Au terme de leurs discussions avec les autorités publiques, les représentants des transporteurs ont consulté, nuitamment, leurs camarades. Ces derniers leur ont donné leur feu vert pour ranger la hache de guerre, pour le moment. Donc, fin de calvaire pour les populations.
"Nous avons décidé de stopper la grève. C'est cela l'information. Nous avons eu une solution pour les tracasseries en dehors des villes. Dans les villes, instruction a été donnée à la police et la gendarmerie pour un recensement des postes pour qu'une solution soit trouvée. Le président a signé un décret et les ministres aussi ont signé des arrêtés", a indiqué Gora Khouma. Il souligne qu'il y a d'autres points.
Et d'ajouter: "Il y a d'autres point sur lesquels nous attendions des solutions. C'est ce qui a retardé les discussions. Certains voulaient lever la grève d'autres pas. Parce que sur la surcharge à l'essieu, les solutions ne sont pas claires. Sur les documents adminitratifs des véhicules les réponses ne sont pas claires. Sur le transport illégal nous avons fait des propositions et ils ont accepté de démanteler tous les endroits où les gens font du transport illégal. Nous arrêtons la grève mais au plus tard dans un mois, que le gouvernement règle tous ces points que je viens d'énumérer sinon nous irons en grève encore."
RENCONTRE GOUVERNEMENT-TRANSPORTEURS, APRES 72H DE GREVE, CONFUSION SUR LA LEVÉE DU MOT D’ORDRE
Ouf de soulagement pour les usagers des transports en commun de passagers ? La grève des transports en commun de passagers serait «terminée»
Ouf de soulagement pour les usagers des transports en commun de passagers ? La grève des transports en commun de passagers serait «terminée».
Le Président de la République, Macky Sall aurait ainsi facilité la tâche à son gouvernement. «La grève est terminée. Sur décret présidentiel, plusieurs points ont été pris en compte», a déclaré Palla Mbengue sur SenTv hier vendredi nuit.
En effet, après 3 jours de mouvement d’humeur ayant paralysé le secteur du transport terrestre, depuis le mercredi 1er décembre 2021, le Cadre unitaire des syndicats des transports routiers du Sénégal (CUSTR) a rencontré le gouvernement représenté par le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow, celui des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement du territoire, Oumar Guèye, le ministre chargé de l’Emploi et la Formation professionnelle, Dame Diop, avec à leurs côtés la présidente du Haut conseil du dialogue social (HCDS) Innocence Ntap Ndiaye, des membres du patronat, entre autres.
Toutefois, les deux parties se sont séparées sans aucune déclaration. «La rencontre entre l’Etat et les syndicats des transporteurs a pris fin à l’instant (audelà de 23h, ndlr), après plus de cinq heures. Ces derniers n’ont arrêté aucune décision en quittant la salle. Ils ont indiqué qu’ils allaient rendre compte à leur base avant de se prononcer», informe Liberation online. Et, selon Seneweb, malgré les 72 heures de grève réussie, le CUSTR s’est retrouvé divisé.
Alors que certains syndicalistes étaient pour la levée de leur mot d’ordre, d’autres ont campé sur leur position consistant à poursuivre la grève jusqu’à satisfaction de toutes leurs doléances. N’empêche, concernant les tracasseries routières, Dakaractu souligne que l’une des premières victoires pour les transporteurs routiers jusque-là en grève illimitée, est que, depuis avant-jeudi, il est fortement interdit à tout militaire de la Gendarmerie de procéder à un contrôle routier sur corridor Dakar-Bamako, en dehors des points de contrôle de Diamniadio et de Kidira. Mieux, le contrôle se fera désormais en brigade mixte Gendarmerie-Douane-Eaux et Forêts. Seule la Police nationale est exclusivement autorisée à effectuer des contrôles routiers à Kaffrine et à Tambacounda.
«LE SÉNÉGAL A PERDU SON PLUS GRAND SPORTIF DE SON HISTOIRE»
Abdoulaye Makhtar Diop, ancien ministre des sports et Grand Serigne de Dakar témoigne
J’ai vécu avec Lamine Diack. Au niveau de l’administration, j’ai été son directeur de cabinet entre 1978 et 1979. Le fait marquant justement à la ville de Dakar c’est quand Lamine Diack a autorisé pour la première fois le fameux rallye Paris-Dakar devenue aujourd’hui Le Dakar. La deuxième chose à la tête de la ville de Dakar, Lamine Diack a beaucoup contribué à la modification pour sortir Dakar du régime spécial du droit commun. On a parlé de la réforme Lamine Diack mais il faut retenir que Lamine Diack ne faisait pas de la politique avant.
