Faux médicaments à la Patte d’Oie : les prévenus relaxés
Le patron de Dahaico et le pharmacien Aliou Dia sont libres de toutes poursuites. Finalement la montagne a accouché d’une souris. Le juge de la correctionnelle qui a rendu son verdict hier a relaxé tous les prévenus dans cette affaire présumée de vente illicite de médicaments à la Patte d’Oie. Ainsi le directeur de la société Dahaico, le pharmacien Aliou Dia, les deux Chinois et Mamour Niang ont tous humé l’air de la liberté après 07 mois passés en prison. Le juge est allé plus loin en ordonnant la restitution de tous les biens saisis par devers eux, au moment de leur interpellation, y compris le terrain d’une valeur de 300 millions de francs Cfa. Le Dr Aliou Dia et les deux Chinois encouraient une peine de 04 ans de prison et 02 ans d’emprisonnement contre Mamour Niang. Pourtant la décision n’est pas une grande surprise parce que le juge avait accordé la liberté provisoire à ces quatre prévenus. Ils étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, vente illicite de médicaments, blanchiment de capitaux, mise en danger de la vie de personnes, faux et usage de faux dans des documents administratifs, exercice illégal d’une fonction légalement réglementée.
Courroux des travailleurs d’Excaf Telecom
La situation est délétère au groupe de presse Excaf Telecom. Pour cause, le non-respect des accords par la direction générale. La section synpics du groupe dénonce avec la dernière énergie cette violation des accords. Les travailleurs continuent de réclamer l’application de la convention collective, le paiement intégral des arriérés de salaires qui varient entre 02 et 10 mois, le paiement des droits de congés pour certains travailleurs; le versement des cotisations sociales (IPRES et CSS) et la signature de contrats de travail. Selon la section Synpics, la direction s’était engagée à diligenter le plus rapidement toutes ces revendications. Mais le constat est qu’après des années, les promesses sont restées en l’état. Le syndicat organise un point de presse dans les prochains jours pour dévoiler son plan d’actions.
Y en a marre et FRAPP bravent la décision du préfet de Dakar
Le mouvement Y en a marre et FRAPP ne comptent pas se plier à la décision du préfet de Dakar qui interdit leur marche contre une justice à deux vitesses (Yoon a ngi jengg!). C’est dire que ça risque de chauffer encore dans les rues de Dakar aujourd’hui dans l’après-midi. Les mouvements FRAPP et Y en a marre ont décidé de résister à cette interdiction qu’ils jugent illégale et illégitime. « La décision du préfet prouve, s’il en était besoin, les graves reculs démocratiques en cours au Sénégal depuis 2012, particulièrement dans le domaine de la justice », déclarent les deux mouvements. Ils renseignent qu’outre Dakar, il y aura des manifestations à Thiès, Tivaouane, Saint-Louis, Bambey, Rufisque, Kaolack, Tambacounda, Louga, Kolda, Koungheul, Kédougou, Ziguinchor et Bignona. A signaler que dans son arrêté, le préfet motive l’interdiction de la manifestation par des risques de troubles à l’ordre public, l’arrêté Ousmane Ngom et une entrave à la libre circulation des personnes et des biens.
Le préfet de Dakar fait capoter la mobilisation…
Restons sur la manifestation de Y en a marre et de Frapp pour dire que le Préfet de Dakar a brisé une marche qui était partie pour être un succès sur le plan de la mobilisation. Car les deux mouvements avaient déjà rencontré l’opposition et des organisations de la société civile qui avaient donné leur feu vert pour y participer. D’ailleurs, le mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) a lancé un appel à la marche pacifique pour l’indépendance de la justice. D’après ce mouvement, des pans entiers de la justice sénégalaise sont privatisés et ne servent plus que les intérêts de Macky Sall, ceux de son clan et ses courtisans ; le principe de l’égalité des citoyens devant la loi est purement théorique ; la démocratie est bâillonnée et l’état de droit n’est plus qu’une coquille vide ; la corruption, le détournement de deniers publics, le gaspillage des ressources, entre autres maux, ont atteint des proportions traumatisantes au moment où plus de la moitié du peuple sénégalais n’a pas accès aux services sociaux de base. Pour toutes ces raisons, le mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) exprime sa solidarité aux mouvements Frapp et Y en a Marre. Le M2D lance un appel aux syndicats d’enseignants, de transporteurs, de la santé, aux partis politiques de l’opposition ainsi qu’à toutes les forces vives pour qu’ils se joignent à cette lutte du peuple sénégalais.
La LD pour une réorganisation du mouvement «navétanes»
Le Secrétariat permanent de la Ligue Démocratique (LD) pense que l’heure est venue de réorganiser le calendrier et mieux encadrer les acteurs du mouvement «navétane», au regard des violences notées dans les stades. Les jallarbistes condamnent ces actes inadmissibles et invitent les autorités à sanctionner leurs auteurs conformément aux lois. Aussi, au regard des dérives récurrentes notées lors des manifestations sportives, la LD en appelle à la responsabilité de tout le monde pour que de pareilles situations ne se reproduisent plus. Convaincu que le sport et la culture sont des instruments efficaces pour l’unité de la jeunesse du pays, les jallarbistes invitent le gouvernement et toutes les associations sportives et culturelles à se donner les moyens nécessaires pour organiser des activités susceptibles d’assurer l’épanouissement de la jeunesse, dans la paix et la sécurité.
