SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 août 2025
BAMAKO NE COMPTE PAS ARRÊTER SA COLLABORATION AVEC MOSCOU
Le chef du gouvernement malien a donné une fin de non recevoir à la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock qui lui demandait de cesser de collaborer avec les Russes
Après une rencontre avec le colonel Assimi Goïta, la ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock a exprimé devant des journalistes la crainte de "crimes de guerre massifs" contre les populations civiles maliennes, suivant un "schéma" observé selon elle de la part des forces russes en Syrie ou en Ukraine.
Son homologue malien Abdoulaye Diop a demandé en sa présence qu'on se garde de tout "amalgame" et affirmé la nécessité de respecter les choix de son pays.
"Le Mali souhaite travailler avec l'ensemble de ses partenaires, y compris l'Allemagne, la Russie, la Chine, les États-Unis", a déclaré le chef de la diplomatie malienne.
La ministre des affaires étrangères allemande a invoqué la décision annoncée le 11 avril par l'Union européenne "d'arrêter" ses missions de formation et d'entraînement de l'armée et de la garde nationale au Mali. Quelque 300 soldats allemands participent à la Mission de formation de l'Union européenne (EUTM).
"Nous ne pouvons poursuivre la coopération sans démarcation d'avec les forces russes", a insisté la ministre allemande qui n’a pas hésité à dire que le président russe Vladimir "Poutine mène contre l'Ukraine une grave guerre d'agression contraire aux droits des peuples".
"Il ne faut pas confondre les choses", lui a répondu Abdoulaye Diop. "Le Mali n'est pas impliqué par rapport à ce qui se passe" en Ukraine, "mais je crois qu'il ne faut pas faire trop d'amalgame à ce niveau : la situation du Mali est la situation du Mali et nous souhaitons que chaque partenaire du Mali aussi respecte les choix du Mali", a-t-il insisté.
Le Mali, plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde malgré le soutien de forces étrangères et gouverné depuis 2020 par des militaires arrivés au pouvoir par la force, s'est détourné ces derniers mois de la France et de ses partenaires européens, et tourné vers la Russie.
Français et Européens dénoncent le recours fait selon eux par Bamako aux services de la société de sécurité privée russe Wagner, aux agissements controversés. La junte dément et parle de coopération d'État à État avec la Russie.
"Le Mali n'abrite pas de société de sécurité privée comme cela est allégué ici et là. Le Mali a une coopération d'État à État avec la Russie et une coopération de long terme", a répété Abdoulaye Diop.
L'HEURE DE LA MÉTAMORPHOSE
Le mois de Ramadan est un moment où des changements s’opèrent à tous les niveaux. Chez la gent féminine, les habits sexy, les greffages et autres perruques sont remplacés par des tresses torsades, nattes, « lifes » ou rajouts.
Le mois de Ramadan est un moment où des changements s’opèrent à tous les niveaux. Chez la gent féminine, les habits sexy, les greffages et autres perruques sont remplacés par des tresses torsades, nattes, « lifes » ou rajouts.
« Au Sénégal, certains pensent que la religion c’est juste durant le mois de Ramadan », disait un prêcheur. Tout porte à croire que cette assertion n’est pas fausse. Et le constat fait en ce mois de ramadan conforte sa thèse. Pour cause, des personnes respectent à la lettre les cinq prières quotidiennes. La lecture du Coran est plus fréquente. Les mosquées sont bondées de monde. Bref, la piété des gens semble être totale. Un changement qui s’opère jusque dans l’accoutrement pour la gent féminine. Les tenues sexy, les greffages, les perruques, les maquillages ne sont plus au rendez-vous. Autrement dit, les filles adoptent la séduction religieuse, on constate que les maquillages sont de plus en plus discrets, les têtes bien couvertes.
« Life », natte, torsade, la tendance ramadan
Certaines optent pour les tresses, les torsades et « lifes » avec leurs vrais cheveux naturels. C’est-à-dire sans mèche encore moins de la laine. Le salon de coiffure de Fatou, sis à Keur Mbaye Fall grouille de monde en ce samedi 2 avril où une partie de la communauté musulmane a démarré le mois béni du ramadan. Les clientes, issues des différents quartiers de la banlieue, sont venues pour se faire coiffer. L’accueil qui leur est offert est chaleureux. La propriétaire les reçoit et les installe avec amabilité. L’endroit est d’une propreté impeccable, le tout agrémenté par l’odeur de l’encens qui vous fait oublier le temps d’attente. De taille moyenne, teint noir, d’une voix douce, elle lance : « Madame vous voulez quel genre de tresse » ?, « Juste quelque chose de simple pour le ramadan » rétorque la cliente aux cheveux longs et lisses. Le choix est vite fait. Khadija Diop opte pour des tresses torsades.
« Ces coiffures choisies pendant le ramadan ne sont pas seulement simples mais, elles sont moins chères. Leur prix est neuf fois plus bas que les cheveux naturels et autres greffages ou perruques. Avec 1500 ou 2000 francs CFA, on peut se faire belle », renchérit Daba Diouf Sarr, qui a fini de se tresser en mode « life ». Autre lieu, même décor, même panorama.
Au salon de Ndèye Maguette Fall, situé à Keur Mbaye Fall, l’ambiance est à son comble. Les discussions vont bon train. Elles tournent sur le mois de ramadan. La coiffeuse trouve normal que les filles optent pour la simplicité durant ce mois qui, rappelle-t-elle, est « un mois de promotion ». Pour elle, il faut en profiter au maximum pour bénéficier des bienfaits du créateur divin. Sa thèse est appuyée par l’étudiante Ramatoulaye Diaw qui renseigne avoir mis de côté les perruques et les greffages. Son choix porte, pour le mois béni de ramadan, sur les foulards. Elle en a déjà acheté une dizaine de différentes couleurs.
Propriétaire du salon Dabakh, Mame Binta affirme qu’une semaine avant le ramadan déjà, les commandes de coiffures tournaient autour des nattes, des rajouts, des « lifes » et des torsades. « Moi-même qui vous parle, j’ai mis des rajouts et je suis à l’aise, les clientes l’ont aussi compris », note-t-elle, très satisfaite de la bonne marche de son activité.
