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20 juin 2025
CAN, LE NIGERIA DOMINE L'ÉGYPTE
Le collectif du Nigeria a maté l’Égypte (1-0), où la star Mohamed Salah a été très isolée, dans le premier choc de la Coupe d'Afrique des Nations, mardi à Garoua
Les "Green Eagles" ont survolé les pyramides avec aisance, maîtres du ballon, bien plus puissants physiquement et incisifs.
Le Nigeria a produit la meilleure impression des prétendants au titre dans le match le plus intéressant depuis le début de la compétition, malgré une dernière demi-heure plus terne.
Déchaîné dans son couloir gauche, l'ailier nantais Moses Simon notamment en a fait voir de toutes les couleurs aux "Pharaons".
Une de ses irrésistibles montées a amené le but nigérian, signé Kelechi Iheanacho, un enchaînement contrôle-reprise dans la lucarne (30e) sur une jolie passe de Joe Aribo, de la tête.
Le numéro 10 nigérian avait déjà servi Moses Simon pour la première occasion, une frappe dans le petit-filet (27e).
Le Nantais a sans cesse dépassé son arrière-droit, Mohamed Abdel Monem, entré en jeu dès la 12e minute, Akram Tawfik s'étant blessé dans un choc avec Simon.
Pour l'Égypte, sept fois championne d'Afrique, c'est une nouvelle désillusion après le cauchemar de l'élimination à domicile dès les 8e de finale par l'Afrique du Sud, lors de l'édition précédente.
- Salah manque sa seule occasion -
Ce premier choc s'est joué dans un stade Roumdé Adjia bien rempli, une réjouissance après tous ses stades presque vides, le public étant découragé par les demandes de passes sanitaires. La frontière du Nigeria n'est qu'à une vingtaine de kilomètres de Garoua, les supporters verts sont venus nombreux.
Mo Salah, la star de Liverpool, a été très décevant, le touchant que 14 ballons première période.
Les serres des Aigles ne se sont pas desserrées après la pause, une tête de Taiwo Awoniyi a bien failli tromper le gardien Mohamed El Shenawy (50e).
Mais le Nigeria, malgré ses nombreuses occasions, n'a pas tué le match et a laissé l'Égypte revenir un peu dans le match, ou plutôt entrer enfin dedans.
Salah a manqué sa seule occasion, perdant son duel avec la gardien Maduka Okoye (71e).
Les Égyptiens ont aussi espéré obtenir un penalty quand Simon, en trébuchant, a déséquilibré Ahmed Sayed "Zizo" (80e), mais l'arbitre n'a pas sifflé, une décision confirmée par la VAR.
Mais les hommes de Carlos Queiroz ne méritaient pas de prendre un point après une prestation si terne.En début de match, par deux fois il a fallu remplacer le ballon (19e), dégonflé, comme les Pharaons.
PRESSION MAXIMALE SUR LE POUVOIR DE BAMAKO
La France, l'Algérie et les Etats-Unis ont ajouté mardi à la pression exercée par les Etats ouest-africains sur la junte malienne pour qu'elle se plie à l'exigence d'un retour rapide des civils au pouvoir
La junte, elle, tente de rallier les Maliens autour d'un discours patriotique et les appelle à manifester vendredi contre les sanctions infligées par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
La Cédéao a décrété dimanche la fermeture des frontières avec le Mali et un embargo commercial et financier, sanctionnant durement le projet de la junte de continuer à diriger le pays pendant plusieurs années.
L'effet de ces mesures de rétorsion sur la junte, mais aussi sur la population, ajoutent à l'incertitude des lendemains dans un pays au coeur de l'instabilité sahélienne, théâtre de deux putschs depuis 2020.
La France et les Etats-Unis, importants partenaires du Mali, ont pris le sillage de la Cédéao.Le président Emmanuel Macron a assuré que la France et l'Union européenne, dont son pays assure la présidence tournante, soutenaient la "position très claire et ferme" de la Cédéao face aux "dérives de la junte".
Les Européens se préparent à renforcer à leur tour leurs sanctions, a-t-il dit.
Les Etats-Unis soutiennent également les sanctions ouest-africaines, a dit leur ambassadrice à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, lors d'une réunion du Conseil de sécurité.
