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17 juin 2025
MOHAMED MBOUGAR SARR AU COEUR D'UNE POLÉMIQUE HOMOPHOBE
Le lauréat du prix Goncourt 2021 est critiqué pour «De Purs Hommes», roman publié en 2018. Une affaire qui se nourrit d’amalgames, de ressentiment anti-occident et de conservatisme religieux
Aujourd’hui, si Mohamed Mbougar Sarr écrit, des Sénégalais crient. Et s’ils crient, c’est au scandale. Mohamed Mbougar Sarr ferait l’apologie de l’homosexualité. L’obtention du confidentiel «prix du prix littéraire» gay 2021, décerné le 12 novembre à Paris par l’association Verte Fontaine et les Editions du frigo à l’auteur sénégalais pour l’ensemble de son œuvre, n’a fait qu’alimenter un peu plus le feu qui couvait depuis l’obtention du Goncourt début novembre pour son quatrième roman, la Plus Secrète Mémoire des hommes.
Miroir peu complaisant
La polémique enfle pourtant à contre-temps. Car il n’est pas question de la Plus Secrète Mémoire des hommes. La cible, la vraie, c’est son roman De Purs Hommes, publié en France en 2018. «De Purs Hommes n’avait pas été mis en vente au Sénégal en 2018», précise la responsable des ventes de la librairie Aux quatre vents, à Dakar. Dans ses pages, Mbougar Sarr tend au Sénégal un miroir peu complaisant. Il y narre l’histoire d’un professeur de lettres désabusé par l’hypocrisie morale ambiante. Le visionnage d’une vidéo de la profanation de la tombe d’un homosexuel fera naître chez lui une obsession pour cet événement.
Au Sénégal, l’homosexualité est considérée comme un délit passable de cinq ans d’emprisonnement ; les goorjigéens, terme péjoratif pour désigner un homosexuel et qui signifie littéralement «homme-femme» en wolof, sont régulièrement cibles d’agressions et doivent vivre clandestinement leur union, qualifiée de «contre-nature» par le code pénal sénégalais.
Mbougar Sarr est donc accusé d’être un vendu à la solde des lobbys LGBT. «Il représente un danger pour le Sénégal. […] Si l’on suit cette logique, dans quarante ans, nos enfants vivront avec l’homosexualité. C’est le début de la décadence de la société sénégalaise», soutient le professeur Niang, enseignant d’histoire-géographie à Kaffrine, dans un entretien accordé au média sénégalais Thies Info.
Le décès de l'ancien patron de l'athlétisme mondial a éteint les poursuites pénales qui le visent personnellement en France mais un procès en appel dans cette affaire de corruption reste prévu en fin d'année pour ses coprévenus, dont son fils Papa Massata
Le Sénégalais Lamine Diack, mort à 88 ans dans la nuit de jeudi à vendredi à Dakar, a régné durant seize ans à la tête de l'athlétisme mondial avant d'être rattrapé par les scandales et de devenir le symbole de l'affairisme qui a gangréné la fédération internationale.
Considéré comme l'un des acteurs-clés d'un système de corruption visant à couvrir des cas de dopage en Russie, il avait, en septembre 2020, été condamné par la justice française à quatre ans de prison, dont deux ferme, et 500.000 euros d'amende pour corruption et abus de confiance.
Il avait fait appel de cette condamnation et la date d'un nouveau procès restait à fixer.
Lamine Diack avait aussi été mis en examen pour corruption passive dans l'enquête sur l'attribution des Jeux olympiques de Rio (2016), de Tokyo (2020) et des Mondiaux d'athlétisme 2017.
Compte tenu du décès de M. Diack, la justice ne prononcera ni relaxe ni condamnation mais constatera, comme il est d'usage, l'extinction de l'action publique à son encontre.
Concernant les faits de corruption passive lors de l'attribution des Jeux olympiques 2016 et 2020, une audience de fixation est prévue à la cour d'appel de Paris le 25 février et le procès devrait avoir lieu en octobre 2022, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Dans ce dossier, Lamine Diack et son fils Papa Massata sont soupçonnés d'avoir monnayé leur soutien aux villes organisatrices contre des pots-de-vin déguisés en contrats de lobbying.