C’est le président Senghor, dans un contexte politique difficile, qui l’avait appelé au milieu des années 60 pour en faire le commissaire des sports chargé de l’alphabétisation. C’est ainsi que Lamine Diack est entré dans le gouvernement et a pris les problèmes du football sénégalais. D’abord en tant que footballeur, milieu de terrain de l’équipe du Foyer France Sénégal et dirigeant. Il a eu à diriger la Fédération sénégalaise de football, la confédération africaine d’athlétisme. Il a été pendant sept ans le premier vice-président de la Fédération internationale d’athlétisme dirigée à l’époque par Nebilio. Pendant tout ce temps, nous étions ensemble. L’autre fait marquant est que dans sa vie, il a beaucoup contribué à la réussite des JO de Moscou en 1980. Avec l’invasion de l’Afghanistan, les Etats unis avait décidé de boycotter ces JO.
C’est Lamine Diack qui a su convaincre le Président Senghor d’autoriser la participation sénégalaise. Quand il a été maire de Dakar, le congrès que nous avions fait en 1979, on lui avait demandé de démissionner. Il a refusé en disant au Président Senghor que ce sont les Dakarois qui m’ont élu. J’insiste sur ces aspects pour avoir vécu avec lui. C’est pour montrer post mortem, la personnalité qu’il avait été. Il avait remplacé au Comité olympique Habib Thiam. J’étais son premier vice-président au Cnoss jusqu’ à ma rentrée au gouvernement en 1988. Je l’ai remplacé à la tête de la première coordination du Parti socialiste à Dakar.
Au plan international, c’est lamine Diack qui a organisé les premières championnats du monde d’athlétisme et a créé le Diamond League d’athlétisme et professionnalisé l’athlétisme dans le monde. C’est encore lui qui a organisé la première rencontre EtatsUnis-Afrique à Dakar au stade Iba Mar Diop. Du point de vue social, il faisait partie de nos aînés au quartier Plateau puisque Lamine Diack était de Rebeuss. Il servait de modèle à tous les jeunes du Plateau. A l’époque, il faut le rappeler, il était extrêmement difficile de faire à la fois des études supérieures et le sport. Il était footballeur, universitaire et champion de France d’athlétisme. Il n’a pu participer comme athlète aux JO à cause d’une blessure.
Du point de vue social, Lamine Diack a été très lié aux familles des cités religieuses. Ce qui lui est arrivé en fin de carrière a été la résultante des crises en Europe. C’est parce que Lamine Diack voulait faire de Sergei Bubka, qui était vice-président, son remplaçant à l’IAAF. On a utilisé Sebastian Coe et c’est cela le fond politique de l’affaire. Le Sénégal a perdu son plus grand sportif de son histoire, un homme extrêmement généreux, un homme pieux, fidèle en amitié et qui savait tout pardonné
DE REBEUSS À MONACO, LA SI LONGUE MARCHE DE LAMINE DIACK
«Comment un Africain noir est-il parvenu à diriger une aussi grande instance sportive mondiale que l’IAAF ?" Lamine Diack a souvent été interpellé par une telle question. Mais, sa réponse a toujours été simple
«Comment un Africain noir est-il parvenu à diriger une aussi grande instance sportive mondiale que l’IAAF ?" Lamine Diack a souvent été interpellé par une telle question. Mais, sa réponse a toujours été simple: «C’est une longue histoire. Je ne peux pas vous la raconter ici et maintenant. Mais retenez que je suis ici, c’est parce que je suis allé en mission». Une mission qu’il a su mener.
Pleinement. Tout semble débuter avec le refus de boycotter les Jeux Olympiques de Montréal au Québec (au Canada, du 17 juillet au 1er août 1976). Alors que la majorité des pays africains ont engagé le boycott en raison de la présence de la Nouvelle-Zélande, Lamine Diack fait maintenir le Sénégal.
