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11 août 2025
BURKINA FASO, LA DUREE DE LA TRANSITION FIXEE À TROIS ANS
Après plusieurs heures de discussions, les 350 délégués ont adopté la charte de la transition, qui a été ensuite signée par le président. Les participants ont décidé d’une durée de trois ans pour la transition
Après plusieurs heures de discussions, les 350 délégués ont adopté la charte de la transition, qui a été ensuite signée par le président. Les participants ont décidé d’une durée de trois ans pour la transition avant des élections, alors que la commission technique avait proposé trente mois.
Selon les participants, les débats ont été houleux sur plusieurs points de la charte, notamment la durée de la transition, le nombre de représentants au niveau de l’organe législatif et la possibilité pour les acteurs de la transition de participer aux prochaines élections.
Mais après des discussions parfois très tendues, la charte a finalement été adoptée de façon consensuelle, selon l’ancien Premier ministre Tertius Zongo, qui a présidé ces assises. Le document a été signé par le président Paul-Henri Damiba. « C’est un travail qui a été fait pour que ce pays retrouve un peu sa fierté et ses valeurs morales », a déclaré l’ex-Premier ministre.
Cette charte prévoit une durée de trois ans pour la transition et précise que ni le président, ni le Premier ministre, ni le président du Parlement ne pourront prendre part aux élections générales qui mettront fin à la période de transition. La hiérarchie militaire avait demandé au moins deux ans afin de permettre un retour progressif des personnes déplacées dans leur localité mais vu l’ampleur de la tâche, les participants aux assises ont décidé de leur accorder trois ans.
25 ministres, 71 parlementaires
Du côté de l'exécutif, un gouvernement de 25 ministres au maximum sera mis en place. Les délégués ont choisi de conserver la configuration gouvernementale d'avant le coup d’État car, selon un responsable de la société civile, un gouvernement très resserré serait un frein pour le développement de certains secteurs sociaux car les futurs ministres seraient débordés.
Concernant l’organe législatif, il sera composé de 71 membres. Parmi ces parlementaires, il y aura 21 personnes désignées par le président de la transition, 16 représentants des forces de défense et sécurité, 13 représentants des organisations de la société civile, 8 représentants des partis politiques et 13 représentants des différentes régions du pays. Toutes recevront un salaire pour leur travail, contrairement à ce que la commission technique avait proposé. Certaines organisations de la société civile avaient même demandé l’exclusion des partis politiques, accusés d’avoir plongé le pays dans sa situation actuelle. Une demande refusée au nom du processus qui se devait d'être « inclusif ».
Les armes tonnent à l’est de l’Europe. La Russie a envahi l’Ukraine. Un tel scénario n’était plus envisagé sous notre ère en dépit de la puissance de feu de certaines grandes nations dotées, de surcroît, de l’arme nucléaire à plusieurs têtes d’ogive.
Les armes tonnent à l’est de l’Europe. La Russie a envahi l’Ukraine. Un tel scénario n’était plus envisagé sous notre ère en dépit de la puissance de feu de certaines grandes nations dotées, de surcroît, de l’arme nucléaire à plusieurs têtes d’ogive. Il faut appartenir au monde ancien pour ne pas dire à l’ancien monde pour franchir le Rubicon et s’installer sans coup férir dans un pays autre que le sien.
Notre époque est certes trouble, instable et même peu sûre, mais elle ne mérite pas ces oukases venus du grand froid russe où règne en maître absolu et inamovible le « loup solitaire » qu’est Vladimir Poutine, ancien de la KGB et adepte de la roulette russe, son jeu favori.
Son poker menteur a désarçonné tout un monde, y compris l’Occident qui a pourtant les yeux de Chimène pour l’Ukraine, tant pour ses richesses fabuleuses, sa centralité géostratégique et sa proximité avec l’ogre russe. L’éclatement de l’URSS en 1991 libère l’Ukraine de l’étau de Moscou. Mais le pays vit dans une permanente hantise d’annexion (Crimée), d’occupation (Empire Ottoman) ou d’invasion (Russie) dont sa trajectoire historique reste fortement imprégnée depuis la lointaine période médiévale.
Sur ordre de Poutine donc, les chars russes entrent dans le pays slave et prennent la direction de Kiev, la capitale. Sur le chemin, ils rencontrent une farouche résistance des Ukrainiens héritée de la vaillance de ce peuple depuis les invasions mongoles au XIIIème siècle. L’Europe observe impuissante la pénétration des forces armées russes. Elle étale à la face du monde son incohérence, ses turpitudes et ses hésitations face à un Poutine orgueilleux, déphasé et très nostalgique du faste impérial de la Russie des tsars.
Personne ne peut lui contester ses soucis de sécurité face à une Ukraine désireuse de rejoindre l’Europe politique (adhésion) et par ricochet d’intégrer l’OTAN, l’organisation politico-militaire de pays signataires du traité de l’Atlantique Nord avec des obligations de « sécurité et de défense collectives ». A cette fin le président d’Ukraine veut hâter le processus d’adhésion immédiate de son pays à l’UE dans le cadre d’un procédure spéciale. Le contexte s’y prête-t-il ?
L’arsenal militaire européen aux portes de la Russie ! Inadmissible. Insupportable. Impensable. Et même suicidaire ! La cinglante réplique du Chef du Kremlin équivaut au blocus de Cuba imposé par les Etats-Unis qui ne supportent pas que sur leur flanc sud flotte un drapeau soviétique hier, russe aujourd’hui. En invoquant le parallélisme des formes, Moscou rejette toute velléité de rapprochement de Kiev avec Bruxelles et justifie son raidissement par le refus catégorique de toute menace, si minime soit-elle à ses frontières septentrionales.
Sa résolution se traduit par une ferme intention, passée aussitôt à l’acte, d’occuper l’Ukraine, de renverser le régime en place, d’installer un nouveau pouvoir accommodant avant d’envisager un éventuel retrait. Les Russes poussent à la roue en exigeant une neutralité de la France, de l’Angleterre et dans une moindre mesure de l’Allemagne qui, à la différence des deux premières, n’est ni membre du Conseil de sécurité de l’ONU, ni détentrice de puissance nucléaire.
Rien ne stoppe ni ne freine l’offensive militaire russe. Pas les Européens en tous les cas. Le sachant, Poutine redoute plus les sanctions économiques et financières dont les premiers effets se font sentir par la décision de la Banque centrale russe de rehausser de 20 % ses taux directeurs avec une évidente crainte d’une flambée des prix et de la pénurie de devises découlant d’un décrochage de sa monnaie, le rouble, vis-à-vis du dollar, du yen, de la livre sterling et de l’euro.
