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10 août 2025
L'AFRIQUE À LA RESCOUSSE DE SES RESSORTISSANTS EN UKRAINE
De nombreux pays africains, dont le Nigeria et l'Afrique du Sud, tentent d'aider leurs ressortissants à fuir l'invasion russe en Ukraine, sur fond d'accusations croissantes de racisme à l'encontre d'Africains à la frontière ukrainienne
Comme des centaines de milliers de personnes, de nombreux Africains - pour la plupart étudiants - tentent de fuir l'Ukraine pour rejoindre les pays voisins, notamment la Pologne.
Mais les accusations de comportements racistes se multiplient et le gouvernement nigérian a exhorté lundi les autorités douanières en Ukraine et dans les pays voisins à traiter "avec dignité" ses citoyens.
"Il y a eu des informations regrettables (selon lesquelles) la police ukrainienne et le personnel de sécurité refusent de laisser les Nigérians monter dans les bus et les trains" pour la Pologne, a déclaré le porte-parole de la présidence nigériane Garba Shehu.
"Dans une vidéo qui circule largement sur les réseaux sociaux, une mère nigériane avec son jeune bébé a été filmée en train d'être forcée physiquement de céder son siège à une autre personne", a-t-il poursuivi dans un communiqué.
M. Shehu a déclaré que selon d'autres informations, des fonctionnaires polonais ont refusé l'entrée en Pologne à des citoyens nigérians en provenance d'Ukraine.
"Il est primordial que chacun soit traité avec dignité et sans faveur", a-t-il insisté.
Un groupe de Sud-Africains, majoritairement des étudiants, restent coincés à la frontière entre l'Ukraine et la Pologne, a affirmé sur Twitter le porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères, Clayson Monyela.
L'ambassadeur d'Afrique du Sud était sur place pour tenter de les aider à franchir la frontière, a ajouté M. Monyela, qui a déclaré dimanche que les Africains y étaient victimes de "mauvais traitements".
- Ukrainiens d'abord -
Des accusations de racisme ont été rejetées notamment par l'ambassadrice de Pologne au Nigeria, Joanna Tarnawska.
"Tout le monde reçoit un traitement égal.Je peux vous assurer que, selon les informations dont je dispose, certains ressortissants nigérians ont déjà franchi la frontière avec la Pologne", a-t-elle déclaré à des médias locaux.
Selon Mme Tarnawska, les documents d'identité invalides sont acceptés pour franchir la frontière et les restrictions liées au Covid-19 ont été levées.Les Nigérians disposent d'un délai de 15 jours pour ensuite quitter le pays, a-t-elle ajouté.
Certains Nigérians qui ont réussi à franchir la frontière ont décrit leurs voyages dans l'obscurité jusqu'aux frontières bondées où des fonctionnaires donnaient la priorité aux femmes et enfants ukrainiens.
Parmi eux, Stéphanie Agekameh, étudiante en médecine désormais en Pologne, a affirmé que les responsables du poste frontière de Medyka s'occupaient d'abord des Ukrainiens.
"Un des officiers est venu et nous a dit que c'est plus dur pour nous, les étrangers, parce qu'ils doivent contacter notre gouvernement dans différents pays", a-t-elle expliqué par SMS.
S'exprimant depuis Korczowa en Pologne, Agantem Moshe, étudiant nigérian en sciences de gestion, a déclaré que la police ukrainienne avait poussé les Africains hors du chemin pour laisser la place aux femmes et aux enfants.
"Du côté polonais (de la frontière), ça s'est passé en douceur, ils étaient professionnels.En Ukraine, ils nous ont laissés dehors dans le froid", a-t-il expliqué.
- Soulagement -
Depuis le début de l'offensive russe, plus de 500.000 Ukrainiens ont gagné des pays frontaliers, dont la moitié ont rejoint la Pologne, selon l'ONU.
Pour l'heure, plus de 260 Nigérians ont été accueillis par les ambassades, éparpillés entre la Roumanie, la Hongrie et la Pologne. Près de 200 autres sont attendus lundi, d'après le ministère nigérian des Affaires étrangères.
"Nous assurons aux Nigérians que toutes les ressources sont mobilisées et que des dispositions sont mises en place pour évacuer efficacement nos citoyens en toute sécurité et dignité", a-t-il indiqué.
Le gouvernement ghanéen a quant à lui déclaré qu'il rencontrerait les parents des étudiants bloqués en Ukraine et a envoyé des fonctionnaires de l'ambassade aux postes frontaliers pour les aider.
La Côte d'Ivoire, qui compte environ 500 ressortissants en Ukraine d'après les médias locaux, a également indiqué prendre des dispositions pour leur évacuation.
D'après le ministère kényan des Affaires étrangères, 201 Kenyans sont en Ukraine, majoritairement des étudiants.Celui-ci a indiqué la semaine dernière qu'ils étaient tous sains et saufs même si certains restaient bloqués à la frontière polonaise en raison de restrictions de visa.
Lukmon Busari, comptable nigérian, est soulagé que son fils, étudiant en médecine, ait pu traverser la frontière après avoir attendu une nuit.
"Les autorités polonaises ont fait un travail merveilleux.Il est parti jeudi, est arrivé à la frontière jeudi soir, et est entré en Pologne vendredi", a-t-il expliqué.
"Nous sommes en train de voir comment nous pouvons obtenir un vol pour qu'il revienne au Nigeria".
FESTIVAL DE MBOUMBA, LES POPULATIONS BOYCOTTENT LE FORUM SUR LA GESTION DE L’EAU
La sixième édition du Festival à Sahel ouvert (Faso), organisée comme à l’accoutumée à Mboumba, a été marquée par la tenue d’un important forum.
L’édition 2022 du Festival de Mbouma, commune située dans le département de Podor, a vécu ce week-end. L’une des activités phares de cet évènement a été sans nul doute le forum consacré à la gestion de l’eau, qui a vu la participation du chanteur Baaba Maal. Toutefois, cette rencontre a été boycottée par les populations.
