GOUVERNANCE DES RESSOURCES EXTRACTIVES AU SENEGAL, LA SÉCURISATION AU CŒUR DU DÉBAT
La gestion transparente des ressources extractives au Sénégal a été au centre d’échanges hier, mercredi 8 décembre 2021, au Pencum WARC, espace de débat citoyen ouvert.
«Gouvernance des ressources extractives au Sénégal : enjeux et défis», c’est le thème soumis au panel qui a été organisé hier, mercredi 8 décembre 2021, au Pencum WARC, un espace de débat citoyen ouvert. Les panélistes ont été appelés à intervenir, entre autres, sur les enjeux et défis de l’exploitation future des hydrocarbures au Sénégal et l’évolution du cadre juridique et institutionnel du secteur extractif au Sénégal. Ces sous-thèmes ont été successivement traités par d’éminentes personnalités, membre du Comité national ITIE Sénégal.
La gestion transparente des ressources extractives au Sénégal a été au centre d’échanges hier, mercredi 8 décembre 2021, au Pencum WARC, espace de débat citoyen ouvert. Selon El Hadji Amath Diallo, économiste et membre du Comité national ITIE Sénégal, collège du secteur privé, par ailleurs président de la Commission finances, «avec l’exploitation du pétrole et du gaz au Sénégal, il y a beaucoup d’enjeux socioéconomiques. Concernant les enjeux socio-économiques, par exemple, on peut citer, avec la production du gaz, le Sénégal ambitionne d’utiliser le gaz pour sa production d’électricité. Parce que, souvent, on produit de l’électricité au niveau du Sénégal, avec la Senelec, avec du fioul». C’est pourquoi, «avec la Stratégie Gaz power, le Sénégal ambitionne vraiment de produire l’électricité à partir de ce gaz naturel. Et ça va rendre nos entreprises beaucoup compétitives, quand on sait vraiment ce que le coup de l’électricité représente au niveau de nos entreprises», a poursuivi l’économiste, El Hadji Amath Diallo.
Autre chose également, selon lui, «avec la production du pétrole, non seulement on ne va plus importer, mais également on va vendre du pétrole. Et ça va nous permettre d’encaisser des devises. Et là, c’est tout le bénéfice de notre balance commerciale». Concernant les enjeux politique, le juriste indiquera que «les politiques peuvent utiliser la rente pétrolière pour financier une clientèle politique et se maintenir au pouvoir. Raison pour laquelle, donc, concernant cet enjeu-là, il est important de mettre une très bonne politique de répartition de cette rente-là». Cependant, pour ce qui est des défis concernant le partage de la rente, le président de la Commission finances de l’ITIE a estimé qu’il faudrait qu’on ait établi un très bon cadre réglementaire et institutionnel. «On a fait beaucoup de réformes avec l’Etat du Sénégal, concernant la réforme du Code pétrole, la loi sur le Contenu local, la Stratégie Gaz power. Maintenant, il faudra également, pour pouvoir réussir le défi du partage, faire un très bon suivi de ces contrats-là.
Autre défi, c’est de faire un très bon contrôle sur les coûts pétroliers, parce que ces coûts pétroliers seront recouvrés par les compagnies pétrolières», a-t-il souligné. «Il faut dire que le domaine de l’exploitation des ressources extractives a connu des évolutions au plan juridique. On a remarqué, au début, que des codes ont été élaborés ; mais c’était des codes qui visaient à ouvrir le marché, notamment attirer les investisseurs», a-t-il relevé. Toutefois, force est de reconnaitre que depuis quelques temps, a-t-il laissé entendre, «il y a une évolution si intéressante liée au fait que les nouveaux dispositifs juridiques mises en place sont des dispositifs qui visent à d’abord sécuriser les intérêts de l’Etat, maximiser les retombés économiques et sociales».
Ainsi, «il y a quelques acquis qu’on peut rappeler. Par exemple, dans le domaine pétrolier, aujourd’hui, l’article 12 du Code pétrolier 2019 prévoit la mise en place d’une Commission d’examen et de négociation des contrats pétroliers. Il y a également l’article 55 qui oblige à toutes les entreprises qui opèrent à déclarer leurs bénéficiaires effectifs. Il y a également la lutte contre les conflits d’intérêts qu’on remarque à travers l’article 67 du Code pétrolier. Et dans le domaine minier, on a vu que les dispositions des articles 95 et 96 obligent les sociétés minières à déclarer tout ce qu’elles versent à l’Etat, mais surtout à respecter les principes et exigences de l’ITIE», a-t-il conclu.
CHERTE DES FACTURES D’EAU, SERIGNE MBAYE THIAM ANNONCE L’AUDIT DU SYSTÈME DE LA SEN EAU
Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a été longuement interpellé sur la cherté des factures d’eau par les députés
L’audit du système de facturation de la Sen’Eau sera fait pour apporter la lumière sur la cherté des factures dénoncées par les usagers. L’annonce est de Serigne Mbaye Thiam, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement. Il était à l’Assemblée nationale hier, mercredi 8 décembre 2021, pour défendre le budget de son département estimé à 477.456.650.098 F CFA en autorisations d’engagement et à 128.275.008.244 F CFA en crédit de paiement.
L e ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a été longuement interpellé sur la cherté des factures d’eau par les députés hier, mercredi 8 décembre 2021, lors du vote du budget pour l’exercice 2022 de son ministère. En réponse à ces interpellations, il a annoncé que la Société nationale des Eaux du Sénégal (Sones) a recruté un cabinet d’audit pour élucider ce grief qui revient souvent. Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement souligne que depuis 2015, il n’y a pas de hausse décidée par le gouvernement. Mieux, le prix unitaire qui est fixé selon les tranches allant de moins 20 m3, entre 20 et 30 m3 et au-delà de 40m3, n’a pas varié. Ce qui pourrait expliquer une potentielle hausse est donc, juge Serigne Mbaye Thiam, une possible de augmentation du volume d’eau consommé. «Le citoyen qui se sent abusé peut faire une réclamation», continue-t-il. Le changement des compteurs qui justifierait cette hausse, selon certains, n’est pas une initiative de la Sen’Eau, précise Serigne Mbaye Thiam. «Le renouvellement des compteurs n’est pas une décision unilatérale de Sen’Eau. C’est une obligation du gouvernement, dans le cadre de son contrat d’affermage, de la même façon qu’il lui impose de renouveler des canalisations pour la qualité du service et le renouvellement des compteurs en raison de 15.000 par an». Le ministre reste convaincu, par ailleurs, qu’il y a une amélioration dans le service. Pour lui, des enquêtes auprès des ménages confirment la disponibilité de l’eau en permanence, même dans des quartiers autrefois insuffisamment approvisionnés. La qualité de l’eau également n’est pas à remettre en cause car, dit-il, elle est contrôlée par les laboratoires de la Sen’Eau, de la Sones et l’Institut Pasteur.
316 KM DE RESEAU A REMPLACER A DAKAR
Le réseau de distribution d’eau va être remplacé et les conséquences ne manqueront pas, prévient Serigne Mbaye Thiam. «A Dakar, une partie du réseau est vétuste. Il faut le remplacer. Dans le cadre du projet de dessalement de l’eau de mer, nous avons 316 km de réseau que nous allons renouveler. J’ai voulu appeler l’attention de nos compatriotes sur le fait que, quand on va renouveler un réseau de distribution pour remplacer une canalisation vétuste, on est obligé de couper l’eau». En conséquence, poursuit-il, «ces travaux peuvent avoir des désagréments sur la disponibilité de l’eau mais aussi sur le déplacement à Dakar ; les tuyaux passent sous des chaussées. Il faut quelque fois les défoncer avant de les remettre ; mais c’est nécessaire de renouveler le réseau». La durée estimée des travaux est d’une année et demie, révèle Serigne Mbaye Thiam, qui signale, en outre, que l’entreprise qui exécute les travaux est en installation.
ACCES A L’EAU ET A L’ASSAINISSEMENT : L’Etat exhibe ses chiffres
Ce sont des chiffres «satisfaisants» que le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a brandit pour saluer les investissements de l’Etat qui sont à l’origine d’un bon score en matière d’accés à l’eau et à l’assainissement. «Pour ce qui est de l’hydraulique urbaine, le taux d’accès était à 97%, en 2012. En 2020, on est à 98, 8%. Le Sénégal fait partie des rares pays qui, en 2015, avaient atteints le taux d’accès à l’eau avec 98,5%. En milieu rural, en 2012, on était à 81,20%. En 2020, le taux d’accès est à 96,5%. Ces résultats font que le Sénégal est à pratiquement à 3,5 points du taux d’accès universel en eaux en milieu rural.» A l’en croire, l’assainissement a suivi les mêmes tendances que l’accès à l’hydraulique, avec un taux global d’accès qui est passé à 61,91% ; alors qu’il était, en 2012, à 47,55%. Pour le milieu urbain, le taux est à 76,80% en 2020 contre 53,50% en milieu rural, a-t-il soutenu devant les représentants du peuple hier, mercredi 8 décembre 2021, alors qu’il défendait le projet de budget de son ministère, à l’Assemblée nationale.