Malmené sur ce terrain, Moscou voit également s’accentuer son isolement diplomatique. Privé de beaucoup de leviers, Poutine voit se rétrécir sa marge de manœuvre d’autant plus étroite que la Chine se tait et observe l’enlisement russe dans ce bourbier. Faut-il y voir les facteurs de désescalade en cours ces dernières quarante huit heures ? Les deux parties en conflits s’accordent pour amorcer un dialogue dont l’ordre du jour n’est même pas connu des protagonistes.
Pour autant des colonnes blindées se rapprochent de Kiev. L’autre géant nucléaire, les Etats-Unis, peaufine sa stratégie militaire combinée à l’efficacité des sanctions concertées (et coordonnées) prises par le camp occidental. Du fait du gel des avoirs des dirigeants en vue de la Russie, la rupture de ses propres banques avec le prestigieux réseau bancaire européens prend de court l’univers financier moscovite réduit à sa plus simple expression faute de relais international.
On le voit, la vie des gens ordinaires s’en trouve fortement impactée. A ce rouleau compresseur s’ajoute la pression mondiale qui fustige la brutalité de l’invasion russe suivie de morts de civils en grand nombre et un exode massif d’Ukrainiens vers la frontière polonaise. Situation ubuesque : dans cet indescriptible flux de réfugiés se trouvent des Africains, étudiants pour la plupart, victimes d’ostracisme et de racisme primaire par l’administration polonaise.
Ses actes prémédités indisposent la communauté internationale qui demande un traitement digne et humain de tous ceux qui sont en situation détresse. En sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, Macky Sall et le Président de la Commission de l’UA ont sévèrement dénoncé ces pratiques racistes frappant les jeunes Africains dans les pays limitrophes de l’Ukraine que tentent de quitter tous les étrangers y vivant.
« Même en temps de guerre les racistes trouvent le moyen d’afficher leur discrimination à l’égard des Noirs », se lamente un jeune ukrainien métissé. Il déplore la différence de traitement et crie au scandale en prenant l’opinion publique internationale à témoin.
Contre toute attente, l’ancien monde reste encore vivace symbolisé par ces vives tensions aux frontières. Quand Poutine demande la démilitarisation de l’Ukraine, sa lecture des enjeux du monde frise l’irréalisme…
Par Mamadou NDAO
DÉNI DE RÉALITÉ
le code pénal punit les actes contre-nature, par conséquent il n’est pas nécessaire, pour ceux qui veulent le statu quo, d’aller au-delà des peines prévues suffisamment sévères, car cela n’apporte pas de valeur ajoutée au principe de l’illicéité de l’acte
Le Sénégal est vraiment un pays particulier. Voilà une question simplement posée mais qui a été rendue tellement complexe qu’elle devient clivante au point créer de véritables lignes de fracture dans notre société. Certains en sont même venus à suggérer un référendum avec comme unique question : pour ou contre la criminalisation de l’homosexualité.
Non, l’Assemblée nationale peut nous épargner de cet exercice, quoique démocratique, elle qui est le lieu des débats démocratiques dans une République, faute de quoi, c’est la rue qui s’en charge et ce n’est pas souhaitable comme c’est le cas aujourd’- hui. Les Suisses mettent en œuvre régulièrement le processus de votation sur des questions essentielles. La Suisse n’est pas le Sénégal, c’est vrai, mais l’approfondissement de notre démocratie représentative interpelle le Parlement sur ce point.
Plus sérieusement, le débat qui alimente les médias et réseaux sociaux est loin d’être insignifiant ou désuet, voire «politicien». Il ne faut pas s’y méprendre. Il pose un véritable problème d’une société qui aborde un tournant décisif de son évolution et que malgré tout certains veulent prendre par le bout de la lorgnette. Attention !
Le débat tel qu’il est posé est loin d’être une affaire de naïfs ou de barbus et malheureusement on semble en faire une affaire de religion stricto sensu en convoquant les écritures saintes. Ça l’est en partie, mais il pose la question fondamentale de savoir que voulons-nous faire de notre société face aux enjeux du siècle et de ses mutations. Quel legs voulons-nous faire à nos enfants et petits-enfants ?
Le simple débat juridique n’est pas suffisant pour éclairer la lanterne des citoyens, car les arguments exposés de part et d’autre peuvent être battus en brèche par le simple rappel des contextes et des textes.
En effet le code pénal punit les actes contre-nature, par conséquent il n’est pas nécessaire, pour ceux qui veulent le statu quo, d’aller au-delà des peines prévues suffisamment sévères, car cela n’apporte pas de valeur ajoutée au principe de l’illicéité de l’acte. En revanche, ceux qui veulent la criminalisation de l’homosexualité et qui, par cette expression, veulent un alourdissement des peines prévues, ou pour être précis obtenir la mention de l’homosexualité entre autres actes contre-nature dans le code pénal, ont le bon droit de convoquer la législation ou la jurisprudence des pays pour qui l’homosexualité n’est pas un acte contre nature mais une «orientation sexuelle» enseignée dans les cours de «tolérance et de vivre-ensemble», notamment en Occident. Ces pays-là sont les principaux avocats de la légalisation de l’homosexualité.
Dans ces pays en effet, sont considérées comme acte contrenature par exemple, la nécrophilie, la zoophilie, autrement dit l’accouplement d’un être humain avec un animal,…soubhanalah ! Il faut que nous autres religieux et contempteurs des militants du mouvement Samm Jikko Yi comprennent bien cela.
Dès lors, n’est-il pas bon de modifier notre législation pour la conformer avec nos us et coutumes, nos traditions ? Vu sous cet angle, il n’y a pas vraiment de quoi soulever l’ire de certaines personnes ou organisations face à l’interpellation de Sjy, qui quoi qu’on dise regroupe près de 125 associations de Sénégalais et de personnalités respectées sur presque l’ensemble du pays, en plus d’avoir l’onction des khalifes généraux (d’après leurs dires et on les croit). La procédure de saisine de l’Assemblée empruntée par les députés, qui d’ailleurs ne sont pas tous de l’opposition, laisse quand même croire qu’il ne s’agit nullement d’une conspiration contre qui que ce soit quoi que portée médiatiquement par le mouvement Samm Jikko Yi. La seule limite qu’on pourrait opposer à cette initiative est le respect du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, et sur ce point, il semble qu’il n’y ait pas d’objection. C’est sur la pertinence que les réticences se font sentir, or pour une question de cette nature, un débat général aurait permis rapidement de régler l’affaire et de passer à autre chose.