Un délai de cinq années, comme l'ont demandé les colonels pour passer la main aux civils, "prolonge la douleur" des Maliens, plongés dans une profonde crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, a-t-elle dit.
- Appel à la raison -
Le voisin algérien, autre allié primordial, a encouragé les militaires maliens à "une attitude responsable et constructive".Le président algérien Abdelmadjid Tebboune juge "raisonnable et justifiable une période de transition d’une durée ferme de douze à seize mois", ont dit ses services dans un communiqué.
Les autorités maliennes font, elles, assaut de pugnacité depuis dimanche et se drapent dans la défense de la patrie et de sa souveraineté, autour desquelles elles exhortent au ralliement.
"L’heure est au rassemblement de tous les Maliens sans exclusive pour réaffirmer nos positions de principe et défendre notre patrie", a déclaré lundi soir dans un discours à la Nation le colonel Assimi Goïta, porté à la tête du Mali par un premier coup d'Etat en août 2020 et intronisé président "de la transition" à la suite d'un second en mai 2021.
Le gouvernement installé par les militaires a pour sa part appelé dans un communiqué à la "mobilisation générale" sur tout le territoire vendredi.
Le colonel Goïta et le gouvernement ont à nouveau fustigé les décisions de la Cédéao, au "caractère illégitime, illégal et inhumain" selon le premier.
L'embargo imposé par la Cédéao, hors produits de première nécessité, suscite la crainte de l'inflation et de la pénurie dans un pays pauvre et enclavé, éprouvé par les violences de toutes sortes et la pandémie de Covid-19.
Les sanctions de la Cédéao ont suscité sur les réseaux sociaux de vives expressions de nationalisme ombrageux et d'hostilité contre la Cédéao.
Le gouvernement a accusé la Cédéao de s'être laissée "instrumentaliser par des puissances extra-régionales", référence claire à certains partenaires internationaux aux premiers rangs desquels la France, engagée militairement au Sahel mais avec laquelle les relations se sont sérieusement dégradées depuis 2020.
- "Plan de riposte" -
Jusqu'à mardi, très peu de voix significatives s'étaient élevées, au Mali même, pour critiquer la junte.
Une coalition de partis maliens, le Cadre d'échange, a rompu cette réserve en faisant porter à la junte "la seule et l’unique responsabilité" des sanctions.
Epreuve de force passagère ou durable, les intentions de la junte sont inconnues.
"Le Mali reste ouvert au dialogue avec la Cédéao pour trouver un consensus", a déclaré le colonel Goïta.
Mais ni lui ni le gouvernement n'ont pour le moment offert de perspective de sortie de crise.Le gouvernement a au contraire dit son intention d'élaborer "un plan de riposte".
Les colonels s'étaient engagés en 2020 à rendre les commandes aux civils au bout de 18 mois.Ils disent à présent ne pas être en mesure de respecter l'échéance prévue du 27 février 2022 pour organiser des élections.
Ils invoquent l'insécurité persistante dans le pays et la nécessité de réformes préalables pour que les élections ne souffrent pas de contestations, à l'instar des précédentes.
LA JUNTE MALIENNE APPELLE À MANIFESTER CONTRE LES SANCTIONS DE LA CEDEAO
La junte au pouvoir à Bamako appelle les Maliens à manifester vendredi contre les sanctions imposées par l'organisation des Etats ouest-africains, tout en se disant ouverte au dialogue
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a durement sanctionné dimanche le projet de la junte de continuer à diriger le pays pendant plusieurs années et le manquement à sa promesse de tenir le 27 février des élections ramenant les civils à la direction du pays.
L'effet de ces mesures de rétorsion sur la junte mais aussi sur la population ajoutent à l'incertitude des lendemains dans un pays au coeur de l'instabilité sahélienne, théâtre de deux putsch depuis 2020.
La situation au Mali, plongé dans une profonde crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, doit être discutée mardi lors d'une réunion régulière du Conseil de sécurité de l'ONU.
Les autorités maliennes ont continué lundi soir à faire assaut de pugnacité et à se draper dans la défense de la patrie et de sa souveraineté, autour desquelles elles exhortent au ralliement.
