Avec ce spectacle d’une vilénie exécrable que tous les Sénégalais et autres ont vu dans le TER, il faut que le malfrat fautif soit sévèrement condamné. Ce beau TER dont personne ne s’accorde sur son prix, raison pour laquelle il nous fait bien le sauvegarder, a été donc ignoblement agressé. Par qui et pourquoi ? L’enquête nous le dira certainement.
Toujours est-il que cet acte qui ne sera certainement pas le dernier tant les contempteurs du Président existent et comptent. Du riz dans un pot en plastique déversé sur le plancher du TER, avec tout ce que représente le riz dans le pays, est plutôt destiné aux porcs que le TER ne transporte pas. Cette agression du TER dont les usagers ne passent pas encore à la caisse est une défiance aux services de sécurité. Avec la promptitude et la réactivité de ces services, sûr que ces preux délinquants, mal pensants, malfrats et lascars auront du répondant.
A vouloir dégrader l’image de notre TER si cher, ils s’attaquent à un bijou chouchouté non seulement par le Président mais par tous les Sénégalais qui ne veulent que le meilleur pour le pays. Et dans ce combat contre les délinquants du TER les services de sécurité compteront sur le maximum de Sénégalais qui ne rêvent que de bien-être. Tous ceux qui entrent en politique n’ignorent point qu’ils se feront des ennemis.
Du virtuel ils essaient de migrer vers le réel ces pauvres bourgs. Sur le Net où ils sévissaient sans anicroche, ils tentent maintenant de s’attaquer au réel. Les plus virulents se trouvant à l’extérieur et leurs pendants locaux ne sont pas en reste.
Le combat contre le TER est réellement inutile. C’est un outil moderne de transport public. Vouloir le saccager tout comme vouloir bruler des bus 3D ne peuvent que retarder le développement. Nous devons nous départir de ces combats d’arrière - garde et nous attaquer prioritairement à ceux qui veulent réconforter et chouchouter nos déviants homosexuels. L’on sait tous que qui peut le plus peut le moins.
La majorité des Sénégalais a voulu renforcer la loi sur les actes contre nature et d’autres Sénégalais s’y opposent avec des arguties plutôt loufoques. Ils se disent représentants du peuple alors qu’ils déclarent tous avoir été validés par le Président. Alors le combat de continuer de plus belle contre des adversaires de tout acabit et oh téméraires !!!
Verdict sur l’affaire de la place publique de Mbour
La plainte déposée par le mouvement citoyen «Mbour justice» contre le maire Fallou Sylla a été vidée hier, par le tribunal des référés du tribunal de Mbour. Dans sa décision, le juge rejette les exceptions et déclare l’action irrecevable pour l’autorité de la chose jugée. Autrement dit, le tribunal soutient que l’affaire a été déjà jugée. A la suite de cette décision du tribunal, la partie civile a annoncé qu’elle va déposer un recours devant la Cour d’appel de Thiès. Pour rappel, après avoir été condamné pour l’érection de cantines sur la place publique, pour faux et usage de faux en document administratifs, le maire de Mbour Fallou Sylla avait écopé de deux ans dont trois mois de prison ferme. L’édile de Mbour avait fait une fausse délibération approuvée par le préfet d’alors, Saer Ndao actuel gouverneur de Kédougou. Sur la base de ce faux document, l’entreprise dirigée par Ndatté Dieng s’était donc procurée une autorisation de construire. Ainsi après un arrêt provisoire, les travaux ont continué malgré sa condamnation. Suite à un constat d’huissier, le mouvement «Mbour justice» avait déposé une autre plainte pour que la justice ordonne l’arrêt des travaux. Mais, la justice a ramé à contre-courant de sa volonté en déclarant que l’affaire a été déjà jugée.
Violence électorale à Kaolack : un suspect déféré
Comme annoncé, le parquet de Kaolack a ouvert une enquête suite à l’agression d’un proche de Serigne Mboup, candidat à la mairie, qui accuse la liste rivale de Benno Bokk Yaakaar (Bby) conduite par Mohamed Ndiaye Rahma. Selon les informations de «Libération online», un parmi les trois suspects identifiés a été arrêté depuis hier alors que les autres étaient recherchés. Il a été déféré au parquet de Kaolack. Toutefois, le plaignant, bien que sérieusement malmené et filmé, s’est désisté de sa plainte après, dit-on, une médiation concluante.
Le Sénégal à la recherche de 37 milliards
Depuis l’avènement de la pandémie de Covid-19, le marché communautaire est très sollicité par les pays à travers des obligations de trésor. Le Sénégal est à la recherche de 37,500 milliards Fcfa. Il a émis une obligation du Trésor remboursable sur 5 ans avec un taux d’intérêt de 5,50% date de valeur.
