SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
21 juin 2025
SITUATION AU MALI, LE CEDS PRECONISE LE DIALOGUE ET LA LEVEE DES SANCTIONS
Le Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS) propose à la CEDEAO de suspendre les sanctions prises contre le Mali et invite les deux parties à un "retour au dialogue constructif et réaliste".
Dakar, 17 jan (APS) – Le Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS) propose à la CEDEAO de suspendre les sanctions prises contre le Mali et invite les deux parties à un "retour au dialogue constructif et réaliste".
Dans une déclaration parvenue lundi à l’APS, le CEDS, une organisation internationale basée à Dakar, a fait plusieurs "recommandations" en vue du règlement de la crise entre les autorités maliennes et celles de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Il préconise "la suspension de toutes les sanctions portant sur la fermeture des frontières, pour faciliter les déplacements, dans le cadre des activités de médiation et la reprise des échanges entre les acteurs économiques de la sous-région".
Le Centre d’études diplomatiques et stratégiques, qui se présente comme un "organisme doté du statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations unies", prêche "le retour au dialogue constructif et réaliste entre les autorités maliennes et la CEDEAO".
Il souhaite que les deux parties parviennent à "un plan de sortie de crise qui tienne surtout compte des aspirations légitimes du peuple malien".
Le CEDS évoque aussi "la nécessité urgente pour les autorités" intérimaires du Mali de se mettre d’accord "avec toutes les composantes du peuple malien, pour adopter, sur la base d’un consensus national, un chronogramme de la transition".
Il invite aussi l’organisation régionale à "la levée des sanctions économiques et financières, après que le peuple malien et les autorités de la transition se seront mis d’accord sur un chronogramme consensuel".
"Exclusion de toute escalade militaire"
Le CEDS appelle les pays de la région, qui partagent des instances communes de coopération avec le Mali, dont l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et le G5 Sahel, à "trouver une solution pacifique à la situation malienne".
Il prône aussi "l’exclusion de toute escalade militaire dont les conséquences pourraient être désastreuses pour les populations de la région".
"A ce titre, ajoute la déclaration, le CEDS (…) lance un vibrant appel aux chefs d’Etat du Sénégal et de la Mauritanie, pour qu’ils usent de leur leadership en vue d’un dénouement rapide de la situation."
Le Centre d’études diplomatiques et stratégiques dit se tenir "prêt à accompagner toute initiative visant à favoriser la reprise et la conduite d’un dialogue constructif entre les autorités de la transition et les plénipotentiaires de la [CEDEAO]".
Réunis le 9 janvier dernier à Accra, au Ghana, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont imposé aux autorités intérimaires du Mali des sanctions financières et économiques incluant le gel des avoirs de ce pays à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
De même ont-ils ordonné la fermeture des frontières des Etats de la région avec le Mali et le rappel de leurs ambassadeurs en poste dans ce pays.
Les dirigeants des pays de la CEDEAO ont pris ces mesures en guise de protestation contre la décision annoncée par les militaires maliens d’assurer une transition de cinq ans avant de remettre le pouvoir à un gouvernement dirigé par les civils.
La junte, au pouvoir depuis mai 2021, a dénoncé les sanctions de la CEDEAO, les qualifiant d’"illégales et illégitimes".
MACKY EN APPUI A LA CONSTRUCTION DE L'EGLISE DE KAFFRINE
Le président Macky Sall a offert une enveloppe de 50 millions pour le démarrage des travaux de rénovation de l’église de Kaffrine, dont le coût total est évalué à 89 millions de francs CFA, a appris l’APS de l’Abbé Jean Issa Sarr
Kaffrine 16 jan (APS) - Le président Macky Sall a offert une enveloppe de 50 millions pour le démarrage des travaux de rénovation de l’église de Kaffrine, dont le coût total est évalué à 89 millions de francs CFA, a appris l’APS de l’Abbé Jean Issa Sarr, le curé de cette église.
L’appui présidentiel a été remis à ce dernier, ce dimanche, par le ministre en charge de l’Urbanisme, Abdoulaye Saydou Sow, en présence du gouverneur et du maire Abdoulaye Wilane.
‘’Ce geste du président de la République est une providence’’, a magnifié l’Abbé Jean Issa Sarr, interrogé par l’APS. L’église de Kaffrine, construite en 1966 par les missionnaires du Sacré-Cœur, n’avait jamais été réhabilitée, a-t-il signalé.
Selon lui, depuis que Kaffrine est devenue une région, les fidèles sont devenus de plus en plus nombreux, justifiant d’autant la nécessité d’agrandir l’église.
Il a rappelé qu’en septembre dernier, un vent fort a endommagé le clocher qui menaçait ruine. Il a fallu, selon lui, l’aide des sapeurs-pompiers pour le démolir et décrocher la cloche en attendant la réfection promise par le chef de l’Etat.
Cette cérémonie de remise d’enveloppe a aussi été l’occasion pour le ministre de l’Urbanisme d’offrir cinq tonnes de riz à l’internat de la mission catholique. Il a par ailleurs promis que son ministère, à travers la Direction du cadre de vie, va réaliser des aménagements paysagers tout autour de l’église.