LE PROJET PRE-FERLO ENTERRE CELUI DE LA REVITALISATION DES VALLEES FOSSILES
Serigne Mbaye Thiam est aussi revenu sur la réforme de l’hydraulique rurale. Pour lui, les autorités administratives, les élus locaux l’ont tous approuvée, seuls les gestionnaires des Asufor (Association des usagers des forages ruraux) n’ont pas vu l’utilité, chose qui est compréhensible car étant à leur défaveur. Dans un autre registre, à la place de la revitalisation des vallées fossiles, une promesse des régimes qui se sont succédé à la tête du pays, Serigne Mbaye Thiam, annonce une substitution. «A la place du programme de revitalisation des vallées fossiles, il est prévu un projet pré-Ferlo qui vise à prendre de l’eau du Lac de Guiers pour passer vers Linguère- Dahra et le haut Ferlo. C’est ce que nous sommes en train de faire. Nous sommes très avancés. Pas plus tard que la semaine-là, on a eu une réunion pour les arrangements financiers pour ce projet-là qui est de près de 300 milliards, mais pour lequel nous avons fait une première phase de 150 milliards, et qui rentre dans le cadre de l’aménagement du territoire».
REGENERATION D’UNE NAPPE PHREATIQUE AUX ABORDS DE LA GRANDE MOSQUEE DE TOUBA Marché ocass et plusieurs quartiers menacés
30 hectares de superficie situés à côté de la grande mosquée de Touba risquent d’être déguerpis. La cause est, selon le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, la découverte d’une remontée d’eau dans la cité religieuse qu’il a fallu élucidée. C’est ainsi que, le 19 mai 2021, une équipe composée de plusieurs structures sous sa tutelle s’est rendue à Touba pour un diagnostic. Le constat de celle-ci est que, dit-il, «la zone en question fût une vallée argileuse, qui a été ensevelie avant son occupation. C’est donc la vallée qui s’est reconstituée avec les pluies, au point de former une nappe souterraine entre 0,5 mètres à 5 mètres, sur une superficie de 30 hectares». En précisant que c’est une question qu’il faut prendre au sérieux, Serigne Mbaye Thiam avance : «nous avons saisi le ministère de l’Intérieur pour que la Protection civile s’y déploie. Il se peut que de maisons menacées d’effondrement soient délogées». Le ministre de l’Eau et de l’assainissement annonce même qu’un programme d’urgence est prévu pour la gestion de cette question.
PROBLEME D’APPROVISIONNEMENT EN EAU DE TOUBA PENDANT LE MAGAL
Serigne Mbaye Thiam, sans langue de bois Il ne peut y avoir un approvisionnement en eau correct de Touba pendant le Magal. «C’est une question que je ne snobe pas. Je l’ai dit aux autorités religieuses, une ville où, à l’intervalle d’une semaine, deux jours, ou trois, la population est multipliée par 100 ou 1000, dire que les gens auront le même confort en ce qui concerne l’alimentation en eau, comme en temps normal, ce n’est pas possible», a répondu le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye, interpellé par le président du Groupe Liberté et Démocratie, Serigne Cheikh Mbacké. Il dit, toutefois, que des efforts sont faits par les autorités. Mais la configuration du réseau hydraulique de la ville n’aide pas. «Chaque année, nous renforçons la disponibilité de l’eau par des forages, par la restructuration du réseau. Mais il y a un réseau qui pose problème. Il n’est pas géré de façon professionnelle. Par exemple, le réseau sur la voie publique est occupé de façon à ce qu’il n’est pas possible d’y faire des interventions, en cas de problème». Régler le problème de l’approvisionnement en eau à Touba nécessité une action d’envergure, selon Serigne Mbaye Thiam. «Il faut une solution structurelle, pour Touba, qui permet d’avoir un modèle économique et financier viable. C’est une question à étudier en toute responsabilité».
CHERTE DE L’EAU : Le ras-le-bol de Pape Sagna Mbaye
«La seule chose qui est constante est qu’à Dakar et sa banlieue, c’est cette hausse vertigineuse, cette exponentialité indéterminée du prix de l’eau. Nous ne pouvons pas comprendre qu’est-ce qui a changé réellement, Madame la Directrice. Au niveau du dispositif expérimental, rien n’a changé. Tout le monde en parle. Qu’est ce qui va être fait ? Une fois que l’audit sera réalisé et que nous aurons les résultats, est-ce que les redressements sont rétroactifs ? Parce que ça sera de l’argent indument engrangé par Sen’Eau», en cas de confirmation de cette hausse «suspectée», dit sans ambages le député. Nango Seck déplore également cette cherté. Le député Mame Diarra Fam, s’adressant à la Directrice de Sen’Eau, trouve que rien ne marche.
UN RAPPORT DU FORUM CIVIL ÉTALE LES CARENCES DE LA DÉCLARATION DE PATRIMOINE AU SÉNÉGAL
Le Forum civil, section sénégalaise de Transparency International a rendu public hier, mercredi 8 décembre un rapport sur la mise en œuvre de la loi sur la déclaration de patrimoine au Sénégal avec l’appui de OSIWA en prélude de la journée mondiale de lutte contre la corruption prévue ce jeudi 9 décembre. Réalisée sous la direction du Pr. Abdou Aziz Daba KEBE, Maitre de Conférences Agrège de droit public a l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Chef du Département de Droit public et Directeur du Centre d’Études et de Recherches sur l’Ingénierie juridique et financière (CERIF), cette étude présente « beaucoup d’insuffisances rendant ainsi inefficace l’application de la loi n°2014-17 du 2 avril 2014.
Adoptée par l’Assemblée nationale le 2 avril 2014, la loi n°2014-17 du 2 avril 2014 relative a la déclaration de patrimoine est passée au crible par un rapport du Forum civil, section sénégalaise de Transparency International rendu public hier, mercredi 8 décembre en prélude de la journée mondiale de lutte contre la corruption prévue ce jeudi 9 décembre. Réalisée sous la direction du Pr. Abdou Aziz Daba KEBE, Maitre de Conférences Agrège de droit public a l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Chef du Département de Droit public et Directeur du Centre d’Études et de Recherches sur l’Ingénierie juridique et financière (CERIF), avec la participation des membres du CERIF : Dr Lamine KOTE, et Monsieur Papa Waly DIOME, cette étude a ete finalisée en févier 2020 et actualisée en décembre 2021 et met à nue plusieurs insuffisances de cette loi chère pourtant à l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall.
Ainsi, le premier manquement relevé par l’équipe du professeur Abdou Aziz Daba KEBE concerne le champ d’application de cette loi sur la déclaration de patrimoine. En effet, selon eux, le «nombre limite d’autorités assujetties a la déclaration de patrimoine et de biens concernes par une telle déclaration» est un frein à l’atteint de l’objectif de «combattre l’évolution injustifiée des patrimoines des autorités publiques, gage de protection du patrimoine de l’Etat» visé par la loi n°2014-17 du 2 avril 2014. Abordant les critères institutionnels, toujours en matière de déclaration de patrimoine, le rapport fait remarqué que celui-ci «exclut beaucoup d’autorités publiques». Une situation qui fait dire à Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil dans le résumé de ce document qu’«en procédant ainsi, le Sénégal a fait le choix d’appliquer a minima les dispositions de l’article 7 alinéa 1er de la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption dite Convention de MAPUTO, qui donne la possibilité aux États parties soit d’exiger a tous les agents publics soit a ceux qui sont désignés de satisfaire aux obligations de déclarations de leurs biens. Il est donc nécessaire que le Sénégal assujettisse plus d’autorites a cette formalité».
S’agissant du critère financier prévu par la loi n°2014-17 du 2 avril 2014 pour être éligible a la formalité de déclaration, les rédacteurs du rapport soulignent qu’il «est très élevé et ne permet pas d’assujettir un nombre important d’agents publics a la déclaration de patrimoine». Il en est de même du système de déclaration qui selon eux, «ne permet pas de faire face au risque de conflit d’intérêt comme c’est le cas en France».
S’agissant de la clause de la confidentialité qui entoure le processus de la déclaration de patrimoine, le coordonnateur du Forum souligne dans son résumé que le professeur Kébé a indiqué qu’elle «est saisissante». Autrement dit, la confidentialité a laquelle sont assujetties les personnes chargées de mettre en œuvre la déclaration de patrimoine et qui est observable dans plusieurs pays tendant a protéger les données personnelles n’est pas encadré par des «sanctions efficaces liées au défaut de déclaration et la mise a jour de la déclaration du patrimoine de l’assujetti en cours de fonction».
