Les grands titres des parutions de ce jeudi 20 janvier 2022 présentés par Mamadou Mouhamed Ndiaye sur la RFM
NUIT DES MANJACKS : UN SOCLE POUR L’UNITE ET LA COMMUNION
Connaître sa culture, ses us et coutumes, c’est aussi connaître son identité. La communauté manjack ne voudrait pas que ses fils se perdent dans ce melting-pot que constitue le Sénégal d’aujourd’hui.
La nuit des Manjacks a été célébrée samedi dernier au Grand Théâtre. Cette première soirée culturelle pour la promotion de la communauté manjack au Sénégal, a été aussi une occasion de rendre hommage aux fils de la communauté qui se sont illustrés chacun dans son domaine. Une initiative que les organisateurs veulent pérenniser.
Connaître sa culture, ses us et coutumes, c’est aussi connaître son identité. La communauté manjack ne voudrait pas que ses fils se perdent dans ce melting-pot que constitue le Sénégal d’aujourd’hui. Dans toute sa composante, elle a réuni ce samedi, ses fils au Grand Théâtre pour passer en revue sa riche culture à travers la danse, l’art, l’habillement et l’ambiance.
L’initiative de cette première Nuit Manjack est venue de Charlemagne Mendy, selon qui, à l’exception du concours Miss majack et la journée du pagne manjack, les Manjacks n’organisent pas de spectacles alors que le Grand Théâtre a été construit afin que les gens puissent s’exprimer et montrer leur culture, leur coutume et leur art. «Quand j’ai appris que la communauté manjack n’organisait rien, j’ai décidé de faire quelque chose en créant cette nuit où les fils manjacks vont se retrouver pour montrer la beauté de la culture manjack», a-t-il expliqué. «C’est la communion des Manjacks qui est recherchée à travers cette soirée culturelle et il fallait trouver un prétexte pour regrouper ensemble les Manjacks, car même s’ils parlent la même langue, ils ne sont pas tous du même village», poursuit-il. «Cette Nuit Manjack est aussi une occasion pour les amener à communier ensemble et montrer ce qu’ils savent faire à travers la danse, la musique, l’art entre autres.»
Pour cette première édition, l’ambiance n’a pas fait défaut au Grand Théâtre qui avait refusé du monde avec un parterre de personnalités et des chanteurs de renommée internationale. Pendant plus de 4 heures, les Manjacks ont maintenu l’ambiance de ces retrouvailles. Jeunes, les adulte et vieilles personne ont rivalisé d’ardeur dans l’enceinte du Grand Théâtre par des pas endiablés. «C’est une communauté riche en culture. C’est bon de voir des gens prendre des initiatives comme ça pour montrer que nous sommes des Manjacks et des Sénégalais», s’est réjoui Charles Mendy, ancien sénateur sous le régime de Wade, qui pense aussi «que nous devons prendre notre place sur l’échiquier politique et dans la culture». Des chanteurs comme Pacho, Paco Diaz, Mbaye Dièye Faye ont tenu en haleine la foule.
Honorer ses dignes fils
La communauté manjack a saisi aussi cette opportunité pour honorer 10 de ses fils qui se sont illustrés dans leur domaine. Parmi les lauréats, il y avait le gardien de but de l’Equipe nationale, Edouard Mendy, le cinéaste, Alain Gomis, le lutteur, Frank Gomis, l’enseignant, Dominique François Mendy du Cesti, Rosalie Gomis, le conseiller municipal à la mairie des Parcelles Assainies, André Gomis, etc. «C’est avec beaucoup de joie et de fierté que je reçois cette distinction. C’est une bonne chose de reconnaître les mérites d’une personne de son vivant et de ne pas attendre sa mort pour le faire», a fait savoir ce dernier. Selon l’initiateur, Charlemagne Mendy, c’est une manière de les motiver à redoubler d’efforts et d’inciter les jeunes à les imiter. Mais la communauté n’a pas honoré que ses fils. L’ascenseur est retourné aussi au chanteur Mbaye Dièye Faye du Super Etoile qui ne cesse de chanter les louanges des Manjacks dans ses chansons. L’organisateur Charlemagne Mendy souhaiterait que cette nuit soit pérennisée afin de mieux consolider l’unité et la communion des Manjacks.