Le chef de l’Etat s’était engagé à assurer la réhabilitation des lieux de culte de Kaffrine. Une action qui s’inscrit dans le cadre de son programme de modernisation des villes religieuses dont a bénéficié la grande mosquée de Kaffrine, qui s’est vu allouer une enveloppe de près de 300 millions pour sa reconstruction.
L’édifice a été rasé en août dernier et les travaux de sa réhabilitation sont en cours en vue de leur livraison dans quelques mois.
TER, PLUS DE 500 000 PASSAGERS ENREGISTRÉS EN 19 JOURS
Au total, 501485 passagers ont voyagé à bord du Train express régional (TER) depuis le lancement, le 29 décembre, d’une opération de gratuité du service, a révélé Frédéric Bardenet, directeur général de la société en charge de l’exploitation du TER.
Dakar, 17 jan (APS) – Au total, 501485 passagers ont voyagé à bord du Train express régional (TER) depuis le lancement, le 29 décembre, d’une opération de gratuité du service, a révélé Frédéric Bardenet, directeur général de la société en charge de l’exploitation du TER.
’’Nous avons transporté, entre le 29 décembre et le 16 janvier, exactement 501485 passagers sur un objectif de 250.000. Cette opération dénommé ‘’Sargal’’ (gratuité) est un succès. On sent parmi tous les voyageurs un très grand sentiment de fierté’’, a-t-il notamment déclaré dans une interview parue lundi au quotidien Le Soleil.
’’C’est vraiment la fierté qui domine. On a compris que c’est un TER pour tous. Quand on regarde les statistiques par gare, les voyageurs se sont présentés en masse. Donc, ce n’est pas uniquement les habitants de Dakar Plateau qui utilisent le TER’’, a souligné Frédéric Bardenet.
Il a par exemple signalé que plus de 41 000 voyageurs ont emprunté en une journée le TER pendant le week-end du 1er au 2 janvier et plus de 37 000 entre le 11 et le 12 janvier.
’’Cette affluence est d’autant plus remarquable que les horaires durant la phase test (10 h-18 h entre le 29 décembre et le 12 janvier puis 7 h-20h entre le 14 et le 17 janvier), ne correspondent pas au service que nous allons proposer durant la phase d’exploitation (5h30-22h) qui débute mardi 18 janvier’’, a fait savoir le directeur général de la SETER.
Le TER a été officiellement mis en service le 27 décembre par le président Macky Sall, cinq ans après le lancement des travaux du projet.
Le TER, l’un des projets phares du Plan Sénégal émergent (PSE), doit relier le centre-ville de Dakar au nouvel aéroport international Blaise-Diagne, qui est situé à 57 km de la capitale sénégalaise, en quarante-cinq minutes.
Le projet est réalisé en deux phases : une première phase allant de la gare de Dakar à Diamniadio (36 km) et une seconde phase allant de Diamniadio à l’AIBD.
Le coût du train est de 780 milliards de francs CFA, un montant n’incluant pas les taxes et les frais douaniers, dont 76 milliards pour la libération des emprises et 10 milliards pour l’accompagnement de projets sociaux liés à la construction de l’ouvrage, selon des données obtenues auprès de l’Agence pour la promotion des grands travaux de l’Etat (APIX).
IBK, UN DÉMOCRATE SINCÈRE QUI A MANQUÉ DE RÉPONSES
L'ancien président malien est décédé au Mali, dimanche 16 janvier, à 76 ans. Les réactions de personnalités comme de citoyens anonymes ont afflué pour lui rendre hommage ou évoquer plus factuellement son bilan
Peu après l'annonce du décès de l'ancien président malien, de nombreux groupes d'hommes et de femmes ont pris la direction de son domicile privé de Bamako, a constaté notre correspondant sur place, Serge Daniel. Hommes et femmes politiques de tous bords, parents, amis et citoyens ont tenu à présenter leurs condoléances à la famille éplorée.
De son côté, la junte malienne a présenté ses « sincères condoléances » dans un communiqué. Le texte précise que les informations relatives à la cérémonie funéraire feront l'objet d'un autre communiqué. Il faut donc peut-être s'attendre à des obsèques nationales, en tout cas avec la participation des plus hautes autorités maliennes.
Les derniers visiteurs du soir de l'ancien président sont unanimes sur plusieurs points. L'homme, qui était un amoureux des livres et des écrivains, n'animait plus de conversations devant ses invités comme il en avait la coutume. Il était plutôt « éteint », confie même une source. Pourquoi ? Les conditions de la fin de son règne, par un coup d'État. Il a eu également le temps de faire la somme des trahisons dont il a été victime. Mais l'homme était aussi malade, il voyageait entre Bamako et Abu Dhabi pour se faire soigner dans un hôpital américain.
