SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 8 décembre 2021.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Ansoumana Kouma DIALLO, Inspecteur de l’Education Populaire de la Jeunesse et des Sports, matricule de solde 720.770/E, est nommé Inspecteur Technique au Ministère de la Jeunesse, en remplacement de Monsieur Maïssa DIAO, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Serigne Mouhamadou NDIMBLANE, Inspecteur de l’Education Populaire, de la Jeunesse et des Sports, matricule de solde 732.472/G, est nommé Inspecteur Technique au Ministère de la Jeunesse."
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SÉNÉGAL-FRANCE, ALLIÉS JUSQU'À QUAND ?
La relation bilatérale entre les deux pays reste forte. Mais le Sénégal évolue et s'ouvre à d'autres partenaires dont la Chine, la Turquie, les Émirats arabes unis, entre autres, jouant de son aura économique pour tisser des liens à travers le monde
Quels sont les nouveaux partenaires du Sénégal ? La France, ancienne puissance coloniale, servi sa place de partenaire principal mais d'autres viennent la concurrencer : la Chine, la Turquie, les Émirats arabes unis, le Maroc, l'Indonésie et les États-Unis. Le Sénégal s'ouvre au monde, jouissant de sa position géographique stratégique mais également d'importantes ressources naturelles offshore de pétrole et de gaz naturel. Le pays commun aussi d'une certaine stabilité politique, même si, en mars 2021, des émeutes contre le président Macky Sall et les intérêts français ont marqué les esprits.
L'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, jeune président a priori affranchi des anciens réseaux françafricains, a signé un changement d'ère, symbolisé notamment par la restitution d'œuvres d'art pillées pendant la colonisation au Sénégal et au Bénin.
MACKY VEUT RÉFORMER DE L'ORGANISATION DES NAVETANES
Le président demande au ministre concerné de prendre les mesures conservatoires nécessaires (y compris la suspension des compétitions) à la maitrise systématique du calendrier, de la durée et des activités - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 8 décembre 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, ce mercredi 08 décembre 2021, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a présenté les condoléances les plus attristées de la Nation, suite au rappel à Dieu de Monsieur Lamine DIACK, ancien Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, ancien Député, ancien Maire de Dakar, ancien Président du CNOSS, de la Confédération africaine d’Athlétisme et de la Fédération internationale d’Athlétisme Amateur.
Abordant la question liée à la lutte contre les violences dans les stades et à l’impératif de repenser le mouvement "navetanes", le Président de la République, faisant suite aux incidents survenus, lundi 06 décembre 2021, durant un match de football, au stade Ngalandou DIOUF de Rufisque, présente ses condoléances à la famille du défunt et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Le Chef de l’Etat condamne avec fermeté les violences notées ces derniers jours au niveau de l’Arène nationale, et lors des compétitions NAVETANES, notamment à Rufisque et à Dahra Djoloff.
Le Président de la République déplore également les actes de vandalisme et les saccages d’infrastructures publiques constatés.
Le Chef de l’Etat demande, dès lors, aux Ministres concernés (Justice, Forces armées, Intérieur et Sports), de faire toute la lumière sur les évènements tragiques survenus à Rufisque et de prendre les dispositions requises pour assurer la sécurisation des manifestations et infrastructures sportives.
De manière générale, le Président de la République demande, au Ministre des Sports, de prendre les mesures conservatoires nécessaires (y compris la suspension des compétitions) à la maitrise systématique du calendrier, de la durée et des activités "Navetanes" : un mouvement à réorganiser.
Le Chef de l’Etat invite, enfin, le Ministre des Sports, à proposer, en relation avec le Ministre de l’Intérieur et le mouvement associatif, un plan national de lutte contre les violences dans les stades et terrains de football.
Sur la nécessaire accélération de la modernisation des transports terrestres, le Président de la République rappelle, avoir engagé un programme sans précédent de réalisation d’infrastructures routières, autoroutières et de désenclavement, pour améliorer l’aménagement et la connectivité du territoire, valoriser et promouvoir les productions locales et l’économie nationale, mais surtout renforcer les mobilités urbaines, interurbaines et sous régionales.
Poursuivant sa communication, le Chef de l’Etat rappelle, également, avoir engagé l’intensification du renouvellement des parcs automobiles (taxis, gros porteurs…), en lançant en même temps des projets de transports collectifs de personnes de dernière génération (TER, BRT) qui vont entrer en service prochainement afin d’améliorer, dans le confort, la sécurité et à un coût compétitif, les déplacements des populations.
Le Président de la République demande, dans cet élan, au Gouvernement d’accorder une priorité spéciale au dialogue social permanent avec l’ensemble des acteurs institutionnels et privés du secteur des transports terrestres, notamment, du sous-secteur des transports routiers.
Le Chef de l’Etat invite, par ailleurs, les membres du Gouvernement impliqués (Forces armées, Finances et Budget, Intérieur, Transports terrestres, Environnement et Développement durable), à mettre en service sans délai, les Brigades mixtes (Police, Gendarmerie, Douanes, Eaux et Forêts) de contrôle à créer au niveau des différents points indiqués sur les axes et corridors routiers, conformément au décret n°2021-1600 du 03 décembre 2021 relatif aux contrôles routiers sur les corridors nationaux.
Le Président de la République signale, dans la même dynamique, l’urgence d’accélérer le renouvellement rapide des parcs automobiles de transport public ; d’améliorer la gestion des gares routières et l’exercice de l’activité professionnelle de transport public de personnes ou de marchandises intégrant les conditions de travail ; d’intensifier (avec des bus adaptés et neufs) les efforts de restructuration du système de transport de la société Dakar Dem Dikk ; d’actualiser l’organisation et le fonctionnement du Conseil exécutif des Transports urbains de Dakar (CETUD), en perspective des mises en service du TER et du BRT.
Le Chef de l’Etat demande, en particulier, au Ministre en charge des Transports terrestres, de réunir régulièrement le Conseil national des Transports terrestres (CNTT), organe consultatif de concertation, d’orientation et de veille regroupant les représentants de l’Etat, du secteur privé, des partenaires sociaux et des usagers.
