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21 juin 2025
PARIS DÉFEND SA LIBERTÉ D'ENTRER DANS L'ESPACE AÉRIEN MALIEN
La France a dit estimer que ses avions militaires disposaient d'une entière liberté pour entrer dans l'espace aérien du Mali, bien que ce dernier ait fermé ses frontières en réponse à des sanctions ouest-africaines
L'ambassade de France à Bamako a parlé jeudi d'"incompréhension" devant les accusations du gouvernement malien de "violation manifeste" de l'espace aérien du pays. Dans une lettre datée de mercredi et consultée jeudi par l'AFP, le commandant de la force française Barkhane, le général Laurent Michon, a écrit au chef d'état-major malien que les appareils et les véhicules français jouissaient d'une "pleine liberté de circulation" en vertu des accords existants.
La junte au pouvoir à Bamako depuis le pustch d'août 2020 a fermé ses frontières aux Etats de l'organisation des Etats ouest-africains après que cette dernière eut fait de même dimanche pour sanctionner le projet des militaires de se maintenir à la tête du pays pendant plusieurs années sans élections. Depuis mercredi est posée la question de la liberté de mouvement des appareils militaires entrant ou sortant de l'espace aérien en provenance ou vers les Etats ouest-africains en question, à commencer par ceux de l'armée française et de la mission de l'ONU au Mali (Minusma).
La France et la Minusma effectuent constamment des vols entre la sous-région et le Mali. Le gouvernement malien a dénoncé mercredi la "violation manifeste" de l'espace national la veille par un A400 de l'armée française faisant l'aller retour entre Abidjan et Gao, importante base française au Mali. Le gouvernement malien a dit décliner toute responsabilité quant "aux risques auxquels les auteurs de ces pratiques pourraient s'exposer".
Un responsable militaire français avait indiqué dès mercredi soir que la France n'avait été formellement informée d'aucune nouvelle restriction, et avait invoqué l'existence d'accords de défense. Dans son courrier au chef d'état-major malien, le général Michon écrit que les appareils de la force française et ceux du groupement de forces spéciales européennes Takuba rencontraient "des difficultés" depuis mardi.
L'accord de 2013 déterminant le statut de la force Serval, précurseur de Barkhane, ainsi que son protocole additionnel "garantissent pourtant... une pleine liberté de circulation sur le territoire et dans l'espace aérien malien" aux avions et véhicules militaires et civils de Barkhane et de Takuba, écrit-il. "Soucieux de la souveraineté" malienne, il assure que les Français continuent "à remplir (leurs) missions (aux) côtés" des forces maliennes. Les informations sur une "supposée violation de l'espace aérien malien" relèvent d'une "incompréhension liée aux fermetures récentes des espaces aériens", a dit l'ambassade de France dans un message répondant aux interrogations des journalistes, "mais les textes en vigueur entre le Mali et la France autorisent parfaitement le vol d'avions de la force Barkhane, y compris dans les circonstances actuelles".
LA JUNTE COMPTE SES SOUTIENS AU MALI
La junte au pouvoir à Bamako appelle les Maliens à descendre dans la rue vendredi, orchestrant autour de la défense de la patrie les multiples protestations contre les sanctions ouest-africaines et les pressions internationales
Dans ce concert malien de réprobation, les voix discordantes sont à peine audibles.
Le Mali fait face depuis dimanche à une batterie de sanctions de l'organisation des Etats ouest-africains parce que les militaires arrivés au pouvoir à la faveur d'un putsch en août 2020 entendent s'y maintenir encore plusieurs années sans élections.
Des partenaires importants comme la France, l'Algérie, les Etats-unis et le Royaume-Uni ont ajouté à la pression à des degrés divers en réclamant le retour des civils dans de meilleurs délais.La junte a trouvé plus d'indulgence auprès de la Russie, la Chine ou la Guinée.
Au Mali au contraire, les expressions de soutien à la junte se sont multipliées, faisant écho à son appel à "défendre (la) patrie".Elles vont de pair avec les déclarations d'animosité à l'encontre de la Cédéao et ceux qui la soutiennent.
Le ralliement derrière la junte relève autant de l'espoir de changement que de l'anxiété quant à l'impact économique des sanctions sur un pays éprouvé, disent les différents interlocateurs de l'AFP.
- Quels soutiens pour la junte ?
Nombreux sont les acteurs politico-sociaux à afficher leur soutien à la junte.
La principale plateforme syndicale, l'Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), a estimé que la Cédéao et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), partie prenante aux sanctions, avaient "une fois de plus trahi l'Afrique", les traitant d'"instruments néocoloniaux".Les enseignants, qui avaient entamé une grève illimitée début janvier, l'ont suspendue.
L'organe tenant lieu de parlement de transition (nommé par la junte), le Haut conseil islamique (importante institution religieuse), et la Maison de la presse, association de défense des médias, ont appuyé les colonels.
Seul le Cadre d'échange, regroupement d'une dizaine de partis dont les plus importants, a fait porter à la junte "la seule et unique responsabilité" des sanctions, tout en les regrettant.