"Il est inacceptable qu'un régime militaire reste en place un quinquennat", a déclaré le président ivoirien ce lundi, ajoutant que "c'est à notre corps défendant que nous avons mis ces sanctions en place"
Les sanctions économiques et diplomatiques récemment imposées par les Etats ouest-africains au Mali ont été prises "à notre corps défendant", a plaidé lundi le président ivoirien Alassane Ouattara, en visite au Gabon.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont pris, le 9 janvier, une batterie de mesures vigoureuses à l'encontre de Bamako, en réaction aux velléités de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années. "Il est inacceptable qu'un régime militaire reste en place un quinquennat", a déclaré Alassane Ouattara lors d'une conférence de presse à Libreville, où il a rencontré son homologue Ali Bongo Ondimba lors d'une visite officielle. "Nous avons tout fait pour que les autorités militaires du Mali organisent des élections dans des délais convenables, c'est à notre corps défendant que nous avons mis ces sanctions en place", a poursuivi le président ivoirien.
Ces mesures sanctionnent notamment le fait que la junte soit revenue sur sa promesse d'organiser le 27 février prochain des élections présidentielle et législatives qui auraient ramené des civils à la tête du pays. La Cédéao a ordonné la fermeture des frontières du Mali avec ses Etats membres, un embargo sur les échanges commerciaux (hors produits de première nécessité) et les transactions financières, la suspension de ses aides financières et le gel des avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
Les conséquences économiques pour le Mali et les autres Etats de la région ont commencé à se faire sentir, selon le président ivoirien. "La situation des populations est difficile aussi bien au Mali que dans les grands pays voisins, tels que le Sénégal ou la Côte d'Ivoire", a-t-il assuré en concluant : "notre souhait est que la situation se normalise le plus tôt possible". Des manifestations massives contre les sanctions ouest-africaines se sont déroulées vendredi à Bamako et à travers le pays, à l'appel de la junte.
L'ALGÉRIE NE SAIT PLUS MARQUER
Malgré ses stars Riyad Mahrez, Islam Slimani et Baghdad Bounedjah, l'attaque de l'Algérie est à sec et le champion d'Afrique au bord de l'élimination dès le premier tour de la Coupe d'Afrique des nations: le choc contre la Côte d'Ivoire jeudi vaudra cher
Aucun but marqué contre les supposées équipes les plus faibles du groupe, la Sierra Leone (0-0) et la Guinée Équatoriale (1-0): le tenant du titre ne sait plus marquer.
"Ils n'ont pas cette facilité de jeu qu'ils avaient à la CAN-2019", note l'ancien sélectionneur de la Guinée Didier Six pour l'AFP.
Le champion d'Europe 1984 "a l'impression qu'ils ne retrouvent pas ce collectif qui a fait leur force".
Six les a également "trouvé un peu émoussés, ils n'étaient pas les premiers sur le ballon", et une fois menés 1-0, "on a eu le sentiment visuel, on n'est qu'à la télé, qu'il n'y a pas eu de révolte.On n'a pas reconnu l'Algérie".
Incapables de marquer, comme contre la Sierra Leone, qui a aussi tenu en échec la Côte d'Ivoire (2-2), l'Algérie occupe une périlleuse dernière place de son groupe.Il lui faut gagner contre les "Éléphants" pour s'en sortir, jeudi (17h00) à Douala.
Contre d'épatants et disciplinés Équato-Guinéens, les attaquants de l'Algérie ont semblé vouloir trouver seuls la solution, en sauveurs, sauf Riyad Mahrez, de l'école altruiste Pep Guardiola à Manchester City. Mais le capitaine n'a pas non plus réussi à secouer son équipe.
- "Tant que je ne suis pas mort..." -
Pour Six, cette recherche de l'exploit individuel n'est "pas négative": "Il n'y avait peut-être pas d'autres solutions, quand tu es mené 1-0, que tu t'appelles l'Algérie, et que ta qualification est en péril, il est normal que les gars essaient par tous les moyens", souligne-t-il.
"L'esprit est là, estime Six, ils essayaient d'aller vite et de prendre les risques, mais on avait l'impression qu'ils manquaient de jus."
Pour l'entraîneur français, quart-de-finaliste de la CAN-2013 avec le Togo, "l'Algérie n'est pas une équipe en fin de cycle, et elle n'est pas la seule grosse équipe en difficulté à la CAN".
"Elle est le plus gros morceau à avoir chuté, mais d'autres équipes n'ont pas tenu leur rang, même si elles ont parfois gagné, comme le Sénégal, largement perturbé par le Covid", rappelle-t-il.
Djamel Belmadi ne voit "pas de raison rationnelle" à l'échec de son équipe, qu'il a vu "dominer outrageusement" et "s'en sortir avec 0 point, 0 but.On peut palabrer, expliquer des heures, mais le ballon ne voulait pas entrer au fond".
Le sélectionneur des "Verts" ne battra pas la série de l'Italie (37 matches sans défaite), lui qui rêvait de "planter le drapeau algérien" au sommet du monde du football avec ce record.Son équipe est restée invincible 35 matches.
"On va dire qu'après une grande période de vaches grasses, on vit aujourd'hui une période de vaches maigres", ose le patron des "Fennecs".
Belmadi accuse le coup: il est "peiné, frustré, presque abattu"."On est dans le dur, admet-il, on a de grosses difficultés".