La sixième édition du Festival à Sahel ouvert (Faso), organisée comme à l’accoutumée à Mboumba, a été marquée par la tenue d’un important forum. En effet, les organisateurs ont initié ce programme consacré à la question de la gestion de l’eau. Une rencontre à laquelle ont participé de nombreuses personnalités venues de divers horizons. «Dans ce monde où la question de l’eau est devenue un enjeu vital, par endroits source de conflit, il me semble important d’offrir en exemple l’harmonie parfaite qui a existé pendant des millénaires pour la gestion de l’eau autour du fleuve Sénégal. Ce forum, qui a réuni des experts de l’Omvs et de la Saed et des organisations agricoles de la zone, devrait constituer un cadre pour une prise en compte des réalités locales (fleuve, foncier, emploi des jeunes)», a indiqué Baaba Maal.
Selon l’artiste, les conclusions issues des panels seront «versées, en guise de contribution, aux travaux du neuvième Forum mondial de l’eau, prévu à Dakar du 21 au 26 mars». Evoquant les conflits liés à la gestion de l’eau dans certaines parties du monde (le Nil, Israël), Baba Maal a plaidé, au nom de l’Association «Voix du fleuve, voix de la paix», pour une harmonie parfaite entre les différentes communautés de la zone (pêcheurs, éleveurs, agriculteurs).
Coordonnateur des projets industriels du Plan Sénégal Emergent (Pse), Abdoulaye Ly est revenu sur les opportunités d’investissement qu’offre le fleuve Sénégal avant d’inviter les habitants de la zone à plus d’efficacité. Il a aussi préconisé le marketing territorial, l’intercommunalité et la mobilisation des ressources et l’utilisation des compétences de la diaspora, avant de souligner la nécessité de définir des «réserves foncières pour abriter des activités industrielles».
Malgré son importance, cette rencontre, tenue dans le domicile du maire Sadel Ndiaye et non sur le site habituel, a été boycottée par les jeunes. Ces derniers estiment que les retombées économiques de ce festival ne sont pas ressenties par les populations de la commune. «Depuis 12 ans, le seul acte constaté dans la commune est la pose de la première pierre d’un centre de formation culturel dont les travaux n’ont toujours pas démarré», s’offusquent-ils avant de dénoncer leur «non-implication» dans l’évènement.
A noter qu’en dehors de Baaba Maal, Samba Peuzzi, le groupe Daara J (Sénégal), Noura Mint Seymali (Mauritanie), Sékou Kouyaté (Guinée), Sona Jobarteh (Gambie), Daby Touré (Mauritanie) ont pris part au Faso.
DEVOIR DE MÉMOIRE ET TOURNANT D’UNE VIE
Intellectuels, universitaires, hommes de lettres et de culture ont échangé sur l’œuvre du journaliste écrivain Boubacar Boris Diop, notamment « Murambi, le livre des ossements » (Ed. Flore Zoa 2022), lauréat du prix de littérature Neustadt International
L’œuvre «Murambi, le livre des ossements» (Ed. Flore Zoa 2022) de Boubacar Boris Diop a fait l’objet d’une table ronde à laquelle ont participé des intellectuels, universitaires et hommes de lettres et de culture. Ces derniers ont discuté de la question du devoir de mémoire du génocide rwandais et du déclic que ces événements ont suscité dans l’œuvre du journaliste écrivain, lauréat du Neustadt International.
Intellectuels, universitaires, hommes de lettres et de culture ont échangé sur l’œuvre du journaliste écrivain Boubacar Boris Diop, notamment « Murambi, le livre des ossements » (Ed. Flore Zoa 2022), lauréat du prix de littérature Neustadt International. Cet ouvrage, issu du projet ‘’devoir de mémoire du génocide rwandais’’, a été revisité de fond en comble lors de la célébration de son auteur. Cérémonie à laquelle ont pris part des personnalités comme le Pr Penda Mbow, Dr Abdoulaye Diallo de la maison d’édition «L’Harmattan Sénégal» et l’ancien ministre de la Culture, Makhali Gassama. Faisant une étude comparative des livres publiés par journaliste écrivain Boubacar Boris Diop, Dr Serigne Sèye (professeur de littérature africaine) déclare : «L’auteur a essentiellement adopté deux principes : la simplicité et la précision… dans « le Cavalier et son ombre » et « Murambi, le vivre des Ossements » qui sont deux romans traitant la question du génocide. La quête du juste récit dans ces deux œuvres est faite avec le terme «Eux». Il a fait un récit épuré et une narration de la réalité la plus dépouillée » possible du génocide de 1994. Entre ces deux œuvres, l’auteur a changé son approche, pour dire de façon juste l’horreur dans ses ouvrages-mémoires. La construction d’un récit dans l’œuvre de Boubacar Boris Diop est l’aspect le plus marquant dans les écrits du penseur».
MURAMBI, UN DECLIC DANS L’ŒUVRE DE BOUBACAR BORIS DIOP L’AUTEUR
Professeur de lettres Classiques, Fatimata Diallo Bâ a relevé le changement de paradigme dans la construction du récit chez l’auteur de «Murambi». «Les canaux habituels de la narration furent insuffisants pour traduire cette acre réalité. L’histoire et la mémoire font partie du monde. Ce, même si le romancier n’est pas un historien. Il le fait à travers un récit où l’imaginaire fait vibrer la vérité. La littérature contribue ainsi à l’avancement et/ou à la marche du monde», explique Pr Diallo Ba.
D’ailleurs, depuis son sacre de 2001, le livre des ossements continue toujours d’être célébré. Aux yeux de Fatimata Diallo Ba, cet ouvrage a constitué une nette rupture avec les écrits antérieurs de l’auteur. Pour sa part, Ibrahima Wane, qui enseigne la littérature Africaine à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), décèle deux niveaux de recherche du langage, notamment «l’annonciation et la dénonciation» dans Murambi qui constitue, selon lui, le tournant dans l’écriture de l’auteur. «Il a impulsé une quête du langage qui a permis à l’écrivain de faire la redécouverte d’une langue qui n’est ni de ses personnages, ni du public. Mais un écrit qui se détache des pâles copies, des ouvrages des auteurs africains. Mais c’est plutôt une réflexion sur : comment dire ? A qui ? Le cadre romanesque est un stade qui permet de prendre de la distance par rapport aux faits et au récit», souligne Monsieur Wane qui ajoute que les niches de résistance sont dans les œuvres artistiques et culturelles qui coupent le pont avec la colonisation. «L’auteur s’est rendu compte qu’on ne peut pas s’exprimer mieux que dans son propre langage ; c’est ce qui l’a amené à écrire par la suite trois livres en wolof. Effectivement, on ne peut pas raconter son peuple dans une autre langue. Et une langue est un choix pour sortir de la parenthèse coloniale.»