Aucune voix sigificative ne s'est élevée pour approuver les sanctions de la Cédéao.
- Pourquoi un tel soutien ?
"Le pays est attaqué, et les Maliens ont une fierté nationale", estime Nouhoum Sarr, membre de l'organe législatif et partisan de la junte."Le nationalisme a pris le dessus, et les gens sont déterminés à défendre le Mali", assure-t-il.
"S'unir ou périr", a abondé dans un éditorial l'hebdomadaire Mali-Horizon, quand le site d'informations Malikilé appelait à une "union sacrée autour du Maliba", le Grand Mali.
Le "désenchantement électoral" fait caisse de résonance aux discours officiels de refondation de l'Etat et d'assainissement des lois électorales, écrit le politiste Ibrahim Maïga sur le site d'informations Benbere.
La junte est revenue sur l'engagement d'organiser en février 2022 des élections ramenant les civils à la tête du pays, et demande plusieurs années de délai."Une frange de la population juge que les élections n'ont, jusque-là, pas permis de combler l'espoir d'une meilleure gouvernance et donc d'une vie meilleure", relève Ibrahim Maïga.
"A quoi bon faire un scrutin si on ne peut pas l'organiser sur deux tiers du pays?", dit à l'AFP Bouba Touré, enseignant bamakois, faisant référence à l'insécurité persistante sur le territoire.
L'assainissement promis par les colonels, doit permettre l'avènement du "Mali Koura", le "Mali nouveau".
- Où en est le "Mali nouveau" ?
Dix-sept mois après la prise de pouvoir, "il y a de vraies avancées sur le plan sécuritaire, qui est un préliminaire à toute chose", estime le député Sarr, invoquant une baisse des attaques jihadistes contre les camps militaires maliens, et une hausse des opérations de l'armée couronnées de succès.
Dans son dernier rapport, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a noté une baisse des attaques contre les civils sur le dernier trimestre 2021. Mais les violences se maintiennent à un haut niveau dans les zones dont l'Etat et des groupes armés se disputent le contrôle et des zones entières sont sous l'emprise des groupes extrémistes, souligne-t-il.
Autre important fait d'armes des colonels revendiqué par leurs supporteurs: la tenue de consultations nationales censées former le socle des futures réformes.Ces consultations ont été boycottées par d'importants acteurs.
L'ONU relève aussi qu'une série d'enquêtes judiciaires ont été lancées.L'engagement proclamé par la junte à combattre une corruption réputée galopante a touché une corde sensible dans l'opinion.Mais certains estiment - jamais publiquement - que c'est une chasse aux sorcières qui est en cours.
Un projet de nouvelle loi électorale pourrait bientôt être adoptée.
SANCTION DE CEDEAO, LAURENT GBAGBO SOLIDAIRE DE LA JUNTE MALIENNE
l’ancien chef d’État ivoirien Laurent Gbagbo a réagi et a rajouté une couche à la mobilisation des peuples africains et personnalités en faveur du Mali qui vient d’être lourdement sanctionné par la CEDEAO.
l’ancien chef d’État ivoirien Laurent Gbagbo a réagi et a rajouté une couche à la mobilisation des peuples africains et personnalités en faveur du Mali qui vient d’être lourdement sanctionné par la CEDEAO.
Toujours selon le confrère Ivoirien, Laurent Gbagbo n’a pas voulu garder le silence sur la situation que vit le Mali. “Il y en a qui regarde un chef d’Etat aux prises avec des forces étrangères et ils rient. Il faut leur dire que c’est comme ça qu’on a colonisé l’Afrique. Quand le colonisateur arrivait, il attaquait une tribu, l’autre tribu riait disant nous on n’est pas concernés. Mais quand on a fini avec la tribu A on passe à la tribu B. La tribu B, quand on la mate, la tribu C dit nous on n’est pas concernés, etc.”, a ironisé Gbagbo lors d’une rencontre à Abidjan ce mardi avant d’ajouter “Donc ce qui arrive à Gbagbo arrive potentiellement à tous les chefs d’État africains. Ils n’ont pas aidé Patrice Lumumba en 1960, mais ils ont tous subi le sort de Lumumba”, a-t-il ajouté.
Dans un communiqué rendu public le 11 janvier 2022, le parti de l’ancien fondateur du Front Populaire Ivoirien assure se tenir “fermement aux côtés du peuple frère du Mali » à qu’il exprime toute sa « solidarité », indique le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). Ci-dessous l’intégralité du communiqué :
Ces organisations sous-régionales ont pris des mesures fermes contre l’État malien. En réponse à l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir pendant plusieurs années, elles ont adopté une série de mesures politiques, économiques et diplomatiques visant à isoler le Mali. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle traversée par la Côte d’Ivoire lors de la crise postélectorale de 2010-2011.
Alors que Laurent Gbagbo refusait de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de 2010, plusieurs institutions internationales, dont l’UEMOA, s’étaient mobilisées pour isoler l’État ivoirien. Ses avoirs avaient ainsi été gelés. Ne pouvant plus accéder à ses comptes détenus par la Banque centrale régionale, Laurent Gbagbo s’était alors retrouvé dans une situation délicate pour le remboursement des dettes du pays et pour emprunter l’argent nécessaire pour ne pas être en défaut de paiement. Il avait même imaginé sortir de la zone du franc CFA en créant sa propre monnaie. Un projet qu’il a fini, toutefois, par abandonner.