Les éclairages du Directeur général du CMS
Le Directeur général du Crédit Mutuel du Sénégal (Cms), Amadou Jean Jacques Diop est monté au créneau pour éclairer la lanterne des sociétaires sur les accusations de l’intersyndicale (Sdecms et Sntmecac/ Section Cms) en mouvement d’humeur. Interpellé à cet effet, en marge d’une cérémonie de remise de clefs de véhicules aux gérants, le directeur général Amadou Jean Jacques Diop botte en touche les accusations et minimise l’impact de la grève sur le fonctionnement de la boite. A l’en croire, les syndicalistes ne veulent pas des réformes qu’il a entreprises depuis son accession à la tête de la boite en 2019. Il précise que l’intégralité des 218 agences ont fonctionné de 8 heures à 17 h même s’il reconnaît que la tension couve au sein de l’institution. Il admet que dans toute organisation, il arrive qu’il y ait des gens qui ne sont pas en phase avec la démarche adoptée par la direction générale. Amadou Jean Jacques Diop souligne que des réformes sont engagées et toute transformation implique une certaine remise en cause de certaines habitudes. M. Diop constate pour le regretter qu’il y a beaucoup de freins au changement malgré les efforts de la direction générale. Selon lui, la direction générale a signé un accord d’entreprise comportant 41 points d’amélioration aux conditions de travail pour une trêve de 5 ans. Il précise par ailleurs que le directeur général n’a aucun pouvoir en matière de crédit parce qu’il ne siège dans aucune commission de crédit. Pour ce qui est de l’opération de vente de terrain et de crédit, dit-il, le Cms a réalisé une marge de plus de 500 millions. A l’en croire, le terrain qui a été acheté à 380 millions Fcfa est vendu à 825 millions Fcfa.
Le Sénégal dépasse les 27% de taux de positivité
La courbe de la contamination de Covid 19 a pris l’ascenseur. Le Sénégal a atteint hier un taux de positivité de 27,11%. Car, sur les 2242 tests réalisés, 608 cas ont été déclarés positifs. Il s’agit de 50 cas contacts et 558 cas issus de la transmission communautaire. Le département de Dakar caracole en tête avec 195 cas sur 331 recensés dans la région. Le département de Pikine compte 51 cas, le département de Guédiawaye 37 cas, le département de Rufisque 30 cas et le département de Keur Massar 18 cas. Les autres régions cumulent 227 cas dont 45 cas à Thiès; 28 cas à Kaolack; 26 cas à Saint-Louis ; 25 cas à Tivaouane; 19 cas à Oussouye; 19 cas à Mbour ; 11 cas à Ziguinchor; 10 cas à Fatick ; 08 cas à Kédougou; 08 cas à Sokone; 07 cas à Touba ; 07 cas à Popenguine; 04 cas à Kolda; 02 cas à Mékhé ; 02 cas à Pout; 01 cas à Bakel, 01 à Louga ; 01 à Diourbel ; 01 à Vėlingara ; 01 à Bambey et 01 à Saraya. 245 patients sont déclarés guéris même si 08 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation et 02 cas recensés. A ce jour, 81.366 cas ont été déclarés positifs dont 74.758 guéris, 1903 décédés et donc 4704 sous traitement. Mercredi passé 1149 personnes ont été vaccinées portant le nombre total à 1.377.376.
Les personnes éligibles pour la 3e dose de vaccin contre la covid
On en sait un peu plus sur les nouvelles orientations sur les vaccins anti-Covid-19 utilisés au Sénégal et l’administration d’une 3e dose. Dans une note adressée aux médecins-chefs de région, le ministère de la Santé précise les personnes éligibles à une dose de rappel de vaccin anti-covid19. En effet,toute personne âgée au moins de 18 ans et ayant déjà reçu une série de vaccinations complète conformément au calendrier vaccinal arrêté par le pays peut prendre une troisième dose. Toute personne désireuse est autorisée à prendre une dose de rappel de Sinopharm au moins 06 mois après la prise de la dernière dose de Sinopharm ; une dose de rappel de AstraZeneca au moins 06 mois après la prise de la dernière dose de AstraZeneca. Idem pour Pfizer, Moderna et Johnson And Johnson. Le ministère de la Santé précise que le programme n’autorise pas l’interchangeabilité des antigènes actuellement disponibles pour l’administration d’une dose de rappel jusqu’à nouvel ordre. Pour les enfants, le programme n’autorise pas l’administration du vaccin anti-covid-19 qu’à partir de 12 ans révolus et dans l’une des deux conditions suivantes : un cas de comorbidité avérée attestée par le médecin traitant et en cas d’impératif majeur motivé. Il est recommandé l’utilisation des vaccins à ARNm (PFIZER et MODERNA pour ces enfants.
Vol d’un scooter à la caserne Samba Diéry Diallo
Le 24 novembre dernier, Mamadou Gaye, sur sa moto, s’était rendu à la Caserne Samba Diéry Diallo pour faire son sport. Il a rejoint la salle de gymnastique qui jouxte la salle de karaté où travaille Babacar Mbaye. A la fin de ses entraînements, il constate la disparition de sa moto. Il se confie à certains responsables de la salle de gymnastique. Ces derniers l’orientent vers la brigade de gendarmerie de Faidherbe pour déposer une plainte contre X. Le plaignant a été informé le 12 janvier de l’interpellation de Babacar Mbaye au commissariat de police de la Médina pour une affaire de vol de moto. Sans tarder, Mamadou Gaye s’y rend. Sur place, il n’a pas eu de peine pour reconnaître son casque qui se trouvait sur sa moto. Ce qui laisse supposer que Babacar Mbaye était impliqué dans le vol de sa moto. Il dépose une autre plainte contre Babacar Mbaye à la police. Devant les enquêteurs, le mis en cause a reconnu les faits de vol et d’usurpation de fonction. Il gère une salle de karaté à la caserne. Son voisin de chambre, Abdoulaye Diagne à qui il avait remis la moto a été entendu. Ce dernier a indiqué c’est en décembre que son ami avait amené ce scooter sans pièces. Il avait stationné la moto pendant deux semaines dans le couloir du bâtiment avant de lui demander de la repeindre. A l’en croire, il n’a jamais eu de doute sur la provenance du scooter, car Babacar Mbaye se présentait comme un gendarme en service à la Caserne Samba Diéry Diallo de Colobane. Babacar Mbaye a été déféré au parquet.