Abordant la question liée à la consolidation du rayonnement de la diplomatie sénégalaise, le Président de la République, revenant sur la 6ème édition de la Conférence des Ambassadeurs et Consuls généraux du Sénégal, qu’il a présidée le vendredi 03 décembre 2021, félicite le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, le Secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’Extérieur et l’ensemble des Ambassadeurs, Consuls généraux et personnels du Ministère des Affaires étrangères, pour le travail remarquable accompli dans le cadre de la représentation du Sénégal à l’étranger et de la gestion de la diaspora, sur la base des orientations définies par le Président de la République.
Le Chef de l’Etat invite le Gouvernement, au regard du contexte géopolitique continental et mondial, et face au défi du Plan Sénégal Emergent (PSE), à travailler, dans la proactivité, la célérité et l’efficacité, avec nos missions diplomatiques et consulaires, pour asseoir les principes directeurs de notre politique étrangère ainsi que la diplomatie économique.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat a insisté sur les points suivants :
la relance, le 04 décembre 2021 des journées nationales du nettoiement " Bësup Setal" : à ce sujet, le Président de la République se félicite de la mobilisation des élèves et de l’adhésion des populations de toutes les localités du pays à cette initiative du Gouvernement, qui vise à promouvoir "Un Sénégal Propre" et un cadre de vie meilleur pour Tous.
Le Chef de l’Etat félicite le Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique pour la bonne réussite du lancement de "Bësup Setal" et lui demande d’intensifier, en relation avec les collectivités territoriales, les actions de nettoiement des espaces publics, effectuées avec le soutien de la Direction générale du Cadre de Vie et de l’Hygiène publique, de l’Unité de Coordination de la Gestion des déchets (UCG) et du Projet pour la Promotion de la Gestion intégrée et de l’Economie des Déchets solides au Sénégal (PROMOGED).
Le Président de la République demande également au Ministre en charge de l’Urbanisme de poursuivre, avec le concours de toutes les parties prenantes, le programme national de lutte contre les encombrements, en veillant à l’aménagement (préalable et adéquat) d’espaces fonctionnels de recasement d’activités économiques et commerciales.
Le Chef de l’Etat demande, enfin, au Ministre en charge de l’Artisanat, d’assurer la réception, en décembre 2021, du centre de recasement des mécaniciens de Diamniadio ;
le renforcement de la sensibilisation des populations et des dispositifs de lutte contre la Covid-19 : analysant la recrudescence de la pandémie Covid-19 dans plusieurs pays et l’apparition du nouveau variant (OMICRON), le Président de la République demande au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, d’accentuer avec les relais communautaires et sanitaires, les campagnes de vaccination, de même qu’une communication de premier plan du Comité national de Gestion des Epidémies (CNGE) sur la doctrine de lutte contre la pandémie.
Le Président de la République a clos sa communication par son agenda diplomatique et le suivi de la coopération en revenant sur les conclusions du Panel de Haut niveau des Chefs d’Etat, du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité, tenu au CICAD, le 06 décembre 2021 et sur la visite d’amitié et de travail effectuée au Sénégal, par le Président de la République d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
- Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives et instructions présidentielles ;
- Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale, la Conférence des Ambassadeurs et Consuls généraux du Sénégal et la 7ème édition du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique ;
- Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur le variant OMICRON ;
- Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur le programme spécial d’investissement et de redéploiement de la SAED, le plan de relance 2021-2025 de la SONACOS, la situation financière de la SODIFITEX et la campagne de commercialisation de l’arachide ;
- Le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a fait une communication sur la finalisation et la mise en orbite du 1er CUDE SAT Sénégalais et sur l’érection à Diamniadio, d’un centre de fabrication, d’assemblage et de test de micro satellites ;
- Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur l’évolution des financements des projets phares du PSE.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier le protocole d’Entente entre le Gouvernement de la République du Sénégal et le Gouvernement du Canada concernant la création d’un centre canadien de soutien opérationnel et l’assistance à la conduite d’autres activités militaires canadiennes au Sénégal, signé à Ottawa le 20 novembre 2018 ;
- Le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier le statut de l’Organisation pour le Développement de la Femme (ODF) dans les Etats membres de l’Organisation de Coopération Islamique (OCI), adopté lors de la 37ème session du Conseil des Ministres des Affaires, tenue en 2010, à Douchanbé (Tadjikistan).
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Ansoumana Kouma DIALLO, Inspecteur de l’Education Populaire de la Jeunesse et des Sports, matricule de solde 720.770/E, est nommé Inspecteur Technique au Ministère de la Jeunesse, en remplacement de Monsieur Maïssa DIAO, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Serigne Mouhamadou NDIMBLANE, Inspecteur de l’Education Populaire, de la Jeunesse et des Sports, matricule de solde 732.472/G, est nommé Inspecteur Technique au Ministère de la Jeunesse.
LES CHANTIERS DU CONSTRUCTEUR BARROW
Nima Sagna apostrophe sèchement Abdou Dicko quand elle apprend qu'il a dansé à l'annonce des résultats de la présidentielle en Gambie : le vainqueur proclamé devra satisfaire l'une et l'autre au-delà de leurs divergences
Pour nourrir sa "grande famille", Nima Sagna, 32 ans, vend un peu de tout à son étal du marché de comestibles de Manjaikunda, près de Banjul, où les commerçants combattent mollement les mouches qui survolent la viande, le poisson frais ou fumé et les oignons.
Les prix pratiqués par ses fournisseurs sont "chers" et "le pays est très dur".Elle a écouté l'appel au "changement" d'Ousainou Darboe, battu au bout du compte par Adama Barrow.
Aussi s'irrite-t-elle quand elle entend à quelques pas qu'Abdou Dicko, 36 ans, a fait la fête jusqu'à 3H00 du matin dans la rue avec des milliers de supporteurs du président sortant, réélu très largement selon les chiffres officiels pour diriger le plus petit pays d'Afrique continentale.
Le vote "n'a pas été juste", lance-t-elle, faisant écho aux adversaires de M. Barrow.A quoi Abdou Dicko réplique, en agitant une espèce de serpillière pour chasser les mouches au-dessus de ses morceaux de boeuf importé du Sénégal, qu'elle "est UDP (le parti de M. Darboe), elle est jalouse".
Lui adhère au discours pro-Barrow qui fait de lui un homme de "paix". La Gambie, territoire de deux millions d'habitants, a connu vingt ans de dictature sous Yahya Jammeh, jusqu'à ce qu'Adama Barrow, promoteur immobilier jusqu'alors quasiment inconnu, remporte la présidentielle en 2016 et que l'autocrate soit contraint à l'exil.