"L’heure est au rassemblement de tous les Maliens sans exclusive pour réaffirmer nos positions de principe et défendre notre patrie", a déclaré dans un discours à la nation le colonel Assimi Goïta, porté à la tête du Mali par un premier coup d'Etat en août 2020 et intronisé président "de la transition" à la suite d'un second en mai 2021.
Le gouvernement installé par les militaires a pour sa part appelé dans un communiqué à la "mobilisation générale" sur tout le territoire vendredi.
- "Illégal et inhumain" -
Le colonel Goïta et le gouvernement ont à nouveau fustig�� les décisions de la Cédéao, au "caractère illégitime, illégal et inhumain" selon le premier.
L'embargo imposé par la Cédéao sur les échanges commerciaux et les transactions financières, hors produits de première nécessité, suscite la crainte de l'inflation et de la pénurie dans un pays pauvre et enclavé, éprouvé par les violences de toutes sortes et la pandémie de Covid-19.
Le colonel Goïta et le gouvernement assurent que des dispositions ont été ou seront prises pour parer le risque, sans dire lesquelles. Le colonel Goïta a appelé au "calme" et à la "résilience".
Les sanctions de la Cédéao ont suscité sur les réseaux sociaux de vives expressions de nationalisme ombrageux et d'hostilité contre la Cédéao.Le gouvernement a accusé la Cédéao de s'être laissée "instrumentaliser par des puissances extra-régionales", référence claire à certains partenaires internationaux aux premiers rangs desquels la France, engagée militairement au Sahel mais avec laquelle les relations se sont sérieusement dégradées depuis 2020.
Très peu de voix significative, y compris parmi les adversaires de la junte, se sont élevées pour critiquer cette dernière et soutenir la Cédéao.
Epreuve de force passagère ou durable, les intentions de la junte sont inconnues.
"Le Mali reste ouvert au dialogue avec la Cédéao pour trouver un consensus", a déclaré le colonel Goïta.
- Frontières -
Mais ni lui, ni le gouvernement n'ont pour le moment offert de perspective de sortie de crise.Le gouvernement a au contraire dit son intention d'élaborer "un plan de riposte".
Les colonels s'étaient engagés en 2020 à rendre les commandes aux civils au bout de 18 mois.Ils disent à présent ne pas être en mesure de respecter l'échéance prévue du 27 février 2022 pour organiser des élections.Ils ont demandé jusqu'à cinq années de plus, un délai "totalement inacceptable" pour la Cédéao.
L'ambassadeur français à l'ONU, Nicolas de Rivière, a affirmé lundi "le plein soutien" de la France à la Cédéao.Autre partenaire important du Mali, les Etats-Unis "saluent les mesures vigoureuses" de la Cédéao dans un communiqué.
L'ambassadeur russe adjoint à l'ONU, Dmitry Polyanskyi, a dit quant à lui "comprendre" les difficultés des autorités maliennes.
Les sanctions de la Cédéao ferment les frontières des Etats membres avec le Mali.Cependant la junte au pouvoir en Guinée a annoncé lundi soir que ses frontières étaient "toujours ouvertes à tous les pays frères".La junte guinéenne, portée au pouvoir en septembre 2021 par un troisième putsch en un an dans la sous-région, a souligné que le pays, comme le Mali, avait été suspendu des organes de la Cédéao.
La Guinée n'a donc "en aucune façon été associée" aux sanctions, dit un communiqué lu à la télévision nationale.
Le Mali a quelque 800 km de frontière commune avec la Guinée. Outre cinq pays de la Cédéao, le Mali a des frontières avec l'Algérie au nord et la Mauritanie à l'ouest.