LADJ LY LANCE KOURTRAJME
Depuis 4 ans, Ladj Ly, le réalisateur du film Les misérables, a ouvert des écoles de cinéma gratuites au nom du collectif de cinéastes auquel il appartient
La première école gratuite de cinéma en Afriquede «Kourtrajmé», vient d’ouvrir ses portes à Dakar. Son ambition est de former la prochaine génération du cinéma africain en donnant la chance à de nouveaux talents. Pour cette première session, l’école permettra de former 14 jeunes pour une durée de 5 mois. En juin, ce sont 18 nouveaux élèves qui démarrent une formation en réalisation.
Depuis 4 ans, Ladj Ly, le réalisateur du film Les misérables, a ouvert des écoles de cinéma gratuites au nom du collectif de cinéastes auquel il appartient. Après Clichy-Montfermeil et Marseille en France, Dakar accueille la 3e école de cinéma Kourtrajmé, la 1ère en Afrique à offrir une formation gratuite, sans prérequis de diplôme et sans limite d’âge. Ce qui permet à des talents scénaristes, réalisateurs, acteurs et techniciens d’émerger et de se professionnaliser.
En effet, l’école va mettre l’accent sur les séries. Et ce n’est pas dû à un hasard, si l’on en croit Ladj Ly, le fondateur du Collectif Kourtrajmé. «L’objectif de cette école à Dakar, c’est de former et par la suite, produire des séries parce qu’en Afrique, notamment au Sénégal, il y a une grosse demande en termes de séries. Et nous produisons également des séries pour le continent», a expliqué Ladji Ly, hier lors de l’ouverture du lieu à la presse. Ladj Ly a souligné que c’est une grosse fierté d’ouvrir cette école de Dakar qui est le début d’une belle aventure mais aussi de beaucoup d’espoir. «C’est un parcours du combattant. Ça fait plus d’un an et demi qu’on travaille dur pour que l’école puisse exister et aujourd’hui, on peut dire que c’est une grosse fierté car c’est la première école Kourtrajmé en Afrique basée ici à Dakar», se réjouit-il.
A l’occasion de cette ouverture, Toumani Sangaré, réalisateur franco-malien, membre fondateur de Kourtrajmé et directeur de cette nouvelle école de Dakar, explique les objectifs prévus pour l’école et la spécificité de sa pédagogie. «Kourtrajmé Dakar accueille, pour cette première session de scénaristes, sept jeunes femmes et sept jeunes hommes pour une durée de 5 mois. Puis en juin, 18 nouveaux élèves pour une formation à la réalisation durant 6 mois à travers une pédagogie de projet collaborative. Notre objectif est que nos élèves écrivent et réalisent deux courts métrages et un pilote de série Tv», explique-t-il. D’après lui, ça paraît également logique d’offrir cette formation à la série, parce que la série connaît un engouement au Sénégal et l’objectif aussi, c’est de pouvoir donner des débouchés professionnels aux élèves.
Une école de cinéma gratuite à Dakar ? Beaucoup en ont rêvé. C’est le cas de Sadany Sow, passionnée de cinéma. Elle fera partie des 14 élèves de cette année à Kourtrajmé Dakar. «Aujourd’hui, c’était notre deuxième cours et c’était vraiment accrochant. Il y a la passion dans ce que l’on nous apprend. Je suis venue avec la passion d’écrire. Cette école, c’est excellent, c’est de la générosité de la part des initiateurs parce que tout est gratuit. On ne nous demande rien. Tu viens, on te donne beaucoup de savoir», s’est-elle félicitée.
Pour rappel, Kourtrajmé est un collectif cinématographique fondé par Ladj Ly, Kim Chapiron, Romain Gavras et Toumani Sangaré, en 1995 à Paris et Bamako. Il réunit plus de 250 personnes et produit de nombreux clips vidéos, documentaires et courts métrages. Toumani Sangaré, le directeur de cette nouvelle école de Dakar, a donné rendez-vous en décembre 2022 afin de présenter les réalisations des jeunes élèves issus de cette nouvelle école de cinéma de Dakar.
