RENVERSER LE GOUVERNEMENT MALIEN
Le Premier ministre malien Choguel Maïga a accordé un entretien exclusif à France 24 et RFI depuis Bamako. Selon lui, de "hautes autorités françaises" ont, dès 2012, tenté de diviser le Mali en alimentant les velléités autonomistes du nord du pays
Le Premier ministre malien Choguel Maïga a accordé un entretien exclusif à France 24 et RFI depuis Bamako. Selon lui, de "hautes autorités françaises" ont, dès 2012, tenté de diviser le Mali en alimentant les velléités autonomistes du nord du pays. Le Premier ministre estime "très clair" que Paris, par ses "manœuvres", et son "discours" qualifiant la junte au pouvoir d'illégitime, "préparait un plan" pour la renverser.
Le chef du gouvernement explique que les militaires maliens ont déjà réoccupé les bases libérées par les Français ces dernières semaines. "Nous nous sommes réorganisées", assure le Premier ministre. Interrogé à propos du groupe russe Wagner, il précise que le Mali travaille "avec des coopérants russes", dans le cadre d'un contrat signé avec Moscou. "Le mot Wagner, ce sont les Français qui le disent. Nous, on ne connaît pas de Wagner", affirme-t-il.
Choguel Maïga revendique plusieurs victoires contre les jihadistes sur le terrain : "On est allés au cœur du terrorisme pour détruire les bases et nous gagnons du terrain."
par Oumou Wane
QUAND MACKY SALL NOUS RASSEMBLE
Tous nos présidents aiment ou ont aimé le Sénégal passionnément et mettent tout leur cœur et leur force à son service, à notre service. C’est pourquoi il est émouvant de leur rendre hommage
Je pèse mes mots : ce discours du président de la République à l’occasion de l’inauguration du stade du Sénégal, désormais le stade Abdoulaye Wade était historique et infiniment émouvant à entendre pour l’enfant de la République que je suis.
D’aucuns pourront continuer à polémiquer sur le mérite du pape du Sopi à être honoré de la sorte, ce ne seront que vaines querelles d’ignorance et rancœurs d’arrière-garde.
Macky Sall l’a si bien dit, personne ne mérite plus que Wade le nom de ce stade. D’abord pour son parcours intellectuel, ensuite pour son parcours politique et enfin parce que simplement il a été président d’une République qui s’appelle le Sénégal. Mais ce qu’il ne nous dit pas, c’est qu’il aime profondément Wade, qu’il considère comme un grand Sénégalais et comme son deuxième père.
En tout cas, ce fut un bel événement que cette inauguration, sportif, mais aussi diplomatique et politique. Un rendez-vous qui nous rappelait l'importance de l'unité et de la paix dans notre pays. Hier soir l’émotion était forte, car je crois que tous les Sénégalais regardaient dans la même direction et croyaient en la sincérité de l’acte de leur président.
D’ailleurs, cet acte s’inscrit dans une continuité de tradition républicaine comme une « marque de reconnaissance », dans la lignée du stade Léopold-Sédar-Senghor ou encore du Centre international de conférence Abdou Diouf.
Tous nos présidents aiment ou ont aimé le Sénégal passionnément et mettent tout leur cœur et leur force à son service, à notre service. C’est pourquoi il est émouvant de leur rendre hommage. Si notre président Macky Sall a décidé d’honorer son prédécesseur et mentor en politique, de surcroit de son vivant, c’est avant tout une vraie reconnaissance d’un fils à son père, à sa personne qui en plus de nous céder un héritage politique inestimable, laissera désormais une trace architecturale indélébile dans notre histoire. C’est un symbole et une consécration, qui plus est, juste après la victoire des Lions à la coupe d’Afrique des Nations.
D’ailleurs, c’est encore Sadio Mané qui nous a fait vibrer hier soir.
Après avoir remporté la Can pour la première fois de l’histoire du Sénégal, l’enfant de Bambali a fait un beau geste pour apporter sa participation à l’inauguration du stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. Il a annoncé par la voix du président de la République et sous les ovations du public, offrir son Ballon d’Or au musée Pape Bouba Diop.
C’était donc un grand soir de fête et un grand jour dans l’histoire du football sénégalais que ce mardi 22/02/2022, qui marqua l’inauguration du stade Abdoulaye Wade. Ce stade servira désormais d’enceinte à tous les matchs de l’équipe nationale du Sénégal. Alors quel plus beau lieu pour réaliser le souhait d’Abdoulaye Wade qui appelait cette semaine tous les Sénégalais à unir leurs forces pour la réalisation d’autres rêves encore plus grands au profit exclusif du Sénégal et de l'Afrique.
Longue vie à Abdoulaye Wade et merci à Macky Sall pour avoir honoré notre cher pater !
par Jean Pierre Corréa
HABEMUS STADIUM
Macky a dû s’endormir satisfait d’avoir offert du rêve à des milliers de Sénégalais, en attendant que les enseignants en colère ne viennent nous rappeler à la réalité de vie compliquée d'une partie de notre jeunesse
« Je n’ai pas l’ambition d’être un monument ou un stade… J’ai l’ambition d’être dans le cœur des gens ». Fidel Castro
Rares sont les moments durant lesquels les Sénégalais partagent ferveur, unité et émotions, et il convient d’apprécier ce qui s’est passé ce mardi 22 février à Dakar, à l’aune d’un mois de février particulièrement disposé dans un parfait alignement des planètes porteuses de bonheurs. D’ailleurs, l’inauguration du stade du Sénégal, avait des parfums et des allures « d’Aftercan », et il aurait été étonnant, voire naïf, que l’on ne cherche pas à surfer sur cette vague porteuse de…popularité. Montrer à Paul Kagamé qu’il n'est pas le seul chef d’État africain à pouvoir se balader devant son peuple sans crainte des broncas et des huées, fut pour Macky Sall un plaisir de fin gourmet politique, qu’il ne s’est pas privé d’apprécier.