Y’a-t-il un problème méconnu derrière tout ça. Y’a-t-il, comme le disent certains, un agenda Lgbt caché, l’avenir nous le dira. Mais le problème ce n’est pas que cela. Il y a le fait que l’homosexualité, on le sait, a existé et existe encore dans notre société, en secret, il ne faut pas se voiler la face. Mais la forme militante qu’on veut lui faire revêtir au grand jour, sa banalisation, heurtent au plus haut point audelà des considérations religieuses. Il faut reconnaître que lorsqu’on accueille Bertrand Delanoë, alors maire de Paris à Dakar, avec faste et folklore, on savait bien qu’il était l’apôtre du mouvement Lgbt en ce sens que lui-même organise le «Gay Pride» à Paris au vu et au su de tout le monde. Cela n’avait ému personne à l’époque. Mais lorsque Justin Trudeau et avant lui Barack Obama étaient venus plaider tout à fait officiellement la cause de l’homosexualité, les Sénégalais venait de découvrir qu’il y avait un projet derrière et des ressources conséquentes pour le mener à bien et que notre société était sous la menace.
On le sait aujourd’hui, le bénéfice du droit d’asile est facilement accordé aujourd’hui en Occident, dès lors que l’on argue de la persécution pour cause d’homosexualité, et que le pays dont on se réclame dispose d’une législation répressive de cette pratique. C’est comme un appel d’air à une frange de notre jeunesse du «Barça ou Barsakh» qui brave l’océan et la méditerranée. Ceux qui luttent pour le raffermissement des peines applicables à l’homosexualité le savent bien.
Mais ceux qui ont décidé de faire face à leur manière (ils sont très nombreux) pour entraver la marche vers la déliquescence de notre société, ne sont sortis de nulle part, et bien entendu d’autres aussi avertis qu’eux les ont rejoints dans leur lutte de manière active ou passive.
Cette sorte de banalisation de l’ignominie qui mobilise les porteurs du projet du «mariage pour tous», dont la plupart d’entre eux manifestent une hostilité viscérale pour la polygamie a fait son chemin en Europe, aux Usa et s’installe à des niveaux insoupçonnés dans les grandes organisations internationales qui définissent aujourd’hui l’agenda de l’humanité et établissent le «ranking» des nations sur la base du non moins pernicieux critère de banalisation de l’homosexualité. Il faut faire très attention, et c’est le lieu de féliciter Mme Ndèye Saly Diop Dieng, ministre de la Femme et de l’enfant du Sénégal par la position prise sans ambages sur la question de l’homosexualité au Sénégal, devant la Commission des droits de l’Homme.
Aujourd’hui, il y a un devoir de vigilance qui incombe à tout le monde. Samm Jikko Yi n’est que la partie visible de l’iceberg, l’écrasante majorité silencieuse est en phase avec les points de vue principaux des leaders et pourrait constituer une sorte de lame de fond redoutable. Stigmatiser ses dirigeants et ses porteurs de voix n’apporte absolument rien au débat de société qu’ils posent et pour lequel il faut des réponses intelligentes et hardies et non des accusations «de politiciens ou d’encagoulés» et autres mises à l’index d’une faiblesse notoire.
Le rassemblement, que ces hommes et femmes ont organisé dimanche 20 février 2022, montre effectivement que c’est du sérieux, et c’est de la volonté populaire, une «demande sociale», et non une affaire de barbus ou de politiciens encagoulés qui veulent instituer une charia.
Malheureusement, on semble présenter cette demande, en tout cas dans les médias, comme une opposition radicale de lettrés musulmans, et autres «politiciens tapis dans l’ombre» pour dévoyer le cœur du débat qui est de savoir, si chez nous un enfant peut avoir un père et une mère d’un même sexe ? Si la procréation médicalement assisté, les mères porteuses ou les banques de sperme peuvent être juridiquement et socialement admises, car c’est le prérequis pour ce qui précède ?
Qu’on taxe de ce point de vue les membres du mouvement Samm Jikko Yi de politiciens, d’avoir un agenda politique ne me gêne nullement, si on considère l’étymologie de l’action politique. Notre société court un grave péril et croire que cette affaire ne concerne qu’un groupe d’activistes en mal d’activité, c’est se tromper lourdement. Aujourd’hui dans un pays d’Afrique australe, les populations se sont soulevées pour aller démolir les studios de production de film Gay. Le site hollywoodien de production de ces films est aujourd’hui un quartier de haute sécurité. Il faut montrer patte blanche pour y entrer. Déjà ces films ont commencé à être diffusés sur certaines chaines cryptées, dont ont accès nos enfants.
Ceux qui voyagent à travers le monde savent bien ce que je dis et ne doivent pas se taire sur ce mouvement qui est en train de se mettre en place dans les manuels scolaires de certains pays. Certains parlements votent avec fracas des lois favorables aux Lgbt, dans le même temps leurs tribunaux sanctionnent lourdement les «coupables» de polygamie. C’est pourquoi, il urge pour les pouvoirs publics de prendre en charge cette question et d’y apporter les solutions inclusives idoines. C’est un débat de société, qu’on ne peut occulter si facilement, même si on vit dans une société laïque. Le Sénégal doit se retrouver sur des questions essentielles, surtout celles dont dépend la survie de l’espèce. C’est ça la question de fond que Sjy, dont je ne fais pas partie, pointe du doigt (après avoir signalé l’absence de la filiation sur les nouvelles pièces d’identité), et ce n’est pas qu’une question de lois et pour être précis de texte mais de l’esprit des textes. Que Dieu sauve le Sénégal.
Mamadou NDAO
Liberté 6 Daka
«PLUS QUESTION D’ÊTRE DANS UNE UNION QUI A BESOIN DE NOUS EN CAS D’ÉLECTIONS ET NOUS ZAPPE EN CAS DE NOMINATIONS»
La Convergence Patriotique pour la justice et l’Equité (Cpje/Nay leer) est montée au créneau, par la voix de son secrétaire général, Dr Abdoulaye Diouf, pour remettre les pendules à l’heure.