LA MARINE RESSERRE SES FILETS
Les trafiquants sont en zones troubles… Dakar serait-elle devenue une plaque tournante de plusieurs trafics, notamment en haute mer ?
Ce week-end, la douane a saisi des munitions de guerre d’une valeur de plus de 3 milliards de francs Cfa au port de Dakar. Avant cette opération, la Marine nationale avait aussi réussi de gros coups de filets. On se demande si les eaux sénégalaises ne sont pas aujourd’hui le lieu de transit des trafiquants ?
Les trafiquants sont en zones troubles… Dakar serait-elle devenue une plaque tournante de plusieurs trafics, notamment en haute mer ? Une question légitime, au vu des nombreuses saisies opérées par les douanes sénégalaises et l’Armée depuis quelques mois. Longtemps zone de non-droit à cause de l’absence de moyens de surveillance modernes, les eaux sénégalaises sont devenues très dangereuses pour les dealers, avec une succession de saisies de produits prohibés.
La dernière en date est l’arraisonnement du navire Eolika, chargé de munitions de guerre d’une valeur de plus de 3 milliards de franc Cfa au port de Dakar. C’était le week-end dernier. Cette importante saisie est ainsi un nouvel exploit des douanes et de la Marine nationale en matière de sécurisation des frontières maritimes sénégalaises.
Dans la nuit du 26 au 27 juin 2021, la Marine nationale avait exploité une information dans le cadre du dispositif international de lutte contre la drogue. Elle faisait état de la présence au large de nos eaux d’un navire sans pavillon national et transportant de la drogue. C’est une grande quantité de haschich qui y a été découverte. La Dirpa n’avait pas donné de détails sur la quantité de la cargaison mais d’après Libération «après pesage, il a été découvert que l’embarcation transportait 8,333 tonnes de haschich». «Le patrouilleur Kédougou, qui était en mer dans le cadre de ses missions de surveillance de nos eaux territoriales, la vedette Lac Retba et une équipe de forces spéciales de la marine ont procédé à l’interception du navire le 27 juin (dimanche) à 9h 30, à 130 nautiques (240 km) des côtes sénégalaises», avait déclaré la Direction des relations publiques de l’Armée (Dirpa). La même source informait de l’interpellation des membres de l’équipage, trois individus de nationalité étrangère.
Déjà en début juin, la Marine nationale avait saisi 8 tonnes de haschich au large de Dakar. Les membres l’équipage, de plusieurs nationalités, ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt. Cinq mois après ce succès, la Marine nationale réussira une nouvelle opération le 17 octobre. Elle a arraisonné un navire avec à son bord 2026 kg de cocaïne. Et les 5 membres de l’équipage du navire dénommé La Rosa, sont impliqués dans un trafic international de drogue, d’après la Dirpa. Toujours dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants, dans la nuit du 27 au 28 avril 2020, la Marine nationale à bord du patrouilleur Fouladou, avait mis la main sur 5145 kilogrammes de haschisch au large de Dakar.
La marchandise prohibée était transportée par un voilier dénommé Ainez, dont les trois personnes de l’équipage et la cargaison ont été déroutées vers le port militaire de la base navale de Dakar en son temps. Au début de l’année 2020, dans les eaux sénégalaises, une découverte de 120 kg de cocaïne a eu lieu dans le Grande Nigeria du groupe Grimaldi. Ces opérations frappées de succès sont le résultat des moyens dégagés par l’Etat à la Marine nationale. «Les activités soutenues de surveillance de l’espace maritime national ces trois dernières années, sont reflétées par une présence permanente en mer, avec une moyenne de quatre cent-dix navires et embarcations et trois-cents personnes contrôlées chaque semaine, pour un arraisonnement chaque mois», soutenait le Contre-amiral Momar Diagne, chef d’état-major de la Marine nationale en janvier 2020, lors de la célébration de l’anniversaire de la Marine nationale.
ON SERA PRETS, A EUX D’ETRE PRETS
Ce n’est jamais facile de jouer le Sénégal. C’est une grande nation. Ils ont des joueurs qui jouent dans les plus grands clubs au monde. Ça va être compliqué, mais on n’a rien à perdre. On a atteint notre premier objectif, c’était de sortir de la phase...