Les ex-travailleurs d’Ama, Sias et Sotrac en grève de faim
Pour entrer en possession de leurs indemnités, les travailleurs des trois sociétés dissoutes à savoir Ama Sénégal, Sias et Sotrac ont démarré une grève de la faim hier. D’après leur porte-parole du jour, Madany Sy, par ailleurs syndicaliste du nettoiement, la grève de la faim reste leur ultime arme. A l’en croire, l’Etat leur doit plus de 10 milliards Fcfa répartis comme suit : 2,1 milliards Fcfa aux travailleurs d’Ama, 1,5 milliard Fcfa pour ceux de la Sias et 09 milliards Fcfa pour les anciens travailleurs de la Sotrac. M. Sy dénonce le non-respect des engagements pris par le Président Macky Sall lors de sa campagne électorale. Aujourd’hui, il y a eu plus de 300 travailleurs qui sont décédés, certains sont cloués au lit et d’autres sont devenus des mendiants pour pouvoir entretenir leurs familles, déclare Madany Sy.
El hadji Mansour Mbaye vote Abdoulaye Diouf Sarr
En campagne hier dans la commune de Biscuiterie aux côtés du candidat de Benno Bokk Yakaar à la mairie de ladite collectivité, Abdoulaye Diouf Sarr a fait un crochet au domicile du très célèbre communicateur traditionnel ElHadji Mansour Mbaye. En plus d’Arona Coumba Ndoffène Diouf, le candidat à la Ville de Dakar était accompagné du ministre Seydou Guèye. Après des échanges sur son projet pour la capitale, El Hadji Mansour Mbaye a adoubé le candidat de Bby. Le communicateur traditionnel a également choisi de voter Arona Coumba Ndoffène Diouf pour la mairie de Biscuiterie, au détriment de son propre fils, Cheikh Mbaye, candidat sous la bannière du parti «Euleuk Sénégal». Ne tarissant pas d’éloges à l’égard de ses hôtes, il a formulé des prières pour que le candidat de Bby sorte vainqueur du scrutin du 23 janvier à la Ville de Dakar.
La Sierra-Léone à l’école sénégalaise
Une équipe de techniciens de la Sierra-Léone qui s’activent dans le secteur de l’assainissement était hier à Pikine pour visiter la station de traitement des boues de vidange des Niayes de Pikine. Pour le Professeur Kellah Mansaray de l’Université de la Sierra Léone, l’échange d’expérience entre les deux pays sur la question de l’assainissement permettra d’améliorer le cadre de vie des populations. Il relève que l’assainissement demeure un parent pauvre avec un faible taux de financement. Et pourtant, il contribue beaucoup à la prévention contre les maladies. Selon l’universitaire, les hommes politiques n’aiment pas investir dans le sous-secteur de l’assainissement, ce qui est regrettable. Un constat que partage le chef du département développement technologique, gestion du processus de l’épuration, contrôle et valorisation des produits d’assainissement à l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), Abdoulaye Mballo Guèye. Ce dernier dira que l’assainissement doit contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la protection de l’environnement. La délégation sierra-léonaise composée d’imminents universitaires et d’acteurs évoluant dans le secteur de l’hydraulique et de l’assainissement s’est imprégnée de l’expérience sénégalaise sur le système de traitement des eaux usées domestiques et les boues etc…
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REVUE DE PRESSE
Revue de Presse (Wolof) Rfm du Vendredi 14 Janvier 2022
AU SENEGAL, LES LIONS D'UNE TERRE EN PROIE AU DOUTE
La génération Sadio Mané est dorée. La colonne vertébrale du onze de la sélection des Lions de la Téranga est composée uniquement de stars, mais le jeu de l’équipe n’est pas celui espéré par les supporters
Au Sénégal, la génération Sadio Mané est dorée. La colonne vertébrale du onze de la sélection des Lions de la Téranga est composée uniquement de stars, mais le jeu de l’équipe n’est pas celui espéré par les supporters. Bien que le sélectionneur Aliou Cissé présente un bilan positif depuis 2015, le pessimisme règne de Dakar à la Casamance quant à une première victoire en Coupe d'Afrique des nations.