Hypocrisie
Cependant certaines personnes surtout les hommes estiment que le changement de comportement des jeunes filles, c’est de l’hypocrisie. C’est le cas d’Abdou réparateur de réfrigérateur, qui a son atelier juste à côté du salon. « Je ne suis pas imam, ni prêcheur, mais ce qui est interdit durant le Ramadan est valable même après le mois béni. C’est de l’hypocrisie », prêche-t-il. De taille moyenne, chétif, teint noir, Ousmane est tailleur et est du même avis : « Elles me font rire quoi ces jeunes filles, elles sont de vraies comédiennes. Vivement le mois de Ramadan, au moins elles ne vont plus nous agresser avec leur accoutrement indécent ».
LA FIDA ALLOUE 500 MILLIONS AU SENEGAL
Le Sénégal a reçu une subvention autour d’un million de dollars, soit environ 500 millions de francs Cfa, du Fonds international de développement agricole (Fida) pour soulager les petits producteurs impactés par le Covid-19.
Le Sénégal a reçu une subvention autour d’un million de dollars, soit environ 500 millions de francs Cfa, du Fonds international de développement agricole (Fida) pour soulager les petits producteurs impactés par le Covid-19.
Sémou Diouf, chargé de programmes pays au niveau du Fida, une institution des Nations unies, l’a fait savoir hier, lors d’une cérémonie de remise de don à des petits producteurs. «Il s’agit ici d’un mécanisme qui a été mis en place pour soutenir les pays qui sont pratiquement vulnérables et les petits producteurs impactés par le Covid-19, mais également le ralentissement économique», a soutenu le représentant du Fida, assurant que le don va permettre de relancer les activités des producteurs horticoles bénéficiaires. «Le Sénégal en a reçu un don qui avoisine un peu plus d’1 million de dollars Us pour soutenir les petits producteurs dans l’acquisition d’intrants, mais également de petits équipements.
Il vise aussi le renforcement de capacités et facilite aussi l’accès aux marchés aux petits producteurs», a noté M. Diouf, assurant que le Fida a globalement mobilisé 100 millions dollars pour venir en soutien à 65 pays d’Afrique, mais également d’Amérique latine. «Ce don vient en plus de 6 millions de dollars Us qui ont été mobilisés dans le cadre du Pafa extension et du Padaer pour soutenir en intrants également les petits producteurs qui sont dans les grandes cultures», a encore relevé le représentant pays.
Les dons du Fida se décomposent en semences horticoles, engrais organique, du petit matériel agricole dont des planteuses et des boutures de patate douce à chair orange. «Nous attendons que ces intrants aillent à 27 mille bénéficiaires pour leur permettre rapidement de pouvoir relancer leurs activités», a insisté Sémou Diouf. «C’est un grand soulagement pour les exploitants horticoles qui ont été affectés de manière très sévère par la crise sanitaire arrivée à un moment de pic de production en mars 2020», a révélé Dr Macoumba Diouf, directeur de l’Horticulture.
«UNE LISTE UNIQUE FERAIT OFFICE DE REFERENDUM ENTRE BENNO ET L’OPPOSITION»
Boubacar Camara travaille pour une liste unique de l’opposition
Boubacar Camara travaille pour une liste unique de l’opposition. Car le président du Parti de la construction et de la solidarité Pcs (Jengu tabax) juge «possible et obligatoire» une cohabitation en perspective des Législatives du 31 juillet. Dans cet entretien, l’opposant et ancien directeur des Douanes décortique la politique économique du gouvernement.
Dans l’affaire Astou Sokhna, le président de la République a limogé le directeur de l’hôpital. Pensez-vous que Macky Sall est déterminé à régler le problème de nos hôpitaux ?
Triste affaire ! Je présente mes condoléances à la famille de Mme Sokhna et à toutes les femmes toujours traumatisées par l’épreuve de la procréation. Mourir en donnant la vie n’est pas concevable, surtout lorsque des manquements sont constatés dans le ¬traitement des patients. Cet événement malheureux ¬constitue un grain de sable qui vient noircir le tableau des inaugurations et des bonnes nouvelles sportives. Il s’y ajoute la pression des syndicats d’enseignants et du personnel de santé, la hausse vertigineuse des prix, le chômage endémique et la préparation des joutes électorales. Le vieux dossier de l’hôpital Le Dantec est dépoussiéré. Pour combien de temps ? C’est connu mais c’est un disque rayé. Tout le monde sait que la santé doit être soignée au Sénégal, sur tous les plans. La vraie solution pour l’épanouissement sanitaire du capital humain passe par une politique de ¬prévention générale et médicale, par l’atteinte d’un pourcentage du budget de 15% (recommandation Union ¬africaine) dédié à la santé au lieu des moins de 5% présentement et bien en deçà de la norme Oms de 10%. Tout le monde sait qu’au Sénégal, entre le diagnostic d’une maladie et sa prise en charge, s’incruste douloureusement le coût élevé des soins. Le cas de l’insuffisance rénale en est une illustration éloquente. Dans quelques jours, le président de la République passera à autre chose au gré de l’actualité, reléguant encore une fois les problèmes de fond au second plan, au grand dam malheureusement des Sénégalais.
Est-ce que la coalition Tabax jotna que vous avez lancée, le week-end -dernier, incarne la 3ème pour les Législatives du 31 juillet ?
Nous avons lancé le samedi 9 avril dernier la coalition Tabax jotna qui est composé d’une rencontre entre deux coalitions, à savoir la coalition Tabax euleuk dont j’ai été l’initiateur et la coalition Jotna formée au lendemain de l’élection présidentielle. Je précise que nous étions à un moment donné, membres de Jotna. Ces deux coalitions se sont retrouvées avec d’autres partis. Au total, nous avons 39 formations politiques qui sont ¬tombées d’accord pour monter cette coalition politique. La particularité de cette organisation, c’est qu’elle est une ¬coalition politique et elle va mettre en place un programme de gouvernement, un programme de gestion du Sénégal dans tous les domaines. Cela veut dire que ce n’est pas conjoncturel. Même si on accède au pouvoir ou qu’on le perd, on doit toujours avoir un axe de mis à jour qui nous ¬permet d’intervenir sur le terrain politique. Nous avons pris cette option parce que c’est un besoin de cohérence. C’est une coalition de l’opposition qui a une stratégie de conquête du pouvoir. Nous sommes en train de discuter avec Yewwi, Wallu, And Nawlé, And liggey… bref, toute l’opposition pour voir la meilleure stratégie. Dans les jours qui viennent, on saura avec qui partir aux élections.