LA RÉSISTANCE DES LANGUES NATIONALES
Parlées dans les familles, les salles de classe, ainsi que dans les universités par une bonne partie des Sénégalais, les langues nationales peinent encore à s’imposer à l’écrit, malgré les efforts d’éminents intellectuels comme Mame Younousse Dieng
Son audace a été magnifiée, avant-hier, lors d’une rencontre dédiée aux livres écrits en langues nationales. Son exemple, offert aux générations actuelles. Elle, c’est feu Mame Younousse Dieng, première personne à oser écrire un roman entier en langue nationale, en l’occurrence le wolof. Intitulé ‘’Aawo bi’’, le livre écrit en 1982 n’a pu être édité que 10 ans plus tard, en 1992. ‘’C’est un livre plein d’enseignements dans lequel elle enseigne comment doit être une épouse. Ndella, le personnage principal, est un exemple de courage, de dignité, de bravoure. Une femme d’une beauté extraordinaire, mais qui laisse tout de côté pour donner la priorité à son mariage, pour être une épouse exemplaire’’, commente Mamadou Diouf, ancien SG de la Confédération des syndicats autonomes.
Mais qui était cette brave dame que l’association Fonk Sunuy Làmmin, en collaboration avec Goethe Institut et la place du Souvenir, a voulu rendre hommage en lui consacrant ces journées d’échanges ? Née à Tivaouane, au cœur du Cayor, Mame Younousse Dieng a été enseignante, résistante, foncièrement encrée dans les valeurs traditionnelles africaines et sénégalaises. La professeure Penda Mbow témoigne : ‘’En tant que première écrivaine en wolof, Mame Younousse a eu à jouer un rôle très important dans l’éclosion des langues nationales au Sénégal. Avant même le livre, elle a été l’une des premières, sinon la première, à avoir traduit l’hymne national en wolof. Elle fait partie de ceux et celles qui ont très tôt compris que le développement passe nécessairement par la vulgarisation de nos langues.’’
Quand on parle de Mame Younousse, les témoignages sont unanimes autour de ses valeurs. Penda Mbow s’exclame : ‘’La première chose, c’est sa beauté. Elle est une belle femme noire, avec un charisme, une culture cayorienne, très encrée chez elle. C’est une femme de culture, une grande intellectuelle. Ses leçons en français, elle les traduisait en wolof pour mieux les retenir.’’
Selon l’historienne, on ne peut développer un pays si on ne maitrise pas ses langues. ‘’Tout le monde convient qu’il est plus facile de penser, de réfléchir, d’écrire, d’apprendre à partir de sa propre langue. Tous les scientifiques en conviennent. On en parle depuis très longtemps. Des pas décisifs ont été franchis ces dernières années. Je pense qu’il y a un excellent travail qui est en train de se faire et c’est très important’’, a-t-elle insisté.
En effet, si autrefois les langues nationales ne vivaient que par l’oralité, de plus en plus, il existe des ouvrages faits en langues nationales, particulièrement en wolof. D’ailleurs, dans le cadre du ‘’Pencum Maam Yunus’’, plusieurs ouvrages ont été présentés par les différentes maisons d’édition connues en langues nationales. Directrices des éditions Ejo, Ndèye Codou Fall se félicite : ‘’Cette exposition a pour objectif de montrer aux uns et aux autres qu’il y a beaucoup d’ouvrages écrits en langues nationales. Outre Ejo, ont participé à cette exposition d’autres maisons comme Osad, CNRE et Ared. Nous avons tenu à offrir plus de visibilité à tous ceux qui produisent dans nos langues’’.
Cette éclosion, selon Penda Mbow, dénote un certain regain d’intérêt salutaire. Elle affirme : ‘’Il y a un regain de dynamisme culturel et intellectuel dans ce pays qui est très rassurant. Cela veut dire que ce qui a été semé il y a plusieurs années par les anciens est en train d’éclore. Et je ne vois pas ce qui pourrait stopper ce processus. Nous devons tous nous battre pour faire de ce pays un pays modèle en termes de citoyenneté, inclusive, participative. Un pays où tout le monde peut accéder à l’information et exercer pleinement sa citoyenneté.’’
