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9 août 2025
LES AFRICAINS FURENT AU COEUR DE LA CONSTRUCTION DE NOTRE MONDE MODERNE
Howard W. French, journaliste américain devenu universitaire, prend à contre-pied l’orthodoxie historique dominante sur le rôle de l’Afrique et des Africains dans la construction de ce que l’on a appelé la « modernité » de l'Occident
Entretien. Dans un essai passionnant écrit en anglais, Born in Blackness, Howard W. French, un journaliste américain devenu universitaire, prend à contre-pied l’orthodoxie historique dominante. Grâce à une documentation riche, il démontre que l’Afrique et les Africains réduits en esclavage ont joué un rôle majeur dans la construction de ce que l’on a appelé la « modernité » de l’Occident.
Born in Blackness est un livre sensationnel qui n’a pour l’heure pas été traduit en langue française. Son auteur, Howard W. French, un journaliste américain devenu universitaire, prend à contre-pied l’orthodoxie historique dominante depuis plusieurs siècles en démontrant, de manière convaincante et à l’aide d’une documentation riche, que l’Afrique et les Africains réduits en esclavage furent au cœur de la « modernité » de l’Occident.
Les récits détaillés du processus qui a ruiné les sociétés complexes du continent africain et déshumanisé des millions d’hommes, de femmes et d’enfants noirs, mais aussi de l’avidité insatiable des marchands d’esclaves, des négociants et des chasseurs de fortune portugais, anglais, français, hollandais et espagnols, ou encore de la condition des « prisonniers » du sucre, du coton et du tabac, rendent la lecture tout à la fois douloureuse et compulsive.
L’Europe a effacé tout cela depuis longtemps – mais elle ne le peut plus aujourd’hui.
Ce livre est le fruit de dix années de travail, mais – c’est une coïncidence - il est publié à un moment où l’esprit du temps s’y prête. Dans le monde anglophone, il a été accueilli avec un profond respect et un enthousiasme rare. Aux États-Unis, une invitation à s’adresser à une seule classe dans le cadre d’un cours d’histoire à la fac s’est transformée du jour au lendemain, pour French, en un discours lu devant l’ensemble de l’université. Et au Nigeria, un homme a tout simplement commandé... 1 200 exemplaires de l’ouvrage.
Victoria Brittain : Le thème central et audacieux de votre livre consiste à réécrire l’histoire du monde, du XVe siècle à la Seconde Guerre mondiale, en plaçant l’Afrique et les Africains au cœur de la construction de l’économie capitaliste mondiale. Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez entrepris un projet aussi vaste et ambitieux, et comment vous vous êtes plongé dans des archives rares à travers les continents pour faire de l’esclavage africain le pivot de la modernité ?
Howard W. French : Un certain nombre de facteurs se sont conjugués pour me pousser à effectuer cette recherche et m’amener à écrire ce livre. Le premier d’entre eux concerne mon histoire familiale. Je suis un Afro-Américain, dont les ancêtres ont été réduits en esclavage des deux côtés de ma famille. Le volet de cette histoire que je connais et qui est le plus significatif et le plus directement lié à ce livre remonte aux débuts de l’histoire des États-Unis et concerne un ami et un allié politique de Thomas Jefferson, le troisième président états-unien. Jefferson a eu des enfants d’une femme esclave qui lui appartenait, et il y a une histoire étonnamment similaire dans ma propre lignée, du côté de ma mère. L’ancêtre en question, une femme nommée Priscilla, a eu un enfant de son propriétaire, le gouverneur de l’État de Virginie, James Barbour [1775-1842]. Ses enfants métis ont mené une lutte acharnée pour se préserver de l’esclavage et obtenir finalement des terres en Virginie, et leur combat a été au cœur des discussions dans ma famille tout au long de ma vie. J’ai toujours essayé de comprendre l’esclavage et la résistance à la fois comme un travail intellectuel et comme une expérience humaine vécue.
Le deuxième grand fil directeur est lié à mon expérience de journaliste. Au cours de ma carrière de correspondant à l’étranger pour le New York Times, j’ai travaillé très fréquemment dans le monde atlantique, qui est le théâtre de mon livre. J’ai notamment travaillé en Afrique occidentale et centrale, durant deux longs séjours, mais aussi aux Caraïbes et en Amérique latine. J’ai en outre mené des missions dans le sud des États-Unis et en Europe. Je parle plusieurs des langues qui sont au centre de cette histoire globale, notamment l’anglais, le français et l’espagnol, ainsi que le portugais, langue dans laquelle je me débrouille.