Boycotter des JO parce que la Nouvelle-Zélande a livré un match de rugby avec l’Afrique du Sud sous l’Apartheid : un argument jugé «fallacieux» ? 1980, bis répétita ! Diack plaide pour que le Sénégal s’envole pour Moscou qui abrite les JO de 1980 (19 juillet au 3 août). Ces Olympiades aussi, sont marquées par le boycott d'une cinquantaine de nations (dont les États-Unis) suite à l'invasion de l'Afghanistan par l'Union Soviétique en 1979. L’explication est peut-être à rechercher dans cette phrase qu’il a sortie, mercredi dernier, lors d’une rencontre avec la délégation sénégalaise à l’hôtel Radisson Royal. «Nous n’avons jamais été un nègre de service d’un blanc», confiait-il avec fierté.
La règle «un pays, une voix» porte aussi l’empreinte de Lamine Diack. «Il s’agissait de se battre pour faire accepter une meilleure représentation du continent africain et l’adoption d’une démocratie pleine et entière», révèle-t-il. L’IAAF était alors dominée par l’Europe qui disposait de 10 voix sur les 15. Arrivé à la tête de l’IAAF suite au décès de Primo Nebiolo en 1999, Lamine Diack poursuit les réformes pour universaliser l’athlétisme. Exit alors la Golden League qui laisse la place à la Diamond League embrassant désormais l’Europe mais aussi l’Asie, le Moyen-Orient et l’Amérique. L’Afrique reste en embuscade avec le Maroc. Les meetings de Dakar et de Rabat intègrent le circuit World Challenge. Sans occulter le Kid’s athletic, un projet qui lui est cher afin de faire retourner l’athlétisme à l’école.
COURAGE ET FIDELITE
Le président Lamine Diack est également connu pour son courage et sa fidélité en amitié. Lors des Assises nationales, il s’illustre en étant l’un des plus grands bailleurs. Il aurait contribué à hauteur de 30 millions de francs cfa, selon certaines indiscrétions. Quand certains voyaient en lui un candidat de la transition (3 ans) juste pour remettre le Sénégal sur les rails, il se dit prêt à répondre à l’appel de la Nation. «Je suis prêt à écourter mon mandat à l’IAAF, si le Sénégal a besoin de moi», confiait-il à Sud Quotidien en 2011, à Daegu, en Corée du Sud. C’est avec cette même détermination qu'il tiendra tête à l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, dans la fameuse affaire dite du stade Assane Diouf.
Auteur de la réforme sportive qui porte son nom, Lamine Diack demande aujourd’hui à la nouvelle génération de s’engager davantage. «Il y a des risques à prendre et peut-être des coups. J’en ai pris. Mais je ne regrette rien. Et si je suis là, c’est parce que j’ai refusé de laisser tomber le sport», souligne-t-il. 30 ans à la tête de la Confédération africaine d’athlétisme (CAA) de 1973 à 2003 ; président du Comité national olympique et sportif sénégalais CNOSS, de 1985 à 2002, président de l’IAAF depuis 2001, membre du CIO depuis 2001, Lamine Diack a marqué d’une empreinte indélébile le sport sénégalais, africain et mondial.
Ses amis quant à eux, retiennent de lui un grand dirigeant. Pierre Wiliams, ancien directeur de département à la BAD, champion et recordman de France de triple saut, trouve en lui un seul défaut : celui «d’être trop honnête». «C’est un homme affable, courtois, sympathique, ouvert et fidèle en amitié», confie père Williams. Babacar Fall «Erea» ira plus loin. «C’est Lamine Diack qui m’a fabriqué de toute pièce. Il m’a tout donné», confie-t-il. Quant à Mamadou Fadiga, son ancien directeur de cabinet, il fait remarquer que l’ancien maire de Dakar a su maintenir de bons rapports avec ses amis d’enfance, du lycée, de l’Université, mais aussi du monde sportif. Reste maintenant à savoir si un homme d’une telle dimension a le droit de rester cloitrer dans son Rocking-chair ou son hamac, après son départ de l’IAAF en 2015, dans un pays où la jeunesse est en perte de repères . Amadou Makhtar Mbow ne l’a pas pu. Lamine Diack ne devrait pas le pouvoir non plus !