L’objet qui doit devenir l’écrin de nos nouvelles ambitions sportives nationales et qui doit y préserver tous leurs éclats comme autant d’exploits, a été dignement et fastueusement inauguré et dévoilé avec maestria au monde entier. Ne boudons pas notre plaisir, la fête fut belle. Elle fut populaire, participative et généreuse.
Malgré une organisation hésitante, et une animation parfois brouillonne à son entame, l’inauguration de ce joyau, ce mot n’est pas galvaudé, prit très vite de la hauteur et se mit à niveau de la présidentialité qu’exige un tel évènement offert au monde par notre pays, le Sénégal. Depuis l’OCI, le sommet de la Francophonie, et autres grandes rencontres, nous avons montré que nous savions faire et dérouler notre art du protocole. Et c’est un fort symbole que cette cérémonie ait été protocolairement dirigée et pour la dernière fois, par Cheikh Tidiane Sall, qui n’aura eu en 62 ans que 4 prédécesseurs à cette honorable et délicate fonction de chef du protocole. Les qualités d’hommes comme André Coulbary, Cissé Diarmeo, Cheikh Lèye et Bruno Diatta ont pu s’exprimer à travers les règles et coutumes d’un État stable politiquement, aux mœurs apaisées, gages de continuité institutionnelle, rareté sous nos latitudes africaines.
Le ballet des chefs d’États réglé comme sur du papier à musique, menant ceux-ci vers leur hôte, qui les a accueillis avec sourires et simplicité, avait une image positivement panafricaine. Georges Weah, du Libéria, le président de la République d’Allemagne Frank-Walter Steinmeier, de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, du Rwanda, Paul Kagamé, de la Gambie, Adama Barrow, de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embaló, mais aussi des dirigeants sportifs dont Gianni Infantino, président de la FIFA et Patrice Motsepe, président de la CAF, ont su par la satisfaction qui se lisait sur leurs visages, donner à cette inauguration un côté définitivement festif, en communion avec ces milliers de jeunes qui avaient répondu à l’invitation à en faire une fête et rempli le stade jusqu’à la gueule.
Ce n’est pas un hasard, s’il est revenu au président du Comité National Olympique et Sportif, Mamadou Diagna Ndiaye, de faire prendre à cette cérémonie la hauteur requise, délivrant avec éloquence et élégance, une allocution qui remit sport et valeurs olympiques au cœur de cette réalisation qui n’a rien de « pharaonique éléphant blanc ». Devant une affluence attentive, Diagna, comme son humilité permet de le nommer, déclara que : « l’excellence et l’exemplarité, voilà les deux boussoles qui sont au fondement de l’idéal du sport et de l’olympisme. C’est la raison pour laquelle je suis d’avis qu’en vérité ces valeurs de référence sont les véritables juges de paix, et en quelque sorte, les arbitres de nos élégances sportives ». Redonnant au sport toute sa mission, il dit aussi : « Lorsque j’entends dire que c’est l’ascenseur économique qui nourrit le social… je réponds que vous avez raison… mais je rajoute toujours que l’ascenseur sportif à l’avantage de permettre les deux », félicitant dans un sourire complice le président Macky Sall, en ces termes : « Assurément, si la mise en œuvre de réalisations sportives était une discipline, vous seriez médaillé olympique, monsieur le président de la République ».
Vint alors le tour des dirigeants sportifs, Gianni Infantino, président de la FIFA et Patrice Motsepe, président de la CAF de dire leurs joies et à l’instar du premier de faire monter les décibels, en vrai chauffeurs de salles, comme pour tester avec les Sénégalais, ce que devra être dans cette nouvelle enceinte, le niveau sonore nécessaire pour déstabiliser les Égyptiens le 29 mars prochain et envoyer nos Lions au Mondial du Qatar.
Le président de la République, Macky Sall, pouvait alors venir, presque en douzième Gaïndé, recueillir son plein de gloire et de satisfaction populaire en dévoilant son stade. Il remercia, bien entendu le pays maître d’œuvre, la Turquie et son président Erdogan, auquel il aurait pu suggérer quelques notions de RSE, pour que l’école élémentaire de Diamniadio 4 à Nguinth, à 3 kms du stade ne soit pas faite de paille, et perdue dans un insalubre terrain vague, ce que savent faire, politiquement incorrect de le signaler, des entités comme Orange, Total, Eiffage, ou la CSS à Richard Toll. Pour ce prix-là, on aurait pu le demander non ?
Puis vint le moment où il fut officiellement dévoilé le nom que portera ce bijou architectural : stade Abdoulaye Wade. De voir tout l’entourage du président applaudir le nom de celui qu’ils avaient copieusement traité de tous les noms d’oiseaux il y a juste 10 ans, rappelait aussi que nous aimons célébrer ceux que nous avons brûlés auparavant, comme donner à notre aéroport international, le nom de Blaise Diagne qui a toujours sa sépulture sur un trottoir de la corniche, à côté de laquelle des jeunes jouent au football, sous prétexte qu’il aurait pu être…franc-maçon.