Le dernier aspect qui mérite d’être mentionné est que, pendant les onze dernières années de mon travail à l’étranger pour le Times, j’étais basé en Asie, d’abord au Japon, puis en Chine. Cette expérience m’a ouvert les yeux à bien des égards, mais le plus frappant fut que le thème de l’ascension de l’Occident, qui a réussi à éclipser temporairement l’Asie en termes de richesse et de pouvoir, demeure un sujet très sensible en Asie de l’Est, et même en Inde. Mon précédent livre, Everything Under the Heavens : How the Past Helps Shape China’s Push for Global Power [Knopf, 2017], était en majeure partie un ouvrage d’histoire et, en même temps, une exploration de cette question. Au cours de mes recherches pour ce livre, j’ai approfondi l’histoire de la navigation portugaise aux XVe et XVIe siècles, et j’ai été stupéfait de découvrir, à partir de récits contemporains, que les Portugais avaient passé des décennies à privilégier l’exploration maritime de l’Afrique avant de se lancer en Asie.
Pourquoi, me suis-je demandé, moi qui suis une personne cultivée et raisonnablement instruite, n’avais-je jamais appris cela ? En fait, ces récits sapent et contredisent fondamentalement le récit conventionnel et omniprésent que nous avons tous appris, selon lequel la modernité est née de l’obsession européenne d’atteindre l’Asie par la mer. L’Afrique, selon ce récit classique de l’histoire, était sans intérêt intrinsèque et ne représentait guère plus qu’un obstacle. La construction d’un tel scénario a été le premier acte d’un projet séculaire d’effacement de l’Afrique et des Africains dans notre histoire commune de la modernité.
Victoria Brittain : L’or a amené le Portugal en Afrique de l’Ouest à la fin du XVe siècle. Pourriez-vous nous parler d’Elmina, le fort situé dans l’actuel Ghana que les Portugais ont construit en 1482, et de la nature des relations de négoce de l’or avec les dirigeants africains locaux au cours du siècle qui a précédé le remplacement du commerce de l’or par celui des Noirs ?
Howard W. French : Le Portugal a été poussé à explorer la côte ouest-africaine dans les premières décennies du XVe siècle à la suite de la révélation, en Europe, d’une formidable manœuvre géopolitique menée par le dirigeant de l’empire du Mali au début du siècle précédent, dans le but de renforcer les liens de l’Afrique de l’Ouest avec le monde arabe musulman, et en particulier avec le sultanat mamelouk en Égypte. Ce dirigeant malien, Mansa Musa [dixième mansa de l’empire dans la première moitié du XIVe siècle], a parcouru 5 600 kilomètres jusqu’au Caire avec un énorme cortège transportant 18 tonnes d’or, qu’il a distribué dans des gestes de patronage et générosité extraordinaires.
Cela a fait baisser le prix de l’or sur les marchés méditerranéens pendant de nombreuses années, et les récits de la richesse du Mali se sont rapidement répandus en Europe, où les cartographes se sont affairés à essayer de localiser le royaume de Musa. Au début du XVe siècle, la jeune et pauvre dynastie portugaise des Aviz était obsédée par la recherche de cette source d’or et par la création d’un commerce avec l’Afrique de l’Ouest, dans le but de prospérer et d’assurer sa domination sur les autres couronnes ibériques qui convoitaient son territoire.
Coup de projecteur pour les habitants de Mboumba avec l'ouverture officielle, ce samedi 26 février, de la 6ème édition du festival international A Sahel ouvert, qui a pour vocation de vendre l'identité culturelle africaine.
Coup de projecteur pour les habitants de Mboumba avec l'ouverture officielle, ce samedi 26 février, de la 6ème édition du festival international A Sahel ouvert, qui a pour vocation de vendre l'identité culturelle africaine.
Mboumba est une localité située à 600 km de Dakar, dans la région de Saint-Louis, département de Podor. La cérémonie s'est tenue sous la présence d'illustres personnalités venues de diverses nationalités pour prendre part à ce grand rendez-vous culturel qui fait la promotion de l'eau et de la paix.
Avec ses 7000 habitants, Mboumba s'en sort avec son festival qui fait son charme en créant des infrastructures routières, culturelles, qui aujourd'hui ont fait de cette localité un véritable pôle de compétitivité dans plusieurs domaines.
Le thème de cette année porte sur l'importance de l'eau et de la paix, attesté par l'implication de l'Omvs, le forum mondial de l'eau, forum de Paris sur la paix etc...