Dans son intervention, Boubacar Boris Diop a d’emblée souligné l’émotion que ces moments d’échanges lui ont procurée. «Cela ouvre les possibilités de se pencher sur la source du génocide rwandais. Nous avons écrit 09 romans-mémoires du génocide, une histoire singulière dans l’histoire du continent qui, 30 ans après les faits, ne livrent pas ses causes profondes. Depuis cette phase obscure, une fracture historique s’est dès lors déclinée suite à ces horreurs. C’est la première fois que les faits préexistent par rapport au récit ; tout ce qui est raconté sur le prêtre dans le récit est vrai, même s’il est un peu romancé. Le grand exécutant a été arrêté à Thiès. Les auteurs s’étaient réfugiés dans des pays francophones dont le Tchad. Murambi, c’est plus un compte-rendu journalistique qu’un roman. Le Rwanda a changé ma façon de penser. Il a accéléré le pas sur mon écriture en langue maternelle. La haine de l’autre est en réalité la haine de soi», raconte l’auteur qui n’a pas manqué de signaler que le prix Neustadt International lui était inconnu avant son sacre.
CARACTÉRISTIQUES DE L’ŒUVRE
La simplicité du style et l’esthétique caractérisent «Murambi». L’auteur, tout en restant le plus fidèle possible, tel un miroir, relate le génocide et frappe les consciences avec un langage et un style percutants. «C’est ce qui marque le renouvellement de l’écriture du «livre des ossements » avec la sobriété et la concision. A côté de cela, il y a un engagement politique dans la dénonciation de «la responsabilité de la France dans ce carnage». Professeur de littérature à l’Ucad, Mamadou Bâ relève que l’hypotypose qui est un excès du réel devient le style dans l’ouvrage (…). « Le récit nous amène de manière intime dans les engrenages des faits. Il est une arme d’extermination des faux arguments et démontre la puissance de résistance dans le récit. Ecrire, c’est tenir mémoire. Murambi nous apprend à comprendre et endurer notre histoire contemporaine. Le récit repart, reconstruit, recoud une cicatrice et est antidote du génocide…», explique l’enseignant Mamadou Ba.
DES TRAVAILLEURS DE LA CBAO MENACENT D’ALLER EN GRÈVE DANS LES PROCHAINS JOURS
Les travailleurs des Banques et Etablissements Financiers du Sénégal (Sutbefs) section Cbao Groupe Attijariwafa Bank sont très remontés contre leur Direction générale.
Le Syndicat Unique des Travailleurs des Banques et Etablissements Financiers du Sénégal (Sutbefs) section Cbao Groupe Attijariwafa bank, a organisé ce samedi, une conférence de presse pour dénoncer le non-respect du protocole d’accord portant entre autres les heures supplémentaires et le mode de paiement de la prime de résultat. Ayant déposé depuis le 14 février 2022 un préavis de grève pour une durée de 30 jours, les délégués du personnel n’excluent pas d’aller en grève dans les prochains jours.
Les travailleurs des Banques et Etablissements Financiers du Sénégal (Sutbefs) section Cbao Groupe Attijariwafa Bank sont très remontés contre leur Direction générale. Ils accusent en effet cette dernière de non-respect des accords signés le 14 août 2019. Lesquels concernent les heures supplémentaires et le mode de paiement de la prime de résultat. «Nous regrettons l’attitude lassante et désobligeante de Cbao dont les actes posés convergent tous dans le sens d’une stratégie du dilatoire, camouflée dans de sempiternelles rencontres, réunions et séances de travail, jamais suivies d’actions. C’est pourquoi, le collège des délégués du personnel était dans l’obligation morale de déposer, à la date du 14 février 2022, un préavis de grève pour une durée de 30 jours (soit jusqu’au 16 mars 2022)», soulignent les membres du Sutbefs dans un communiqué parvenu hier à «L’As».
Mais en attendant, alertent les autorités et l’opinion nationale sur les conséquences d’une éventuelle grève des agents de Cbao sur l’économie du pays de manière générale. Outre les accords signés en 2019, informent-ils, une plateforme revendicative déposée sur la table de la Direction Générale depuis décembre 2020 est restée sans aucune réponse jusqu’en décembre 2021. «Elle comporte entre autres la mise en œuvre de l’ouverture du capital au personnel dont la décision a été prise et annoncée par le PDG du groupe depuis 2008, et le relèvement du taux de la prime de résultat de 5% à 8% », informent-ils.
DES EXPATRIES SONT REGULIEREMENT DEVERSES DANS LE PERSONNEL DE CBAO
En plus de ces griefs, les syndicalistes dénoncent la non-application des termes du décret présidentiel relatif à la possibilité pour la femme de prendre en charge son époux.
Selon eux, la banque n’a, jusqu’à présent, pas intégré cette exigence dans le fonctionnement de l’Ipm et le mode de distribution des crédits au Personnel. «L’obtention d’un crédit pour le personnel, loin d’être une simple formalité, s’apparente à un véritable parcours du combattant. Là où les clients bénéficient d’un délai express de 48h à 7 jours, les collaborateurs eux, subissent une latence longue de plusieurs mois ; le tout sans aucune forme d’explication», se désolent les membres du collège. Ils demandent ainsi la régularisation et le paiement des heures supplémentaires et les primes de résultat. « Il n’est évidemment pas question ici d’abus, de complaisance ou de quelque motif que ce soit, qui pourrait justifier la non-régularisation et le non-paiement des heures supplémentaires », indiquent-ils.
Par ailleurs, les syndicaliste dénoncent les harcèlements au travail. «De nombreux cas de harcèlement sont notés. Plusieurs de nos collègues sont en effet victimes de traitements non appropriés, teintés d’intimidation, de menaces ou d’autres formes d’oppression aux fins de soumission de ces derniers à des décisions ou pratiques en cours et par rapport auxquelles, ils n’ont comme seul tort d’avoir, soit exprimé leur désaccord, soit refusé l’irrespect et l’arrogance d’une hiérarchie quelle qu’elle soit », pestent les syndicalistes.
