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5 août 2025
LA REVANCHE POLITIQUE DE KHALIFA ABABACAR SALL
Depuis sa sortie de prison, certains croyaient à sa mort politique. En leader politique averti, il a su bâtir une forte coalition qui a obtenu d’excellents résultats aussi bien à Dakar que sur l’étendue du territoire nationale
L’ex-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, semble avoir pris sa revanche aux élections locales de ce dimanche 23 janvier 2022. Combattu, traîné dans la boue et emprisonné dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, Khalifa Sall était resté stoïque, tout en subissant une torture presque psychologique de ses adversaires politiques de la mouvance présidentielle. Depuis sa sortie de prison, certains croyaient à sa mort politique. En leader politique averti, il a su bâtir une forte coalition, « Yewwi Askan Wi », qui a obtenu d’excellents résultats aussi bien à Dakar que sur l’étendue du territoire national.
Khalifa Ababacar Sall, ex-maire de Dakar, est véritablement un homme béni. Epris de justice tout en faisant preuve d’une remarquable patience, il continue d’étonner et de surprendre les observateurs de la scène politique. Avant sa nomination à la mairie de la Ville, Khalifa Sall, alors très proche de l’ancien secrétaire général du Parti Socialiste, Ousmane Tanor Dieng, a vécu l’enfer dans sa propre formation politique. Ayant occupé des postes de responsabilité dans ledit parti, il a été par la suite combattu et poussé vers la sortie. Après une forte résistance à l’interne, il s’est résolu à prendre son destin en main. Il quitte les Verts avec quelques-uns de ses hommes pour poursuivre son chemin politique. Aux élections locales de 2009, Khalifa Sall surprend son monde et se retrouve à la tête de la mairie de la capitale. Après un premier mandat, il réédite l’exploit après avoir mis en place une très grande coalition appelée Taxawou Dakar. Avec cette redoutable machine de guerre, il fait élire la plupart des candidats qu’il a investis dans les 19 communes de Dakar. Ce succès affole le président Macky Sall, arrivé au pouvoir en 2012, qui voient en Khalifa Sall un redoutable obstacle à sa réélection en 2019. Il fallait donc l’éliminer. Pour cela, la machine judiciaire est mise en branle. L’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar est instrumentalisée pour éliminer un adversaire sur une pente ascendante. La suite, tout le monde la connaît.
Tentatives de liquidation politique de Khalifa Sall
Condamné à cinq ans de prison puis gracié, il est sorti plus déterminé que jamais de ces épreuves en retrouvant la scène politique. Conscient des enjeux politiques, Khalifa Sall a eu le flair d’enrôler plusieurs leaders de l’opposition radicale autour d’une grande coalition. Après plusieurs rencontres avec des leaders, la coalition « Yewwi Askan Wi » est née. Elle regroupe des leaders comme Ousmane Sonko de Pastef, Barthélémy Dias, maire de Mermoz Sacré-Cœur, le Pur (Parti de l’Unité et du Rassemblement) de Moustapha Sy et d’autres personnalités politiques. Une fois la machine activée avec la multiplication des rencontres pour l’établissement des listes et le positionnement des leaders, une nouvelle donne se présente. La Justice convoque Barthélémy Dias dont le dossier portant sur le meurtre du défunt nervi Ndiaga Diouf était en appel. Ce que les membres de la coalition considèrent comme une provocation. Khalifa Sall y voit une volonté manifeste de ses adversaires pour barrer la route et empêcher la campagne de Barthélémy aux élections locales à venir. Livrant une réponse politique, Khalifa Sall avait même menacé de ses foudres les tenants du pouvoir et leurs alliés tout en leur promettant une surprise désagréable au soir du 23 janvier 2022. Depuis lors, l’ex-maire de Dakar n’a cessé d’user de son expérience politique pour aider ses jeunes alliés à contourner les pièges et autres embûches du président Macky Sall et de son régime. Très présent dans l’ensemble des activités politiques de « Yewwi Askan Wi », il insistait toujours sur le respect des principes du combat. De fait, il a beaucoup contribué au succès de la résistance de Barth et de ses camarades.
Investiture tumultueuse de Barthélémy Dias et mutisme de Khalifa Sall
Lors de l’investiture des candidats de Yewwi Askan Wi à la mairie de Dakar, Khalifa Sall avait fait preuve, du moins en apparence, d’une équidistance entre Barthélémy Dias et Soham El Wardini qui l’a remplacé à la mairie de Dakar. L’investiture du maire de Mermoz-Sacrée Cœur actée par cette coalition, Soham El Wardini, laissée en rade, s’est sentie trahie. Et a décidé de poser sa candidature.
Multiples fronts de la coalition « Yewwi Askan Wi »
Avec son professionnalisme et ses talents de diplomate, l’ex-maire de Dakar a pu gérer les humeurs des uns et des autres. Khalifa Sall, stratégique et méthodique dans sa démarche, a su calmer le jeu avec des solutions spécifiques. Sa perspicacité a permis d’aider la coalition « Yewwi Askan Wi » à se concentrer sur l’essentiel. C’est-à dire, aller à la conquête des masses en rangs serrés dans les différentes localités du pays. A l’arrivée, la stratégie de « Yewwi Askan Wi », largement inspirée par lui, a donné les bons résultats de dimanche dernier avec une victoire de la coalition dans plusieurs grandes villes… La reconquête de Dakar, surtout, peut être considérée comme une revanche par procuration de Khalifa Ababacar Sall contre Macky Sall et ses alliés, responsables de sa descente aux enfers.
MOMAR DIONGUE, ANALYSTE POLITIQUE : «Les Dakarois ont mené, par procuration, le combat de la revanche de Khalifa Sall»
La débâcle de la majorité présidentielle est souvent considérée comme étant une revanche de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, qui avait eu à conquérir Dakar en mars 2009 dans le cadre du « Front Siggil Sénégal». Mais, après un mandat, le pouvoir de Macky Sall a adopté l’Acte 3 de la décentralisation pour empêcher, en 2014, la réélection de Khalifa Sall à la ville de Dakar. Aujourd’hui, avec les résultats de ce vote, Khalifa Sall a bien pris sa revanche par rapport à tous ces maires qui étaient avec lui en 2014 et qui ont transhumé lors de sa traversée du désert. Une revanche, surtout, sur le pouvoir qui n’a jamais cessé de dresser des obstacles pour freiner ses ambitions politiques. Momar Diongue, journaliste-analyste politique, a braqué un regard sur les résultats sortis des élections locales de janvier 2022. Ces résultats placent l’opposition à la tête de la majeure partie des communes de Dakar et aussi dans d’autres parties du territoire national. « C’est vrai qu’on peut considérer ce qui est en train de se passer comme une revanche de Khalifa Sall. Il ne faudrait pas perdre de vue qu’en réalité, Khalifa Sall avait eu à conquérir Dakar en mars 2009 dans le cadre du « Front Siggil Sénégal». Ce front qui découlait des Assises nationales était assez particulier », rappelle l’analyste-politique, Momar Diongue.
Parcours du combattant politique, Khalifa Sall et son premier mandat de Maire de Dakar
Le journaliste politologue évoque l’année 2007 avec l’élection présidentielle où Abdoulaye Wade a été réélu au premier tour. Cette victoire, dit-il, a été contestée par l’opposition qui avait préféré boycotter les législatives devant avoir lieu quelques mois après. « L’opposition s’est alors retrouvée hors des institutions en n’ayant pas de représentants au niveau national. Les grandes figures de l’opposition à l’époque étaient Moustapha Niasse, feu Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily et consorts. Ces ténors ont sillonné l’ensemble du pays et initié les Assises nationales. Ensuite, ils ont passé en revue les 40 ans du Parti socialiste, plus les sept ans de règne de la gouvernance d’Abdoulaye Wade. Avec propositions de solutions aux problèmes du pays, ils avaient réussi à rester ensemble pendant une année de 2008 à 2009 ». Momar Diongue renseigne que ces Assises nationales avaient produit la charte démocratique, une plateforme commune sur la base de laquelle les initiateurs s’étaient retrouvés dans le « Front Siggil Sénégal ». Khalifa Sall avait été choisi pour être candidat à la mairie de Dakar et Malick Gackou au conseil régional. Par la suite, ces leaders ont battu campagne ensemble pour déboulonner le Parti démocratique sénégalais qui contrôlait la mairie de Dakar à travers Pape Diop. Le journaliste précise que c’est de 2009 à 2014 que Khalifa Sall a eu son premier mandat de maire de Dakar. « En 2014, entre-temps, il y a eu la présidentielle de 2012 qui avait consacré la victoire du président Macky Sall. Mais, devant aller à la recherche d’un second mandat, en 2013, Mbaye Ndiaye du parti APR a dit à Khalifa Sall que s’il veut garder son rang de maire, il n’a qu’à rejoindre officiellement les rangs de l’APR. C’était le premier défi lancé à Khalifa Sall. L’ex-Maire avait refusé de céder à ce chantage », indique Momar Diongue.