Avez-vous déjà commencé ces négociations ?
On a commencé à discuter avec beaucoup d’entre eux et ça se passe très bien.
Quelle Assemblée ¬nationale faut-il pour le Sénégal ?
C’est la vraie question. On est dans une situation d’organiser les élections législatives avant une élection présidentielle et dont la participation du Président sortant se pose. Il ne doit pas participer à ces élections pour plusieurs raisons. Il faut déjà donner le signal du départ de Macky Sall avec les élections législatives. Donc, il faut une Assemblée nationale composée majoritairement de l’opposition. Le deuxième enjeu est que beaucoup de leaders de l’opposition ont des dossiers judiciaires qui, au moins pour la procédure, ont connu des violations. Il faut que ces leaders soient rétablis dans leurs droits. Donc il faut une Assemblée nationale responsable qui puisse remettre sur la table ces dossiers. On ne parle pas d’impunité mais il faut corriger l’utilisation qui a été faite de ces dossiers pour éliminer des leaders politiques. Le troisième enjeu est qu’il y a des lois qui ont été votées et constituent des menaces pour la liberté des citoyens, notamment la loi sur le terrorisme. Le pouvoir en a profité pour mettre des dispositions d’atteinte à la liberté du citoyen.
Le Sénégal n’a jamais connu de cohabitation. Pensez-vous que c’est -possible en 2022 ?
Absolument ! C’est possible et obligatoire. Comment y arriver : il faut une liste unique de l’opposition. C’est la promotion que nous sommes en train de faire. Nous sommes en train d’en discuter avec d’autres coalitions.
Cette idée de liste unique a toujours été ¬agitée mais jamais réalisée par l’opposition…
Je dis que c’est possible. Il faut une liste unique de ¬l’opposition pour être sûr d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale. Cette liste unique de l’opposition s’impose pour les Législatives à cause du mode de scrutin sur les listes départementales. Plusieurs listes de l’opposition vont diviser les voix et permettre au pouvoir de se maintenir. Une liste unique ferait office de référendum entre Benno et l’opposition. Nous formerons une liste unique de l’opposition sur la base de la représentation de chaque coalition. C’est pour ça qu’il faut regrouper au maximum l’opposition dans le cadre d’une coalition. Ensemble, on va définir une clé de répartition qui -permettra de désigner les députés. Il ne faut pas craindre la cohabitation. C’est une forme de respiration de la démocratie. Avec la cohabitation, il n’y aura plus de vassalité entre le ¬pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
Comment jugez-vous le bilan de cette 13ème Législature ?
Le bilan de cette 13ème Législature est très négatif. Son image est écornée parce qu’il y a beaucoup de dossiers judiciaires qui éclaboussent les députés. Même si c’est individuellement que ces questions se posent. Sur le plan international, cela a un gros retentissement surtout concernant l’affaire des faux billets et du trafic de passeports. Comment l’Assemblée nationale a pu laisser l’Etat du Sénégal engager autant d’argent dans des projets dont la priorité est discutable. C’est extrêmement grave ! Cette 13ème Législature a permis au Président Macky Sall d’aller s’endetter pour des projets comme le Ter, un stade à 150 milliards… Comment l’Assemblée a pu laisser ça ? Troisièmement, c’est le traitement des dossiers sur la corruption, l’Assemblée nationale a un rôle de surveillance des deniers de l’Etat. Parfois même, ils mettent des missions d’information au lieu d’enquêter. L’affaire des 94 milliards est restée nébuleuse (Une commission a été mise en place, Ndlr). L’Assemblée nationale est devenue le cimetière des dossiers sur la corruption.
Le Pcs/Jengu tabax a une centaine d’élus ¬municipaux et départementaux. ¬¬Allez-vous intégrer le Réseau des élus locaux du Sénégal créé par la ¬coalition Yewwi askan wi ?
Pour l’instant, ce débat ne nous concerne pas. Je pense franchement que ce n’est pas une priorité. Là où on en est, la priorité n’est pas de mettre en place des associations d’élus locaux. L’idée est bonne car il ne faut pas laisser à l’Etat la maîtrise des élus locaux parce qu’il y a des dotations qui doivent être faites. On ne peut obliger les gens à faire partie d’une association. Ils sont libres de mettre en place des associations parallèles. Mais pour moi, ce n’est vraiment pas la priorité.
Qu’est-ce qui explique, selon vous, que la mesure de baisse des prix du sucre, de l’huile et du riz ne soit pas appliquée par les commerçants ?
Cette décision de baisse constitue des coups de bluff politiques parce que le Président n’aucune prise sur le prix. On est dans un système libéral où les gens achètent et vendent librement. Le gouvernement peut se concerter avec certains opérateurs et consentir à renoncer à certaines taxes et leur demander de répercuter ces mesures. Les opérateurs peuvent accepter de le faire à certaines conditions. Ils peuvent dire qu’ils ont des stocks disponibles ou bien l’augmentation proposée est trop faible et que dans quelques mois, ça peut changer. Certains diront qu’il y a une guerre en Europe, que le prix du pétrole a augmenté, que le niveau du fret a augmenté… Donc, c’est du cinéma cette histoire de baisse. Il faut laisser les prix exploser mais créer les conditions pour que le produit soit disponible et moins cher. Pour cela, il faut un changement de cap : il faut produire ce qu’on consomme.