Pour Coura Sarr, auteure de ‘’Pexe du Niak’’ (conte), l’Etat parle beaucoup, mais fait très peu pour les langues nationales. Rappelant que le Sénégal a commencé l’apprentissage des langues nationales avant tous les autres pays africains, elle déplore : ‘’Aujourd’hui, tous les pays nous ont dépassé, à cause de notre manque d’engagement et de respect pour nous-mêmes, nos valeurs. Dans la vie, avant de s’ouvrir aux valeurs des autres, à la langue d’autrui, il faut d’abord et avant tout s’appuyer sur ses propres valeurs. Même Dieu nous l’enseigne, car Il a envoyé tous les prophètes qui ont parlé à leurs peuples dans leur propre langue. Pas dans des langues qui leur sont méconnues. Il y a dans ce pays un manque d’estime de soi, qui ne s’explique pas.’’
Celle qui aime se définir comme quelqu’une qui n’a jamais été à l’école française, qui a fait ses humanités au centre social de Pikine dans les années 1970 jusqu’à écrire son premier livre en français, estime que l’œuvre de Mame Younousse doit être davantage vulgarisée, car plein d’enseignements. Elle a su interpréter merveilleusement deux des textes de l’illustre écrivaine : en l’occurrence ‘’Xarit’’, un hymne à l’amitié, et ‘’Rej May Deju’’, consacrée à l’épouse africaine, sénégalaise modèle.
par Jean Pierre Corréa
UN CON, ÇA OSE TOUT
L’État est le premier à discriminer ses citoyens, selon qu’ils se nomment Ndiaye, Fall, Sall. Lesquels peuvent sans coup férir renouveler leurs cartes d’identité, alors que moi et autres Coly, Lopy, sommes obligés de quérir un certificat de nationalité
Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas…ce qu’ils savent… La flatulence cérébrale de Gaston Mbengue a répandu sa puanteur toxique sur tout le Sénégal, et réveillé cette unité œcuménique qui fait la singularité et le charme du pays.
Nous n’allons pas plus accabler cet ersatz de primate, notre consœur Henriette Niang Kandé l’ayant habillé pour l’hiver qui s’annonce, en écrivant dans sa jubilatoire « Chronique de l’Improviste » que « Les bêtises qu’il débite chaque fois qu’il ouvre la bouche ou pose un acte ont fini de convaincre qu’il a la profondeur d’une planche de surf, de la bouillie dans la tête qui lui sert de cerveau et le rayonnement intellectuel d’une laitue. C’est bien ce que dit Michel Audiard : “Un homme bête, ça ne se définit pas. Il faut donner des exemples“. Il rajoute : “Traiter son prochain d’homme bête n’est pas un outrage, mais un diagnostic“. S’il arrive de douter qu’on puisse naitre bête, certains ont d’indéniables dispositions naturelles à l’être. Gaston Mbengue occupe une place de choix dans cette catégorie ». La messe est dite… Mais justement, il convient de remettre « l’église au milieu du village » ou, pour entrer dans le sujet de manière équitable, « la mosquée au centre du quartier ».
Alors, que savent les gens et qu’ils ne comprennent pas ?
Ils savent, mais ne comprennent pas, que l’amitié qui liait le Cardinal Yacinthe Thiandoum et le Vénéré Seydou Nourou Tall a conduit le guide de l’église d’alors à céder à son ami, le « caravansérail », propriété de l’Archevêché, terrain sur lequel a été érigée cette superbe mosquée dite « des Tall ».
Ils savent, mais ne comprennent pas, qu’à Saint-Louis, chaque matin que Dieu fait, un Imam vient baptiser une jeune fille et souffler dans le creux de son oreille, des prénoms comme Pauline, Marguerite, Louise ou tant d’autres…
Ils savent, mais ne comprennent pas, que des villes comme Ziguinchor, ou Fadiouth n’ont qu’un seul cimetière où reposent ensemble et en harmonie, catholiques et musulmans.
Ils savent, mais ne comprennent pas qu’un des meilleurs amis de Léopold Sédar Senghor était Serigne Fallou Mbacké, dont les enfants furent parmi les privilégiés qui eurent le droit d’entrer au cimetière de Bel Air lors de ses obsèques.
Ils savent, mais ne comprennent pas, que ce qui fait la singularité de notre Sénégal, réside dans le fait, qu’avant, justement, il n’était point besoin d’évoquer un caricatural « dialogue islamo-chrétien », parce que cela allait de soi.
Ils savent, mais ne comprennent pas, qu’on peut manier avec goût la langue française, et ne pas démériter du bonheur d’être Sénégalais.