Acte 3 de la décentralisation, un piège contourné en 2014
Ainsi, il y a eu des élections en 2014. Et entre temps, l’acte 3 de la décentralisation, dont les soubassements étaient politiciens, a été adopté. Les motivations de cet acte 3 consistaient à empêcher à Khalifa Sall de faire campagne en tant que maire sortant de la ville de Dakar. « La principale réforme qui avait été introduite par l’acte 3, était que ceux qui prétendaient être candidats à la mairie de Dakar devaient gagner leurs propres circonscriptions. Khalifa Sall était à Grand- Yoff qui était la circonscription du Premier ministre d’alors, Aminata Touré. Ce que voulait Macky Sall, c’était de battre Khalifa Sall à Grand-Yoff afin de l’empêcher de rempiler » poursuit notre interlocuteur. A l’en croire, Khalifa Sall avait contourné ce piège en demandant aux autres maires des 19 communes d’arrondissement de se regrouper derrière lui pour battre campagne pour la ville de Dakar. C’est ce regroupement des maires qui avait donné naissance à « Taxawou Dakar ». C’est avec «Taxawou Dakar» que tous les maires qui lui étaient fidèles, étaient allés à l’époque à la conquête de Dakar pour un second mandat. Il y avait Alioune Ndoye, Banda Diop, Moussa Sy. « Tous ceux qui l’ont laissé aujourd’hui, étaient avec lui. Et, c’est avec eux qu’il avait battu campagne pour gagner les locales de 2014 à Dakar. Après, il y’a eu cette affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar qui lui a créé des déboires judiciaires. Ensuite, Macky Sall a travaillé à couper les liens entre Khalifa Sall et certains maires dont Jean-Baptiste Diouf de Grand-Dakar, Moussa Sy des Parcelles assainies, Alioune Ndoye du Plateau, Banda Diop de la Patte-d’oie. Ces derniers sont allés rejoindre la mouvance présidentielle », rappelle Momar Diongue.
Khalifa Sall et son équipe gagnante prennent leur revanche
Momar Diongue constate que Khalifa Sall, inéligible, a accompagné symboliquement et de manière honorifique la coalition « Yewwi Askan Wi » qui vient de gagner Dakar. Pour l’analyste, cela veut dire qu’il a bien pris sa revanche par rapport à tous ces maires qui étaient avec lui en 2014 et qui l’avaient abandonné par la suite. Alioune Ndoye, Banda Diop, Moussa Sy, Jean Baptiste Diouf entre autres. Et sa deuxième revanche, c’est sur le président Macky Sall, qui l’avait dépouillé de tous ses droits, qu’il l’a prise. « Aujourd’hui, son poulain Barthélémy Dias vient de conquérir la mairie de Dakar. Ça, c’est une belle revanche de Khalifa Sall vis-à-vis de toute sa trajectoire qu’il a connue et qui est parcheminée d’embûches. Le hasard a fait que Khalifa Sall se retrouve avec Malick Gackou dans « Yewwi Askan Wii. C’est comme si l’histoire se répétait », estime Momar Diongue.
Le combat de la revanche de Khalifa Sall mené par procuration
Selon l’ancien chef du desk politique du défunt hebdomadaire « Nouvel Horizon », de manière générale, les Sénégalais n’aiment pas qu’un pouvoir politique fort s’acharne sur un parti faible de l’opposition. Les Sénégalais avaient en 2008 considéré qu’il y avait une injustice contre Moustapha Niasse et Djibo Ka. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’e ces derniers avaient obtenu 20% de l’électorat du président Abdou Diouf. Abdoulaye Wade en 2007 a eu des problèmes avec Idrissa Seck et les Sénégalais lui ont accordé massivement leurs suffrages malgré la victoire de Wade au premier tour. Et c’est exactement ce qui s’est passé à Dakar avec ces élections locales du 23 janvier dernier. « Les Dakarois, ont mené par procuration, le combat de la revanche de Khalifa Sall à travers le vote pour Yewwi Askan Wi. Khalifa Sall, assez mûr politiquement et très respecté, doit jouer un meilleur rôle pour être l’élément fédérateur afin d’éviter la dispersion des forces pouvant naître des chocs d’ambitions », conclut l’analyste politique.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
MACKY DOIT POUVOIR PARTIR AVEC LES HONNEURS DE LA GUERRE EN 2024
Perdre Dakar, Guédiawaye, Pikine, Thiès, Ziguinchor, Diourbel, Rufisque ; essuyer un refus poli des électeurs de Touba et venir ensuite prétendre avoir gagné, cela relève de l’auto-consolation
Certes, l’on peut bien comprendre que, pour faire bonne contenance, Benno Bokk Yaakar (BBY), la coalition de la majorité présidentielle, soutienne qu’elle reste largement majoritaire dans le pays. Et que, globalement, elle a gagné les élections locales de dimanche dernier. On croirait entendre feu Iba Der Thiam au lendemain des élections locales de 2009 ! En réalité, les résultats sortis des urnes montrent à tout le moins une contreperformance pour cette majorité conquérante qui, depuis 2012, a constitué une redoutable machine électorale qui a écrasé ses adversaires au cours de toutes les élections qui ont suivi celle triomphale de son président cette année-là.
Perdre Dakar, Guédiawaye, Pikine, Thiès, Ziguinchor, Diourbel, Rufisque, essuyer un refus poli des électeurs de Touba qui, pour ne pas humilier leur khalife et faute d’alternative ont voté bulletin blanc, et venir ensuite prétendre avoir gagné, cela relève de l’auto-consolation apparemment. Car tout le monde sait que rien que la victoire à Dakar de l’opposition contrebalance toutes les autres conquêtes qu’a pu faire le camp présidentiel à l’intérieur du pays. N’est-ce pas que c’est le président de la République lui-même qui rappelait, en inaugurant le Ter en janvier dernier, que « la région de Dakar concentre 25 % de la population sénégalaise et près de 70 % de l’activité économique du pays. Dakar concentre également l’essentiel du parc automobile national et enregistre environ 40.000 nouvelles immatriculations par an… » D’où le caractère hyper stratégique de cette capitale ! Et quand on y ajoute les autres villes citées ci-dessus, on se dit qu’il y a eu assurément un basculement de majorité électorale dimanche dernier dans notre pays. Plus généralement, l’on sait bien que partout où des pouvoirs ont été renversés par des révoltes populaires que ça soit en Afrique (Mali, Guinée, Burkina, Soudan, Egypte, Madagascar…) ou en Europe (Géorgie, Ukraine…), ce sont d’abord les capitales qui se sont soulevées à l’exception notable de la Tunisie et de la Lybie où ces soulèvements ont commencé respectivement à Sidi Bouzid et à Benghazi.
Encore que, pour le pays de Bourguiba, Ben Ali n’est tombé que lorsque la capitale est entrée dans le mouvement. Le pouvoir se conquiert dans les capitales même s’il se consolide souvent à l’intérieur des pays. De la même façon, électoralement, lorsque la capitale tombe, généralement le reste du pays suit. Au Sénégal, lorsque le régime socialiste a perdu Dakar en 1993, tout le monde sait qu’il était en sursis. De même, en 2009, quand les électeurs de la même ville ont infligé un cinglant revers au président Abdoulaye Wade à travers le maire Pape Diop, on savait qu’il allait sauter à la prochaine présidentielle. Pour dire que les résultats de dimanche dernier ne sont pas de bon augure pour le président Macky Sall dans l’éventualité où il envisagerait de se représenter en 2024 pour ce qui risque d’être le mandat de trop. Que le peuple ne le laissera de toute façon pas accomplir !
Axe de l’ingratitude et de l’indifférence !