Mais il prend le bouclier pour protéger ses joueurs."Je suis largement responsable de cette défaite", lance-t-il, "Je crois en ce groupe", et "tant que je ne suis pas mort, il y a de l'espoir."
"Les Algériens ne sont pas éliminés, opine Six.Contre la Côte d'ivoire, les deux équipes jouent leur qualification, ça va être un match au couteau."
COUVERTURE DE LA CAN 2021, DANS L’UNIVERS DES FEMMES JOURNALISTES
Comme chaque à campagne sportive où l’équipe nationale du Sénégal est engagée, elles sont une dizaine à faire le déplacement.
Mamadou THIAM, El Hadj Abdoulaye GAYE et Vieux NDIAYE envoyés spéciaux au Cameroun |
Publication 17/01/2022
Comme chaque à campagne sportive où l’équipe nationale du Sénégal est engagée, elles sont une dizaine à faire le déplacement. A Bafoussam pour la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), les femmes journalistes sont au premier rang. Loin de leurs familles, elles abattent un travail colossal, dans un milieu où les hommes sont majoritaires. Les exigences de la compétition, les conditions de travail, la cohabitation, elles nous racontent leur quotidien.
FATIMA SYLLA, JOURNALISTE A LA «2STV» «La couverture de cette Can est différente de celle de 2019»
«Je suis à ma deuxième Can, après 2019. Quand tu travailles sur le terrain au niveau national, il faut tout faire pour aller au niveau international. Et ça, c’est le rêve de tous les jeunes journalistes. Cette compétition sera compliquée, car elle se tient dans un contexte assez particulier qui est le Covid. Nous faisons des tests avant chaque match, alors que nous sommes dans un pays où il n’y a pas de restrictions. On ne sent pas qu’il y a le Covid ici au Cameroun. La situation se présente chez les journalistes de la même manière que chez les joueurs. Cette Can est totalement différente de celle que j’ai couverte en 2019 en Egypte. On est d’abord des frères et des sœurs. Certes chacun à sa façon de vivre, mais il faut gérer. Déjà à Bafoussam, les hôtels ne sont pas grands et on a de petits lits. Mais, on fait avec. Avant d’être des journalistes, on est d’abord des sœurs. C’est le moment de faire un grand coucou à ma grande sœur Sokhna Fall de la «Sen Tv» parce que c’est avec elle que je partage ma chambre. Parfois, c’est elle qui range mes affaires. C’est une sœur avant d’être une consœur».
SODA THIAM, JOURNALISTE A LA «RFM» «Nous sommes avec nos frères et nos oncles»
«Je suis à ma deuxième CAN. Pour le moment, je n’ai pas de difficultés. On est en train de faire correctement notre travail, même si les sites sont un peu distancés, mais on s’organise pour pouvoir prendre les devants pour faire correctement notre boulot. Travailler au milieu des hommes, peut-être avant, c’était un peu difficile. Mais aujourd’hui, vous voyez vous-même qu’il y a plus en plus de femme qui s’activent dans le milieu de la presse sportive. Actuellement, nous sommes 14 femmes venues couvrir cette Can. Des difficultés ? Je n’en vois pas, parce que nous sommes là avec nos frères et nos oncles qui n’hésitent pas à nous aider, si le besoin se fait sentir. On n’est pas à notre première campagne, on prend toujours les devants. On sait ce qui nous attend. Quand on est à l’étranger, c’est beaucoup plus facile parce que tu ne t'occupes ni des enfants, ni de la maison. Tu te concentres uniquement sur le travail. Au début, le sport n’était pas ma passion. Mais comme j’avais déjà une grande sœur dans le milieu, elle m’a mise en relation avec quelqu’un au niveau de la radio communautaire Oxyjeunes. Pour intégrer cette rédaction, il fallait nécessairement passer par les navétanes. Et lorsque, j’ai fait mon premier et deuxième match, j’ai commencé à épouser ce métier. J’ai aimé le fait de rester au stade. Et parfois même, il m’arrivait d’enchainer quatre matchs. Comme on dit, j’ai commencé par la base. Je m’y plais bien. Comme j’ai commencé avec le Beach Soccer, ma première campagne, j’ai bien aimé la cohabitation. Là-bas, j’étais la seule journaliste sénégalaise. Et cette année-là, l’équipe avait remporté la compétition. Là, je me suis donnée une première compétition, un premier trophée. Et l’année suivante, l’équipe est partie au Paraguay et en dehors de la délégation sénégalaise, il n’y avait pas d’autres personnes qui parlaient le français, ni l’anglais. Mais lorsqu’on a éliminé le Sénégal, j’ai regardé de gauche à droit, je n’ai vu personne. Et cela m’a fait tellement mal, car ce match, on pouvait le gagner. Lorsque j’étais en zone mixte, j’étais la seule noire. J’attendais les joueurs qui sortaient et ils pleuraient. Je ne pouvais plus retenir mes larmes. Et automatiquement, j’ai stoppé l’interview. Je suis sortie du stade, alors que je devais rentrer avec l’équipe. J’ai vu Chita, mais je ne pouvais pas le regarder en face. Par la suite, j’ai pris un taxi pour rentrer. Ces voyages nous permettent d’acquérir beaucoup de connaissances. Tout n’est pas acquis, on apprend tous les jours».