Selon le Maire de la localité Sadel Ndiaye, le festival A Sahel ouvert a une importance particulière pour les habitants de Mboumba. "Ce festival nous a permis de construire beaucoup d'infrastructures liées car aujourd'hui le village est en mouvement, les commerçants sont heureux, sans oublier de dire que grâce à ce festival, un centre culturel sera mis sur pied et la pose de première pierre a eu lieu ce matin. Donc ce festival rapporte beaucoup à Mboumba" a-t-il affirmé.
En revanche, la localité souffre d'une insuffisance d'eau due à un forage qui date de 40 ans et qui n'arrive plus à couvrir toute la localité, raison pour laquelle les habitants appellent les autorités compétentes à trouver une solution pour régler ce problème qui est très fréquent dans cette contrée.
À rappeler que les festivités du festival se poursuivent avec des concerts, des parades de pirogues, défilé de mode et deux spectacles qui seront animés par la Star Gambienne Sona Jorbather et Daradji Family.
MONSEIGNEUR BENJAMIN NDIAYE ALERTE SUR LA DÉFORESTATION EN COURS EN CASAMANCE
L’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, a alerté samedi sur la ‘’déforestation en cours en Casamance’’, à travers le pillage du bois qui ‘’impacte dangereusement l’équilibre écologique de la région et même du pays’’.
Rufisque, 26 fév (APS) – L’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, a alerté samedi sur la ‘’déforestation en cours en Casamance’’, à travers le pillage du bois qui ‘’impacte dangereusement l’équilibre écologique de la région et même du pays’’.
‘’Pourquoi ne serait-il pas possible, en plus des actions à poursuivre et à développer dans ce sens, de faire une déclaration solennelle sur la déforestation en cours en Casamance ?’’, s’est-il interrogé lors de la cérémonie d’ouverture de la 58ème assemblée générale de Caritas Sénégal, au Centre Le Mont de Thabor, à Rufisque.
Il considère qu’‘’il serait bien d’insister sur ce que nous pouvons encore mieux faire pour acter l’enseignement du Pape François, notamment en termes de respect de l’environnement et de reboisement utile et profitable pour le présent et l’avenir’’.
‘’Est-ce que notre Eglise comme autorité morale ne pourrait pas faire pression pour arrêter le saccage qui se poursuit sans aucune considération pour le présent et le futur ?’’, s’est-il encore interrogé devant les représentants des différents diocèses et du conseil d’administration de Caritas Sénégal.
L’Archevêque de Dakar déclare que ‘’les défis sont là et Caritas peut aider à les identifier pour contribuer à la recherche de solutions au côté de l’Etat, des Collectivités locales et des populations’’.
Il a rappelé que Caritas travaille dans différents projets en rapport avec l’agroforesterie et dans une démarche de synergie au plan local, national, sous régional, continental et international, sans oublier les partenariats avec d’autres organismes, notamment la Fondation Jean Paul II.
Selon lui, à l’occasion du prochain Forum mondial de l’eau prévu du 21 au 26 mars à Dakar sur le thème ‘’La sécurité de l’eau pour la paix et le développement’’, ‘’il serait souhaitable de décliner l’immense apport de l’église dans ce domaine depuis des décennies’’.
‘’Préservons notre +Maison Commune+ adoptons-nous au changement climatique, promouvons l’accès à l’eau et l’agroécologie’’ est le thème de m’assemblée générale de Caritas, qui se poursuit jusqu’à dimanche.
Caritas Sénégal est une organisation non gouvernementale à but non lucratif. Considérée comme un instrument de la mise en œuvre de la pastorale sociale de l’Eglise, elle est coordonnée par un secrétariat national.
L’organisation apporte partout où besoin se fait sentir aide et secours moraux ou matériels sans aucune considération de race, d’ethnie, de confession ou d’option politique, renseigne un document remis aux participants de l’assemblée générale.
MAIRIE DE SAINT LOUIS, MANSOUR FAYE AVERTIT LES ABSENTEISTES
Le maire de Saint-Louis, Mansour Faye, a mis en garde samedi les membres de son équipe municipale contre tout absentéisme, menaçant de tout faire pour exclure de l’institution tout conseiller qui alignerait durant ce nouveau mandat trois absences de suite
Saint-Louis, 26 fév (APS) - Le maire de Saint-Louis, Mansour Faye, a mis en garde samedi les membres de son équipe municipale contre tout absentéisme, menaçant de tout faire pour exclure de l’institution tout conseiller qui alignerait durant ce nouveau mandat trois absences de suite non justifiées.