(Sud Quotidien, 16 août 2013)
LE DERNIER TOUR DE PISTE D’UNE ICÔNE DU SPORT SÉNÉGALAIS
Rappelé à Dieu ce vendredi 03 décembre 2021, Lamine Diack repose désormais au cimetière de Yoff de Dakar
Le Sénégal et le monde sportif en général s'est réveillé avec la mauvaise nouvelle du décès de Lamine Diack. L'ex-président de l'IAAF a été rappelé à Dieu dans la nuit de jeudi 2 au vendredi 3 décembre, à son domicile à Mermoz à l’âge de 88 ans. L’ancien député-maire et ministre des sports qui a été inhumé le même jour a été accompagné à sa dernière demeure par une foule. Famille, amis, proches et compagnons se sont réunis à la levée du corps pour témoigner et rendre homme à une icône de la vie sportive, politique et social.
Rappelé à Dieu ce vendredi 03 décembre 2021, Lamine Diack repose désormais au cimetière de Yoff de Dakar. Après la levée du corps à la mosquée Mermoz, il a été accompagné à sa dernière demeure par une foule compacte dans laquelle on retrouvait amis, proches, anonymes, sportifs de tous bords mais aussi compagnons. Ils étaient venus prier, rendre un hommage et témoigner sur l’ex président de l’IAAF qui a tiré sa révérence à 88 ans. Avec sa disparition, le Sénégal perd une icône du sport qui a non seulement marqué la vie sportive mais aussi sociale et politique.
Natif du quartier Rebeuss le 7 juin 1933, le président Lamine Diack a été un modèle du sportif accompli par sa polyvalence aussi bien pour l’athlétisme, le volleyball et le football. Entre 1950 et 1960, il débutera sa carrière au Foyer France Sénégal, club qui allait donner, avec la fusion avec l’Espoir de Dakar, naissance à l’actuel club Jaraaf de Dakar.
Le longiligne milieu de terrain de l’époque aux lunettes, étalait en même temps ses talents dans d’autres disciplines comme le basketball et le volleyball. Mais surtout dans les sautoirs.
Athlète de haut niveau, il s’illustre à la veille des indépendances à la discipline du saut en longueur et s’empare même du titre de champion de France avec un saut de 7,63 mètres avant de battre son propre record en 1959 avec 7,72 mètres qui le hisser à la tête du championnat de France universitaire.
Obligé de mettre un terme à sa carrière de footballeur, il devient l’entraineur du Foyer France Sénégal et plus tard directeur technique pour l’équipe nationale de football du Sénégal de 1964 à 1968. En 1973, il devient le premier président de la Confédération africaine d’athlétisme. En 1974, il est membre du Comité national olympique sénégalais (CNOS), dont il est le président de 1985 à 2002. Lamine Diack a aussi un parcours politique.
Il a été nommé secrétaire d’Etat au Sports et maire de Dakar de 1978 à 1980. Il a aussi été député-maire à l’Assemblée nationale de 1978 à 1993. M. Diack a également été vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal. C’est en 1999, à l’issue d’une séance extraordinaire après le décès de Primo Nebiolo, dont il était le vice-président, qu’il est élu à la tête de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF).
En 2011, lors du 48e congrès de l’IAAF, il est réélu à la tête de l’institution pour un mandat de quatre ans, avec 173 voix contre 27. C’est en 2015 qu’il avait quitté ses fonctions après 15 années à la tête de l’athlétisme mondial.
Mais au crépuscule de cette vie sportive a été marquée par sa mis en examen par la justice française pour une affaire de corruption passive et liée au scandale du dopage en Russie dans l'enquête sur l'attribution des Jeux olympiques de Rio 2016, de Tokyo 2020 et des Mondiaux d'athlétisme 2017. En septembre 2020, le président Diack est reconnu coupable d’avoir accepté de dissimuler des résultats de tests et de les avoir laissé continuer à participer à des compétitions, notamment aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Assigné à une résidence à Paris, le président Lamine Diack était rentré à Dakar le 10 mai dernier après avoir fait appel de sa condamnation. La date d'un nouveau procès restait à fixer.
Par Abdoulaye THIAM
L’ENVOL D’UN IMMORTEL !*
«Je suis né à 150 mètres du stade et de la prison. J’ai choisi le stade !», aimait résumer, le président Lamine Diack. Du populeux quartier Rebeuss, il a atterri à la Principauté de Monaco (siège de l’IAAF).