UNE JEUNESSE MALSAINE, ALCHIMIE ROMANESQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Boubacar Seck a réussi un magnifique texte littéraire. Un roman, étonnant pour le moins. Assurément l’un des plus intelligents écrits sur la société sénégalaise
Un roman, étonnant pour le moins. Assurément l’un des plus intelligents écrits sur la société sénégalaise. Tant par son style baroque, poétique, imagé, désarçonnant, que par une langue qui peut sembler parfois datée sans jamais l’être, ouvrant ainsi vers sa propre modernité. Un goût du mot rare, une grande habileté dans les descriptions. « La marmite ombreuse de l’orage couve à petit feu des promesses de ripaille dans le ciel de la ville. La lueur pâle de la nuit tente de pénétrer dans la véranda par les ajours du muret extérieur de la maison. De temps en temps s’élèvent dans ce même ciel tourbeux les échos d’une fête, les aboiements encore furieux du fidèle ami de l’homme, le chant d’un griot […] »
Par-dessus tout, une empathie faite style raconte les drames sans les secouer, pour sans doute mieux en révéler les résistances humanistes. Un vrai savoir-faire de son auteur, architecte à Bordeaux, Boubacar Seck. Et ça commence comme au théâtre, avec un rideau qui se lève, et pour nourrir le mystère, une citation qui accompagne l’entame. Et ils arrivent, les acteurs : Demba d’abord, vieux garçon bougon, geignard sans réel horizon, aux réveils tardifs qui erre, rêve, et en veut à sa mère, Ya Bintou, co-épouse délaissée, âme modeste et bienveillante, qui porte sa croix avec mansuétude. Avec son fils, les impuissances mutuelles ont déteint sur des rapports devenus corsés. Sur ce conflit filial les pages sont précises : « chaque conflit familial est considéré dans le quartier comme l’échec de tous […] Tout le monde sait que la tranquillité des pénates est un concept abstrait. Nous sommes dans une société où tout le monde sait tout de chacun. Une société de la « surbienveillance », un mélange de surveillance et de bienveillance ».
Que dire de Mass, l’ingénieur, admiré de tous, fait de bonté, de ressources, grand régulateur de ce ballet des mutilés, dont la philosophie et la hauteur administrent la colère et le ressentiment avec savoir et patience. Ce Mass, cœur de ce récit, à la trajectoire escarpée. Un savant volontaire devant la montagne des défis et dont le cœur et la maison deviennent des gisements de l’espoir. Arrive Modou, l’apprenti intégriste, repenti d’un passé pas catholique, accompagné du zèle du converti qui va avec. Chapelet et attirail bigots, l’homme s’érige en juge morale. « Le surgeon de la débauche s’est transformé en légionnaire du Coran », lit-on non sans sourire.
Ces acteurs ont une scène, une unité de lieu : une boulangerie. Métaphore presque christique, c’est dans la distribution du pain, que s’affirment les caractères de cette tragédie sourde qui cape toutes les nuances sénégalaises, par la composition sociale de la scène, les thèmes qui la peuplent, les discours des personnages. La boulangerie est tenue par Mass et Mamour, associés, ouverts d’esprits, dont le commerce devient parlement populaire. Une assemblée presque cathartique où tout le monde vient se délester de son poids. « La boulangerie est animée comme un stade. Il y a du monde. Le marchand de cacahuètes grillées va faire le plus gros de ses ventes de la journée. Le policier est là, monsieur le ministre, Mamour, Demba, Jack de Belouet le parieur contrarié, le chauffeur de taxi clandestin, Moussa l’époux violent, des prieurs qui attendent l’appel de la prière de fin de journée, les petits mendiants aux pieds nus cramés par le soleil et aux cheveux rissolés par la chaleur de la journée sont assis sur le rebord du trottoir. »
Au long de ce texte sans misérabilisme, porté par une écriture riche et originale, séquencée de portraits enchâssés, on découvre aussi Ouleymatou, sœur de Modou, en conflit avec ce dernier ; Angéline et Elisabeth, jeunes twitteuses, branchées, indignées, qui campent l’ouverture et les bons sentiments sur ce marché des émotions virtuelles. Madame Barry, Awa-Rose, d’autres piliers de ce parlement. Agnès aussi, en proie aux émois du cœur qui se raccroche à une bouée épistolière. Et bien d’autres. Parmi eux, les enfants des rues, sur lesquels l’auteur pose un regard ferme et désabusé, toujours porté par une sobriété sans démission : « l’ombre de l’enfance est partout. Sa lumière aussi. L’enfance est la capitale de la vie. On repasse toujours par là. » Et une note plus désarmante sur la douleur de ces gosses : « leurs corps sont tavelés de croûtes recouvrant leurs plaies qui ne cicatrisent jamais. Les stigmates des châtiments témoignent de la férocité des rapports. Pour oublier les sévices, certains sniffent de la colle remplie de substance chimiques. »