Pourtant, lors de son discours du 3 avril, le Président Macky Sall parle de la souveraineté alimentaire…
Heureusement que vous dites qu’il en a parlé. La meilleure manière de cacher son mal, c’est de crier contre ce mal. Sur la souveraineté alimentaire, Macky Sall est dans la tromperie politique. Il a parlé de 2017 comme année d’autosuffisance en riz. 5 ans après, il revient nous parler de la même chose. Là où il a échoué, avant que les gens ne le disent, il en fait un discours.
Avec le rush des Sénégalais vers le Ter, le débat sur la pertinence de ce moyen de transport est-il définitivement tranché ?
Ce qui est une nécessité, c’est le transport des Sénégalais. On peut transporter les Sénégalais sans dépenser autant d’argent. Et sans être obligé de dépenser autant d’argent pour que cela fonctionne. Le débat, ce n’est pas parce que les gens le prennent que le Ter est bon. Si le Ter est là, il faut le prendre. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Personne n’a dit qu’il faut détruire le Ter. Le problème est de savoir est-ce qu’à la place du Ter, on peut avoir un système de transport qui coûte moins cher et qui permet de transporter le maximum de personnes et qui ne fonctionne pas sur la base de l’endettement de l’Etat tous les mois. On prend des milliards pour faire fonctionner une société qui ne sera jamais rentable. Ce n’est pas avec les billets des Sénégalais que le Ter sera rentable. Il faut sortir l’Etat du Ter et le vendre à des privés avec des clauses où on garde les investissements qu’on a faits et que l’exploitation soit donnée à des gens. Le transport fluvial et maritime est beaucoup plus facile à mettre en place. Le Ter est un mauvais investissement.
1.200.000 TONNES DE DÉCHETS COLLECTÉS À DAKAR
Le rapport d’activités 2021 de l’Ucg est une invite à plus de responsabilités. Au cours de cette année écoulée, la structure qui s’occupe de la propreté a été plus active dans la région
L’insalubrité dans la capitale sénégalaise est bien une réalité. Ce ne sont pas les agents de l’Unité de Coordination de la gestion des déchets solides (Ucg) qui diront le contraire. Au cours de l’année 2021, ils ont collecté pas moins de 1.200.000 tonnes de déchets.
Le rapport d’activités 2021 de l’Ucg est une invite à plus de responsabilités. Au cours de cette année écoulée, la structure qui s’occupe de la propreté a été plus active dans la région. Ainsi, les agents ont collecté au total 1.200.000 tonnes de déchets.
Selon le rapport, cela représente une augmentation de 10% par rapport à l’année précédente. Dans les régions, la situation est moins alarmante. Le cumul concernant ces zones est estimé à 530 000 tonnes de déchets collectés, soit une hausse de 4% par rapport à 2020. Dans sa lutte contre l’insalubrité, l’Ucg a démantelé 1934 dépôts sauvages implantés un peu partout, notamment dans la capitale. En plus des campagnes de sensibilisation, des initiatives ont été prises. Il s’agit des «points propres», au nombre de 30, regroupés au sein du service de proximité et réceptacles de dépôt d’ordures. A cela, s’ajoutent des points de « regroupement des charretiers», la propreté de proximité à l’entrée et à la sortie des routes nationales et à l’intérieur des communes et des villes.
L’Ucg a adapté quatre points de regroupement normalisés (Prn) aux zones rurales, avec la mise en place d’espaces de collecte de déchets aménagés, entretenus et surveillés. L’année 2021 a été celle de l’innovation au niveau de l’Ucg. Il y a entre autres la mise en service de Prn géants, qui est un dispositif pour contenir le flux au niveau des marchés. L’objectif est de contenir le flux de déchets sur les lieux à forte production de déchets tels que les marchés, les gares routières. Toujours au niveau des innovations, il y a eu l’effectivité des « caisses poly-bennes ». Il s’agit d’un dispositif de collectes groupées au niveau des localités qui ne disposent pas de système de collectes permanent ou de points de ruptures de charges (Bennes tasseuses).
Ainsi, le milieu rural en a eu 25, alors que 100 autres étaient pour les centres urbains. Pour contenir les déchets et servir en même temps de support de sensibilisation, 810 bacs de rue sont installés sur les grandes artères.
ECLAIRAGE DES POINTS DE REGROUPEMENT NORMALISÉS
Pour ce travail, l’Ucg a eu besoin de bras. Ainsi, durant l’année 2021, le total des agents est estimé à 13 714. Il s’agit notamment de 7 502 agents engagés sur la base du programme « Xëyu ndaw yi », 3 408 VP, 968 journaliers, 375 prestataires et 1 461 permanents. Au niveau des 80 PRN, il y a eu l’installation d’un dispositif d’éclairage solaire pour satisfaire deux préoccupations majeures. « Il s’agit de la sécurité des gardiens à la demande des usagers qui, de plus en plus, sortent les déchets le soir, mais aussi de la fréquentation des usagers », détaille le rapport. D’autres mesures ont été prises, suite à certaines recommandations des populations. Ainsi, la collecte se fait de plus en plus la nuit. Cela participerait à éliminer progressivement les nuisances sonores occasionnées par la collecte de jour. Cette mesure diminuerait aussi les perturbations du trafic routier aux heures de pointe. Au niveau des régions, la situation est plus ou moins sous contrôle.
Lancé par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique à travers l’Ucg et en collaboration avec le ministère de l’Education Nationale et le ministère de la Jeunesse, ce programme a permis de jeter les bases d’une culture de propreté. Au total, plus de 1 040 écoles primaires ont été nettoyées, avec une remise à niveau des établissements. Il y a aussi la construction de trois (03) centres d’enfouissement technique (Cet), avec un niveau d’exécution à 100%, de trois centres de Tri et de transfert (Ctt), avec un niveau d’exécution de 33%.