Soyons clairs et directs : Si, Walf a pu diffuser cette connerie, alors qu’elle avait été enregistrée, et aurait pu prendre le chemin de la poubelle, c’est bien que cette petite musique diffuse ses notes malsaines de manière tout à fait officielle. L’État sénégalais est le premier à discriminer ses citoyens, selon qu’ils se nomment Ndiaye, Diop, Guèye, Fall, Sall, Tall, lesquels pourront sans coup férir renouveler leurs cartes d’identité ou leurs passeports égarés, alors que moi, Jean Pierre Corréa, et autres Coly, Lopy, Mendy, Goudiaby, Diatta ou D’Almeida, serons sans ménagement, sommés d’aller quérir un certificat de nationalité au tribunal, pour bien prouver qu’ils méritent leur sénégalité. Sans que cela ne choque personne, puis qu’ils le savent tous, mais que là justement…ils le comprennent, sans pour autant s’en offusquer. C’est cette normalité administrative officielle et frappée du sceau de l’iniquité et de l’injustice, qui a fait le lit dans lequel Gaston Mbengue est venu tranquillement vomir sa rance bêtise.
Et que personne ne fasse semblant de…ne pas comprendre…
Il est urgent que l’État comprenne que tous les Sénégalais se valent et leur fasse comprendre qu’il est temps de le savoir.
Parce que « Des Cons…ça ose tout…et c’est à cela qu’on les reconnait ».
LES TRANSPORTEURS DÉSORMAIS EN GRÈVE ILLIMITÉE
Beaucoup de travailleurs n'ont pas pu se rendre sur leurs lieux de travail et des élèves à leur école, comme à Dakar. Des malades, privés de moyens de déplacement, n'ont pas pu respecter leur rendez-vous médical
Les transporteurs sénégalais ont durci vendredi leur grève, annonçant mener désormais un mouvement illimité pour protester notamment contre "les tracasseries" des forces de l'ordre, malgré l'appel de l'Etat à négocier.
A Dakar et en province, ce sont les mêmes scènes que les deux premiers jours du mouvement, jeudi et vendredi, avec des routes quasiment vidées de véhicules de transports de passagers et de biens, selon des journalistes de l'AFP et des témoins. Dans plusieurs localités, le trafic est notamment assuré par des motos et des véhicules hippomobiles. Des bus de la société de transports ont été empêchés de rouler en province par des transporteurs, selon la presse locale. Beaucoup de travailleurs n'ont pas pu se rendre sur leurs lieux de travail et des élèves à leur école, comme à Dakar. Des malades, privés de moyens de déplacement, n'ont pas pu respecter leur rendez-vous médical, ont déclaré à la presse des sources hospitalières à Dakar. "Le gouvernement campe sur sa position. Nous campons sur notre position", a déclaré vendredi sur la radio RFM (privée) Gora Khouma, responsable du Cadre unitaire des syndicats de transports routiers du Sénégal (Custrs), à l'origine de la grève initialement limitée à deux jours.
Des responsables du Cadre ont appelé jeudi soir à une grève désormais illimitée pour amener le gouvernement à satisfaire leurs doléances contenues dans une plate-forme en 11 points. Les transporteurs exigent de discuter avec au moins six ministères impliqués dans la gestion du secteur dont l'Intérieur, les Forces armées, l'Environnement, le Commerce, et pas seulement avec la tutelle, selon M. Khouma.
Le ministre chargé des Transports terrestres a déclaré jeudi soir sur la télévision publique être prêt à rencontrer les grévistes pour discuter avec eux et au nom de ses collègues ministres, un appel qui n'a pas été entendu par les transporteurs. "Cette grève a un (mauvais) impact sur l'économie. (Elle) a causé des désagréments aux usagers. Rien ne justifie sa poursuite", a dit M. Faye.
Les transporteurs protestent notamment contre "les tracasseries" de la police, de la gendarmerie et du service des Eaux et forêts. Beaucoup de chauffeurs ont déclaré à la presse être victimes d'un "racket" de la part des forces de l'ordre. Ils protestent également contre le transport clandestin et le nombre élevé, selon eux, de points de contrôle.