Entrent aussi en scène madame Sylla, la lingère, ses enfants et son mari. Modestes et débrouillards, immigrés souvent chahutés : « à l’image de sa maison souvent dans le silence et l’obscurité, même en présence de ses enfants, son être a la beauté et la sérénité de cet intérieur domestique qui fleure la bonne gastronomie et le thé. Son silence est à prendre comme une force et non une abdication. »
Chaque nouveau portrait introduit un nouvel univers, une plongée dans l’intime, dans l’âme tourmentée. Ainsi, le texte se réinvente, change, on passe tour à tour des décors feutrés et chaleureux à ceux plus démunis. Le tableau social, comme un nuancier, laisse défiler tous les états, ces bouts de vie dans un chœur que l’auteur arrive à tenir comme un bouquet, en étouffant la déflagration imminente pour mieux en saisir les aspects au ralenti. Mais on y va, à pas comptés certes, et dans un exercice de composition en toute maîtrise, la temporalité du roman est un glissement presque doux vers un abîme sûr. On s’y laisse pourtant engloutir. « Le vent de l’Atlantique tout proche fait vibrer les bâches jaunes et oranges tendues sur de fins poteaux métalliques. Elles protègent du soleil rancunier les gens qui sont venus présenter leurs condoléances. Ils viennent de loin. »
Roman qui capte un Sénégal très actuel, un quartier, des identités-mesure d’une tragédie nationale qui s’entête, il arrive aussi à saisir ces instincts survivants du passé. Toutes les problématiques sociales lourdes sont abordées dans un tableau complet. Si parfois on peut déplorer un trop-plein de bienveillance, la candeur de ces portraits semble plutôt les sauver. Le lecteur s’étonnera parfois de certaines facilités presque manichéennes, dans une peinture presque trop réelle, mais jamais la bascule dans le sirupeux ne vient parasiter ce texte. Sa grande intelligence tient dans un pari : une forme d’alchimie, de transformation du drame, de la souffrance, du silence, de l’impuissance, en un objet authentiquement littéraire. Avec sa force, ses respirations, qui donnent aux séquences un supplément d’âme.
Boubacar Seck a réussi un magnifique texte littéraire prenant presque à rebours le totem Flaubertien du roman sur « rien » car il réussit à faire de quelque chose un roman, sans rien sacrifier, ni la parure, ni le propos.
Une jeunesse malsaine, Boubacar Seck, L’atelier des Brisants, 19 euros.
CAN 2021, PREMIERE SEANCE POUR ALFRED GOMIS ET MAME BABA THIAM
Alfred Gomis et Mame Baba Thiam, guéris de la Covid-19, ont effectué ce mardi leur première séance d’entrainement sur la pelouse de l’hôtel Tagidor.
Bafoussam (Cameroun),11 jan (APS) - Alfred Gomis et Mame Baba Thiam, guéris de la Covid-19, ont effectué ce mardi leur première séance d’entrainement sur la pelouse de l’hôtel Tagidor.
Ils se sont entrainés avec les remplaçants lors du match contre le Zimbabwé (1-0) tandis que les titulaires ont eu droit à une séance de décrassage.
Sadio Mané, Ibrahima Mbaye, Diao Baldé Keita et Seny Dieng, titulaires contre les Warriors, ont été les premiers à rejoindre la pelouse.µ
Accompagnés du préparateur physique à vélo, ils ont effectué quelques minutes de course avant de retourner en salle de musculation.
Idrissa Gana Gueye, Abou Diallo, Fodé Ballo Touré, Cheikhou Kouyaté, Boulaye Dia, Bouna Sarr et Pape Abdou Cissé se sont également prétés aux mêmes exercices.
Moustapha Nam, Joseph Lopy, Habib Diallo, Alioune Badara Faty, Pape Gueye, Abdoulaye Seck, tous remplaçants, et les joueurs guéris de la Covid-19 Alfred Gomis, Mame Baba et Mamadou Loum Ndiaye ont ensuite rejoint la pelouse.
Avec l’entraineur Aliou Cissé et ses adjoints, ils ont effectué des ateliers avec un travail devant les buts.
Le défenseur Abdoulaye Seck s’est entraîné en solo. Il était absent ces derniers jours pour cause des blessure.
Les Lions jouent, vendredi, à 13 heures, contre la Guinée.