C’est simple, jamais le Sénégal n’a soulevé le plus prestigieux des trophées africains. En 2002, le Cameroun le battait aux tirs au but au terme d’une finale stérile, tandis qu’en 2019, l’Algérie de Riyad Mahrez mettait fin au rêve de tout un pays sur le plus petit des scores. Alors c’est comme si ses supporters n’y croyaient plus. Sur la corniche de Dakar, les mini terrains de sable accueillent chaque jour en fin d’après-midi des centaines de footballeurs qui s’affrontent, sous les yeux d’un ancien joueur de première division sénégalaise, Boubacar Camara. Sous son maillot rouge, son allure de sportif ne laisse en rien deviner son âge. Ce passionné de 61 ans a consacré sa vie au football, mais son état d’esprit avant le début de la Coupe d'Afrique des nations au Cameroun résume celui de tout un peuple : « J’ai beaucoup pleuré. Déception après déception. Maintenant, je n’y crois pas, ce serait un miracle que le Sénégal gagne la CAN. »
Mentalement, c’est pas la folie
Boubacar estime que la génération de Sadio Mané n’est pas la meilleure que le Sénégal ait connue. « Pour moi, il y en a eu des plus fortes, comme celle de 2002 avec El-Hadji Diouf. Mais même avant, on se rappelle Oumar Sène, Jules Bocandé, Boubacar Sarr, se remémore-t-il, les yeux plongés dans les souvenirs. Eux, c’étaient de grands joueurs ! Pourtant, ils n’ont rien gagné avec notre pays. » Alors que le soleil fléchit dans le ciel de la capitale, que les lampadaires éclairent à la fois la double voie et les terrains ensablés qui la bordent, celui que les plus jeunes appellent « L’Entraîneur » , poursuit son argumentation. « Le problème au Sénégal, c’est qu’on a beaucoup de talents, mais on ne se remet pas en question. Prenez les Égyptiens ou les Algériens, ils jouent pour la nation et se battent jusqu’au bout. Nous, on commence bien les compétitions, puis on les termine mal. »
Son constat est largement partagé par Conakry, un habitant de l’île d’Eloubaline, à 500 kilomètres de Dakar, au beau milieu de la Casamance. Assis face au Bolong, un chenal d’eau salée, il pointe le déficit mental des joueurs sénégalais - toutes générations confondues - incapables selon lui d’aller au terme d’une grande compétition internationale. Il oppose sa sélection favorite à celle du Cameroun, « qui, elle au moins, sait mettre toute son âme pour le maillot du pays » . Et ce ne sont pas les individualités qui suffiront. « Nos stars brillent en Europe, mais il ne faut pas les voir trop belles. Ce n’est pas parce qu’on a Sadio Mané qu’on va gagner, juge-t-il. Cette saison en Ligue des champions, le meilleur Africain est Haller avec l’Ajax. Alors pourquoi ne pas dire que la Côte d’Ivoire a un meilleur attaquant plus en forme ? Et c’est pareil avec notre gardien. Mendy est excellent, mais notre défense n’est pas aussi bien organisée que celle de Chelsea, attention ! »
Beaucoup d’individualités, peu de jeu
Ce constat dressé par les supporters, Mansour Loum l’entend et le comprend totalement. Ce journaliste spécialisé dans le football africain et rédacteur en chef de Sport News Africa met en avant ce fameux déficit mental, mais surtout tactique. « D’abord, les matchs couperets, les Sénégalais ne les gagnent pas, car ils ne sont pas prêts à mourir sur le terrain. Ensuite, quand on voit les joueurs, on se dit que c’est une équipe qui peut tout rafler. Mais au bout de 35 minutes, l’équipe est coupée en deux. Tactiquement, c’est mauvais. » Un écart entre le onze aligné et le jeu proposé qui fait penser à un club français. Pas n’importe lequel.
Ibrahim, vendeur de maillots près du marché Sandaga à Dakar, exprime sa frustration à vive voix devant son stand multicolore. « Ils ont des joueurs de fou, mais il n’y a pas d’équipe, tout le monde est d’accord pour le dire ! » Son ami n’a pas entendu le début de la conversation et le coupe subitement : « Tu parles du PSG ? » , l’interroge-t-il. « Non boy ! Le Sénégal ! Mais c’est comme le PSG, une sélection de bons joueurs avec aucun jeu collectif qui peut te faire gagner une grande compétition. Je le regrette. » Néanmoins, Ibrahim se réjouit de vendre un peu plus de maillots qu’à l’accoutumée. « J’en vendrai encore plus quand la CAN aura commencé et que le Sénégal aura passé le premier tour, que la mayonnaise commencera à prendre dans le pays » , sourit le commerçant qui se dit toutefois « inquiet » à quelques jours du début des hostilités et surtout « déçu par le sélectionneur » .
Pourtant, Aliou Cissé, finaliste de la CAN 2002 des Lions de la Téranga en tant que joueur, présente un bilan positif à la tête de la sélection. « Pour parler brut, son bilan est bon, il y a quand même une finale de la CAN en 2019 et de bonnes prestations à la Coupe du monde 2018 » , tient à préciser le journaliste Mansour Loum. L’ancien joueur de Sedan et du Paris Saint-Germain, sur le banc depuis 2015, a dirigé 62 matchs pour 40 victoires, 14 matchs nuls et seulement 8 défaites. Des résultats qui font du Sénégal la première nation africaine au classement FIFA et 20e mondiale. « Mais bon, tout le monde se dit qu’il y avait la place pour battre l’Algérie en Égypte ou passer devant la Colombie en Russie. »
L’étrange théorie de la spider-cam
Mansour Loum ne croit pas si bien dire. Au Sénégal, de nombreux supporters se disent non seulement qu’il y avait la place de remporter la finale face aux Fennecs, mais en plus qu’ils ont été victimes d’une immense injustice. « Sur le but de l’Algérie, le ballon est monté haut, il a touché la spider cam et ça a dévié la trajectoire du ballon. C’est pour ça qu’il est rentré et qu’on a pris un but » , se plaint Amadou Diaye, un jeune supporter, après un match sur les terrains de sable de la corniche dakaroise. « Oui oui, ça a touché un truc, un câble. C’est impossible sinon, vu la direction que prend le ballon. C’est obligé qu’il ait touché quelque chose. C’est la spider cam » , soutient son ami en gesticulant.