LEVEE DE LA SUSPENSION DE TWITTER AU NIGERIA
Twitter est de nouveau accessible au Nigeria. La suspension a été levée mercredi après 7 mois d'interruption.
Twitter est de nouveau accessible au Nigeria. La suspension a été levée mercredi après 7 mois d'interruption.
Abuja accusait le réseau social américain d'œuvrer contre ses efforts en laissant sur ses plateformes des messages d'incitation à la violence. Si Twitter a pu reprendre, affirme le Nigeria, c'est parce que le réseau social a accédé à toutes les conditions qui lui ont été fixées notamment sur les contenus.
Twitter s'est engagé à mieux gérer les contenus qui seront partagés sur ses plateformes conformément aux lois du Nigeria. De plus, le réseau social s'est engagé à établir une entité légale au Nigeria au cours du premier trimestre de cette année.
En effet, au Nigeria, environ 20 % de la population soit 40 millions de personnes ont un compte Twitter. Et ce jeudi, les internautes ont plébiscité le hashtag Twitter ban, pour célébrer leur retour sur la plateforme. Pendant la suspension, de nombreux usagers nigérians avaient téléchargé en très grand nombre réseau privé virtuel, leur permettant l'accès à Twitter partout dans le monde.
CAN 2021, DES ÉCHANGES DE TIRS A BUE À AU CAMEROUN
Des militaires et des hommes armés ont échangé des tirs mercredi dans l'ouest du Cameroun en proie à un sanglant conflit entre l'armée et des séparatistes anglophones, dans la ville de Buea abritant des équipes en lice pour la Coupe d'Afrique des Nations
Des militaires et des hommes armés ont échangé des tirs mercredi dans l'ouest du Cameroun en proie à un sanglant conflit entre l'armée et des séparatistes anglophones, dans la ville de Buea abritant des équipes en lice pour la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football, ont indiqué jeudi des sources militaire et humanitaire.
Aucune information officielle sur ces affrontements ni sur un éventuel bilan n'ont encore filtré au lendemain des tirs, qui n'ont pas non plus été revendiqués.
Des groupes armés sécessionnistes, qui réclament l'indépendance de deux régions de l'ouest habitées principalement par la minorité anglophone du Cameroun, avaient menacé avant l'ouverture de la CAN dimanche de perturber le déroulement de la compétition-reine du football africain.
"Les séparatistes ont attaqué plusieurs quartiers de Buea, les renforts de l’armée sont arrivés et ont riposté", a affirmé à l'AFP un haut responsable militaire contacté par téléphone et qui a requis l'anonymat. "Cela s’est produit au terme de l’entraînement de la sélection du Mali, donc cela n’a pas eu d'influence sur la séance d’entraînement de l’équipe", a assuré l'officier.
Buea est le chef-lieu du Sud-Ouest qui, avec le Nord-Ouest, sont les deux régions à majorité anglophone dans un pays habité à 80% par des francophones.
"Il y a eu des échanges de coups de feu nourris entre militaires et séparatistes", a confirmé à l'AFP par téléphone Me Agbor Balla, directeur de l’ONG Centre for Human Rights and Democracy in Africa. "Plus les séparatistes avançaient vers le centre-ville, plus c'était la panique", a précisé l'avocat, qui évoque un mort dans les combats, "qui portait une tenue civile", et un blessé. Aucune autre source n'a confirmé ce bilan.
Depuis cinq ans, après la répression de manifestations pacifiques accusant le pouvoir central et la majorité francophone du pays d'ostracisme à l'égard des anglophones, séparatistes armés et militaires s'affrontent dans un conflit meurtrier.
Des ONG internationales et l'ONU blâment régulièrement les deux camps pour des crimes et atrocités visant les civils.
Le conflit a fait plusieurs milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés depuis début 2017, selon l'ONU et les humanitaires.
Quelques semaines avant le début de la CAN, certains groupes armés ont promis de perturber la compétition et envoyé des lettres de menace aux équipes qui doivent jouer leurs matchs à Limbé, station balnéaire du Sud-Ouest, et s'entraîner à Buea.
CAN 2021, LE CAMEROUN CONFIRME SA DOMINATION FACE À L'ETHIOPIE
Alors que beaucoup se plaignent du faible nombre de buts dans cette CAN, le Cameroun a remis les pendules à l’heure en écrasant l’Éthiopie (4-1).
Alors que beaucoup se plaignent du faible nombre de buts dans cette CAN, le Cameroun a remis les pendules à l’heure en écrasant l’Éthiopie (4-1). Après avoir souffert en première période, concédant à nouveau l’ouverture du score, les Lions Indomptables ont fait la différence suite à 14 minutes de feu dans le deuxième acte, grâce à un nouveau doublé de Vincent Aboubakar.