Le syndicat du secteur du pétrole et de l’énergie en rogne
Le syndicat national des travailleurs du secteur du pétrole et des énergies (Sntspe) tape du poing sur la table. Il déplore la suspension des programmes de financement des énergies fossiles dans les pays sous-développés par les pays développés. Pour le secrétaire général du Sntspe, Pape Bakary Traoré, cette décision unilatérale prise par 19 pays lors de la Cop26 est faite pour anéantir l’élan des pays du Sud comme le Sénégal. A l’en croire, ils veulent empêcher ces pays de tirer profit des ressources pétrolières et gazières parce qu’ils n’ont pas les moyens requis pour exploiter leurs ressources.
Keur Massar
La décision des autorités étatiques de rééditer les cartes d’identité et d’électeurs des populations du département de Keur Massar victimes du découpage administratif inquiète les acteurs politiques, à cause des lenteurs dans la distribution. Des responsables de la Coalition «And Nawle» de Yeumbeul-Sud, à leur tête la juriste Ndèye Soukèye Guèye, appellent les populations à la vigilance et à aller retirer leurs cartes d’électeurs cette semaine, pour ne pas être privés de leur droit de vote. Ndèye Soukèye Guèye demande également aux autorités administratives de faire des communiqués dans les radios pour expliquer aux populations ces changements en vue d’éviter des conflits le jour du scrutin.
Remise de dons par la directrice de la case des tout-petits
La directrice de l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (Anpectp), Maimouna Cissokho, a procédé hier à la remise symbolique de lots de kits d’hygiène aux écoles maternelles publiques de Guédiawaye. Un don qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de développement de la petite enfance et de préparation scolaire de 2019-23, financé par l’agence de coopération internationale de Corée pour un coût global de 02 milliards 868 millions 439 mille francs. Selon la directrice de l’Anpectp, ce don va contribuer à assurer une bonne année scolaire pour les tout-petits. Les enseignants ont également reçu leur lot de matériels préventifs contre le covid-19. Il s’agit de gels hydro alcooliques, de mouchoirs en tissus, des cartons de savons, des masques et des thermo-flashs pour les structures de la direction intégrée de la petite enfance.
Financements des femmes de Ndiarème Limamou Laye
Le maire de la Commune de Ndiarème Limamou Laye,Racine Talla, a procédé hier à la remise de financements d’un montant de 50 millions aux femmes de sa commune. L’édile de Ndiarème Limamou Laye et les acteurs de la microfinance ont exhorté les bénéficiaires à utiliser à bon escient les ressources financières allouées en vue de permettre à d’autres d’en bénéficier. Des conseils qui ne sont pas tombés dans l’oreille de sourds. Après avoir remercié Racine Talla, les bénéficiaires ont promis de relever le défi et d’accompagner le maire pour le développement de Wakhinane-Nimzaat.
Fin à leur grève de la faim
René Capin Bassène, Omar Ampoï Bodian et Cie avaient, pour la troisième fois, décrété une grève de la faim mardi dernier. Un mot d’ordre que les grévistes ont décidé de lever suite à leur rencontre avec des membres de la société civile à la prison de Ziguinchor. Selon des sources de Libération online, proches des familles des détenus : «C’est suite à la médiation de la société civile locale, avec à sa tête le coordonnateur du mouvement citoyen «Vision citoyenne» Madiadiop Sané, qu’ils ont décidé de surseoir à leur grève de la faim ». D’après les mêmes interlocuteurs, «d’autres bonnes volontés, des dignitaires religieux et coutumiers de la région, des leaders d’opinion se sont aussi impliqués pour une issue heureuse». «Nous avons convaincu René Capin Bassène et ses amis de renoncer à leur grève de la faim illimitée. Il s’agit maintenant pour nous de porter leur combat afin qu’ils puissent être jugés et édifiés sur leur sort», confirme Madiadiop Sané à Libération online.
Le plaidoyer de And Gueusseum
En perspective des élections locales, le directoire national de «And Gueusseum» interpelle les candidats sur la protection sociale dans le secteur de la santé et de l’action sociale. And Gueusseum révèle que dans le secteur de la santé et de l’action sociale, des armées de travailleurs ne sont pas rémunérés. Il s’agit d’agents de santé communautaire, de «Bajenu Gox» et de relais communautaires généralement et paradoxalement sans couverture médicale et ne disposant d’aucune protection sociale pendant qu’ils sont en activité, et dans le désarroi à la retraite, au mépris de leurs employeurs à savoir les comités de développement Sanitaire (CDS) et les collectivités territoriales. Ainsi «And Gueusseum» invite tous les candidats à la prise en compte dans leurs programmes, le recrutement et la protection sociale de cette catégorie de personnels sur laquelle repose principalement la prévention médicale. Les syndicalistes soulignent que l’Acte 3 de la décentralisation qui consacre la communalisation intégrale et le pouvoir de recruter offre des opportunités de prise en charge décente de ces vaillants piliers du système sanitaire et social, avec la récente création de la fonction publique locale, un des acquis de haute lutte de And Gueusseum. Sous ce rapport, le syndicat indique que les agents de l’ex CTO, intégrés dans la fonction publique en 2010, ne sont pas présentement mieux lotis avec des pensions modiques, malgré la prise en charge partielle du directeur de la solde de la “part employeur” des cotisations sociales, car le reliquat n’étant pas encore versé à l’IPRES.
Le grand conclave de Tendouck
Les fils et filles de Tendouck, une commune du département deBignona, se sont donné rendezvous le week-end prochain pour la tenue de la 45e édition du congrès de l’association «Honoro», une structure qui regroupe l’ensemble des associations (jeunes, adultes, vieux et femmes) de Tendouck. Ils vont se pencher sur les questions relatives au développement économique et social de la localité. Les populations sont préoccupées par le statut de Tendouck. Il est le seul chef-lieu d’arrondissement qui n’est pas érigé en commune. Ce qui constitue une injustice aux yeux des populations. Ainsi la rencontre du weekend sera l’occasion pour la population de Tendouck de passer en revue toute cette question. Cette association qui a été portée sur les fonts baptismaux vers les années 1960 a réalisé plusieurs infrastructures éducatives, sanitaires et sociales. Sous la houlette de son président Baboucar Salifana, l’association, en partenariat avec l’association ERABE de Boutégole, a mis en place un programme rizicole avec plus de 75 mille hectares d’emblavures.