Le plus important se trouve en effet dans le message que les électeurs ont voulu adresser au président de la République. Un message clair et sans équivoque visant à lui faire comprendre qu’ils n’accepteront pas qu’il essaye d’accomplir un troisième mandat qui, pour eux, constituerait un casus belli avec toutes les conséquences qu’il pourrait engendrer pour le président Macky Sall. De ce point de vue, plutôt que de simples élections locales, on a assisté en réalité à un référendum pour ou contre le président Macky Sall, le pour étant symbolisé par Benno Bokk Yaakar et le non par Yewwi Askan Wi. Dans ce duel de géants, évidemment, les candidats indépendants, quelle que fût leur valeur, n’avaient aucune chance. Et dans ce référendum, encore une fois, on peut difficilement soutenir que le camp présidentiel a gagné. A preuve par sa déculottée dans la région de Dakar. De manière ironique et paradoxale, d’ailleurs — et là nous ouvrons une parenthèse — c’est sur l’axe où l’actuel président de la République a déversé le plus d’argent et a concentré le plus d’investissements qu’il a enregistré ses plus mauvais résultats ! Cet axe c’est celui qui va de Dakar à Touba en passant par Pikine, Rufisque, Thiès, Bambey et Diourbel! Rien que l’autoroute Ila Touba (400 milliards) et le Ter (780 milliards sur 36 kilomètres) ont englouti 1180 milliards sur cet axe de l’ingratitude ou de l’indifférence de populations ! A l’inverse, les zones qui ont été les plus oubliées en matière d’investissements (« Titre Foncier » du Fouta, Kolda, Vélingara, Sédhiou, Kaffrine, Tambacounda, Kédougou…) ont été celles qui ont plébiscité les listes Bennoo ! Des zones qui, de toutes façons, ont vocation à accompagner les pouvoirs, tous les pouvoirs, et à tomber avec eux tandis que des villes rebelles comme Dakar, Pikine, Guédiawaye et Thiès, elles, sont celles qui les renversent. C’est pourquoi, lorsque ces dernières villes tournent le dos à un régime, il doit s’inquiéter.
Les erreurs du mauvais casting présidentiel se payent cash !
En dehors du caractère référendaire des élections locales de dimanche dernier, ce qui a coûté cher à la majorité, c’est le mauvais casting du président de la République, influencé paraît-il par son mauvais génie Mahmouth Saleh et par Mor Ngom, entre autres, dans la plupart des localités. Plutôt que de laisser les responsables à la base de son parti choisir leurs candidats, il a cru devoir le faire à leur place. Mal lui en aura pris dans beaucoup de cas et non des moindres…
Le président de la République doit donc décrypter clairement le message que lui ont envoyé les électeurs ce dimanche. Et préparer sa sortie de manière à ne pas la rater. Ce n’est pas qu’il ait démérité et qu’il ait mal travaillé puisque son bilan au cours de ces dix années a été « globalement positif » — pour reprendre les termes d’un défunt secrétaire général du Parti communiste français (Pcf), Georges marchais en l’occurrence, à propos de l’Urss ! — ne serait-ce que d’avoir maintenu la stabilité du pays, énormément investi dans les infrastructures et réussi à payer les salaires ce qui n’était pas évident ! Nul n’étant indispensable en démocratie, il devrait pouvoir désigner un dauphin compétent et loyal pour l’accompagner en direction de 2024 comme l’a fait le président Mahamadou Issoufou au Niger en portant au pouvoir son poulain Mohamed Bazoum.
Hélas, pour les deux années qu’il lui reste à passer au pouvoir, Macky Sall a choisi de consacrer l’une d’elles à régler les problèmes du continent en tant que président en exercice de l’Union Africaine (UA) plutôt que de se consacrer aux problèmes du pays qui nécessitent pourtant toute son attention. Parmi ces problèmes, encore et toujours l’économie. Les innombrables Pme-Pmi et Tpe sont presque toutes à l’article de la mort pour plusieurs raisons qu’il serait fastidieux d’énumérer ici mais dont la moindre n’est pas évidemment la pandémie de Covid-19 et aussi les problèmes de trésorerie de l’Etat même si les autorités refusent d’en entendre parler. Certes, investir 450 milliards de francs sur trois ans dans le programme « Xeyu Ndaw Yi » pour un traitement social du chômage c’est bien mais seulement voilà : l’Etat n’a pas vocation à créer des emplois ! Et même s’il en créée alors que les très petites, petites et moyennes entreprises, qui en emploient des dizaines de milliers, en licencient à tour de bras ce sera comme vouloir remplir un tonneau des Danaïdes. Ce sont les entreprises, notamment industrielles, qu’il faut aider à consolider des emplois et à en créer d’autres. Hélas, l’industrie constitue l’un des plus gros échecs de ce gouvernement.
Surtout, le président Macky Sall a le devoir, au moment où les pays de la sous-région s’effondrent un à un, de réconcilier les Sénégalais en sa qualité de garant de la cohésion nationale. En quittant le pays, il devra laisser un pays apaisé où Opposition et Majorité se parleraient et où ne prévaudrait pas un climat de guerre civile comme actuellement. Il devrait prendre acte des résultats des élections locales, s’engager à travailler avec tous les nouveaux exécutifs locaux — en particulier celui de Dakar — et s’engager publiquement à les accompagner dans leurs projets plutôt que de les bloquer, ce qui reviendrait à punir des citoyens pour avoir usé d’un droit que leur confère la Constitution. Quel bonheur ce serait pour les Sénégalais de voir le président Macky Sall, malgré l’adversité qui les oppose, travailler avec les patriotes sénégalais que sont Ousmane Sonko et Barthélémy Dias ainsi qu’avec leur mentor Khalifa Sall ! Nos compatriotes ont été contents de voir les responsables de Benno concéder leur défaite dans certaines localités et féliciter leurs adversaires tout comme d’ailleurs l’ont fait des cadres de Yewwi Askan Wi à l’endroit de leurs rivaux. Si le président Macky Sall pouvait couronner ce bel concert en tendant la main aux élus de la nouvelle opposition et en les aidant sincèrement, il réussirait une sortie de toute beauté car ayant beaucoup de panache. Il partirait avec les honneurs de la guerre ainsi que le proposait le général De Gaulle aux soldats mutins de l’Algérie française. En attendant, il a l’obligation de constituer un gouvernement de compétences — ce qui ne veut pas dire que les politiciens devraient en être exclus un homme comme Amadou Hott y ayant sa place malgré sa défaite les armes à la main dimanche dernier, à mon humble avis. Un gouvernement qui travaillerait réellement en mode Fast-Track pour résoudre les difficultés, surtout économiques auxquelles sont confrontés les Sénégalais. Pour le reste, le conseil fraternel que je donne au président de la République est le suivant : qu’il n’écoute surtout pas ceux qui voudraient le convaincre de faire un troisième mandat, ils le conduiraient à sa perte !
Post scriptum : Avec 1.734.688 électeurs, la région de Dakar pèse plus lourd électoralement à elle seule que les régions de Fatick, Matam, Saint-Louis, Kolda et Sédhiou (qui sont autant de greniers électoraux du président de la République) réunies ! C’est pourquoi, quand on entend les responsables de la mouvance présidentielle s’enorgueillir d’avoir gagné « 39 des 43 départements et 10 des 14 capitales régionales », il convient de leur demander de ramener les choses à leurs justes proportions !
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LA REVUE DE PRESSE DE LA RFM
Revue de Presse (Wolof) du Mercredi 26 Janvier 2022 par Mamadou Mouhamed Ndiay
L'essentiel de l'actualité de ce mercredi 26 janvier présenté par Fabrice Nguema sur Zik Fm
L'ESSENTIEL DE L'ACTUALITE DE CE MERCREDI VUE PAR L'APS
La qualification des Lions du Sénégal aux quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) est l’un des sujets les plus commentés par les quotidiens, qui continuent de tirer les conséquences des élections départementales et municipales
Dakar, 26 jan (APS) – La qualification des Lions du Sénégal aux quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) est l’un des sujets les plus commentés par les quotidiens, qui continuent de tirer les conséquences des élections départementales et municipales de dimanche dernier.
‘’Les Lions harponnent les Requins’’, titre Le Soleil à la suite de la victoire du Sénégal sur le Cap-Vert, 2-0.
‘’Dans cette CAN de toutes les surprises, chaque victoire, qu’importe la manière, est bonne à prendre’’, commente Le Soleil.
Le jeu des Lions ne satisfait pas le journal Les Echos, qui les a trouvés ‘’poussifs’’ tout au long du match des huitièmes de finale.
Sadio Mané et ses coéquipiers ont ‘’relevé leur niveau de jeu, avec une plus grande vitesse d’exécution’’, reconnaît toutefois le même journal.