NON- PAIEMENT DE REDEVANCE, L'ARMP INTENTE UN PROCES CONTRE SONATEL ET SECAA
La Société Eiffage de la concession de l’autoroute de l’avenir (Secaa) n’a pas payé de redevance à l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) depuis sa création.
La Société Eiffage de la concession de l’autoroute de l’avenir (Secaa) n’a pas payé de redevance à l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) depuis sa création. Ce sont nos confrères de Libération qui nous l’apprennent. Selon eux, les responsables de l’Armp, qui en ont marre de cette situation, ont saisi le juge civil. L’Affaire a été appelée devant la première chambre civile du tribunal hors classe de Dakar, le 6 janvier 2022. Mais elle a été renvoyée au 22 janvier prochain.
Selon toujours la source, cette même attitude de Secca a été adoptée par la Sonatel. Seulement, même si la société de téléphonie accepte de payer cette redevance, elle veut marchander avec l’Armp. Ce que l’autorité ne semble pas accepter. L’Armp a aussi assigné l’opérateur qui sera devant le juge le 22 janvier prochain.
CAN 2021, DEUX LIONS REJOIGNENT BAFOUSSAM CE JOUR
Du renfort pour Aliou Cissé. Parmi les joueurs laissés à quai, à Diamniadio, deux ont été testés négatifs et déclarés guéris. Du coup, ils vont rallier Bafoussam, camp de base de l’équipe nationale A du Sénégal.
Du renfort pour Aliou Cissé. Parmi les joueurs laissés à quai, à Diamniadio, deux ont été testés négatifs et déclarés guéris. Du coup, ils vont rallier Bafoussam, camp de base de l’équipe nationale A du Sénégal. Il s’agit des attaquants, Bamba Dieng et Mame Baba Thiam.
D’après les informations reçues par Emedia, ils sont attendus ce mardi 11 janvier dans la tanière.
La bande à Sadio Mané, qui s’est difficilement défaite des Warriors, lors de sa première sortie, dans la poule B, prépare déjà sa 2e journée prévue vendredi. Ce sera face à la Guinée pour un duel entre pays voisins. Le vainqueur se qualifiera pour les huitièmes de finale avant même de livrer la 3e et dernière journée de la phase de groupe.
SANCTION CONTRE LE MALI, LA GUINEE N'OPTEMPERE PAS
La Guinée a fait savoir que ses frontières resteraient ouvertes au Mali, et refuse d’être associée aux sanctions prises par la CEDEAO.
La Guinée a fait savoir que ses frontières resteraient ouvertes au Mali, et refuse d’être associée aux sanctions prises par la CEDEAO.
Après les sanctions prises à son encontre par la CEDEAO, le Mali semble isolé dans la région. Le pays a rappelé ses ambassadeurs en Afrique de l'Ouest et a décidé de fermer ses frontières avec ses voisins de la CEDEAO. Mais Bamako peut toutefois compter sur le soutien de Conakry. Dans un communiqué lu lundi soir à la télévision, les autorités guinéennes ont fait savoir que les frontières du pays resteraient ouvertes au Mali.
"Le CNRD tient à informer l'opinion nationale et internationale que la République de Guinée n'a par conséquent en aucune façon été associée à la décision du 4e sommet extraordinaire des chefs d'Etats de la Cédéao. En conséquence, le CNRD réaffirme que les frontières aériennes, terrestres et maritimes de la République de Guinée restent toujours ouvertes à tous les pays frères conformément à sa vision panafricaniste", a déclaré Aminata Diallo, porte-parole du CNRD, le Comité national de rassemblement pour le développement (composé de militaires).
Les sanctions contre le Mali ont déjà commencé à se faire sentir. La compagnie aérienne Air France a par exemple annoncé ne pas pouvoir assurer la desserte de Bamako "en raison de tensions géopolitiques régionales".
L'embargo commercial, lui, pourrait mettre plus de temps à produire ses effets. Les Maliens sont tout de même inquiets quant aux risques d'inflation ou de pénuries dans le pays. Le pouvoir militaire à Bamako s’est dit ouvert au dialogue avec la CEDEAO, mais a tout de même appelé les Maliens à manifester ce vendredi contre ces sanctions.