Par Abdoul Aly KANE
L’ARGENT NE CIRCULE PAS !
Loin de nous l’intention de faire un jugement de valeur, ou trancher sur les politiques suivies, ce qui nous intéresse ici étant essentiellement la question de la redistribution et ses formes dans une société marquée par l’inégalité sociale
Ce refrain entamé dès l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall voulait souligner en réalité la différence d’approche de celui-ci d’avec son prédécesseur, le président Abdoulaye Wade, qui avait le souci de la redistribution avec des moyens et des stratégies dont lui seul détient le secret. Même au sein de son parti, le président WADE s’assurait que les moyens financiers et matériels de campagne parvenaient bien à la base, en envoyant ses propres émissaires vers les responsables locaux.
Loin de nous l’intention de faire un jugement de valeur, ou trancher sur les politiques suivies, ce qui nous intéresse ici étant essentiellement la question de la redistribution et ses formes dans une société marquée par l’inégalité sociale. Le président du Bénin, Patrice Talon, dit que « l’argent qui ne circule pas, c’est de l’argent volé ; il faut nuancer ; c’est peut-être de l’argent volé aussi. En tout cas, cet argent est sorti du circuit ».
Dans son message à la nation du 31 décembre 2012, le président de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara disait que ‘‘l’argent ne circule pas mais l’argent travaille’’. Et que c’est grâce à cet argent (FMI, BM emprunté et affecté aux projets) que « la Côte d’Ivoire est au travail, que le pays est aujourd’hui un vaste chantier avec des routes, des autoroutes, des ponts, des hôpitaux, des écoles, des infrastructures diverses. Cela est visible voire palpable. L’on n’a pas besoin d’un microscope polarisant pour le voir ».
Poursuivant, il estime que les populations ivoiriennes doivent se réjouir de voir que « Chaque jour, la construction d’un pont progresse, un grand axe routier voit le jour, pour la première fois depuis notre indépendance, une ville comme Doropo, dans le Zanzan, a de l’eau courante, Bouna a de l’électricité 24h/24. C’est encore grâce à cet argent qui travaille que 1900 kilomètres de routes ont été reprofilées, que des milliers d’enfants, avec des kits scolaires gratuits, étudient sur des bancs neufs, que nos universités ont été entièrement rénovées et équipées de technologies de pointe, aux standards internationaux, que les dialysés sont désormais pris en charge avec moins de 2000 FCFA, qu’un fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire a été mis en place pour le financement de microcrédits pour nos soeurs et nos filles, que nos villes sont plus propres car débarrassées des dépôts d’ordures sauvages, etc. ».
D’une manière générale, pourtant, dans notre pays en particulier, il n’est pas rare d’entendre les citoyens parler de l’inopportunité voire l’inutilité de certaines infrastructures de transport par rapport à la satisfaction de leurs besoins vitaux immédiats. A l’adresse du président Macky Sall, on a souvent entendu dire que « les infrastructures ne se mangent pas ». On aurait l’impression que la question posée par le citoyen lambda est : « où est passé l’argent?». Nous croyons, pour notre part, que leur question est plutôt : « où est notre part ? ».
La réponse donnée par les dirigeants interpellés est la réalisation d’infrastructures visibles, et des promesses d’emplois dans la fonction publique ou d’auto-emploi. Le salaire est un vecteur essentiel de cette circulation monétaire en ce qu’il permet de nourrir l’ensemble d’une famille, de pourvoir à ses besoins de nourriture, de logement, d’éducation, de santé, et de redistributions du reliquat aux socialement « moins lotis ».
Ce salaire relève du secteur public et privé. L’effectif de la fonction publique nationale était de 158 074 agents au mois de septembre 2021, soit un stock de travailleurs inférieur de moitié au flux de demandeurs d’emploi qui arrivent annuellement sur le marché du travail. Ce stock équivaut à environ 6 % de la population en âge de travailler, dont les salaires engrangent près du cinquième des ressources nationales du pays.
La solution de revalorisation des salaires de la Fonction publique serait elle-même insignifiante par rapport à la masse, en ce qu’elle ne toucherait qu’une faible portion de la population (6 % de la population adulte). Pour ce qui concerne le secteur « formel », il occupe environ 9 % de cette population, soient 237 000 personnes.
La création d’emplois dans ce secteur se heurte à l’étroitesse d’un marché peu évolutif, et à la tendance à la sophistication des techniques de production faisant de moins en moins appel à la main d’œuvre. Les solutions sont, à notre sens, à chercher du côté du secteur formel par la promotion de PME à vocation exportatrice, et du secteur informel qui concentre près de 90 % des emplois du pays.
Cette politique de promotion de PME formelles et de modernisation du secteur informel devrait se faire en lien avec des pays ayant le même historique de développement que nous, soient les pays d’Asie comme la Chine, l’Inde, le Pakistan, la Turquie, qui ont le savoir-faire en la matière.
Les Sénégalais de la classe moyenne : Des institutions de sécurité sociale ambulantes !
La situation économique précaire du pays participe également de la précarité sociale. Après une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 5,3 % en 2019, le Sénégal a été durement touché par les conséquences de la pandémie de Covid-19, la croissance étant estimée à 1,1 % pour 2020. Les mesures de soutien mises en place par le gouvernement et la Banque centrale des États d’Afrique de l’ouest (BCEAO) ont permis de limiter ce ralentissement économique.