«Je suis né à 150 mètres du stade et de la prison. J’ai choisi le stade !», aimait résumer, le président Lamine Diack. Du populeux quartier Rebeuss, il a atterri à la Principauté de Monaco (siège de l’IAAF). Une si longue marche parsemée d’embuches que l’homme a su surmonter les unes après les autres.
Près d’une trentaine d’années à la Confédération africaine d’athlétisme (CAA), Lamine Diack a été aussi président et vice-président de l’IAAF (ancêtre de World Athletic) pendant 39 ans. Mais contrairement à ce qu’on a l’habitude de voir, Lamine Diack n’était pas un «nègre de service». Il était plutôt en mission. Une mission parfaitement accomplie. Parce que Diack a su faire bouger les lignes et bousculer l’ordre établi. Demander l’exclusion de l’Afrique du Sud de l’IAAF pour lutter contre l’Apartheid, il fallait le faire. Diack l’a osé et réussi.
La démocratisation du système de vote avec l’adoption d’«un pays, une voix», porte aussi l’empreinte de Lamine Diack. Les Chinois lui doivent la réintégration de leur pays au sein de l’Association internationale d’athlétisme. Quant aux athlètes, Lamine Diack leur a permis de vivre de leur art. Et pour cause, jusqu’en 1997, l’IAAF se contentait d’offrir une Mercedes au vainqueur d’une course alors que les Fédérations organisatrices empochaient 8 millions de dollars. Aujourd’hui, les athlètes se bousculent pour prendre part à la Diamond League, courue désormais en Europe, en Amérique mais aussi en Asie et en… Afrique. Alors que son ancêtre, la Golden League était exclusivement réservée à 12 villes européennes. Diack tenait à l’universalité de sa discipline mais aussi et surtout à son retour à l’école. D’où le lancement du projet «kid’s athletics».
Lamine Diack était un sportif accompli. Mais aussi un homme politique courageux, franc et généreux dans la discrétion. De Senghor à Me Wade en passant par Abdou Diouf, il n’a jamais courbé l’échine. Il a toujours eu le courage de ses idées. Abdoulaye Makhtar Diop a rappelé hier, son refus de quitter ses fonctions de maire de Dakar sur demande du président Senghor. «Je ne vais pas démissionner parce que j’ai été élu par les Dakarois», avait-il répondu à l’ancien Chef d’Etat sénégalais. Diack n’éprouvera également aucune difficulté à dire à Me Abdoulaye Wade que «le Sénégal n’est pas le Togo» pour qu’on y permette une dévolution monarchique du pouvoir.
Last but not least ! Alors que plusieurs personnalités sénégalaises craignaient d’afficher leur adhésion aux Assises nationales, le président Lamine Diack, lui avait mis sur la table 30 millions. Mieux, il avait confié à Sud Quotidien en 2011, à Daegu (Corée du Sud) qu’il était prêt à démissionner de la présidence de l’IAAF pour devenir un président intérimaire du Sénégal pour un mandat de 3 ans. Sa seule conditionnalité était un consensus. Hélas, le Benno finira par voler en éclats. On connaît la suite ! Bref, c’est cette personnalité d’une dimension internationale qui s’est éteinte dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 décembre, laissant dernière elle, une jeunesse en perte de repères. Il nous avait promis d’écrire ses mémoires. Hélas, la faucheuse en a décidé autrement. Repose en paix, Président !
*Titre inspiré de la UNE de Sud Quotidien suite au décès de Léopold Sédar Senghor
YANKHOBA DIATTARA OBJET DE MULTIPLES PLAINTES DE LA RÉPUBLIQUE DES VALEURS
Le parti a saisi l’OFNAC, la CREI et la CENTIF après la déclaration publique grave du ministre à Thiès concernant la détention d'une enveloppe de 100 millions de FCFA destinée à la campagne électorale pour les locales - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la République des Valeurs/Réewum Ngor annonçant avoir saisi de plaintes l'OFNAC, la CREI et la CENTIF sur de possibles délits financiers de la part du ministre Yankhoba Diattara, qui a publiquement affirmé détenir 100 millions de FCFA pour la campagne des élections locales.
"La République des Valeurs/Réewum Ngor a saisi l’Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) et la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) après la déclaration publique grave de monsieur Yankhoba Diattara, ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, vice-président du Conseil départemental de Thiès et par ailleurs candidat aux élections municipales prévues le 23 janvier 2022.