Dans un communiqué, le gouvernement a appelé à une "mobilisation générale" sur tout le territoire.
par Hamidou Anne
DE Y'EN A MARRE À KAOLACK, LABORATOIRE D'UNE UTOPIE
Si Fadel Barro s’empare de la mairie de Kaolack, il s’agira d’une victoire qui pourra déclencher quelque chose dans le champ des mouvements citoyens africains
Malgré l’effondrement du niveau du débat politique, la campagne démarrée samedi va mettre en évidence certaines candidatures qui, du point de vue de la science politique, peuvent être intéressantes. Celle de Fadel Barro à Kaolack rentre dans cette catégorie, compte tenu de la trajectoire de l’homme et de la signification politique de sa coalition Jammi Gox Yi. J’ai découvert Fadel Barro quand il a, avec des amis rappeurs, lancé le mouvement Y’en a marre, un cri du cœur, un appel à la révolte face aux dérives du régime de Abdoulaye Wade. Entre 2011 et 2012, le mouvement, qui a ouvertement soutenu Macky Sall, a contribué à la deuxième alternance. J’ai toujours reproché à Y’en a marre d’avoir stratégiquement manqué de déborder les flancs des partis traditionnels afin de devenir une force politique centrale. Peut-être que le pari de Fadel Barro en quittant la tête de Y’en a marre pour proposer une offre politique durant ces élections territoriales est une entreprise de correction de l’erreur de 2012. Après l’alternance, Y’en a marre a évité de se «salir les mains» pour en rester à une posture de veille sans assumer un rôle politique par la conquête de l’Assemblée nationale et des collectivités territoriales pour, à partir de la base, structurer une alternative qui demain lui permettra de gouverner le pays.
Y’en a marre n’est pas un projet, mais un cri d’exaspération et de ralliement qui pouvait constituer un terreau fertile à une aventure politique de rupture et de transformation. C’est aussi parce que le mouvement a évité de franchir le pas du simple cri pour devenir un projet politique de transformation sociale dans la radicalité propre aux codes de la rue, que la colère des masses et des intellectuels précaires a été instrumentalisée par des forces populistes réactionnaires.
En politique, il faut un alliage entre la pensée et l’action. Or, Y’en a marre a négligé la pensée pour se limiter aux actions spectaculaires qui, face aux urgences du quotidien des citoyens, lassent et n’offrent que peu de résultats dans le fond et dans le temps long. Le mouvement traverse une crise de maturité et se retrouve à la remorque de toutes les causes, même les plus futiles et les plus antirépublicaines.
Retourné à ses sources kaolackoises, dans les entrailles du pays réel, qui souffre de l’inanité du politique et son incapacité à panser les blessures de tous ceux qui souffrent, Fadel Barro compte lancer une offensive pour se doter d’un outil capable de lui conférer une majorité politique locale.
Aux côtés des politiciens classiques dont la parole est discréditée, les candidatures dites de la Société civile, qui profitent de la réforme du Code électoral relative aux candidatures indépendantes, peuvent être le point de départ d’une nouvelle donne qui, à terme, pourrait reconfigurer l’espace politique et propulser le pays vers autre chose.
Fadel Barro a eu le courage d’aller se confronter au suffrage universel loin des plateaux de télévision et des réseaux sociaux, qui sont le mur des lamentations des activistes mais aussi leur champ de surexcitation feinte au sujet des douleurs des gens qu’ils prétendent défendre, mais qu’ils manipulent pour divers subsides.
Pour faire advenir une utopie : celle d’un pouvoir qui revient au peuple, instance suprême en démocratie, il faut titiller l’ordre établi et lui opposer une volonté sincère qui, avec le temps, demeure le plus puissant moteur de changement dans une société. La politique, ce sont des idées qui rencontrent des circonstances. Il me semble nécessaire de provoquer le destin pour espérer remporter les batailles qui peuvent changer le cours de l’histoire.
