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20 juin 2025
par Abdourahmane Sarr
OUSMANE SONKO ET YEWWI ASKAN WI, DILEMME ENTRE LIBÉRALISME ET COLLECTIVISME
Les leaders de YAW doivent davantage clarifier leur slogan et la véritable signification du démarrage de leur campagne à Ziguinchor. Leurs visions ne semblent pas les mêmes malgré leur volonté de "libérer" le peuple
Nous remercions Ousmane Sonko de nous avoir cité dans son livre « Les territoires du développement » à travers notre contribution intitulée « Consensus de Dakar, pas le choix de la jeunesse africaine ». Dans cette contribution, nous avions soutenu que nos États de l’UEMOA ne devaient pas considérer les bailleurs et le Fonds Monétaire International comme leur État central et nos États comme des entreprises uniques dans leurs territoires ou des collectivités locales uniques qui collectivisent le processus de développement à travers des projets d’envergure choisis et financés lors de groupe consultatifs notamment. En prenant leurs souverainetés pleines sur la gestion économique, notamment par le décrochage de leur monnaie, la décentralisation en pôles régionaux dans leurs pays leur permettrait de jouer pleinement leurs rôles d'États centraux. Le paradigme de collectivisation du processus de développement ou la gestion de ces pôles comme des entreprises uniques aurait alors plus de chance de réussir.
Cela dit, cette façon de faire n’est pas notre option première. Elle est dans le même esprit que le Plan Sénégal Émergent, bien que plus diversifiée, en collectivisant par des plans aux échelles de plusieurs territoires et de plusieurs leaderships politiques, le processus de développement économique. C’est le paradigme « Doomed to Choose » ou « Condamné à Choisir » des voies de développement économique que nous avons expliqué dans notre critique de la première déclaration de politique générale du Premier ministre Boun Abdallah Dionne "la vision qui sous-tend la déclaration de politique générale a-elle été adaptée au contexte". Il suppose une analyse des forces et faiblesses d’un territoire (comme une entreprise) et de choisir des voies pour le développer embarquant toutes les ressources du territoire dans ces directions. Des cabinets privés l’ont promu dans nos pays aidés en cela par des bailleurs.
Cette vision, dans le cadre de la décentralisation, oblige une délimitation du pays en pôles sur la base de critères de secteurs à développer et de forces et faiblesses. Le Plan Sénégal Émergent ayant déjà des projets de territoires sur la même base et ayant l’intention de diriger le développement avec des consultations locales certes, n’a pas encore jugé nécessaire d’autonomiser des pôles. Le programme du pouvoir à Dakar (Abdoulaye Diouf Sarr) est dans la même logique. Ceci, parce que ces pôles ne seront pas auto-finançables dans notre cadre institutionnel actuel puisqu’il n’y a pas véritablement de niches fiscales de cette envergure et la coopération internationale est principalement centralisée. C’est ce qui explique le statu quo de l’Acte III de la décentralisation et en partie la séparation inefficace du ministère des Finances et celui de l’Économie, du Plan, et de la Coopération où l’un réfléchit et l’autre administre les ressources. Le véritable ministre est le président de la République qui dirige et bientôt le Premier ministre. Nous en avons parlé dans notre contribution intitulée « Macky Sall : ministre de l’Économie et des Finances ».
Ce paradigme collectiviste est préféré par les organismes internationaux de développement dans le contexte de la décentralisation puisqu’il permet de matérialiser le concept de plan de développement local participatif. Participatif certes, mais dirigé par le leadership politique local dans une division des rôles entre les échelles centrale et locales, toutes les deux contraintes par la non-disponibilité de ressources locales pour financer leurs plans. De ce fait, dans ce paradigme décentralisé, le leadership politique local pluriel est également toujours à la merci des bailleurs et des investisseurs internationaux d’où les agropoles et les zones économiques spéciales du président Macky Sall. Ces projets pourraient réussir, mais ils ne développeront pas une économie résiliente faite de la diversité de ses petites et moyennes entreprises libérées de l’orientation d’intérêts internationaux et de logiques politiciennes.
Le paradigme développé dans « Les territoires du développement » est donc le même que celui du Plan Sénégal Émergent. Ils diffèrent dans les méthodes de mise en œuvre, mais ils ont la même essence. Ils ne libèrent pas le peuple. Mis en œuvre dans plusieurs pôles régionaux autonomes et en compétition, il est cependant plus libéral que sa version centralisée. Il a plus de chance de réussir mais sa planification du développement économique comme on planifierait l’aménagement du territoire et les services publics en fait un paradigme dirigiste. Il n’est pas préféré par les libéraux véritables qui sont pour la responsabilisation des citoyens eux-mêmes et du privé national ou local dans leurs diversités en mettant en place les conditions de leur propre développement, notamment leur financement au niveau local et celui étranger en complément.
C’est cette volonté qui nous avait amené à théoriser notre modèle de monnaie nationale complémentaire au FCFA qui ne correspond pas à ce qui se fait en France, en Angleterre, ou en Suisse qui dans ces contextes et même dans le nôtre sans adaptation auront un impact limité. Limité car les monnaies locales en France et ailleurs comptent sur la vitesse de circulation monétaire (la vélocité) et la volonté des usagers pour avoir un effet de quantité monétaire, et restent convertibles en totalité en monnaie nationale. Ceci fait qu’elles ne sont pas différentes de leurs monnaies nationales dans le fond. Ce qu’il nous faut dans notre contexte est d’approfondir notre secteur financier par l’inclusion financière de nos populations et davantage innover pour avoir le même effet de quantité en volume que le secteur bancaire sans nécessairement compter sur la vélocité ou les banques qui n’arrivent pas à inclure la population. Nous n’entrerons pas dans les détails techniques de notre projet Senxaliss. Ces détails ont été développés dans notre contribution intitulée « Relance post-Covid Endogène : Comment ? ».
Ces éléments de clarification nous permettent cependant d’aborder le dilemme de la coalition Yewwi Askan Wi en termes de leadership politique et de choix doctrinal. Nous avions défini Ousmane Sonko comme un patriote socialisant qui depuis son livre « Solutions » que nous avons critiqué « Ousmane Sonko et le socialisme congénital sénégalais » se rapproche davantage du libéralisme tout en conservant son penchant socialisant au sens de sa volonté de collectiviser ou diriger le développement (le Plan Collectif Local). De ce point de vue, il est devenu un libéral social comme le président Macky Sall, mais plus libéral localement, puisqu’il est prêt à autonomiser les territoires étant en pole position pour en diriger un, la Casamance. Macky Sall a choisi le libéralisme internationalisé socialisant qui met en avant l'État central et ses partenaires étrangers (publics et privés) dans le plan et une fibre sociale de redistribution des fruits (PUDC, CMU, DER, etc..). L’autre leader principal, Khalifa Sall, est un libéral social, non pas au sens de la collectivisation du développement économique, son parti d’origine ayant expérimenté son échec dans notre cadre institutionnel actuel, mais au sens de la redistribution et d’appui à « l’individu », « l’humain » (éducation, santé, cadre de vie, infrastructures de base, etc…). Cette différence a été exprimée à Ziguinchor lors de leur meeting de démarrage de campagne où Khalifa Sall (comme Barthélémy Dias à Dakar) a axé son discours sur l’humain et son autonomie, rejoignant notre slogan « Moom Sa Bopp Mënél Sa Bopp ». Il a présenté Ousmane Sonko comme un futur bon maire de Ziguinchor mais pas nécessairement comme futur président de la République. Ceci n’a pas semblé être le cas des autres orateurs présents et la perception de Sonko lui-même en campagne.
Les leaders de Yewwi Askan Wi doivent davantage clarifier leur slogan et la véritable signification du lieu de démarrage de leur campagne à Ziguinchor. Ils ont commencé à le faire comme nous les y exhortions dans notre contribution intitulée « Yewwi Askan Wi : Erreur stratégique de Pastef » mais leurs visions d'une décentralisation autonomisante et responsabilisante ne semblent pas les mêmes malgré leur volonté de "libérer" le peuple.