Cette légende, Mansour Loum l’a entendue à maintes reprises, mais il la balaie d’un revers de la main : « C’est simple, il n’y avait pas de spider cam au Caire pour la CAN 2019. » Au moins, le débat est clos. Pourtant, au Sénégal, la polémique a pris de l’ampleur dès la fin de la finale perdue. Des articles de presse, des discussions informelles entre jeunes supporters déçus et même la voix d’un « apprenti scientifique » , Fallou Diouf, ont contribué à laisser penser que l’ouverture du score de Baghdad Bounedjah aurait dû être invalidée. Selon Fallou Diouf, le but « défie les lois physiques » .
« Une question de fierté »
Malgré le scepticisme ambiant, tous assurent y croire, au plus profond d’eux-mêmes. « En passant les premiers paliers, l’effervescence va commencer à prendre, et au sein du groupe, il y aura des joueurs revanchards par rapport à 2019 » , souligne Mansour Loum. Le jeune ingénieur en mécanique automobile Amadou Diaye, toujours pas remis du but folklorique des Algériens il y a bientôt trois ans, rêve d’une victoire pour « enfin pouvoir dire que le Sénégal a déjà remporté la CAN. C’est une question de fierté, nous aussi on veut être inscrits au palmarès. » Tandis qu’Ibrahim, le vendeur de tenues de football du monde entier, prie que le pays connaisse « une immense fête, partout, que les gens dansent » , et bien sûr « qu’on vende plein de maillots » !
En phase de poules, le Sénégal affrontera le Zimbabwe ce lundi 10 janvier, la Guinée le 14 et le Malawi le 18. « Nous y allons avec beaucoup d’ambition et d’envie. Nous y allons avec la gagne, pour emprunter le jargon du football. Nous reviendrons avec la fierté de la mission accomplie, monsieur le Président » , a déclaré le défenseur napolitain Kalidou Koulibaly devant Macky Sall, au palais présidentiel ce mardi 4 janvier. Depuis le début de son mandat, le chef de l’État a investi cinq milliards de francs CFA (7,6 millions d’euros) pour son équipe nationale. Boubacar Koulibaly, le coach sur la corniche, « n’a jamais vu ça. Ce qu’a fait le président pour l’équipe est énorme. Depuis son ère, toutes les conditions sont réunies » . Au-delà de la pression que cela représente pour les joueurs, le symbole est fort : « Il y a tout un peuple derrière eux » , appuie Boubacar. Comme si seuls des cas de Covid pouvaient arrêter les Lions d’une terre en doute, mais une terre fertile qui a donné naissance à, peut-être, de grands champions.
MAIRES ANALPHABETES, DES LIMITES ET DES OBSTACLES
Ils sont analphabètes ou peu instruits. Mais ils n’en sont pas moins ambitieux pour la course aux collectivités territoriales.
Ils sont analphabètes ou peu instruits. Mais ils n’en sont pas moins ambitieux pour la course aux collectivités territoriales. Si certains peuvent se prévaloir de parcours assez élogieux en tant qu’entrepreneurs, commerçants ou émigrés sans niveau d’études, ni en arabe ni en français, d’autres semblent surgir de nulle part et s’arrogent la prétention de gouverner des territoires dont les budgets sont chiffrés à des milliards. Dans tous les cas, leurs profils atypiques, parfois loufoques, soulèvent pas mal de débats chez certains électeurs.
Ni la caution, encore moins les diplômes n’ont pu les décourager. Pour les élections locales à venir, il faudra également compter sur quelques ‘’analphabètes’’ ou personnes peu instruites qui ne vont pas manquer de rivaliser avec les plus éminents professeurs, les plus grands intellectuels, jusque dans les plus grandes villes du Sénégal.
A Rufisque, l’opinion cogite encore sur cette masse de candidats hors du commun, jusque-là peu connus du grand public. Parmi eux, Mor Fall alias ‘’Baye Mor Fall’’, candidat de la coalition Defar Sa Gox ; Ousmane Ndiaye de la liste And Liggey Ci Degg. Tous à la conquête de la grande commune de Rufisque-Nord. Artiste-chanteur, Mame Ngor Diazaka, lui, semble avoir eu encore beaucoup plus de cran et d’audace, en décidant tout simplement d’aller à l’assaut de la ville de Rufisque, qui brasse chaque année autour de sept milliards F CFA.
A Thiès et un peu partout sur le territoire, ils sont également nombreux les candidats aux parcours peu reluisants, qui aspirent à diriger des collectivités territoriales.
Zoom sur certains de ces candidats aux CV peu balèzes !
Riche commerçant établi au marché central de Rufisque, Baye Mor Fall semble avoir la ferme conviction qu’avec ses millions, il pourrait faire pencher une bonne partie de l’électorat en sa faveur, pour espérer une victoire au soir du 23 janvier prochain. Pour sa première participation connue, le commerçant ne lésine pas sur les moyens. Réputé être un guichet automatique de billets dans les mosquées et autres mouvements de femmes, il peine même à faire rallier la majorité de commerçants de son fief, le marché central de Rufisque, à sa cause. ‘’Il perd vraiment son temps et son argent. En plus de ne pas avoir été instruit, c’est quelqu’un qu’on n’a jamais senti dans les activités de développement du marché’’, témoigne un électeur.