La page des élections locales étant maintenant tournée, les chapelles politiques commencent à mettre le cap sur les élections législatives du 31 juillet 2022. En tout cas, la Convergence Patriotique pour la Justice et l’Equité (CPJE/Nay leer) a lancé une mise en garde à la coalition Benno Bokk Yaakaar dont elle est membre. Selon son secrétaire général, Abdoulaye Diouf, il n’est plus question d’être dans une union qui a besoin d’eux en cas d’élections, et les zappe en cas de nominations.
Les élections législatives du 31 juillet prochain commencent à aiguiser l’appétit dans les chapelles politiques. Membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar, la Convergence Patriotique pour la justice et l’Equité (Cpje/Nay leer) est montée au créneau, par la voix de son secrétaire général, Dr Abdoulaye Diouf, pour remettre les pendules à l’heure. «Il n’est plus question d’être dans une union qui a besoin de nous en cas d’élections et nous zappe en cas de nominations», a-t-il avertit en soulignant que cette démarche relève d’un manque d’égards et de considération de la majorité à l’égard d’un parti qui pourtant, « malgré cet ostracisme et ce manque d’intérêts, continue d’apporter son soutien au chef de l’Etat, président de la coalition, au grand dam de ses militants et militantes qui sont totalement dépités, car ne pouvant pas trouver d’explication à une telle situation».
Lors du référendum de 2016, rappelle Dr Diouf, la Cpje a déployé tous les moyens nécessaires, avec le soutien du député Demba Diop dit Diop Sy, pour sillonner la quasi-totalité des régions afin que le Président Macky Sall puisse avoir une large majorité de «oui». A l’en croire, cet objectif du parti qui avait justifié la mise en mouvement des «ambassadeurs du oui» a été atteint. Il explique qu’une nouvelle dynamique politique a été mise en œuvre par le parti pour la réélection du Président Macky Sall avec la mise en place des «Garants du premier tour». Ce qui montre, selon lui, que la Cpje a tout fait pour mériter de figurer dans un attelage gouvernemental et d’avoir des postes de directions, de conseillers et chargés de missions d’autant qu’elle dispose de ressources humaines qualifiées et représentatives, avec la présence dans ses rangs de docteurs, d’universitaires, d’entrepreneurs, etc. «La Cpje a contribué à faire réélire le Président au premier tour, mais depuis lors, rien n’est fait nous concernant, sinon en lieu et place, le Président a préféré nommer des gens provenant d’autres partis moins représentatifs. Qu’est-ce qui explique que la Cpje soit laissée en rade et à la limite snobée par le Président, alors qu’elle était 8ème sur 47 partis en lice lors des Législatives de 2017 et sans aucune forme de coalition, sans compter la prouesse réalisée lors de ces dernières élections territoriales avec 12 maires et plus de 712 conseillers ? Nous ne saurions continuer à être les parents pauvres d’une union qui a besoin de nous en cas d’élections et qui, en cas de nominations, nous zappe sans aucune raison, bien que la Cpje soit devenue une force incontournable dans ce pays. Nous avertissons le Président pour lui dire qu’on ne peut plus accepter cette situation, car le parti a des hommes et des femmes bien formés pour pouvoir servir loyalement le pays».
Fort de ces constats, Dr Abdoulaye Diouf indique que le député Diop Sy, président d’honneur du parti, a toujours été conciliant et mesuré pour ne pas gêner le Président Macky Sall. En atteste, ditil, ce qui s’est passé à Tivaouane où on lui a refusé la tête de liste Bby. Pour lui, le moment est venu de prêter une attention particulière à une telle situation et sur la nécessité d’y remédier. Dans le cas contraire, le parti se réserve le droit de prendre en main son propre avenir et surtout à travers la création d’un nouveau pôle. «Nous tenons à dire qu’il est temps qu’on soit rétribué en fonction de notre représentativité et le cas contraire, nous en tirerons toutes les conséquences car la politique, c’est des postes de responsabilité au-delà du don de soi», clame Dr Abdoulaye Diouf.
SANCTIONS DE LA CEDEAO : LES CHAUFFEURS MALIENS DEBALLENT LEURS MISERES
A Kidira, les conducteurs de gros porteurs maliens ne savent plus à quel saint se vouer. Bloqués à la frontière terrestre entre le Mali et le Sénégal pendant des semaines, ces chauffeurs tirent le diable par la queue.
Les sanctions de la Cedeao contre le Mali continuent d’impacter négativement les transporteurs, notamment les conducteurs de poids lourds. De nombreux chauffeurs sont bloqués à la frontière, à Kidira, vivant dans des conditions de précarité. Ils dorment à la belle étoile et n’ont plus de la nourriture. Malgré tout, ils soutiennent la junte. «Quoiqu’il advienne, même s’il faudra encore rester des mois ici, nous sommes derrière la junte et prêts à mourir pour soutenir les responsables», ont dit des chauffeurs rencontrés à Kidira.
A Kidira, les conducteurs de gros porteurs maliens ne savent plus à quel saint se vouer. Bloqués à la frontière terrestre entre le Mali et le Sénégal pendant des semaines, ces chauffeurs tirent le diable par la queue. Cela, à cause des sanctions infligées par les responsables de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au Mali. Aller et venir d’un bord à l’autre leur est quasi impossible, surtout en véhicule. Trouvés auprès de leurs camions dont les moteurs n’ont pas vrombi depuis l’annonce de la mesure, ces chauffeurs de poids lourds, drapés dans des tenues couvertes de poussière, dégagent des signes de fatigue. Pour manger, leurs apprentis sont obligés de vendre du thé sur le long de la route et par moments, ils tendent les sébiles pour espérer quelques espèces sonnantes et trébuchantes. Leurs conditions de vie sont extrêmement difficiles au niveau de la frontière.
«Nous sommes très fatigués. Depuis plus d’un mois, nous ne travaillons plus. Et notre seule et unique source de revenus provient de notre activité. Malheureusement, tout est à l’arrêt», déplore Dramane Traoré, porte-parole du collectif des chauffeurs, rencontré à l’entrée de la commune de Kidira, où on voit de longues files de véhicules maliens, gros porteurs.
Malgré tout, ces chauffeurs maliens restent en phase avec la junte. «Nous soutenons nos dirigeants et sommes en phase avec leur décision, quoiqu’il arrive. Que la Cedeao fasse tout ce dont elle voudra, cela ne nous fera pas fléchir. Quoiqu’il puisse arriver, même si nous devrions rester ici pour plusieurs mois encore, nous sommes prêts et réitérons notre soutien aux responsables de la junte militaire qui ont l’onction des populations maliennes. Certes c’est dur ici à Kidira, mais, on saura tout supporter pour dire aux autorités de la Cedeao que leur décision est impopulaire et inhumaine», a déclaré M. Traoré, la mine toute grise.