La vision collectiviste développée dans le livre « Les territoires du développement » ne correspond également pas nécessairement à la vision de l'économie sociale et solidaire plus libérale qu' Ousmane Sonko a exprimée en discours à Ziguinchor et qui privilégie une coopération entre le public d'une part et le privé et les citoyens libérés des leaders politiques aux niveaux international, central et local d'autre part qui est notre option. Il faudra clarifier pour les électeurs et les citoyens.
Nous invitons, sans prétention, la classe politique sénégalaise à opérer une renaissance doctrinale car elle est presque dans sa totalité socialisante et collectiviste par nécessité dans notre cadre institutionnel actuel. Nous les exhortons à épouser le Libéralisme Patriotique Progressiste que nous avons développé dans notre contribution intitulée « Senexit : Libéralisme Patriotique ou Socialisme ? ». Il met en avant les individus d'une part et les responsabilise dans leur propre développement par la diversité de leurs propres plans de développement. C’est son caractère progressiste. Son volet patriotique est facilité par le décrochage de notre monnaie de son lien extérieur. Il est libéral car il met les territoires de même que les individus et les entreprises en compétition. Ceci n'empêche pas la planification de l’aménagement du territoire et des services publics à court, moyen, et long terme aux échelles nationales et locales. Il n’exclut pas non plus le paradigme « Doomed to choose » mais seulement dans les limites de disponibilités de marges budgétaires sans effet d’éviction du secteur privé. Notre état en ajustement n’a pas de marge et ne doit pas gaspiller nos ressources pétrolières et gazières à venir.
C’est le sens de notre décentralisation autonomisante et responsabilisante. Il nécessite l'inclusion financière par une monnaie nationale complémentaire dans 5 pôles régionaux polarisés par des grandes villes et non des pôles à créer principalement sur la base de secteurs choisis ou d’avantages supposés. Cet instrument monétaire sera déterminant dans notre cadre institutionnel actuel. Il permettra de matérialiser une économie sociale et solidaire soutenable et dont l'impact ne sera pas marginal dans un contexte de grande pauvreté. Cet instrument n’a pas été développé dans « Les territoires du développement » d'Ousmane Sonko et ne correspond pas comme nous l’avons dit à ce qui se fait en Europe. Notre modèle a pris en compte toutes les objections exprimées par la BCEAO en 2015 et est prêt pour expérimentation avec tous les élus locaux du pouvoir comme de l’opposition.
Cette posture indépendante par l’écriture et l’influence des débats de fond n’enlève en rien la possibilité d’un engagement politique dans le contexte d’élections comme nous l’avions fait de par le passé. Comme disait Mamadou Dia dans une lettre réponse à Senghor qui lui demandait de renoncer à la politique pour le libérer de prison «…Je crois qu’il faut distinguer la politique en tant qu’intégration dans la cité, dans la communauté humaine, et la politique en tant que déploiement d’une technologie de conquête du pouvoir..... Parler du développement implique, de quelque bout qu’on prenne les problèmes, cette dimension politique.... je n’entends de nulle façon me mettre à entreprendre la conquête du pouvoir.…Mais je tiens à préciser que cette appréciation réaliste n’a pas à prendre la forme d’un engagement invalidant l’idée d’une hypothèse alternative…c’est un principe intangible auquel on ne peut apposer des arrangements particuliers… », disait-il.
Librement
Dr. Abdourahmane Sarr est président CEFDEL
Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp
par Jean Pierre Corréa
ÉLECTIONS, PIÈGE ABSCONS
BBY a sorti les grands moyens. Régler le chômage endémique demande moins de thunes, mais bien plus d’imagination, et là c’est « silence radio », d’un côté comme de l’autre
« Si Voter, Servait à Quelque Chose…Il y a longtemps qu’ILS L’AURAIENT INTERDIT ». Coluche
D’abord, je n’ai pas dit ça ! J’ai bien écrit « élections, piège abscons » !!!, Du latin absconsus, qui signifie « caché », très difficile à comprendre, obscur, inintelligible…
Le Sénégal entre en ce début d’année 2022 dans un moment crucial de son histoire politique, toujours célébrée, parfois chahutée, mais encore exemplaire pour nombre d’africains qui vivent sous des démocraties quelque peu cabossées par d’intempestifs « coûts d’États ». Cette campagne électorale devant mener des millions de citoyens sénégalais à se choisir, un maire, un conseiller départemental, ou un « monsieur le maire » comme on désigne les grands maires des grandes villes, celles qui valent enjeux nationaux, faisant oublier que la commune est le premier lieu de vie, justement « commune », où devrait théoriquement se bâtir « Le Nouveau Type de Sénégalais ». Pas celui qui a fini par faire commerce de passeports diplomatiques ! Non, vraiment le nouveau citoyen, celui qui prend son destin en mains et signifie à tous ceux qui, avec parfois grande prétention, prétendent pouvoir présider à leurs destinées, qu’ils ne sont plus dupes et qu’il est temps de ne plus les prendre pour des buses ou des perdreaux de trois semaines.
Alors, que nous cachent les acteurs de cette importante et cruciale séquence de notre vie politique, tellement déterminante pour l’avenir de notre démocratie, pour celui de nos jeunes filles et garçons, auxquels il est surtout urgentissime de réapprendre à rêver, ne serait-ce qu’au…possible ?
Commençons par évacuer tout ce qu’ils nous montrent avec ostentation et suffisance, pour qu’on ne se soucie pas trop de ce qu’ils nous cachent.
Le camp présidentiel nous montre, avec un sens affirmé de l’esbrouffe et du « t’as vu les moyens que j’ai sortis pour t’éblouir avec le fric qu’on t’a piqué », qu’il jette à la face d’une population qui s’émerveille tellement de la rutilance du parvenu, qu’il devient naturellement possible de concilier cynisme des premiers et résilience des seconds.
BBY a sorti les grands moyens. L’argent est disponible, aucun effort n’a été ménagé pour que le match ne soit pas plié tout de suite…pour 2024. Quand on est fort et au pouvoir, on le montre pardi ! Régler le chômage endémique, le désespoir des gosses qui se noient en mer, demande moins de thunes, mais bien plus d’imagination, et là c’est « silence radio », d’un côté comme de l’autre. Ce déferlement de moyens de l’État dans la campagne de BBY, qui a jeté tous ses ministres, presque tous ses Directeurs Généraux d’institutions nationales, dans la bataille des locales, doit selon eux les mener à la victoire, laquelle ne pourrait valoir « droit de tout faire », parce qu’étant les plus forts. C’est ce qui est caché du véritable enjeu de ces locales.
YAW, Yewi Askan Wi, ne demeure pas hors de cette supercherie politique, qui sous-couvert d’élections locales et territoriales, est en train d’en faire de fait, le premier tour de 2024, sous l’habile houlette de Ousmane Sonko, qui fait tout pour se faire désigner par ses pairs de l’opposition sous hypnose, comme « dauphin institutionnel », juste parce qu’il aura gagné Ziguinchor…
L’urgence pour la jeunesse de Casamance réside-t-elle dans « La monnaie complémentaire » ? Rien n’est moins sûr ! Mais puisque la gesticulation leur tient lieu de programmes structurants et garants de notre avenir, allons-y.
Le drame de notre classe politique, réside dans le fait qu’elle ne comprend toujours pas ce qu’elle sait : d’abord, le peuple qu’elle prétend pouvoir diriger est beaucoup plus conscient que les hommes politiques, des rêves qu’il veut vivre et ensuite, il sera de plus en plus difficile de l’en empêcher.
Alors, il convient que les citoyens sénégalais, à commencer par la jeunesse qui semble extrêmement concernée et active dans cette campagne, avec toutes les forces vives, intellectuels, opérateurs économiques qui font la richesse du Sénégal, que tous les patriotes qui ont ce pays et son avenir en partage, et non livré aux bagarres de politiciens dont le jeu favori est dessiner et de baliser pour leur seul profit, le chemin qui les mène tous, plus ou moins à proximité d’un coffre-fort se dressent pour rappeler à ces hommes et femmes qui doivent tout au Sénégal, sans pour autant lui avoir jamais rien donné, que ce qui se joue dans 15 jours est vital pour notre pays.