Woury DIALLO (Envoyé spécial au Cameroun) – |
Publication 20/01/2022
Le Sénégal connaît désormais son adversaire pour les huitièmes de finale de la Can 2021. Comme agité ces dernières heures, les Lions feront face au Cap-Vert, sorti meilleur troisième entre les groupes A, C et D avec 4 points. La rencontre se tiendra le mardi 25 janvier à 16h Gmt, à Bafoussam. C’est un autre derby pour les Lions qui avaient joué la Guinée en match de poule.
«Ce n’est jamais facile de jouer le Sénégal. C’est une grande nation. Ils ont des joueurs qui jouent dans les plus grands clubs au monde. Ça va être compliqué, mais on n’a rien à perdre. On a atteint notre premier objectif, c’était de sortir de la phase de groupes. On va essayer de gagner le prochain match et d’aller le plus loin possible», a réagi le milieu de terrain, Ryan Mendes, au micro de Canal+. Avant d’ajouter : «Ce sont des matchs qui nous excitent. On veut jouer ces matches-là. En tous cas, on sera prêts, à eux d’être prêts.»
Parmi les cadres de l’équipe, l’ancien joueur de Lille, qui évolue désormais Al Nasr à Dubaï, estime qu’ils ont cru à leur qualification jusqu’au bout. «On était confiants parce qu’on savait que la Guinée-Bissau n’avait pas un match facile face au Nigeria. On était pressés de connaître le résultat et tout le monde est content. C’est un ouf de soulagement parce qu’on a beaucoup travaillé pour se qualifier à cette Can. On avait aussi envie de passer la phase de groupes. On a bien commencé la Can, malheureusement la préparation n’a pas été facile à cause du Covid. On n’a pas pu s’entraîner ensemble pendant quelques jours. On n’a pas eu de match de préparation. Ce n’était pas évident», a confié l’ancien joueur de Lille.
A noter qu’en quatre confrontations, le Cap-Vert n’a jamais battu le Sénégal. D’ailleurs, la dernière officielle remonte à octobre 2017 en éliminatoires du Mondial 2018 où les Lions s’étaient imposés (2-0) à l’extérieur.
En amical, la dernière sortie entre Requins Bleus et Lions s’est jouée à Dakar (2-0) avec un bijou de Gana Guèye sur coup franc. Sadio Mané va sceller le sort de la rencontre en transformant un penalty (2-0, 86e) suite à une faute sur Izo Sarr.
Vainqueur de l’Ethiopie lors de la première journée (1-0), le Cap-Vert a perdu face au Burkina Faso (0-1) avant d’arracher le nul contre le Cameroun, lors de la dernière journée. Un point qui leur a permis de valider leur ticket pour les huitièmes et d’affronter le Sénégal.
Absente lors de la dernière édition, l’Equipe capverdienne espère réaliser une belle performance contre le Sénégal.
Par Amadou Cheikh NDIAYE
LA MONNAIE LOCALE, CONCURRENTE DE LA MONNAIE NATIONALE OU DE LA MONNAIE UNIQUE ?
Au demeurant, la monnaie est l’un des instruments économiques les plus utilisés dans notre vie quotidienne puisqu’elle permet d’effectuer des achats.
La monnaie locale est au centre du débat politique ces derniers jours dans notre pays le Sénégal, à la suite de la sortie du leader politique, Ousmane Sonko, qui en fait un projet dans son programme pour ces joutes électorales du 23 janvier 2022 au profit de la ville de Ziguinchor.
Au demeurant, la monnaie est l’un des instruments économiques les plus utilisés dans notre vie quotidienne puisqu’elle permet d’effectuer des achats. Elle est principalement créée lorsque les banques accordent des crédits. Elle assure convenablement ses fonctions si sa valeur est stable. Elle a revêtu dans le temps et dans l’espace des formes très différentes.