‘’Les Lions assurent l’essentiel’’, écrit L’As.
Pour les quarts de finale, ‘’nous sommes prêts à affronter n’importe quelle équipe’’, rapportent Le Soleil et L’As, citant le sélectionneur national du Sénégal, Aliou Cissé.
Source A parle d’‘’une victoire sans saveur’’. ‘’Sur le plan offensif, beaucoup de carences et d’insuffisances peuvent être déplorées, côté sénégalais’’, ajoute le journal, reconnaissant que ‘’de bonnes choses ont été notées sur le plan de la récupération et de l’agressivité’’.
‘’Peuvent mieux faire’’, estime Sud Quotidien. Il cite Aliou Cissé, qui invite les supporters à ‘’ne pas salir notre victoire’’.
Le Cap-Vert ayant pris deux cartons rouges et jouant avec neuf Requins, ‘’le Sénégal aurait pu écraser son adversaire’’, affirme Sud Quotidien.
‘’Hélas ! Il a encore rendu une copie un peu plus acceptable en termes de production de jeu, de domination, mais son efficacité offensive interroge’’, analyse le même journal.
Les Lions n’ont pas donné entière satisfaction au journal EnQuête, qui titre : ‘’Une victoire et des lacunes’’. N’empêche, ‘’le Sénégal est clairement candidat au titre’’, conclut de ce match le sélectionneur du Cap-Vert, Leitao Brito, cité par le même journal.
‘’Au jeu de la CAN, Aliou Cissé est dans le vrai. Il marque, gagne et n’encaisse pas (…) Les Lions sont des chasseurs froids dans cette forêt tropicale, même s’ils n’étouffent pas leurs adversaires (…) Pour Cissé et ses hommes, seule la qualification est belle’’, lit-on dans Le Quotidien.
Les journaux continuent de commenter les résultats des élections départementales et municipales.
Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, ‘’brisé judiciairement’’, a pris sa ‘’revanche’’ au moyen des urnes, selon Le Témoin Quotidien. ‘’Khalifa Sall a bel et bien eu sa revanche’’, affirme un analyste politique interrogé par le journal.
L’ancien maire de la capitale sénégalaise a fait élire son poulain Barthélémy Dias au poste de maire de Dakar.
‘’Le fait marquant de ces élections locales aura été la chute de beaucoup de mastodontes financiers devant leurs jeunes rivaux’’, note Tribune.
‘’Une situation qui laisse penser qu’on est en train d’assister à l’émergence d’une nouvelle conscience citoyenne, laquelle voudrait que l’argent soit désormais utilisé pour améliorer le vécu des populations’’, ajoute le journal.
Pour lustrer son image à la suite de la défaite de certains de ses candidats, la majorité présidentielle devrait, s’agissant de la nomination du futur Premier ministre, choisir ‘’un homme intègre, honnête, compétent, respecté’’, conseille WalfQuotdien.
L’Observateur recommande à la majorité de choisir un Premier ministre de ‘’consensus’’. Il déconseille au chef de l’Etat de ‘’faire une lecture incorrecte des mesures qu’exige le contexte actuel’’.
Les journaux sont préoccupés aussi par le sort de neuf soldats portés disparus en Gambie, lors d’une opération de ‘’sécurisation’’ menée dans ce pays par une force multinationale dont fait partie le Sénégal.
Ils sont pris en otage par les indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance, selon Bés Bi Le Jour.
‘’L’armée soupçonne les rebelles de les avoir capturés’’, écrit L’info.
L'UGB HONORE SES 32 IMPÉTRANTS
La grande salle de Conférence du Rectorat de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis a abrité hier, mardi 25 janvier, la cérémonie d'hommage aux lauréats du CAMES promus en 2021
L'Université Gaston Berger de Saint-Louis a honoré hier, mardi 25 janvier, 32 de ses enseignants chercheurs ayant réussi le concours du Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES). Il s'agit en effet de 6 Professeurs Titulaires ; de 3 Maîtres de Conférence Agrégés ; de 7 Maîtres de Conférence et de 16 Maîtres-Assistants dont s'enrichit l'UGB de Saint-Louis. Son Recteur, le Professeur Ousmane Thiaré qui a présidé la cérémonie d'hommage en a profité pour féliciter les lauréats tout en les invitant à persévérer dans la promotion de l'excellence et dans l'encadrement des étudiants.
La grande salle de Conférence du Rectorat de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis a abrité hier, mardi 25 janvier, la cérémonie d'hommage aux lauréats du CAMES promus en 2021. Ils sont en tout 32 enseignants dont 6 Professeurs Titulaires, 3 Maîtres de Conférence Agrégés, 7 Maîtres de Conférence et 16 Maîtres-assistants qui sont des différentes Unités de formation et de recherche (Ufr) de ce temple du savoir.
La cérémonie a été présidée par le Recteur de l'UGB, en l'occurrence le Professeur Ousmane Thiaré qui a tenu à rappeler que le Concours d’agrégation évalue les aptitudes des candidats aux fonctions d’enseignants du supérieur et favorise la promotion des enseignants. "Les lauréats que nous honorons aujourd’hui sont au nombre de trente-deux (32) collègues devant notre Communauté. Il s’agit de vingt-neuf (29) inscrits sur les listes d’aptitude du CAMES au cours de la 43ème session des CCI et de trois (03) reçus au Concours d’Agrégation en Sciences juridiques, politiques, économiques et de Gestion et qui sont inscrits au grade de Maître de Conférences Agrégés", a-t-il dit.
Quant au programme des Comités consultatifs interafricains (CCI), il procède à une évaluation individuelle des compétences scientifiques, et des aptitudes pédagogiques des Enseignants-chercheurs et des Chercheurs et de leurs contributions à la vie de la communauté. "Vous comprenez donc aisément, que ce qui nous réunit ce matin est une traduction de l’excellence de l’UGB.
En effet, à l’instar des membres de la communauté, c’est une grande fierté que j’éprouve à présider cette cérémonie dédiée à l’excellence ; l’excellence qui demeure le crédo de notre Institution, malgré les quelques perturbations inhérentes à la vie de toute structure, que nous vivons de temps à autre", a fait savoir le Professeur Ousmane Thiaré. Il en a profité aussi pour féliciter les lauréats tout en les invitant à persévérer dans la promotion de l’excellence et dans l’encadrement des étudiants
«IL NE FAUT PAS SALIR NOTRE VICTOIRE»
L’expulsion des deux joueurs capverdiens n’entache en rien la victoire des Lions. Aliou Cissé qui a fait face à la presse hier, après la victoire de son équipe synonyme de qualification en quarts de finale, refusé qu’on la salisse.
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye THIAM et Omar DIAW |
Publication 26/01/2022
L’expulsion des deux joueurs capverdiens n’entache en rien la victoire des Lions. Aliou Cissé qui a fait face à la presse hier, après la victoire de son équipe synonyme de qualification en quarts de finale, refusé qu’on la salisse.
METTRE DE L’INTENSITE D’ENTREE DE JEU
«Tout le monde connaît le Sénégal ; on a besoin de jouer avec une certaine intensité. Mais, quand cette intensité n’est pas là, on a du mal à retrouver notre jeu. C’est pour cela que tout au long du match, j’ai demandé à mes joueurs de mettre beaucoup de vitesse et de transition pour emballer le match tout en allant chercher le ballon quand il sort. Cette intensité est vachement importante et en face il y avait une équipe qui fait de sorte que le Sénégal ne réussisse pas cette intensité là. Je m’amusais à regarder le match qu’on a joué contre la Guinée, le temps de jeu effectif pendant le match contre le Zimbabwe, la Guinée et le Malawi, le temps de jeu était d’une heure trente. Il y a pratiquement 60 minutes où le ballon est en dehors du rectangle vert. C’est pourquoi, il était important d’emballer le match, d’avoir plus de temps de jeu effectif et de mettre cette intensité dont le Sénégal a besoin pour faire la différence.
GANA GUEYE QUI NE SE LACHE PAS DANS L’ENTREJEU
Je ne sais pas. Mais, une chose est sûre, aujourd’hui, quand, à la CAN 2019, j’ai fait jouer Gana Guèye devant beaucoup me l’ont reproché. C’est un garçon qui a des qualités offensives très intéressantes. Il est capable de se projeter et de faire cette passe décisive. Aujourd’hui encore, il aurait pu marquer. Il a des capacités à apporter sur le plan offensif, défensivement, personne ne met en doute les qualités intrinsèques du joueur. je crois qu’en termes d’agressivité, il fait partie des meilleurs milieux de terrain au monde. Au Sénégal, je lui demande de jouer autrement. Il faut qu’il s’adapte, qu’il soit persuadé qu’il est capable d’apporter offensivement. Il faut qu’il retrouve de confiance.