Par Abdoul Aly KANE
MONDIALISATION LIBÉRALE ET SOUVERAINETÉ ÉCONOMIQUE, LE NOUVEAU LEITMOTIV
Les dommages subis par l’Ukraine sont de grande ampleur, mais les effets d’une batterie de sanctions sur l’économie russe et sa monnaie restent encore faiblement perceptibles, faute d’informations viables
En trois années consécutives, l’économie mondiale a subi deux violents chocs, à savoir la pandémie du Covid affectant gravement les modèles traditionnels de chaînes d’approvisionnement et la guerre russo-ukrainienne génératrice d’une forte crise aux plans énergétique, alimentaire et monétaire. Affectant gravement la situation économique des pays sur l’étendue de la planète, cette crise montre à suffisance que, dans le cadre de cette universalisation, les pays du monde sont liés par une chaîne de spécialisation et que la rupture d’un maillon peut entraîner des conséquences dommageables pour l’ensemble.
Près d’un mois de conflit plus tard, le bilan s’avère lourd en termes de dérèglement de l’économie mondiale. Les dommages subis par l’Ukraine sont de grande ampleur, mais les effets d’une batterie de sanctions sur l’économie russe et sa monnaie restent encore faiblement perceptibles, faute d’informations viables. Toutefois, le constat le plus répandu est que ces sanctions occidentales, en réponse à l’agression russe, ont eu un effet « boomerang » sur les économies d’Europe, en particulier l’Allemagne fortement dépendante de la Russie au plan énergétique. En réaction, la Russie a classé les pays à l’origine de ces sanctions comme « hostiles » à son endroit et initié des « contre sanctions », en particulier le paiement en rouble de ses exportations à l’effet de stabiliser la valeur de sa monnaie sur le marché des changes, et la suspension provisoire de ses exportations en direction de ces pays. Quelle issue à ce conflit ?
Cela dépendra du degré de résistance économique des pays concernés aux chocs exogènes majeurs que sont la paralysie du commerce ukrainien, les difficultés des transactions commerciales mondiales de la Russie, la capacité des pays européens à se passer des matières premières russes sur une longue durée. Des leçons peuvent déjà être tirées. La guerre a eu comme effet de perturber les marchés de matières premières dont la Russie et l’Ukraine sont particulièrement dotés. Ces deux pays sont de grands exportateurs de blé, de maïs, de pétrole, de gaz naturel, de charbon, d’or et d’autres métaux précieux.
La Russie est l’un des principaux producteurs d’engrais du monde, le troisième exportateur mondial de pétrole et l’un des principaux exportateurs de gaz. La Russie et l’Ukraine totalisent 29 % des exportations mondiales de blé et 19 % des exportations de maïs. La Turquie et l’Égypte reçoivent près de 70 % de leurs importations de blé de la Russie et de l’Ukraine, qui est également le principal fournisseur de maïs de la Chine. L’Ukraine est le premier producteur mondial d’huile de tournesol, et la Russie occupe la deuxième place. Le Yémen, la Syrie, la Tunisie, le Liban dépendent de l’Ukraine en matière de fourniture de céréales.
La Russie est le quatrième exportateur mondial d’aluminium et l’un des cinq premiers producteurs mondiaux d’acier, de nickel, de palladium et de cuivre. L’Ukraine est également un fournisseur majeur et détient une part importante des exportations de palladium et de platine. La Russie est le troisième producteur d’or au monde, après l’Australie et la Chine. Elle représente 38 % de la production mondiale de palladium.
L’Ukraine est un important fournisseur de gaz rares purifiés tels que le crypton et le néon, ce dernier étant essentiel à la fabrication de semi-conducteurs. C’est dire que ces deux pays pèsent d’un poids très lourd sur l’approvisionnement mondial en matières premières dans les secteurs agricole et industriel. Jusque-là, la Russie a utilisé les rentes générées par ses dotations naturelles en matières premières pour développer des secteurs précis comme l’automobile, l’aéronautique et le transport aérien, le « militaro-industriel », la fabrication de machines-outils, la construction de navires et de machines pour l’agriculture, la fabrication de produits agroalimentaires, la production d’engrais.
A propos d’engrais, le ministère russe de l’Industrie et du Commerce a recommandé aux producteurs russes de suspendre temporairement leur exportation. En réponse, pour ce qui est de la France, l’Union des industries de la fertilisation (Unifa) affirme que « les producteurs d’engrais s’organisent pour assurer dans la durée la souveraineté alimentaire » de leur pays.
Selon le président Vladimir Poutine, la Russie va profiter de la crise actuelle — la guerre qu’elle mène en Ukraine — pour refonder son économie dépendant pour une large part des exportations d’hydrocarbures, via la promotion de modèles d’import-substitution pour « remplacer » toute une série de produits importés. Quant au Président de la Cour des comptes de Russie, il a déclaré que si les sanctions occidentales perduraient, il faudrait « au moins deux ans » pour reconstruire l’économie du pays. Il en va de même pour les pays d’Europe, décidés à mettre fin à la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.
Les Etats n’ont pas d’amis, seulement des intérêts !
On assiste par conséquent à un mouvement de repli économique quasi autarcique de pays d’Europe (y compris la Russie) enveloppé dans le concept de souveraineté et signe d’un grave revers de cette mondialisation libérale que la Russie avait intégrée à la chute de l’URSS en 1991. Ainsi, les chocs exogènes du COVID 19 et la guerre russo-ukrainienne née des besoins de sécurité des uns et des autres, ont révélé aux pays du monde que l’interdépendance totale avait des limites. Pour ce qui concerne le Sénégal, nos représentants à l’ONU n’ont pas voté en faveur de la résolution condamnant l’agression russe contre l’Ukraine.
En Afrique, cinq pays ont voté contre la résolution, dont l’Érythrée. Huit pays du continent n’ont pas pris part au vote, à savoir le Burkina Faso, la Guinée, la Guinée-Bissau, Eswatini, l’Éthiopie, le Cameroun, le Maroc et le Togo, et dix-sept autres pays se sont abstenus dont le Sénégal.
Cette abstention du Sénégal a surpris de la part d’un pays considéré comme un allié traditionnel des pays occidentaux. En choisissant l’abstention lors du vote onusien sur les sanctions contre la Russie suite aux injonctions de Mme Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, les dirigeants africains ont dû avoir à l’esprit plusieurs types de considérations, en particulier la nécessité de la mise en avant de leurs propres intérêts, le manque de cohésion de l’Europe sur l’importation du gaz russe et la porosité des mesures de fermetures à l’accès aux devises du système bancaire russe via les entreprise gazières (Gazprom), mais surtout la dépendance aux produits stratégiques russes comme le blé, le maïs et le gaz générateurs possibles de tensions sociales.