En effet, la monnaie joue un triple rôle : c’est un intermédiaire des échanges (instrument d’échange), une unité de compte (instrument de mesure des biens et services) et une réserve de valeur pour une consommation ultérieure. Elle assure ces fonctions grâce à sa liquidité.
Ce faisant, on retient deux motifs de constitution et de détention des réserves monétaires : le motif de précaution pour faire face aux risques et à l’imprévu, le motif de spéculation pour rechercher un gain ou une plus-value
Ainsi, la monnaie possède trois formes : monnaie fiduciaire (billets), monnaie scripturale (véhiculée par les chèques ou les cartes bancaires) et la monnaie divisionnaire (les pièces). Toutefois, la monnaie électronique tend à supplanter l’usage des chèques.
Force est de constater que la monnaie locale ne peut pas remplir toutes ces trois fonctions et n’est rien d’autre qu’un support de monnaie scripturale comme le chèque. Sa matérialisation oblige ses créateurs à bloquer sur un compte en banque, une somme en monnaie nationale ou monnaie unique égale à la quantité de monnaie locale en circulation.
Par conséquent, la monnaie locale est complémentaire à la monnaie officielle, qu’elle soit nationale ou communautaire. Elle encourage la consommation locale, favorise l’emploi local et la culture paysanne, soutient les producteurs locaux et l’économie solidaire, entraîne une promotion des langues locales et évite la pollution liée aux transports. Ces avantages sociaux, économiques et écologiques ne s’observent que sur le plan microéconomique.
Au niveau global, c’est-à-dire dans le domaine macroéconomique, la monnaie locale est un frein au processus d’intégration monétaire voire économique, en ce sens que le reste de la Nation n’en tire pas profit afin de faire face aux changements profonds de l’économie mondiale où l’intégration sous-régionale est une réponse à la mondialisation.
Il est vrai que la décentralisation est un transfert de compétences de l’Etat central aux autorités élues et favorise le développement à la base. Mais comment ?
Il faut une articulation entre les activités économiques, qui se traduit par une liaison entre les secteurs primaire, secondaire et tertiaire pour amorcer la tertiarisation de l’économie (développement des activités de service).
Ainsi, la politique au Sud de notre pays devrait passer par l’industrialisation, par une transformation des produits d’origines agricole et minière. C’est dans cette perspective que le développement des rails permettra le transport, la commercialisation et l’exportation des produits nationaux. La force d’une monnaie d’un pays ou d’une zone dépend de sa compétitivité, c’est-à-dire sa capacité à vendre des produits de qualité, fortement demandés, à un prix concurrentiel.
Amadou Cheikh NDIAYE
Economiste spécialisé en méthodes statistiques et économétriques
Professeur d’Economie générale au lycée de Pout acn130101@gmail.com
LES EAUX SÉNÉGALAISES, ZONE DE TRANSIT DES TRAFIQUANTS
Ce week-end, la douane a saisi des munitions de guerre d’une valeur de plus de 3 milliards de francs CFA au port de Dakar. Avant cette opération, la Marine nationale avait aussi réussi de gros coups de filets
Ce week-end, la douane a saisi des munitions de guerre d’une valeur de plus de 3 milliards de francs CFA au port de Dakar. Avant cette opération, la marine nationale avait aussi réussi de gros coups de filets. On se demande si les eaux sénégalaises ne sont pas aujourd’hui le lieu de transit des trafiquants ?
Les trafiquants sont en zones troubles… Dakar serait-elle devenue une plaque tournante de plusieurs trafics, notamment en haute mer ? Une question légitime, au vu des nombreuses saisies opérées par les douanes sénégalaises et l’Armée depuis quelques mois.
Longtemps zone de non droit à cause de l’absence de moyens de surveillance modernes, les eaux sénégalaises sont devenues très dangereuses pour les dealers, avec une succession de saisies de produits prohibés. La dernière en date est l’arraisonnement du navire Eolika, chargé de munitions de guerre d’une valeur de plus de 3 milliards de franc CFA au port de Dakar. C’était le week-end dernier. Cette importante saisie est ainsi un nouvel exploit des douanes et de la Marine nationale en matière de sécurisation des frontières maritimes sénégalaises.