Par ailleurs, pour une meilleure portée de cette loi sur la déclaration patrimoine, l’équipe du Pr. Abdou Aziz Daba KEBE recommande ainsi entre autres, un élargissement du champ d’application de la déclaration de patrimoine en augmentant le nombre d’assujettis. Une extension du patrimoine déclaré à celui du ou de la conjoint (e), des ascendants au 1er degré des assujettis conformément au protocole de la CEDEAO sur la lutte contre la corruption sans préjudice d’instaurer un système de déclaration d’intérêt a l’effet de prévenir les conflits d’intérêts. Un durcissement des sanctions liées au non-respect de la formalité de déclaration.
Les sanctions peuvent être administratives, politiques et pénales. Une précision de la notion de fausse déclaration ou de celle de déclaration incomplète. Cela permet d’éviter leur usage non approprie, par les pouvoirs publics, a d’autres fins. Et une reforme du régime juridique de la déclaration de patrimoine du Président de la République est une nécessité. Celle-ci passe non seulement par la fixation d’un délai mais également par l’instauration d’une formalité de déclaration de patrimoine de sortie pour ne citer que ces recommandations. Il faut juste souligner que ce rapport sur la mise en œuvre de la loi sur la déclaration de patrimoine au Sénégal est l’un des 4 outils de plaidoyer pour la Transparence rendu public par le Forum civil en prélude de la journée mondiale de lutte contre la corruption de cette année.
Les trois autres outils sont : Un rapport comparatif des Conventions Fiscales du Burkina Faso et du Sénégal avec le modèle ATAF avec l’appui de Tax Justice Network Africa (TJNA); Un site internet www.fluxfinanciersillicites.sn pour permettre de dénoncer des cas de corruption et de s’informer sur les enjeux de la lutte contre les flux financiers illicites avec l’appui de TJNA et un clip vidéo sur la corruption réalisé, en partenariat avec OSIWA, par la Plate-forme d’Activisme Artistique contre la Corruption (PAAC) dirigée par Madame Oumy Regina SAMBOU DIENG
FESTIVAL PAROLES INDIGO, LA HUITIÈME ÉDITION S’OUVRE DANS LA VILLE TRICENTENAIRE
Ce Festival permettra aux participants et au grand public de faire de la littérature, du cinéma, d’organiser des expositions, des ateliers, des spectacles et des master class.
La ville de Saint-Louis abrite à compter de ce jeudi 9 au samedi 11 décembre prochain la huitième (8ème) édition du Festival Paroles Indigo avec comme slogan “d’autres façons de dire le monde”. Il est initié par l’Association qui porte le même nom. L’annonce a été faite hier, mercredi 8 décembre, au cours d’un point de presse par la Directrice Déléguée de l’Institut Culturel Français de Saint-Louis en présence de l’équipe organisatrice du festival.
Ce Festival permettra aux participants et au grand public de faire de la littérature, du cinéma, d’organiser des expositions, des ateliers, des spectacles et des master class. Créé en 2012 sur initiative de l’Association Paroles Indigo qui a vu le jour en 2009 à Arles en France, le Festival Paroles Indigo (d’autres façons de dire le monde) vise à promouvoir les auteurs, les artistes et les éditeurs issus des continents africain et asiatique. Cette association culturelle organise depuis 2012, un festival littéraire au Sud de la France, mais également dans les pays partenaires notamment la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Tunisie, le Mali, à en croire la Directrice artistique de ce Festival en l’occurrence Mme Isabelle Gremillet.
Pour sa part, la Directrice déléguée de l’Institut Culturel Français a beaucoup insisté sur le caractère gratuit de ce festival qui est ouvert à tout le public. “Paroles Indigo, c’est aussi une communauté humaine qui prône le mieux vivre ensemble, à travers une meilleure connaissance personnelle et mutuelle, en organisant des moments de rencontre et de dialogue avec les écrivains, les intellectuels, les artistes et les éditeurs d’ici et d’ailleurs”, a précisé Mme Isabelle Gremillet. Pendant trois jours, ce festival propose un programme riche autour de plusieurs temps forts notamment une résidence d’auteur, des expositions, une séance de master class, des lectures, du cinéma, des spectacles, des ateliers, et un concert. Le thème de ce Festival est “Ño Far - On est ensemble !”
Les initiateurs de ce Festival Paroles Indigo ont voulu, à travers le choix de ce thème, dégager toutes les barrières créées par la crise sanitaire (pandémie de Covid-19) qui est révélatrice de nombreuses inégalités sociales dans le pays. “La maladie à coronavirus a eu à créer des barrières entre les populations qui ne se voyaient plus, ne se saluaient plus, s’évitaient à longueur de journée de peur de capter le virus. Aujourd’hui, nous nous sommes dit qu’il est important que tous les acteurs réfléchissent ensemble pour trouver des solutions à des problèmes”, a expliqué Thibault Bassène, Assistant production culturelle de Paroles Indigo. Le festival permettra également aux élèves et étudiants de mieux se familiariser avec l’univers du livre, de la conception à la distribution.
VERNISSAGE AU CERCLE MAURICE GUEYE POUR SES DIX ANS, PARTCOURS CÉLÈBRE LES «LIENS» DE LA NATURE
Le temps d’un dimanche, la ville de Rufisque a été le point de convergence des acteurs et amateurs du monde des arts, notamment des arts plastiques.
Le temps d’un dimanche, la ville de Rufisque a été le point de convergence des acteurs et amateurs du monde des arts, notamment des arts plastiques. Une exposition, dans le cadre de l’anniversaire des dix ans du ParTcours y a été organisée. Un concept d’évènement d’art contemporain avec des sites d’exposition entre Dakar et la banlieue et auquel la fondation Sococim prenait part pour la cinquième fois, dans l’optique d’un soutien à l’art et aux artistes de la ville
« Nous accueillons aujourd’hui, le vernissage d’une exposition que nous avons intitulé « Ce qui nous lie » dans le cadre de la dixième édition de cette initiative ParTcours. Cette année, une trentaine de galeries de Dakar et banlieue, notamment Keur Massar, Mbao, et la ville de Rufisque, ont pu accueillir des expositions » a dit Particia Diagne, administratrice de la fondation. Pour le vernissage au cercle Maurice Guèye de la Fondation Sococim, cinq artistes ont présenté leurs œuvres en relation avec le thème du lien « ce qui nous lie ». Des œuvres en peinture, ou en sculpture et en design ont été revues et appréciées par des amateurs. Dans ces expositions, Fatou Mandoye Mbengue a présenté une collection intitulée « sortie de bain » pour revisiter le lien entre l’humanité et l’eau.
A travers ces œuvres, l’ancienne pensionnaire de l’ENA met en exergue « le lien entre la nature et l’homme, notamment l’eau, avec la série de bains pour symboliser l’importance de l’eau ». Le liquide précieux, source de joie de vivre, comme l’exprime la joie des enfants au torse nu au bord du fleuve, ou encore de propreté et de purification à travers les bains rituels et les libations qu’elle procure. Les bains pour signifier également la propreté et la purification. Une image symbolisée par cette femme avec un pagne tissé autour du buste, s’aspergeant de l’eau sur la tête et sur le corps. Dans ses œuvres, Marie Dione Cissé présente « le Cosmos » avec des lignes et des formes humaines et pour exalter la relation entre les êtres vivants dans le règne animal mais aussi avec le monde végétal. Une autre œuvre appelée Timiss pour signifier le moment de transition entre le temps des humains et celui des êtres invisibles, aussi heure des contes et des initiations. Le tout, sous la supervision de l’être suprême Togg, pour les Sérères, dieu pour les croyants.
Le vernissage a aussi marqué les tableaux de l’artiste peintre Ibrahima Cissé « Debs » qui traduit en image l’aspiration à une vie en synergie entre les différents groupes humains, mais aussi avec les animaux pour signifier la nécessité d’une préservation de cette « terre qui doit être un espace de paix, un paradis promis par la création mais que l’action humaine est en train de saper » d’où le titre des œuvres « Cohabitation » ou l’exigence d’un vivre ensemble. L’exposition a été saluée par un des initiateurs du ParTcours Mauro Pétronis, qui a noté une meilleure organisation et une plus grande professionnalisation du vernissage.