Cette position inhabituelle du Président Sall allant dans le sens du non alignement mérite d’être saluée. Pour dire que la « souveraineté » devient le maître mot dans les domaines économiques et militaires, tant les fragilités ont été criardes avec le COVID et la guerre russo-ukrainienne. Une des leçons majeures de cette crise, et aussi de la pandémie de covid-19, c’est que la solidarité économique internationale a eu tendance à s’effacer devant les intérêts nationaux.
Le risque d’une crise alimentaire dans certains pays d’Afrique annoncée par le Programme Alimentaire Mondial ne semble pas faire l’objet d’une attention particulière des pays du Nord. Aussi, les pays africains doivent-ils faire une relecture de la situation économique internationale et nouer en conséquence les partenariats susceptibles de favoriser la transformation industrielle de leurs matières premières, et organiser leur propre sécurité alimentaire.
A ce propos, nous parviennent les échos de la décision du président de la transition guinéenne, le colonel Mamady Doumbouya, d’exiger des entreprises minières opérant dans son pays la transformation industrielle de la bauxite sur place (7,4 milliards de tonnes de réserves). Des initiatives de ce genre sont effectivement de nature à favoriser l’industrialisation du continent.
Par Assane Guèye
LA VIE N’A PLUS DE VALEUR AU SÉNÉGAL
Douceur et tendresse. Les cœurs n’en seraient plus capables. Le ministre de la Santé et de l’action sociale, presque en lévitation, a qualifié ce qui s’est passé à Louga de décès naturel évitable. Chaque mot est un préjugé. Donc, il fait attention.
C’est un paléoanthropologue français, Pascal Picq qui le dit : « Pour notre espèce, la grossesse devrait durer 18 à 20 mois. Or, l’accouchement se déclenche à 9 mois. Le poids et la taille du cerveau d’un humain font le double d’un bébé chimpanzé ou gorille qui ont une gestation identique à 2 semaines près. Le nouveau-né humain est très gros ». Le résultat de ses recherches est éclairant. La médecine obstétricale, comme toutes les médecines, a fait des progrès incroyables dans la prise en charge de la périnatalité. Sous ce rapport, la douleur de l’enfantement et le bonheur de l’enfantement ne sont pas mis sur le même plan. L’une et l’autre font partie de la vie. Le geste chirurgical dit césarienne est lui tenté, d’ailleurs beaucoup trop souvent, pour délivrer la mère et l’enfant. Le bon chirurgien est celui qui n’opère pas. Il explore d’abord les méthodes les plus douces.
Douceur et tendresse. Les cœurs n’en seraient plus capables. Le ministre de la Santé et de l’action sociale, presque en lévitation, a qualifié ce qui s’est passé à Louga de décès naturel évitable. Chaque mot est un préjugé. Donc, il fait attention. Ses services ne sont pas attentifs. Ce qui a lancé et permis un grand concours de négligences et d’insouciances. Et n’a donc pas permis d’éviter qu’Astou Madame Sokhna, 34 ans rende son âme à Dieu. On veut croire à travers les propos de Abdoulaye Diouf Sarr que c’est le début d’une prise de conscience quant à l’épidémie de déni et de légèreté qui nous accable depuis Mathusalem. Voir et refuser de voir n’est plus seulement du déni. C’est une incompétence doublée d’un manque de sensibilité. En vérité, les Sénégalais meurent de plus en plus « bêtement ». De mort naturelle évitable. De maladies métaboliques chroniques qui explosent. Incurables, elles ne pardonnent pas. Les accidents vasculaires cérébraux, les diabètes de type 1 et 2, l’hypertension artérielle… défigurent la société. Emportent les papas et mamans avant même le 3ème âge. Les jeunes s’étouffent de cigarettes remplies de nicotine. Leurs poumons en sont irrigués. Les artères se contractent.
Parlant d’artères publiques, celles de Dakar principalement sont inondées d’automobiles qui la rendent encore plus violente. La voiture sert plus à faire des accidents, augmenter la pollution et créer des embouteillages. La sinistralité routière est terrifiante.
Les aliments et la boisson qu’on ingurgite ne sont plus des alicaments mais un poison lent qui rabaisse année après année l’espérance de vie dans le pays. La pauvreté et le manque d’information font avaler des couleuvres. Les additifs en tous genres et les pesticides par exemple renseignent à suffisance de la vacuité présente du mot Prévention. Bref, on continue de nous prévaloir de nos propres turpitudes. Les établissements de santé ne sont pas exempts de reproches. Mais il ne faut pas leur jeter totalement l’opprobre. Le malheur fait partie de nos vies. On le suscite la plupart du temps.
L’ange de la mort et de l’inachevé est passé. Elles ne sont pas amères mais douces, les larmes sur la sœur disparue. Elle est partie en martyre. La vie est unique. Elle est sacrée. Mais plus les années passent, on semble la désacraliser et la dévaloriser. Au fond, le règne des anti-valeurs finira par nous faire la peau.
L'HEURE DE DIAGNOSTIQUER LE SECTEUR DE LA SANTE
La Plateforme des acteurs non étatiques (ANE) de Louga a appelé, jeudi, à "un diagnostic sans complaisance" du secteur de la santé afin de favoriser l’amélioration de la prise en charge sanitaire des populations.
Louga, 15 avr (APS) - La Plateforme des acteurs non étatiques (ANE) de Louga a appelé, jeudi, à "un diagnostic sans complaisance" du secteur de la santé afin de favoriser l’amélioration de la prise en charge sanitaire des populations.
"La relance du débat sur le secteur de la santé nécessite l’intégration d’un diagnostic sans complaisance, dans une approche de prospective territoriale articulée aux objectifs du Plan national de développement sanitaire et social ", a dit son coordinateur régional, Moctar Sow.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, Sow a évoqué l’importance de la participation de tous acteurs de la société civile dans le processus d’évaluation du secteur de la santé.