Sensibles à la situation dans laquelle vivent ces acteurs du transport routier, les autorités municipales mettent la main à la poche pour leur venir en aide. «Pendant quelques jours, les autorités municipales nous ont offert de la nourriture. Elles nous envoient des repas. Elles n’ont pas été insensibles à notre situation. Elles ont fait ce qu’elles ont pu. Nous leur en sommes très reconnaissants. Seulement, il est temps de rouvrir les frontières dans le plus grand intérêt des populations et même des Etats», plaide le chauffeur malien.
Dramane Traoré poursuit : «C’est vrai que nous souffrons actuellement ici à Kidira. Et c’est tout à fait normal. Quand on ne travaille plus, c’est forcément des sources de revenus qui tarissent. Mais, pour autant aussi, les Etats frontaliers avec le Mali comme le Sénégal et les autres, ont un réel manque à gagner lié à cette fermeture. L’essentiel de nos cargaisons transitaient par le Sénégal. C’est une importante manne financière qui s’envole aussi.» D’où son appel à la levée de la mesure qui ne profite à personne.
Momar Sourang, coordonnateur du Collectif des professionnels des transports du Sénégal (Cpts), affilié au Groupement économique du Sénégal (Ges), lors d’une conférence de presse organisée à Dakar par le Ges, avait lancé un appel à la Cedeao. «Les autorités de la Cedeao doivent comprendre que cette décision politique ne doit pas venir parachever le travail du Covid-19. Déjà, on est à terre, si on y ajoute le blocus, les transporteurs vont mettre la clé sous le paillasson. Nos autorités étatiques n’ont qu’à se retrouver et discuter afin de trouver une solution à cette situation qui risque faire perdre au Sénégal le fret malien», avait-il suggéré.
Pour permettre aux autorités étatiques de savoir la réalité des impacts des sanctions de la Cedeao contre le Mali, le Groupement économique du Sénégal avait décidé d’élaborer un mémorandum. Les bases de collaboration entre les différents acteurs du secteur privé pour aller vers ce projet avaient été jetées.
«C’EST LE PRÉSIDENT KHALIFA SALL QUI A GAGNÉ DAKAR»
Retrouvailles socialistes, victoire de Yewwi à Dakar : L’allégeance de Cheikh Khalifa – Cheikh Seck, maire de Ndindy, a analysé la situation politique du pays
Dans le cadre du magal de Kazu rajab, le Parti socialiste a envoyé hier une délégation à Touba. Cheikh Seck, Abdoulaye Wilane et consorts ont rendu visite aux différentes personnalités religieuses de la ville sainte. Chef de la délégation, Cheikh Seck, maire de Ndindy, a analysé la situation politique du pays. Dans cet entretien, le député, joint par téléphone dans la soirée, parle de possibles retrouvailles de la famille socialiste. A l’heure où les Libéraux semblent se rapprocher.
Quelle est la situation du Parti socialiste au sortir des élections locales du 23 janvier ?
D’abord, le magal du Kaju rajab a été toujours un évènement important pour le Parti socialiste. Serigne Fallou était un grand ami du Ps depuis le Président Léopold Sédar Sen¬ghor. Nous avons été reçus par Serigne Mourtalla. Nous som¬mes ensuite allés voir Serigne Abdou Fattah, le porte-parole de la famille, qui a beaucoup soutenu par le passé le Ps. Bref, nous avons échangé de bonnes paroles et prié pour le Sénégal, pour notre Secrétaire générale et pour nous-mêmes. Nous avons rencontré Serigne Abo qui a discuté au téléphone avec notre Secrétaire générale Ami¬nata Mbengue Ndiaye. La journée a été très belle. Nous sommes partis à Ndindy pour voir Serigne Abdou Karim Mbacké. Pour votre question, le Parti socialiste se porte bien. Nos instances se réunissent. Lors des dernières élections locales, nous avons gagné beaucoup de communes. Au-jourd’¬hui, nous avons 3 départements, une cinquantaine de communes. Je pense que c’est assez représentatif. Partout où nous n’avons pas mis des listes, nous sommes allés avec la coalition qui a gagné. Par exemple à Tocky Gare, nous sommes deuxième adjoint au maire. Je peux vous citer beaucoup de cas similaires.
Que répondez-vous à ceux qui affirment que le Ps est sorti très affaibli des élections locales ?
Je suis désolé. Le Ps a gagné beaucoup de communes, de départements. Le parti est membre de beaucoup de con¬seils municipaux dans le cadre d’une coalition, soit avec la Société civile, soit avec d’autres partis de la mouvance présidentielle. Parallèlement, nos cousins qui se réclament de l’autre Parti socialiste ont beaucoup gagné.
Qui est l’autre Ps ?
Ce sont ceux qui se réclament du président Khalifa Sall en l’occurence Barthélemy Dias et consorts. Aujourd’hui si vous prenez Dakar, ce n’est pas Sonko qui a gagné. C’est Kha¬lifa Sall qui a gagné, pas Sonko. Sans Sonko, Khalifa Sall avait gagné Dakar. Avec Sonko, Kha¬lifa a encore gagné à Dakar. Il ne faudrait pas que Sonko comp¬tabilise à son profit la victoire de Dakar. Tout compte fait, nous sommes tous des So¬cialistes.
Justement, on parle des retrouvailles de la famille libérale. Et les Socialistes dans tout ça ?
Nous suivons ce débat des retrouvailles de la famille libérale. Nous en prenons acte. De toute façon, nous réitérons notre ancrage dans Benno bokk yaakaar. Macky Sall a respecté les termes de référence de notre partenariat et nous aussi, les avons toujours respectés. Le Ps ne prend pas des décisions d’un coup de tête. Le parti va se réunir, consultera la base et adoptera la position qui sera celle de la majorité.
Quid des retrouvailles de la famille socialiste ?
Nous y réfléchissons. Il est prématuré d’en parler mais tout compte fait, en politique, on ne dit jamais fontaine, je ne boirai jamais ton eau.
Donc des retrouvailles avec Khalifa Sall et Cie ne sont pas exclues ?
Je dis qu’en politique, on ne dit jamais fontaine, je ne boirai jamais ton eau.