‘’J’exige des conseillers élus une présence régulière pour mériter la confiance des populations qui les ont élus, et je ferai tout pour exclure du conseil municipal tout conseiller se distinguant par trois absences non justifiées’’, a-t-il averti dans un discours, à l’occasion de la cérémonie d’installation des 15 adjoints au maire de la ville de Saint-Louis.
Il a pris à témoin les Saint-louisiens, affirmant qu’aucune pression ne pourra le faire reculer le cas échant, pas même les ‘’sorties intempestives dans la presse’’.
Mansour Faye a appelé les conseillers issus des listes concurrentes aux dernières élections locales à s’impliquer dans la reconstruction en cours de la ville de Saint-Louis.
‘’Après les élections, le travail qui nous attend doit être inclusif, collégial et largement partagé’’, a dit le maire de la vieille ville qui dit s’engager dans cette voie, pour permettre à la ville de bénéficier des perspectives d’exploitation du gaz.
Il estime que pour jouir largement de cette exploitation en vue du gaz au large de Saint-Louis, il est nécessaire d’ériger certaines infrastructures pour la positionner parmi les grandes agglomérations au niveau national et international.
MISE EN PLACE D'UN FONDS DESTINE A LA LUTTER CONTRE L’ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE
Le secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur, Moïse Sarr, a annoncé à Fatick (centre) la mise en place de fonds d’un montant global d’un milliard de francs CFA pour renforcer la lutte contre l’émigration irrégulière.
Fatick, 26 fév (APS) - Le secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur, Moïse Sarr, a annoncé à Fatick (centre) la mise en place de fonds d’un montant global d’un milliard de francs CFA pour renforcer la lutte contre l’émigration irrégulière.
Ces fonds, qui seront également alloués aux régions, entrent dans le cadre de la mise en œuvre du projet ‘’Gouvernance, Migration et Développement’’ (GMD) financé par l’Union européenne, a précisé M. Sarr, vendredi, lors de la cérémonie d’inauguration du Bureau d’accueil, d’orientation et de suivi (BAOS) de Fatick.
‘’Le projet GMD prévoit, à travers des fonds régionaux et nationaux, un appui aux migrants de retour et aux potentiels migrants issus de couches vulnérables, que sont les jeunes et les femmes mais aussi aux associations de migrants’’, a-t-il expliqué.
Il a déclaré que ces fonds dont le montant est estimé à ‘’presqu’un milliard de francs CFA pourront contribuer aux processus d’intégration et de réinsertion des migrants de retour et de potentiels migrants actifs dans les secteurs de l’agriculture, de l’artisanat et des services’’.
Ces fonds seront octroyés suivant une procédure rigoureuse, et bien définie par un comité de sélection, a-t-il précisé.
Il a souligné que c’est l’unité de gestion du projet GMD, en rapport avec la Direction d’appui aux Sénégalais de l’extérieur, qui ‘’sera chargée de coordonner l’information relative au lancement de l’appel à projets’’.
Il a annoncé qu’’’un comité scientifique et technique sera mis sur pied dans chaque région pour l’étude et l’évaluation des dossiers de candidatures’’.
Il estime que cette vision de la lutte contre l’émigration irrégulière offre de réelles perspectives aux populations pour renforcer leur formation, leur insertion professionnelle et contribuer au développement du pays.
Le secrétaire d’Etat en charge des Sénégalais de l’extérieur a par ailleurs indiqué que l’Etat a entamé ‘’la mise en place des BAOS dans les régions, pour marquer le processus de territorialisation de la politique migratoire de notre pays.’’
‘’C’est dans ce cadre qu’entre l’inauguration du troisième BAOS à Fatick, un événement important qui, selon lui, permet de poser un nouveau jalon pour lutter contre l’émigration irrégulière dans la région de Fatick.’’
Selon lui, ‘’il s’agira, avec ce dispositif, non seulement de repérer la population cible, à savoir les potentiels candidats à l’émigration irrégulière, mais [aussi] de davantage se rapprocher pour mieux prendre en charge leurs préoccupations’’.
Dans cette dynamique, il a signalé qu’un comité de pilotage du Projet de renforcement de la gouvernance inclusive de la migration au Sénégal a récemment vu le jour à Toubacouta, en vue d’améliorer la synergie migration et développement.
Ce projet de renforcement vise à développer des stratégies nationales en matière de politiques migratoires et le système d’appui aux migrants, pour permettre leur participation au développement économique national et social, explique un document remis à la presse.
Les BAOS seront logés dans les agences régionales de développement (ARD) des 14 régions du Sénégal.