LAMINE DIACK, CACIQUE DU SPORT MONDIAL RATTRAPÉ PAR LES AFFAIRES
Le Sénégalais, mort à 88 ans dans la nuit de jeudi à vendredi à Dakar, a régné durant 16 ans à la tête de l'athlétisme mondial avant d'être rattrapé par les scandales et de devenir le symbole de l'affairisme qui a gangréné la fédération internationale
Révélé par des médias sénégalais, le décès a été confirmé à l'AFP par sa famille.
Le premier président non européen de l'instance (de 1999 à 2015), homme politique d'envergure dans son pays (maire de Dakar de 1978 à 1980, parlementaire de 1978 à 1993), a vu son bilan et sa réputation ternis par l'accumulation des accusations à la fin de sa carrière.
Considéré comme l'un des acteurs clés d'un système de corruption visant à couvrir des cas de dopage en Russie, il avait, en septembre 2020, été condamné par la justice française à quatre ans de prison, dont deux ferme, et 500.000 euros d'amende pour corruption et abus de confiance.Il avait fait appel de cette condamnation et la date d'un nouveau procès restait à fixer.
Il avait aussi été mis en examen pour corruption passive dans l'enquête sur l'attribution des Jeux olympiques de Rio (2016), de Tokyo (2020) et des Mondiaux d'athlétisme 2017.
Une terrible chute pour l'ex-dirigeant, qui était retourné au Sénégal en mai, pour la première fois depuis sa mise en examen en 2015, et aimait à rappeler du temps de sa splendeur qu'il avait eu "plusieurs vies".
Sauteur en longueur sous le maillot de l'équipe de France, puis joueur de football -sa passion- et Directeur technique national de l'équipe du Sénégal après l'indépendance de 1960 (entre 1964 et 1968), Lamine Diack a ensuite mené de pair des carrières prolifiques en politique et dans les instances sportives nationales puis internationales.
Il a ainsi été président du Comité national olympique sénégalais, maire de Dakar, parlementaire et vice-président de la fédération internationale d'athlétisme avant d'en prendre les rênes par acclamations en décembre 1999 à la mort de l'Italien Primo Nebiolo.
- Culture de la corruption -
Mais il aura fallu la fin de ses quatre mandats pour qu'apparaissent au grand jour les soupçons d'une culture de la corruption bien ancrée, avec des ramifications familiales.Son fils Papa Massata, ex-conseiller marketing de l'IAAF, a lui aussi été jugé à Paris pour corruption et blanchiment en bande organisée dans cette affaire.
Le clan Diack était accusé d'avoir retardé des sanctions disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage en l'échange de renouvellements de contrats de sponsoring et de diffusion télévisée en vue des Mondiaux-2013 à Moscou et de fonds du pouvoir russe pour financer l'opposition au sortant Abdoulaye Wade lors de la présidentielle 2012 au Sénégal, remportée par Macky Sall.
De quoi écorner son bilan au sommet de l'athlétisme mondial. Lors de sa conférence de presse d'adieu au congrès de Pékin en août 2015, Lamine Diack s'était d'ailleurs emporté, bredouillant explications et justifications qui n'en étaient pas.
Aucun de ses voisins, dont son successeur Sebastian Coe, visiblement gênés, n'était intervenu pour sa défense.
"Il laisse une image pas très reluisante pour l'athlétisme", avait jugé auprès de l'AFP Bernard Amsalem, ancien président de la Fédération française (2001-2016) et ex-membre du Conseil de la Fédération internationale (2011-2019)."Le fonctionnement était très opaque et je pense qu'il a été dépassé par les évènements. Il n'aurait jamais dû confier tant de responsabilités à son fils.D'autres ne l'auraient pas fait. C'est clair qu'il n'a rien contrôlé et que tout cela lui a complètement échappé."
Une ex-salariée avait déclaré à la police pendant l'enquête: "Je pense que Lamine Diack s'est pris pour Robin des Bois, prendre l'argent des dopés pour sauver les Sénégalais, mais cela n'engage que moi".
Malgré le terrible boulet de la corruption, Diack pouvait se flatter d'avoir mondialisé le premier sport olympique. Sur le plan comptable, les recettes de télévision et de sponsoring se sont ainsi élevées en 15 ans à plus d'un milliard d'euros. Un legs balayé par les affaires, qui ont causé la perte d'importants sponsors à la fédération internationale.