SOKHNA FALL, JOURNALISTE A LA «SEN TV» : «Ce n’est pas facile de travailler dans le milieu des hommes»
«C’est ma deuxième Coupe d’Afrique. Mais j’ai eu à faire une Coupe du monde en 2018, un Afrobasket et des compétitions interclubs avec les représentants des clubs sénégalais en coupe Caf et Ligue des champions. C’est par passion d’abord, mais également il y a l’influence d’un grand frère qui jouait au football. On était toujours ensemble. J’ai aimé le sport et c’est ce qui m’a poussée à pratiquer les arts martiaux. C’est la passion qui m’a poussée à choisir ce métier. Ce n’est pas facile de travailler dans le milieu des hommes, mais il faut savoir que c’est un métier comme les autres. Ce qui nous pousse à aller de l’avant, c’est d’abord la passion, même si c’est un milieu un peu masculin. Mais depuis quelques années, on a constaté que les filles commencent à envahir le milieu du sport. Moi, ce que je mets en avant, c’est uniquement le travail, rien d’autre. Même si parfois on rencontre des difficultés, on fait avec. Ce n’est pas facile, parce que parfois, on n’a pas de temps de répit, on est tout le temps occupé, surtout nous qui faisons la télévision et la radio. Ici, on ne maîtrise pas totalement la connexion. Elle n’est pas stable, surtout pour ceux qui envoient des vidéos. A part cela, il n’y a pas de souci».
NDEYE DOME THIOUF, JOURNALISTE A LA «RTS» : «On a besoin d’une certaine intimité quand on est dans le milieu des hommes»
«Je suis à ma cinquième Can. Pour les conditions de travail, je dirais d’abord que ce sont les organes qui doivent mettre leurs reporters dans de meilleures conditions pour qu’ils puissent travailler et se concentrer sur ce qui les amène ici. Si on ne donne pas assez de moyens aux reporters, quels que soient les soutiens qu’ils reçoivent ailleurs, ils auront toujours des problèmes. En ne donnant pas suffisamment de moyens, ces organes empêchent à ces reporters de faire focus sur la compétition. Cela dépend de la personnalité de la fille. On est journaliste d’abord et il faut montrer des compétences pour faire valoir, car on doit réfléchir par rapport au sujet sur lesquels on va travailler. La couverture du match est classique, tout le monde le fait. Mais faire à coté le reportage, cela relève de la responsabilité individuelle. Chacun réfléchit sur ces reportages. C’est une compétence personnelle d’abord. Le milieu dépend de l’environnement, même si sur le plan professionnel, nous sommes tous égaux. On a besoin d’une certaine intimité quand on est dans le milieu des hommes. On ne peut pas toujours se mélanger à eux. On a besoin d’avoir notre espace pour certaines choses. J’ai toujours aimé le sport depuis toute jeune. J’ai pratiqué le sport au niveau scolaire en faisant des compétitions. J’ai toujours aimé le journalisme parce que pour moi, c’est un métier de découverte qui te permet d’être présent au moment important de la vie de la nation ou d’un secteur donné. L’un dans l’autre, j’ai pu faire le choix quand je suis devenu journaliste, naturellement, je suis allé au Desk Sports. Par rapport à la compétition, j’ai des anecdotes. Parfois, on a vécu des situations assez burlesques. La passion rend les gens déraisonnables. Par exemple, en 2000, quand on est allé en quart de finale, le Nigéria nous a éliminés, on a eu des frayeurs. On a failli avoir un accident à Kano pour rallier Lagos. Toute la presse sénégalaise a voyagé par bus. Le véhicule roulait à une grande vitesse et le chauffeur a failli rater un virage. Et rien que d’y penser, cela me donne encore des frayeurs»
FATOU DIOUF, JOURNALISTE DE «L’INFO» : «Il arrive qu’on nous considère comme étant des faibles»
Je suis à ma première couverture ettoutes les conditions sont réunies, à par le trajet entre l’hôtel où logent les journalistes et celui des joueurs, mais également le stade. Je suis passionnée par le sport depuis mon enfance. Et quand je suis devenue journaliste, c’était naturel pour moi de choisir le Desk sport. Le travail dans le milieu des hommes n’est pas facile parfois. Il arrive qu’on nous considère comme étant les faibles, alors que tel n’est pas le cas. L’essentiel, c’est de s'imposer et montrer de quoi on est capable. En face, il y a la présence des hommes, il faut tout donner».