Pire, poursuivent-ils, des expatriés, notamment marocains, sont régulièrement déversés dans le personnel de Cbao, hypothéquant ce faisant la progression des travailleurs sur place dans leur carrière. « Qui plus est, ces expatriés bénéficient d’un traitement pour le moins étonnant au vu des nombreux avantages dont ils bénéficient (salaire, primes, logement, personnel de maison, ameublement, véhicule, billets d’avion, entre autres). Pendant ce temps, le personnel local est largement sous payé et mal considéré » pestent-ils.
Violent incendie à Thiès
Le quartier Gouye Sombel de Thiès a été le théâtre d’un violent incendie, il y a quelques jours. Maintenant, on en sait un peu plus sur cette tragédie qui a frappé la famille de Soukèye Bèye, cette ménagère qui a vu ses 5 chambres et son salon entièrement ravagés par les flammes. Les dégâts sont inestimables, mais malgré les va-et-vient et les promesses, les hommes politiques ont eu de la peine à mettre la main à la poche pour aider cette famille qui n’a plus que ses yeux pour pleurer. Mais hier, elle a eu un accompagnement de Gilbert Samb de l’Alliance pour la République (APR), plus connu sous le sobriquet de « Baye Faalou Macky Sall », un des rares responsables politiques à penser aux victimes de ce drame. Il a offert des denrées alimentaires, 06 caisses contenant des habits et divers autres matériels, mais aussi une enveloppe financière. Et c’est les larmes aux yeux que la dame Soukèye Bèye a pris l’opinion à témoin, pour lui rendre hommage.
Les excuses de Walfadjri à la communauté catholique
La sortie de l’imam Lamine Sall sur «Walf Tv» a choqué la communauté catholique du Sénégal. Même s’il n’y a pas eu une réaction officielle de l’Archevêque de Dakar, des fidèles chrétiens ont répliqué à l’imam Sall qui défendait à la limite l’homosexualité. Le Groupe Walfadjri présente ses excuses à la communauté catholique du Sénégal. Invité de l’émission «Diné ak Diamono», le jeudi 24 février 22, selon la direction du groupe, imam Lamine Sall a tenu sur le plateau de Walf Tv «des propos irresponsables qui ont choqué plus d’un Sénégalais». Ainsi, le groupe Walfadjri s’insurge contre un tel discours et condamne toute opinion tendant à disséminer la haine ou à susciter la division. Le Groupe Walfadjri qui compte au sein de son personnel de nombreux membres de la communauté catholique présente ses excuses à celle-ci qui peut avoir l’assurance que tout sera mis en œuvre pour qu’un tel dérapage ne puisse plus se reproduire, précise la direction dans un communiqué. Le groupe Walfadjri rappelle qu’il est plus que jamais attaché à la paix et à la cohésion nationale comme il le prouve depuis sa fondation, ajoute la même source.
Plus de 20 000 personnes menacées… à Tivaouane Peul
Frapp engage la lutte auprès de 20 000 personnes qui vivent dans l’angoisse. Pour cause, selon Guy Marius Sagna, leurs maisons et leurs terrains à Tivaouane Peul sont menacées de destruction et d’accaparement. D’après le célèbre activiste, en 2017, la DSCOS avait tracé le tronçon du prolongement de la VDN qui devait impacter des terrains et des maisons. A l’en croire, l‘État revient une seconde fois pour délocaliser ce même tronçon de la VDN. Ainsi, il va encore impacter 2 000 terrains et maisons. Ce qui est curieux, aux yeux de Guy Marius Sagna, c’est que là où le premier tronçon de l’autoroute à péage devait passer n’est pas restitué aux propriétaires. Il a été vendu et donné à d’autres. Sur le premier tracé de la route, révèle l’activiste, le Président Macky Sall a donné 900 m² à Thierno Nourou Cheikh Omar Tall. «Je suis persuadé que le porte-parole de la famille omarienne et président de l’association Renndo Cheikh Omar Foutiyou Tall qu’est Thierno Nourou Cheikh Omar Tall ne connaît pas cette histoire antérieure aux 900 m² qui lui ont été donnés», déclare M. Sagna. A l’en croire, l‘objectif du Président Sall est d’arroser certaines personnes comme par exemple les magistrats, certains hauts-gradés des forces de défense et de sécurité, certains religieux et certains acteurs de la presse pour demain se protéger. Ainsi, lorsque les victimes vont se battre, les hauts-gradés des forces de défense et de sécurité vont les réprimer grave, la presse qui a reçu sa part va se taire ou désinformer, les juges qui ont reçu leur part vont faire leur job au tribunal, les religieux concernés et qui ont aussi été trompés car utilisés vont garder un silence complice. Il dit non à l’accaparement des terres !
Le Cofomiss rappelle à l’État ses engagements
Alors que le gouvernement est sur le point de signer des accords avec les syndicats d’enseignants pour la reprise des cours, le bureau exécutif national du collectif des formateurs du Moyen Secondaire du Sénégal (Cofomiss) se fait menaçant. Dans un communiqué, ces formateurs rappellent au gouvernement l’urgence de signer les décrets d’application qui leur octroient une indemnité. Selon Dr Ibra Mboup, cette indemnité est prévue dans les décrets signés en 2011 et portant création, organisation et fonctionnement des centres régionaux de formation des personnels de l’éducation (Crfpe). A l’en croire, depuis lors, ils courent derrière cette indemnité. Pourtant ils exercent des tâches multiformes, notamment la formation continue et l’encadrement pédagogique des enseignants, le suivi et le contrôle des progressions harmonisées, l’accompagnement de la formation à distance (FAD) des enseignants contractuels du secteur, ainsi que l’inspection des dits enseignants. Dr Ibra Mboup constate pour le dénoncer : des générations de formateurs sont parties à la retraite sans percevoir leurs indemnités.