Ce qui se joue et qui ne doit pas être caché, c’est la préparation de notre nouvelle Assemblée Nationale, qui doit répondre à la nouvelle donne institutionnelle avec le retour du poste de Premier ministre, qui devrait préparer le pouvoir à organiser une transition institutionnelle à travers des élections libres, sans dauphinat, ni successeur désigné, et sans cette bombe incendiaire du troisième mandat qui serait insulte à nos intelligences et mise en danger de mort pour notre nation. Des jusqu’au-boutistes de la victoire à ces locales, auraient tort de se l’autoriser, il devrait leur en cuire, s’ils allaient encore une fois, sur la fausse piste de leur suffisance repue encore à satisfaire.
Soyez de grâce au niveau des rêves des Sénégalais ! Au nom de notre élégance démocratique naturelle, ne faites-pas de ces élections, un piège à…cons. Le Sénégal mérite mieux.
LA FIFA CONFIRME LA SUSPENSION DE SYLVAIN GBOHOUO
Coup dur confirmé pour la Côte d’Ivoire ! A la veille de son entrée en lice à la Can 2021 ce mercredi contre la Guinée Equatoriale, la Selefanto a eu confirmation que son gardien titulaire, Sylvain Gbohouo, ne pourra pas être aligné durant la compétition
Suspendu par la Commission de discipline de la Fifa en décembre dernier, Sylvain Gbohouo a été écouté il y a quelques jours, et l’instance internationale a confirmé sa décision ce mardi. Le portier ivoirien ne disputera pas la Can, il n’aura donc pas le droit de vivre une quatrième participation au tournoi continental.
Coup dur confirmé pour la Côte d’Ivoire ! A la veille de son entrée en lice à la Can 2021 ce mercredi contre la Guinée Equatoriale, la Selefanto a eu confirmation que son gardien titulaire, Sylvain Gbohouo, ne pourra pas être aligné durant la compétition en raison d’une suspension.
L’annonce avait été effectuée fin décembre par la Fédération éthiopienne, où il joue en club à Wolkite City Fc. Il s’agit d’une décision de la Commission disciplinaire de la Fifa qui a provisoirement suspendu l’ancien portier du Tp Mazembe pour dopage suite à son test positif à la Trimétazidine, une substance stimulante classée dans les produits dopants, à l’issue du match contre le Cameroun (0-1) en novembre dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2022.
Un appel encore possible
Face à l’imminence de la Can, la Fédération ivoirienne de football (Fif) avait fait appel. «En début d’année dernière, nous avons demandé à Sylvain de faire un examen oculaire, comme les gardiens font souvent. Il l’a fait à Abidjan. Le médecin qui l’a ausculté lui a prescrit des médicaments. Sylvain les a pris en mars, et depuis, il les a arrêtés», avait expliqué le sélectionneur des Eléphants, Patrice Beaumelle, pour justifier la présence de Trimétazidine dans les urines de son dernier rempart. «J’ai été informé du résultat lundi 27 décembre : il y avait des traces de molécule dans ses urines. Nous avons fourni l’ordonnance, les médecins de la Fé¬dération ont contacté le médecin qui a fourni la preuve de l’ordonnance. Le joueur n’a plus pris de médicament depuis mars.»
Ces arguments n’ont visiblement pas suffi à convaincre la Commission disciplinaire de la Fifa qui a confirmé ce mardi, la suspension du gardien, a indiqué la Fif, qui dispose de 20 jours supplémentaires pour faire appel et transmettre des informations complémentaires.
En attendant, c’est Badra Ali Sangaré (Jdr Stars Fc/Afrique du Sud) qui devrait garder le but ivoirien à la Can…
OUSTAZ ALIOUNE SALL SE CONFIE
Plutôt discret ces derniers temps, Oustaz Alioune Sall n’en a pas perdu son langage diplomatique toujours tenu dans un discours de vérité teinté d’un brin d’humour
Le prêcheur religieux, star des ondes FM, s’est prononcé sur beaucoup de sujets d’actualité, dans cet entretien accordé à ‘’EnQuête’’. Plutôt discret ces derniers temps, Oustaz Alioune Sall n’en a pas perdu son langage diplomatique toujours tenu dans un discours de vérité teinté d’un brin d’humour. Du religieux à l’homme politique, en passant par le revendicateur des aspirations sociales, le membre du Cese a évoqué des sujets importants, tout en essayant d’apporter une plus-value à la communauté. Entretien…
Vos sorties médiatiques se font rares, mis à part votre travail dans les médias. Qu’est-ce qui vous amène à adopter cette posture ?
Aujourd’hui, il y a une équipe qui gère l’image d’Oustaz Alioune Sall. Dans le travail que je fais, je suis arrivé à un niveau tel, que je ne peux plus me prononcer sur tout et rien. Il arrive que je me prononce sur un sujet et que ces propos soient détournés de leur contexte, afin de les opposer à ceux tenus par un autre, dans un contexte différent.
Devant de tels procédés assez fréquents maintenant, je me dois de rester vigilant sur ce que je dis. Car je ne fais pas dans la polémique ou les chamailleries. Je reste prêcheur à Sud FM. Et j’ai ma propre chaîne Youtube qui est Al Imran TV. Là-bas, je réponds aux questions qui intéressent les citoyens. Il n’empêche, je ne suis pas fermé à la presse et aux demandes d’interview.
Faites-vous partie du collectif And Samm Jiko Yi ?
Notre prophète Mouhammad (PSL) a été envoyé sur terre pour compléter nos bonnes valeurs. La dénomination de ce collectif répond à ses ambitions : s’unir pour préserver les valeurs que nous partageons. Qui détient une carte membre ou pas, imbu de la bonne marche de notre société, fait, de facto, partie de ce collectif. On l’a vu avec tous les khalifes généraux de notre pays. Même si je ne détiens pas une carte de membre, je m’identifie aux valeurs qu’il incarne, car il s’agit d’une très bonne initiative.
La semaine dernière, la proposition de loi pour la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal, dont And Samm Jiko Yi est à l’origine, a été rejetée par le Bureau de l’Assemblée nationale. Que pensez-vous de cela ?
Nous vivons dans un pays habité à très grande majorité par des musulmans, mais qui se définit comme un pays laïc. Nous avons manifesté ce que nous voulions, suivi la procédure pour le faire appliquer. Cela nous a été retourné. Nous allons rendre compte à nos leaders religieux. Ils sauront que la pétition qu’ils ont signée, qui a été déposée à l’Assemblée nationale, a été rejetée par des représentants du peuple. Nous appliquerons ensuite ce qu’ils nous demanderont de faire.
Ce rejet a été motivé par une loi sénégalaise qui punit déjà assez sévèrement les actes contre-nature, à côté de la position du président de la République Macky Sall qui est contre la légalisation de l’homosexualité au Sénégal. Pensez-vous que cette loi est encore adaptée à la réalité du moment ?
Le collectif And Samm Jiko Yi n’a fait que relever ses inquiétudes sur des agissements constatés par rapport à un agenda LGBT+ dans le monde et au Sénégal. Ne voulant pas voir ce qui est appliqué ailleurs sur cette question de l’homosexualité gagner le Sénégal, il a voulu prévenir que guérir. Il en a le droit. Nous avons tous entendu ce qu’a dit le président de la République. Depuis, beaucoup de faits se sont accumulés et qui ne tendent pas à rassurer And Samm Jiko Yi. C’est normal alors que ce collectif essaie d’anticiper sur ce qui pourrait arriver. Maintenant, on veut leur refuser cela.
Le viol a été criminalisé dans notre pays. Le vol de bétail également. Est-ce que l’homosexualité est un fait moins grave pour la société ? Ce sont des questions qui poussent And Samm Jiko Yi, sans rejeter les propos du président de la République face à son homologue américain Barack Obama et face au Premier ministre canadien Justin Trudeau, à rester sceptique.
Etes-vous toujours au Conseil économique, social et environnemental (Cese) ?