Les autorités administratives et locales de la région de Fatick ont pris part à la cérémonie, ainsi qu’une délégation de l’Union européenne (UE) et de la coopération espagnole.
VERS LA FIN DE LA CRISE SCOLAIRE
Cinq syndicats du G7, une coalition regroupant les principaux syndicats du secteur de l’enseignement au Sénégal, ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève, après signature vendredi tard dans la soirée d'un accord avec le gouvernement
Cinq syndicats du G 7, une coalition regroupant les principaux syndicats du secteur de l’enseignement au Sénégal, ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève, après avoir signé vendredi tard dans la soirée un accord sur la base des propositions faites par le gouvernement, indique un document dont copie est parvenue à l’APS.
Les cinq signataires de cet accord sont le SELS, le SELS/A, le SNELAS / FC, l’UDEN et le SIENS, précise le document.
En revanche, il indique que les syndicats du moyen secondaire, le SAEMS et le CUSEMSS, ont pris acte des propositions annoncées par le gouvernement et ont décidé de rendre compte à leurs bases.
Le gouvernement représenté par les ministres de la Fonction Publique (Mariama Sarr), du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions (Samba Sy), des Finances et du Budget ( Abdoulaye Daouda Diallo), de l’Education nationale (Mamadou Talla), de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Artisanat et de l’Insertion (Dame Diop) a rencontré vendredi les syndicats d’enseignants les plus représentatifs.
Cette rencontre devait examiner les propositions relatives à l’amélioration de la rémunération des enseignants afin de corriger les iniquités, conformément aux conclusions issues de la réunion du 19 février 2022. Les partenaires sociaux ont assisté à la rencontre.
Le G7, coalition regroupant les principaux syndicats du secteur de l’enseignement au Sénégal observe une grève depuis plusieurs semaines.
Les syndicats grévistes réclament du gouvernement l’application du protocole d’accord signé par les deux parties en 2018, lequel porte principalement sur l’amélioration de la rémunération des enseignants, à travers le relèvement du montant de plusieurs indemnités (logement, d’enseignement ou de contrôle et d’encadrement).
Le G7, créé en 2019, regroupe le Cadre unitaire des enseignants du moyen secondaire (CUSEMS), le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (SAEMS), le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), l’Union démocratique des enseignants du Sénégal (UDEN), le Syndicats des inspectrices et inspecteurs de l’éducation (SIEN).
Le Syndicat national des enseignants en langue arabe du Sénégal (SNELAS/FC et le SELS/A en font aussi partie.
GUERRE EN UKRAINE, LE SENEGAL FACE A LA DIFFICILE EQUATION DU RAPATRIEMENT
Le Sénégal est encore dans l’impossibilité de rapatrier ses compatriotes bloqués en Ukraine à cause du conflit armé opposant ce pays à la Russie, a appris l’APS de source officielle, vendredi.
Fatick, 26 fév (APS) - Le Sénégal est encore dans l’impossibilité de rapatrier ses compatriotes bloqués en Ukraine à cause du conflit armé opposant ce pays à la Russie, a appris l’APS de source officielle, vendredi.
‘’Depuis le début des bombardements, le gouvernement ukrainien a pris des mesures conservatoires, parmi lesquelles figure en bonne place, la fermeture des frontières aériennes à tout vol civil ou commercial’’, a expliqué le secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur, Moïse Sarr.
Il s’entretenait avec des journalistes en marge de la cérémonie d’inauguration du Bureau d’accueil, d’orientation et de suivi (BAOS) de Fatick, un outil de gouvernance de la migration.
La décision prise par les autorités ukrainiennes de fermer leur espace aérien ‘’fait qu’il n’y a aucun vol civil à ce stade précis qui peut décoller ou atterrir en Ukraine’’, a-t-il précisé, après avoir été interpellé par la presse sur la possibilité d’un rapatriement des Sénégalais résidant en Ukraine.
Il a indiqué que ‘’des recommandations sécuritaires sont transmises à nos compatriotes à partir de leurs contacts téléphoniques par la cellule de crise élargie mise en place au niveau de l’ambassade du Sénégal basée en Pologne et qui couvre l’Ukraine’’.
‘’A travers ces recommandations, a-t-il poursuivi, nous demandons à nos centaines de compatriotes résidant en Ukraine de respecter et de suivre les mesures prises par le gouvernement ukrainien’’.
Il s’agit d‘’’éviter tout déplacement non essentiel, de s’approvisionner en nourriture autant que possible en abondance pour avoir des réserves d’aliments’’, a-t-il précisé.