AVEC LE DÉCÈS DE LAMINE DIACK, LE SÉNÉGAL PERD UN DE SES PLUS ILLUSTRES FILS
Le chef de l’Etat rend hommage à l’ex-président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF)
Le chef de l’Etat a rendu hommage à l’ex-président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), Lamine Diack, l’‘’un des plus illustres fils du pays’’, décédé vendredi à l’âge de 88 ans.
‘’Avec le décès de Lamine Diack, le Sénégal perd un de ses plus illustres fils’’, a écrit Macky Sall sur son compte Twitter.
‘’Sportif de renommée, ancien maire de Dakar, ancien député, ancien ministre et ancien président de l’IAAF, Diack était un homme d’une grande dimension’’, a-t-il ajouté, présentant ses ‘’condoléances émues à toute la nation’’.
L’ancien président de l’IAAF (1999-2015) est décédé à son domicile, à Dakar. Il est revenu au Sénégal après avoir été placé en résidence surveillée en France, de novembre 2015 à mai 2021.
La justice française l’a condamné en septembre dernier à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour corruption.
L’ancien ministre des Sports du Sénégal était accusé de corruption et de blanchiment d’argent, en lien avec un scandale de dopage en Russie.
Il lui était reproché d’avoir fermé les yeux sur des cas de dopage concernant des athlètes russes.
Le Jaraaf de Dakar, un club que Lamine Diack a dirigé pendant longtemps, a facilité son retour au Sénégal en versant à son nom, en France, une caution de 327 millions de francs CFA en échange de la levée de la résidence surveillée dont il était l’objet.
La collecte de l’argent avait été dirigée par un collectif d’amis de Lamine Diack.
L’ancien maire de Dakar sera inhumé à 16 h, au cimetière de Yoff, à Dakar, selon sa famille.
MALADIES TROPICALES NEGLIGEES, PLUS DE 650 000 PERSONNES SOUFFRENT DE FILARIOSE LYMPHATIQUE
Parmi les 20 Mtn ciblées par l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) dans la région africaine, 13 sont endémiques au Sénégal
Les Maladies Tropicales Négligées (Mtn) sont un ensemble diversifié de 20 maladies et groupes de maladies avec un point commun. Elles ont un impact sur les communautés appauvries, touchent plus d’un milliard d’individus dans le monde. Parmi les 20 Mtn ciblées par l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) dans la région africaine, 13 sont endémiques au Sénégal. Elles sévissent principalement en Afrique et en Amérique latine dans des zones où les conditions d’hygiène et d’assainissement sont précaires. Elles peuvent coexister chez une même personne ou dans une même zone et seraient à l’origine de 534 000 décès par an, selon l’Oms. Elles entraînent des handicaps de longue durée, des difformités, des retards de croissance chez les enfants, des grossesses à complications et une baisse du rendement scolaire et de la productivité. Au Sénégal, les Mtn à chimiothérapie préventive sont endémiques dans toutes les régions du pays avec des niveaux de co-endémicité différents d’une région à une autre.
Ainsi, dix régions seront ciblées pour la campagne de Distribution de Masse de Médicaments (DMM) contre les MTN, prévue du lundi 6 au vendredi 10 décembre, pour réduire la charge de morbidité et les complications liées à ces affections. La campagne va se dérouler dans les régions de Fatick, Kaolack, Kédougou, Kolda, Louga, Matam, Saint-Louis, Tambacounda, Thiès et Ziguinchor. Elle va concerner les maladies comme la filariose lymphatique, la bilharziose, l’onchocercose et les vers intestinaux. Selon la coordonnatrice du Programme National de Lutte contre les Mtn, Dr Ndèye Mbacké Kane, il est temps de mettre fin à cette négligence, car ces maladies peuvent être éliminées.
A l’en croire, la Dmm est une stratégie efficace de lutte contre les MTN. Et les personnes âgées de plus de 5 ans en sont les principales bénéficiaires. Revenant sur la prévalence de ces maladies, Dr Ndèye Mbacké Kane indique que pour la filariose lymphatique, la population exposée est estimée à 650 656 personnes. «Et nous avons des prévalences très élevées dans les régions du bassin arachidier et du fleuve Sénégal. Et dans 24 districts, nous avons des prévalences qui dépassent plus de 50%», renseigne-t-elle.