UN ŒIL SUR LA VAR
J’ai toujours parlé de la VAR. je me suis toujours posé la question de savoir si c’est l’arbitre qui est au centre qui prend les décisions ou s’il y a un autre arbitre en haut. Ceci étant, dans le passé, on a bénéficié de la chance de cette VAR là, mais ça nous a plusieurs fois, porté préjudice. C’est toujours un débat, est-ce qu’on doit mettre la VAR ou pas ; moi, ce que je pense, c’est que l’arbitre central est le maitre du jeu. Il faut en, un moment donné lui laisser décider. Il peut se tromper comme un entraineur peut se tromper, comme un joueur peut louper une passe. Nous ne sommes que des êtres humains. Maintenant, ça fait des années qu’on me pose cette même question et que je réponde que je ne suis pas un fan de la VAR. on va toujours continuer à créer des débats autour de la VAR. A la Coupe du Monde 2018, on a vécu ça aussi contre la Colombie. Il y avait penalty sur Sadio Mané mis la Var en a décidé autrement. C’est comme ça.
11 CONTRE 9, UNE VICTOIRE SANS SAVEUR ?
On est très fiers de notre match. Nous venons de loin. On a vécu des moments difficiles et aujourd’hui, on a l’ensemble de notre groupe. Nous avons de la force, mais avec beaucoup plus d’humilité on avance. A onze, oui, on a pris le dessus dès l’entame du match. A dix l’adversaire a encore continué à reculer comme quand il jouait à onze. Il ne faut pas salir notre victoire nous sommes très fiers d’avoir gagné le match, nous sommes très fiers d’atteindre le quart finale et nous serons à Yoaoundé inchalah.
LE POSITIONNEMENT DE PAPE GUEYE AU MILIEU
On a mis Nampalys Mendy en pointe basse et puis Idrissa Gana Gueye beaucoup plus haut à droite et Pape Guèye à gauche. Ce que je leur avais demandé c’était de se projeter qu’ils ne viennent pas tous les deux à côté de Nampalys comme ça été le cas contre Malawi où on a vu Cheikhou (Kouyaté) descendre à côté de Nampalys tout comme Idy. On avait manqué de jeu à l’intérieur pour appuyer Sadio Mané, Boulaye Dia et Habib Diallo. On en a parlé grâce aux vidéos, on a pu se concerter. Bien sûr quand on est relayeur et que l’adversaire joue avec deux attaquants vous êtes amenés à demander le ballon un peu plus bas. C’est son premier match. Il est, avec Gana se lâche parce qu’ils doivent apporter offensivement même si défensivement, on attend beaucoup d’eux. Dans l’ensemble, je suis satisfait de Pape Guèye. Mon regret, c’est qu’il a une lourde frappe qu’il n’utilise pas surtout face à ces blocs bas. Un garçon comme Pape Guèye à une frappe très intéressante ; malheureusement dans le match, il avait la possibilité de le faire surtout en première période où, il avait une opportunité.
BEAUCOUP D’OCCASIONS VENDANGEES
Par rapport au ratio d’occasions qu’on s’est créées, vous avez raison. Cela ne date pas d’aujourd’hui ; on a souvent des occasions mais on ne marque pas assez de buts. Aujourd’hui, je suis satisfait parce qu’on n’a pas pris de but ; cela veut dire que les défenseurs font leur travail correctement et les milieux de terrain font aussi leur travail correctement. Ngathié nghalama à nos attaquants qui défendent beaucoup en aidant les milieux de terrain et les défenseurs pour garder inviolés nos cages. Pour mettre dans d’excellentes conditions nos attaquants, nos milieux de terrain avec Gana Guèye, Pape Guèye doivent oser casser les lignes. C’est comme ça le football, les attaquants aident les défenseurs en défendant bien. Les statistiques montrent qu’on n’a pas pris de but. J’aimerai aussi que, dans nos animations offensives qu’on essaie de donner le ballon beaucoup plus tôt en restant juste sur les passes. On fait beaucoup de mauvais choix quand on joue à gauche pour aller à droite et vis versa où quand on doit jouer en une touche de balle. On va rectifier. On a cinq voire six jours devant nous. Dans les animations dans les couloirs, que ce soit au milieu ou sur les cotés avec Bouna et Boulaye à droite, Saliou Ciss et Sadio à gauche. Famara Diédhiou a travaillé en point d’ancrage. Il a bien bloqué la défense adverse pour les faire reculer et on a pu trouver des intervalles avec Sadio. Mon seul regret, c’est que Sadio Mané a joué un peu bas. Il aurait dû être un peu haut sur le terrain parce qu’il fait pratiquement quarante mètres pour venir percuter alors qu’il devrait rester sur les trente ou vingt dernières mètres pour qu’il puisse avoir cette fraicheur afin qu’il soit lucide devant les buts.
COUPS DE PIEDS ARRETES
Nous travaillons les coups de pieds arrêtés. Mais, un match de football, ce n’est pas seulement les coups de pieds arrêtés. Même si on sait que, dans des matchs très importants, ça se joue souvent sur les coups de pieds arrêtés offensivement que défensivement. Après, les coups de pieds arrêtés ou même les corners le timing entre le frappeur et le receveur n’est pas évident puisqu’en face, vous avez aussi des défenseurs qui défendent bien ; on peut avoir beaucoup plus d’occasions et d’opportunités sur ces phases arrêtées là. On doit y travailler. J’ai de très bons joueurs de tête. Si vous regardez le match contre le Zimbabwe, on a eu Pape Abou Cissé, face à la Guinée il y a Abdou Diallo ça a toujours passé de peu. Si, on marquait ces coups de pieds arrêtés, personne n’aurait rien à dire ; marquer des buts dans ces phases là n’est pas du tout évident. Marquer un but tout court dans cette CAN là n’est pas évident, non plus.
LES NOUVELLES DE SADIO MANE
Je ne sais pas. En tout cas, j’espère que ça va. Il est actuellement à l’hôpital. On va voir. Je n’ai pas encore les nouvelles des médecins. J’espère qu’il n’y a rien de grave. Mais pour l’instant, je ne peux pas vous donner des informations sur Sadio. Il a eu un choc avec la gardien adverse. Il a vécu un malaise et il est sorti.
UN MILIEU DE TERRAIN OFFENSIF
On a un milieu de terrain capable de se projeter devant ; il y a Pape Matar Sarr qui fait ça. C’est un garçon pétri de talent mis n’oubliez pas qu’il est resté longtemps à Dakar parce qu’il était atteint de Covid 19. A son arrivée ici aussi, il a eu une petite blessure qui l’a éloigné des pelouses pratiquement pendant toute la semaine. Les jeunes joueurs ont besoin de temps d’adaptation quand ils arrivent dans cette équipe nationale. C’est le cas de Krépin Diatta quand il est arrivé, on l’a laissé le temps de s’adapter le temps de connaître le haut niveau, le nveau international. C’était aussi le cas d’Ismaïla Sarr. Quand il est arrivé, il n’a pas joué tout de suite. C’est notre politique, on ne veut pas griller les joueurs. Quand Bamba (Dieng) est arrivé, il a patienté. On leur donne de petits temps de jeu. Pape Matar aura son temps de jeu. Mais, dans la situation ac tuelle il faut qu’il apprenne et qu’ils côtoie les joueurs les plus âgés que lui, qui ont plus d’expérience que lui. La CAN est une compétition très compliquée. Je compte sur Pape Matar Sarr. Aujourd’hui, Bamba est rentré et vous avez vu ce qu’il était capable de faire. Je n’ai vraiment aucun doute sur la qualité du garçon ; mais, comme je le dis, il ne faut pas qu’on les grille ; on doit, petit à petit les aider à être plus matures. Matar fait partie du présent de cette équipe nationale, tout comme Pape Guèye, Sény Dieng, Pape Abou, Bamba Dieng. Ils feront aussi l’équipe nationale de demain. En tant qu’éducateurs, notre rôle est de les accompagner et de leur faire découvrir le haut niveau. Ismaïla est bien arrivé. Il est apte et ce qu’on s’était dit avec les médecins de Watford, d’ailleurs on a créé un groupe whatshap pour pouvoir échanger avec les médecins de son club. A Barcelone, l’objectif était qu’il se prépare là bas et qu’il vienne intégrer directement le groupe. il est arrivé hier (avant-hier) et on n’a pas pu l’intégrer sur la feuille de match d’aujourd’hui. Demain, il va reprendre l’entraînement et au bout de quatre voire cinq jours, il fera partie du groupe. On est optimistes. Il a l’air bien. Il est heureux. Il est excité d’être là, il est content d’être là et c’est un bon pédigrée dans notre animation offensive.