Sept accords signés par Dakar et Moroni
Le Président Macky Sall a été accueilli samedi matin à l’aéroport Hahaya dans la capitale Moroni par son homologue Azali Assoumani. Des étudiants sortis des universités sénégalaises, des hommes et des femmes en masse ont réservé au chef de l’Etat un accueil chaleureux. Au Palais, le Président Sall a reçu la plus haute distinction de l’Etat comorien. Il s’agit de la dignité de Grand-croix de l’Ordre du Croissant Vert des Comores. Les deux chefs d’Etat qui se sont engagés à renforcer l’axe Dakar-Moroni ont matérialisé cet engagement par la signature de sept accords de partenariat. Il s’agit d’accords dans les secteurs de l’Enseignement Supérieur, la promotion des investissements et l’accroissement du volume des échanges commerciaux entre le Sénégal et les Comores. Le Président a été aussi invité par le Parlement où il a délivré un message d’espoir d’une Afrique debout, résolument tournée vers le développement économique et social. L’amitié très ancienne entre le Sénégal et les Comores a également été magnifiée à travers l’inauguration d’une avenue de la capitale qui porte désormais le nom de la « République du Sénégal».
Le ferrailleur tombe avec des cornets de drogue
Ferrailleur de profession et âgé de 28 ans, S. Fall croupit en prison pour détention et trafic de chanvre indien. Le mis en cause, qui a été condamné une fois pour coups et blessures volontaires, a été alpagué par les éléments de la brigade de recherches de la police des Parcelles Assainies au cours d’une opération de sécurisation. Il est tombé avec des cornets de chanvre indien et 3 000 francs, fruit de la vente. Toutefois, il a tenté de nier les faits devant les enquêteurs en soutenant avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Des allégations qui n’ont pas convaincu les limiers des Parcelles Assainies. S. Fall est déféré au parquet pour détention et trafic de chanvre indien.
Thierno chipe le téléphone d’un policier
Plus audacieux que Thierno A. D., on meurt. En effet, il a volé le téléphone portable du policier F. S. dans un car. Le jour des faits vers 05 heures du matin, il s’est introduit dans un «car rapide» pour subtiliser les téléphones portables des passagers. Mais, il est tombé sur le téléphone d’un agent de police qu’il a réussi à chiper. Aussitôt après, le limier constate le vol et descend du véhicule pour se lancer aux trousses de Thierno A. D. a été interpellé après une course poursuite. Il le conduit manu militari à la police des Parcelles Assainies où les enquêteurs trouvent sur lui un autre téléphone portable qu’il a volé à un vieux à Liberté 6. Pour se tirer d’affaires, Thierno A. D. déclare que c’est un nommé Fallou qui lui a confié le téléphone portable. Il a été placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet pour vol à l’arraché.
Retraités des Grands moulins de Dakar
L’Association des retraités des Grands moulins de Dakar a tenu hier un point de presse à l’Unité 09 de la commune de Keur Massar-Nord. Et c’est pour saluer la politique sociale de l’entreprise. Par la voix de son président Massany Sakho, ces retraités se félicitent de l’assistance en permanence des personnes du troisième âge par l’entreprise. En effet, ils bénéficient d’un appui sur le plan sanitaire par des consultations médicales gratuites, en plus d’une dotation mensuelle d’aliments de bétail, l’octroi de produits alimentaires durant le mois de Ramadan, l’octroi de billets pour le pèlerinage à la Mecque ou aux lieux saints de la chrétienté, et la facilitation pour l’accès à l’emploi. Ces personnes du troisième âge ont saisi l’occasion pour exhorter les sociétés privées de prendre exemple sur les Grands moulins de Dakar, en matière de politique sociale en faveur des retraités.
Les Grands Trains du Sénégal (GTS)
Les Grands Trains du Sénégal (GTS) seront bientôt en service pour un véritable transport de masse après la mise en service du Train Express Régional (TER). L’annonce est du Directeur Général des GTS, Samba Ndiaye. L’ancien maire de Ndoffane s’est félicité du succès de la première opération de sortie des GTS avec une première rame réversible de 240 places assises dont 76 en 1ère classe. Elle a quitté Dakar le samedi 26 février à destination de Tivaouane. Le Directeur Général des GTS promet que d’autres rames vont suivre.
Saliou Momar Dieng, nouveau président de l’AAET
L’amicale des Anciens Enfants de Troupe (AAET) a un nouveau Président. Il s’appelle Saliou Momar Dieng de la promotion 1976. Il travaille au ministère de la Pêche. Élu pour un mandat de deux ans, Saliou Momar Dieng remplace Pape Demba Diallo du Fonsis. Le vice-président est Malick Maguèye Diaw, journaliste travaillant à la Bicis. Il succède à l’architecte Fodé Diop.
Alassane Seck, nouveau Président de la LSDH
Il y a eu alternance à la tête de la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) à l’issue du congrès ordinaire de renouvellement de ses instances tenu samedi dernier. Dans le cadre de la continuité́ de la démocratie interne que la LSDH a toujours prônéé , une nouvelle équipe pilotée par Alassane Seck préside désormais aux destinées de l’organisation. Cette équipe, composée pratiquement de jeunes hommes et femmes, va continuer le travail de promotion et de protection des droits humains pour un mandat de 4 ans. Alassane Seck remplace à la présidence de la LSDH Me Assane Dioma Ndiaye qui devient président d’honneur et coordinateur du groupe d’action juridique et judiciaire. Awa Guèye devient la 1ère vice-présidente en charge des droits des enfants et des femmes ainsi que des actions sociales. Le poste de 2e vice-président chargé de la Communication et des enquêtes revient à Denis Ndour. Joseph Bagne Faye devient le secrétaire général de la LSDH, Samba Cissé, chargé des relations avec les institutions internationales et les ONG etc. La nouvelle équipe promet de ne ménager aucun effort pour le respect de la dignité́ humaine face aux défis du moment, en partenariat avec Amnesty Sénégal et la Raddho. Le thème du congrès est : Défis sécuritaires et droits humains.
BENNO A BESOIN D’OXYGÈNE
Aliou Sall a lancé samedi son mouvement politique, dénommé Rencontre nationale des forces républicaines pour le travail (Renfort). Renfort se démarque de l’APR et compte participer aux prochaines échéances électorales
A Kolda, Aliou Sall a lancé samedi son mouvement politique, dénommé Rencontre nationale des forces républicaines pour le travail (Renfort). Si elle affirme son ancrage dans le camp présidentiel, Renfort se démarque de l’Apr et compte participer aux «échéances électorales futures». Législatives et Présidentielle ?