MEILLEURS SPORTIFS 2020-2021, LES «LIONS» DU BEACH SOCCER SACRÉS
L’équipe nationale de Beach Soccer a remporté hier, mercredi 8 décembre, le prix El Hadji Amadou Dia Bâ du meilleur sportif de l'année 2021
L’Association nationale de la presse sportive (ANPS) a publié les lauréats du trophée de meilleurs sportifs sénégalais qui se sont illustrés durant l’année 2020-2021. A l’issue du vote des quarante rédactions sportives, l’équipe nationale de Beach Soccer a été plébiscitée. Edouard Mendy (meilleur footballeur sénégalais), Jean Louis Barthelemy Diouf (meilleur footballeur local), Doudou Sané (meilleur lutteur sans frappe) sont sortis du lot. Ils seront fêtés en mars prochain, au retour de la CAN, lors du gala du cinquantenaire de la création de l’association de la presse sportive.
L’équipe nationale de Beach Soccer a remporté hier, mercredi 8 décembre, le prix El Hadji Amadou Dia Bâ du meilleur sportif de l'année 2021. Les sextuples champions d'Afrique, demi-finalistes de la Coupe du monde en Russie et cinquième dans le ranking mondial ont été quasiment plébiscités à l’issue des votes de 40 rédactions sportives sénégalaises. Alseiny Ndiaye et ses coéquipiers ont été sacrées (312 points) devant la championne d'Afrique de natation (109 points) Oumy Diop et le Basketteur Gorgui Sy Dieng (91 points). Ils succèdent au champion d'Afrique judoka Mbagnick Ndiaye.
EDOUARD MENDY DÉTRÔNE SADIO MANÉ
Edouard Mendy a été sacré meilleur footballeur sénégalais de l’année 2020-2021 doté du prix Jules François Bocandé. C'est à l’issue du dépouillement des votes effectué hier, mercredi par l'association nationale de la presse sportive (ANPS). Le portier de Chelsea et des Lions est sorti avec 321 points devant Sadio Mané et Ismaïla Sarr. Sur les 40 rédactions sportives, les 37 ont porté leur voix sur le portier des Blues de Chelsea. Il succède à Sadio Mané qui a remporté les six derniers trophées. Une juste récompense pour le portier qui a été curieusement absent de la liste des nominés pour le Ballon d'or. Relégué à la 2ème place du Prix Lev Yachine devant l'italien Donnaruma, Edouard Mendy a été un des artisans de la prestigieuse Ligue des champions ou encore du championnat de Premier League.
Outre cette distinction, le gardien de but des Lions du Sénégal figure sur la liste des nominés pour le titre de la personnalité sportive africaine de l’année de la BBC. A signaler pour le titre de meilleur footballeur local (trophée Ibrahima Coulibaly), il sera attribué Jean Louis Barthélemy Diouf. Auteur de 12 buts en 19 matches, l’attaquant de Génération Foot a ravi la vedette à Moutarou Baldé, de Teungueth FC et à Pape Demba Diop de Diambars classés respectivement deuxième et troisième de cette distinctions. Les lauréats vont recevoir leur distinction en mars prochain lors du gala de la cinquantenaire de la création de l'association de la presse sportive. Dans la catégorie de meilleur lutteur sans frappe dotée du trophée Abdourahmane Ndiaye Falang, Doudou Sané a été élu meilleur lutteur sans frappe de l’année 2021 par l’ANPS. Avec 300 points au compteur, le sociétaire de l’écurie Tay Shinger a quasiment raflé la mise. Il devance Ngagne Sène de l’écurie Kaye Bakh qui a obtenu 104 pts et Toubacouta de campement Nguekhok (60 points).
Le lutteur succède ainsi à Mohamed Bayo dit Général Malika. Le gala du cinquantenaire de l’ANPS pour fêter les sportifs Les lauréats vont recevoir leur distinction en mars prochain lors du gala de la cinquantenaire de la création de l'association de la presse sportive. Il faut noter que le trophée de la lutte avec frappe n’a pas été décerné cette édition en raison du Covid-19. Ce, en raison du report de la quasi-totalité des grandes affiches durant la saison 2020-2021. Dans cette perspective, le président de l’ANPS Abdoulaye Thiam annonce des trophées spéciaux qui seront décernés au cours du gala à des sportifs méritants.
INAUGURATION DE L’INSTITUT CERVANTÈS, LA REINE LETIZIA ORTIZ D’ESPAGNE À DAKAR LUNDI PROCHAIN
Ce sera officiel lundi prochain. L’Espagne aura désormais un centre culturel digne de ce nom au Sénégal. L’inauguration sera présidée par la reine Letizia Ortiz d’Espagne
La reine d’Espagne sera dans nos murs lundi prochain pour présider à l’inauguration des nouveaux locaux de l’institut Cervantès de Dakar au niveau de l’avenue Cheikh Anta Diop. Elle sera accompagnée de plusieurs personnalités politiques dont le vice – ministre des Affaires étrangères Espagnol.
Ce sera officiel lundi prochain. L’Espagne aura désormais un centre culturel digne de ce nom au Sénégal. L’inauguration sera présidée par la reine Letizia Ortiz d’Espagne.
Selon le directeur de l’Institut Cervantès, Nestor Nongo, c’est le premier institut que l’Espagne ouvre en Afrique Sud saharienne. « Depuis 2009, nous avons une petite structure, mais à partir de maintenant, nous avons un nouveau siège qui se trouve dans l’Avenue Cheikh Anta Diop. C’est pour cette raison que la reine va faire le déplacement à Dakar. C’est un honneur et nous sommes en contact avec les autorités car la présidence est au courant ainsi que la Mairie de Dakar. Nous espérons que les autorités locales seront présentes pour l’ouverture de l’Institut Cervantès » a-t-il révélé.
A en croire le directeur de l’institut, le Sénégal constitue la porte de l’Afrique et l’Espagne considère notre pays comme un partenaire, un pays ami qui accueille un nombre important d’émigrés. « Les deux pays ont une forte coopération économique, mais nous voulons renforcer notre coopération culturelle. Ce qui définit les populations, c’est la culture. On peut être en contact économiquement, mais si on n’est pas en contact culturellement, ce sera difficile. Nous voulons mettre à la disposition des sénégalais un espace culturel avec toutes les nouvelles technologies possibles pour faciliter un échange avec le Sénégal. Ce sera un plus qui sera apporté déjà à tout ce qui se fait au Sénégal. Nous voudrons que les sénégalais s’approprient le centre culturel.
A partir de lundi prochain, nous pourrons dire qu’il y aura un centre culturel de plus au Sénégal » a poursuivi Nestor Nongo. Selon ce dernier, le pays est confronté à la lutte contre la pandémie de la Covid, c’est pourquoi le nombre d’invités sera limité. « Nous allons offrir un programme culturel à la population qui va inclure des apprentissages académiques, des expositions, de la musique, du théâtre, un échange entre la culture espagnole et sénégalaise. Nous invitons les acteurs culturels sénégalais à un échange (…)
Chaque mois on aura des concerts avec des artistes en relation avec l’Espagne. Des artistes sénégalais seront en Espagne pour se produire aussi (…) pour l’inauguration, les prestations de Raoul Rodriguez et Sidy Samb sont prévues. Ce sera la symbiose des deux cultures » a-t-il expliqué. Nestor Nongo a fait remarquer que presque 700 millions de personnes parlent l’espagnol dans le monde et que l’Institut Cervantès est chargé de faire la promotion de la langue espagnole. « C’est une langue très parlée dans le monde. Elle est la seconde langue aux Usa. En Amérique du Sud, tous les pays parlent l’Espagnol mis à part le Brésil » a-t-il reconnu.
GESTION DES DECHETS SOLIDES, LE PROMOGED SE DÉVOILE AUX COLLECTIVITÉS LOCALES DE THIÈS
Cheikh CAMARA, correspondant permanent à Thiès |
Publication 09/12/2021
Un atelier de partage sur les modalités de mise à disposition des fonds du mécanisme de financement basé sur les résultats et sur l’intercommunalité dans le pôle de Thiès, s’est tenu, ce mercredi 8 décembre 2021, dans la cité du rail, à l’initiative du Projet de Promotion de la Gestion intégrée et de l’Economie des Déchets Solides au Sénégal. Le Promoged qui, lancé par le Chef de l’Etat le 24 juin 2021 sur le site de la décharge Mbeubeuss, ambitionne de renforcer la gouvernance en matière de gestion des déchets solides au Sénégal et d’améliorer les services de gestion des déchets solides dans 138 communes sélectionnées sur le territoire national.