Mais on ne va pas chipoter pour cela, comme on ne va pas se désoler du fait d’avoir nommé son épouse Marième Sall juste après avoir remercié ses hôtes présidents, et avant d’autres dirigeants institutionnels. Quel beau geste d’amour vraiment, qui témoignait juste de son bonheur d’être là en communion avec son peuple, peuple qui put savourer d’anciennes gloires du football, qui livrèrent un spectacle qui a même permis à Kalidou Fadiga de faire oublier ses acerbes critiques sur le travail d’Aliou Cissé, en étant le premier à secouer les filets du stade Abdoulaye Wade. Décidemment, tout faisait sens. Et le superbe spectacle de sons et lumières, de haute facture, qui vint couronner cette belle soirée démontre que, comme l’écrit le Docteur Oumar Diallo, « Le Sénégal n’est jamais aussi grand que lorsqu’il se donne en exemple au monde. Ce fut le cas le 22 février 2022 au stade Me Abdoulaye Wade ».
Habemus Stadium… Macky Sall a dû s’endormir en état de douce félicité, satisfait d’avoir offert du rêve à des milliers de Sénégalais, en attendant que les enseignants en colère, et les mauvais coucheurs ne viennent nous rappeler aux principes de réalité, et de vie compliquée pour une bonne partie de notre jeunesse, qu’on ne pourra pas toujours demander à Sadio Mané et à sa bande, de nous masquer. Le sevrage d’opium du peuple est par nature toujours difficile et par essence imprévisible.
POUR QUE L'AFRIQUE DE L'OUEST NE SOIT PAS LE THÉÂTRE D'UNE LUTTE ENTRE SUPERPUISSANCES
Nous exhortons les partenaires internationaux à rester vigilants et à se montrer fermes en cas de tentatives de prolongation sine die des transitions. Nous encourageons la CEDEAO à accélérer la réforme de l’institution - COMMUNIQUÉ D'OSIWA
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la fondation Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) daté du 23 février, sur la situation politique en Afrique de l'Ouest.
"La Fondation Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) suit avec préoccupation la résurgence des tentatives de remise en cause de l’ordre constitutionnel, à travers une série de coups d’Etats en Afrique de l’Ouest, pendant que la situation sécuritaire dans le Sahel se dégrade de jour en jour. Même si les conditions de vie et la situation économique sont toujours largement insatisfaisantes pour une partie importante des citoyens Ouest Africains, les crises politiques remettent en question et fragilisent des acquis démocratiques chèrement obtenus durant des décennies de luttes, de résistances et de sacrifices par nos populations et nos États. Toutefois, il est important de noter que les aspirations non réalisées des citoyens en sont le fondement principal.
Au cours des 20 dernières années, la Fondation OSIWA a travaillé sans relâche à travers des campagnes et des initiatives de plaidoyer pour amener les dirigeants ouest-africains à rendre des comptes et à mettre en œuvre des politiques efficaces basées sur la justice, l’équité et le respect des droits de l’Homme. Nous avons dénoncé les abus de pouvoir sous toutes leurs formes. C’est devant l’incapacité de certains gouvernants à garantir la sécurité, à réaliser un progrès social, économique et environnemental significatif et équitable, et à assurer la bonne gestion des affaires publiques, qu’une nouvelle classe composée d’officiers d’élite semble vouloir s’arroger le droit de confisquer le pouvoir politique au nom d’une prétendue légitimité populaire. Ainsi, de nouvelles transitions politiques sont en train de prendre forme sans que l’on sache quelles en seront les issues. Ceci, constitue pour nous un autre cas d’abus et de prise illégale du pouvoir. Il est donc important que ceux qui sont préoccupés par le progrès de notre région se lèvent et appliquent les mêmes niveaux de contrôle et de redevabilité aux auteurs des coups d'État.
Tout en réaffirmant notre engagement à œuvrer pour le respect de démocraties vibrantes et redevables, la probité dans l’exercice du pouvoir, la bonne gouvernance et le respect des droits fondamentaux, nous condamnons toutes les formes de manipulation constitutionnelle et de coups d’Etats que nous avons connus dans la région. Les coups d’Etats, nonobstant la sincérité de leur motivation, marquent des ruptures inacceptables dans la vie démocratique avec d’énormes risques de déstabilisations et d’installation de crises cycliques, minant la sécurité et les perspectives des populations.
Nous constatons, comme toutes les parties prenantes au processus démocratique dans notre région, que de profondes mutations sont en cours dans les sociétés ouest africaines, avec, en toile de fond, une aspiration des citoyens pour plus de démocratie, de liberté et d’opportunités pour améliorer leurs conditions de vie. Nous espérons que les réformes initiées par la CEDEAO pour mieux réguler la vie démocratique et constitutionnelle dans la région, contribueront au respect des normes et principes démocratiques, à une protection effective des populations contre le terrorisme et le banditisme, à des choix de gouvernance gages d’un progrès économique et social et, à l’inclusion des minorités et groupes vulnérables à la vie politique.
Nous réfutons toute tentative visant à faire de notre région le champ de confrontation entre forces étrangères. Notre souhait est de voir la solidarité africaine être plus effective envers notre région qui est confrontée depuis près d’une décennie à une crise humanitaire.
Nous appelons la communauté internationale, l’Union Africaine, la CEDEAO et les chefs des Etats et gouvernements des pays membres, les autorités des transitions, les partis politiques et les organisations de la société civile, chacun en ce qui le concerne, à œuvrer pour une transition courte, inclusive et efficace au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. Nous les encourageons également à privilégier le dialogue constructif et l’implication des acteurs de la société civile dans l’intérêt supérieur de nos populations et de nos états. Nous reconnaissons les difficultés qui peuvent exister. Cependant, la rupture de l’ordre constitutionnel et l’isolement de ces pays ne sauraient être aucunement des solutions.
Sur la situation en Guinée Bissau, nous invitons l’ensemble des acteurs institutionnels, la société civile, la population et les amis de la Guinée Bissau à œuvrer au renforcement et à la préservation de l’ordre constitutionnel dans le pays.