Après sa visite à Touba dimanche, Ousmane Sonko a dit que le département de Mbacké est désormais sous le contrôle de Yewwi askan wi. Partagez-vous cet avis au vu des résultats des élections locales dans le département ?
Je suis désolé parce que Serigne Fallou Mbacké est du Pds mais n’a pas été investi par ce parti. Donc, il est parti avec Yewwi askan wi. Il a dressé une liste sur laquelle il y a d’autres partis y compris le Pds. Il y a dans sa liste des Libéraux, des Socialistes, des Progressistes et beaucoup d’autres partis. Yewwi askan wi était simplement un label. Au contraire, c’est Sonko qui sort affaibli des Locales. Quand on analyse les résultats des élections passées, il a perdu du terrain.
Il a gagné la mairie de Ziguinchor…
Ziguinchor est grand par le nom mais c’est une petite commune de par la taille de sa population. Bignona est trois fois plus grand que Ziguinchor. Ousmane Sonko a un discours séparatiste et «ethniciste» si je peux dire. Partout où il a gagné, ce sont ses parents. Il tient un mauvais discours.
Par Hamidou ANNE
PENSER EN TEMPS DE FURIE
L’officine néofasciste Jamra et ses alliés, dans leur entreprise de lutte contre les principes de la démocratie et l’exercice des libertés publiques, rappellent les ligues extrémistes qui s’organisaient contre la République dans l’Europe des années 30
Le rassemblement du collectif And Samm Jikko Yi à la place de la Nation et le soutien d’une partie de l’espace public manifesté à Vladimir Poutine dont les chars ont envahi l’Ukraine renvoient à la même triste réalité : la manifestation sous nos yeux de la haine de la démocratie. Nous assistons à ce que le défunt philosophe Pierre Hassner appelait «la revanche des passions».
L’officine néofasciste Jamra et ses alliés, dans leur entreprise de lutte contre les principes de la démocratie et l’exercice des libertés publiques, me rappellent les ligues extrémistes qui s’organisaient contre la république dans l’Europe des années 30. Leur dessein inavoué est l’installation d’un régime de terreur islamiste réfractaire à toute opinion contraire à leurs idées rances. Ils reçoivent le soutien d’hommes politiques irresponsables, souvent des parlementaires et des maires dont l’agenda, en plus d’être nourri par l’aigreur et la haine crypto-personnelle, est la défiance vis-à-vis des institutions républicaines.
L’homosexualité n’est que prétexte pour les bigots d’And Samm Jikko Yi, ce qui les intéresse au fond est la remise en cause de la laïcité républicaine pour implanter la charia. Ils opèrent par l’imposition de la tyrannie à travers la peur, la manipulation et la désinformation.
De manière logique, ces intégristes ont reçu une oreille attentive auprès d’une partie de la classe politique, notamment de politiciens qui ne reculent devant aucune outrance pour arriver au pouvoir, au risque de tolérer la chute de ceux qui l’exercent aujourd’hui par quelque manière non démocratique. Nous sommes face à des putschistes en puissance. L’alliance entre extrémistes religieux et extrémistes politiques est normale, ils partagent la même aversion pour le débat démocratique. Leur offensive coordonnée au sein du Parlement, auprès des médias et dans la rue m’attriste et m’inquiète. Par opportunisme, des maires et des députés se mettent, tels des mercenaires, à la solde d’idées rétrogrades qui promeuvent le chaos.
Ils ont en commun la haine de la démocratie, de la république et du fonctionnement normal d’institutions certes imparfaites, mais qui sont notre rempart face aux menaces intérieures et extérieures.
Le Sénégal vit ce que toutes les autres parties du monde expérimentent : une haine de la démocratie qui s’exprime tous les jours de manière plus bruyante et plus sotte. La démocratie vit des jours difficiles. Les effets pervers de la mondialisation dans l’économie et au plan culturel sur des millions de gens sont utilisés pour inciter à la remise en cause d’un système de valeurs qui est le meilleur garant face à la tentation à l’absolutisme. La démocratie est la cible de deux menaces majeures. L’une, issue de la gauche, s’en prend au système représentatif, récuse les normes, exige davantage de délibération afin d’ériger un rapport direct entre les élus et les citoyens. Ceci n’est pas la démocratie, mais le désordre. L’autre versant de la défiance démocratique est la critique formulée par la droite, qui véhicule une tentation à l’autoritarisme, un fantasme du leader charismatique qui écrase tout, les citoyens et les institutions, au nom de l’efficacité, qui primerait sur la sacralité de la liberté. On serait, le cas échéant, sous la dictature. Il est courant de voir célébré dans notre pays les «modèles» russe et chinois par ceux-là qui éructent tous les jours dans les médias et dans les rues sur une prétendue dictature au Sénégal.
Dans notre pays, un parlementaire, un coordonnateur d’un organe de la Société civile censé promouvoir la bonne gouvernance, et de nombreux journalistes sur les plateaux des talk-shows du vendredi soir, saluent l’invasion d’un pays souverain. Leur argument ? Cette haine puérile de l’Occident, plus particulièrement de la France (on y revient toujours !) qui est devenue une obsession et empêche de penser autour d’un socle de principes et de valeurs. Au contraire, c’est l’ère de la posture. Ce sont les mêmes qui célèbrent des putschistes dans la sous-région, mais dénigrent constamment les institutions de notre pays. Ils se disent patriotes, mais ne reculent devant aucun argument de comptoir pour cracher leur morgue antidémocratique et distiller leur fantasme de la dictature et de la guerre. Il faut n’avoir vécu un seul jour sous la dictature ou n’avoir jamais eu le sentiment que chaque souffle de vie est un sursis arraché aux balles et aux bombes pour vanter ces deux horreurs.
C’est parce que j’ai vu l’Irak, la Syrie, la Libye hier, que je vois la Palestine et l’Ukraine aujourd’hui, que je suis conscient qu’en matière de paix, de démocratie et de liberté rien n’est figé et tout est à construire chaque jour ; que je suis triste et inquiet d’observer des responsables publics franchir toutes les limites de la morale et de la décence et saluer des coups d’Etat et des invasions militaires de pays souverains. Demain, dans la même situation, ces gens se rangeront du côté de nos ennemis.