«CELUI QUE THIÈS A TOUJOURS SOUTENU A TRAHI, POUR UN POSTE DONT IL ÉTAIT LE PLUS GRAND POURFENDEUR»
C’est par des caravanes, des visites de proximité et des meetings que la liste Reewum Ngor de la République des Valeurs (RV) de Thierno Alassane Sall se déploie à Thiès, dans le cadre de la conquête des 3 mairies et de la ville
L’ancien Ministre Thierno Alassane Sall, tête de liste Reewum Ngor de la République des Valeurs (RV), a sillonné ce week-end plusieurs quartiers de la commune de Thiès-Ouest, pour appeler les populations au changement de paradigmes en ce qui concerne ces élections. Selon lui, celui que Thiès a toujours soutenu a trahi à cause du poste de Président du CESE, dont il a toujours le plus grand pourfendeur.
C’est par des caravanes, des visites de proximité et des meetings que la liste Reewum Ngor de la République des Valeurs (RV) se déploie à Thiès, dans le cadre de la conquête des 3 mairies et de la ville. De la gare de Sindia près du Stade Lat-Dior, au quartier Mbour 1, en passant par la Cité Ousmane Ngom, l’ancien Ministre Thierno Alassane Sall, candidat à la ville et à ThièsOuest, a porté un message à l’endroit des populations, non sans leur demander d’ouvrir les yeux pour opérer des choix qui cadrent avec leurs attentes en matière de développement local. Selon lui, ceux qui ont attendu cette campagne électorale pour soudoyer les groupements de femmes avec des financements le font pour des intérêts personnels et non pour répondre aux préoccupations de la communauté locale.
De l’avis de Thierno Alassane Sall, le leader politique qui était constamment soutenu par les populations de Thiès, au point de lui confier les destinées de ses communes en 2009 et 2014, a choisi la voie de la trahison après les élections de 2019. C’est ainsi qu’il a rejoint le Président Macky Sall pour le poste de Président du Conseil Economique Social et Environnemental dont il a toujours été le principal pourfendeur. Dans d’autres communes, dit-il, les maires se battent pour créer des domaines industriels pour attirer les entrepreneurs, afin de booster l’économie locale à travers la création d’entreprises fortes, mais à Thiès, les tenants de la gouvernance locale se sont partagé les terres dédiées au domaine industriel, alors que c’est Idrissa Seck qui était le maire de la ville à l’époque et dont il avait confié les rênes à Yankhoba Diattara. Ce même bradage a touché tous les autres coins de la ville au point d’épuiser toute l’assiette foncière. Et c’est ainsi qu’ils se sont retournés vers d’honnêtes propriétaires pour les exproprier.
Pour Thierno Alassane Sall, ce sont ces mêmes personnes qui osent aujourd’hui regarder les populations, les yeux dans les yeux, pour demander leurs suffrages. De l’avis de l’ancien ministre de l’Energie, il y a des politiciens qui ne posent les pieds à la base qu’en période électorale, et c’est parce que plus de 90% d’entre eux ne sont mus que par des intérêts purement personnels. Avec ces élections locales, il y a 58 candidats dans les 4 collectivités territoriales de la ville de Thiès et au département. Pourtant, dit-il, le Président Macky Sall n’avait pas accepté cette pluralité de candidatures à la Présidentielle, parce que cela équivaudrait à un second tour. C’est ce qui l’avait poussé à introduire le parrainage pour limiter les candidatures à 5. Mais avec les élections locales, il s’agit d’un scrutin majoritaire à un seul tour. C’est pourquoi il a parrainé des listes supposés appartenir au camp de l’opposition, mais qui en réalité roulent pour lui, afin d’être les réceptacles des mécontents de sa majorité.
Il révèle : « A Thiès, il y a des candidats qui étaient des entrepreneurs où moment où nous combattions le régime de Me Abdoulaye Wade, et qui bénéficiaient de ses marchés. Le candidat qui s’était investi dans l’accueil du Président Macky Sall à l’ISEP, au point de décrocher ses compliments publics, en l’occurrence Abdoulaye Dièye, ne s’oppose pas à lui. Au contraire il travaille pour lui et s’il était élu, il considérerait la commune comme une entreprise, pour récupérer les millions investis dans la campagne électorale ».
CE SERAIT UN PLAISIR D’AVOIR UNE FINALE CAMEROUN/SÉNÉGAL
C’est un Fô Negu II décontracté et souriant qui a reçu samedi les journalistes sénégalais, dans son palais royal à Bafoussam.
C’est un Fô Negu II décontracté et souriant qui a reçu samedi les journalistes sénégalais, dans son palais royal à Bafoussam. Roi du Baleng depuis 2012, l’homme de 47 ans est également directeur des mines dans la région Ouest du Cameroun. Dans cet entretien qu’il a accordé à «L’As», il parle de son royaume, de son rôle de régulateur social, de son tribunal coutumier, mais aussi d’une possible finale Cameroun/ Sénégal pour cette 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).
Sa Majesté, qu’est-ce que cela vous fait de recevoir une délégation de journalistes venus du Sénégal ?