Toko-Ekambi, après avoir égalisé, s’est chargé de clôturer la marque.
Grâce à ce deuxième succès, le Cameroun est assuré de s’extraire du groupe A.
DÉMARRAGE À DAKAR DES ASSISES DES MÉDIAS
Organisées par le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) en collaboration avec les associations de médias, ces assises visent à ’’renforcer la conscience des acteurs et professionnels des médias
Organisées par le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) en collaboration avec les associations de médias, ces assises visent à ’’renforcer la conscience des acteurs et professionnels des médias sur la nécessité d’assurer et d’assumer les ruptures qualitatives nécessaire à la relance du secteur’’, renseigne un document remis à la presse.
Elles visent également à recueillir ’’l’engagement collectif des acteurs et professionnels des médias afin de mieux assumer la fonction sociale et garantir le droit du public à une information et à des contenus de qualité et pluriels’’.
Selon le directeur de la communication, Ousseynou Dieng, ’’ces assises nationales constituent une sorte de boussole, un cadre d’évaluation à mi-parcours du nouveau code de la presse qui a été voté en 2017’’.
Il s’agira, pour les acteurs, à travers plusieurs séries d’ateliers, sous la supervision de spécialistes du droit et de la sociologie des médias, d’échanger en vue de consolider les termes de référence, a ainsi précisé le secrétaire général du SYNPICS, Bamba Kassé.
A ce propos, il a invité, les journalistes, les techniciens, les administratifs, les producteurs, les patrons, les spécialistes de l’image, les publicistes, les agences de communication, à assumer, chacun en ce qui le concerne, sa part de responsabilité, pour ensemble, dérouler une feuille de route qui sera résumée dans un rapport final.
Selon le vice-président du comité scientifique, Mor Faye, ’’ces assises constituent un moment privilégié pour mettre tous les problèmes sur la table afin d’en discuter et proposer ainsi des recommandations et solutions concrètes aux nombreuses difficultés que connait le secteur’’.
Pour ce spécialiste de la sociologie des médias, cette ’’démarche salutaire vient à un moment crucial dans la vie de la profession’’.
Selon lui, ’’l’environnement des médias a beaucoup changé (…), faisant ainsi appel à d’autres ’’paradigmes, d’autres attitudes professionnelles et à des réflexions beaucoup plus approfondies pour voir le positionnement que doit avoir la presse par rapport à tout cela’’.
SENCHAN, L'ENSEIGNE QUI A COIFFÉ AUCHAN À TOUBA
Financée par Rijaal Holding SAS, une société d’investissements mouride, la marque de distribution alimentaire a ouvert quatre boutiques et ambitionne d’en ouvrir treize autres dans une ville qui échappe pour le moment à l’emprise du géant français
Jeune Afrique |
Théo du Couëdic |
Publication 13/01/2022
Au début de septembre, à l’approche du Magal (la plus importante fête religieuse de la confrérie mouride), la multinationale française Auchan a tenté de s’implanter à Touba. Un chapiteau de 1 000 m2 a été installé près du Palais de Ndiouga Kébé. Des denrées halal ont été acheminées pour être vendues à l’occasion du pèlerinage qui réunit chaque année trois à quatre millions de fidèles. L’équipe d’Auchan devait rester un mois sur place.
Mais la mobilisation de commerçants et d’acteurs économiques de la ville – s’insurgeant contre des activités jugées non conformes à l’islam et une concurrence inopportune – l’a conduite à plier bagage. Le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, aura eu le dernier mot, sans toutefois prendre la parole publiquement.
Logo étrangement similaire
Implanté depuis 2015 au Sénégal, Auchan est le leader de la distribution alimentaire dans le pays avec 35 magasins et un Drive disséminés à Dakar mais aussi à Thiès, Saint-Louis ou encore M’bour. Dirigée par Laurent Leclerc, l’enseigne – qui, sollicitée par Jeune Afrique, n’a pas souhaité s’exprimer – dispose d’un capital social de 35 milliards de F CFA (53,5 millions d’euros). Si elle n’est pas en odeur de sainteté à Touba, il en va tout autrement pour Senchan, qui joue à domicile.
En novembre 2020, cette enseigne a inauguré une première boutique dans la deuxième ville la plus peuplée du pays. Son logo, le nom Senchan en rouge et vert accompagné d’une tête de lion (qui rappelle l’emblème du Sénégal), n’est pas loin de celui du leadeur du marché sénégalais, à savoir Atac, lui aussi en rouge et vert, assorti du fameux oiseau d’Auchan. À l’entrée de la boutique Senchan, un portrait de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la confrérie des Mourides, accueille les clients. Le slogan ? « Autant, sinon plus ! »
Cette stratégie a été longuement mûrie. « Au lancement de notre première boutique, on a occupé tous les réseaux sociaux du Sénégal, en bien, en mal. En tout cas l’objectif était atteint : les gens connaissaient la marque », rejoue Moctar Sarr, le PDG de Rijaal Holding SAS, société d’investissements mouride qui finance l’enseigne et dont l’objectif est d’investir dans la ville sainte et de créer des emplois.