Aux partenaires internationaux
Nous exhortons les partenaires internationaux à rester vigilants et à se montrer fermes en cas de tentatives de prolongation sine die des transitions, d’intimidations et de violences contre la société civile et les partis politiques et, de non-respect de la limitation des mandats. En outre, les solutions de sortie de crise doivent être basées sur des initiatives locales qui seraient plus efficaces et plus adaptées.
A la CEDEAO
Nous encourageons la CEDEAO à privilégier le dialogue dans la résolution des crises en cours, à apporter une assistance technique aux transitions et, à accélérer la réforme de l’institution et de son protocole additionnel sur la démocratie et la gouvernance.
Aux autorités de transition
Nous invitons les autorités des transitions à créer les conditions pour une réforme profonde des constitutions, des lois et des institutions en vue de l’organisation rapide des élections de fin de transition. Elles doivent en outre garantir la participation libre et effective de la société civile et des partis politique à la vie démocratique.
Aux organisations de la société civile
Nous prions les organisations de la société civile de continuer à jouer pleinement leur rôle de veille, d’alerte, d’information et de mobilisation afin d’éviter d’autres abus et des tendances autoritaires pendant cette période de transition. Elles doivent aussi rester vigilantes afin que celle-ci ne soit pas une opportunité de redistribution des cartes entre des superpuissances."
The Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) is following with concern the resurgence of attempts to undermine the constitutional order through a series of coups in West Africa, while the security situation in the Sahel is deteriorating by the day. Even though living conditions and the economic situation are still largely unsatisfactory for a significant number of West African citizens, political crises are challenging and undermining the democratic gains dearly won during decades of struggle, resistance and sacrifice by our populations and our States. However, it is important to note that the unfulfilled aspirations of citizens are the main reason for this.
For the past 20 years, the OSIWA Foundation has worked tirelessly through campaigns and advocacy initiatives to hold West African leaders accountable and implement effective policies based on justice, equity and respect for human rights. We have denounced the abuse of power in all its forms. It is in the face of the inability of some rulers to guarantee security, to achieve meaningful and equitable social, economic and environmental progress, and to ensure good governance, that a new class of elite officers seems to want to arrogate to themselves the right to seize political power in the name of so-called popular legitimacy. Thus, new political transitions are taking shape without knowing what the outcome will be. This, for us, constitutes another case of abuse and illegal seizure of power. It is therefore important that those who are concerned about the progress of our region stand up and apply the same levels of control and accountability to the perpetrators of coups.
While reaffirming our commitment to work for vibrant and accountable democracies, probity in the exercise of power, good governance and respect for fundamental rights, we condemn all forms of constitutional manipulation and coups that we have experienced in the region. Military coups, regardless of the sincerity of their motivation, mark unacceptable breaks in democratic life with enormous risks of destabilization and the installation of cyclical crises, undermining the security and prospects of the people.
We note, as do all stakeholders in the democratic process in our region, that profound changes are underway in West African societies, against the backdrop of citizens’ aspirations for more democracy, freedom and opportunities to improve their living conditions. We hope that the reforms initiated by ECOWAS to better regulate democratic and constitutional life in the region will contribute to uphold democratic norms and principles, the effective protection of the population against terrorism and banditry, governance choices that will ensure economic and social progress and the inclusion of minorities and vulnerable groups in political life.
We reject any attempt to turn our region into a battleground for foreign forces. Our wish is to see African solidarity be more effective towards our region which has been facing a humanitarian crisis for almost a decade.
We call on the international community, the African Union, ECOWAS and the heads of state and government of member countries, the transitional authorities, political parties and civil society organizations, each in its own right, to work for a short, inclusive and effective transition in Burkina Faso, Guinea and Mali. We also encourage them to give priority to constructive dialogue and the involvement of civil society actors in the best interests of our populations and our states. We recognize the difficulties that may exist. However, the disruption of the constitutional order and the isolation of these countries can in no way be solutions.
Regarding the situation in Guinea Bissau, we invite all institutional actors, civil society, the population and friends of Guinea Bissau to work for the strengthening and preservation of the constitutional order in the country.
To Our International Partners
We urge international partners to remain vigilant and firm in the face of attempts to extend transitions sine die, intimidation and violence against civil society and political parties, and failure to respect term limits. In addition, solutions to end the crisis must be based on local initiatives that would be more effective and appropriate.
To ECOWAS
We encourage ECOWAS to give priority to dialogue in the resolution of ongoing crises, to provide technical assistance to the transitions and to accelerate the reform of the institution and its additional protocol on democracy and governance.
To the Transitional Authorities.
We call on the transitional authorities to create the conditions for a thorough reform of the constitutions, laws, and institutions with a view to the rapid organization of elections at the end of the transition. They must also guarantee the free and effective participation of civil society and political parties in democratic life.
To Civil Society Organizations
We urge civil society organizations to continue to play their role of monitoring, alerting, informing and mobilizing in order to avoid further abuses and authoritarian tendencies during this transition period. They must also remain vigilant so that this transition does not become an opportunity to redistribute the cards between superpowers.
CHAMPIONNAT AFRICAIN D'ATHLETISME 2022, UNE TRENTAINE DE PAYS EN LICE
Une trentaine de pays dont le Sénégal figurent sur la liste des engagements préliminaires aux 22-èmes Championnats d’Afrique seniors d’athlétisme prévus du 8 au 12 juin 2022 à l’Ile Maurice, indique la Confédération africaine d’athlétisme (CAA)
Dakar, 23 fév (APS) - Une trentaine de pays dont le Sénégal figurent sur la liste des engagements préliminaires aux 22-èmes Championnats d’Afrique seniors d’athlétisme prévus du 8 au 12 juin 2022 à l’Ile Maurice, indique la Confédération africaine d’athlétisme (CAA) sur son site officiel.