Il a déploré "le laxisme" dans les établissements publics qui a ’’engendré de "grandes disparités" en matière d’accès à la santé.
"Cette situation fragilise le système de santé public pour encourager le développement de structures de santé privées. Et les groupes vulnérables en sont les premières victimes", a-t-il regretté.
Le coordinateur de la plateforme des Acteurs non étatiques de Louga a souligné, dans ce contexte, la nécessité pour la Société civile de contribuer à la mobilisation pour lutter contre l’absence de déontologie dans le secteur.
Aussi, il a demandé aux acteurs de la Société civile d’intégrer les Conseils d’administration des hôpitaux et de contribuer à la mise en place de cellules de communication capable de gérer les situations de crises.
Cette sortie médiatique de la plateforme des acteurs non-étatique s’inscrit dans le concert de réactions sucitées par le décès en couches d’Astou Sokhna à l’hôpital de Louga. La famille de la défunte pointant du doigt le personnel médical pour ’’sa négligence’’.
PRÈS DE 1300 CAMIONS BLOQUÉS À LA FRONTIÈRE SÉNÉGAL-MALI
Transports : Piégés par l’embargo,Gora Khouma appelle le président Macky Sall à une levée temporaire « de 20 jours » du blocus, comme l’a fait Ouattara en Côte.
C’est un drame qui se joue à la frontière entre le Sénégal et le Mali où près de 1300 camions sont bloqués. Ce suite à l’embargo décrété le 09 janvier par la Cedeao contre ce pays. Gora Khouma de l’Union des routiers du Sénégal appelle le président Macky Sall à une levée temporaire du blocus pour libérer les 1300 camions immobilisés à la frontière. Il l’invite à imiter sont homologue de Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, qui a suspendu temporairement le blocus pour les camionneurs ivoiriens. Hélas, le président Macky Sall n’a pas encore réservé une suite favorable à la supplique du président du syndicat des transporteurs routiers.
Dans le décompte des dégâts collatéraux de la décision prise par les dirigeants de la Cedeao de fermer leurs frontières terrestres avec le Mali suite à la prise du pouvoir par des militaires dirigés par le colonel Assimi Goïta, on retient le blocage de près de 1300 camions sénégalais à la frontière avec ce pays. « La situation des 1300 camionneurs s’explique par le fait qu’ils ont été piégés par la décision du 09 janvier prise par les chefs d’Etats de la Cedeao de sanctionner le régime militaire par un embargo. Ces camionneurs avaient déjà reçu leurs missions de mise en route et roulaient vers Bamako. C’est en cours de chemin que la décision d’embargo s’est abattue sur eux. Et la malchance, c’est que la totalité de ces camionneurs transportaient des produits non alimentaires comme du matériel de construction (ciment, fer, briques et autres). Parce que dans le corridor, seule l’entrée de camions transportant des produits essentiels comme les produits alimentaires, pharmaceutiques et hydrocarbures a été autorisée » explique notre source.
A l’en croire, la plupart de ces camions ne viennent pas du Port autonome de Dakar mais surtout des cimenteries du pays et d’autres clients du Mali. Il reste que la situation à la frontière est devenue intenable pour les acteurs du transport terrestre. En fin de semaine dernière, à travers le Collectif des acteurs des transports routiers du Sénégal (CATRS), ils ont crié leur ras-le-bol. « Suite à la publication de l’ordonnance de la Cour de Justice de l’Uemoa N°06/2022/CJ du 24 mars 2022 qui ordonne le sursis à exécution des sanctions prononcées par la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa, lors de sa session extraordinaire tenue à Accra le 9 janvier 2022, le Collectif des acteurs des transports routiers du Sénégal (Catrs) a décidé d’interpeller nos autorités étatiques. Il prend pour responsable la Cedeao et étale ses doléances » expliquait Momar Sourang dans un communiqué. Selon le coordonnateur du Catrs, «cette fermeture brutale et dépourvue de mesures d’accompagnement, nous a causé un préjudice énorme. Heureusement que la Cour de justice de l’Uemoa a pris la décision de lever cette interdiction, prise par la conférence de chefs d’État de la Cedeao.
Les transporteurs et les chauffeurs sont toujours bloqués au niveau de la frontière. Surpris par cette fermeture brusque, ils ont subi d’importantes pertes et désagréments qui méritent une réparation. Aujourd’hui, les acteurs vivent dans le plus grand dénuement au niveau de la frontière et notre activité est à l’arrêt. Au-delà de 23 jours de détention, un conteneur de 40’ (lire 40 pieds) se voit appliquer une pénalité de 25 000 F/jour. Quant aux conteneurs de 20’, une pénalité de 15 000 F/jour, unité, leur est imposée. Les pneumatiques ont commencé à s’affaisser. Et nous, la Catrs, pensons que la Cedeao est responsable de cette situation et doit en assumer les conséquences », avait martelé Momar Sourang. Qui a demandé au président du Conseil malien des transporteurs routiers (Cmtr), Youssou Traoré, «de prendre un huissier et de faire le constat aussi bien du côté des camions maliens en terre malienne, que de camions maliens en terre sénégalaise, pour évaluer le préjudice qu’ils ont subi ».
Momar Sourang lui a assuré que le Catrs fera le même travail de recensement du côté sénégalais. « Il faut noter qu’il n’y a pas que les transporteurs comme victimes dans cette affaire. Il y a aussi les chauffeurs qui ont été maintenus contre leur gré, en pleine brousse et ont vécu dans le plus grand dénuement. Ils dorment à la belle étoile ou partagent leur cabine avec leurs apprentis. Obligés de se doucher à la belle étoile et contraints à d’énormes difficultés pour avoir de l’eau, ces chauffeurs doivent être indemnisés. Nous avons tenu à faire passer ce message pour que tous les acteurs du corridor impactés puissent réagir et évaluer les pertes subies » a conclu Momar Sourang.