En vertu de quoi, les militaires qui sont des citoyens à part entière dans leur pays ne doivent-ils pas, devant l’échec patent constaté des civils, prendre leurs responsabilités pour mettre les choses à l’endroit du moins pendant un temps bien déterminé ?
Le Général DE GAULLE le plus prestigieux des présidents français énervé et désappointé par les errements sans fin ni tête ni queue de l’organisation des Nations Unies , n’avait pas hésité à lancer sa fameuse boutade « l’O.NU. ce machin » qui est passée depuis, à la postérité. J’emprunte l’expression de ce Grand homme de l’histoire pour qualifier la CEDEAO de « machin » et joindre ma voix à l’indignation, la colère voire le dégoût de celle des millions d’Africains à travers le monde au regard de ses derniers délires contre la République souveraine du Mali. Or donc cette organisation sous régionale censée œuvrer pour l’édification d’un espace communautaire fort, viable, convivial et solidaire entre ses états membres, a décidé- sous la dictée de la France (nous ne sommes pas dupes), d’infliger au Mali, des sanctions dures, excessives, illégales et totalement inacceptables. Au motif que les militaires au pouvoir devaient se plier à leurs oukases à eux, les membres du consortium des chefs d’Etats pour remettre dare-dare le pouvoir à des civils.
Mais Damnation, on est où là ?
De quelle légitimité la CEDEAO peut –elle se prévaloir pour infliger au Mali, pays membre et fondateur de la CEDEAO, des sanctions aussi iniques juste pour marquer leur énervement devant la fermeté de la Junte malienne? Car il ne s’agit que de çà. Et ainsi, pour la première fois dans l’histoire politique contemporaine, une organisation communautaire regroupant des Etats souverains, inflige à un de ses éminents membres des sanctions aussi démesurées juste pour contester la durée d’une transition qui serait anormale? On veut bien leur concéder que certes, le délai de six ans avancé par la junte pour la durée de la transition peut et même est excessif mais de quelque bord qu’on aborde la question, cela ne mérite pas –mais alors pas du tout- cette armada de sanctions aussi dures et iniques à l’endroit d’un membre éminent qu’on voudrait amener à la raison. On ne sanctionne pas aussi rudement un camarade’ qu’on voudrait par la suite, revoir. Il aurait été plus diplomate de faire des contre-propositions notamment pour une durée raisonnable de la transition ne dépassant pas par exemple trois ans plutôt que toute cette armada de mesures aux allures d’humiliation.
Cette intransigeance affichée par la CEDEAO à l’égard du Mali cache des non –dits qu’il est aisé de deviner et semble commanditée par les occidentaux et notamment par la France qui digère mal « le lâchage en plein vol » décrié par le Premier ministre malien à la tribune de l’ONU et qui voit d’un très mauvais œil , le Mali lui échapper en explorant d’autres pistes de coopération avec d’autres pays disponibles et disposés à lui apporter aide et assistance plus consistantes et surtout plus en conformité avec ses principes de respect de sa souveraineté d’Etat indépendant. Ne nous y trompons pas la France est en train de vouloir faire payer au Mali son « outrecuidance » pour emprunter le mot d’un journalise chroniqueur d’occasion, d’avoir voulu divorcer au forceps d’avec Elle.
Et pour se faire, elle a ses sbires, ses acolytes, ses séides et autres nègres de services parmi nombre de nos chefs d’Etat qui lui servent d’exécutants pour ses basses besognes pour faire plier le Mali. Et c’est la CEDEAO, une organisation commune incapable depuis plus de vingt ans de trouver un consensus fort pour aller vers une monnaie unique l’ECO parce qu’infiltrée par des traitres à la solde de la France et qui, sous des dehors de souveraineté d’Etat sabotent systématiquement toutes les avancées notables vers la réalisation de l’ECO. C’est cette même CEDEAO qui, soudainement retrouve une unité de façade pour sanctionner le Mali aussi durement. QUELLE INDIGNITE.
On voit bien que la HONTE ne les étouffe pas ces ronds de cuir d’Afrique de l’Ouest. TRISTE. Il n’y a qu’en Afrique que des africains bon teint , s’étripent entre eux sans état d’âme, pour les beaux yeux des pays occidentaux et particulièrement de la France. La plus grande victoire de la France en Afrique aura été d’avoir réussi à nous inculquer le venin du nationalisme étroit et de la forfaiture dans nos rapports intra et inter africains. Elle aura réussi durant tout notre compagnonnage forcé avec elle, par l’esclavage, la colonisation, les indépendances octroyées jusqu’aujourd’hui le néocolonialisme, à nous dresser les uns contre les autres sur des bases surannées de souveraineté nationale tronquée. Pour nous empêcher vaille que vaille d’aller vers l’Union qui est pourtant notre seul SALUT.