L’instance dirigeante de l’athlétisme continental a fixé la clôture des engagements définitifs au 2 mai prochain, ajoute la même source.
Dans le cadre des préparatifs des compétitions, l’Association mauricienne d’athlétisme (AMA) a procédé à des stages de formation au profit de 23 officiels techniques à travers le Technical Official Education Course Level 1 (TOEC 1), poursuit la CAA.
La formation s’est déroulée les 22 et 23 et les 29 et 30 janvier à Réduit, sous la supervision de Vivian Gungaram, ancien athlète et secrétaire général de la Fédération mauricienne d’athlétisme et Khemraj Naiko, ancien sauteur en hauteur.
Les participants à ce cours ont reçu leurs certificats de niveau 1 le 5 février lors d’une cérémonie qui s’est déroulée au siège de la fédération, précise la même source.
Outre Maurice, le pays organisateur, les pays qui ont signé leurs engagements préliminaires sont : Madagascar, Benin, Kenya, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Congo, Togo, Liberia, Lesotho, Algérie, Afrique du Sud, Zambie, Comores, Djibouti, Sénégal, Guinée Bissau, Guinée, Ghana, Gabon, RD Congo, Cap Vert, Tchad, Angola, Seychelles et Rwanda.
LE CRI DU COEUR DES TRANSPORTEURS MALI-SENEGAL
Bloqués depuis plus d’un mois à la frontière malienne, les transporteurs routiers lancent un Sos. En Assemblée générale (AG), ce mercredi, les syndicats des transporteurs routiers des deux pays ont protesté contre la fermeture de la frontière sénégalo-mal
Bloqués depuis plus d’un mois à la frontière malienne, les transporteurs routiers lancent un Sos. En Assemblée générale (AG), ce mercredi, les syndicats des transporteurs routiers des deux pays ont protesté contre la fermeture de la frontière sénégalo-malienne.
« On n’est pas là pour condamner la décision de la CEDEAO mais pour montrer une situation très difficile qu’on est en train de vivre, nous, exportateurs maliens et sénégalais, qui étions en pleine activité », dénonce leur porte-parole, Aboubacar Sagna. Il ajoute que « beaucoup de camions chargés, devaient acheminer leurs marchandises au Mali. Malheureusement, la décision a été prise avec effet immédiat et tous ces gens sont bloqués. »
Ces camionneurs, qui se disent laissés en rade, interpellent l’État du Sénégal. D’autant plus que pestent-ils, cela fait plus d’un mois que cette situation perdure. D’où l’appel lancé aux autorités sénégalaises à user de « diplomatie » pour que « ces camions bloqués puissent traverser la frontière et aller décharger leurs marchandises ».
L’embargo est en vigueur depuis janvier. Les transporteurs ne sont pas les seuls à rouspéter.
850 SOLDATS SÉNÉGALAIS EN ROUTE POUR LE MALI
Le 11e détachement sénégalais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a reçu mercredi, à Thiès, le drapeau des mains du général de brigade Fulgence Ndour, chef d’état-major de l’Armée de terre
Le 11-ème détachement sénégalais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), composé de 850 éléments, a reçu mercredi, à Thiès, le drapeau des mains du général de brigade Fulgence Ndour, chef d’état-major de l’Armée de terre, a constaté l’APS.
Dirigé par le colonel Mathieu Diogoye Sène, le contingent compte quatre unités opérationnelles : une compagnie du 26-ème Bataillon de reconnaissance et d’appui (BRA), une compagnie de la COFUMACO, une compagnie du bataillon blindé, une compagnie du bataillon des commandos.
Il comprend aussi un peloton de forces spéciales air, terre et mer.
Le contingent, qui compte 21 femmes en son sein, a suivi depuis le 2 novembre une préparation dans différents modules, dont la lutte contre les engins explosifs improvisés.
Les exercices effectués avec des formateurs américains, ont démarré au centre d’entraînement tactique capitaine Mbaye Diagne de Thiès.
Depuis le 31 janvier, la partie française des entraînements avait démarré au camp d’entraînement colonel Thierno Ndiaye de Dodji, à 25 km de Linguère.
Le bataillon a reçu des entraînements ’’assez corsés", a dit le colonel Mathieu Diogoye Sène, commandant du DETSEN 11, relevant que ses éléments disposent de ’’tous les rudiments nécessaires (...) pour réussir (leur) mission’’.
Pour le général de brigade Fulgence Ndour, ce déploiement est la preuve de la ’’confiance renouvelée’’ des autorités onusiennes à l’’’engagement exemplaire’’ des précédents contingents sénégalais, qui se sont soldés par des ’’succès’’.
Il a invité les éléments du DETSEN 11 à ’’maintenir le cap dans un souci de préserver l’image de marque des forces armées sénégalaises’’.
Il les a invités à s’adapter ’’très rapidement’’ à la situation géopolitique actuelle, qui est ’’fluctuante et volatile’’, et suite au retrait de plusieurs forces, à la présence de nouveaux acteurs, dans un contexte de statu quo de la situation sécuritaire.
’’La seule constante reste l’ubiquité de la menace représentée par les groupes extrémistes violents’’, a-t-il souligné.
La tâche ’’s’avère difficile, mais pas impossible’’, si le contingent s’appuie sur la ’’riche expérience’’ du DETSEN 10 qu’il relève, a-t-il dit.