Fadel Barro comme tous ceux comme lui qui viennent des marges du personnel politique classique, qu’ils veulent battre et délégitimer afin de structurer un nouveau printemps, feront face à deux adversaires. D’abord, ils seront confrontés aux concurrents issus des appareils politiques. C’est un face-à-face à leur hauteur, qui n’est pas insurmontable. Mais l’adversaire le plus pernicieux et le plus volatile reste l’électeur dont le rapport à l’argent et aux promesses matérielles est plus que vicié. Ce rapport malsain a freiné de nombreuses velléités sincères de ceux qui n’ont que l’utopie en bandoulière et qui voient leur offre négligée car désencastrée du moule classique politicien. Dans notre pays, la matière électorale est un jeu tordu entre un homme et une femme d’argent prêt à en distribuer et un électeur pris dans la nasse d’un quotidien difficile, qui donc devient vulnérable face aux stratégies d’achat de conscience.
Si Fadel Barro s’empare de la mairie de Kaolack, il s’agira d’une victoire qui pourra déclencher quelque chose dans le champ des mouvements citoyens africains. S’il perd son pari, le terrain labouré servira de base expérimentale pour tous ceux qui demain vont tenter de provoquer le destin et promouvoir des idées radicales afin de transformer le vécu de millions de gens pauvres qui, au Saloum, au Fouta, en Casamance et partout ailleurs, cultivent l’espoir.
LEVER LES SANCTIONS QUI PÉNALISENT LE PEUPLE MALIEN
La France est à la manœuvre en vue d’imposer son agenda avec Ouattara, le satrape d’Abidjan, comme allié principal. Quelle est la prochaine étape au Mali ? Un énième coup d’État qui mettrait en place un homme totalement soumis à Paris ?
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Parti communiste français (PCF), daté du 11 janvier 2022, à propos de la situation politique au Mali.
"Le Mali fait l’objet depuis le 10 janvier de lourdes #sanctions qui vont avoir des conséquences néfastes pour son peuple. Cette décision de la #CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) intervient à la suite d’une période de forte tension entre les pouvoirs malien et français.
Tous les observateurs sérieux estiment que cet embargo est directement lié au souhait de Bamako de diversifier ses partenaires militaires, ce à quoi s’oppose Paris. Pour les soutiens des autorités maliennes actuelles comme pour ses détracteurs, les sanctions sont contre-productives et dangereuses. Elles interviennent dans un pays déstabilisé depuis près de 10 ans, conséquence notamment de la guerre franco-britannique contre la Libye.
Comme lors de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire en 2011, la France officielle est à la manœuvre en vue d’imposer ses hommes et son agenda avec, aujourd’hui comme hier, Alassane Ouattara, le satrape d’Abidjan, comme allié principal. D’ailleurs, parmi les mesures concrétisant les lourdes sanctions envers le Mali, figure le gel de ses avoirs au sein de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et de la CEDEAO, comme ce fut le cas pour la Côte d’Ivoire en 2011.
Cela souligne l’importance pour les peuples ouest-africains de disposer d’un instrument monétaire de développement souverain, comme l’ont rappelé les parlementaires communistes français lors de la récente pseudo-transformation du Franc CFA en Eco qui maintient une domination monétaire.
Quelle est la prochaine étape au Mali ? Un énième coup d’État qui mettrait en place un homme fort totalement soumis aux injonctions de Paris ?
S’il ne s’agit pas de nier le problème de légitimité démocratique du pouvoir malien actuel, ne faudrait-il pas maintenir les canaux du dialogue existants afin de définir un processus de sortie crédible de cette situation ?
Depuis 2013, début de l’expédition militaire, les autorités françaises sont en échec au Mali car elles refusent de clarifier leurs intentions et de changer de politique. L’enlisement dans un conflit meurtrier, le choix de pousser vers un remodelage du pays, avec des arrières-pensées d’influence et de domination économique, ont provoqué une montée du ressentiment à son égard.
Les richesses prometteuses du sous-sol attisent aujourd’hui bien des convoitises. Elles sont une des explications de la situation actuelle inquiétante. L’heure n’est pas à affaiblir un État déjà exsangue et à souffler sur les braises. Il faut créer les conditions d’un départ réellement concerté et programmé de nos troupes, afin de leur substituer un nouvel agenda politique, économique et de sécurité pour le Mali et la région.
Il appartient au peuple malien de décider de son avenir en toute souveraineté. Dans l’immédiat, le Parti communiste français (PCF) souhaite que la France modifie son attitude et agisse en faveur d’une levée des sanctions qui pénalisent le peuple malien."