Et C’est ainsi que ses affidés de la CEDEAO, toute honte bue et sans aucune dignité , se sont fait forts sous des dehors d’intransigeance et de fermeté factice de passer à l’acte de sabotage du Mali, par des simulacres de réunions au sommet pour accoucher des sanctions aussi iniques jamais vues dans l’histoire moderne contre un pays souverain. Les mêmes méthodes de sabotage avaient été utilisées contre la Guinée en 1958, après le fameux NON du président Ahmed Sékou TOURE au Général DE GAULLE. Un crime de lèse-majesté qu’il fallait faire payer au prix fort à la Guinée. La France en quittant la Guinée a littéralement détruit ce pays en démolissant toutes les infrastructures qu’elle y avait implantées.
Le VAR de l’histoire est là pour nous édifier. C’est le même scénario en mode « soft » qui est mis en branle à travers ce « machin » de la CEDEAO pour briser le Mali. Les africains ne comprendront jamais que la France, se joue toujours d’eux pour les opposer les uns, les autres afin de se positionner le moment venu comme le conciliateur bienvenu pour aplanir les différends qu’elle aura contribué à créer-sans en avoir l’air-. Depuis plus de soixante ans que dure cette comédie machiavélique et toujours nos pays restent dans les gamineries d’un syndicat de vieux gâteux arrimés au pouvoir pour toujours bien brider leurs peuples. TRISTE.
Ce « machin « de la CEDEAO aurait pu nous épargner ce cinéma loufoque qui ne la grandit pas du tout. D’abord parce que dans tous les manuels de management des Hommes, dans les organisations ( l’Etat en étant une ) , il est prévu des sanctions graduelles selon la gravité des fautes commises allant de l’avertissement à l’exclusion en passant par le blâme et la mise à pied . Mais tout de go et d’un seul coup aller à la sanction suprême comme vient de le faire la CEDEAO ? On voit bien qu’ils ont été contraints et forcés par un mandataire bien identifié et très menaçant pour justifier une telle précipitation. Il leur fallait aller vite et frapper fort sans égard à la susceptibilité à fleur de peau des maliens et à la sauvegarde leur dignité.
C’est cela qui est INACCEPTABLE…
Ensuite tous ceux qui aujourd’hui au niveau de la CEDEAO, du moins pour certains d’entre eux, qui veulent jouer aux parangons de la vertu démocratique en exigeant du Mali une humiliation nationale, devraient d’abord se regarder dans la glace avant d’agir, de parler et de signer pareilles sanctions contre un pays frère.
Par exemple, au baromètre des coups d’Etat militaires, le Bénin, le Nigéria, le Ghana et le Burkina battent de loin le Mali en termes de fréquence et de durée. De surcroit, vouloir nous faire accroire qu’une transition parce qu’elle est militaire doit être la plus courte possible c’est nous prendre pour des canards sauvages. Alors qu’on a vu ici des transitions militaires qui ont trainé en longueur et en dureté sans incommoder personne. Notamment au Nigéria avec la ronde des généraux putschistes des années 80-90 tout comme au Burkina et en Guinée Bissau avec les colonels.
Les longs règnes de KEREKOU au Benin, de John Jerry RAWINGS au Ghana et de Eyadema au TOGO, étaient presque bénis. On a du mal à comprendre pourquoi le treillis du Mali donne des urticaires aussi agaçants à ces messieurs de la CEDEAO. L’autre argument de la mise à l’écart des militaires de la chose publique est une sorte de sectarisme qui ne dit pas son nom .
En vertu de quoi, les militaires qui sont des citoyens à part entière dans leur pays ne doivent-ils pas, devant l’échec patent constaté des civils, prendre leurs responsabilités pour mettre les choses à l’endroit du moins pendant un temps bien déterminé ? Sur ce chapitre, le passage de RAWLINGS aura été bien bénéfique au GHANA ; de même que celui de OBASANJO et BOUHARI au Nigeria. De même on oublie que de très grands dirigeants du monde politique sont ou ont été des militaires purs et durs .
Comme DE GAULLE (France), EISENHOVER, Ulysse GRANT(USA), KHADAFI ( LYBIE), BOUMEDIENNE (ALGERIE),RAWLINGS (GHANA), A.T.T,(MALI) GAMAL ABDEL NASSER (EGYPTE) pour ne citer que ceux-là. Alors pourquoi vouloir diaboliser les militaires au point de ne pas vouloir les voir même en peinture ? Pour terminer pourquoi, la CEDEAO, ne s’est indignée que pour les coups d’Etat militaires ? Les coups d’Etat civils liés au tripatouillage de la Constitution pour briguer un 3ème mandat très souvent indu et illégitime sont-ils plus honorables que ceux des militaires ?
Pourtant nombre des membres de cette auguste confrérie des Chefs d’Etat de la CEDEAO sont passés maîtres dans l’art de tricher pour imposer au forceps, un troisième mandat toujours très contesté par les populations et passant même sur les cadavres de leurs compatriotes sans que cela n’ait ému le moins du monde ces messieurs de la CEDEAO. C’est à croire qu‘avec la CEDEAO, le coup d’Etat civil est admis et le coup d’Etat militaire condamnable. Allez y comprendre quelque chose. On le voit bien sous tous les angles où on examine ce différend, la CEDEAO a TORT TOTALEMENT TORT.