La rencontre, tenue dans le cadre du dialogue territorial enclenché par le Promoged afin de matérialiser la territorialisation de la politique « Sénégal zéro déchet » lancée par le Président Macky Sall, se fixe comme « objectif » de « partager avec les maires, l’ARD et les autorités administratives, des documents » autour du « rapport sur les études de faisabilité », du « modèle de charte produit par le Groupement », des rapports sur « la répartition des allocations » et « le programme des dépenses éligibles ». Selon Ibrahima Diagne, Directeur de Promoged, le projet est mis en place par l’Etat du Sénégal, avec l’appui de la Banque mondiale, l’Agence française de Développement, la Coopération espagnole et la Banque européenne d’investissement, « quatre partenaires qui se sont liés pour prendre en charge la gestion des déchets au Sénégal ». Il dit être venu avec son équipe à Thiès pour « rencontrer l’administration territoriale, les élus territoriaux et les acteurs à la base notamment les structures d’appui aux communes ». Avec comme objectif, d’abord, de partager sur « le Promoged pour que chaque partie prenante ait tous les éléments d’informations » mais aussi de « restituer les études techniques que nous avons déjà effectuées sur le dispositif de gestion des déchets ». Il s’agit notamment de l’identification des infrastructures nécessaires pour la gestion des déchets, mais également des sites. Aussi de l’évaluation des couts de la gestion des déchets. L’occasion a permis de partager sur « la nécessité pour les communes d’aller vers une intercommunalité à l’effet de développer une économie d’échelle ». Aussi, de présenter « un mécanisme innovant, de financement, basé sur les résultats, qui permet de primer les réussites et les résultats atteints par les communes ». L’objectif étant de faire approprier à l’ensemble des parties prenantes les mécanismes et les leviers qui ont été proposés par le Promoged, lequel se trouve être « le levier stratégique du ‘’Sénégal Zéro Déchet’’ qui devra permettre de renforcer la gouvernance du secteur mais surtout d’aller vers l’installation des infrastructures de gestion des déchets ».
Créer jusqu’à 10 mille emplois à travers le Promoged
Le Promoged, pour un montant global de 206 milliards de FCFA, dont les 90% sont orientés sur la mise en place des infrastructures aux normes et la réhabilitation des anciennes décharges, et les 10% restants destinés aux réformes à l’effet d’améliorer la gouvernance du secteur, concerne, dans sa première phase, les 7 régions de Dakar, Thiès, Saint Louis, Matam, Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, ce pour une durée de 5 ans au profit de plus de 6 millions d’habitants. L’objectif, selon le directeur Ibrahima Diagne, « c’est de pouvoir créer des emplois directs ». Il explique qu’« aujourd’hui il est prévu déjà au niveau des infrastructures de pouvoir créer jusqu’à 3 mille emplois directs. Et ceci, sans compter les emplois indirects sur toute la chaine de valeur. Au total nous pensons pouvoir créer jusqu’à 10 mille emplois à travers le Promoged. Aussi nous allons impulser l’employabilité par la formation de plus de 20 mille personnes. Les élus locaux, les services techniques municipaux, les acteurs communautaires seront formés sur la gestion des déchets. Les acteurs informels seront appuyés dans l’entreprenariat vert, avec des charretiers, des récupérateurs, entre autres, qui vont être appuyés et encadrés dans le cadre de la transformation de l’économie structurel pour leur permettre de mieux vire de leurs métiers ».
Un impact direct et indirect au bénéfice de toutes les communes de la région
Le directeur du Projet de Promotion de la Gestion intégrée et de l’Economie des Déchets Solides au Sénégal renseigne que « le projet concerne 138 communes à travers le pays dont 37 dans la région de Thiès ». Aussi de faire comprendre que « les retombées vont au-delà des communes bénéficiaires. Pour ces 37 communes de la région nous allons construire des infrastructures communales notamment des points de regroupement normalisés, des centres de regroupement et une mise à disposition d’équipement. Par contre les infrastructures intercommunales qui seront construites, de même que les réformes que nous allons impulser, vont bénéficier à l’ensemble des communes de la région de Thiès ». Pour dire qu’il y a un impact direct et indirect. Ibrahima Diagne d’ajouter : « nous allons avoir un Centre intégré de valorisation des déchets (Civd) pour la région de Thiès, un centre de tri et de transfert qui sera à Mbour pour permettre de collecter les déchets de cette collectivité. Il y aura aussi à peu près une cinquantaine de points de regroupement normalisés qui seront construits dans les différentes communes. Sans compter des camions bennes pour transporter les déchets et les infrastructures du Projet de gestion durable des déchets solides urbains (Pgdsu) au niveau de Tivaouane qui seront capitalisées et renforcées dans le cadre du Promoged ».
LES SÉNÉGALAIS DOIVENT DONNER UNE MAJORITÉ CONFORTABLE AU PRÉSIDENT AUX ÉLECTIONS LOCALES
Abou Abel Thiam, membre du secrétariat exécutif national de l’APR, est estomaqué par la violence urbaine qui prend de plus en plus de l’ampleur dans notre pays
Abou Abel Thiam est ulcéré. Estomaqué par la violence urbaine qui prend de plus en plus de l’ampleur dans notre pays. Le cadre apériste, membre du Secrétariat exécutif national (SEN) de l’Alliance pour la République (APR), un parti dont lui au moins peut revendiquer la qualité de membre fondateur, est arrivé à la conclusion que le Sénégal a besoin d’un surcroit d’autorité. Il fustige les postures complaisantes de l’opposition qui soutient cette spirale de violences qui pourrait brûler le Sénégal. Il aussi dénonce aussi un Gouvernement et des ministres qui peinent à appliquer les directives du président de la République. Il fusille les nervis aussi bien du pouvoir que de l’opposition. Il regrette l’audience accordée à Djibril Ngom au Palais. Abou Abel Thiam est inquiet d’un risque de faillite d’une société sénégalaise qui a besoin que les déviants soient fortement sanctionnés. Que la complaisance soit bannie. D’autant que, pour le président du Conseil de l’ARTP, le Sénégal est en danger. Le fléau jihadiste n’est plus à nos portes, il est carrément dans nos fenêtres et salons. La riposte devrait pousser les autorités à faire du service militaire une obligation pour tous les jeunes afin d’offrir à nos forces de défense et de sécurité des ressources humaines supplémentaires pour faire face au jihadisme. Abou Abel Thiam soutient la restauration du poste de Premier ministre. Il a magnifié le bilan du président Macky Sall qui, selon lui, doit obtenir un retour de grâces auprès des populations lors des locales de janvier 2022 parce que « le président Macky Sall est dans le train de l’histoire et dans l’histoire du train du Sénégal ». Abou Abel Thiam met flamberge au vent. Entretien à bâtons rompus avec un apériste de la première heure et un compagnon des années de braises de l’homme politique Macky Sall durant sa longue marche vers le Pouvoir.
Le Témoin – Abou Abel Thiam, la restauration du poste de Premier ministre est perçue comme faisant partie des errements politiques du président Macky Sall. Un recul politique, un échec du fast-track. Comment appréciez-vous les critiques ayant accueilli l’annonce de cette restauration ? Sont-elles fondées ?
Abou Abel THIAM - Je pense qu’il y a une vérité, une évidence qui consiste à dire qu’à chaque circonstance, ses réalités. A chaque période, ses réalités. A chaque séquence temporelle, ses réalités. Les réalités d’aujourd’hui ne sont pas celles d’hier. Les exigences d’aujourd’hui sont différentes de celles d’hier. A mon humble avis, la restauration de la fonction de Premier ministre dans notre architecture gouvernementale ne signifie en rien l’échec du fast-track. Au contraire, le fasttrack a été instauré par le président de la République — soit dit en pensant, le fasttrack signifie simplement l’accélération des processus devant conduire à la réalisation des programmes gouvernementaux. Et pour cette accélération, le président de la République avait levé des goulots notamment la station primatoriale qui pouvait constituer un frein à cette accélération. Depuis la fin des élections de 2019, le président de la République est monté au front par rapport au grand public et dans ses relations avec ses ministres pour l’accélération de l’ensemble des programmes gouvernementaux. Les résultats sont palpables sur le terrain politique, étatique. Il a réalisé d’importantes choses notamment dans les infrastructures, dans la prise en charge de la lutte contre la pandémie de la Covid-19. Des résultats tangibles ont été atteints et on se félicite de cette séquence temporelle du fast-track. Aujourd’hui, on vit une nouvelle réalité qui nous mène vers les élections de 2024. Laquelle aussi a pour signification de nouvelles charges pour le président de la République. Ses succès, la maturité et la responsabilité qu’il a montrées, lui qui apparait aujourd’hui comme un doyen au niveau de la sous-région et de la région au niveau africain non pas du point de vue de sa longévité au pouvoir, mais par sa sagesse, par ses réalisations, sa transparence dans son action publique. Ce sont ces éléments qui font qu’aujourd’hui aussi l’Afrique lui fait confiance. Mais le président de la République reste un homme avec ses possibilités humaines et ses insuffisances. A partir du moment où il va se démultiplier au plan régional, africain, avoir de plus en plus de charges au niveau international, on ne peut pas lui reprocher de chercher à avoir un relais au niveau national. Ce qui ne signifie pas qu’il va abandonner ses charges nationales.