«LE MEILLEUR BAROMÈTRE, C’EST D’ATTENDRE LES LÉGISLATIVES POUR DÉSIGNER UN CHEF DE L’OPPOSITION»
Ibou Sane se prononce sur la polémique autour du chef de l’opposition
La sortie musclée de Doudou Wade, candidat malheureux de la coalition Wallu Sénégal à la ville de Dakar, a remis sur la table le débat sur le statut du chef de l’opposition. Mais de l’avis du professeur de sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint Louis, Ibou Sané, il est encore trop tôt pour désigner un chef de l’opposition. Il estime que le meilleur baromètre, ce sont les résultats des prochaines élections Législatives.
La logique voudrait qu’au sortir de la dernière élection présidentielle de 2019, Idrissa Seck, qui est arrivé deuxième avec 20,5% derrière le candidat de la la coalition Benno Bokk Yaakar (Macky Sall) qui a obtenu 58,27%, soit le chef de l’opposition. Mais avec le ralliement du leader de Rewmi à la mouvance présidentielle, ce titre revient à celui qui arrive troisième derrière lui.Vu sous cet angle, le titre du chef de l’opposition revient à Ousmane Sonko qui a obtenu 15,67%du suffrage. Mais selon le professeur Ibou Sané, ce seul critère ne suffit pas pour désigner un chef de l’opposition. La bonne formule, à ses yeux, c’est d’attendre les élections législatives. «Il faut tous les faire partir aux Législatives pour déterminer la force au niveau de l’Assemblée. Parce qu’au Sénégal, le régime parlementaire est très important», souligne le professeur de sciences politiques à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. En attendant, il partage la position de Doudou Wade qui trouve que le Pastef ne peut pas se réclamer comme première force de l’opposition à côté du Parti Démocratique Sénégalais. (Pds).
Analysant les résultats des Législatives de 2017, Ibou Sané affirme : « Quand on regarde les dernières législatives, on s’aperçoit que le Pds a eu au moins des députés et un groupe parlementaire. Alors que le leader du Pastef a été élu à partir du plus fort reste». Rien que cette lecture, ditil, suffit pour ne pas donner ce statut au leader du Pastef. En matière de démocratie, explique l’enseignant de Sciences politiques, la représentation parlementaire nationale est très importante, puisqu’elle constitue le lieu où se discutent les lois et règlements. «Et au regard de ces aspects effectivement, le Pds est la première force de l’opposition», poursuit l’analyste politique qui soutient que même si le Rewmi qui est arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle a rallié le pouvoir, cédant donc sa place au Pastef, il n’en demeure pas moins que le Pds est le parti le mieux implanté au Sénégal. «Il est encore plus implanté que tous les partis politiques à part le Parti Socialiste (Ps)». Toutefois, il reconnait que le Pds est en train de réclamer un titre qu’il a visiblement perdu. D’où le manque de pertinence de réclamer un statut de chef de l’opposition à cinq mois des élections législatives. Par conséquent, il recommande d’attendre les élections législatives pour y voir plus clair et désigner un chef de l’opposition.
«N’EUT ETE LES AUTRES FORCES POLITIQUES QUI SONT VENUES S’AGREGER AUTOUR DU PASTEF ET DE TAXAWU DAKAR, ON N’AURAIT PAS EU CES RESULTATS AUX LOCALES»
Analysant en outre la montée en puissance du Pastef surtout au sortir des dernières élections locales, le Pr Ibou Sané parle d’une victoire de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw). «Il faut faire attention, parce que le Pastef n’est pas parti seul aux Locales. Il est parti avec Yaw. S’il était parti seul, il serait facile d’avoir une visibilité de son champ d’action. Et c’est pareil pour Barthélémy Dias, parce que n’eût été les autres forces politiques qui sont venues s’agréger autour du Pastef et de Taxawu Dakar, on n’aurait pas eu ces résultats», indique Monsieur Sané. Pour plus de visibilité, Ibou Sané estime que chaque parti politique devrait concourir seul au suffrage universel pour qu’on voie la force de chacun d’entre eux. Cependant, se désole-t-il, au Sénégal on crée des coalitions pour embrigader certains mouvements. Par ailleurs, il rappelle que pour le Pastef, c’est une bonne partie de la jeunesse qui est derrière. «Jusqu’à quand ? Ça, on l’ignore, alors que le PDS est toujours là avec un ancrage territorial très solide», relève le Pr Ibou Sané.
A QUI PROFITENT LES RETROUVAILLES DE LA FAMILLE LIBÉRALE ?
Agitée depuis quelques jours, la question des retrouvailles de la famille libérale est sur toutes les lèvres
Agitée depuis quelques jours, la question des retrouvailles de la famille libérale est sur toutes les lèvres. Pour Bakary Domingo Mané, journaliste et analyste politique, c’est Macky Sall qui tient les clés et va en tirer profit le plus.
Dans l’attente de la nomination du prochain Premier ministre et à quelques mois des prochaines élections législatives, la question des retrouvailles de la famille libérale est revenue au-devant de la scène, avec la dernière sortie de Doudou Wade caressant dans le sens du poil Macky Sall qui a baptisé le nouveau stade du Sénégal au nom de Abdoulaye Wade.
Ainsi, beaucoup d’observateurs de la scène politique commencent à s’interroger sur l’avenir du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) et de la coalition Wallu Sénégal. Mais, il faut souligner que des voix commencent à s’élever dans les rangs de la formation politique de Wade pour mettre du sable dans le couscous.
A la veille de l’inauguration du stade de Diamniadio, Toussaint Manga avait déjà montré son scepticisme quant à la sincérité de Macky Sall en lançant : «Je suis très content que le nouveau stade du Sénégal porte le nom du Président Abdoulaye Wade. Il le mérite et mérite plus. Mais, honnêtement, après tant d’années d’humiliations de toutes sortes, je me garde de croire à la sincérité de l’acte. Je constate une tentative de rattrapage, après avoir compris que le peuple sénégalais aspire au changement. Allons à l’essentiel, au lieu de tourner autour du pot. Le Président Macky Sall sait parfaitement ce que nous voulons. On ne nous endormira point, car on n’a pas la mémoire courte ».
Interrogé sur le sujet après la sortie de Doudou Wade, le secrétaire général national adjoint du Pds, Dr. Cheikh Dieng, a craché sur un futur compagnonnage avec le patron de l’Alliance pour la République (APR). «Les retrouvailles sont exclues entre le Pds, l’Apr, le Bby et le Président Macky. Car Me Wade voulait la réunification depuis 2013, mais Macky Sall a torpillé cette initiative. Donc on ne peut pas venir en 2022 pour vouloir tout forcer. Le Pds reste dans l’opposition et a un seul objectif, contrôler l’Assemblée nationale, imposer une cohabitation au Président Macky Sall», a-t-il insisté.