Poursuivant, elle révèle que l’onchocercose est endémique dans certains districts des régions de l’est, notamment à Kédougou et Tambacounda. «Et pour le trachome, ce sont surtout les régions du centre notamment à Diourbel, Fatick, Kaolack et Kaffrine qui ont une prévalence beaucoup plus importante que les autres régions», explique Dr Ndèye Mbacké Kane qui estime que ces maladies sont souvent considérées comme honteuses et que les victimes peuvent cacher durant des années. «Nous organisons souvent des camps de chirurgie dans certaines régions pour aider la population, mais il faut intégrer ces interventions chirurgicales dans les soins», plaide-t-elle.
«PAPE ABDOU CISSÉ EST MEILLEUR QUE KALIDOU KOULIBALY…»
L’ancien international Amdy Fall analyse les blessures et les performances des joueurs cadres de la sélection
Avec les cascades de blessures des joueurs cadres de l’équipe nationale du Sénégal, Aliou Cissé se trouve dans un dilemme. Avec le forfait de Krépin Diatta et l’incertitude de Ismaila Sarr de participer à la Can Cameroun 2021, le doute s’installe également sur le cas de Kalidou Koulibaly qui a rejoint l’infirmerie de Naples mercredi dernier. Joint au téléphone, l’ancien international Amdy Fall a analysé les blessures et les performances des joueurs cadres de la sélection. Pour l’ancien joueur de Newcastle, l’heure de pape Abdou Cissé a sonné, il doit être le patron de la défense.
Comment analysez-vous les blessures de krépin Diatta, Koulibaly et Ismaila Sarr ?
La blessure de Kalidou Koulibaly me fait un peu peur, c’est un problème musculaire. Il faut du temps pour qu’elle se referme. C’est un problème sérieux. A tout moment, il peut rechuter. Il faut que les tissus se referment complètement pour qu’il puisse jouer à nouveau. Avec une blessure ischio jambier, quand le joueur fait une accélération intense, le plus souvent, il se blesse à nouveau. Il faut que son staff soit très vigilant. Pour le cas de Ismaïla Sarr, je ne connais pas concrètement sa blessure. J’ai eu des échos pour le cas de Krépin Diatta, ce sont des problèmes de ligaments, il sera absent des terrains pendant de longs moments.
Est-ce que la blessure de Kalidou Koulibaly ne sera pas un handicap pour Aliou Cissé à la Can?
Kalidou Koulibaly est présent de par son nom. Pour moi, l’un des meilleurs défenseurs de l’équipe nationale du Sénégal, c’est Pape Abdou Cissé. En termes de performance, le Kalidou Koulibaly de 2017-2018 est différent de celui d’aujourd’hui. Au moment où les grandes équipes le voulaient, au lieu de partir, il a préféré rester dans son club. Certes, il est en train de faire un bon championnat, mais sur les derniers matchs de l’équipe nationale, avec ses relances, tout le monde avait son mot à dire. Moi, je ne parle pas de la carrière du joueur, mais plutôt en équipe nationale. Aujourd’hui, Pape Abdou Cissé est le défenseur qui doit jouer. Je suis sûr et certain qu’il peut être le patron de la défense.
A vous entendre, on dirait que les prestations de Kalidou Koulibaly ne vous séduisent plus ?
Chacun a son temps. Aujourd’hui, c’est le temps de Pape Abdou Cissé, qu’on le veuille ou pas. Kalidou Koulibaly a fait son temps. Actuellement, il joue avec son expérience. Mais quand on parle de jeunesse et de ce dont on a besoin pour aller gagner des matchs, on a besoin de Pape Abdou Cissé sur le terrain. Pour marquer des buts sur les balles arrêtées, c’est Pape Abdou Cissé qui est capable de le faire et non Kalidou Koulibaly. Il est meilleur que lui. Je parle de ses performances avec les Lions et non avec Naples.
Avec les blessures annoncées de krépin Diatta et Ismaïla Sarr, est-ce que l’attaque des Lions sera la même ?