Oui, le travail se poursuit. Nous faisons nos réunions par visioconférence. Il n’y a pas grand-chose qui a changé à part qu’on ne se déplace plus fréquemment depuis la pandémie. Nous n’avons pas organisé plus de trois plénières en présentiel durant la Covid-19. Malgré cela, les commissions font leurs réunions normalement.
Nous sommes entrés dans la période de campagne électorale des élections locales du 23 janvier 2022. Vous étiez un des acteurs de la campagne lors des Législatives en 2012. Pourquoi on ne vous entend plus dans ces joutes électorales, notamment les Locales, en ce début d’année ?
J’ai participé aux élections législatives de 2012 pour briguer un mandat de député. Je ne faisais partie d’aucun parti politique. J’ai été sollicité par un parti politique. Lorsque je me suis concerté avec mon guide, il m’a dit qu’il s’agit d’une obligation religieuse, si j’étais sûr d’être en mesure de leur apporter ne serait-ce que 10 voix. C’est pour cela que j’ai accepté. Après le scrutin, notre liste a obtenu deux députés. La loi sur la parité a fait que ces places sont revenues à notre leader et à la première femme sur la liste, vu que j’étais troisième.
Je n’ai jamais participé à des élections locales. C’est vrai que des personnalités politiques viennent me voir. Je donne à chaque fois mes conseils et formule des prières pour chacun d’entre eux. Mais nous attendons les élections législatives. Mais cette fois-ci, je créerai, si possible, ma propre liste. Et je ne dépenserais pas l’argent de notre Daara dans la politique. Ceux qui veulent me voir sur l’arène devront faire la même chose que les Américains avaient faite pour Barack Obama (une campagne de levée de fonds) lorsqu’il s’est présenté en 2009. Ne pas être député ne constitue pas un péché. Je peux très bien rester dans mon coin avec mes élèves.
Est-ce que vous comptez créer un parti politique dans ce sens ?
Mettre en place un parti politique comme nous le souhaitons ne sera pas chose aisée au Sénégal. La Constitution impose des partis laïcs. Et qu’il n’y aura pas de parti islamique. Si on doit en créer un, ce sera suivant les règles établies par les textes. Là où l’on pourra peut-être se différencier, c’est sur l’éthique politique qu’on devra y mettre. Et même sur ce point, on pourrait agir mieux que des partis tout comme d’autres pourraient mieux agir que nous. Peut-être que si nos guides religieux souhaitaient qu’un tel parti voit le jour, cela se concrétisera.
Pensez-vous que l’on devrait arriver à la création d’un parti islamique au Sénégal ?
Un parti islamique n’est rien d'autre qu’un rassemblement de personnes qui souhaitent vivre suivant le chemin prescrit par Allah et enseigné par le Prophète Mouhammad (PSL). Seulement, l’on a remarqué que partout où ce genre de parti a été créé dans le monde, il a conquis le pouvoir. On l’a vu en Algérie avec le Front islamique du salut (FIS) et en Egypte avec les Frères musulmans dont le président Mohamed Morsi est arrivé au pouvoir en 2012 lors des premières élections législatives démocratiques et libres du pays. C’est pour cela que les gens craignent les partis islamiques. Ces deux pouvoirs ont été renversés depuis. Si la démocratie répondait à ce qu’elle est censée être, l’on ne refuserait à personne son parti politique.
On va vers des élections tendues et la violence s’est déjà invitée dans le processus électoral. Que pouvez-vous conseiller aux politiques qui s’adonnent à ces actes ?
Nous voulons tous la paix. C’est ce dont le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, disait : ‘’Rien n’est meilleur que la paix ici-bas et dans l’au-delà.’’ La paix a un prix. L’on ne peut pas simplement tendre les bras pour demander à Allah de nous accorder la paix. Réciter des versets de Coran devant une lampe ne l’a feront pas s’allumer. Il faut appuyer sur un contact pour voir la lumière jaillir. Si les êtres humains se respectent sur cinq choses, ils auront tous la paix. Il s’agit de la vie, l’avoir, la pensée, l’honneur et la foi. Vers des élections paisibles, cela engage les gens du pouvoir et de l’opposition. Tout manquement peut être source de tensions. Alors restons loin de ce qui amène de la tension.
Comment voyez-vous ceux qui ont refusé de signer la charte pour la paix initiée par des religieux en direction des élections locales ?
Est-ce que la meilleure voie est de proposer de signer une charte pour avoir la paix ? C’est la question. Peut-on imposer la signature comme le seul gage de bonne intentionnalité ? Même si certains ont accepté et d’autres refusé, je pense que le mieux est d’appliquer mutuellement le respect des cinq choses que je viens d’énumérer.
Le président de la République a lancé la mise en exploitation du TER (Train express régional). On a vu sur les réseaux sociaux l’incident d’une personne qui y a renversé un seau rempli de riz et toute la polémique que cela a provoquée. Que pensez-vous de cela ?
Le TER a été lancé avec deux semaines de gratuité. Cela montre qu’il s’agit d’un apprentissage. L’on devait s’attendre à de tels faits. Ceux qui sont chargés de la gestion du TER doivent être compréhensifs sur le fait qu’il s’agit d’un instrument que les usagers ne maîtrisent pas encore. On peut ainsi tolérer cet incident à celui qui en est à l’origine. Avec l’habitude, les gens comprendront de plus en plus comment se comporter dans ce train. Dans les pays développés, il existe des panneaux pour indiquer les interdits dans les transports publics, etc. Le TER peut nous valoir beaucoup de satisfactions. Soyons patients. Je souhaite que beaucoup de trains s’ensuivent pour couvrir tout le pays.
Que pensez-vous des coûts ?
Un prix se fixe suite à une transaction. Cela peut paraître cher ou pas. C’est aux spécialistes de déterminer l’opportunité de payer ou pas. Comme le train nous appartient et que l'autoroute à péage nous appartiendra un jour, nous devons nous concerter pour déterminer un prix qui arrange le plus de monde. Et qu’on ne le fasse pas pour un chiffre d'affaires. Ces infrastructures sont pour un usage social.
INCOMPATIBILITE D’HUMEUR : UN MOTIF DE DIVORCE QUI EN CACHE D’AUTRES
La notion d’incompatibilité d’humeur est très souvent invoquée comme motif de divorce des couples.
La notion d’incompatibilité d’humeur est très souvent invoquée comme motif de divorce des couples. Mais derrière cette expression « fourre-tout », se cachent des secrets difficilement avouables devant le juge.
Mamy Guèye a mis fin à son union avec son époux pour une raison bien particulière. La bonne dame n’a pas eu le soutien de son mari qui « préférait être dans le déni » quand sa belle-famille lui menait la vie dure. « Sa mère lui a demandé de choisir entre elle et moi. Il a évidemment choisi sa mère », confie-t-elle avec amertume. Le regard vide, la femme de 25 ans a encore du mal à évoquer cette phase douloureuse de sa vie. Mais, face au juge, elle a préféré taire les véritables raisons de sa demande de divorce. Par conséquent, elle a opté pour la séparation par consentement mutuel. « Nous avons opté pour un consentement mutuel car les deux parties étaient d’accord pour le divorce », fait-elle savoir.
À l’image de son mariage, la procédure a fait long feu. « On nous a convoqués une seule fois et on avait remis au juge la demande de divorce avec consentement mutuel », avoue-t-elle, peinée.
« C’est ma femme qui a demandé le divorce », confie Modou Diop. Quadragénaire et père de deux enfants, il a dû faire face à des disputes incessantes avec sa conjointe. « Il y avait un certain nombre de comportements que je n’aimais pas chez elle. Cela a altéré notre relation », dit-il, dans la confidence. Le sieur explique qu’il ne pouvait pas supporter certains écarts de conduite et de langage. Le couple opte alors pour un divorce par consentement mutuel pour cause d’incompatibilité d’humeur. L’enseignant a laissé la garde de ses deux enfants à son ex-épouse avec qui elle a de bons rapports.