LE MALI EST EN SITUATION DE SURVIE
Alioune Tine vient tout juste de rentrer de Bamako où il a pu enquêter en qualité d'expert indépendant auprès de l'ONU sur les droits humains dans le pays. Instabilité politique, menaces sur les civils, progression des groupes djihadistes… Entretien
TV5 Monde |
Lauriane Nembrot |
Publication 23/02/2022
Tout juste revenu d’une mission pour l’ONU au Mali, cet expert indépendant chargé des droits de l’Homme fait état d’une “situation extrêmement préoccupante” pour les civils. Le pays, aux mains d'une junte militaire, fait face à la menace djihadiste.
TV5MONDE : La junte militaire malienne a de nouveau annoncé le report des élections. Quel est le message envoyé par la junte, qui s’était engagée à organiser des élections démocratiques ?
Alioune Tine : Le dialogue se poursuit. Nous demandons à la CEDEAO de lever les sanctions parce qu’elles frappent les personnes les plus vulnérables au Mali. Elles ont été décriées à la fois à Tombouctou, à Mopti, par la société civile et surtout par les gens les plus démunis. Nous adressons aussi un message au gouvernement malien pour lui demander d’agir de manière à ce qu'on organise un retour à l’ordre constitutionnel dans les délais les plus raisonnables. C’est ce qui va garantir la paix, la sécurité et la stabilité.
TV5MONDE : Selon la junte militaire, la période de transition avant des élections démocratiques et un retour des civils à la tête du Mali pourrait durer jusqu'à cinq ans… Peut-on prendre au sérieux ces informations ?
Pour moi, les élections ne sont pas une panacée. Le débat sur la question de la durée de la période de transition est un bon débat. Mais la CEDEAO a ses règles. Et nous estimons que quand on adhère à la CEDEAO on respecte les règles de la CEDEAO. Et les coups d'État sont bannis par la CEDEAO. Ils peuvent, être justifiés par une situation où on est dans un cadre d’effondrement de l’État, - je pense que le tout premier coup d’État au Mali se justifiait - cela dit, la transition est appelée à être toujours dans un temps raisonnable pour préparer des élections et rétablir l’ordre constitutionnel. De ce point de vue, à mon avis, cinq ans, c’est trop. Il faut arriver à un délai qui soit raisonnable.
TV5MONDE : Concernant le djihadisme au Mali, vous rappelez que “les groupes extrémistes violents continuent de mener des attaques contre les populations civiles”. Pouvez-vous quantifier ces attaques ? Combien de personnes sont en danger imminent ?
C'est difficile à dire. Les attaques de la part des groupes armés sont permanentes, même si on observe une certaine accalmie dans les zones qu’ils occupent. Le problème, c’est qu’il y a une impunité envers ces groupes et les atteintes aux droits de l’Homme. La pratique de la charia sur place existe, les femmes sont obligées de se voiler, les hommes doivent avoir la barbe.. Il y a une obligation de payer la "zakat" (impôt exigé par les djihadistes, ndlr)et si vous n’avez pas les moyens, il y a des enlèvements. La situation dans les zones contrôlées par les djihadistes est extrêmement préoccupante.
TV5MONDE : Ces organisations djihadistes sont scindées en plusieurs groupes différents. Quelles sont leurs revendications ? Avez-vous pu échanger avec eux ?
Non, sur place, je n’ai jamais pu échanger directement avec eux. Mais j’ai rencontré des gens qui les connaissent, des victimes. J’écoute les récits de ce qu’il se passe dans les zones qu’ils contrôlent. Les populations qui y ont vécu viennent nous parler de la justice, de la sécurité. Il y en a même qui apprécient certains aspects. Mais les violations des droits humains qui sont commises dans les zones contrôlées par les djihadistes sont graves et c’est extrêmement préoccupant. La liberté de penser, la liberté de culte, la liberté d’expression, le droit à l’éducation ne sont pas respectés.
TV5MONDE : Vous étiez sur place le 17 février dernier quand le président de la République française Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane au Mali. Racontez-nous la situation sur place après cette décision.
Au Mali, le gros problème que nous avons aujourd’hui, c’est le basculement géopolitique qui crée une véritable polarisation des positions sur le plan international. Le déclencheur, c'est quand même l'existence supposée de Wagner (société de marcenariat russe présente en centrafique notamment, ndlr) sur place. Il y a également un excès de souverainisme sur place. Je pense qu’il y a énormément de malentendus entre les différents acteurs. Il y a eu beaucoup de tensions. Le président de l’Union africaine, Macky Sall, est en train de travailler pour que les Européens restent. Des gens travaillent pour éviter l’isolement du Mali. C’est une très bonne chose et ça fait partie de nos recommandations.
TV5MONDE : De nombreuses manifestations se sont tenues à Bamako pour saluer le départ des soldats français du Mali. Était-il temps que la France quitte le Mali, selon vous ?
Un peu partout en Afrique aujourd'hui il y a un sentiment d’hostilité vis-à-vis de la France. Je pense que le Mali en est un exemple. Cela ne date pas d’hier ni de l'arrivée des militaires. Du temps de IBK (Ibrahim Boubacar Keïta, président du Mali de 2013 à 2020, ndlr) on a vécu ça mais c’était très limité. Maintenant, avec l’arrivée des militaires et la brouille entre la France et le Mali, ça s’est généralisé et ça a pris une tournure populiste. Nous estimons aujourd’hui que cette brouille doit se régler de façon diplomatique, par le dialogue. Nous avons besoin de tous les partenaires pour renforcer cette éclaircie que nous constatons sur le plan sécuritaire au Mali. Nous avons besoin de tout le monde pour travailler en harmonie.
TV5MONDE : Vous évoquez une certaine “polarisation” des opinions, vous vous dites “préoccupé” par le risque de confrontation violente entre les sympathisants des autorités maliennes de la transition et ceux des partis d'opposition. Craignez-vous que l’on assiste à une guerre civile au Mali ?