VERS DE CHAUDES EMPOIGNADES EN QUARTS
On va d’abord se reposer et récupérer. C’est la chose, la plus importante. Aujourd’hui, en toute humilité, on est prêts à affronter n’importe quelle équipe. Après, la Guinée -équatoriale a beaucoup changé. C’est une très bonne équipe qui joue au ballon. Le Mali n’est pas à présenter. C’est un pays frontalier et les matchs Sénégal-Mali, Sénégal-Guinée, Sénégal-Gambie et même Sénégal-Cap vert ont énormément de ferveur. En Afrique de l’Ouest, le football est en train d’avancer. On a eu beaucoup de qualifiés avec pratiquement huit équipes de l’Afrique de l’ouest qui sont venues à la coupe d’Afrique. Ca prouve qu’on est en train de travailler et des derbies on en aura. On en a eu face à la Guinée Conakry, on l’a aujourd’hui face au Cap-vert, peut-être qu’on en aura face au Mali u encore face à la Guinée Equatoriale
LES LIONS NOIENT LES REQUINS ET FILENT EN QUARTS
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye THIAM et Omar DIAW |
Publication 26/01/2022
Le Sénégal, tout en maîtrise, a éliminé le Cap Vert (2-0), hier, mardi 25 janvier au stade Omnisports de Bafoussam, en 8es de finale de la CAN, pour s’ouvrir le chemin des quart de finale. Mais surtout justifier son statut. Pour une place dans le dernier carré, les coéquipiers de Kalidou Koulibaly, en grands favoris, rencontreront le vainqueur du duel entre le Mali et la Guinée équatoriale prévu ce mercredi.
Le Sénégal s'est accroché dans le bon wagon qui mène en quart de finale en remportant hier, mardi au stade omnisports de Bafoussam, le duel qui l'a opposé au Cap Vert en 8emes de finale de la CAN 2021. Dans ce derby ouest africain, les Lions n'ont pas tremblé et en toute maîtrise, ils sont imposés sur la marque de 2 à 0.
Le tarif minimum pour une rencontre que les Lions ont largement dominé. La bande à Kalidou Koulibaly n'a pas mis du temps pour prendre la mesure de son adversaire. Dès la 40e seconde de jeu, les Lions donnent le ton et mettent la pression. Ils s'offrent la première occasion dangereuse avec un centre de Saliou Ciss. Sadio Mané reprend le ballon qui heurte le poteau gauche du Cap Vert. Les Sénégalais montent le bloc et maintiennent la pression. Si ils ont un contrôle presque total sur le ballon, ils ont du mal à concrétiser cette domination.
Avec cette grosse faute de Patrick Andrade sur Pape Gueye suivie d'un carton rouge, le Sénégal profite de sa supériorité numérique pour prendre en fin l'avantage. Il aura toutefois du mal à conclure ses occasions franches en se heurtant à une défense des Requins bien regroupée. Le Cap-Vert qui ne se contentera que de contre-attaques parvient à accrocher les Sénégalais à la mi temps (0-0).
Au retour des vestiaires, les Lions maintiennent la cadence et tentent d'emballer la partie. Suite à un long dégagement de Edouard Mendy, Sadio Mané s'ouvre une bonne brèche mais sera victime d'un violent choc avec le gardien adverse qui était sorti. Les deux restent au sol. Le portier des Requins Vozinha se relève et semble complètement sonné. Mais il sera rattrapé par la Var et expulsé par l'arbitre. Les Sénégalais tirent largement profit de cette domination et seront récompensés à la 63e minute. Sur un corner tiré par Bouna Sarr, Sadio Mané bien démarqué envoie cette fois un tir en pleine lucarne . Après consultation de la Var pour une éventuelle faute sur un Cap-Verdien, l'arbitre ne tarde pas à valider le but. C'est la délivrance !
A la 70e minute, Aliou Cissé sera contraint d'effectuer ses premiers changements avec les rentrées de Bamba Dieng à la place de Sadio Mané complètement sonné par le choc.. Aliou Cissé effectue un double changement en lançant le milieu de terrain Joseph Lopy respectivement à la place de Pape Guéye et de Saliou Ciss. Quelques minutes plus tard Bamba Dieng se signale avec une énorme occasion en envoyant une frappe puissante qui finit derrière le petit filet (81e).
Les Lions continuent d'attaquer. A deux contre un, sur une contre-attaque menée à la 92e, le même Bamba Dieng, servi par Famara Diedhiou, réussira à faire trembler les filets et à doubler la mise ( 2-0). L’horizon semble désormais dégagé pour le Sénégal, qui rejoint dans la partie du tableau la plus relevée de la CAN le Cameroun, la Tunisie l
Ce mercredi, pour une place dans le dernier carré, les coéquipiers de Kalidou Koulibaly, en grands favoris, connaîtront leur futur adversaire des quarts de finale. Ce sera le vainqueur du duel entre le Mali et la Guinée équatoriale.
REACTIONS… REACTIONS…REACTIONS…
EDOUARD MENDY
«Aujourd’hui (hier), on fait une grosse entame de jeu. On a mis beaucoup d’intensité dans la récupération et cela a fait reculer l’équipe capverdienne. On s’est procuré des occasions et malheureusement on n’a pas pu les mettre. Mais on est restés concentrer sur le jeu. On a continué à garder notre générosité dans les courses et les efforts. On a été récompensés. C’est vrai que l’équipe monte en puissance. On n’était pas stressés mais c’était plutôt vous (journalistes et supporters). Il ne fallait pas s’attendre au gros Sénégal à cause de circonstances (Covid-19 et des blessés). On s’est retrouvés coupés de nos deux ailes avec les blessures de Krépin Diatta et Ismaïla Sarr. Il fallait être patient pour retrouver cette animation offensive. Les joueurs qui sont choisis le font bien. Et je pense qu’on est récompensés. On est allés chercher ces deux buts dans les duels. On a poussé les Capverdiens à la faute, dont les deux cartons rouges. On se concentre que sur nous. Que ça soit le Mali ou la Guinée équatoriale, on va préparer sereinement le prochain adversaire. On se concentre sur nous et notre montée en puissance».
BOUNA SARR
«On a marqué deux buts aujourd’hui (hier) alors qu’on n’y arrivait pas lors des autres matchs. C’est le point positif de cette rencontre. L’autre aspect positif, c’est qu’on n’a pas pris de but. On reste sur une bonne dynamique et c’est à nous de continuer. On a fait une bonne entame de match. Il nous a manqué ce but pour se mettre à l’abri en première période. Mais on a su le faire en seconde période et décrocher cette qualification. On va aborder les quarts de finale comme les huitièmes. Il faut bien les préparer et fort psychologiquement»
KALIDOU KOULIBALY
«Sadio (Mane) doit faire des examens. On l’a eu au téléphone et il dit que ça va. Il ne voulait pas sortir mais il ne fallait pas prendre de risques. C’est un joueur important pour nous. On voulait bien commencer le match avec le poteau de Sadio (Mane). On les a pressés fort. Ils ont essayé de gérer le match mais on a été patients. Cela a payé et on a pu mettre ces deux buts grâce à Sadio et Bamba. Le plus important était de passer ce tour et on l’a fait. Sur le plan du jeu, le coach avait demandé qu’on les presse. C’est ce qu’on a fait pendant les deux mi-temps. Beaucoup de personnes avaient des doutes sur nous. Elles ne pensaient pas qu’on allait se qualifier. On a montré qu’on est une grande équipe. Il y a beaucoup de jeunes qui disputent leur première CAN. On a parlé avec eux. Il n’y a pas de match facile même à 11 contre 9. Il faudra rester sur cette lancée. L’essentiel est fait et on se penche déjà sur les quarts de finale. On va tout faire pour offrir encore plus de rêve à notre peuple ».