- "La faute" de l'étranger -
La stabilité est un voeu exprimé par de nombreux Gambiens.M. Barrow la revendique, comme la construction de routes et de marchés.Mais il fait face à d'autres attentes.
Les partenaires internationaux poussent à des réformes politiques pour enraciner une démocratie fragile, à commencer par une réforme de la Constitution de 1997, pour limiter le nombre de mandats présidentiels par exemple.
Les victimes de la dictature réclament justice.
De nombreux Gambiens se plaignent de la cherté de la vie, du chômage, du manque d'accès aux soins.Près de la moitié d'entre eux vivent dans la pauvreté et le Covid-19 a porté un coup sévère à une économie tributaire du tourisme.
Au marché de Manjaikunda, Abdou Dicko pense que la cherté de la vie, "ce n'est pas (la) faute" de M. Barrow, mais de l'étranger.Mais lui-même admet que M. Barrow "a beaucoup à faire: le chômage, (le manque d')électricité, les centres de santé, et la paix".En fait, les Gambiens lui ont donné "une seconde chance".
M. Barrow a peu fait pour que le pays surmonte le choc de la pandémie, dit Essai Njie, enseignant de sciences politiques à l'Université de la Gambie.Même avant la pandémie, la croissance "ne s'est pas reflétée sur la vie des Gambiens" et l'accent mis par le président sur la construction d'infrastructures n'a rien fait à l'affaire, dit-il.
Ses adversaires reprochent à M. Barrow non seulement de n'avoir pas entrepris ou mené à bien les réformes indispensables, mais d'être revenu sur ses engagements.
M. Barrow devra décider s'il applique les recommandations d'une commission chargée d'enquêter sur les crimes des années Jammeh.La commission préconise que les responsables soient jugés.Mais les victimes doutent de M. Barrow maintenant que son parti a noué une alliance électorale avec celui de l'ancien dictateur.
- "Rejet caractérisé" -
Cinq ans après la fin de la dictature, la mission d'observation électorale de l'Union européenne a rendu lundi un jugement très contrasté sur l'élection. Elle a salué une campagne avec une véritable compétition et une forte participation, "une avancée démocratique" en somme.
Mais elle a souligné la persistance de "failles critiques, de restrictions et d'incertitudes légales" parce que la Constitution et la loi électorale n'avaient pas été réformées. Elle s'est inquiétée de la "monétisation" de la campagne, autrement dit la distribution de dons, qui a conféré "au sortant un avantage indû".
Trois adversaires de M. Barrow ont contesté les résultats.
Cependant, dit l'expert Njie, les Gambiens n'ont pas tant voté pour Barrow qu'ils ne l'ont fait "suivant leur appartenance ethnique".La victoire de M. Barrow est d'abord "un rejet caractérisé" de M. Darboe, dit-il.
Les Gambiens ont voté à environ 87%.Sur les marches du marché de Manjaikunda, Lamine Njie, menuisier et colosse de 30 ans, est un des rares à ne pas s'être déplacés."Les dirigeants ne font rien et mangent l'argent de leur pays".
Lui, s'il ne travaille pas, il ne mange pas.Quand il travaille et annonce les tarifs de son ouvrage, "les gens me disent: +tu es fou, tu as vu dans quel état est le pays ?+ Les prix sont hors de contrôle"."Demain" il va au Sénégal pour arranger un éventuel départ pour les Etats-Unis.
PARTIR, C'ÉTAIT POUR MON BIEN
Diary Sow revient sur son roman "Je pars" et évoque sa disparition volontaire, qui a défrayé la chronique au Sénégal en début d'année
DW Afrique |
Nadir Djennad |
Publication 08/12/2021
L'auteure sénégalaise Diary Sow parle de son roman "Je pars" et de sa disparition volontaire.
L'étudiante et auteure sénégalaise Diary Sow publie son deuxième roman, "Je pars", aux éditions Robert Laffont. Ce roman relate la tentative d'une jeune femme, Coura, de prendre sa liberté, il est inspiré de l'histoire de son auteure.
En effet, étudiante en classe préparatoire au lycée parisien Louis-le-Grand, Diary Sow avait provoqué la surprise en France et au Sénégal en ne se présentant pas à la reprise des cours, en janvier dernier.
Une enquête ouverte pour "disparition inquiétante" avait finalement été refermée quand la jeune femme était réapparue au Sénégal en février, après plus d'un mois de mystère et de spéculations. Nadir Djennad a pu la rencontrer à Paris. Elle parle de son livre et de sa disparition... dont les raisons restent encore mystérieuses.
Diary Sow est notre invitée de la semaine.
DW : Diary Sow bonjour.
Diary Sow : Bonjour.
DW: Merci beaucoup de répondre à nos questions. Vous publiez "Je pars" aux Editions Robert Laffont. Ce livre raconte l'histoire de Coura, d'origine sénégalaise, qui décide de quitter Paris sans prévenir personne, puis revient des semaines plus tard, changée à jamais. Est-ce que Coura, c'est vous un petit peu, d'une certaine façon, Diary Sow ?
Non, Cora, ce n'est pas moi. Elle est complètement indépendante de moi avec son histoire, sa propre vie, sa propre façon de penser. Il est vrai que je me suis inspirée de moi, de ce que j'ai pu vivre, de ce que j'ai pu penser, de mes sentiments et surtout de mon expérience.
DW : Dans le livre, Coura décide de partir pour Amsterdam. Vous dites, pour parler des personnes qui vont s'apercevoir de sa disparition très rapidement, "Ils s'étonneront, chercheront, jugeront, condamneront". Est-ce que vous, Diary Sow, vous estimez qu'on vous a jugée sévèrement après votre éloignement?
Certains m'ont jugée, d'autres non. Et les jugements ont été plus ou moins sévères selon les personnes. C'était dur, c'était dur.
DW : Vous l'avez mal vécu à un moment donné?
Oui, c'était dur, forcément, pour quelqu'un qui avait toujours été en accord avec la société, en harmonie avec ses compatriotes. Recevoir d’un coup des injures, des menaces, des propos très déplacés, ce n'était pas facile à vivre. Mais après, je me suis rendu compte d'une chose : il ne fallait pas le prendre personnellement.