En effet, M. Diattara, devant un public nombreux, affirme disposer d'un montant de 100 millions de FCFA et cherche à mobiliser plus avec des partenaires, pour la campagne électorale. Il dit aussi que la destination de ce pactole est le « financement » (sic) de deux cents (200) groupements de femmes dans une première phase, son objectif à terme étant de toucher l’ensemble des groupements de Thiès à raison de 500 000 F CFA par groupement de femmes. En l’espèce, il s’agit, assurément, de corruption d’électeurs dans le contexte de précampagne où M. Diattara lui-même se place. Les chroniques thiessoises sont animées, depuis quelque temps, par l’entreprise d’achat des électeurs à laquelle se livre le ministre Yankhoba Diattara, au mépris de la dignité des citoyens et de la moralité sociale et républicaine.
Or, M. Diattara ne peut attester d’aucun emploi stable et solidement rémunéré ayant duré plus de deux (2) ans au cours de la décennie écoulée, voire au-delà qui justifierait qu’il disposât d’une telle somme à distribuer généreusement. Il n’exerce, de notoriété publique, que des activités politiques. Tout patrimoine ou ressources qu’il posséderait relèveraient quasi exclusivement de ces activités politiques.
Par ailleurs, un ministre de la République ne saurait avoir de « partenaires » et « d’amis », ni recevoir de cadeau ou de faveur de quelconque nature que ce soit ni même contracter un prêt ailleurs qu’auprès d’établissement de crédit dûment habilité.
L’aveu étant la reine des preuves, M. Diattara doit s’expliquer sur la provenance d’une telle somme qu’il lui est impossible de réunir à travers ses revenus légaux. L’alibi de partenaires ou d’amis, qui se veut intelligent, est une preuve que M. Diattara ignore les responsabilités et conséquences qui découlent de sa qualité de ministre de la République ainsi que des obligations strictes qui pèsent sur lui, qui l'obligent au demeurant à une déclaration de patrimoine dès sa prise de fonction. Tout patrimoine ou toutes ressources financières acquises depuis sa prise de fonction ne saurait provenir que de ses revenus légaux et déclarés auprès de l’OFNAC. Pour mémoire, M. Diattara est ministre depuis novembre 2020. Avant cette date, et notamment durant la campagne de 2019 autrement plus cruciale pour son parti, le Rewmi, pour lui- même et son mentor, il ne pouvait se vanter de sa soudaine prodigalité. En raison de son aveu et de ses activités sur le terrain, nulle personne de bonne foi ne peut manquer de s’interroger sur l’origine de sa soudaine richesse.
Par conséquent, la République des Valeurs/Réewum Ngor signale à la CENTIF de potentiels flux financiers illicites. Elle dénonce auprès de l’OFNAC et de la CREI une potentielle entreprise d’enrichissement illicite. La réaction diligente de ces institutions est d’autant plus souhaitée, qu’à ses dires propres, M. Diattara va solliciter « ses partenaires » pour mobiliser d’autres ressources pour l’ensemble des groupements de Thiès.
La République des Valeurs/Réewum Ngor est indignée par les pratiques immorales qui désacralisent la République, désorganisent la démocratie, pervertissent la citoyenneté. Les vices et la violence qui affectent la société sénégalaise trouvent souvent leurs causes dans la dépravation assumée des hommes politiques. L’affaire Djibril Ngom montre, s’il en est, la félonie et l’absence complète d’éthique de certains acteurs politiques de la coalition au pouvoir, gangrenée par l’esprit « mburu ak soow », de collision pour la perversion des valeurs sacrées qui fondent une nation."
GAMBIE, UNE PRÉSIDENTIELLE À L'OMBRE DE JAMMEH ET DU COVID
Les Gambiens élisent samedi leur prochain président avec l'espoir qu'il améliorera les conditions de vie de leur pays éprouvé, et fermera les plaies encore vives de l'ère Yahya Jammeh. Mais l'ombre de l'ancien dictateur plane sur un scrutin incertain
Le sortant Adama Barrow et cinq autres candidats, tous des hommes, se disputent les voix d'un peu moins d'un million d'électeurs, et la charge de diriger pendant cinq ans le plus petit pays d'Afrique continentale, qui est aussi l'un des plus pauvres au monde.
Il n'y a qu'un tour. Les bureaux ouvrent à 8H00 et ferment à 17H00 (locales et GMT). Les premiers résultats pourraient être connus dimanche.