Nous avons parlé à tous les Maliens, ceux de l’opposition, ceux au pouvoir. Par rapport aux besoins des Maliens, et pour garantir la survie de l’État, nous avons recommandé que le débat démocratique se développe. Nous sommes encore très écoutés au Mali et j'ai l'impression que nous avons été compris. Si le débat démocratique a lieu, je crois que les Maliens pourraient s’entendre. Je ne crois pas que nous arriverons à une guerre civile.
TV5MONDE : Est-ce que la junte militaire vous a donné des garanties sur le maintien du cadre démocratique, la protection des civils ?
Non. Aucune garantie n’a été donnée. mais on a parlé, ils ont compris. On s’en tient là. Je pense que tout le monde a intérêt à la stabilité et à la paix au Mali. à ce qu’il y ait une unité, un rassemblement des Maliens.
TV5MONDE : Dans votre déclaration de fin de mission publiée ce jour, vous avez souligné la nécessité d’un “retour effectif” de l'État malien sur les zones où il y a eu un succès militaire. Considérez-vous que l'État malien est défaillant ?
Nous avons affaire à un État faible, qui se trouve dans une situation de survie. Toutes les difficultés viennent de là. Tout le monde le reconnaît et tout le monde y travaille. Mais les Maliens restent motivés et c’est bon signe.
TV5MONDE : Un autre bon signe, peut-être, c’est la baisse du nombre de personnes déplacées à l’intérieur du Mali que vous avez enregistrée. -13% entre septembre et décembre 2021…
Il y a des initiatives et des dynamiques locales pour la paix. Des associations des différentes communautés s‘investissent et prêchent la paix. C'est ce qui a permis une accalmie. Le commerce reprend, l'agriculture et l’élevage aussi, dans des zones -comme dans le centre du pays- qui sont extrêmement riches. Il faut les soutenir.
TV5MONDE : En revanche, vous révélez que les violences basées sur le genre sont en hausse. Les jeunes filles sont de plus en plus concernées par des mariages forcés, l’exploitation sexuelle, abus et violences sexuelles...
Absolument. Ces violences sont en augmentation. Les viols collectifs restent impunis et ces violences sont encore tabou. Pour des raisons culturelles, les victimes vont rarement au tribunal. Mais à Tombouctou j'ai pu remarquer que les femmes s’organisent de plus en plus justement pour résister, pour porter plainte, pour agir. Ça émerge dans tout le Mali et le gouvernement soutient les femmes et toutes les initiatives qui défendent les femmes.
TV5MONDE : Vous avez pu échanger avec les autorités maliennes à ce sujet ?
J’ai effectivement rencontré le ministre malien de la Justice. On a discuté avec la direction de la justice militaire et on a parlé de toutes ces questions. Les femmes maliennes sont venues nous voir et oui, nous avons pu discuter.
TV5MONDE : Au cours de ces discussions, avez-vous pu discuter des exactions commises par les troupes de Wagner au Mali ?
C’est une question extrêmement difficile. Moi, je n’ai vu aucun soldat russe ni Wagner lors de toute ma tournée. J’ai même été voir les responsables à l’ambassade de Russie mais là aussi je n’ai eu aucune confirmation. Pour l’instant et jusqu'à preuve du contraire je m'en tiens à la thèse officielle du gouvernement, comme quoi il s’agit d’une coopération d’état à état.
J’ignore précisément combien elles sont. Mais il y en a beaucoup. Nous avons bien sur rencontré les partis de l’opposition qui nous ont parlé. Ils nous ont fait part des difficultés qu’ils ont pour s’exprimer et des menaces qui pèsent sur eux. Les organisations issues de la société civile ont aussi toutes les difficultés du monde à travailler. Elles ont peur. Dès que vous parlez, vous pouvez vous retrouver en prison. Nous en avons parlé aux autorités et nous leur demandons d’élargir le débat démocratique.
TV5MONDE : Le débat démocratique n’est-il pas compliqué lorsque les autorités maliennes expulsent certains journalistes étrangers, retirent des accréditations pour pénétrer dans le pays ?
J’en ai parlé au Premier ministre et il m’a dit que les accréditations ne seraient pas retirées. À personne. Il est vrai que certains journalistes ont eu quelques problèmes mais l’État malien, d’après ce qu’il nous a dit, n’a pas dans l’esprit de dire aux journalistes de quitter le pays. J’ai tenu à rassurer les journalistes sur ce point.
TV5MONDE : Qu’en est-il de Etienne Fakaba Sissoko ? Cet économiste malien de renom a été arrêté par les autorités maliennes en janvier dernier. Il est accusé “d’usage de faux” et “d’incitation à la discrimination”. Avez-vous des informations sur ses conditions de détention ?
Oui. On a parlé de son cas et de la nécessité qu’il soit libéré. Son diplôme n’est pas un faux, il a été authentifié par l'université française de Nanterre, qui confirme qu’il a bien eu son diplôme. Quand on parle de rétrécissement du cadre démocratique au Mali, on pense forcément à la détention de Etienne Fakaba. On demande sa libération, pure et simple. Il faut éviter toute censure qui ne ferait que durcir la situation et créer des tensions inutiles.
TV5MONDE : Le journaliste français Olivier Dubois, lui, a été enlevé à Gao au Mali il y a dix mois par un groupe terroriste. Quand vous étiez sur place, avez-vous pu avoir de ses nouvelles ?