Pourtant ses détracteurs disent que c’est une manière d’abandonner ses charges nationales…
Non pas du tout. Que ses détracteurs le disent, cela n’apporte pas de signification parce qu’ils ne verront jamais quelque chose de positif venant de lui. La réalité est là. Elle s’impose à tout le monde. C’est que le président de la République, compte tenu de ses nouvelles charges à l’international où il va travailler pour l’Afrique — et convenez avec moi qu’il y a quand même beaucoup de matières dans la géopolitique internationale. Déjà dans la politique sous-régionale, il y a beaucoup de choses à faire. Sur le continent, il y a des foyers de tensions où il sera appelé à intervenir en tant que président de l’Union Africaine. Je pense que cela aurait été une demande publique de dire qu’à partir du moment où le président du Sénégal, président d’une entité africaine est appelé à jouer un rôle important pour l’Afrique, il est normal, de bon ton qu’il se cherche un relais qui serait à même de prendre en charge le caractère quotidien de l’activité gouvernementale.
En fait, cette restauration est décriée surtout sur l’aspect de la manipulation de la Constitution. Macky Sall est accusé d’avoir été le chef de l’Etat qui a le plus manipulé la Constitution selon ses intérêts du moment…
(Il nous coupe). Il ne s’agit pas de manipulation. Ces déclarations, ce sont des effets de manches de l’opposition. Des tournures, des poncifs d’une opposition qui n’a pas foncièrement quelque chose à reprocher au président de la République et qui donc parle de manipulation de la Constitution. En quoi, le fait de changer la Constitution pour réintroduire le poste de PM, en quoi cet acte va-t-il toucher de façon négative le vécu des populations ?
Mais justement dans les grandes démocraties comme la France, les Etats-Unis, on ne manipule pas la Constitution à sa guise, en fonction des intérêts du moment. La Constitution est sacrée
(Il nous coupe). Mais chez nous aussi, la Constitution est sacrée. Cela dit, elle n’est pas figée ad vitam aeternam. Les lois, comme la Loi suprême qui est la Constitution, sont appelées à évoluer selon les contextes. Parce qu’une loi n’est que la consécration de la volonté de la majorité du moment. La loi évolue avec le corps social. Je vais emprunter une phrase d’un juriste allemand qui s’appelle Schaeffer. Il disait que « l’idéal, c’est un droit qui croit avec le corps social qu’il serpente, un droit qui non point assure le développement, mais le permet du moins, ne l’entrave pas ». Cela veut dire que la loi est une émanation d’un moment. C’est comme la photographie d’un instant. On ne peut pas reprocher au président de la République de toucher à la Constitution si les exigences du moment, les circonstances, les évolutions… commandent qu’on touche à cette loi.
Oui mais, le problème c’est qu’il le fait au gré de ses intérêts partisans…
Il faut arrêter de penser qu’il y a deux camps qui s’opposent de façon manichéenne. Nous sommes tous des Sénégalais. Le fait d’être encarté dans des partis politiques, c’est quelque chose de marginal. Quand le président de la République raisonne, croyez-moi, il ne raisonne pas en termes de partis et d’alliances. Il raisonne en termes de prise en charge des intérêts des populations c’est-à-dire de la majorité d’entre nous et, au-delà de cette majorité, de l’ensemble des Sénégalais qu’ils soient opposants ou de la majorité. Ce sont tous les Sénégalais qui sont pris en compte lorsque le président raisonne pour prendre des décisions. Quand il construit un hôpital, une route, un pont qui traverse la Gambie, la pose récente de la première pierre du pont de Rosso, le président de la République ne pose pas tous ces actes pour la majorité. Ces actes ne sont pas des préoccupations politiques, mais des préoccupations pour la Nation. Ce sont des actes très forts dans leurs interrelations avec les populations, mais aussi avec les voisins. Au-delà de la Casamance, le pont sur la Gambie, ce sont nos relations avec la Guinée-Bissau, la Guinée et même au-delà. Le pont sur Rosso, au-delà de la Mauritanie, c’est jusqu’au Maroc, la Tunisie, l’Algérie. Quand le président de la République supprime ce poste de PM, il ne faut lui faire l’injure de penser qu’il le fait pour de petits calculs politiciens. Quand on est chef de l’Etat, on est le garant du socle national, ce n’est pas un vain mot, ce n’est pas de la vacuité. C’est la réalité.
Un homme politique de la dimension d’Abdoul Mbaye dit que Macky Sall est le champion du tripatouillage constitutionnel. Ousmane Sonko et Barthélémy Dias, eux, soutiennent que Macky Sall ne sait pas là où il va. Que pensez-vous de ces critiques de ces responsables politiques ?
D’abord quand vous dites des hommes politiques de la dimension d’Abdoul Mbaye, vous me faites sourire. Quelle est la dimension politique d’un Abdoul Mbaye qui a découvert la politique après ses 60 ans ? Qui a découvert la politique parce qu’il a été limogé du poste de Premier ministre auquel le président de la République, dans sa souveraineté de chef de l’Etat, l’avait mis. Ne parlez pas de dimension politique. Vous savez, ces sorties restent marginales pour moi. D’abord, nous sommes dans une démocratie. Nous ne devons pas cette République à Macky Sall, ni à Abdoulaye Wade, ni à Diouf et Senghor. Nous devons notre République et l’Etat de notre nation, la force de notre administration à l’histoire de notre pays. C’est-à-dire, c’est le fruit des labeurs de tous les Sénégalais qu’ils soient de l’opposition ou pas. Mais depuis la nuit du temps, c’est cette construction palier par palier, strate par strate, sphère par sphère, qui fait qu’on a aujourd’hui un pays assis sur des institutions solides. Alors, quand des gens font ces sorties à la petite semaine, cela me fait rire. De toutes les façons, cette construction qui a abouti à ce que nous sommes aujourd’hui, elle a toujours fonctionné sur des principes qui veulent que c’est la majorité qui gouverne et édicte les lois. On ne peut pas inverser les choses et subitement nous exposer à une dictature de la minorité. On ne peut pas. Dans quel pays voit-on une minorité dicter sa loi ? On serait dans le chaos ! L’opposition reste dans l’opposition. Ces gens, le peuple sénégalais dans sa souveraineté, sa responsabilité, sa maturité a choisi de les confiner dans leur situation actuelle d’opposants. Ils restent des opposants. Des forces de critiques, certes, mais ils ne peuvent pas édicter la loi. Ce n’est pas à eux de déterminer comment on doit faire marcher ce pays. Souverainement les Sénégalais ont dit qu’aujourd’hui c’est à Macky Sall et à sa majorité de le faire en attendant qu’ils soient sanctionnés positivement demain. Je l’espère. Et surtout pas des gens immatures, irresponsables.
Vous pointez du doigt Ousmane Sonko…
Pourquoi, dès que je parle, vous pensez à lui ? Dès que je caractérise, vous pensez à lui. Allez savoir. Il ne sera jamais admis dans ce pays qu’on assiste à une dictature de la minorité. Ce n’est pas le lynchage médiatique, ni les insultes, ni les appels à l’insurrection, ni le chantage, qui vont changer cela. Le Sénégal a un vécu historique avec une administration neutre, des institutions solides malgré les insultes, les appels à l’insurrection qui se font sur des précautions lexicales. Cela ne passera pas et nous prions pour que cela ne passe jamais parce que ce serait le chaos dans ce pays. Personne ne le souhaite.
Le Cudis s’est employé à rassembler tous les acteurs politiques pour un Pacte ou une Charte de non-violence. Le Sénégal est plongé dans un cycle de violences. La responsabilité de l’Etat est pointée. Yewwi Askan Wi a refusé de signer cette Charte. Pastef dénonce la violence exercée contre lui en tant que parti depuis sa création. Etes-vous d’accord sur de telles accusations ?