La gestion de la pandémie au niveau mondial a, jusque-là, figé les activités touristiques depuis 2020, et entraîné des fermetures d’hôtels et des mesures de déflation d’effectifs sans compter la dette intérieure qui obère la trésorerie des entreprises avec un encours total de l’ordre de 9 790,7 milliards de francs CFA en 2021 ; cette dette est composée pour trois quarts de dette extérieure, et pour ¼ d’une dette intérieure qui avoisine 2400 milliards de francs CFA, soit en FCFA. Outre ce qui est dû aux entreprises privées, elle comprend les arriérés de versements aux organismes sociaux, en particulier aux bourses de sécurité familiale.
Le ralentissement de l’activité économique rend plus difficile l’accès du secteur informel aux marchés d’entreprises (bureautique, produits d’impression divers), aux services portuaires de transit et autres services générateurs de flux de trésorerie pour d’autres entreprises, des courtiers et divers intermédiaires. Ces difficultés diverses ont accru le poids des charges déjà lourdes d’une classe moyenne solidaire, participant pleinement à la cohésion sociale.
Le partage des revenus de cette classe prend diverses formes telles que l’aide pour le mouton de la Tabaski, la prise en charge de soins de santé, d’électricité, d’eau, la participation aux frais de scolarité, entre autres, en faveur des plus défavorisés. N’eut été l’apport des émigrés la précarité sociale serait plus forte.
Perspectives et rôle de l’Etat
En conclusion, il s’agit de créer de l’emploi par la promotion d’un secteur privé national, auquel on fournirait les leviers essentiels tenant au financement et à l’accès aux marchés extérieurs. Dans cette perspective, il faudrait miser d’emblée sur la formation et la mise à jour des connaissances. Les nouvelles technologies évoluent très vite, et leur appréhension n’est pas hors de portée.
Les niveaux de compétence exigés par les employeurs sont en perpétuelle évolution, au regard des besoins du marché international. Avec une population africaine qui va se situer autour de 2 milliards d’individus en 2050, le secteur salarié formel (urbain) ne créera pas suffisamment d’emplois pour absorber tous les nouveaux arrivants sur le marché du travail et ceux qui migrent des zones rurales vers les villes.
La réalité de l’économie du Sénégal, c’est aujourd’hui le secteur informel. Il représente 41,6 % du PIB et emploie environ 48,8 % de la population active, et est concentré dans des domaines d’activité tels que la pêche, le petit commerce, l’artisanat. Les travailleurs de ce secteur ne bénéficient ni de retraite, ni de protection sociale.
Aussi, l’Etat devrait encourager la création de structures de protection sociale pour ce secteur, et y apporter une quotepart. La création de richesses supplémentaires attendue de l’exploitation des revenus du pétrole et du gaz, devrait permettre de démultiplier les options de redistribution sociale.
La responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) devrait être encouragée, via des mesures d’ordre fiscal en faveur des entreprises évoluant dans des secteurs d’activité à haute valeur ajoutée comme l’or, les mines en général, les télécommunications.
La logique « assistantielle » du modèle français, reconnue comme étant l’une des plus protectrices au monde, serait un exemple à suivre, contrairement au modèle américain qui miserait plutôt sur l’aptitude de l’individu à saisir les chances qui s’offrent à lui. Au Sénégal, l’Etat a mis en place divers instruments, tels la Bourse de sécurité familiale, qui est une sorte de prestation de protection sociale sous forme d’un versement d’argent effectué par un organisme public à un ménage pour couvrir des dépenses sociales essentielles.
Il se traduit par une injection monétaire de 7,5 milliards de francs CFA chaque trimestre en faveur des ménages les plus démunis, soient 30 milliards par an pour environ 300 000 bénéficiaires choisis à partir d’un Registre national unique, dont la transparence de l’élaboration est souvent remise en question, avec l’argument de la préférence partisane.
En toutes hypothèses, cette bourse est notoirement insuffisante, bien qu’elle réponde au souci de réduire la pauvreté. Elle est de 25 000 FCFA par trimestre, soit 8000 FCFA par mois, montant ne couvrant même pas le prix d’un sac de riz de la vallée de 25 kg.
En l’absence d’une assurance chômage qui ferait davantage « circuler l’argent », la plupart des jeunes Sénégalais se débrouillent pour subvenir à leurs besoins en montant de petites affaires ou en travaillant de façon informelle. Pour sa nouvelle politique d’emploi, le Président a annoncé « une réorientation des allocations budgétaires à hauteur de 450 milliards de FCFA au moins, sur trois ans, dont 150 milliards pour cette année », et l’allocation, dès le mois de mai, de « 80 milliards de FCFA au recrutement de 65 000 jeunes, sur l’ensemble du territoire national, dans les activités d’éducation, de reforestation, de reboisement, d’hygiène publique, de sécurité, d’entretien routier et de pavage des villes, entre autres ».
Ce type de mesure en faveur de l’emploi public devrait également être étendu au secteur informel qui, désormais, doit recueillir toute l’attention des autorités parce que constituant la vraie source d’emplois dans notre pays. Et devant, par conséquent, bénéficier des mêmes mesures de protection que le secteur privé formel.
Ceci devrait être l’objet d’un débat avec les représentants de ce secteur totalement déprotégé.