L’argent, le principal argument
Sur la stratégie du candidat, c’est essentiellement basé sur la distribution de liquidités. Dernièrement, il a fait un don d’une valeur de plus de 15 millions en ciment et fer pour la mosquée mouride de Rufisque. Baye Mor finance également beaucoup de groupements de femmes qu’il compte ainsi mettre dans sa besace. A en croire Cheikh Tabane, proche collaborateur du candidat, ceci constitue une fausse accusation. Baye Mor, selon lui, avait l’habitude d’aider les populations. ‘’C’est d’ailleurs ce qui facilite notre campagne. Au début, il y avait des réticences et une campagne de diabolisation. Certains se demandaient ‘fan la tothie’, mais on a dépassé cette étape. Aujourd’hui, même certains candidats à la ville viennent le convoiter, parce qu’ils ont vu ce dont nous sommes capables’’, se défend M. Tabane.
En ce qui concerne le reproche des diplômes, il ne mâche pas ses mots pour porter la réplique. ‘’C’est bien d’avoir des diplômes pour diriger une localité, souligne-t-il, mais c’est encore mieux de savoir trouver des milliards pour construire la commune. Notre candidat a des partenaires internationaux qui sont prêts à l’accompagner, si les populations lui font confiance. Et beaucoup ont compris qu’il est le candidat idéal’’.
Pour sa part, Mame Ngor Diazaka a pendant longtemps été le symbole de ces candidatures plus que fantaisistes, qui polluent l’ambiance des élections locales plus qu’ils ne contribuent à un exercice libre et démocratique des suffrages. D’ailleurs, la question s’est une fois invitée sur la plage Facebook très suivie de T’es de Dakar si. A l’affirmation ‘’Mame Gor Diazaka, futur maire de Rufisque’’, les réactions des internautes avaient fusé de partout. Morceaux choisis : ‘’Ce serait Rufisque à l’envers’’, ‘’Président ASC sakh douko nekk (il ne peut même pas diriger une association socio-sportive et culturelle’’, ‘’Pitié’’, ‘’Dans ses rêves !’’, ‘’Il ne peut même pas gagner dans son bureau de vote’’, etc. Pour beaucoup d’observateurs, Mame Gor Diazaka n’a ni l’étoffe, ni la légitimité intellectuelle, ni l’envergure pour être à la tête d’une ville comme Rufisque.
En fait, si tout se passait comme initialement prévu, le musicien ne serait pas candidat à la ville. En tout cas pas de la liste Booloo Defar Teunguethie. En effet, cette liste était celle du député et président du conseil départemental Souleymane Ndoye. Un des responsables de la majorité qui avait menacé de mettre en place une liste parallèle avant de revoir sa position. Interpellé sur la légitimité d’une telle prétention, Diazaka disait : ‘’Moi, je n’ai que des amis maires, ministres, de grandes personnalités de la République. De plus, un maire, il ne gère pas seul. Il a des collaborateurs, des techniciens. Moi, je suis parti de rien pour être ce que je suis devenu. Et je n’ai que Rufisque. Je me suis toujours battu pour Rufisque. Je me suis battu pour la reconstruction du stade, quand il était fermé, pour la construction des écoles et j’aide beaucoup les populations. Donc, si des populations me demandent d’être candidat, je ne peux que l’accepter. Nous avons des idées pour Rufisque.’’
Dans le département de Thiès, les exemples font florès. Si certains ne peuvent se prévaloir ni de diplômes ni d’aucune sorte de légitimité, d’autres n’ont certes pas de diplômes, mais semblent jouir d’un certain parcours qui leur confère une sorte de légitimité. Outre les candidats de Gueum Sa Bopp et de Wallu à Thiès-Est, on pourrait également citer les cas des candidats de prestige à Thiès-Nord et de Diop Sy à Tivaouane, avec des parcours politiques et professionnels souvent très diversifiés.
Mais, à en croire certains interlocuteurs comme Abdou Diouf, citoyen de Mbour, il faut vraiment relativiser. Il déclare : ‘’Les diplômes sont certes importants, mais on ne peut pas tout réduire aux diplômes. Dans le département de Mbour, nous avons, par exemple, des maires qui n’ont pas des niveaux poussés, mais qui n’en sont pas moins de bons maires. Je peux citer Cheikh Tidiane Diouf de Diass et Ousmane Guèye de Saly. Ils sont toujours au front, en première ligne, quand il s’agit de défendre les intérêts de leurs populations. Ce n’est pas un hasard, si ces populations leur font confiance. Ousmane ne parle presque pas français, mais je le placerai à la troisième place des meilleurs maires, en termes d’innovations et de réalisations. Les deux premiers dans mon classement seraient Maguette Sène de Malicounda et Serigne Guèye Diop de Sandiara. Bien entendu, ces deux derniers sont bardés de diplômes et cela montre également que les diplômes sont importants.’’
Les diplômes seulement ne suffisent pas
Ces candidats, célèbres ou moins bien connus, sont présents un peu partout. Surtout dans les communes les plus reculées du pays. Parfois, ils ne savent ni lire ni écrire et se voient confier des budgets et les destinées de milliers d’hommes et de femmes.