Nafi Diakhoumpa a consenti à se marier pour fuir la pression sociale qui pesait sur ses frêles épaules. Ainsi, la trentenaire s’est lancée dans un mariage sans amour. « Je croyais que j’allais tomber amoureuse de mon époux dans le mariage. Malheureusement, il n’était pas romantique et cela aggravait la relation », révèle-t-elle. La jeune femme affirme que le caractère romantique joue « un rôle primordial » dans un mariage. Elle juge que cela peut inciter les conjoints à s’aimer plus. Cependant, Nafi et son ex-mari ont préféré choisir le divorce pour incompatibilité d’humeur comme motif et par consentement mutuel. Pour elle, cela permet de « masquer » le vrai motif. « Nous avons nos réalités et cela peut permettre aux conjoints de garder leur relation pacifique », avoue-t-elle.
« Incompatibilité d’hormones »
« Aucune femme ne souhaite le divorce. Cependant, quand cela arrive, il faut l’accepter avec grandeur », dit Khoudia Diop, plongée dans ses pensées. Les plaies sont encore béantes et la jeune femme peine à parler de son divorce. L’arrivée d’un enfant devait consolider son couple, malheureusement elle n’en a pas eu… « Je ne pouvais pas enfanter », dit-elle en étouffant un sanglot. Mais, comme un malheur n’arrive jamais seul, Khoudia voit la flamme de son mariage se consumer. « Nous avons finalement décidé, d’un commun accord, de divorcer par consentement mutuel », déclare-t-elle. L’incompatibilité d’humeur est la raison évoquée mais Khoudia Diop parle d’une « incompatibilité d’hormones » comme pour donner un mot à son mal être.
Un motif pour sauver les apparences
L’incompatibilité d’humeur peut être invoquée comme motif de divorce. Mais, selon Me Abdou Dialy Kane, avocat à la Cour, cela n’est pas sans risque. Il précise que demander un divorce en se fondant sur l’incompatibilité d’humeur constitue un danger pour l’époux qui le fait. « Le risque est que quand un conjoint invoque devant une juridiction l’incompatibilité d’humeur à l’appui de sa demande de divorce, il est prononcé à ses torts », déclare-t-il. L’avocat à la Cour explique que la personne qui prend le risque d’invoquer l’incompatibilité d’humeur peut être condamnée à payer des dommages et intérêts. C’est ce que prévoit le Code de la famille en son article 175 : « Lorsque le divorce est prononcé aux torts de l’un des conjoints, il peut être condamné à payer des dommages et intérêts ».
« L’incompatibilité d’humeur n’est pas définie par la loi. Il appartient au juge, à travers la jurisprudence, de préciser ce que recouvre cette notion », renseigne Me Abdou Dialy Kane.
Celui qui invoque l’incompatibilité d’humeur peine à motiver sa demande. « C’est une notion fourre-tout, une arme facile que la personne qui veut, coûte que coûte, mettre fin au mariage utilise, à ses risques et périls », soutient-il. Le conseil pense que ce motif peut être invoqué pour sauver les apparences. « C’est une arme conforme à nos valeurs sociales », déclare-t-il.
ME MALICK NDOUR, GREFFIER AU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE DAKAR SUR LA NOTION D’INCOMPATIBILITÉ D’HUMEUR : « C’est une cause passe-partout »
L’incompatibilité d’humeur est souvent invoquée pour mettre fin au lien matrimonial. Mais, cette notion reste floue du point de vue juridique. À quoi renvoie-t-elle ?
Le Code de la famille n’a pas donné une définition assez claire de la notion d’incompatibilité d’humeur. C’est une notion vague qui a été introduite dans le Code de la famille en vertu de l’article 166 qui énumère les dix causes de divorce. Chaque époux peut se fonder sur ces dix causes. Il y a l’absence déclarée de l’un des époux, l’adultère, la condamnation de l’un des époux, le défaut d’entretien de la femme par le mari, le refus de l’un des époux d’exécuter ses engagements, l’abandon de la famille ou du domicile conjugal, les excès et sévices, la stérilité, la maladie grave et incurable et l’incompatibilité d’humeur en dernier lieu. L’un des époux peut se prévaloir de l’incompatibilité d’humeur pour solliciter le divorce, s’il n’a pas de raisons valables à invoquer pour se libérer de son conjoint. C’est une cause passe-partout.
Dans quel cas de figure le juge peut arriver à la conclusion d’un divorce par incompatibilité d’humeur ?
Quand on saisit une juridiction pour mettre un terme à un mariage, le tribunal est obligé de rendre une décision. Si en procédant à la vérification des faits ou à une enquête, le juge n’arrive pas à avoir des éléments factuels qui lui permettent de prononcer le divorce relativement aux causes énumérées par le Code de la famille, il est obligé de se rabattre sur l’incompatibilité d’humeur. C’est cela qui justifie le nombre assez conséquent de ce motif qu’on retrouve dans les divorces. Il y a certains époux qui ne veulent véritablement pas dévoiler leur vie conjugale ou certains secrets devant la juridiction ; ils peuvent invoquer l’incompatibilité d’humeur.
Es-ce que le couple peut décider ensemble de taire les raisons du divorce devant le juge ?
Il faut savoir qu’une incompatibilité d’humeur peut être concrétisée sous la forme d’un divorce contentieux ou d’un divorce par consentement mutuel. Quand il s’agit du divorce par consentement mutuel, les époux n’ont pas besoin de préciser les raisons. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas besoin de faire savoir au tribunal les raisons qui les poussent à divorcer. Ils ont décidé d’un commun accord de venir devant le tribunal pour constater leur consentement suivant le divorce par consentement mutuel. Le juge se base uniquement sur les accords qui lui sont soumis. Il ne fait qu’entériner les accords qui sont pris par les époux tout en s’assurant que ces accords doivent être en phase avec la loi, l’ordre public et les bonnes mœurs. Ils ne doivent pas être des accords vicieux, le consentement doit être vérifié. Alors que lorsque c’est sous la forme d’un divorce contentieux, les époux sont obligés de révéler les causes.
« L’incompatibilité d’humeur n’est autre que le résultat de la différence », selon le sociologue Souleymane Lô
L’incompatibilité d’humeur au sein de couples sénégalais peut être comprise, d’après le sociologue Souleymane Lô, à travers trois dimensions essentielles : le choix du conjoint, le stress face à la baisse tangentielle du pouvoir d’achat du mari et la perspective d’une seconde noce. Pour le choix du conjoint, Souleymane Lô explique que la question se posait moins dans la société traditionnelle au motif que le sentiment d’amour de l’individu était relégué au second plan face au devoir sociétal. En effet, la relation matrimoniale était bâtie sur les qualités de l’autre, notamment celle de la famille voire de la classe sociale à laquelle il appartient. Sous cet angle, il estime qu’on n’épouse pas une femme mais un groupe social, soit une famille, une ethnie voire une conscience collective qui exprime le mieux les attentes de la société en matière de relations matrimoniales. Le mariage était plus une fin en soi pour la perpétuité d’une descendance qu’un moyen de produire le bonheur pour l’individu. L’incompatibilité d’humeur est, par conséquent, anéantie par la volonté d’un vivre ensemble définie dans le projet de société dont le couple s’approprie les principes fondamentaux en agissant au nom et pour le compte du groupe social, de la communauté dont il est d’ailleurs plus amoureux qu’à sa propre personne.
« Aujourd’hui, les mariages sont fondés sur la recherche exclusive du bonheur suivant la sensation, le désir né des pulsions amoureuses qui engagent l’un à s’unir à l’autre et souvent envers et contre les attentes de la communauté », fait savoir le sociologue. Il parle même « d’amour égoïste » en ce sens qu’il se prive des repères sociétaux pour exister au nom et pour le compte de l’amour.
« Les éducations et les parcours de vie ne sont pas pareilles. Lorsqu’une différence de point de vue surgit au sein du couple avec la conséquence d’opposer dans le temps ceux qui se juraient amour et fidélité, on assiste à une collision culturelle rendant difficile toute possibilité de compréhension au sein du couple », explique-t-il. Le sociologue soutient que l’incompatibilité d’humeur n’est autre que le résultat de la différence de culture, d’éducation voire de repères sociaux auxquels le couple, égoïste et aveuglé par ses propres sentiments, ne voulait guère se fier à l’aube de sa naissance. « Ce sont ces malentendus répétitifs et relatifs à la différence culturelle qui finissent par disloquer le couple », admet-il.