105 TRAVAILLEURS BÉNÉVOLES EN COLÈRE RÉCLAMENT LE DÉPART DE SERIGNE MBAYE THIAM
Nous abattons un travail pénible au niveau du monde rural. Nous sommes sur le terrain 24/24 heures, 7/7 jours
Cheikh CAMARA, correspondant permanent à Thiès |
Publication 10/12/2021
« Nous abattons un travail pénible au niveau du monde rural. Nous sommes sur le terrain 24/24 heures, 7/7 jours. Dans certaines zones, nous sommes souvent obligés de travailler la nuit, de 21 heures à 3 heures du matin, ce, rien que pour satisfaire le monde rural, lui permettre de s’approvisionner normalement du liquide précieux ». Ce cri de cœur émane du collectif national des 105 travailleurs bénévoles de l’Hydraulique, qui hurlent son désespoir.
« Nous sommes là depuis 15, 20, voire 30 ans, sans ‘’contrat’’, et nous courrons depuis très longtemps derrière l’Etat pour nous faire embaucher, mais, hélas, que des promesses non tenues », souligne le secrétaire général national dudit collectif, Babacar Ly. Il pense que « face aux efforts consentis par l’Etat pour le recrutement de milliers d’agents à la fonction publique, embaucher 105 travailleurs bénévoles de l’Hydraulique au niveau national ne devrait pas constituer un problème pour un Etat ambitieux et conscient de l’enjeu de l’eau dans le monde rural ».
Le cœur meurtri, M. Ly rappelle qu’« en 2018, Mansour Faye avait recruté 40 jeunes politiciens qui n’avaient aucune formation, aucune qualification, et n’avaient aucune connaissance du secteur hydraulique. Aussi, en 2020, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, et le Directeur général de LOFOR, avaient recruté 50 chauffeurs de camions citernes qui, malheureusement, ne savaient pas conduire. Puisqu’après des tests, 31 parmi ceux-ci se sont fait recaler faute de savoir conduire ». Pour dire, selon Babacar Ly, que Serigne Mbaye Thiam, « en particulier », avait choisi de « délaisser à tort 45 chauffeurs qui évoluent dans ce secteur depuis 15 à 20 ans, sans contrat, qui sont toujours sur le terrain pour satisfaire les populations en eau, pour caser des gens non méritants ».
Quand le ministre de l’Eau raconte honteusement des bobards aux députés
Les membres du Collectif national des travailleurs bénévoles de l’Hydraulique, dans une colère noire, s’en sont pris vertement au ministre de l’Eau et de l’Assainissement, à qui ils reprochent de « n’avoir pas dit la vérité devant les députés lors du vote de budget de département, avant-hier, à l’Assemblée nationale ».
Selon Babacar Ly et ses camarades, « Serigne Mbaye Thiam a donné de fausses informations aux parlementaires, par rapport à l’âge ‘’exact’’ de six travailleurs bénévoles sur les 105, faisant croire que « ces derniers, d’après ses calculs, ont intégré l’Hydraulique à l’âge de 11, 12, 15 ans, une façon de jeter le discrédit sur le collectif, alors que nos collègues ont fait des jugements ». Ils trouvent que « c’est honteux, pour un ministre, d’aller raconter des bobards face aux députés » et réclament « le départ immédiat de Serigne Mbaye Thiam de la tête du Ministère de ministre de l’Eau et de l’Assainissement ».
Aussi ils ne manquent pas d’alerter : « si d’ici quelques jours l’Etat ne pose aucun acte par rapport à nos revendications, on va déposer un préavis de grève de 72 heures et ce sera une catastrophe dans le monde rural, qui pourrait aboutir à de sérieuses perturbations, voire une pénurie généralisée d’eau partout au niveau des forages, ce qui, du coup, impactera réellement sur le quotidien du monde rural ». Ils déplorent le fait que « Serigne Mbaye Thiam soit un ministre qui refuse de privilégier le dialogue, la discussion, avec ses travailleurs ».
LES POPULATIONS DE BARGNY DISENT ENCORE NON À TOYSALI
La communauté de Bargny dans sa totalité marque son opposition à l’installation de Tosyali sur le territoire communal
Arfang Saloum SANE Correspondant permanent à Rufisque |
Publication 10/12/2021
Les populations de Bargny ont vivement contesté de nouveau le projet d’installation d’une usine de sidérurgie prévue sur une superficie de 100 hectares dans la Zone économique spéciale (ZES). Elles ont saisi l’occasion hier d’une audience publique portant sur le projet d’étude d’impact environnemental et social pour fustiger la forte industrialisation dans une zone économique spéciale de la commune.
La communauté de Bargny dans sa totalité marque son opposition à l’installation de Tosyali sur le territoire communal. Une résolution ferme réaffirmée hier mercredi au centre socio-culturel Ndiouga Dieng qui abritait l’audience publique pour l’étude d’impact environnemental et social EIES. « Bargny est la seule commune au monde qui polarise à elle seule quatre établissements classés de type 1.
Mais, il y a également les entrepôts qui vont servir de stock pour les produits toxiques comme le soufre et le nitrate qui sont extrêmement dangereux pour les populations. Bargny en a assez. Il faut que le Président de la République cherche un autre lieu pour l’installation de ces établissements dangereux », dénonce vivement Omar Mbengue. Le membre du collectif de lutte contre Tosyali a fustigé par la même occasion les multiples agressions dont la communauté est victimes depuis des décennies. Une contrainte qui continue avec l’implantation d’industries polluantes dans la zone économique spéciale de 100 hectares au sud-est de la commune. « Bargny a tellement subi des dommages écologiques et environnementaux que nous ne pouvons plus abriter un autre établissement parce que le cadre de vie des bargnois est assez pollué », fustige Omar Mbengue non sans décrier l’effet de l’impact de projets comme la centrale à charbon, le port minéralier et vraquier de Bargny Sendou, et la Sococim sur la vie des populations locales.