A Ngandiouf, le sieur Ngouda Ciss est maire depuis 1990, alors qu’il ne sait pas aligner deux mots dans la langue officielle. Le 23 janvier, il sera en quête d’un 7e mandat à la tête de ladite municipalité. Il a toujours assumé son statut et a confié s’appuyer sur son secrétaire pour mener à bien la commune. Il disait : ‘’Je n’ai pas de diplôme, mais Dieu m’a beaucoup aidé. J’ai la chance d’avoir un bon secrétaire. J’ai l’habitude de dire que c’est vrai que j’ai la chance et l’expérience, mais lui il a la Licence. Comme il est à mes côtés, c’est comme si c’est moi qui avais la Licence.’’ Ancien émigré reconverti politicien et grand agriculteur, l’octogénaire a toujours brandi son amour pour sa commune et la bénédiction de son marabout pour justifier ses candidatures.
A l’instar du maire Ngouda Ciss, ils sont nombreux, les maires sortants, dont les parcours académiques, arabe ou français sont sujets à controverse. Généralement, c’est d’anciens émigrés, des entrepreneurs ou commerçants prospères, des artistes… ou pire, des gens sans aucun background. Certains, pour se légitimer, s’arrogent des professions difficilement vérifiables. Dans tous les cas, si l’on se fie aux témoignages de certaines autorités administratives déconcentrées, la collaboration avec certains de ces élus ne se passe pas toujours sans anicroches.
‘’Ces gens n’ont rien fait. Les coupables, c’est ceux qui les élisent. Quelqu’un qui n’a pas été à l’école, qui n’a pas de métier, un beau jour, on lui confie la charge de diriger même des gens qui font partie de l’élite. Que voulez-vous ? Ils gèrent les deniers comme leur propre patrimoine. Ils ne se soucient nullement des textes qu’ils ne savent même pas lire’’, témoignait un de nos interlocuteurs.
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CODE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
Attributions et pouvoirs des maires
Malgré la quasi-absence d’exigences pour être élu, les pouvoirs et attributions des maires et autres élus restent très importants. Au terme de l’article 106 et suivants du Code des collectivités territoriales, ces prérogatives sont nombreuses et variées. En ce qui concerne le maire, il est le représentant de la collectivité locale. ‘’A ce titre, indique l’article 106, il est chargé, sous le contrôle du conseil municipal, de conserver, d’entretenir et d’administrer les propriétés et les biens de la commune et de faire, en conséquence, tous actes conservatoires de ses droits…’’. Le maire est aussi chargé de gérer les revenus de la collectivité locale, de surveiller les services communaux et la comptabilité communale. Il a également la mission de préparer et de proposer le budget, d’ordonnancer les dépenses et de prescrire l’exécution des recettes. En outre, le maire est chargé de souscrire les marchés, de passer des baux, des marchés et des adjudications des travaux communaux selon les règles établies par les lois et règlements en vigueur. Aussi, a-t-il la mission de passer, selon les mêmes règles, les actes de vente, d’échange, de partage, d’acceptation de dons ou legs, d’acquisition, de transaction, lorsque ces actes ont été autorisés par le conseil municipal.
TOIS QUESTIONS A CHEIKH TIDIANE CISSE, EXPERT
‘’Pour être maire au Niger, il faut au moins le BFEM, le Bac pour une ville comme Niamey’’
Coordonnateur pôle Gouvernance de l’ONG 3D (Démocratie, développement local et droits humains), Cheikh Tidiane Cissé apporte des éclairages. Y a-t-il des critères relatifs au niveau d’études pour devenir maire ?
La loi a, effectivement, prévu que pour être maire, il faut savoir lire et écrire. Quand on faisait la réforme, certains avaient même proposé de corser cette disposition, de prévoir qu’il faut savoir lire et écrire dans la langue officielle. Mais il y a eu des manœuvres qui ont fait que ce bout de phrase a finalement été abandonné. Mais il reste que la loi prévoit bien qu’il faut savoir lire et écrire. C’est un minimum.
A mon avis, il faut un certain nombre de critères pour élire un maire. Au Niger par exemple, ils ont sérié le niveau d’études en fonction des collectivités concernées. Par exemple, pour être maire à Niamey, il faut au moins le Bac. Pour être maire, il faut au moins avoir le BFEM. Je pense que ce sont des réformes à encourager. Parce que nous avons des collectivités territoriales qui ont besoin de maires avec un certain niveau d’études.
Peut-on s’attendre à une gouvernance efficace et efficiente avec des collectivités dirigées par des élus peu instruits ou bien pas du tout ?
Bien entendu. Pour une gouvernance territoriale efficace, il faut des maires qui soient à la hauteur, qui savent au moins lire et écrire. Je dirais mieux. Il faut des maires avec des études très poussées, surtout dans certaines collectivités. Par exemple, la ville de Dakar ne peut pas être dirigée par n’importe qui. Il faut avoir le niveau. On ne peut promouvoir un développement territorial sans des maires bien instruits. L’expérience montre effectivement que certains maires n’ont pas l’expertise pour booster le développement de leur territoire.
Par rapport à votre expérience, qu’avez-vous constaté au contact de la réalité de la gestion municipale ?