C’est un immense plaisir de recevoir nos fils venant du Sénégal. Vous êtes dans le royaume Baleng. Nous avons des fils qui sont dans l’équipe nationale du Sénégal. Il y a Sadio Mané et Bouna Sarr qui sont des fils Baleng. Je crois qu’ils sont en train de bien performer. Nous sommes fiers d’eux. Nous les regardons et nous regardons de très près l’équipe du Sénégal. Et souhaitons qu’ils aillent le plus loin possible. Nous allons demander à nos ancêtres d’être là pour les encadrer et leur permettre d’aller le plus loin possible. Mais surtout de rentrer du Cameroun étant satisfaits de leur performance.
Avant cette compétition, vous avez eu à mener des actions au niveau du stade pour protéger les lieux et ceux qui vont les visiter ?
Oui, c’est effectivement cela. Nous avons fait des rites. Et j’ai entrepris, avec un groupe de sociétés secrètes, pour vous accueillir à l’aéroport. Et le premier jour du match, on avait pris un certain nombre de dispositions dans le sens de purifier le stade. Mais aussi dans le sens de rendre le stade paisible, accueillant et sécurisé. Que les matchs se déroulent dans de bonnes conditions, que ce tournoi se déroule dans la paix, dans le calme et dans la concorde.
Pouvez-vous nous présenter le royaume et ce que représente aujourd’hui la chefferie ?
Notre royaume, le royaume Baleng, date du 14ème siècle. Nous sommes partis de la plaine Tikar. Nous avons traversé le fleuve, non loin de là où se trouve le stade de Bafoussam pour nous retrouver dans ce versant. Au 14ème siècle, il y a eu un premier roi au nom de Fondo. C’est lui qui a créé le premier site, la première chefferieBaleng. Vers le 17ème siècle, il y a eu un autre roi qui régnait. Il avait choisi de changer le site On est allé un peu plus loin encore du premier site. Et aujourd’hui, nous sommes sur ce site et je suis le 21ème roi de la dynastie Baleng. Aujourd’hui, le royaume Baleng représente un gros bras de la région Ouest et même du Cameroun. Nous avons toute une large composante de coutumes, de cultures et de traditions. De manière générale, la chefferie traditionnelle, chez nous, sert un peu de liaison. Il est un peu comme un auxiliaire de l’administration. Il sert de liaison entre l’administration etla population. C’est comme un relais direct entre les populations et l’administration. Quand il y a des messages par exemple à transmettre aux populations, jusqu’à la dernière couche, l’administration laisse le message au royaume. Ce dernier va se charger de les transmettre jusqu’à la plus basse couche. Idem si la communauté a un besoin et des doléances qui sont pertinentes. Le roi prend toutes ces doléances pour les transmettre à l’administration. Et il va veiller à ce que l’administration puisse trouver une solution. Il joue le rôle de régulateur social. On accompagne aussi l’administration sur un certain nombre d’aspects.
Nous avons vu à l’entrée un tribunal dans le royaume. Comment la justice est rendue ici?
Nous avons un tribunal coutumier très fort dans le royaume. D’ailleurs, il est reconnu dans la loi, avec ses prérogatives et ses limites. Quand il y a des problèmes sociaux, des problèmes dans le foncier, je reçois les plaintes dans un premier temps. A mon niveau, je convoque d’abord les parties prenantes et j’essaye d’arbitrer, d’apaiser et de trouver un consensus ou un compromis. L’idée est d’essayer de résoudre le problème à l’amiable. Le plus souvent, quand ce genre de litige va plutôt au niveau administratif, cela crée beaucoup de tensions et des bagarres. C’est pour cela qu’au niveau coutumier, on essaye de tout faire pour réconcilier les familles. En réalité, il est question de familles. On fait en sorte qu’elles parviennent à s’entendre et à régler cela à l’amiable. Maintenant, si à notre niveau, c’est toujours un peu délicat et sensible, en ce moment-là, on transfère au niveau du tribunal administratif. Mais quand ils se retrouvent là-bas, le tribunal administratif demande souvent si le cas a fait l’objet d’un jugement coutumier. Si c’est le cas, on demande souvent quel a été le verdict du tribunal coutumier. Car, c’est le tribunal coutumier qui a toutes les astuces, les stratégies pour faire en sorte que les parties prenantes manifestent la vérité. Nous avons tous les pouvoirs pour rechercher la vérité.
Une finale Sénégal/Cameroun lors de cette CAN. Vous y pensez ?
Une finale entre ces deux pays, ce serait avec plaisir, si cela se réalise. Vous demandez qui je dois supporter ? A ce niveau, ce sera déjà un grand plaisir d’être au Cameroun, de vivre une finale qui oppose deux frères, qui oppose deux fils. Et nous allons nous atteler tout naturellement au fair-play. Le sport, c’est aussi ça. Nous sommes en train de bâtir notre Cameroun et notre Afrique. Si nous nous retrouvons en finale, nous allons supporter les deux équipes. Et nous allons prier pour que le match se passe dans de très bonnes conditions, sans heurts ni tensions. Et qu’à la fin, que celui qui a mérité prenne le trophée. Et il va le prendre avec toute la joie, toutes les bénédictions.