Même griefs du côté des femmes transformatrices de produits halieutiques installées à quelques encablures du site de 100 hectares prévu pour le projet de production de sidérurgie. Pour les milliers de femmes dont l’activité est menacée, l’histoire se répète à Bargny qui a connu pareil sort dans le passé. D’où la nécessité de lutter contre l’implantation de ce projet qui participe à désarticuler davantage l’économie locale. « Notre économie repose essentiellement sur la pêche et ses dérivés. Des milliers de femmes s’activent au quotidien sur le site de Khelcom qui est à quelques mètres du site dédié. Le projet ne respecte pas les normes environnementales et sociales. La marge de sécurité entre le quartier Wakhandé et le site de transformation fait moins de 500 mètres », fulmine la présidente Fatou Samba à la tête des femmes transformatrices du site de Khelcom.
Les pêcheurs présents à cette manifestation ont pour leur part rejeté ce projet néfaste pour leur activité. « Nous rejetons catégoriquement ce projet qui à l’image de la centrale va accentuer nos souffrances. La ressource se fait de plus en plus rare. Qu’allons-nous devenir. Nous disons non et non », insiste Mouhamed Ndoye, un pêcheur de la localité. A la suite de cette manifestation publique, les Bargnois appellent à la mobilisation pour barrer la route aux promoteurs du projet d’installation d’une usine de sidérurgie à Bargny. Une mobilisation citoyenne pour faire bloc afin de dire non à l’Etat du Sénégal et Non à Tosyali. « Bargny ne peut plus continuer de vivre dans ces conditions. Non à Tosyali », scande avec véhémence les populations venues en masse.
AUX ORIGINES D’UNE VIOLENCE INQUIÉTANTE
Le phénomène de la violence ne cesse de s’exacerber et d’inquiéter dans notre pays. Il ne se passe, en effet, plus un seul jour sans que l’on ne note des actes de violence
Le Sénégal dans lequel nous vivons semble devenir de plus en plus violent. Depuis quelques années, plusieurs formes de violences sont notées dans le pays. Qu’est-ce qui explique cet état fait ? Tentative de réponses.
Le phénomène de la violence ne cesse de s’exacerber et d’inquiéter dans notre pays. Il ne se passe, en effet, plus un seul jour sans que l’on ne note des actes de violence. Que cela soit dans le milieu politique, au sein des ménages, dans les stades, la circulation routière, les rues entre autres, la violence semble désormais être dans l’ADN des Sénégalais.
En fin de la semaine dernière et au début de cette semaine, la région de Dakar a renoué avec des scènes de violences notamment au niveau de l’univers sportif dans la lutte et les matchs de navétanes. La semaine dernière, le préfet du département de Guédiawaye avait d’ailleurs pris la décision de suspendre les matchs de Navetanes. Ce, suite à d’énièmes actes de violences qui avaient abouti à de fortes dégradations dans le seul stade homologué de ce département de la banlieue de Dakar. Au mois d’octobre dernier, des affrontements entre militants de partis rivaux avaient fait au moins quatre blessés à Ziguinchor, en Casamance. Ceci, sans compter les scènes de violences et d’émeutes qui avaient éclaté dans le pays suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko dans l’affaire de viol l’opposant à la dame Adji Sarr. Lors de ces scènes de guérillas urbaines, des supermarchés et stations d’essence avaient été vandalisés et des véhicules brûlés.
Des services de l’Etat dont des gendarmeries avaient été mis à sac et des sièges de médias saccagés. Ces événements avaient fait 14 morts. Une étude menée par l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS), en collaboration avec la Fondation Heinrich Böll, faisait ressortir que la demande d’assistance pour motif de violence économique a augmenté durant la pandémie du Covid-19.
Par rapport à la période d’avant COVID, les femmes étaient deux fois plus victimes de violence économique en période COVID soit 64,9 % des cas enregistrés. Parmi ces cas de violence économique, les 79,7 % concernent le défaut d’entretien et 20,3 % le refus de donner la dépense quotidienne ou la pension alimentaire. Il s’agit de manquements aux obligations de charges du ménage dus à la réduction des revenus du couple surtout du chef de ménage. En plus des violences économiques (privation de ressources financières et maintien dans la dépendance), les données de cette étude révèlent une recrudescence de violences physiques et psychologiques de la part des partenaires masculins des femmes comparativement à la période avant le COVID-19.
Ainsi, il a été remarqué en période COVID-19 plus de femmes victimes de violences psychologiques (57,10%) et physiques (58,30%) que pendant la période avant COVID où moins de 43% des femmes étaient concernées par les violences psychologiques et 41,7 % par des violences physiques. En effet, l’augmentation des violences physiques trouve, selon l’étude, un répondant dans le confinement et les restrictions de déplacement qui auraient favorisé l’isolement social et l’enfermement des femmes ou des filles avec leurs « agresseurs ».
La violence, un phénomène qui prend de l’ampleur au Sénégal
Agressions, viols et meurtres sont devenus monnaie courante ces derniers temps au Sénégal. Et même s’il n’a pas une culture de violence ostentatoire et assumée, il faut reconnaître que notre pays a globalement une culture de violence cachée. De jeunes filles sont violées dans les chambres et les coins de nos maisons. Des meurtres surgissent par le fait de proches, voisins, parents sans qu’on ne s’y attende. Nous avons parmi nous des vicieux qui profitent de l’omerta des autorités et de la vulnérabilité des populations pour accomplir leur forfait.