Il a assuré que ‘’la cellule de crise basée à l’ambassade du Sénégal en Pologne a pris des dispositions pour apporter secours et assistance aux Sénégalais qui réussiront à quitter l’Ukraine’’.
Il a rappelé à cet effet l’existence d’’’un fonds dédié aux secours et à l’assistance logé dans toutes nos ambassades et nos consulats’’.
‘’Ce fonds, a-t-il expliqué, permet aux ambassades d’intervenir rapidement en cas de crise dans leurs pays respectifs.’’
Le secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’Extérieur, s’est félicité de ‘’la situation actuelle qui, selon lui, épargne encore nos compatriotes des bombardements en cours’’.
‘’ Dieu merci, jusqu’ici la situation est dure, mais la communauté sénégalaise est épargnée des bombardements’’, s’est-il réjoui.
Il souhaite qu’’’il en soit ainsi jusqu’à la fin de cette crise dont nous souhaitons une issue rapide’’.
La communauté sénégalaise vivant en Ukraine est composée d’étudiants, de travailleurs établis parfois avec des conjoints ukrainiens, a-t-il précisé.
Au Sénégal, dit-il, une autre cellule de crise a été mise en place par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aissata Tall Sall.
‘’Nous allons voir comment les accompagner, les soutenir, les secourir, conformément aux instructions données par le Chef de l’Etat, Macky Sall’’, a-t-il encore assuré.
LE PROCES DU «RETOUR DE YACINE» VIDE AU TRIBUNAL DE KADDU YARAAX
L’émigration clandestine au banc des accusés : .Le retour de Yacine est l’intitulé de la pièce jouée par les artistes de cette compagnie en plein air, à quelques jets de la mer, dans une localité de pêcheurs.
La compagnie théâtrale «Kaddu Yaraax» a fait le procès de l’émigration clandestine à travers une pièce théâtrale dénommée «Le retour de Yacine», en mettant en avant la responsabilité des parents qui encouragent leur progéniture à emprunter des embarcations de fortune pour gagner l’Europe au peril de leur vie.
L’émigration clandestine est un phénomène qui a causé beaucoup de pertes en vies humaines, surtout chez les jeunes. Pensant que l’Europe est le seul endroit qui peut leur garantir un avenir doré, ces jeunes prennent des embarcations de fortunes qui finissent parfois au fond des océans. Le théâtre étant un instrument de communication, la compagnie Kaddu Yaraax s’en est servie pour faire une représentation, afin de braquer les projecteurs sur ce phénomène.
.Le retour de Yacine est l’intitulé de la pièce jouée par les artistes de cette compagnie en plein air, à quelques jets de la mer, dans une localité de pêcheurs. Le public venu nombreux prend connaissance du spectacle avec l’entrée en scène d’un père de famille qui s’apitoie sur son sort peu enviable, qui se traduit par l’absence d’un confort, car n’ayant pas pu disposer d’une belle villa ou d’un 4×4.
Pour changer la donne, Pabi opte pour l’émigration clandestine de sa fille, Yacine, à qui il demande d’embarquer dans un bateau de fortune pour rejoindre l’Europe, tout en demandant à son épouse de financer ce voyage avec l’argent de la tontine qu’elle gère.
Réticente au début en opposant à son mari l’argument selon lequel cet argent ne lui appartient pas, l’épouse finit par céder face à la pugnacité de son époux. Ce dernier ayant d’abord écarté la proposition de son épouse d’envoyer leur fils, Cheikh, à la place de Yacine. Arguant qu’il n’a aucun espoir que son fils, porté vers le bling-bling, ne réussisse une fois en Europe, Pabi jette son dévolu sur sa fille, à qui il trouve des qualités indéniables comme le respect de la parole donnée. Contrainte de fermer le salon de coiffure qu’elle gérait et qui lui permettait de gagner de l’argent pour entretenir sa famille, Yacine finit par se plier à la volonté de ses parents, en rejoignant l’Europe à bord d’une embarcation de fortune en compagnie d’autres jeunes.
Bravant le froid et les dures conditions de voyage, Yacine parvient à arriver à bon port. Contrainte de dormir à 7 dans une chambre avec d’autres concitoyens, Yacine devient marchande ambulante mais n’arrive pas travailler normalement à cause des contrôles de police, qui ciblent les étrangers entrés illégalement dans le territoire, pour les mettre au gnouf avant de les rapatrier.