Dans une Afrique de l'Ouest frappée de recul démocratique, la Gambie, bizarrerie géographique s'enfonçant sur quelques centaines de kilomètres le long du fleuve du même nom à travers le Sénégal, peut tenir lieu de contre-exemple.Après avoir tourné la page de plus de vingt ans de dictature Jammeh fin 2016, elle peut connaître sa première transition ouverte quand les Gambiens, après avoir participé avec engouement à la campagne, iront voter, en déposant en guise de bulletin une bille dans un des bidons aux couleurs de chaque candidat.
"On est entré dans une période de liberté où les gens peuvent s'exprimer sans crainte du danger", dit Gilles Yabi, fondateur du think-tank Wathi. Mais cette démocratie est "fragile", dit-il, et "il est important de confirmer cette trajectoire par des élections qui se passent bien, indépendamment du résultat".
De son exil en Guinée Equatoriale, Yahya Jammeh, parti il y a cinq ans sous la pression d'une intervention militaire ouest-africaine, se mêle à l'avenir d'un pays où il compte encore de nombreux supporteurs.L'éventualité qu'il rende des comptes pour les crimes imputés à lui-même et ses agents entre 1994 et 2016, assassinats, disparitions forcées, actes de torture, détentions arbitraires, viols...est l'un des enjeux de cette élection.
Un autre est la sortie de crise.Les Gambiens, dont près de la moitié vivent sous le seuil de pauvreté, ont été durement touchés par le Covid-19.En dehors de l'agriculture et des transferts d'argent de la diaspora, le pays, avec ses plages sur l'Atlantique, vivait du tourisme, britannique surtout.Coup sur coup, la faillite de l'opérateur Thomas Cook et la Covid-19 ont tari les flux.
Les touristes commencent à revenir.Mais de nombreux emplois ont disparu.La Gambie était déjà proportionnellement l'un des principaux points de départ de migrants cherchant à gagner l'Europe en pirogue.Les Gambiens souffrent de l'augmentation des prix des produits de première nécessité, riz, sucre, huile, des coupures d'eau et d'électricité, du manque d'accès aux soins.
Pour le sortant Adama Barrow, 56 ans, vainqueur surprise de Yahya Jammeh en 2016, l'élection donnera la mesure de la confiance placée en lui pour redresser la barre et réconcilier les Gambiens.
Mais le doute s'est fait jour sur ses intentions au sujet de Yahya Jammeh.Peu connu avant 2016, l'ancien promoteur immobilier et fan du club de foot d'Arsenal a été consacré par défaut, parce que le leader historique de l'opposition, Ousainou Darboe, avait été emprisonné.
- Alliance controversée -
Ousainou Darboe, 73 ans, éternel deuxième de la présidentielle derrière Yahya Jammeh, avocat et défenseur de nombreux opposants de l'ancien dictateur, est présenté comme le principal concurrent de M. Barrow, avec qui il a pris ses distances après avoir été son ministre et vice-président.
Après l'investiture de M. Barrow et sous sa présidence, les prisonniers politiques ont été libérés, le multipartisme instauré, la liberté d'expression restaurée.La Gambie a réintégré le Commonwealth, et a renoncé à quitter la Cour pénale internationale.
Mais M. Barrow est revenu sur sa promesse de ne rester que trois ans, provoquant fin 2019, début 2020 d'importantes manifestations et des dizaines d'arrestations. Il a mis beaucoup d'eau dans ses engagements passés à faire rendre justice pour les crimes de l'époque Jammeh.
Son parti nouvellement créé a noué une alliance avec celui de l'ancien autocrate Jammeh.Ce dernier, dans une de ses interventions à distance dans la campagne, a dénoncé l'accord et apporté son soutien à un ancien lieutenant de son parti, Mama Kandeh.
M. Barrow s'est aussi retrouvé en novembre avec entre les mains le rapport d'une commission instituée sous sa présidence sur les exactions des années Jammeh.
La commission a entendu pendant plus de deux ans près de 400 témoins, victimes et anciens officiels. Le rapport demande que les responsables soient poursuivis.Son contenu n'a pas été publié et on ignore qui sont les responsables nommément désignés.
M. Barrow ou son successeur a six mois pour trancher la délicate question des suites à donner au rapport.