Nous avons soulevé le problème de toutes les personnes qui se sont fait enlever par les terroristes au Mali. Je pense que tous les efforts doivent être faits par les autorités pour sa libération. Vous savez, tous les jours que Dieu fait, je tweete pour sa libération et je retweete tout le monde. Il faut effectivement que tout le monde se mobilise pour libérer Olivier Dubois. Ça fait trop longtemps qu'il est sur place. Il faut que l’État et la communauté internationale mettent toutes les pressions et les moyens qu’il faut pour que Olivier Dubois retrouve sa famille. Nous y travaillons. En plus d’Olivier Dubois, il y en a beaucoup d’autres. Il faut aussi parler de la libération des Maliens. De ceux qui sont arrêtés, pris en otage, pour qui les djihadistes demandent des rançons. Ce n’est pas très connu, on n’en parle pas et il faut également y prêter attention.
NOUS SOMMES EN TRAIN DE DIVERTIR EN PERMANENCE LA JEUNESSE
Ancien ministre des Sports, sous Me Abdoulaye Wade, Bacar Dia met les pieds dans le plat inaugural du stade. Il rappelle au président de la République les urgences de l’heure
«Il y a quand même un effort pour la mise en œuvre des infrastructures. Maintenant, le ratio au niveau national par rapport à Dakar pour parler des infrastructures, nous assistons à une macrocéphalie de la capitale qui accapare tout au détriment des autres régions. Ce qui n’est pas en faveur de la lutte contre l’exode rural qui vaudrait que les populations soient fixées. Je donne l’exemple des infrastructures en général, mais tout ce qui est mis pour le TER. Il (Macky Sall) a fait ses choix, il a fait son option de rester à Dakar. J’ai envie de lui dire que le Sénégal, c’est beaucoup plus large et qu’il faudra le prendre dans sa globalité pour régler la question des infrastructures et pour que ça ait un impact économique et social clair.”
«Je reçois l’information avec tenue et retenue. Fidel Castro qui a dirigé le peuple cubain pendant des années n’a pas de route à son nom, de stade à son nom, mais il est dans les cœurs des Cubains. Abdoulaye Wade est dans les cœurs des Sénégalais. Un stade qui porte son nom ne changera absolument rien. C’est un homme qu’il (Macky Sall) a combattu depuis qu’il est au pouvoir, qu’il a traité de tous les noms d’oiseaux. Vous avez attaqué quelqu’un pendant 12 ans et là, il est consacré, vous devez vous mettre à le défendre. C’est eux dans eux, moi je ne suis pas dans ça. Nous avons gagné la coupe d’Afrique, c’est exceptionnel. J’ai toujours soutenu et félicité Aliou Cissé. Maintenant, il faut qu’on passe à autre chose. On ne peut pas passer tout notre temps à vivre de cette victoire-là, à inaugurer des stades. On a mis 150 milliards Cfa pour ce stade, alors que chaque jour, en passant par Diamniadio pour aller à Mbour, je rencontre un abri provisoire qui fait office d’école (à Diamniadio). Le contraste est frappant. Macky Sall, le président de la République, a fait son choix entre l’éducation et le football. C’est bien, mais qu’on me cite un pays où le football a permis une croissance et un développement économique. 150 milliards francs Cfa pour un stade alors que vous allez dans les universités comme Sine Saloum, les étudiants sont dans des abris provisoires. Il faut moins de 10 milliards Cfa pour faire des logements. Vous allez à Ziguinchor, c’est la même chose. C’est assez bizarre ce qu’il est en train de faire. Je ne sais pas ce qu’il vise et quel est le schéma politique derrière, parce que qui connaît Macky Sall sait qu’il ne fait que de la politique. C’est pourquoi je ne m’emballe pas. Il est difficile de ramer à contre-courant parce qu’on est champion d’Afrique, mais il faut rappeler au peuple sénégalais que la récréation doit être terminée : nous avons nos priorités, nos exigences, si nous voulons bâtir et développer notre pays. Les problèmes sont là, les enseignants sont en grève, la fonction publique c’est partout la rogne et la grogne. Vous ne pouvez pas mettre 150 milliards Cfa pour un stade et après, dire aux enseignants nous n’avons pas de quoi terminer l’université Sine Saloum, l’université de Ziguinchor…c’est inacceptable.»
«Aliou Cissé a abattu un travail exceptionnel, le gouvernement a aussi fait un très bon travail, les joueurs ont été merveilleux. Mais il ne faut pas chercher de corrélation entre notre titre et les infrastructures, ça n’a rien à voir. Ce sont des Sénégalais qui sont formés ailleurs, qui évoluent ailleurs, qui vivent dans d’autres cadres avec un autre standing. Le mérite revient au sélectionneur. La preuve c’est qu’immédiatement après la coupe d’Afrique, les professionnels sont partis travailler. Aucun joueur n’est resté pour fêter. Ils sont dans des entreprises et vendent leurs sueurs. Sadio Mané est un professionnel qui travaille dans une entreprise. La France a gagné la coupe du Monde et le lendemain, les gens sont partis travailler. Ici, nous sommes champions d’Afrique et le lendemain est programmé férié. Depuis le sacre, le gouvernement ne travaille pas, le remaniement ministériel n’est plus d’actualité. Ce n’est pas comme ça qu’on va développer le pays. Depuis la victoire, Macky Sall nous met dans un environnement de fête. Une chose qui n’est pas normale. Il faut savoir raison garder. Nous sommes en train de divertir la jeunesse en permanence. 150 milliards pour un stade, mobiliser 4 chefs d’États et vous me dites que c’est du sport. Non, c’est de la politique. Et, c’est le mal dans ce gouvernement. Tout est politique. Le stade porte le nom d’Abdoulaye Wade, je l’admets avec tenue et retenue, j’attends de voir. Je connais Macky Sall et je sais qu’il peut poser des actes politiques. Je mets ma main sur le feu, derrière, il y a un soubassement politique.»