Si vous observez l’ensemble des collectivités du Sénégal, vous ne verrez pas une collectivité qui s’est développée avec, par exemple, un maire analphabète. Cela demande un minimum de niveau intellectuel, de connaissance, d’expertise et d’expérience et de qualification. Présider aux destinées d’une collectivité, il faut au moins savoir les enjeux des politiques publiques. Avec les anciennes communautés rurales, la plupart étaient dirigées par des analphabètes. Du coup, la gestion budgétaire est assurée par un assistant communautaire qui fait toujours appel aux compétences du percepteur municipal, du préfet ou d’autres compétences pour assurer sa mission.
Autre exemple, un maire qui n’a aucune vision du développement, qui ne maitrise pas les outils de planification, ne peut pas diriger à bon escient une collectivité territoriale.
45 À 60 JOURS CHRONO POUR LAVER LE LINGE SALE EN FAMILLE
La presse sénégalaise est un grand corps malade de la léthargie du secteur envahi de toutes parts, de la précarité des professionnels, du «manque» de viabilité des entreprises et du non-respect des règles d’éthique de déontologie, etc
Des évolutions notées avec l’adoption du Code de la presse, les tentatives de régulation et d’assainissement du secteur avec la délivrance de Cartes nationales de presse, n’y feront rien. La presse sénégalaise est un grand corps malade de la léthargie du secteur envahi de toutes parts, de la précarité des professionnels, du «manque» de viabilité des entreprises et du non-respect des règles d’éthique de déontologie, etc. A cela s’ajoutent la réalité des réseaux sociaux et leur interaction avec la presse, l’absence d’une régulation à jour de ces nouveaux médias, la connectivité sans règle et la prépondérance de la Propagande Politique sur «l’information citoyenne» dans les médias.
Pour remédier à ce mal, les acteurs se retrouvent pour laver le linge sale en famille, faire leur introspection et une autocritique constructive. A l’initiative du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (SYNPICS), dont le Secrétaire général, Bamba Kassé, en avait émis l’idée en octobre 2021, les assises de la presse ont été officiellement lancées hier, jeudi 13 janvier 2022, à la Maison de la Presse Babacar Touré. Un rapport exhaustif des travaux est attendu au bout de 45 à 60 jours de consultations.
CALENDRIER DES ASSISES : LES TRAVAUX VONT DURER ENTRE 45 ET 60 JOURS
Donc, toutes ces personnes, c’est juste pour donner une certaine garantie de crédibilité aux prochaines conclusions de ces assisses-là. L’objectif, aujourd’hui, n’est que pour peaufiner les termes de référence, réfléchir et valider ensemble les thèmes, établir éventuellement un calendrier que nous allons dérouler, nous l’espérons, sur une durée qui va varier entre quarante-cinq (45) et soixante (60) jours. Au final, on veut, de façon générale, améliorer le secteur des médias au Sénégal. Le contexte, il est simple. Si vous regardez, aujourd’hui, les journalistes, sur le plan social, vivent tous des difficultés. Les patrons de presse, pour certains, ne respectent aucun droit des journalistes. Les journalistes sont dans des conditions très difficiles. Et tout cela fait qu’ils ne rendent pas du bon produit et de plus en plus le public nous critique sur ça. Par rapport à nos attentes, elles sont très simples. Nous pensons que si tout le monde est impliqué, si nous mettons une petite rigueur scientifique dans la méthodologie, au bout du compte, nous allons pouvoir, dans les délais, produire un rapport qui sera exhaustif. Ce rapport mettra en exergue les problèmes, mettra en exergue les solutions envisagées et proposera des mesures concrètes. C’est ça que nous voulons, à la fin du processus.»
BAMBA KASSÉ, SECRETAIRE GENERAL DU SYNPICS : «certains patrons de presse ne respectent aucun droit des journalistes...»
«Nous avons organisé ces assises des médias sous forme d’atelier. Pourquoi un atelier ? Parce que nous avons pensé que c’est le meilleur moyen d’être le plus inclusif possible et donc de pouvoir, par les contributions des uns et des autres, affiner le projet. C’est pourquoi nous avons pensé organiser ça sous forme d’atelier, supervisé par de grands intellectuels, des journalistes émérites comme Matar Sylla, ancien Directeur général de la télévision TV5 ; on a Mor Faye, sociologue des médias, Docteur Fall juriste des médias, Jean-Paul Corréa, Mamadou Ndiaye du CESTI…
OUSSEYNOU DIENG, DIRECTEUR DE LA COMMUNICATION : «nous attendons vraiment les conclusions de ses assises... pour accélérer les réformes...»
«Aujourd’hui, nous assistons au lancement des assises des médias. C’est une initiative des acteurs de la presse, en premier, le SYNPICS et nous, en tant que ministère responsable de la conduite des politiques en matière de communication. Pour nous, c’est une belle initiative et une très grande opportunité pour faire l’évaluation de ce qui a été fait jusqu’ici. Vous savez, le Code de la presse a été voté…, cela fait cinq ans. Si vous avez constaté, le ministre a demandé l’accélération des réformes dans le secteur. Aujourd’hui, nous avons réussi à garantir une certaine cohérence de manière à avoir une démarche participative et inclusive sur l’ensemble de nos réformes. Alors, nous attendons vraiment les conclusions de ses assises parce que ça nous sert également de boussole, de cadre d’évaluation, mais surtout de levier pour accélérer les réformes que nous avons entamées depuis un certain temps. Ces réformes commencent par assainir le métier en instaurant la Carte de presse sécurisée et numérisée.