MATAR BÂ, MINISTRE DES SPORTS : «Le Cap-Vert allait prendre une raclée si… »
«On a eu à rencontrer les joueurs dans les vestiaires avant le match. Nous avons compris qu’ils étaient prêts. Ils se sont réunis pour montrer qu’ils étaient déterminés et ont un objectif. C’est une équipe qui monte en puissance. Nous prions pour que ça continue comme ça. Dans une compétition, il peut y avoir des bas mais ça ne doit pas nous pousser à changer de stratégie. Aujourd’hui (hier) ils ont montré qu’ils sont dans cette compétition et ils comptent y rester. Dimanche, c’est une autre manche et je sais qu’ils seront prêts. On a vu une très bonne entrée en matière des joueurs. Si cette frappe sur le poteau de Sadio (Mane) était entrée au fond des filets, le Cap-Vert aurait pris une raclée. Nous demandons au peuple sénégalais de rester solidaire derrière cette équipe nationale qui veut aller jusqu’au bout».
EL HADJI DIOUF, ANCIEN CAPITAINE DES LIONS : «Peu importe la manière, l’important c’est de gagner»
«Je dois féliciter d’abord les joueurs, l’encadrement technique et tous les Sénégalais. On sait que les matchs ne sont pas faciles. Hier (lundi) on l’a bien vu avec le Cameroun même sans gardien de but pour les Comores, a gagné difficilement. Le plus important c’est qu’on a un objectif qui est d’aller prendre la coupe. Qu’importe la manière de gagner, l’important c’est de passer. Le Sénégal faisait de bons matchs avant sans qu’on réussisse à gagner quelque chose. Aujourd’hui, on ne demande que de gagner. Ça a été dur aujourd’hui (hier) mais les joueurs doivent savoir que c’est comme ça qu’on gagne les grands tournois. Félicitations aux joueurs qui ont été courageux et ont tout donné. C’est vrai qu’on va parler des cartons rouges mais ce sont des cartons mérités. La faute sur Pape Guèye doit être sanctionnée d’un rouge, idem pour celle sur Sadio. La preuve, tout le monde a vu que Sadio ne pouvait plus continuer le match. Tout le monde sait que Sadio est brave et aime le Sénégal comme tous ces joueurs qui sont là. Ce sont des gens qui sont venus en laissant leurs grands clubs pour certains, pour venir jouer en équipe nationale. Ça veut dire qu’ils aiment vraiment l’équipe nationale du Sénégal. Ce que ce groupe est en train de faire est énorme. On n’a pas encore encaissé de buts, il faut continuer ainsi. Le Cameroun avait réussi à gagner sans encaisser de but, pourquoi pas le Sénégal avec ses grands défenseurs et le meilleur gardien du monde. Le premier adversaire du Sénégal c’est le Sénégal. On ne doit pas regarder contre qui on va jouer, on doit plutôt voir comment se préparer contre les autres».
ÉCHOS DE LA CAN
SADIO MANE VA BIEN
Il y a plus de peur âge mal. L’attaquant vedette de l’équipe nationale du Sénégal qui a eu un malaise est sorti de l’hôpital. La star du football avait eu un malaise après avoir reçu une charge du portier du Cap-Vert qui sera expulsé d’ailleurs pour excès d’engagement à rejoint ses coéquipiers. Selon un médecin neurochirurgien sénégalais qui a regardé le match a déclaré que le feufollet di foot sénégalais devrait sortir automatiquement après le choc.
STADE ET ADVERSAIRE
Les Lions n’attendent pas seulement leur adversaire en quart de finale entre le Mali et la Guinee-Equatoriale. Les poulains de Aliou Cissé ne savent pas plus sur quelle pelouse se jouera cette quart de finale. Depuis une semaine les rumeurs circulent entre Yaoundé, Douala. Hier, on a même évoqué Limbe. D’ailleurs une réunion de la CAF est prévue dans ce sens ce mercredi.
MOUSSA FAKI MAHAMAT A BAMAKO : L’UA PLAIDE POUR UNE APPROCHE CONSENSUELLE
Moussa Faki Mahamat, à la tête d’une forte délégation, a été reçu, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Au menu des échanges, le processus de transition en cours dans notre pays.
Le président de la commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, en mission à Bamako, mardi, a expliqué qu’un compromis sur une approche consensuelle de la crise entre le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) devra préserver les intérêts fondamentaux du Mali et, conformément aux textes de la CEDEAO et de l’organisation panafricaine 9Lire suite sur lessor.ml).
Moussa Faki Mahamat, à la tête d’une forte délégation, a été reçu, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Au menu des échanges, le processus de transition en cours dans notre pays.
Après plus d’une heure d’échanges, en présence des membres du cabinet présidentiel et de la délégation de l’UA, le président de la commission a eu un tête-à-tête avec le chef de l’État. À l’issue de la rencontre, M. Mahamat, s’adressant à la presse, a souligné qu’il était venu en mission au Mali pour écouter, s’informer et échanger avec les autorités sur le processus de transition dans ce pays africain. «Dernièrement, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a pris un certain nombre de sanctions contre le Mali. L’Union africaine, à travers le Conseil paix et sécurité s’est penchée également sur la question. Il a entériné un certain nombre de décisions conformément aux textes en vigueur», a rappelé le président de la commission de l’UA.
Selon lui, le plus important est de voir comment il faut soutenir la transition au Mali, échanger sur une approche consensuelle qui puisse « préserver les intérêts fondamentaux de ce grand pays africain et conformément aux textes qui régissent l’organisation sous-régionale et continentale ». Moussa Faki Mahamat a rappelé que notre pays est un membre fondateur, et de la CEDEAO et de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et de l’Union africaine. « Notre souci majeur est d’apporter un soutien pour pouvoir dépasser cette brouille passagère comme elle a été qualifiée par le Premier ministre. Et revenir autour d’une table pour discuter et pousser le processus d’une sortie de crise », a-t-il insisté.
Il a ensuite souligné que le Mali, depuis une dizaine d’années, fait face à une crise sécuritaire qui s’étend d’ailleurs sur l’ensemble du Sahel. De ce fait, reconnait-il, il a une situation particulière dont il faut tenir compte. «Nous mobilisons le continent et ses partenaires pour soutenir le Mali pour dépasser cette crise conjoncturelle et asseoir un Etat fort dans l’intérêt du peuple malien, de la région et de l’ensemble du continent», a déclaré Moussa Faki Mahamat.
Auparavant, le président de la commission de l’UA avait discuté avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Moussa Faki Mahamat a fait savoir que l’objectif de sa visite est de soutenir et d'accompagner le Mali à revenir à un ordre constitutionnel. «Nul ne sait mieux que les Maliens là où le bât blesse », a-t-il, avant de signaler que l’UA travaille avec la CEDEAO selon les principes de la subsidiarité et de la complémentarité.
Pour sa part, le chef du gouvernement a rappelé les aspirations de la population malienne. Il s’agit, selon lui, de la lutte contre l’insécurité, la corruption, l’impunité et de faire des reformes politiques et institutionnelles. Dr Choguel Kokalla Maïga a expliqué qu’il est immuablement inscrit dans notre constitution que le Mali est prêt à céder tout ou partie de sa souveraineté pour construire l’unité africaine. «Notre peuple compte sur l’Union africaine pour sortir de cette crise. Nous sommes convaincus qu’avec nos frères de la CEDEAO avec lesquels nous sommes dans une brouille passagère, nous trouverons la voie de l’entente», a affirmé Dr Choguel Kokalla Maïga. Et d’assurer que le peuple malien, son gouvernement ne veulent pas tourner le dos à la construction de l'Unité africaine.
«Notre seul souci c'est de rendre au peuple malien son honneur, sa dignité, sa souveraineté et son indépendance. Sans cela toute la région va être déstabilisée», a insisté le Premier ministre, ajoutant que son gouvernement travaille pour faire en sorte que ce soit la «dernière intervention de l'armée sur la scène diplomatique».
La délégation du président de la commission de l’UA a, aussi, rencontré le corps diplomatique. Elle s’est rendue à la résidence de feu Ibrahim Boubacar Keïta, ancien président, pour présenter ses condoléances à la famille.
BENNO DANS UNE PHASE DE DÉCLIN
Maurice Soudieck Dione, enseignant chercheur en Sciences politiques, décortique les premières tendances issues des locales et se projette sur l’avenir du régime du président Sall
Professeur agrégé de Science politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Maurice Soudieck Dione livre son diagnostic des premiers résultats des élections municipales et départementales dont les tendances sont plutôt favorables à l’opposition et les candidats dissidents de la coalition Benno dans la plupart des principales villes. Interpellé par Sud Quotidien, l’enseignant chercheur en Sciences politiques décortique le sujet et se projette sur l’avenir du régime du Président Sall qui, selon lui, «est dans une phase de déclin».