Echappant à la prison, Yacine se rend compte des difficultés à réaliser son rêve et décide de s’en ouvrir à ses parents à travers une lettre. Dans ses petits souliers, Yacine ne sait plus à quel saint se vouer et demande de l’aide au public dont l’avis est souvent mis à contribution dans le théâtre-forum.
Certains rejettent la responsabilité sur Pabi, en lui reprochant d’être l’instigateur du voyage à l’origine du calvaire vécu par la fille et décident de lui infliger une sanction, en lui demandant de se mettre sous le chaud soleil. C’est une pièce pour appeler les parents à plus de compréhension à l’égard de leur enfants et à ne pas les encourager à emprunter ce chemin périlleux.
WALLU CRIE AU VOLEUR CONTRE ABDOULAYE THIMBO
C’est aux environ de 17h que la foule a pris le départ pour sillonner les grandes artères de la commune. Sous une bonne escorte de la police, la foule a quitté la station Texaco, pour le rond-point Tally bou Mack, avant de faire cap vers Bountou Pikine.
Les opposants au maire de Pikine, dans un bel élan, s’étaient donné rendez-vous hier à Pikine, pour dénoncer les résultats des dernières élections locales du 23 janvier dernier. En tête, les ténors de la coalition Wallu comme Dr Cheikh Dieng, chargé des élections du Parti démocratique sénégalais (Pds) et le député Mame Diarra Fam, ainsi que des militants et sympathisants ; ils ont rejeté en bloc l’investissement du maire Abdoulaye Thimbo, réélu pour un deuxième mandat, et qui est par ailleurs le coordonnateur de la coalition Bby.
C’est aux environ de 17h que la foule a pris le départ pour sillonner les grandes artères de la commune. Sous une bonne escorte de la police, la foule a quitté la station Texaco, pour le rond-point Tally bou Mack, avant de faire cap vers Bountou Pikine.
Au rond-point, les leaders de l’opposition ont commencé à crier au hold-up électoral et donné un ultimatum à Thimbo pour quitter la mairie, même si la Justice ne reconnaissait pas leur victoire. «Thimbo n’a jamais gagné les élections ; c’est un vol organisé et nous lui demandons de vider la mairie dans les plus brefs délais. Sinon, pour notre prochaine manifestation, nous nous rendrons à la mairie pour le faire sortir de cette institution. Macky Sall et le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, sont tous des voleurs», a vociféré Mame Diarra Fam.
Dr Cheikh Dieng a indiqué : «Aujourd’hui, nous sommes à notre deuxième jalon de nos activités. Et nous mettons la Cour d’appel devant ses responsabilités. Nous avons montré à Macky Sall les mécanismes qui démontrent qu’il y a eu un grand vol à ces élections. Et nous condamnons le comportement du Préfet, qui a changé notre itinéraire avant de nous entraîner dans des rues cahoteuses. Et nous vous garantissons que pour notre prochaine marche, nous allons nous rendre dans la mairie pour déloger Thimbo, qui occupe en ce moment le fauteuil du maire illégalement, ce que nous condamnons avec la dernière énergie. Et tous les Pikinois le condamnent.»
A noter que les leaders de Gueum sa bopp et Yaw n’étaient pas présents à cette marche. Dr Cheikh Dieng a déclaré que les leaders de ces coalitions leur avaient promis d’être avec eux aux prochaines manifestations.
«IL FAUT PLUS D’OUVERTURE ET DE RESPECT POUR L’AFRIQUE»
Entretien avec Ababacar Thiakh, historien sénégalais vivant en Espagne :
Historien de formation, Ababacar Thiakh a passé plusieurs années en Europe, où il réside. Membre de la Coordination des associations sénégalaises de Catalogne et président de la Fédération Bidayatoul Xitma qui englobe les dahiras mourides de Catalogne, il est membre du Centre de recherche (Crea) de l´université de Barcelone. Président du Gie Senegal development consulting qui a pour but d’aider nos compatriotes à investir sur l´écosystème de l´économie sociale solidaire, il a eu à coordonner depuis quelques années, le projet Diomcoop dans ce secteur, avec la mairie de Barcelone. Le projet a permis de régulariser plus de 15 Sénégalais qui vivaient de la vente ambulante.
Le Sénégal vient de si¬gner une Convention bilatérale de sécurité sociale avec l’Espagne. En quoi cela peut aider les Séné¬galais établis en Espagne?
Je pense que c’est une bonne initiative et nous méritons cette convention, car tout travailleur doit récolter les fruits de son travail. Maintenant, c’est important de dire que ce ne sont pas tous les Sénégalais qui vont bénéficier de cette convention. Par exemple, ceux qui n’ont pas de papiers n´auront pas droit à cette sécurité sociale et ce sont des milliers à cause de la loi espagnole.