Cependant, le journaliste et analyste politique, Bakary Domingo Mané semble très pessimiste par rapport à la réconciliation entre Macky Sall et ses anciens frères de parti. «J’ai envie de dire bis-repetita. On se souvient tous de Massalikoul Jinane, quand le khalife général des mourides a réussi à faire rencontrer les deux hommes. Tout de suite, les gens avaient pensé que c’était fini, c’était plié, d’autant que le lendemain ou le surlendemain, Abdoulaye Wade est allé au Palais voir le Président Macky Sall. Et les gens sont partis de là pour dire que c’est acté et les retrouvailles sont maintenant une chose acquise. Après, plus rien ne s’est passé. Le Pds a continué son chemin, l’Apr aussi a continué son chemin jusqu’à ce que Macky Sall baptise le stade du Sénégal au nom de Wade. Et tout de suite, les gens parlent de retrouvailles encore. Pour moi, le Pds a été toujours l’initiateur ou l’instigateur des retrouvailles», explique Bakary Domingo Mané.
Selon lui, en 2013, le père de Karim Wade avait pris en charge ce projet pour que la famille libérale se retrouve, mais à l’époque, Macky Sall n’en voulait pas. «Car, il n’avait pas de bons rapports avec Idrissa Seck et Karim Wade, d’après ce qui se disait». C’est Macky Sall qui tient les clés Poursuivant, Bakary Domingo Mané déclare : «Je veux vraiment être pessimiste, parce que ces retrouvailles ne peuvent être réalité que si et seulement si Macky Sall tire profit de cela. En tout cas, tant que Macky Sall, après ses calculs, n’arrive pas à la conclusion que quand il y a retrouvailles, c’est lui en premier qui va tirer les dividendes, il ne va jamais se lancer. Aujourd’hui, le Pds a besoin de ces retrouvailles pour régler le cas de Karim Wade et ça Macky Sall le sait. Aujourd’hui, tout se concentre entre les mains de Macky Sall. C’est lui qui a les clés en mains. Aujourd’hui, si le Pds agite la question de la retrouvaille, c’est quelque part pour régler un problème politique, celui de Karim Wade», indique le journaliste.
Par Pierre Sané
MOURIR POUR BAMAKO MAIS PAS POUR KIEV?
L’Ukraine, l’Ukraine ? On est d’accord, c’est tragique. Tout peuple agressé dans son territoire mérite notre sympathie. Surtout s’il est lâché par les « puissances » européennes voisines. Mais de grâce la guerre en Ukraine ça ne nous regarde pas
L’Ukraine, l’Ukraine ? On est d’accord c’est tragique. Tout peuple agressé dans son territoire mérite notre sympathie. Surtout s’il est lâché par les « puissances » européennes voisines. Mais de grâce la guerre en Ukraine ça ne nous regarde pas.
L’Afrique doit rester neutre et impartiale. Nous avons suffisamment donné au cours des 2 dernières guerres mondiales et avons été remerciés comme chacun sait par une ingratitude crasse et assumée de la part de la France. La loi d’airain du colonialisme perdure à ce jour. Qu’il y ait de nouvelles guerres tribales en Europe quoi de neuf?
L’agression et la guerre sont consubstantielles de l’histoire européenne: Genocides, crimes contre l’humanité, esclavagisme industriel, colonialisme ,invasions et interventions, bombardements nucléaires, occupations militaires … ils ont tout inventé. Comme le dit si bien Aimé Césaire quand il impute à l’Europe « le plus haut tas de cadavres de l’histoire de l’humanité ». Ceci dit nous devons être déterminés à refuser que cette guerre ne soit exportée chez nous encore une fois. Ce n’est pas notre problème. Il est vrai que nous avons des accords de coopération non divulgués à ce jour et qui statueraient que nous devrions fournir des troupes à la France dans ses aventures guerrières. Il faut tout simplement les dénoncer. Comme vient de le faire le Mali. Plus jamais devons-nous servir de chair à canon ou de terrains de jeux à des armées étrangères et encore moins servir de supplétifs diplomatiques. Nos armées ne doivent être mobilisées que pour défendre l’intégrité territoriale de l’Afrique et nos diplomates équipés pour faire respecter notre neutralité.
En attendant voici comment les puissances européennes agissent en fonction des circonstances : Au Mali les puissances européennes moyennes se bousculent pour s’assurer une présence guerrière au Sahel. Ou plutôt acter une occupation rampante que les populations rejettent.
Face à Moscou les mêmes puissances se succèdent derrière les micros pour confirmer que l’Europe n’enverra pas de soldats en Ukraine, qui d’ailleurs répètent-ils à l’envie « ne fait pas partie de l’OTAN ». Ces Européens qui abandonnent « en plein vol » (2) un pays voisin et un peuple de frères de sang, ces mêmes européens survolent l’océan et le Sahara pour venir nous « protéger » des bandes « terroristes » ?
Qu’on m’explique !
Au Mali la « la puissance » française bande ses muscles et fait savoir aux autorités qu’elle ne quittera le pays qu’en son temps et en son heure. À Moscou Emmanuel Macron est tenu à distance comme un vulgaire Covidé.
À Bamako les Chefs militaires français ont accès aux autorités du pays « sans délais ». À Moscou on fait la queue patiemment devant chez Vladimir Poutine.
À Bamako on menace et on vocifère dans les médias. À Moscou on supplie et on fait des promesses.
À Bamako, on s’insurge des pistes de négociations explorées par le gouvernement de transition. Avec Moscou on privilégie le dialogue même après le lancement du conflit.
À Bamako on agite les droits de l’homme la démocratie les élections, chez Poutine ce sont des sujets qui fâchent donc silence radio.
Dites-moi en toute logique Barkhane et Takuba ne devraient-ils pas être ré déployés en… Ukraine ? Des soldats européens prêts à mourir pour Bamako mais pas pour Kiev? Hmm!
Mais comme dit Macron : « L’Afrique ? Je l’aime ». Les Ukrainiens doivent être rouges de jalousie ! Le terme de puissance n’est pas seulement un élément de langage ! C’est une démonstration sur le terrain. Quand on est puissant on l’est partout…, mais quand on l’est seulement dans la ZNF (1). Ou illusion plutôt ?
1.Zone de nuisance française
2.J’emprunte cette expression au 1er ministre malien dans son discours à l’ONU