Sur le phénomène de la violence, je pense que nous devrions tous, chacun d’entre nous à son niveau individuel, tout faire, ouvrir nos yeux grandement face à la réalité qui est là. C’est-à-dire la violence de plus en plus aigüe qui traverse notre société sénégalaise. La violence est dans les stades, dans les arènes, dans les lycées, dans les universités où des éléments des forces de l’ordre sont pris en otage par des étudiants. Cela est traité comme si c’était un épiphénomène, comme si cela relevait de faits divers. Cette violence est diffuse dans notre société, elle est dans la rue. Elle est quotidienne, elle est dans la circulation routière, elle est dans le visage de chaos que montre Dakar dans sa circulation routière, dans l’occupation de l’espace public, dans le comportement du Sénégalais dans la rue. Est-ce que nous nous rendons compte que la circulation à Dakar est caractéristique de notre comportement à nous tous, de notre rapport à la chose publique ? Ce rapport à la chose publique, ce n’est pas seulement de prendre Facebook et d’accuser de corruption. La corruption commence déjà dans la rue par le comportement individuel de chacun d’entre nous. Voyez-vous l’état de nos trottoirs, de la circulation et le comportement du Sénégalais dans la circulation. Moi, automobiliste, je n’ai jamais assisté depuis 5 ans à une verbalisation d’un automobiliste par un agent de la circulation parce qu’il aura violé le Code de la route. Jamais, jamais. Maintenant, avec le phénomène des motos qui sont de plus en plus nombreuses dans la circulation, c’est devenu banal de remonter les sens interdit. Partout dans le pays, dans la capitale, les gens remontent les sens interdits allègrement.
N’assiste-t-on pas alors à une faillite de l’Etat ?
Non ce n’est pas une faillite de l’Etat. C’est une faillite de notre société. Parce que parler de l’Etat, c’est se dédouaner soi-même. Parler uniquement de l’Etat, c’est dédouaner les familles, l’opposition. Vous avez entendu deux éléments des forces de l’ordre qui ont été kidnappés. Vous avez vu ce qui s’est passé à la lutte, aux navétanes à Rufisque, avez-vous entendu un seul opposant s’émouvoir ou condamner de tels événements ? Ce qu’ils font, c’est de faire des sorties pour mettre tout sur le dos du Gouvernement. En le faisant ils se rendent complices de ces actes par la promotion de ces actes de violence, des incivilités, et de l’incivisme. Comment pouvez-vous donner crédit à quelqu’un qui aspire à diriger le Sénégal et qui, devant des faits de cette nature, non seulement s’abstiennent de les condamner, mais encore détourne la responsabilité des choses, en montrant qu’il n’y a pas de responsabilité individuelle, il n’y a qu’une responsabilité de l’Etat. Nos opposants font la promotion de cela. Ce sont eux qui, lorsqu’ils ont des problèmes de mœurs ou de comportements ou autres avec la justice, avec l’Etat c’est-à-dire la Nation sénégalaise, politisent le débat en évoquant des complots politiques qui ne sortent que de leur imagination. Pour se dédouaner mais aussi, par la même occasion, appeler les populations à les soutenir pour une licence, pour leurs faits et gestes. Cela veut dire qu’aujourd’hui, si on suit ces individus dans leur irresponsabilité, aucun opposant ne peut poser un acte répréhensible. Tout ce qu’ils font en intimité, en privé qui relève de leur responsabilité pénale personnelle, doit être mis au chapitre de la responsabilité du Gouvernement. Il se trouve une partie de la presse pour se rendre complice de cela en ne dénonçant jamais leur responsabilité personnelle individuelle pénale.
Alors quelle réponse doit-on apporter à ces graves dérives de la violence ? Quelle est votre solution ?
Je n’ai pas de baguette magique mais j’estime en toute humilité que le pays a soif d’un surcroit d’autorité. Les responsables intermédiaires à savoir le Gouvernement, les forces publiques et autres doivent montrer un surcroit d’autorité, de rigueur dans l’application des directives du président de la République. Quand le président de la République va dans un autre pays et tombe sous le charme de la propreté de l’hygiène publique, du comportement des gens dans la rue et qu’il revient le dire, si vous êtes à responsabilité de l’hygiène publique, de la sécurité, de l’environnement, vous êtes son ministre…, à tous les paliers, vous devez vous retrousser les manches pour aller dans le sens de l’application de ces directives parce que même si symboliquement le président de la République peut prendre une fourchette, un râteau, il ne le fait que pour l’exemple.
Vous serez alors d’accord si on vous dit qu’il y a un décalage entre le président de la République et son gouvernement qui peine à mettre en application les directives reçues…
Absolument, c’est patent et c’est dans tous les secteurs. Les directives du président de la République ne sont pas appliquées de façon rigoureuse par son gouvernement et les autorités intermédiaires. Je ne sais pas d’ailleurs quelle en est la raison. A ce propos, les gens me disent pourquoi tu ne parles pas, pourquoi tu te tais ? Mais parce que ma conviction, c’est que la fonction gouvernementale, être ministre c’est d’abord une fonction de paroles. Un ministre, c’est quelqu’un qui doit consacrer son temps à parler pour expliquer, défendre et vendre le programme gouvernemental. A parler pour défendre le président de la République, à convaincre les bailleurs de fonds, pour expliciter de façon pédagogique la fonction gouvernementale. Un ministre doit consacrer 60 % de ses activités à parler. Si tous les ministres le faisaient, il n’y aurait pas de déficit de communication. Cela dit, ce n’est pas parce que des ministres ne parlent que chacun d’entre nous doit se sentir la fonction de combler ce vide. D’abord ce n’est pas efficient car cela entraine une sorte de chaos, de désorganisation qui est très mauvaise pour notre image. Cela va entrainer une cacophonie et des thèses contradictoires émises par des gens du même pouvoir et du même camp. Encore une fois, j’estime que notre pays a besoin d’un surcroit d’autorité. Il faut que l’Etat révise sa position pour montrer plus d’autorité. Ce que Dakar montre actuellement, si cela continue, on va aller dans un chaos. Les choses s’aggravant chaque jour, il arrivera un moment où la solution ne sera plus facile. Il faut un surcroit d’autorité, il faut que l’Etat se fasse sentir, voir, entendre par la prévention, certes, mais aussi par les sanctions. Il faut sanctionner les comportements, les incivilités dans la rue. Ce n’est pas seulement au moment des émeutes qui sont favorisées et encouragées par l’opposition, ou en période électorale qu’on doit sanctionner. Non ! Il faut qu’on sente l’Etat dans la rue. D’abord pour nous-mêmes, mais j’estime qu’il faut, comme l’a dit le président de la République, que les bailleurs de fonds acceptent la flexibilité budgétaire. Pourquoi ? Parce que le chef de l’Etat a pris conscience des dangers qui nous guettent. Des dangers qui étaient à nos portes, mais maintenant ils sont à nos fenêtres et bientôt dans les chambres. On est entouré par une ceinture de feu. On voit des Etats tomber un à un. Malheureusement, un Etat comme le Mali n’existe plus. Quand vous avez une bonne partie du territoire aux mains de bandits enturbannés qui, sous le prétexte de jihadisme religieux, viennent mettre en coupe réglée un pays, incendier des bus, tuer des soldats, faire des razzias, occuper des zones minières et aurifères, empêcher une bonne partie de l’administration d’accéder à une grande partie du territoire… Cela veut dire que l’Etat n’existe plus. Ce qui est arrivé au Mali nous guette si nous ne prenons pas nos mesures à présent. Bien sûr, il se trouvera toujours des Sénégalais irresponsables pour penser que, quand le président de la République évoque la flexibilité budgétaire, c’est pour se remplir les poches. Alors que, lui, il a montré la voie en équipant nos forces de défense et de sécurité. Parce que quand on me dit que la solution n’est pas militaire, je réponds que la solution est militaire. Il faut que nos Etats se donnent les moyens de pouvoir combattre le jihadisme qui, dans sa forme militaire, est une nouvelle guerre. Ce n’est plus comme les guerres conventionnelles. Vous voyez aujourd’hui des gouvernements au Mali, au Burkina qui appellent leurs populations à s’équiper, à s’armer pour être des supplétifs des armées conventionnelles pour faire face aux jihadistes. Encore que, pour le faire, il faut que ces populations soient armées, qu’elles sachent manipuler des armes. C’est pourquoi, moi, j’appelle ardemment à l’instauration au Sénégal d’un service militaire obligatoire pour former nos jeunes. Parce que le danger qui a fini de casser le Mali est en train de casser le Burkina Faso. Ce cancer qui est aujourd’hui au Bénin, en Côte d’Ivoire, il ne faut pas penser qu’il ne nous guette pas. Il n’est plus à nos portes comme je l’ai dit, mais fait toc toc à nos portes de salons. Il faut dès à présent faire prendre conscience aux populations de ce danger. Il faut un service militaire obligatoire pour que dans 4, 5 voire 6 ans, si on a besoin de Sénégalais en âge d’aller au front pour combattre ce jihadisme, que cela ne soit pas simplement des civils, mais des militaires robustes qui auront des rudiments pour pouvoir manipuler les armes et ensuite servir valablement leur pays. La violence nous guette à l’extérieur, mais elle est aussi en notre sein. Les forces publiques doivent être dotées de moyens surtout humains. Nous tous dans la rue le soir, dans la circulation, on se sent abandonnés parce que nous ne voyons pas de forces de sécurité. Le discours ambiant tenu par l’opposition, les thèses avancées font qu’une bonne partie de la population pense que faire des incivilités, c’est glorieux. Quand des responsables qui aspirent à diriger le pays regardent les choses se faire, et qu’ils participent à organiser des commandos pour boucher des égouts pour qu’il y ait des inondations afin de provoquer des sorties populaires créant des insurrections…. Quand vous assistez à cela, j’ai peur pour mon pays, mes enfants.