Sadio, nom de prince au Cameroun
Le roi FôNegu II observe de près l’équipe nationale du Sénégal et plus particulièrement Sadio Mané. Le très respecté roi du Baleng affirme même que le numéro 10 des «Lions» est un fils du Baleng, son royaume. Sa Majesté affirme même que ce nom a une signification particulière dans sa région. «Chez nous, Sadio, c’est un nom de noblesse dans la lignée des princes. Et quand on parle de la lignée des princes, il y a la notabilité de serviteur et la notabilité des princes. Donc, Sadio se retrouve dans la lignée des princes. Et à l’époque, c’était des notables et princes qui assurent la représentativité du royaume dans certains coins du village. Ce qui faisait que la moindre information à leur niveau est très rapidement retournée au palais. Donc, c’est un peu cela dans la nomenclature du royaume», a-t-il révélé en recevant les journalistes sénégalais. A Bafoussam, «Prince Sadio Mané» est donc chez lui.
LES MULTIPLES FACETTES DU ROI DU BALENG
A Bafoussam, nous avons fait la connaissance du roi Fô Negu II, véritable attraction dans cette localité.
Dans un pays où la chefferie a encore de beaux jours devant elle, certains rois sont traités comme des dieux. Adulés et respectés par leurs sujets, ces gardiens de traditions, avec leurs pouvoirs, jouent le rôle de régulateur dans la société. A Bafoussam, nous avons fait la connaissance du roi Fô Negu II, véritable attraction dans cette localité.
Après avoir avalé quelques kilomètres sur une route bitumée, le chauffeur change brusquement de trajectoire. Il emprunte un chemin, jusque-là méconnu de ses hôtes. Entre monticule et poussière, il fallait s’adapter. Au bout de quelques minutes, nous voilà devant une grande propriété, en pleine forêt. L’entrée, sous forme de forteresse, laisse apparaître une certaine sécurité. Nous sommes au palais royal du Baleng. Pour qui se rend à Bafoussam, ne pas faire un crochet à ce lieu serait une grossière erreur. Situé dans la région Ouest, Bafoussam vit encore au rythme des royaumes.
Dans cette partie du Cameroun, les populations accordent une importance particulière à la chefferie. «Veuillez patienter, le roi vous reçoit dans quinze minutes», informe un des guides. En attendant que le maître des lieux se signale, deux groupes de danses traditionnelles se chargent de l’animation. Drapés dans de belles tenues, ils rivalisent d’ardeur et de créativité, au grand bonheur des journalistes, plutôt habitués à couvrir des matchs de football.
En effet, ce samedi 15 janvier 2022, la presse sportive sénégalaise logée dans la ville de Bafoussam, avait décidé de rendre visite au roi, sur invitation de ce dernier. Alors que les quinze minutes se sont écoulées, le roi ne se montre toujours pas. En réalité, ce dernier ne se trouvait même pas dans son palais. Parti quelque part dans la ville, il avait trouvé une parade pour retenir ses hôtes, le temps qu’il rallie sa demeure. Après une heure d’attente, une voiture entre en trombe dans la résidence. «C’est le roi, c’est le roi», s’écrie l’assistance. Au bout d’une vingtaine de minutes, les portes du palais sont enfin ouvertes aux visiteurs. Habillé d’un boubou traditionnel, bonnet vissé et masque bien ajusté, le roi Fô Negu II se montre enfin. «Soyez les bienvenus dans notre royaume», lance-til d’un ton posé.
«IL PEUT CHOISIR SES FEMMES, COMME IL LE DÉSIRE»
A 47 ans, Fô Negu II est une sommité dans la région de l’Ouest du Cameroun. Au trône depuis 2012, il est un chef respecté, mais surtout très écouté. Il est présenté comme un homme immensément riche, dans un pays bien gâté par dame nature. «Le titre de roi n’est pas seulement sa fonction. C’est un haut cadre et il est le directeur des mines dans cette région», informe un de ses guides. Son immense demeure témoigne de la place qu’il occupe dans la société. A l’intérieur, les cases se succèdent, donnant ainsi des idées aux visiteurs. Le roi veille sur une vaste cour royale. A en croire un de nos guides, le roi Fô Negu II vivrait dans ce palais avec 22 épouses et plusieurs enfants. Rien d’étonnant dans ce pays aux fortes traditions.
Selon ce dernier, le roi peut choisir ses épouses, comme il le désire. «Lors d’une promenade ou une sortie quelque part, il peut croiser une fille qui est à son goût. A son retour au palais, il va envoyer ses hommes auprès des parents de cette dernière pour demander sa main», explique notre interlocuteur. Chef de la délégation sénégalaise, Abdoulaye Thiam, par ailleurs président de l’Association nationale de la presse sportive sénégalaise (Anps) a pris la parole pour les salutations d’usage et les présentations. Entouré de deux de ses proches, dont le chef du Patrimoine, le roi Fô Negu II écouta religieusement ses hôtes.
Prenant la parole, il a remercié les journalistes pour leur visite. Il a également formulé des prières pour ces derniers, mais aussi pour l’équipe nationale du Sénégal, basée dans sa région. Avant de quitter le palais royal, le doyen Mamadou Koumé a dédicacé et offert un exemplaire de son dernier livre au roi Fô Negu II