«A partir d’aujourd’hui, les acteurs de Guédiawaye auront un autre Aliou Sall.» Au sortir de sa défaite à la mairie de Guédiawaye, Aliou Sall annonçait la couleur sur sa nouvelle approche, à travers sa sortie du 21 février dernier. Mais ce week-end, l’ancien maire a surpris le monde politique en lançant samedi, à Kolda, le mouvement Rencontre nationale des forces républicaines pour le travail (Renfort). L’activité qui a enregistré la présence de représentants de 27 départements sur 46, semble marquer la rupture entre Aliou Sall et l’Alliance pour la République (Apr). S’ils affirment leur appartenance au camp présidentiel, Aliou Sall et ses camarades comptent lui «apporter une bouffée d’oxygène». Le Quotidien a pu se procurer un extrait du texte d’orientation aux allures de manifeste. Renfort indique : «Cette mouvance présidentielle a besoin de respirer en se massifiant, pour aider le Président (Macky Sall) à atteindre ses objectifs.»
L’ancien maire vise les «échéances futures»
L’autre signe qui sonne comme un divorce entre le président sortant de l’Association des maires du Sénégal et son parti, est l’ambition de s’implanter dans les 46 départements du pays, «en mettant en place des antennes et unités primaires dans les quartiers afin de préparer les échéances futures». Sans préciser que ce sont les Législatives uniquement qui sont visées, Aliou Sall va-t-il se lancer à la prochaine Présidentielle ? Le Président Macky Sall a-t-il béni ou non ce mouvement politique ?
Coordonnateur de Renfort, Aliou Sall sera assisté de 3 vice-coordonnateurs et d’un Administrateur général.
D’ailleurs, le présentateur du comité provisoire a commis un lapsus en parlant d’administrateur du parti avant de préciser que c’est un mouvement, créant l’hilarité générale. Si lors du point de presse sanctionnant la fin du huis clos, le mouvement s’est engagé à «défendre le régime», des piques ont été lancées, en interne, au parti présidentiel. «Nous sommes presque tous de l’Apr. Je milite à Tambacounda, mais le parti a des problèmes. L’Apr traine beaucoup d’insuffisances», a déclaré Aminata Dia, membre du mouvement.
Dans son manifeste, la Renfort s’engage à redonner à la politique ses lettres de noblesse. «Elle va réunir les cadres et masses populaires dans le champ politique. Notre mouvement va s’appuyer sur les valeurs morales, la solidarité et la camaraderie, plutôt que sur la quête de l’intérêt individuel. Notre viatique est le culte du travail, le principal levier du développement, comme nous l’ont rappelé tous les érudits de ce pays», énoncent Aliou Sall et Cie. Le mouvement déplore aussi qu’au Sénégal, les ressources humaines de qualité sont souvent écartées du champ politique car souligne-t-il, ces individus considèrent «la politique comme un monde à part, caractérisé par l’absence d’éthique et de morale». Pour Aliou Sall, cette note sera la «torche» pour ce mouvement, beaucoup plus proche d’un parti politique dans ses orientations.
«L’irrédentisme, le manque de patriotisme et le degré de violence…»
En outre, la Renfort souligne les énormes retombées financières que le Sénégal pourrait tirer de l’exploitation du pétrole et du gaz. «Même si dans un court terme, l’avenir du pays semble radieux, seules la paix sociale et la cohésion nationale, gages de stabilité politique, pourront permettre à tous les Sénégalais de bénéficier de cette manne financière. Or, l’irrédentisme, le manque de patriotisme et le degré de violence peuvent compromettre les chances et l’avenir du pays, si les forces républicaines ne se mobilisent pas autour des valeurs cardinales», alerte la Renfort. Ainsi, le mouvement cherchera à «aider et accompagner les femmes pour réduire le chômage et le sous-emploi».
L’Apr aphone
Dans le même ordre d’idées, Aliou Sall et ses camarades comptent œuvrer pour «l’accès équitable à une éducation de qualité, un système sanitaire efficace et efficiente, l’accès à la terre, à des sources de revenus décentes». La principale préoccupation déclinée par la Renfort, est «l’atteinte de l’équité économique, l’équité sociale et territoriale pour un développement équilibré et endogène du pays». Dans l’actualité, le mouvement de Aliou Sall dit avoir déjà commencé à réfléchir sur les problématiques liées à la monnaie, l’économie, l’agriculture, les mines et l’industrie. «Nous nous exprimerons sur l’école et l’université, la santé et l’environnement, la sécurité intérieure et extérieure du pays, la diplomatie, en nous fondant sur des éléments factuels. La Renfort est l’éclosion d’une véritable force de propositions, une contribution à la démocratie et à la bonne gouvernance», liste-t-on.
Bref, l’objectif visé est de «renforcer la démocratie, rendre meilleure la vie de toutes et de tous, en leur donnant des chances de s’épanouir pour pouvoir accéder à la terre, à l’eau, l’électricité et à la connectivité». Au sein de l’Apr, l’on n’a pas voulu commenter l’acte posé par Aliou Sall. Mais d’après de hauts responsables, l’ancien maire de Guédiawaye «a acté son départ». Seydou Guèye, porte-parole de l’Apr, et son adjoint, Abdou Mbow, n’ont pas voulu répondre à nos interpellations.
GESTION DES FORAGES RURAUX PAR DES PRIVES : CARITAS «OSE» LE CONTROLE
Le transfert de la gestion des forages ruraux à des privés à travers l’Office des forages ruraux (Ofor), n’emballe pas trop du coté de Caritas Sénégal, qui a participé à la réalisation de certains forages passant désormais sous ce régime de gestion
Le transfert de la gestion des forages ruraux à des privés à travers l’Office des forages ruraux (Ofor), n’emballe pas trop du coté de Caritas Sénégal, qui a participé à la réalisation de certains forages passant désormais sous ce régime de gestion.
«La gestion de ces forages est passée maintenant à des sociétés privées qui l’exploitent, alors que nous Caritas, ce que nous avons fait, nous l’avons fait avec les populations et ces ouvrages étaient gérés par ce qu’on appelle les Asufor (Associations des usagers du forage).