Forcément, des gens se sont identifiés à la situation. Des gens se sont inquiétés et ce n'est pas forcément négatif pour moi.
D'abord parce que ça m'a permis de m'ouvrir à plein de choses, de voir le monde tel qu'il est et surtout, de me réveiller. Ça a vraiment été une sorte de baffe terrible qui m'a réveillée et qui m'a montré que le monde n'est pas tout rose comme je le pensais.
Il y a vraiment des gens qui ne te comprendront pas. Il y a des gens qui vont juger, peut-être sans savoir. C'est tout-à-fait normal et maintenant, je le sais.
DW : Pendant votre éloignement, vous avez certainement suivi l'actualité. Vous saviez qu'ici, à Paris, de nombreux étudiants sénégalais étaient à votre recherche, que le président Macky Sall, lui-même avait donné des instructions pour qu'on vous retrouve. Qu'avez-vous ressenti à ce moment-là?
Vous savez, partir, c'était une façon de laisser ma vie derrière moi. C'est une façon d'aller vers autre chose. Et du coup, j'aurais raté mon départ.
Si je m'étais retournée en arrière, si je m'étais intéressée à ce qui se disait, à ce qui se faisait par rapport à mon départ, j'ai tout fait, en tout cas pour oublier ce que je laissais derrière moi et je me suis concentrée sur moi.
DW : Vous avez été couronnée deux fois meilleure élève du Sénégal, en 2018 et 2019. Est-ce que cette distinction, cette pression de la société, pas seulement la société sénégalaise était trop lourde à porter pour vous?
Non, en vrai, je n'y avais jamais réfléchi. Ça faisait partie de mon histoire que d'avoir été couronnée meilleure élève.
DW : Justement, est ce que la pression n'était pas trop forte pour vous? Vous êtes jeune. Est-ce qu'à un moment, vous vous êtes dit : "C'est trop lourd, je craque" ?
S'il est arrivé que je me sois dit ce genre de choses, ce n'est pas la raison pour laquelle je suis partie et il faut être très, très claire là-dessus.
DW : Quelle est la raison pour laquelle vous êtes partie?
Ce sont mes raisons. Ce sont mes raisons personnelles et je ne vois pas pourquoi je devrais en parler plus tard. Mais pour le moment, ça m'appartient et je tiens à ce que ça m'appartiennent.
DW : Coura est revenue changée à jamais. Vous, quelle expérience avez-vous tiré de votre éloignement?
Avant, j'avais une vision un peu édulcorée des choses. Je lisais, je n'arrêtais pas de voir la vie en rose, de chercher à magnifier et sublimer. Et maintenant, je suis un peu plus réaliste, parce que je me suis assagie.
J'ai gagné en maturité, comme Coura, et donc j'apprends à prendre les choses telles qu'elles sont et à ne pas chercher à aller les représenter selon un mode ou je ne sais quoi. En tout cas, c'est ce que je faisais avant. Maintenant, je ne le fais plus.
Mon avenir, personne ne le veut plus que moi.
Je n'ai jamais été en contradiction avec moi-même et j'ai toujours été dans cette logique d'avancer et de me battre, de faire ce qu'il faut pour mon bien. Et partir, c'était pour mon bien. C'était pour moi.
DW : Merci beaucoup, Diary Sow, de nous avoir accordé cet entretien.
Je vous en prie, c'était un plaisir.
par Nioxor Tine
LES TRAVAILLEURS, DERNIER REMPART CONTRE LE CHAOS
La dernière rébellion des transporteurs a remis les choses à l’endroit dans une République détraquée, accaparée par des intermittents du théâtre politicien, qui ont fini de reléguer, à l’arrière-plan, la défense des droits des travailleurs
Il ne faut pas se le cacher ! Malgré les désagréments, qu’elle a causés aux Sénégalais, la récente grève des transporteurs a été ressentie comme une bouffée d’air frais par la plupart des patriotes et démocrates de notre pays, particulièrement les vieux militants syndicaux.
Cette rébellion salutaire est venue remettre les choses à l’endroit dans une République détraquée, où la vie publique est accaparée par des intermittents du théâtre politicien, qui ont fini de reléguer, à l’arrière-plan, la défense des droits économiques et sociaux des travailleurs. Celle-ci est plombée, depuis près de 20 ans, par la dispersion et l’agitation fébrile de la plupart des organisations de travailleurs, autour d’agendas corporatistes.
C’est pour cela qu’il faut saluer l’unité d’action, l’engagement et la détermination des transporteurs, autant de vertus qui, dernièrement, ont cruellement fait défaut aux actions syndicales, les rendant si désespérément infructueuses.
Pour une fois, la riposte syndicale a été à la hauteur des affronts répétés, que ne cessent de subir les travailleurs de notre pays de la part d’un gouvernement arrogant, passé maître dans l’art du dilatoire et du louvoiement, pour désamorcer les grèves des travailleurs, sans jamais réellement satisfaire leurs doléances.
Malheureusement, les transporteurs auront engrangé plus de promesses que d’acquis, même s’ils déclarent adopter une posture d’expectative armée, en donnant au gouvernement, un délai de trente jours pour réaliser leurs exigences.
Pour nos gouvernants adeptes du libéralisme débridé, le dialogue social rime toujours avec la sauvegarde des intérêts de l’État de la bourgeoisie bureaucratique et ceux du patronat étranger.
Jetant la préférence nationale aux orties, le pouvoir apériste fait fi des conflits d’intérêt et autres délits d’initié, en autorisant les membres de son clan à mettre sur pied des sociétés, qui sont autant de niches juteuses, en vue de racketter les citoyens sénégalais. On pourrait citer le scandale des plaques d’immatriculation et surtout les innombrables infractions foncières et immobilières devenues la marque de fabrique des tenants de l’Émergence virtuelle.
Cette attitude antipatriotique, tournant le dos aux intérêts nationaux et cet égoïsme démesuré de l’État de la bourgeoisie bureaucratique expliquent aussi l’incapacité de nos gouvernants à conduire de véritables concertations nationales porteuses d’émancipation sociale.
Ces tares inhérentes à notre système politique, présentes depuis la période de domination coloniale, se sont accentuées avec la première alternance démocratique dans notre pays, en 2000, ce qui explique l’accélération du processus de dégérescence du mouvement syndical. La participation responsable d’avant alternance s’est muée en "connivence irresponsable" entre hommes de pouvoir et la plupart des leaders syndicaux.