Il reste qu’on voit des milices privées dans le camp présidentiel et qui accompagnent certains de vos responsables politiques. Une violence qui incite à la violence montrant votre part de responsabilités dans cette violence. Qu’en dites-vous ?
Je vous dis que le pays n’est pas manichéen. Je vous parle de la société sénégalaise, vous me parlez de la responsabilité de l’Etat. Vous pensez que les membres du pouvoir, du Gouvernement sortent du néant ? Ce sont des Sénégalais comme vous et moi ! La violence qui traverse la société sénégalaise ne peut pas ne pas toucher les gouvernants. Quand vous voyez des politiques entourés de gardes rapprochées, c’est qu’il y a un problème, il y a un problème.
Vous bannissez alors l’utilisation de ces gardes rapprochées, de ces milices ?
J’estime que le climat de violence ambiant fait qu’il y a des nervis partout, du côté de l’opposition comme de celui du pouvoir. Cela, c’est à bannir. Ce n’est pas seulement la faute du Gouvernement. Il ne faut pas toujours rester exclusivement sur la responsabilité de l’Etat. La responsabilité est d’abord sociétale. Elle est d’abord de la part de l’opposition qui encourage cela, qui appelle à l’insurrection, à brûler. Même si ce n’est pas politique, quand elle voit des actes de violence comme dans les navétanes, vous ne l’entendez pas les condamner. Quelle est leur responsabilité, à ces gens de l’opposition, dans tout cela ? Quelle est leur responsabilité de chefs de familles ? De citoyens avant d’être des acteurs politiques ? La violence est diffuse dans notre société, elle est partout. Ces dernières années, on assiste à des gens qui tirent des coups de feu en pleine circulation. Des phénomènes qu’on n’a jamais connus dans ce pays. Nous tous qui avons plus de 50 ans, nous sommes effarés de la différence qu’il y a entre Sénégal que nous connaissions jusque dans nos années à l’Université et le Sénégal qu’on voit aujourd’hui. Quand on parle de Nouveau type de sénégalais, (NTS), moi le NTS que je vois c’est celui d’un citoyen incivique, injurieux, violent, non travailleur, qui occupe la rue comme il veut, qui, sous prétexte de démocratie et autres, fait ce qu’il veut. Il se trouve un adjuvant pour encourager tout cela. Ce sont les nouveaux éditorialistes. Tout le monde devient éditorialiste à travers les réseaux sociaux. Des prêcheurs au lieu de vous parler de religion, ils vont vous parler de l’Assemblée nationale, de gouvernement, de budget. Ils vont donner leurs avis tranchés sur des choses qu’ils ignorent totalement et deviennent des dangers parce que ce sont des aprioris, des approximations, des choses qu’ils ne maitrisent pas. Sous leurs manteaux d’experts en religion, en football, en lutte, ils se permettent de donner des avis tranchés et définitifs, ils sont malheureusement écoutés par une bonne partie de la population. Laquelle, pensant que leur expertise dans leurs domaines est réelle mais confinée à ce niveau peut être transférée dans d’autres domaines. C’est cela notre malheur. Tout le monde est éditorialiste. Tout le monde connait tout en tout et maintient tout. Ce qui nous donne le NTS mal fagoté.
Il y a la violence physique, mais il y a aussi la violence morale. L’audience accordée par le président de la République à Djibril Ngom de Matam participe à cela. Qu’en pensez-vous ?
Ce n’est pas une violence, mais c’est une audience à condamner. Moi je crois que cela a dû échapper à la vigilance du président de la République. J’estime qu’une telle audience n’était pas opportune.
Les élections locales sont en ligne de mire. Quelle est votre lecture de cet important scrutin qui est un baromètre important pour votre camp relativement aux futures échéances, notamment les législatives et la présidentielle ?
Si je m’en réfère au coefficient notable du président de la République sur ces élections, les Sénégalais, par gratitude, devraient donner non pas une majorité écrasante — moi, je n’aime pas le vocable « écrasante » pour une majorité —, mais une majorité fortement confortable, très confortable pour le président de la République. Le président Macky Sall que j’ai soutenu avant qu’il ne devienne Premier ministre parce que j’ai d’abord de l’amitié et de la fraternité pour lui, un homme que j’ai appris à côtoyer dans son travail de tous les jours, dont le bilan me rend fier de l’avoir accompagné pour ce qu’il a fait pour ce pays. Ce que Macky Sall est en train de faire pour le Sénégal est historique. Sur les infrastructures, je vous ai parlé du pont de la Gambie. Il ne faut pas s’arrêter sur la construction du pont. Qu’est ce qui a amené la construction du pont ? Ce qui a amené la construction du pont, c’est l’action diplomatique du président Macky Sall qui a trouvé en Gambie un régime dictatorial de Yaya Jammeh qui était là-bas pendant longtemps et qui nous a causé énormément de problèmes. Le président Macky Sall a d’abord essayé d’apaiser nos relations avec la Gambie. J’ai accompagné deux fois le président en Gambie en visite officielle, j’ai vu avec quelle générosité, avec quelle responsabilité, il a tenté de montrer au régime de Jammeh que le Sénégal et la Gambie n’avaient aucun intérêt à être dans un conflit latent et durable. Malheureusement, il s’est heurté à l’incrédulité de Yaya Jammeh. Lorsque Jammeh a voulu s’accrocher au pouvoir, les Sénégalais ne s’imaginent pas ce que le président de la République a fait en termes d’efforts diplomatiques, militaires pour sécuriser la Casamance en mettant celle-ci hors de portée des agissements et incursions favorisés par le régime de Jammeh. Sur le plan diplomatique, il a réuni la Cedeao et l’ensemble des partenaires pour montrer que nous avions suffisamment de forces pour ne pas accepter que Yaya Jammeh se maintiennent au pouvoir de façon non démocratique et continue de nous poser des problèmes. Ce que le président Macky Sall a réussi en Gambie, aucun chef d’Etat sénégalais ne l’a réussi jusqu’ici. En respectant la souveraineté de la Gambie, il a montré l’autorité et la détermination du Sénégal à ne pas se laisser enquiquiner par le régime de Yaya Jammeh. Résultat, la Gambie a retrouvé un processus démocratique en élisant de façon souveraine son président. Le résultat pour nous, ce sont les relations apaisées entre nos pays et la construction d’un pont qui sert les intérêts mutuels des deux pays. C’est historique. Il faut le reconnaitre. Les Sénégalais ne savent pas dans sa juste mesure l’importance de ce que le président a fait pour notre pays et la Gambie accessoirement. Pour la Mauritanie, c’est la même chose. On est en train de pacifier notre relation avec elle parce que ce n’était pas toujours des relations de bon voisinage. Aujourd’hui, avec le gaz découvert entre les deux pays, le président a pris son bâton de pèlerin pour aller en Mauritanie plusieurs fois pour négocier des clés de partage qui font que les deux peuples pourront chacun en tirer bénéfice dans le calme, dans la paix et sans heurt. C’est historique. Le président Macky Sall est dans le train de l’histoire et dans l’histoire du train du Sénégal. Cela veut dire quoi ? Que le Sénégal, jusque dans les années 60, avait un réseau ferroviaire important. Aujourd’hui, le Président est en train de le réhabiliter. Ce qu’aucun chef d’Etat n’avait réussi jusqu’ici. Depuis les indépendances à nos jours, on n’avait pas construit un seul km de rail. Pour la mobilité urbaine, il y a les travaux en cours du BRT mais aussi le TER qui va démarrer. Ce que je ne dis pas, ce sont les efforts incommensurables que le président de la République a déployés en faveur du monde rural. L’équipement rural partout dans le pays, les paysans bénéficient d’équipements ruraux qui font que le paysan sénégalais devient un agriculteur. C’est extrêmement important. Je ne parle pas des autres prouesses sur le plan social avec le soutien aux ménages les plus défavorisés. Pour toutes ces raisons et par gratitude, les populations doivent donner au président Macky Sall une majorité confortable pour ces élections locales. Je n’en doute pas. La majorité des Sénégalais comprend. La majorité des Sénégalais n’est pas dans les réseaux sociaux où règnent l’invective, l’insulte à la bouche et les appels à l’insurrection.