Les difficultés financières de l’époux peuvent aussi avoir comme conséquence une incompatibilité d’humeur. « Quand l’homme rencontre des problèmes pour faire face à la vie, il demeure une proie facile au stress au point que sa tolérance trouve ses limites dans chaque fait et geste de l’épouse », explique-t-il. M. Lô indique que dans de pareilles circonstances, l’incompatibilité d’humeur s’installe et altère les relations du couple. Enfin, la perspective d’une seconde lune de miel n’est pas à écarter. « Les soupçons d’une femme portée à la jalousie maladive qui la rend inéluctablement paranoïaque ont souvent comme résultat le caractère acariâtre dont elle fait montre envers l’époux », déclare-t-il.
Le refus d’admettre la cohabitation, le manque de confiance en soi, le sentiment de culpabilité en pensant avoir manqué au devoir conjugal sont, selon lui, tant d’états d’âme susceptibles de mettre une femme dans un doute existentiel perpétuel. « L’incompatibilité d’humeur se comprend par des agissements irrationnels de la femme désormais incapable de tout discernement au point que sa tolérance souffre devant les faits, les mots et gestes de l’époux », fait observer Souleymane Lô. Ainsi, les disputes, meilleurs baromètres des dysfonctionnements au sein du couple, vont finir par déteindre négativement, au fur et à mesure, sur la « santé » du couple jusqu’à ce qu’un divorce vienne mettre un terme à ce qui était censé être une relation sincère.
par Amadou Tidiane Wone
AU PEUPLE MALIEN FRÈRE ET FIER
Nous aurions dû lever une armée multinationale depuis des années pour protéger toutes les frontières de notre sous-région, au lieu d’attendre que le feu brûle la maison du voisin pour venir avec des seaux de kérosène...
Nous suivons avec attention, foi et espérance, la lente maturation de ton ardent désir d’accéder à la pleine souveraineté sur tes choix politiques, économiques et stratégiques. En un mot sur ta destinée. En d’autres temps, on appelait cela l’indépendance.
En effet, comme la plupart des pays ouest-africains décolonisés par la France depuis plus de 60 ans, les « indépendances » se sont révélées, au fil du temps, piégées et vidées de leur substance. Après l’euphorie du « Soleil des indépendances, » des élites dirigeantes de moins en moins conscientes du sens de l'Histoire, ont fini par céder des pans entiers de nos économies et de nos ressources, mettant sous hypothèque notre souveraineté. De plus, et sous la fallacieuse appellation « d’aide publique au développement, » des mécanismes poussés de servitude consentie ont été mis en place. Nos autorités ont signé, sciemment ou inconsciemment, des accords et conventions multiples qui ont, dans les faits, réduit drastiquement les marges de manœuvre de nos États embryonnaires. Sous la stricte surveillance d’institutions financières internationales, qui nous dictent des thérapies aggravantes aux maladies qui nous sont causées…
Toujours confinés dans les frontières héritées du partage de Berlin en 1885, sans y avoir été représentés, nous tournons en rond. Au lieu de redessiner nos trajectoires ante-coloniales et d’élaborer une notion du progrès compatible avec le bien-être de la majorité de nos populations, les premiers dirigeants de nos pays se sont glissés dans les institutions coloniales, adoptant leurs atours et leurs discours. Ils ont régné, et c’est le cas de le dire, en perpétuant l’injustice sociale des « maitres » sortants au lieu de l’éradiquer... Nos élites dirigeantes, pour la plupart, se sont enrichies honteusement. Des cohortes de fonctionnaires, formatés par un État post-colonial corrompu et corrupteur, n’ont rien fait pour changer l’ordre des choses. Ils en ont profité, survivant à toutes les alternances et développant une aptitude à la prédation anonyme incomparable. Des opérateurs économiques, vivant aux basques de nos États entretiennent la vénalité sans limites des agents du service public. Des lobbies de toutes sortes concourent ainsi à cannibaliser la puissance publique au détriment du peuple laborieux.
Tout ce beau monde bouffe et se tait !
Les crises politiques itératives en Afrique ne tiennent qu’a ce malentendu : nos élus et nos fonctionnaires ont oublié le sens de leur mission, servir et non se servir ! Nos politiciens, quant à eux, se révèlent de plus en plus incapables de faire rêver les masses africaines. En conséquence, les électeurs désertent de plus en plus les urnes. Les élections théâtrales se succèdent et accouchent de violences lourdes en pertes humaines. Il faut commencer à se poser les bonnes questions ! Et d’abord, quand est-ce que nous allons faire confiance à notre génie propre, pour réinventer nos manières d’organiser nos sociétés et les doter d’institutions qui nous ressemblent et nous rassemblent ?
Par ailleurs, et pour parler de l’intégration africaine dont la CDEAO était censée être le levier économique au niveau sous-régional, à de rares exceptions près le bilan est plutôt mitigé… Institutions budgétivores, sommets et décisions rarement suivis d’effet rythment la vie de nos différentes institutions. L’absence de vision et d’un leadership adéquat est la marque de fabrique de la plupart des structures dédiées à l’intégration africaine. Au demeurant, que de blessures humaines jalonnent nos frontières et séparent des êtres que tout unit ! Ainsi et pour prendre mon exemple personnel, que je partage avec plusieurs ouest-africains, j’ai de la famille biologique tant au Mali qu’en Mauritanie, aussi bien en Guinée Conakry qu’en Gambie et Guinée-Bissau… Et jusqu’au Nigeria sur les traces de El Haj Omar Tall. Mon rêve d’intégration africaine n’est donc pas démesuré. Il épouse les contours de notre Histoire. Je suis un Ouest-africain en somme !! Pourtant, le passage d’un pays à l’autre, tant des personnes que des biens, reste un parcours du combattant.
Et c’est en cela que la CEDEAO vient de piétiner, une fois de trop, notre identité véritable en ramant à contre-courant de l’Histoire ! Et c’est pour cela que, de partout montent le même cri de douleur et d’indignation ! À la vérité, nous aurions dû lever une armée multinationale depuis des années pour protéger toutes les frontières de notre sous-région, au lieu d’attendre que le feu brûle la maison du voisin pour venir avec des seaux de kérosène... Nous aurions dû travailler à donner corps et cœur au panafricanisme dont le sentiment irrigue le cœur des jeunesses africaines. Nos dirigeants n’entendent-ils pas la clameur qui monte, qui monte…N’entendent-ils pas la sourde réprobation des peuples ?
Mais venons-en à l’essentiel !
Aujourd’hui l’essentiel est que le peuple malien soutienne, sans conditions, son armée et le gouvernement de transition dans la mission de restauration de l’État. Dans le même temps, l’armée doit s’engager sur une feuille de route claire, avec un échéancier rigoureux, à restaurer l’ordre constitutionnel afin de se recentrer sur ses missions régaliennes. La société civile et politique malienne doit se mobiliser et se préparer à organiser des modalités de conquête et de transmission du pouvoir qui respectent les normes de transparence, de Justice, d’équité et d’égalité pour tous. Cela partira d’un consensus fort sur la nécessité de reconquérir l’indépendance totale du Mali. D’abord et avant tout !
Notre prière pour le peuple malien frère et fier, c’est qu’il reste soudé en ces moments d’épreuve. « Diviser pour régner » est le principal levier d’action des ennemis de l’Afrique. Restons Unis et concentrés sur l’essentiel ! Sachons lever la contradiction principale qui est la restauration de la souveraineté de l’État sur l’ensemble du territoire malien. La mise en déroute des terroristes et de leurs mentors, le départ de toutes les troupes étrangères du sol malien.
Alors viendra le temps de la réconciliation et de la reconstruction. Les chantiers à la hauteur de nos rêves pourraient s’engager autour du socle fondateur de ce qui fut la première Fédération du Mali et aller au-delà dans les années à venir, lorsque nous aurons mis le pied à l’étrier aux générations montantes.
Ce millénaire doit être celui d’une Afrique nouvelle, décomplexée et conquérante !