Quelle est votre lecture des premiers résultats des élections locales dont les tendances sont plutôt défavorables à la coalition Benno Bokk Yakaar ?
La coalition Benno Bokk Yakaar est déclinante. Elle est minée par de nombreuses contradictions internes en plus de l’affirmation d’une opposition de plus en plus forte incarnée par la coalition Yewwi Askan Wi
Que retenir de ces tendances favorables à l’opposition ou aux candidats dissidents de la Benno dans la plupart des principales villes ?
Les villes sont traditionnellement des foyers de contestation à partir desquels se diffusent les dynamiques politiques. Il faut dire également que l’axe Dakar-Thiès est un grenier électoral de tout premier plan. La défaite à Guédiawaye revêt une dimension politique et symbolique très forte car elle concerne le frère du Président, Aliou Sall, avec toutes les questions de gouvernance relativement à la place de la famille dans la gestion de l’État, dénoncée et décriée fortement depuis le régime du Président Wade, mais aussi par rapport aux questions relatives aux hydrocarbures avec l’affaire Pétrotim, toutes les controverses et mobilisations politiques et citoyennes qui sont alliées avec pour que ce dossier soit élucidé. Il faut ajouter à cela que le régime du Président Sall a été sanctionné lors de ces élections locales qui ont été une occasion pour beaucoup de Sénégalais d’exprimer un sentiment de rejet de leurs dirigeants.
Le parti Rewmi a perdu également Thiès longtemps considéré comme la chasse gardée d’Idrissa Seck. Quel enseignement peut-on tirer de cette débâcle ? Est-ce le début de la fin de la longue histoire d’amour entre Idy et les Thiessois ?
La défaite à Thiès montre que les arrangements politiciens aux allures de compromission au sens politique et moral ont été sévèrement sanctionnés. Car la coalition « Mburou ak soow » est un détournement de suffrages et une trahison de la volonté populaire. En effet, ceux qui ont voté pour Idrissa Seck à la Présidentielle de 2019 auraient pu voter pour le Président Macky Sall s’ils l’avaient voulu. Mais ils ont été convaincus par le discours de l’opposant d’alors, Idrissa Seck, raison pour laquelle ils ont porté leur choix sur lui. Alors, au nom de quoi et comment Idrissa Seck peut-il transférer allègrement les suffrages qui lui ont été confiés au Président Sall parce que seulement il a été invité à table avec des postes pour lui et son parti ? C’est cette attitude qui a été fortement réprouvée et désavouée par les Sénégalais, notamment à Thiès, bastion resté jusque-là fidèle à Idrissa Seck. Thiès a toujours été une ville de refus avec des figures emblématiques qui ont marqué l’opposition comme Boubacar Sall du PDS. Idrissa Seck dans sa confrontation avec Abdoulaye Wade a beaucoup été soutenu par sa base politique de Thiès. Il a également réalisé des infrastructures dans cette ville qui ont été pour lui une source de légitimation et d’ancrage politique. Cependant, l’attitude d’Idrissa Seck, à la limite politiquement irrationnelle, de rejoindre le camp du pouvoir après s’être classé deuxième à la Présidentielle de 2019, alors qu’un boulevard s’ouvrait à lui s’il était resté dans l’opposition après avoir réussi à redorer une image écornée, a dérouté beaucoup de ses souteneurs. Il faut préciser également qu’Idrissa Seck n’était pas candidat à ces élections locales, mais il endosse néanmoins la responsabilité morale de la défaite qui engage au plus haut point son parti et ses responsables et élus locaux à Thiès.
Quel impact cette défaite pourrait-elle avoir sur le “Mburou ak Sow” ?
De mon point de vue, cela n’aura pas d’impact sur le compagnonnage entre Rewmi et le Président Sall, car ce dernier a plutôt tendance à fidéliser ses alliés. Il a une conception totalisante du pouvoir. Plus il en a, mieux c’est. C’est pourquoi, même lorsqu’il est majoritaire, il s’emploie encore par des manœuvres anti-démocratiques, à travers la cooptation et la répression, à vouloir « réduire l’opposition à sa plus simple expression ». Donc, il ne s’engagera pas dans la voie de perdre des soutiens. Mais le vrai problème demeure celui de la représentativité politique réelle de la coalition Benno Bokk Yaakaar au fur et à mesure que l’on s’achemine vers les échéances électorales de juillet 2022 pour les Législatives et vers la Présidentielle de 2024.
Peut-on parler du début de la fin du règne du Président Sall avec cette victoire de Yewwi Askan Wi comme en 2009 sous Wade avec Benno Siggil Senegaal ?
Je pense que Benno Bokk Yaakaar est dans une phase de déclin. En effet, le Président Sall a atteint le seuil des huit ans au bout desquels la construction hégémonique du pouvoir personnel devient contre-productive et où le chef de la majorité au pouvoir est tenu d’ouvrir le jeu ; une réalité qui caractérise le fonctionnement du système politique sénégalais depuis 1963, après l’instauration d’un régime présidentiel fort à la suite du conflit entre Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia. Cette hypothèse se vérifie avec tous les présidents qui se sont succédé. En effet, le Président Senghor construit un pouvoir fort de 1963 à 1970, avant d’ouvrir le jeu après la crise de 1968 : retour du poste de Premier ministre en 1970 ; multipartisme limité à trois en 1976, puis à quatre partis en 1978 ; avant de démissionner du pouvoir en décembre 1980. Abdou Diouf construit son pouvoir personnel de 1981 à 1988 mais est obligé au sortir de la crise de 1988 de déverrouiller le système autoritaire avec l’organe de régulation de l’audiovisuel en 1991, le Code consensuel et la création du Conseil constitutionnel en 1992, l’instauration de l’Observatoire national des élections (ONEL) en 1997, le choix d’un ministre de l’Intérieur sans affiliation partisane, autant de garanties démocratiques qui mènent à l’alternance de 2000. Abdoulaye Wade accède au pouvoir et s’inscrit également dans une perspective autoritaire, mais les limites de son bloc hégémonique apparaissent clairement à partir de 2008, soit huit ans après l’alternance, avec notamment l’organisation des Assises nationales en 2008 ; et l’opposition, réunie au sein du Front Siggil Senegaal puis de Benno Siggil Senegaal, triomphe dans les grandes villes lors des élections locales de 2009. Cette dynamique se poursuit avec le rejet de la loi sur le ticket présidentiel en 2011, puis de la troisième candidature en 2012, jusqu’à l’alternance de la même année. Le Président Sall arrive au pouvoir et s’inscrit dans cette même logique d’affirmation du pouvoir personnel de 2012 à 2020, soit huit ans environ, et la contestation dans le contexte de la crise sanitaire se poursuit jusqu’aux événements de mars 2021, qui constituent l’une des plus graves crises de l’histoire politique du Sénégal. Donc aujourd’hui, le régime du Président Sall doit comprendre qu’il a atteint son seuil de tolérance à l’autoritarisme et que le meilleur moyen de quitter le pouvoir dans la paix et la beauté est de s’ancrer davantage dans la consolidation de la démocratie, comme le montre l’histoire politique du Sénégal depuis 1962. Autrement, le pays risque de basculer inutilement dans des lendemains incertains en cas de troisième candidature du Président Sall, en violation flagrante de l’article 27 de la Constitution du Sénégal qui dispose très clairement en son article 27 alinéa 2 : « Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs ».
Quel gain politique pour Khalifa Ababacar Sall et Ousmane Sonko, après ces élections ?
Avec la victoire de Barthélémy Dias élu maire de la Ville de Dakar, le gain politique pour Khalifa Sall, c’est qu’il a pu montrer qu’il faut encore compter avec lui à Dakar, malgré tous les déboires judiciaires et politiques qu’il a connus pour avoir manifesté des velléités de s’autonomiser de Benno Bokk Yaakaar. Il reste cependant que la question de son éligibilité se pose toujours. Pour Ousmane Sonko, il a pu transformer cette élection locale avec ses partisans au sein de la coalition Yewwi askan wi en une occasion de sanctionner le régime du Président Sall. En ce sens, les élections locales constituent dans la stratégie de Yewwi askan wi un premier jalon posé en perspective de la Présidentielle de 2024, en passant par les élections législatives prévues en juillet 2022.