À côté des meurtriers et des criminels qui sévissent dans notre environnement proche, des agresseurs ont décidé de vivre de la sueur d’autrui, par le sang et la terreur. Des malfrats, souvent multirécidivistes, sillonnent nos quartiers et nos routes, jour et nuit, volant, blessant et parfois tuant tous ceux qui ont le malheur de croiser leurs chemins. Les autorités doivent se saisir vigoureusement du problème de la violence qui est devenu un cancer pour notre société. Si des mesures fermes et pérennes ne sont pas prises, la gangrène nous détruira de l’intérieur. Pour mettre fin à cette montée des violences au Sénégal, il va falloir rééduquer la population...
LA TOILE ET NOUS
Les Sénégalais Bon Chic Bon Genre (BCBG), et ils sont très nombreux ici et hors du pays, n’en reviennent certainement pas des insultes proférées par d’autres compatriotes nullement racés.
Les Sénégalais Bon Chic Bon Genre (BCBG), et ils sont très nombreux ici et hors du pays, n’en reviennent certainement pas des insultes proférées par d’autres compatriotes nullement racés.
Profondément vulgaires et grégaires, ils sont de tous les âges, ces compatriotes insulteurs. Surtout ceux d’entre eux qui ne maitrisent pas l’écriture et usent donc abondamment — pour ne pas dire abusent — de vidéos pour prouver leur existence.
Sur Internet il faut donc exister. Par tous les moyens, quelles que soient les conséquences désastreuses et malheureuses de cette existence. Nos insulteurs qui s’en targuent allègrement ont trouvé dans les réseaux sociaux des lieux de prédilection. Ils s’y introduisent cavalièrement. Somme toute ceux qui ont l’insulte facile n’ont pas été bien éduqués.
Cet outil formidable de communication qu’est Internet a suscité beaucoup de vocations heureuses mais a aussi créé des monstres. Toutes les bonnes gens de ce pays s’accordent à constater les bonds pas du tout qualificatifs de notre société vers le libertinage.
La presse en papier, qui aurait dû disparaitre avec l’avènement du numérique, est encore présente. Tant bien que mal, certes, mais elle résiste parce que cette nouvelle presse numérique ne lui arrive même pas à la cheville. Quelques rares sites font le job correctement. La grande cohorte des sites s’adonne à des copier-coller sans mention d’origine ni d’auteur. Toutes les strates de la société y sont présentes.
Partout, c’est le boom des vocations conglomérées en influenceurs. Ce vocable qui peut tout désigner, des prêcheurs aux chercheurs de plaisirs, des commerçants aux clients en passant par les voyants, toutes sortes d’individus y nagent avec la ferme intention de récolter des dividendes avec le nombre de vues. Y en a à qui ça sourit et qui se sentent pousser des ailes. Des tradi-praticiens aux oustaz qui font de la pub pour attirer les micros jusqu’à ne plus se retenir. Ils interviennent sur tous les sujets d’actualité avec un aplomb qui frise l’indécence. Tout cela pour prouver que ces gens-là ne se contentent plus de traduire les textes coraniques car, à la place, ils émettent des opinions très personnelles.
De nos jours, il est très rare de voir les marmots citadins aller apprendre les bribes du Coran. Comme nous qui avons fréquenté les serignes daraas avant et pendant l’école primaire pour maitriser les fondements de la religion. Nous nous targuons des 95% de musulmans au Sénégal. C’est une chimère que de s’y attacher car peu de gens peuvent réciter la Fatiha correctement. L’éducation commence à la maison. Si vous la ratez, vous créez de futurs ratés. Qui se proclament musulmans sans l’être parce que loin des canons de l’Islam. Nos amis chrétiens maitrisent la Bible et le catéchisme alors que nous, qui nous disons majoritaires, ignorons tout du Coran !
MARCHE NON AUTORISEE, FRAPP ET Y’EN A MARRE ENGAGENT LA RÉSISTANCE
Les mouvements Y en a marre et Frapp / France Dégage entendent faire fi de la décision du préfet du département de Dakar qui a signé un Arrêté portant interdiction de leur manifestation, prévue ce vendredi 10 décembre 2021
Alors que, par Arrêté n°0191, daté du mercredi 8 décembre 2021, le préfet du département de Dakar, Mor Talla Tine, a interdit la marche qu’ils ont prévue d’organiser, ce vendredi 10 décembre 2021, pour dénoncer une «justice à deux vitesses» et «les dérives du pouvoir», les mouvements Y’en a marre et Frapp / France Dégage maintiennent leur appel à battre le macadam dans les rues de la capitale. Ce qui présage d’un vendredi chaud, avec des accrochages en perspective avec les Forces de l’ordre saisies pour faire respecter la décision préfectorale.
Les mouvements Y en a marre et Frapp / France Dégage entendent faire fi de la décision du préfet du département de Dakar qui a signé un Arrêté portant interdiction de leur manifestation, prévue ce vendredi 10 décembre 2021. «Les mouvements Frapp et Y’en a marre vous informe que le préfet de Dakar vient de nous notifier l’interdiction de la manifestation pour crier “Yoon a ngi jeng!” qui doit avoir lieu demain (aujourd’hui, ndlr) vendredi 10 décembre à partir de 16h.
Les mouvements Frapp et Y en à marre ont décidé de résister à cette interdiction illégale et illégitime qui prouve s’il en était besoin les graves reculs démocratiques en cours au Sénégal depuis 2012 particulièrement dans le domaine de la justice», lit-on dans une notre des organisateurs qui précisent qu’«en plus de Dakar, il y aura des manifestations à Thiès, Tivaouane, Saint-Louis, Bambeye, Rufisque, Kaolack, Tambacounda, Louga, Kolda, Koungheul, Kédougou, Ziguinchor, Bignona». Déjà, à propos de cette manifestation d’ «envergure», Aliou Sané, coordonnateur de Y’en a marre avait prévenu : «nous allons vers de grandes manifestations qui commencent à partir du vendredi 10 décembre 2021, à Dakar et partout au Sénégal.