Et si elle ne revient pas sur ses sanctions injustes et illégitimes, elle court vers son éclatement car le MALIBA se tiendra TOUJOURS DEBOUT et va se dire « pourquoi cheminer avec des amis qui ne vous veulent pas du bien ? » et donc va quitter la CEDEAO comme l’a fait il y’a plus de quinze ans la Mauritanie qui ne s’en porte pas mal du tout. ET c’est la Guinée qui est dans le collimateur des censeurs aux ordres de la CEDEAO qui va suivre. Et ce sera la fin d’un rêve d’union et de commun vouloir de destin commun et partagé pour les pays d’Afrique de l’Ouest consacrant ainsi la VICTOIRE de LA France qui ne souhaite que cela pour toujours continuer à nous siphonner nos ressources.
POUR L’HEURE, SOLIDARITE TOTALE AVEC LE PEUPLE DU MALI ET HARO A LA CEDEAO. VIVE LE MALI DEBOUT …
DIEU Nous garde et garde l’Afrique de TOUS ses prédateurs d’ici et d’ailleurs.
LES PAYSANS CRIENT À L’ARNAQUE ET ACCUSENT LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE
Au lieu du prix officiel de 250frs /kg d’arachide, la Sonacos et les opérateurs s’offrent les graines a 200 frs…
Alioune Badara Diallo (Correspondant à Kaolack) |
Publication 13/01/2022
Bien que le prix officiel du kilogramme d’arachide ait été fixé à 250 Frs, sur le terrain, la réalité est tout autre. En effet, la Sonacos, bien qu’appartenant à l’Etat, se permet de violer le gouvernement, en s’offrant le kg à 200 frs ». En faisant ce forfait, l’huilier national ouvre la voix aux opérateurs privés véreux qui s’arrogent le droit d’acheter les productions des paysans à moins de 250 frs. Les paysans outrés par cette pratique accusent ouvertement le régime en place, notamment le ministre de l’Agriculture, celui du Commerce et la Sonacos d’être complices de cette situation car ne comprenant pas qu’après la fixation du prix officiel du kg d’arachide, une société nationale puisse se permettre de l’enfreindre. Ce sans que les autorités, y compris celles territoriales, ne réagissent. Pour se faire entendre, les paysans promettent de voter contre le régime lors des locales et prédisent une famine dans la zone rurale. Une campagne arachidière désastreuse et irréversible si l’on se fie aux producteurs d’arachide qui parlent de fiasco qui frappe tout le pays.
Une chose est sûre. La campagne arachidière est très mal partie aussi bien dans le bassin arachidier que dans toutes les autres régions du pays. En effet, l’on se souvient de la fixation du prix officiel du kg d’arachide à 250 frs qui avait même occasionné une vive tension entre les paysans, le ministère de l’Agriculture et la Sonacos. Des producteurs avaient jugé faible ce prix en évoquant la cherté des intrants agricoles.
Bref, le courant ne passait pas entre le régime et ces pauvres agriculteurs qui n’ont que leur terre pour survivre. Finalement, malgré leur désapprobation, le prix a été validé et arrêté à 250 frs. Hélas, depuis le début de la campagne, les prix sont tirés vers le bas par la Sonacos et les opérateurs privés qui achètent à moins de 250 frs le kg d’arachide sur le marché. C’est un secret de Polichinelle d’ailleurs dans le monde paysan. Aucun paysan n’avance le contraire même certaines organisations paysannes taxées à tort ou à raison de rouler pour le régime pour masquer la réalité du terrain. Dans toutes les localités du Saloum, le constat est très amer. Les paysans déplorent une conspiration visant à les dépouiller de leurs productions en les obligeant à les céder à vil prix sans possibilité de refuser.
Pour Tamsir Ndiaye, Sg du syndicat des paysans du Sénégal, cette présente campagne « c’est un échec ». Surnommé « Tamsir Dinguiraye », ce paysan dont le franc parler est connu de tous « refuse d’être amadoué par les autorités qui cherchent à masquer la réalité des champs » et dessine un tableau très sombre de cette campagne.
« La Sonacos achète entre 200 et 230 frs…à la place du prix officiel de 250fr/Kg »
D’après lui, « le kg d’arachide est cédé à 200 frs dans la quasi-totalité des localités du Saloum » et notamment à Ndoffane, Nioro, Kaolack, Kaffrine etc. Il rappelle que ce sont les opérateurs privés chinois qui achetaient d’habitude toutes nos graines à de très bon prix, plus de 350 francs l’année dernière. Hélas, les Chinois sont bloqués par nos autorités qui leur interdisent d’entrer dans la campagne, soutient-il. Tamsir Ndiaye dénonce une machination politique au détriment des paysans et au profit d’une minorité que sont les opérateurs privés stockeurs et l’huiler national, la Sonacos. « Les autorités nous ont laissé seuls avec les opérateurs nationaux qui nous imposent frauduleusement leur prix car le prix plancher c’est 250 frs ». Un prix de 230frs/Kg. Selon notre interlocuteur, la Sonacos est la première à encourager cette pratique frauduleuse qui consiste à baisser les prix, car l’huilier national fréquente le marché parallèle dit « Mbapatt ». C’est dans ces points de vente qu’elle achète en profitant de « la situation financière des pauvres paysans pour les obliger à céder leur graines à de très mauvais prix ». D’où la conclusion de « Tamsir Dinguiraye » : l’Etat, qui a fixé le prix officiel étant le premier à le violer par le biais de sa société qu’est la Sonacos « cela pousse les autres, c’est-à-dire les opérateurs privés, à s’engouffrer dans la même voie ».