Ce changement de mode de gestion pose problème», a indiqué samedi abbé Alphonse Seck, Secrétaire général de Caritas. «Notre souci, c’est que cette eau reste accessible pour toutes les populations, parce que l’eau est un droit humain et toute personne a droit à une eau potable pour sa vie et ses activités», a poursuivi l’abbé, qui s’est exprimé lors de la cérémonie d’ouverture de la 58ème Assemblée générale de l’Ong catholique, tenue à Rufisque. Il a dans cette logique de veille, pour un accès équitable à l’eau, annoncé la mise en place par Caritas, depuis le mois de janvier, de l’Observatoire des services de l’eau (Ose).
«C’est un observatoire qui va être très attentif aux politiques publiques en matière d’eau et à tout ce qui est fait en matière de politique pour permettre l’accès des populations les plus vulnérables et les plus pauvres à l’eau», a fait savoir le Secrétaire général de Caritas, indiquant que le Forum mondial de l’eau qui se tient en mars au Sénégal, sera une belle occasion de présenter l’observatoire ainsi que les immenses contributions de l’Eglise dans le domaine de l’eau depuis des décennies.
LE DIVORCE, UN PARCOURS DE COMBATTANTE
Quand la vie commune n’est plus possible, il ne reste aux époux qu’à se séparer. Mais de la parole à l’acte, le chemin peut être très long, surtout quand les deux conjoints n’ont pas une même vision des choses
Quand la vie commune n’est plus possible, il ne reste aux époux qu’à se séparer. Mais de la parole à l’acte, le chemin peut être très long, surtout quand les deux conjoints n’ont pas une même vision des choses. A cela viennent aussi s’ajouter souvent des considérations coutumières et religieuses, qui indexent toujours la responsabilité de la femme dans l’échec de cette aventure à deux. Cet article a été réalisé avec le soutien d’Africa women’s journalism project (Awjp) et de la Fondation Ford en Afrique de l’Ouest, en partenariat avec l’International center for journalists (Icfj).
Huit ans après, Maty se demande encore ce qui n’a pas marché. Comment son mariage de conte de fée a pu basculer, aussi vite, vers une vie de violence et de souffrance. Après avoir vécu aux Etats-Unis, c’est avec fierté que Maty est revenue dans le pays de ses parents. Son rêve de travailler au développement de l’Afrique venait de se réaliser avec le contrat décroché dans une Ong. «Une copine à moi m’a présenté un homme. J’avais toujours eu envie de me marier et de fonder une famille. Et très vite, c’est devenu sérieux et on s’est mariés. Ma mère n’était pas trop d’accord, elle pensait que c’était précipité», dit-elle.
Le mariage est célébré, mais il n’aura fallu que quelques mois pour que Maty découvre le côté sombre de l’homme avec lequel elle avait choisi de faire sa vie. «Juste après le mariage, on était chez sa sœur à Keur Massar et il y a eu un incident avec sa fille. Il a réagi de façon disproportionnée. Je n’ai rien compris, mais ma belle-sœur m’a pris à part pour me mettre en garde. Elle m’a raconté que mon mari battait violement la mère de sa fille», souffle la dame encore désabusée. Des pensées plein la tête, Maty décide d’attaquer le problème de front. Elle évoque le sujet avec son mari, en insistant bien sur le fait que jamais elle ne serait «une femme battue». Mais cette initiative est perçue comme «une bravade» par son mari qui ne cherchera plus, dès lors, qu’à la «mater».
Commence alors un long cycle de violence très extrême. Battue, cognée, rien ne sera épargné à Maty. Loin de ses parents, elle cherche refuge auprès de sa tante. Mais surprise, cette dernière la ramène tout simplement dans son ménage en l’incitant à être endurante. C’est après avoir été battue toute une nuit et séquestrée par son mari, que Maty finit par s’échapper avec le soutien d’une sage-femme du quartier. Mais, son calvaire est loin d’être fini. En effet, quand elle décide d’aller voir l’oncle qui l’avait donnée en mariage pour obtenir le divorce, ce dernier s’y opposa catégoriquement. Maty découvre même que la fille de cet oncle vit également les mêmes tortures depuis dix ans. Et que son père a toujours refusé qu’elle divorce, jusqu’au jour où le mari violent a battu la fille et que son père a appelé au secours.
L’histoire de Maty est loin d’être anecdotique. Comme elle, des milliers de femmes subissent des sévices et violences dans leur couple. Mais quand elles décident de mettre un terme à cette vie commune, les époux arrivent encore à obtenir le soutien de la société. Trop souvent en effet, les familles sont les premières alliées de ces hommes. Père, mère ou oncle, refusent toute idée de divorce en agitant ce fameux principe du «mougne», autrement dit l’endurance, qui est une vertu attendue de l’épouse. Parler de ce qui lui est arrivé est toujours aussi difficile pour Maty. «Si la société vous met au ban parce qu’elle vous violente, mais en plus elle vous interdit de vous plaindre de ces violences, elle vous sur-victimise», estime la psychologue clinicienne, Khaira Thiam. Selon Mme Thiam, les séquelles peuvent être dramatiques. «Il y a tout le panel des séquelles psychologiques qui vont du psycho-trauma qui va, lui, ouvrir la voie à toutes les formes de décompensation psychiques, des troubles anxio-depressifs jusqu’à l’éclosion de troubles dépressifs de type schizophrénique que l’on ne sait pas encore traiter.»
Sentiment d’échec
«Naitre femme est déjà une mise en échec de son existence parce qu’on est déconsidérée, nos désirs, envies et projets n’existent pas et sont soumis à l’existence de l’autre, le masculin», relève Khaira Thiam. Ce sentiment, Mariama et Fatou le connaissent bien. Quand Mariama a voulu divorcer de son cousin, c’est toute sa famille qui s’est dressée contre ce souhait. «Ça m’a pris deux ans pour obtenir le divorce. Mes parents me disaient que ça allait dissoudre la famille et que je devais penser à mes enfants. Mais j’avais subi trop de maltraitances, je ne pouvais plus continuer.