En ce qui concerne la manifestation de Dakar, on partira de l’Université Cheikh Anta Diop pour aboutir à la Place Seweto, à l’Assemblée nationale. Et un peu partout au Sénégal, il y’aura des manifestations de protestation pour dénoncer la justice à deux vitesses», avait-il déclaré.
LA DIRECTRICE DE L’OFNAC POUR LA PROTECTION DES LANCEURS D’ALERTE
Seynabou Ndiaye Diakhaté était hier, jeudi, à Rufisque dans le cadre de la célébration de la journée internationale de lutte contre la corruption
L’Ofnac a lancé sa quinzaine nationale de lutte contre la corruption, un programme lancé dans le cadre de la célébration de la journée internationale de lutte contre la corruption. A cette occasion, Seynabou Ndiaye Diakhaté a plaidé pour une plus grande protection des lanceurs d’alerte.
Seynabou Ndiaye Diakhaté était hier, jeudi, à Rufisque dans le cadre de la célébration de la journée internationale de lutte contre la corruption. A cette occasion, Seynabou Ndiaye Diakhaté a appelé les pouvoirs publics à mettre en place des lois pour la protection des lanceurs d’alerte et des dénonciateurs afin de donner du courage aux autres. «Pour y parvenir, des politiques, des systèmes, des mesures et des espaces de dialogue doivent être aménagés pour que les populations puissent s’exprimer et dire à haute et intelligible voix non à la corruption. La nécessité pour les gouvernements d’initier une politique efficace des lanceurs d’alerte et dénonciateurs afin que ceux qui s’expriment contre la corruption soient protégés contre d’éventuelles représailles », a dit Mme Diakhaté.
La patronne de l’Office national de lutte contre la corruption est revenue sur l’ampleur et les impacts du phénomène sur le développement économique et la stabilité sociale. C’est pourquoi, en conformité avec le thème de cette année, intitulé « votre droit, votre rôle, dites non à la corruption », l’Ofnac a lancé « un appel à la mobilisation de tout ce que notre pays compte de forces vives contre cette gangrène tenace », car dit Seynabou Ndiaye Diakhaté « la prévention et la lutte contre la corruption ne doivent pas être conçues comme une chasse gardée des Etats et des gouvernements. Chaque personne, à chaque position qu’elle se trouve a un rôle à jouer pour prévenir ce crime afin de promouvoir la résilience et l’intégrité à tous les niveaux ».
Pour marquer de son empreinte la célébration, l’Ofnac a initié une quinzaine nationale de la lutte contre la corruption. Un programme qui vise, selon Seynabou Ndiaye Diakhaté, à placer la lutte contre ce fléau au cœur des préoccupations de tous les segments de la société, pris individuellement ou collectivement.
Ainsi pour cette quinzaine de jours, l’Ofnac prévoit de dérouler des activités de sensibilisation autour de cibles comme les personnels administratifs, les agents des douanes, les enseignants et les étudiants, précisément ceux de l’UGB de Saint-Louis. « Diverses activités sont prévues parmi lesquelles les journées d’information et de sensibilisation avec les élèves de l’école des douanes, le corps professoral et les étudiants de l’Ugb, les membres de l’association des femmes de l’Afrique de l’ouest, l’atelier de formation et de production artistique dénommé « nafi diokk », les cultures urbaines au service de la corruption et ensuite les activités décentralisées de sensibilisation », a annoncé Seynabou Ndiaye Diakhaté.
La présidente a rappelé que cette célébration s’inscrit dans le sillage du lancement et la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, stratégie qui fédère, aujourd’hui, les stratégies et initiatives sectorielles en matière de de lutte contre la corruption jusqu’à l’horizon 2024.
LE SUDES DÉCRÈTE UNE GRÈVE DE 24H
La bataille entre les enseignants de l’Institut français pour les étudiants étrangers (IFE) regroupés au sein du SUDES et les autorités gouvernementales est loin d’être terminée.
Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES) a organisé hier un sit-in devant le Rectorat de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Le syndicat proteste contre les engagements non respectés par le Recteur Ahmadou Aly Mbaye et, décrète une grève de deux jours.
La bataille entre les enseignants de l’Institut français pour les étudiants étrangers (IFE) regroupés au sein du SUDES et les autorités gouvernementales est loin d’être terminée. Au contraire ! Hier, jeudi 9 décembre les syndicalistes se sont réunis pour un sit-in en dénonçant encore une fois les injustices du Recteur de l’Ucad et en décrétant une grève de 24 heures. «Pour résumer, sur les six points des réclamations un seulement a été pris en charge par les autorités. Le préavis a été déposé le 16 octobre 2021 mais toujours nos doléances ne sont pas prises en charge. Le document n’a pas évolué pour aboutir à la signature du décret alors que un autre décret a été vite exécuté. Il s’agit du décret 2020», a expliqué le coordonnateur des sections septiques de l’Ucad Lamine Badiane. Avant d’ajouter, «la création du poste budgétaire n’existe toujours pas. C’est la raison pour laquelle le centre qui s’occupe en fait des énergies renouvelables c’est-à-dire les laboratoires photovoltaïques thermiques et de biomasse les syndicalistes demandent aussi au recteur ou à l’Etat de créer un poste budgétaire de l’université Cheikh Anta Diop».
Les syndicalistes ont également rappelé les engagements du Recteur s’agissant à recruter les étudiants sortants de l’Institut français pour les étudiants étrangers. «Il y a 35.000 étudiants et il n’y a que 50 permanents qui assurent tout le travail pour le service dispensé à ses étudiants. Il y a des vacataires, il y’a aussi des contractuels», a fait savoir Lamine Badiane.