C’est ainsi que les postes de membres des directions syndicales sont devenus des sinécures, ouvrant la voie à des stations juteuses, sans oublier les séminaires lucratifs dans des hôtels huppés.
Ainsi s’est constituée progressivement une aristocratie syndicale plus proche du patronat que du prolétariat et qui, à la longue, s’est muée en une gérontocratie, repoussant toujours plus loin, l’âge de la retraite syndicale.
Toutes ces mutations négatives ont eu pour conséquences de disloquer les ressorts démocratiques de la plupart des organisations syndicales, qui se sont fragmentées en de nombreux groupuscules désireux, eux aussi, d’accéder à la table de négociations et aux obscurs privilèges qui y seraient attachés.
Les larges organisations de travailleurs se sont fractionnées en de nombreux groupes de pression sectaires et clientélistes, faisant prévaloir leurs intérêts étroits sur ceux de la grande majorité des travailleurs.
La plupart des luttes ont perdu leur pertinence et leur caractère progressiste, pour se confiner à un corporatisme étroit, synonyme de cloisonnement et d’inefficacité.
L’État n’a jamais vraiment pris au sérieux les grèves-marathon de secteurs (Santé, Éducation...) - que les officines financières impérialistes qualifient de non-productifs – qui n’affectent pratiquement que les simples gens, usagers du service public et débouchent souvent sur des accords de dupes, dont la matérialisation est presque toujours remise aux calendes grecques.
À contrario, les secteurs des transports, de l’énergie, par exemple, sont crédités d’un fort potentiel subversif, pouvant provoquer, en quelques jours une crise politique majeure, voire un changement de régime.
Face à l’échec de la démocratie représentative, les multiples atteintes aux libertés fondamentales et la faillite des politiques publiques dans tous les secteurs d’activités, de nombreux pays de la sous-région sont happés par un tourbillon sécuritaire, qui menace jusqu’à leur existence.
Notre pays est lui-même traversé par une spirale de violences gratuites, symptomatiques du ras-le-bol populaire face à une gestion tyrannique et injuste du pouvoir, mais aussi des insuffisances de l’opposition politique obnubilée par les questions électorales et ayant peu d’influence sur le mouvement populaire.
Pour éviter à notre pays des convulsions sociopolitiques désastreuses, les travailleurs, tout en luttant pour leurs droits économiques et sociaux, sont appelés à jouer le rôle de dernier rempart contre le chaos imminent, pour plus de démocratie et de justice.
Il y a quelques mois démarraient les premières activités du Projet d’activisme artistique contre la corruption devenu Plateforme d’activisme artistique contre la corruption. Sa fondatrice et coordonnatrice Oumy Régina Sambou nous en dit un peu plus.
Comment est né la Pacc et quelles sont les grandes lignes du projet?
Elle est née suite à un appel à projet après notre participation au “Art Action Academy”. Ce dernier s'inscrit dans le cadre de l’intervention biannuelle intitulée “hubs régionaux de créativité": se servir des arts et de la culture comme moteur pour encourager les citoyens à agir contre la corruption, qui a des activités identiques dans les balkans occidentaux. L’objectif du projet n’est pas simplement de diffuser des savoirs mais d’autonomiser des artistes, des militants et des journalistes afin qu’ils soient plus efficaces dans leurs efforts pour stimuler l’engagement des gens sur les questions de corruption et ouvrir des perspectives sur des synergies significatives associant plusieurs thèmes et zones géographiques. A partir de toute une palette d’exemples contemporains et historiques d’organisation et d’activisme issus du monde entier, les participants étudieront les différentes façons suivant lesquelles la créativité culturelle a été utilisée pour renforcer la sensibilisation, bâtir des organisations, influencer des législatures et rédiger des politiques.
Pour la petite histoire, l’initiative s’appelait ‘’Lutte Contre la Corruption par l’Activisme Artistique’’ (LC2A). Le nom a été changé suite aux conseils de Birahim Seck du Forum Civil qui nous a proposé le Paac (Projet d’Activisme Artistique contre la Corruption) devenu la Paac (Plateforme d’Activisme Artistique contre la Corruption) afin de pouvoir dérouler plusieurs initiatives en même temps. En ce moment, dans le cadre de la 3e phase, nous sommes en train de dérouler le projet “l’art contre la corruption” avec des militants du Sénégal, de la Serbie et de la Macédoine.
Que veut dire activisme artistique?
Pour répondre à cette question, nous allons faire appel aux définitions qui nous ont été fournies dans le curriculum de cours que nous devions disséminer. Il s’agit d’abord de définir ce qui est du domaine de l’”activisme” et de l’”artistique”. L'activisme, comme son nom le suggère, est l'activité qui consiste à remettre en question et à modifier les relations de pouvoir. C'est ce que le politologue Harold Lasswell a un jour décrit comme "qui obtient quoi, quand et comment". L'activisme ne signifie pas nécessairement une manifestation de masse devant un siège du gouvernement pour demander plus de ressources. Cela peut tout autant signifier l'organisation d'un petit collectif de garderie entre les parents du quartier, donnant ainsi à la communauté le pouvoir de créer de nouvelles ressources pour elle-même. Il existe de nombreuses façons de faire du militantisme et d'être activiste, mais l'élément commun est une activité visant des résultats démontrables : que ce soit pour changer une politique, mobiliser une population, renverser un dictateur ou organiser un collectif de garde d'enfants. Le but de l'activisme est d'agir pour produire un effet.
L'art, en revanche, n'a pas de cible aussi claire. Il est difficile de dire ce pourquoi l'art est pour ou contre sa valeur résidant souvent dans sa capacité à nous montrer de nouvelles perspectives et de nouvelles façons d'apporter un sens à notre vie. Son impact varie d'une personne à l'autre. Il est souvent subtil et difficile à mesurer, et des messages confus ou contradictoires peuvent même être intégrés dans une œuvre.
Comme nous l'avons suggéré ci-dessus, à notre avis, un art de qualité contient toujours un surplus de sens. C'est quelque chose sur lequel nous ne pouvons pas tout à fait mettre le doigt ou décrire, mais qui nous émeut néanmoins. Son but, à supposer même que nous puissions utiliser ce mot, est de stimuler un sentiment. De nous émouvoir émotionnellement ou de modifier notre perception. Notre critique d'art préférée, Lucy Lippard le décrit ainsi, "L'art est suggestif. Les mouvements qu'il nous inspire sont généralement des e-motions".