Aujourd’hui encore, certains membres de ma famille m’en veulent», raconte-t-elle. Le divorce contentieux nécessite une saisine du Tribunal. Un acte encore très mal perçu par la société et la famille sénégalaise. Intenter cette procédure a donc demandé beaucoup de volonté à Mariama. «On me disait que si j’amenais mon mari au Tribunal, c’est une histoire qu’on raconterait à mes enfants et ce serait un déshonneur pour eux», se souvient-elle. Très sensible à ces arguments, Mariama a tout de même fini par se résoudre à déposer une demande au Tribunal. 16 ans durant, Fatou a vécu un mariage à distance, son conjoint étant un émigré. Mais quand elle découvre qu’en plus du défaut d’entretien, son mari a une autre épouse et des enfants à son insu, elle décide de divorcer. Mais c’est sans compter avec les convictions de sa mère, conservatrice, qui refuse que sa fille sorte de ce mariage, rejoignant de ce fait l’époux. Ce dernier également, refuse absolument d’accorder le divorce, de prononcer ces mots qui, selon la religion musulmane, libèrent la femme des liens du mariage : «Je te répudie.» Pourtant, cette religion permet bel et bien à une femme de demander le divorce à son conjoint. «Si les motifs du divorce sont avérés et que le mari refuse de libérer sa femme par chantage, le juge peut prononcer le divorce qui est alors tout à fait valable aux yeux de l’islam», explique l’imam Matar Ndiaye. Comme dans tous les grands moments de sa vie, la femme qui souhaite divorcer, subit également le regard et le jugement de la société qui considère que l’échec de toute union est avant tout celui de la femme.
BOUTIQUES DE DROIT DE L’AJS : LE DIVORCE, CATEGORIE LA PLUS REPRESENTEE
Dans le Droit sénégalais, seul un juge est habilité à prononcer le divorce entre deux conjoints.
Dans le Droit sénégalais, seul un juge est habilité à prononcer le divorce entre deux conjoints.
Au total, 10 causes sont retenues pour un divorce contentieux. Parmi elles, l’absence déclarée d’un des époux, l’adultère, le défaut d’entretien ou les mauvais traitements. «Quand j’ai décidé de divorcer parce que mon mari ne s’occupait plus de moi et de mes enfants, en plus d’avoir pris une autre épouse à mon insu alors qu’on était mariés sous un régime monogame, je suis allée voir la boutique de droit de mon quartier», explique Fatou. Mise en place par l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), les boutiques de droit sont au nombre de huit sur l’ensemble du territoire sénégalais, dont deux à Dakar. Elles fournissent une assistance juridique et judiciaire aux oubliés du système. A la Médina, la boutique de droit est certes une enseigne discrète, mais bien connue des riverains.
A l’intérieur, des affiches font la promotion du numéro vert gratuit où les femmes peuvent appeler et bénéficier de conseils. De 8h à 17h, le 800 805 805 est au service des populations. En 2018, sur 792 nouveaux dossiers reçus par l’entité, 287 concernaient des divorces et 61 des violences conjugales. Au total, la boutique a reçu 1140 personnes dans l’année et 1162 appels sur le numéro vert.
Selon la coordonnatrice, Sydo Diallo, les divorces sont une grande partie des dossiers traités. «Le divorce est la catégorie juridique la plus fréquente à la boutique et représente 37% des cas enregistrés, dont 94% des cas sont des femmes. Les principaux motifs de divorce évoqués sont : l’abandon de famille, le défaut d’entretien, les violences conjugales, la répudiation», renseigne l’Ajs.
EXCAF, LA CHUTE D’UN EMPIRE
Un entrefilet entre deux avis de décès dans Le Soleil, a suffi pour signer la fin d’une époque. Le groupe Excaf telecom, fondé en 1972 par Ibrahima Ben Bass Diagne, a été liquidé
Le groupe Excaf télécom, fondé par Ibrahima Ben Bass Diagne en 1972, a été mis en liquidation. L’annonce faite par le syndic désigné par le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, a pris de court les travailleurs de la maison. Ils appellent l’Etat à prendre ses responsabilités dans ce naufrage économique, dont il porte la responsabilité.
Un entrefilet entre deux avis de décès dans Le Soleil, a suffi pour signer la fin d’une époque. Le groupe Excaf telecom, fondé en 1972 par Ibrahima Ben Bass Diagne, a été liquidé. Dans l’annonce faite par le syndic Cherif Mbodji, on apprend que c’est par jugement n°003 du 9 février 2022 que le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar a statué en matière commerciale et «prononcé la liquidation des biens de la société Excaf telecom sarl, sise Sodida Dakar».
La juge Ndèye Seynabou Wade a été désignée juge commissaire et Cherif Mbodji, en qualité de syndic. Joint au téléphone, le Secrétaire général de la section Excaf du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) indique avoir appris la nouvelle ce samedi. Serein, Lansana Diandy informe également que «la direction a assuré que Excaf ne sera jamais liquidé». Mais en tout état de cause, les travailleurs comptent se réunir aujourd’hui pour discuter de la situation des quelque 500 employés du groupe.
Les déboires se sont multipliés pour Excaf après que la société s’est vue attribuer le marché du passage à la Télévision numérique terrestre (Tnt). N’ayant pas tenu ses engagements, la société a été écartée au profit de Tds Sa. Mais elle s’en est sortie avec une fragilité économique certaine. Et selon le Sg du Synpics Excaf, la responsabilité de l’Etat est bien engagée dans ce naufrage financier. «Il y a la responsabilité de l’Etat du Sénégal dans cette situation. L’Etat nous a donné le marché de la Tnt, l’Etat nous a abandonnés et fragilisés. Nous appelons l’Etat à prendre ses responsabilités et à éviter que 500 travailleurs soient sacrifiés. Nous ne l’accepterons pas », dit-il.
De nombreuses fois ces dernières années, les travailleurs se sont fait entendre pour réclamer des arriérés de salaire. Il y a quelques jours seulement, ils étaient dans la rue pour réclamer des mois d’arriérés allant d’un à 13 mois. En 2018, le groupe avait déjà dû se séparer de l’immeuble abritant son siège aux Hlm1. Un immeuble mis à prix pour 90 millions de francs et acheté par la société Locafrique Sa, à 180 millions de nos francs.
Pour rappel, c’est cette société, Locafrique, qui avait elle-même saisi l’immeuble pour le mettre en vente devant le juge des criées. Excaf telecom est un des plus anciens groupes de presse de ce pays. Au fil des années, diverses entités s’y sont ajoutées et aujourd’hui, le groupe englobe la Rdv, la Dtv, Radio Dunya, le Tnt, le centre d’appel et l’école coranique, dont la gestion est assurée par les héritiers du fondateur.