Le document prend-il en charge les préoccupations en termes de prise en charge sociale des migrants et leurs familles ?
Au fait, on n’a pas encore reçu le document. Nous demandons à ce qu’il y ait une publication et une vulgarisation du contenu pour situer les responsabilités.
Est-ce qu’on pourrait envisager un ou des avenants dans la mesure où il y aurait des insuffisances?
Bien sûr, une fois la lecture faite. Par exemple, la prise en charge des sans-papiers qui travaillent dans l´économie informelle, la protection sociale des femmes, les malades mentaux, les migrants de retour, etc.
Les migrants irréguliers établis en Espagne ou de retour, ne sont pas pris en compte par cette convention. Quel commentaire faites-vous par rapport à ce constat ?
Je crois que ce sont des manquements à prendre en compte. On a tous cotisé.
Est-ce que la signature d’une telle convention peut aider à l’émigration sûre, ordonnée et régulière ?
Je crois que la signature de cette convention est importante si réellement c’est pour impliquer tous les acteurs, en premier lieu les migrants, et non pour une politique de gestion des flux migratoires que l’Europe impose ses règles au Sénégal. En fait, toute personne devrait avoir la possibilité de voyager de manière sûre, malheureusement ce n’est pas le cas parce que beaucoup de nos frères ont perdu la vie en mer.
Quelles sont les préoccupations d’ordres existentiel et social des ressortissants sénégalais en Espagne ?
La liste est longue : le racisme, le manque d’opportunité, le deuil migratoire, les permis de séjour, la cohésion sociale, le vivre-ensemble, etc.
Le discours migratoire n’est pas en faveur de la migration. Qu’est-ce qu’il faut pour reconstruire le narratif migratoire africain ?
On devrait changer de paradigme pour éviter une gestion des migrations qui cherche à contrôler et sécuriser les frontières dans un monde global. Il faut plus d’ouverture et de respect pour l´Afrique. On a beaucoup donné aux autres.
Est-ce que les politiques publiques intègrent vos préoccupations en tant qu’acteur du développement?
Je crois que les politiques publiques ont leurs feuilles de route, mais il serait intéressant d’établir des processus participatifs et être à l’écoute des migrants qui peuvent apporter une fraîcheur au développement de notre pays, parce qu’ils ont de l’expérience.
Que préconisez-vous pour une meilleure implication de la diaspora ou des Sénégalais de retour dans le développement ?
Je crois qu’il serait important de créer des espaces de débat pour la diaspora sénégalaise, en vue de capitaliser leur expérience ; une bonne réintégration une fois qu´elle retourne au pays ; travailler avec les localités d’origine ; cesser de les regarder comme des vaches à lait et un cadre de concertation et de partage d’expérience.
Qu’est-ce qu’il faut selon vous, pour permettre aux Sénégalais de rester travailler chez eux et lorsqu’ils veulent partir, de le faire légalement ?
Cette question est très importante. En fait, le 9 et 10 décembre 2021, avec notre Casc (Coordination des associations sénégalaises de Catalogne), on a eu à organiser, à Rufisque, une rencontre. Nous sommes convaincus qu’il faut un dialogue permanent sur la migration et le développement. C’est aussi intégrer les nouveaux défis que présentent les phénomènes migratoires présents, en nous basant particulièrement sur les objectifs du Pacte mondial, la responsabilisation des administrations locales dans la gestion des personnes migrantes (po¬ten¬tielles, réelles et retournées).
Le premier défi serait de traduire les relations que les diasporas ont avec les autorités locales concernant les politiques de gouvernance des migrations, en tenant compte que celles-ci, durant ces dernières années, sont construites sur la base de projets et programmes de développement pour le territoire, à travers une politique de décentralisation et de transfert de compétences aux collectivités locales. Faire prendre conscience aux gouvernements et les autorités locales que la gestion de la migration aussi est plus importante à leur niveau, d’autant plus que toutes les politiques sociales, économiques, qui ont un impact sur la décision de migrer, reposent sur leurs compétences. Le deuxième défi, c’est l’abordage de l’emploi et celui des jeunes en particulier, à partir de l’intervention de multi-acteurs, en misant sur la possibilité de rester et être utile chez soi, tout en garantissant un développement endogène basé sur les réalités de chaque territoire. Une nouvelle vision du co-développement, qui doit nécessairement être transformatrice et innovatrice dans la politique active des Etats et l’employabilité des jeunes.