Dans la nuit du 26 au 27 juin 2021, la Marine nationale avait exploité une information dans le cadre du dispositif international de lutte contre la drogue. Elle faisait état de la présence au large de nos eaux d’un navire sans pavillon national et transportant de la drogue. C’est une grande quantité de haschich qui y a été découverte. La Dirpa n’avait pas donné de détails sur la quantité de la cargaison mais d’après Libération «après pesage, il a été découvert que l’embarcation transportait 8,333 tonnes de haschich». «Le patrouilleur Kédougou, qui était en mer dans le cadre de ses missions de surveillance de nos eaux territoriales, la vedette Lac Retba et une équipe de forces spéciales de la marine ont procédé à l’interception du navire le 27 juin (dimanche) à 9h 30, à 130 nautiques (240 km) des côtes sénégalaises», avait déclaré la Direction des relations publiques de l’Armée (Dirpa).
La même source informait de l’interpellation des membres de l’équipage, trois individus de nationalité étrangère. Déjà en début juin, la Marine nationale avait saisi 8 tonnes de haschich au large de Dakar. Les membres l’équipage, de plusieurs nationalités, ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt. Cinq mois après ce succès, la Marine nationale réussira une nouvelle opération le 17 octobre. Elle a arraisonné un navire avec à son bord 2026 kg de cocaïne. Et les 5 membres de l’équipage du navire dénommé La Rosa, sont impliqués dans un trafic international de drogue, d’après la Dirpa. Toujours dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants, dans la nuit du 27 au 28 avril 2020, la Marine nationale à bord du patrouilleur Fouladou, avait mis la main sur 5145 kilogrammes de haschisch au large de Dakar.
La marchandise prohibée était transportée par un voilier dénommé Ainez, dont les trois personnes de l’équipage et la cargaison ont été déroutées vers le port militaire de la base navale de Dakar en son temps. Au début de l’année 2020, dans les eaux sénégalaises, une découverte de 120 kg de cocaïne a eu lieu dans le Grande Nigeria du groupe Grimaldi. Ces opérations frappées de succès sont le résultat des moyens dégagés par l’Etat à la Marine nationale. «Les activités soutenues de surveillance de l’espace maritime national ces trois dernières années, sont reflétées par une présence permanente en mer, avec une moyenne de quatre cent-dix navires et embarcations et trois-cents personnes contrôlées chaque semaine, pour un arraisonnement chaque mois», soutenait le Contre-amiral Momar Diagne, chef d’état-major de la Marine nationale en janvier 2020, lors de la célébration de l’anniversaire de la Marine nationale.
LAVAGE INFORMEL DE VOITURES A DAKAR, UN PETIT BUSINESS LUCRATIF
«Il n’y a pas de sots métiers» ou «Il n’est point de sot métier», c’est selon.
Aujourd’hui le lavage informel de voitures est devenu un business prisé par une bonne frange de la jeunesse sénégalaise. Plus besoin de faire la queue à une station-service ou point de lavage «wash-cash» ou dans les garages, avec des tarifs «exorbitants». Cerise sur le gâteau, l’on trouve des laveurs de voitures désormais dans tous les coins de rues, avec un coût du service beaucoup moins cher. Une alternative que les jeunes ont trouvée pour contrecarrer le chômage qui n’est plus un alibi. D’autant plus que quand on n’a pas les moyens de sa politique, on fait la politique de ses moyens. Ces jeunes ont décodé le message et ne cherchent plus à rejeter la faute sur l’Etat qui ne peut «créer» de l’emploi, pour tous ; ils font avec les moyens du bord.