En mettant cote à cote l’activisme et l’artistique, il s’agit de trouver l'équilibre entre l’affect et l’effet recherché. L’activiste, en se servant de l’art a plus de chances de passer à travers les filets des gouvernements répressifs, mais a aussi plus de chances de faire passer son message aux populations. Nous avons pu le constater avec les différentes actions que nous avons eu à mener sur le terrain entre Gorée, le Lac rose, l’école “Casa Italia” entre autres
Pourquoi la corruption ?
Nous n’avons pas choisi de parler de la corruption. Dès le départ, nous avons répondu à un appel à candidature qui avait pour objectif de former différents profils à l’activisme artistique dans le cadre de la lutte contre la corruption. Pour quelqu’un comme moi, qui ai répondu à cet appel à candidature, cela correspondait au genre de projets que j’avais envie de mettre en place depuis 2010 après avoir participé à un atelier de formation sur le journalisme d’investigation à travers l’analyse de documents organisé par le Forum Civil dirigé á l'époque par Feu Mouhamadou Mbodj. On s’est toujours dit qu’en se basant sur la culture, sur certaines expressions artistiques, il est possible de semer des graines, de faire connaître la corruption et ses méfaits sur notre économie, de sensibiliser et de pousser à un changement de comportement. L’Open Society Initiative (OSIWA) qui finance ce projet, après les résultats concluants dans les pays balkans, a décidé de tester cela en Afrique de l’ouest. Et on peut se réjouir que les résultats soient plutôt bons si après une deuxième phase, il y a eu une troisième phase. Et tous ceux qui ont participé à ces ateliers voient et essaient de répliquer ce modèle d'activisme artistique dans la lutte contre d’autres fléaux. Précisons que la formation de départ, c’était en collaboration avec le Center for Activism Artistic basé aux USA.
Comment s’est fait le choix des participants ?
Pour l’atelier de formation qui s’est tenu du 16 au 21 Mars 2021 au Lac rose, nous avons choisi des jeunes engagés à travers différentes associations. Nous pensions que si nous faisions un appel à candidatures, on pourrait ne pas avoir les moyens et le temps de faire une sélection de qualité. On a ciblé différentes associations actives sur le terrain, on leur a demandé de nous proposer des profils, ensuite nous avons eu un entretien avec chacun d’entre eux avant de confirmer leur participation. Il y a eu 10 profils de jeunes et moins jeunes. On a choisi des artistes rappeurs et comédiens, entrepreneurs, des comptables et chefs de projets entre autres.
Concrètement quel impact a eu le projet sur les participants, la population, etc ?
L’impact que le projet a eu sur les participants, je dirai que ça a renforcé leur engagement. Je prends l’exemple d’une artiste comme Sister LB: elle est très engagée, milite pour la cause des migrants, des femmes. Aujourd'hui, quand on parle de corruption, elle est aux taquets. Dans le cadre de la 3e phase, elle a produit un single, mais elle est aussi la porte-parole de la plateforme. Pour une cheffe de projet comme Marie Mbathio Ndiaye, cette expérience a été enrichissante à plus d'un titre et lui a permis d’enrichir sa palette de compétences. Et sa vision de l’art et de la culture a profondément changé. Elle s’est rendu compte de l'impérieuse nécessité de nous baser sur notre culture pour mieux comprendre et trouver des solutions à nos problèmes. Pour ce qui est de la corruption, nos participants ont compris sa nocivité vu qu’elle conduit à la dégradation des valeurs, à l'évasion des recettes, à la fuite de capitaux, à l'augmentation des coûts administratifs et au sous-développement en général.
Sur la population, lors de la performance artistique on a été surpris par l’engouement populaire. Les marchands de produits artisanaux et habitants du Lac rose appuyaient le discours tenu par les “artistes” du jour. Et c’est dans une grande discipline qu’ils ont suivi le spectacle et à la fin, ils ont dit toute leur satisfaction par rapport à cette forme d’activisme qu’ils découvraient. Certains qui étaient très engagés mais proches du découragement, ont repris leur bâton de pèlerin pour continuer. Et avec une association comme “Aar Lac rose” que nous avons connu en mars, ce 27 novembre nous avons procédé à une opération de reboisement sur les berges du Lac rose. L’objectif est de créer un espace vert autour du lac, attirer l’attention des autorités locales sur leurs initiatives hasardeuses qui peuvent nuire à cet environnement qui gagnerait à être préservé pour le bien de tous. Le lac rose, ce n'est pas seulement l’affaire de la commune de Tivaouane Peulh Niague, mais c’est un patrimoine national que nous devons tous sauvegarder. Ce serait dommage d’en faire une zone urbaine réservée à une certaine élite et exproprier les propriétaires implantés dans cette zone depuis plusieurs siècles.
Quelles sont les perspectives ?
La troisième phase des “hubs créatifs régionaux" nous a donné l’opportunité d'asseoir les bases de notre plateforme. La plupart de nos “alumnis” sont des volontaires sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour mener des activités en milieu scolaire. On a fait une première expérience avec une classe de CM2, on compte poursuivre l’aventure avec les clubs intégrité du Forum civil. Le Forum civil fait partie de nos soutiens depuis le début de cette aventure. Parmi les partenaires, il y a aussi le réseau des cybers activistes Africtivistes et bien évidemment Osiwa avec qui nous avons démarré cette aventure et qui nous permet de dérouler notre programme selon notre contexte local et avec nos propres idées.
Nous avons beaucoup d'éléments vidéos sur lesquels nous appuyaient, mais aussi des artistes qui ont bien compris les enjeux et qui sont toujours prêts à nous accompagner et des ressources humaines de qualité comme notre mentor lors de la phase deux et trois Wasso Tounkara et le coach en leadership transformationnel qui a réveillé en chacun de nos participants cette envie d’agir et de faire sa part à l’instar à l’instar du colibri de la légende amérindienne.