Longue vie au peuple malien frère et fier !
Amadou Tidiane Wone est ancien ministre de la Culture, ancien ambassadeur du Sénégal au Canada
La violence s’est invitée lundi dernier dans la campagne électorale à Mbour. En effet, des militants de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) et des membres de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) se sont violemment affrontés. Ce qui s’est soldé par unbilande5blessésdonttrois dans le camp de la mouvance présidentielle et deux dans le camp de l’opposition. Les deux coalitions qui se rejettent la responsabilité vont déposer, chacune, une plainte sur la table du procureur.
Les démons de la violence ont refait surface dans la commune de Mbour, dans la nuit du lundi au mardi. Vers 1h du matin, le cortège du candidat de Yewwi Askan Wi, Me Abdoulaye Tall, qui se rendait à une cérémonie religieuse s’est heurté aux militants Benno Bokk Yaakaar qui étaient devant la maison de la députée Sira Ndiaye, tête de la liste proportionnelle de BBY à la mairie de Mbour. Ce fut alors des jets de pierres entre les deux camps. Plus grave, la députée Sira Ndiaye et une militante du PUR du nom de Ndèye Amy Ndiaye en sont venues aux mains.
Selon des témoins, les deux dames qui sont des voisines se sont données en spectacle. Si Sira Ndiaye accuse les opposants de lui avoir volé sa perruque, ces derniers lui réclament également la perruque de leur militante qu’elle aurait emportée. Hier, mardi 11 janvier, le candidat de Yawà la mairie, Me Abdoulaye Tall, a tenu un point de presse pour faire la genèse de cette affaire. «Nous avions organisé une caravane qui devait se terminer au quartier Tefess à la cérémonie religieuse organisée par le guide des Baye Fall, Moustapha Aziz Fall dont j’étais le parrain avec Fatou Ndiaye Blondin.
Arrivés à hauteur de 11 Novembre au moment où la coalition Bby était en réunion chez leur leader, nous avons été informés que l’autre camp a appris que la caravane de Me Abdoulaye Tall était en train de rentrer à Tefess. Ils en ont profité pour couper notre caravane afin d’empêcher notre convoi d’avancer. Des bonnes volontés sont sorties pour les appeler à la raison, puisque c’est la seule route qui mène vers la cérémonie, mais ils ont refusé.
Pire, à partir du domicile de Sira Ndiaye, nous avons vu des jets de pierres sur la foule. Mais, nous avons continué notre course. Sur le chemin du retour, nous avons rencontré la police à qui nous avons fait savoir qu’il est hors question que des gens déroulent leur programme et interdisent aux autres certains quartiers», a raconté Me Tall.
Poursuivant ses explications, il soutient qu’il a parfaitement identifié leurs assaillants qui sont plus d’une dizaine. Par conséquent, il compte déposer dans les plus brefs délais une plainte sera déposée sur la table du Procureur. Appelant toutefois à l’apaisement, le responsable du Pastef soutient que la violence n’honore pas le quartier Tefess qui l’a vu naitre. «Je suis né et j’ai grandi à Tefess, il faut que les gens arrêtent de commettre des actes de violence car nous sommes tous de la même famille.
A Tefess, tout le monde est parent et après les élections, nous allons continuer de vivre en harmonie. Donc, que chacun fasse sa campagne et qu’on évite la violence qui ne profite à personne !», a ajouté le candidat de la coalition Yewwi qui soutient que c’est la troisième fois qu’il est victime d’un tel fait. «En 2019, ma caravane a été attaquée à deux reprises. Et la troisième fois, c’est lorsque Ousmane Sonko était venu à Mbour. Devant tous les journalistes de Mbour et du convoi, le camp présidentiel avait pris ses voitures pour barrer la route. Finalement, les populations sont sorties pour nous demander de ne pas répondre à la provocation. Nous étions obligés de marcher à pied pour éviter tout affrontement. Il est temps qu’on arrête la provocation», a soutenu Me Abdoulaye Tall.
De leur côté, les membres de la mouvance présidentielle reprochent au candidat de Yaw de mener une campagne en soutenant que Sira Ndiaye fait partie des députés qui défendent l’homosexualité. Pour Me Tall, ce sujet est un débat national et Sira Ndiaye doit des explications aux Mbourois pour avoir voté contre la proposition de loi qui a, pourtant, reçu la bénédiction des khalifes généraux et des chefs coutumiers, de l’Eglise et du peuple sénégalais. Nos multiples tentatives de joindre la députée Sira Ndiaye pour recueillir sa version des faits sont restées vaines
CHEIKH OMAR HANNE ACCUSÉ DE FAIRE DU DILATOIRE
L’intersyndicale des Personnels Administratifs techniques et de Service (Pats) des universités publiques a organisé hier une assemblée générale pour exiger du gouvernement de signer le décret régissant les universités publiques
L’intersyndicale des Personnels Administratifs techniques et de Service (Pats) des universités publiques a organisé hier une assemblée générale pour exiger du gouvernement de signer le décret régissant les universités publiques. Courant depuis plusieurs mois derrière cette signature, les syndicalistes ont décrété une grève de 24h et menacent de paralyser les campus pédagogiques et sociaux dans les prochains jours.
L’intersyndicale des Personnels Administratifs Techniques et de Service (Pats) des universités publiques du Sénégal est très remontée contre le ministre de l’Enseignement supérieur qu’elle accuse de faire du dilatoire dans la signature du décret. Le coordonateur du Satuc/Ucad et membre de l’intersyndicale Pats des universités, Lamine Badiane, a annoncé une grève de 24h au niveau de tous les campus pédagogiques et sociaux du pays. «Depuis plus d’un an, le décret 2000-103 qui a été révisé est en souffrance dans les tiroirs du ministère de l’Enseignement supérieur. Et on note un dilatoire de la part du ministre sur cette question parce que nous avions stabilisé la chose depuis un an. C’est pourquoi, nous sommes, aujourd’hui, en ordre de bataille pour que le président de la République procède à la signature de ce décret», affirme-t-il.
A l’en croire, le décret n’a aucun aspect financier supplémentaire. «Depuis quelque temps, le Pats des universités se bat pour la gouvernance des universités ; il y a des avancées. Nous voulons harmoniser les régimes juridiques, c’est la raison pour laquelle nous voulons que ce soit signé le plus tôt possible», dit-il.
Lamine Badiane et ses camarades estiment que la signature de ce décret permettra de sécuriser certains corps de métiers. «Le comptable, l’auditeur, l’aide jardinier n’étaient pas pris en compte sur le précédent décret. Sur un autre volet, il y a le renforcement de capacités et les voyages d’imprégnation pour le personnel. Il y a aussi une prise en charge sanitaire par l’employeur. Le décret prend en charge les statuts des Pats et le télétravail», explique-t-il.
Pour obtenir gain de cause, il annonce que la lutte va s’intensifier dans tous les campus pédagogiques et sociaux du pays. «Aujourd’hui, c’est juste une alerte. Si nous n’avons pas gain de cause dans quelques jours, nous allons nous réunir pour voir la stratégie prochaine à adopter, mais la lutte va s’intensifier dans tous les campus. Nous avions rencontré le ministre de l’Enseignement supérieur le 16 novembre et il nous avait promis que courant décembre, le décret serait signé, mais jusqu’à présent, ce n’est pas le cas. Nous allons continuer la lutte», avertit-il.
LES TRAVAILLEURS DE L’HYDRAULIQUE DÉCLENCHENT UNE GRÈVE DE 3 JOURS
Depuis le 27 décembre dernier, le collectif des 105 travailleurs bénévoles de l’hydraulique a déposé un préavis de grève de 3 jours pour réclamer des contrats de travail en bonne et due forme
Les risques de paralysie dans la distribution de l’eau dans le monde rural se précisent davantage, avec la grève de 3 jours annoncée par le collectif des 105 travailleurs bénévoles de l’hydraulique. ces derniers veulent, selon leur secrétaire général Babacar Ly, sortir de la précarité après plus de 20 ans de bénévolat, avec des contrats en bonne et due forme. La colère de ces travailleurs est surtout exacerbée par leur rencontre avortée avec le ministre de l’Eau et de l’Assainissement. c’est dire que le monde rural risque d’être assoiffé.