«Il n’y a pas de sots métiers» ou «Il n’est point de sot métier», c’est selon. Ce proverbe dont la suite est «il n’y a que de sottes gens» et qui signifie que «tout métier a une valeur et requiert des qualités chez le travailleur», semble être de plus une réalité chez nombre de sénégalais, surtout ceux évoluant dans le secteur informel. Bon nombre de jeunes venus de milieux différents, mais surtout défavorisés, s’investissement dans des petits métiers, y compris ceux jadis réservés à des ressortissants étrangers notamment des Guinéens de Conakry, pour échapper à l’emprise du chômage. C’est le cas des laveurs de voitures informels qu’on trouve dans tous les coins de rues de la capitale sénégalaise, Dakar, et les grande villes plusieurs localités intérieures du pays. Des points d’exercice, tout comme les adeptes, de ce petit job qui consiste à laver, dépoussiérer des automobiles, entre autres, moyennant des sommes allant de 500 F CFA pour les petites véhicules et 1000 F CFA pour les grandes voitures, poussent comme de petits champignons. Des jeunes, au lieu de passer leur temps sous les arbres à palabre, au tour d’un thé bien fumant, du matin au soir, prétextant le chômage pour justifier leur manque d’occupation utile, se sont mis à la tâche. Si les uns sont des conducteurs de «thiak-thiak» (motos Jakarta), tricycles («taf-taf dans des régions», vendeurs de café, les autres s’adonnent au lavage de voitures pour gagner dignement leur vie. Ils sont dans tous les coins de rues ou presque, par défaut de locaux déclarés et de statuts légaux. Nous sommes à Liberté 6 ; focus sur les laveurs qui y siègent toujours, malgré les déguerpissements liés aux travaux du Bus rapid transit (BRT). Munis de leurs sceaux d’eau savonneuse, de chiffons et de détergents, un groupe de jeunes s’attèlent à la tâche.
De l’autre côté, des véhicules stationnés, attendent leur tour pour passer au lavage. Ousseynou Niang se distingue du groupe. «Pour le lavage des grandes voitures, on le fait à 1000 ou 1500 F CFA et pour les petits véhicules, c’est à 500 F CFA. Nous ne disposons pas de machines, nous le faisons manuellement. C’est pourquoi les tarifs ne sont pas élevés. Mais cela rapporte beaucoup», explique ce jeune mbourois. Non loin de là, se tient debout un autre laveur équipé d’un sceau d’eau bien moussante. Tout comme Ousseynou, Djiby Faye prétend que le job rapporte beaucoup d’argent. «C’est notre gagne-pain et cela est fructueux. Avec ce que je gagne, j’envoie une partie à ma famille qui se trouve à l’intérieur du pays», soutient-il. Selon lui, les clients ne se font pas rares, surtout avec les prix qu’ils leur proposent car, dit-il, «c’est beaucoup plus alléchant. Avec le nombre de clients que je reçois, je ne me plains pas. Pendant la saison des pluies, nous gagnons plus parce que les chauffeurs viennent tout le temps solliciter notre service», renseigne-t-il.
LAVAGE PROFESSIONNEL OU MANUEL, A CHAQUE AUTOMOBILISTE SON CHOIX
Dans ce petit espace, Ibrahima, un des clients venu se faire laver sa voiture, jette son grain de sel. «Pourquoi aller se ruiner à la station-service ou chez les laveurs professionnels quand on a des laveurs aux coins rues qui proposent des prix abordables, avec un travail impeccable», questionne Ibrahima ? Il pense que les laveurs professionnels sont faits pour les patrons et non pour le bas peuple. Tout type de métier comporte des failles. Alpha Diba évoque leur préoccupation concernant les places/espaces qu’ils occupent de façon illégale. «On n’a pas de places reconnues ou des statu légaux. On peut nous faire déguerpir encore, comme ils l’ont fait quand ils ont voulu démarrer les travaux du BRT. Si cela venait à arriver, nous serons les seuls perdants», déplore Alpha Diba.
A l’inverse des laveurs manuels, Boubacar Baldé, laveur professionnel explique à son tour les prix qu’ils proposent aux clients. «Nous faisons un lavage complet, à partir de 2500 F CFA et le lavage simple à 1000 F CFA. Nous disposons des machines pour laver et dépoussiérer de fond en comble les voitures», expliqueil. Dans la foulée, il dira : «dans la plupart du temps, nous recevons 5 à 7 clients par jour. Il y a certains qui préfèrent que leur voitures soient lavées de façon professionnelle c’est-àdire avec des machines qui ne détériorent pas les matériels de la voiture», informe Boubacar. Le lavage informel semble bien marcher pour les jeunes, même si certains aléas de la vie participent au dysfonctionnement de leur travail.