« La famine va s’installer dans le monde rural… Cette campagne est pire que celle de la dernière saison… »
« On ne devrait pas bloquer les Chinois qui achètent pratiquement toutes sortes de graines car ayant des unités industrielles qui en ont besoin ». Le pire, c’est que les paysans prédisent la famine. Partout dans la zone rurale de Taïba Niassène, Dinguiraye, Koungueul, Nioro etc… la principale crainte c’est de voir la famine s’installer dans ces zones et même dans d’autres parties du Saloum. Des agriculteurs interrogés pensent que si les autorités ne les appuient pas financièrement ce sera la catastrophe puisque, selon eux, « les greniers sont déjà presque vides, du fait des spéculateurs qui nous obligent à vendre à vil prix nos productions car ils savent que nous sommes confrontés à des difficultés de la vie courante ».
Nos interlocuteurs rappellent que, cette année, les récoltes sont très faibles aussi bien en qualité qu’en quantité. Il s’y ajoute que, en l’absence des Chinois, la Sonacos n’a pas les moyens financiers d’acheter les milliers de tonnes d’arachide produites par les paysans. D’ou, selon ces paysans, cette arnaque qui consiste à afficher officiellement le prix de 250 frs alors qu’elle achète en réalité les graines entre 200 et 230 francs le kilogramme. Ils soutiennent que « le président de la République et son régime ne se soucient pas des paysans puisqu’actuellement, ils sont laissés seuls face aux acheteurs véreux qui les écrabouillent.
Et pire, que ni le ministère de l’Agriculture, ni les autorités territoriales n’ont réagi par rapport à cette situation. Pourtant, nous les avons alertés. ». Selon Mouhamed Kéba Sokhna, Sg du Syndicat national des agriculteurs, éleveurs, et maraichers du Sénégal, si la Sonacos se permet d’acheter l’arachide à ce prix, « c’est parce que le régime le veut ainsi ». Et d’ajouter que « lors de notre rencontre préparatoire de la campagne, ces autorités, avec en tête la Sonacos et le ministère de l’Agriculture, ont voulu nous imposer ce qu’on appelle « une campagne à trois vitesses » qui consiste à laisser la Sonacos, puis les opérateurs sénégalais sur le marché d’abord et après ouvrir le marché international. Ce que nous avions refusé ».
D’ailleurs, signale Kéba Sokhna, il a été entériné que la campagne devait s’ouvrir à la même date pour tout le monde. Mais, contre toute attente, a –t-il déploré, « le ministère de l’Agriculture et la Sonacos nous ont trahis en fermant la porte aux Chinois ». C’est ce qui a, selon lui, constitué la principale cause de cet échec de la campagne qui est nationale.
L’ÉCHEC DE LA CAMPAGNE EST D’ENVERGURE NATIONALE
A preuve, même la Casamance n’est pas épargnée. Les producteurs de cette partie du Sénégal n’ont rien vendu depuis de début de cette campagne. Du moins pour ce qui est des graines destinées au bassin arachidier puisque c’est la localité qui polarise le taux d’échanges commerciaux le plus élevé avec des centaines de camions par jour qui quittaient la Casamance pour la zone centre. A cette période, indique, « Tamsir Dinguiraye », on achetait de la graine décortiquée en Casamance que l’on vendait aux opérateurs, avec des centaines de camions quittaient la Casamance pour le Saloum mais cette année, pas un seul camion car le prix de l’arachide a chuté. Ce qui montre que le phénomène est global. Revenant sur la problématique des semences, Kéba Sokhna rappelle qu’elles ont été subventionnées à hauteur de 100 frs sur les 300frs. Ce qui veut dire que le paysan achète à 200frs. C’est bien beau mais…l’on se rend compte que le Kg d’arachide est cédé à 200 frs présentement à la Sonacos. « C’est de l’arnaque ca » lance-t-il et d’enchainer qu’en vérité, c’est encore pire puisque « le gouvernement n’a jamais donné de semences aux paysans mais il nous donne de l’argent pour nous en procurer. Actuellement, on a un problème de semences pour l’année prochaine au vu de la mauvaise qualité des récoltes due au manque d’engrais dont est responsable le ministère de l’Agriculture car c’est à lui de nous livrer ce produit ». Conséquence, le monde paysan ne trouve d’autre stratégie de riposte que de boycotter Benno Bokk Yakaar (BBY) lors des locales à venir pour se faire enfin entendre. Surtout que, selon Kéba Sokhna, les paysans représentent plus de la moitié de l’électorat du Saloum. En adoptant cette stratégie, ces paysans espèrent que leur cri du cœur sera entendu…