Depuis le 27 décembre dernier, le collectif des 105 travailleurs bénévoles de l’hydraulique a déposé un préavis de grève de 3 jours pour réclamer des contrats de travail en bonne et due forme. Ce, après plus de 15 ans voire 20 ans de travail dans la précarité totale.
Devant la menace que constituerait un tel mouvement de grève, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement a décidé de rencontrer les travailleurs. C’est ainsi que, souligne Babacar Ly (secrétaire général du collectif des 105 travailleurs bénévoles de l’hydraulique), le ministère a appelé le collectif le jeudi 6 janvier 2022 pour l’informer d’une rencontre avec Serigne Mbaye Thiam le lundi 10 janvier 2022. Le jour J, renseigne-t-il, les délégations ont débarqué, venant de tous les coins du pays, pour répondre à la convocation du ministre, espérant ainsi une analyse collective de la situation, pour envisager les bonnes mesures. Mais, se désole Babacar Ly, les membres du collectif ont poireauté dans la salle d’attente de 10 heures à 15 heures, avant que le secrétaire ne vienne leur signifier que le ministre est momentanément indisponible et que la rencontre est finalement renvoyé au lendemain. Et le mardi, dit-il, le même scénario s’est répété, avec 6 heures d’attente, avant que le même motif de renvoi ne leur soit indiqué. Avec un tel mépris, tonne-t-il, Serigne Mbaye Thiam montre « un manque de considération total par rapport à ces travailleurs, mais aussi aux Sénégalais ». Il a également confirmé qu’il est un ministre va-t’en guerre, « qui ne dialogue pas, qui ne discute pas avec les travailleurs relevant de son département ».
Pour toutes ces raisons, il indique que le mot d’ordre de grève est maintenu pour les 21, 22 et 23 janvier 2022. «A cause du comportement du ministre Serigne Mbaye Thiam, des millions de Sénégalais seront assoiffés pendant 3 jours. En effet, plus de 2 000 forages seront impactés dans le monde rural. Et dans certaines villes, ce sont des camions qui ravitaillent certaines zones en eau, en appoint à la société Sen’Eau, mais avec la grève, leurs rotations seront fortement impactées. C’est inconcevable dans un pays moderne, qui aspire à l’émergence, que des travailleurs soient là depuis plus de 15 ans et parfois même 20 ans, sans aucun contrat», peste le secrétaire général du collectif qui considère toutefois que l’Etat fait des efforts énormes pour recruter des travailleurs dans les autres secteurs.
Par conséquent, il estime que le recrutement de 105 travailleurs bénévoles ne saurait être un problème pour un Etat sérieux, ambitieux, conscient de l’enjeu de l’eau dans le monde rural. «D’ailleurs, le ministre est en train de recruter 20 chauffeurs de camion-citerne en leur faisant signer des Contrats à Durée Indéterminée (CDI). C’est là une injustice.» Avec cette grève, il souligne que les 17 brigades de l’hydraulique au niveau national, gérant plus de 2 000 forages couvrant les localités de Louga, Tambacounda, Kaolack, Ndioum (Saint-Louis), Matam, Linguère, Touba, Ziguinchor, Thiès, Sédhiou, Kolda, Fatick, Diourbel, Kédougou, Goudiry, Kaffrine et Ranérou seront en arrêt momentané. D’autant que dans ces structures, les 80% du travail sont assurés par les travailleurs bénévoles. Ce qui montre que les conséquences de la grève seront dures pour les populations. «C’est évident que cette grève aura une dimension nationale et ses impacts négatifs se feront ressentir partout dans le Sénégal, même en zones urbaines», dit-il.
Revenant sur les recrutements de 2014, suite aux résultats de l’audit commandité par la Direction de l’entretien de la maintenance, il affirme que depuis 2012, aucun travailleur de l’hydraulique n’est recruté au sein des subdivisions régionales de l’hydraulique, contrairement à ce que les collaborateurs du ministre de tutelle veulent faire croire.
«IL N'Y A AUCUNE RAISON DE PASSIONNER CE MATCH CONTRE LA GUINÉE CONAKRY»
Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) fait le point sur les joueurs touchés par le Covid ainsi que le derby du vendredi prochain contre la Guinée
Présent à l’annexe du terrain d’entrainement du Tagidor Hotel, Me Augustin Senghor a abordé la question du forfait ou non d’Ismaïla Sarr qui est présentement à Barcelone. Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) a aussi fait le point sur les joueurs touchés par le Covid ainsi que le derby du vendredi prochain contre la Guinée.
Cas Ismaïla Sarr
« L’information à ce stade, c’est qu’il n’est pas forfait. Il fait toujours partie des joueurs sélectionnés pour la Coupe d’Afrique. Et à ce titre, il est retourné à Barcelone pour un rendez-vous qui était prévu de longue date, le 10 janvier, avec le médecin chirurgien qui suit l’évolution de sa situation. Hier, pendant toute la journée, notre staff médical et celui de Watford, le joueur même et le chirurgien, étaient en concertation pour évaluer sa blessure. Celle-ci a évolué positivement. Mais il y a une phase de réadaptation qui est nécessaire. Nous avons convenu qu’il était mieux qu’il la fasse sur place pour une dizaine à une quinzaine de jours afin qu’il puisse nous rejoindre. Si tout se passe bien, il sera possible qu’il retrouve les phases de huitième ou de quart de finale. Nous avons échangé entre nous et le coach qui estime que si sa préparation est bien faite, Ismaïla va être d’un apport si le Sénégal arrive à ces étapes. Un communiqué de la Fsf a été préparé et il sera envoyé ».
Espoir de le revoir avant la fin de la CA ?
« On garde totalement espoir. A partir du moment où son chirurgien considère qu’il y a une évolution positive. Quand on parle de phase de réathlétisation, cela veut dire déjà qu’on pense à la mise en forme du joueur. Et je pense que tout est positif. Nous considérons tout simplement que s’il vient avant les huitièmes ou les quarts, on considérera que le Sénégal aura fait son mercato avec une recrue qui sera Ismaïla Sarr ».
Situation des autres joueurs
« Nous faisons partie des pays qui ont le plus grand contingent de cas de Covid. Nous avons vu certaines personnes qui étaient confinées ici et qui sont sorties en quelque sorte de prison. Il s’agit de Lamine Diatta et le DTN (Mayacine Mar). Au niveau des joueurs, nous avons accueilli Mame Baba Thiam. Aujourd’hui vous venez de voir Famara sortir. Les autres joueurs sont censés faire leurs tests aujourd’hui. Ceux qui sont restés au Sénégal, s’ils sont testés négatifs, ils pourront nous retrouver demain dans la soirée. On espère que d’ici deux à trois jours, nous aurons tout l’effectif au complet mis à part Ismaila Sarr ».
Réaction de Kaba Diawara
« Les relations entre ces deux pays sont tellement fortes qu’aucune déclaration ne devrait pouvoir les remettre en cause. Nous sommes dans un cadre qui est le football et nous venons du même parti du continent qui est l’Afrique de l’Ouest. Nous sommes deux pays voisins et nous avons de part et d’autre des joueurs qui sont Sénégalo–Guinéens. Et ce qui importe, c’est ce qui se passera sur le terrain. J’ai discuté avec les dirigeants guinéens. Ils sont venus vers moi pour dire que ce match restera simplement du football. Notre objectif, et on l’espère, c’est que ces deux équipes de la zone Ufoa A passent ensemble. Le meilleur sera le premier et l’autre va suivre. C’est sur ça qu’on va se focaliser. Après, on le sait, chaque entraîneur a sa stratégie. Le nôtre est focus sur sa compétition et c’est ça le plus important. Ce match n’est pas la première confrontation entre les deux. Les équipes ont bien démarré la compétition. Il n’y a aucune raison de passionner ce match- là. Il faut le jouer dans la sérénité et se donner à fond pour que le meilleur gagne. Et en tant que Sénégalais, je souhaite que le Sénégal gagne ».