SITUATION DES EX-TRAVAILLEURS D’AIR-AFRIQUE ALIOUNE SARR ANNONCE LE PAIEMENT DU RELIQUAT DES 826 AGENTS
La situation des ex-travailleurs d’Air-Afrique inquiète toujours les députés qui ont interpellé hier le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr sur le reliquat et indemnités de départ qu’ils doivent percevoir
Le projet de budget 2022 du ministère du Tourisme et des Transports aériens est arrêté à plus de 145 milliards FCFA en autorisations d'engagement (AE) etplusde35milliards FCFA en crédits de paiement (CP). Venu défendre son budget, le ministre Alioune Sarr est revenu sur la situation des ex-travailleurs d'Air-Afrique en annonçant que le chef de l'Etat a donné des instructions en Conseil des ministres, pour que le reliquat dû à 826 agents soit payé. Ce reliquat s’élève à 4,324 milliards FCFA.
La situation des ex-travailleurs d’Air-Afrique inquiète toujours les députés qui ont interpellé hier le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr sur le reliquat et indemnités de départ qu’ils doivent percevoir. Se voulant rassurant, Alioune Sarr a annoncé que le Président Macky Sall a donné des instructions en Conseil des ministres, pour que le reliquat dû à ces ex-travailleurs, évalué à 4.324.000.000 FCFA et destiné à 826 agents, soit payé. A cet effet, indique-t-il, le ministre de la Justice et son collègue en charge des Finances travaillent à la mise en exécution de ce dossier confié à l'Agent judiciaire de l'Etat (Aje).
Abordant la question de l'intégration des ex-travailleurs de l'Agence des Aéroports du Sénégal (Ads) au sein de l’Aibd, Alioune Sarr a soutenu qu’il n'existe aucune dualité, encore moins de chevauchement, entre ces deux entités.
A l’en croire, le décret qui dissout l'Ads a été signé et un directeur exécutif des aéroports régionaux a été nommé pour s'occuper de l'intégration des équipes de cette Agence. «En outre, lnstruction a été donnée à l'Aibd de préserver le climat social de sorte à éviter que le transport aérien ne puisse souffrir de grèves répétitives et/ou de difficultés avec le personnel», ajoute le maire de Noto Diobass.
«LA CRISE SANITAIRE A PROVOQUÉ UNE BAISSE DE 18,7% SUR LA VALEUR AJOUTÉE DES SERVICES D'HÉBERGEMENT»
Revenant par ailleurs sur les répercussions négatives causées par la covid-19 notamment dans le secteur du tourisme et du transport aérien, Alioune Sarr indique que la pandémie a provoqué une baisse de 18,7%sur la valeur ajoutée des services d'hébergement et de restauration. Celle-ci est passée de 156,9 milliards Fcfa en 2019 à 127,5 milliards Fcfa en 2020. C’est pourquoi, il a tenu à louer les efforts du gouvernement pour aider à la relance du secteur. «Plus de 82 milliards Fcfa ont été injecté dans secteur pour lui permettre d’être résilient dans cette période de covid-19. Sans ce soutien massif du gouvernement, nous n’aurions pas pu relancer la destination Cap Skirring», se vante le ministre. Il ajoute que son département a eu travaillé sur des programmes concernant la sécurisation des sites touristiques, la protection des touristes, la diversité de l’offre touristique, la redynamisation des sites avec des solutions de réhabilitation des plages, notamment celles de Saly.
«LE DÉMARRAGE PROCHAIN DES AÉROPORTS DE ZIGUINCHOR TAMBACOUNDA ET KÉDOUGOU»
Dans le cadre de la sécurité et de la sûreté du transport aérien, renseigne Alioune Sarr, un audit (USAP-CMA) a été effectué au Sénégal par l'OACI en février 2021. «Cet audit a porté sur les éléments cruciaux (EC) 1 à 5, avec un taux de conformité de 91%», explique-t-il tout en révélant que cet audit a insisté sur les efforts à faire dans le domaine de la formation du personnel. «A l'issue de l'audit sur le site du système de l'aviation civile du Sénégal, réalisé du 11 au 21 février 2019, le niveau de conformité de l'Etat est crédité à 67%. Et le programme de reconstruction des aéroports régionaux, permettra de relever sensiblement ce taux», assure le ministre. Par ailleurs, il annonce le démarrage prochain des travaux de rénovation des aéroports de Ziguinchor, de Tambacounda et de Kédougou. Le lancement de ces travaux est prévu trois mois après la livraison de ceux de Saint-Louis et de Ouroussogui-Matam. A l’en croire, un financement est disponible pour le démarrage de ces trois aéroports, en 2022.
PRECAMPAGNE À THIES ,BBY ACCULÉE DE TOUTES PARTS
Pour Omar Badiane, Yankhoba Diattara doit savoir l’achat de consciences avec une enveloppe de 100 millions de FCFA ne saurait changer le cours des opérations électorales du 23 janvier 2022
En meeting au quartier Médina Fall, Omar Badiane (tête de liste majoritaire de l’Alliance pour des valeurs Ethiques et Citoyennes) a tiré à boulets rouges sur les membres de la coalition Benno Bokk Yaakaar, en prenant au rebond la balle des financements aux femmes promis par Yankhoba Diattara, sa tête de liste à la ville. A l’en croire, la coalition Benno Bokk Yaakaar est actuellement désorientée, car étant convaincue d’une défaite cuisante au soir des élections locales. C’est pourquoi, elle ne trouve rien de mieux à faire qu’à investir le sinistre terrain de l’achat de consciences.
Pour Omar Badiane, Yankhoba Diattara doit savoir l’achat de consciences avec une enveloppe de 100 millions de FCFA ne saurait changer le cours des opérations électorales du 23 janvier 2022, d’autant que dans l’histoire politique du Sénégal, Thiès a toujours été une ville du refus. «Que les populations encaissent et consomment sans état d’âme cet argent qui leur appartient», lance-t-il. Cette parenthèse ferme, il a décliné l’ambition de la coalition Avec qui est de travailler la main dans la main avec les populations à la base afin de faire renaître l’espoir et la joie de vivre, fortement dépréciés par des politiciens véreux.