Gora Khouma appelle Macky Sall pour une levée temporaire du blocus
« Lors d’une réunion de la Confédération des syndicats des conducteurs routiers de l’Afrique de l’Ouest (CSCRAO), tenue au Togo, j’ai dit que la première erreur des chefs de l’Etat de la Cedeao, c’est d’avoir au soir du 09 janvier dernier décrété un blocus ou un embargo immédiat sur le Mali. Les chefs d’Etat devaient prendre un délai d’entrée en vigueur de l’embargo de 15 jours pour permettre aux transporteurs maliens et sénégalais de charger et de décharger leurs différentes cargaisons hors alimentaires. Nous aurions alors des camions vides dans les deux sens autant aux arrêts de Moussala et de Kidira. C’est la Cedeao qui nous a donné notre récépissé à la CSCRAO, donc les chefs d’Etat devaient nous associer dans leur prise de décision parce que nous sommes des partenaires » souligne Gora Khouma joint au téléphone par le « Témoin ». Le célèbre syndicaliste transporteur ajoute que « la décision d’application immédiate du 09 janvier a piégé les transporteurs qui avaient fini de charger au niveau du Port de Dakar, des cimenteries et ceux qui étaient déjà dans le corridor. C’est une énorme perte subie par les transporteurs, c’est pourquoi d’ailleurs j’ai soulevé la thèse de la réparation financière à l’endroit du gouvernement. Le régime de Macky Sall doit prendre les mêmes dispositions financières à notre endroit comme il avait fait lors du financement de la Force-covid19 ».
Notre interlocuteur n’a pas manqué d’évoquer les nombreuses contraintes vécues actuellement par les transporteurs. « Actuellement, les banques ont commencé à emmerder les propriétaires des camions qui avaient contracté des prêts pour acheter des camions pour le fret du corridor. Les banques ont envoyé à ces derniers des sommations puisque l’immobilisation depuis janvier des camions, soit plus de 3 mois, a fait que les propriétaires de camions sont dans l’incapacité de respecter les traites bancaires de remboursement. Surtout que les propriétaires et transporteurs n’ont pas le droit de vendre, ni de débarquer, ni d’acheminer les produits chargés qui sont sous douane » rappelle le vice-président de la Confédération des syndicats des conducteurs routiers de l’Afrique de l’Ouest (CSCRAO). De l’avis de Gora Khouma, la plupart des chauffeurs qui n’ont plus reçu de salaires ont tout bonnement abandonné les camions qui sont gérés sur place par les apprentis pour la surveillance. Ces derniers ont des problèmes alimentaires basiques comme manger ou se doucher. Les gens vivent en plein air.
Au niveau du Mali, ils n’ont pas de problèmes parce qu’il n’y a pas de camions qui entrent au Sénégal avec une charge. « Le Gouvernement doit aller vers un soutien des camions bloqués en payant l’équivalent de trois mois de traites bancaires pour soulager les camionneurs ou leurs propriétaires » suggère le président de l’Union des routiers du Sénégal. Gora Khouma révèle qu’en Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara a eu à lever temporairement le blocus. « En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a fait une mainlevée de 18 jours sur le blocus pour évacuer tous les camions ivoiriens bloqués par l’embargo. Une fois tous les camions dégagés, il a remis le verrou. J’ai écrit plusieurs fois au président Macky Sall pour obtenir une ouverture temporaire de 20 jours pour faire évacuer les 1300 camions sénégalais bloqués. Jusqu’à présent, Macky Sall a fermé les yeux contrairement à Alassane Ouattara. Macky Sall doit faire comme son homologue Ouattara à savoir nous accorder un délai de 20 jours pour évacuer tous les camions au niveau de Kidira et Moussala » souligne notre interlocuteur. Ce dernier prévoit d’autres répercussions graves sur la prochaine Tabaski de juillet prochain et aussi un impact sur le Port autonome de Dakar surtout que le Mali a réussi à obtenir d’autres portes de sortie vers la Guinée et la Mauritanie.
LONASE VA VERSER 70 MILLIONS DE FRANCS CFA À LA FSBB
La Loterie nationale sénégalaise (LONASE) s’est engagée, jeudi, à verser 70 millions de francs CFA à la Fédération sénégalaise de basket-ball(FSBB) en vertu d’une nouvelle convention de partenariat et de sponsoring signée le même jour par les deux parties
Dakar, 14 avr (APS) - La Loterie nationale sénégalaise (LONASE) s’est engagée, jeudi, à verser 70 millions de francs CFA à la Fédération sénégalaise de basket-ball (FSBB) en vertu d’une nouvelle convention de partenariat et de sponsoring signée le même jour par les deux parties.
Le précédent contrat avait été conclu le 21 janvier 2021 pour un montant de 50 millions de francs CFA.
D’une durée d’un an, la nouvelle convention a été signée par Lat Diop, le directeur général de la LONASE, et le président de la FSBB, Babacar Ndiaye.
Le patron de la LONASE souhaite que la société qu’il dirige puisse contribuer au développement et au rayonnement du basket-ball sénégalais comme elle le fait déjà depuis plusieurs décennies pour d’autres disciplines sportives, dont le football, la lutte et les courses hippiques.
Lat Diop estime que le basket-ball est ‘’une discipline prestigieuse qui nous a valu beaucoup de gloire et de succès, avec plusieurs titres africains au cours des dernières décennies’’.
Il a profité de la cérémonie de signature de la convention de partenariat pour rendre hommage aux champions de basket-ball, qui ont écrit les plus belles pages dans cette discipline sportive.
Le président de la Fédération sénégalaise de basket-ball, Babacar Ndiaye, s’est réjoui de son partenariat avec la LONASE. ‘’La LONASE a permis’’ à l’équipe des moins de 19 ans d’‘’écrire les plus belles pages de notre basket-ball chez les petites catégories en se qualifiant aux quarts de finale de la Coupe du monde’’, a-t-il dit.
Le Sénégal tentera de se qualifier une troisième fois à la Coupe du monde de cette catégorie, qui aura lieu en 2023.
Il dit espérer qu’après cette qualification, la Fédération sénégalaise de basket-ball et la LONASE se retrouveront une nouvelle fois pour signer une convention de partenariat, pour la prochaine édition de ce Mondial.