Très optimiste, il annonce que les résultats des élections locales seront plus que favorables à sa coalition, car Médina Fall a toujours été le quartier de débrouillardise avec des femmes qui investissent le marché central de Thiès où elles sont largement majoritaires. Parlant de la situation du quartier, il a souligné que l’occupation anarchique de l’espace est un mal persistant à Médina Fall, avec un impact très négatif sur l’environnement et les conditions de vie des populations. «Les voies d’accès sont si étroites à telle enseigne que la circulation des véhicules est quasi impossible dans certains coins. Ce qui constitue un danger en cas d’évacuation sanitaire ou d’incendie. Cette problématique avait été prise en compte dans les projets de lotissement, à travers une réserve foncière destinée à prendre en charge tous ceux qui seraient éventuellement impactés par un projet d’élargissement de ces voies d’accès. Mais force est de constater que tous les terrains ont été spoliés par les brigands fonciers. Mais qu’ils se le tiennent pour dit. Si la coalition Avec gagne les élections, une étude approfondie de la situation sera faite et tous ceux qui seraient mouillés en tireront toutes les conséquences », avertit-il. Une position que partage le juge Ibrahima Hamidou Dème, candidat de Avec à la ville de Thiès, qui estime que l’heure du changement.
YANKHOBA DIATTARA, CANDIDAT DE BBY A LA VILLE : «COMMENT JE VAIS MOBILISER LES 100 MILLIONS DÉDIÉS AUX FEMMES»
En meeting au quartier Silmang de Thiès, Yankhoba Diattara par ailleurs candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar à la ville est revenu sur les financements qu’il a promis aux groupements de femmes de Thiès et comment il compte mobiliser ces fonds. Considérant que les femmes n’ont pas d’égale en terme de loyauté, d’engagement, de fidélité en politique, en plus d’être de véritables actrices de développement, il prévoit de leur dédier un financement de 100 millions. Et de préciser que cet argent ne provient pas de sa poche. «Cette enveloppe sera mobilisée grâce à des partenaires», souligne-t-il avant d’ajouter : «Dans le projet initial, il était prévu de financer 200 groupements, mais finalement les partenaires ont montré leur volonté d’aller même jusqu’à 200 millions au lieu de 100». D’ailleurs, Yankhoba Diattara a annoncé que le projet sera lancé d’ici le 18 décembre prochain et il se chargera de prendre en charge la caution et le paiement des intérêts.
REALISATION DU «PROGRAMME 100 000 LOGEMENTS», LE FONSIS MET LA MAIN À LA PÂTE
L’État du Sénégal souhaite éradiquer les bidonvilles à l’horizon 2035 et accélérer l’offre de logements décents et accessibles par la construction de 100000 logements sur 5 ans
Le FONSIS envisage de devenir un acteur majeur du financement de l’habitat et jouer un rôle clé dans la concrétisation du « Programme 100 000 logements ». Pour ce faire, il a créé un véhicule de financement dénommé «kajom Capital». Celui-ci a pour objectif de faciliter et accélérer l’accès au logement des ménages à travers des contrats de location-vente d’une maturité de 10 à 15 ans.
L’État du Sénégal souhaite éradiquer les bidonvilles à l’horizon 2035 et accélérer l’offre de logements décents et accessibles par la construction de 100000 logements sur 5 ans. Réalisable ou pas ? Le gouvernement est résolu à accomplir ce projet. Et il compte sur des institutions financières publiques comme le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) pour réussir ce projet phare du second mandat de Macky Sall. C’est dans ce sens d’ailleurs que le FONSIS a créé «Kajom Capital» qui est un véhicule de financement pour accélérer et faciliter l’accès à la propriété pour tous, par le mécanisme de la location-vente.
A en croire un communiqué parvenu hier à la rédaction, il s’agit d’un instrument financier complémentaire du crédit hypothécaire, s’adressant à l’ensemble des couches sociales bénéficiant d’un emploi formel ou non. «Visant différentes catégories d’habitat, Kajom Capital ambitionne de jouer un rôle majeur dans la réalisation du ‘’Programme 100 000 logements’’, projet phare du Plan Sénégal Émergent », ajoute la note. Cette société contribuera ainsi au développement de l’écosystème de la construction, en facilitant la commercialisation de programmes d’habitat tout en confortant les souscripteurs dans leur choix par la détention d’un titre valorisé auprès des institutions financières tout au long du contrat de location-vente.
LA SNHLM EN RENFORT
Et le FONSIS ne compte pas évoluer en solo dans cette mission. Il a signé hier avec la Société Nationale des Habitations à Loyer Modéré (SNHLM) un protocole d'accord qui vise à définir un cadre général de collaboration entre les deux structures dans le cadre du financement, de l’acquisition et de la gestion de biens immobiliers de standing moyen, économique et social.
Selon le Directeur Général du FONSIS, Papa Demba Diallo, si «Kajom Capital» a choisi de nouer un partenariat avec la SNHLM, c’est pour son expertise en matière de construction de logements qui est visible à travers le Sénégal. M. Diallo de poursuivre : «Kajom Capital va acquérir les logements auprès de la SNHLM, une fois les contrats de prévente établis avec les acquéreurs. D’autres partenariats sont en cours de négociation avec les acteurs du secteur privé, et nous espérons les conclure rapidement.» Quant au Directeur général de la SNHLM, Mamadou Sy Mbengue, il estime qu’avec une expérience riche de 60 ans et ses nombreuses réalisations à travers tout le pays (+ de 60 000 unités d’habitations réalisées), la SNHLM occupe aujourd’hui la place de leader dans le marché du logement social. Investie d’une mission publique, précise-t-il, la SNHLM a pour vocation de répondre favorablement aux attentes des populations sénégalaises en matière de logement. M. Mbengue de rajouter : «Pour ce faire, la SNHLM, en tant qu’acteur majeur du projet « des 100 000 logements » qui a un objectif de réaliser 15 000 logements à l’horizon 2024, entend collaborer avec Kajom Capital SA pour faciliter le financement des investissements prévus. La SNHLM entend de ce fait prendre une participation dans le capital de Kajom Capital SA, avec l’aval du Conseil d’Administration et suivant des modalités qui seront définies ultérieurement.»
Présent à cette rencontre, le Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, Cheikh Ahmed Tidiane BA a félicité le FONSIS d’avoir mis en place ce véhicule de financement du logement. « C’est un outil qui va contribuer à l’atteinte des objectifs du programme des 100 000 logements. Il est important que chaque Sénégalais puisse obtenir un toit et loger les siens. C’est pour cela qu’à la CDC, nous avons décidé d’accompagner Kajom Capital et d’entrer dans son capital», a-t-il indiqué.