Notre problème, ce n’est ni l’attaque ni la défense. Il y a tout le temps un surnombre dans ces secteurs. Boulaye Dia peut jouer sur le côté droit, il y a également Bouna Sarr. Il n’a jamais été latéral. Marseille l’a fait jouer à ce poste juste pour dépanner. Il y a beaucoup de joueurs en attaque qui n’ont pas été appelés, il y a la qualité et la quantité. Pour la défense, c’est pareil. Si Kalidou Koulibaly ne joue pas, Pape Abdou Cissé peut évoluer à droite et Abdou Diallo à gauche. Il y a des joueurs qui sont dans les centres de formations au Sénégal, des locaux peuvent toujours intégrer l’équipe. Il faut faire comme des pays tel que le Brésil qui ont un quota de 14 à 15 joueurs locaux ; après ils vont aller chercher les expatriés. Mais pourquoi pas le Sénégal ? Aujourd’hui, tu vas prendre 23 joueurs, il y a seulement 16 joueurs qui seront utilisés et le reste ne va pas jouer. Pourquoi on ne met pas des joueurs issus du championnat sénégalais ? Cela va donner une allure à notre football national. Une Coupe d’Afrique, on ne va jamais la gagner avec des binationaux. Ça, c’est sûr et certain. Je n’ai pas encore vu une équipe qui a gagné la Can avec seulement des binationaux. C’est avec les gens du pays plus les autres qui sont à l’étranger.
Avec les blessures à répétition des joueurs qui évoluent en Europe, est-ce que ce n’est pas fait exprès par les clubs pour retenir les joueurs africains à l’approche de la Can ?
Il y a toujours des clubs qui vont tenter de tirer de ce côté-là. Mais pour le cas de Krépin Diatta, tout le monde savait qu’il était blessé. Le cas de Ismaïla Sarr, je n’ai pas vu mais juste entendu et pour Kalidou Koulibaly, il parle des ischiojambiers. On a un staff médical. Normalement un joueur blessé, il ne suffit pas d’envoyer un papier pour le justifier. Le joueur doit venir et le staff médical sénégalais doit regarder si c’est le cas ou pas. La sélection est toujours au-dessous d’un club. Le dernier mot reviendra toujours à l’équipe nationale. Notre médecin peut dire à Kalidou Koulibaly de venir pour qu’il puisse constater sa blessure et prendre des décisions.
BILAN EFFARANT DES MEURTRES AU SENEGAL, 24 PERSONNES TUÉES EN SIX MOIS
Entre janvier et juin 2021, au moins 24 personnes ont été tuées au Sénégal. «Le premier semestre de l’année 2021 a été marqué par vingt-quatre (24) cas d’atteinte à l’intégrité physique ayant entrainé mort d’homme
La police nationale a fait un communiqué hier pour parler de ses résultats du premier semestre de l’année 2021. Selon Seydou Bocar Yague et ses hommes, 24 meurtres ont été commis durant cette période.
Entre janvier et juin 2021, au moins 24 personnes ont été tuées au Sénégal. «Le premier semestre de l’année 2021 a été marqué par vingt-quatre (24) cas d’atteinte à l’intégrité physique ayant entrainé mort d’homme. Parmi ces cas, les vingt-trois (23) ont été élucidés et l’auteur du dernier est activement recherché», a indiqué la Police Nationale dans un communiqué faisant état de ses résultats dans la surveillance des frontières, ainsi que dans la lutte contre la délinquance, la criminalité, l’insécurité routière et le trafic illicite des stupéfiants.
Les hommes de Seydou Bocar Yague ont mené des opérations de sécurisation sur l’ensemble du territoire national qui ont abouti à l’interpellation de 21.358 individus, dont 261 de nationalités étrangères et 16.255 qui ont été présentés au parquet, avec un taux d’élucidation de plus de 99% des crimes de sang.
D’après le communiqué, 516 individus ont été déférés pour atteintes aux biens (vol simple, recel, abus de confiance, détournement, escroquerie, etc.), 1.688 pour infractions au code des drogues, 126 pour atteintes aux personnes (homicide involontaire, accident mortel, tentative de meurtre, coups et blessures volontaires, violence à ascendants, viol, attentat à la pudeur), 117 pour infractions liées aux technologies de l’information et de la communication.
La Police Nationale note également que 24 individus ont été déférés pour blanchiment de capitaux, 04 pour traite des personnes, 108 pour faux et usage de faux, 50 pour usurpation d’identité, 133 pour vol à main armée avec violence, 44 pour vol avec effraction et cambriolage, 23 pour homicide volontaire, 35 pour trafic de migrant (par voie maritime et aérienne) et 11.112 pour non port de masque.
Si l’on se fie au communiqué, les policiers ont saisi 2000kg de chanvre indien, 4,16kg de cocaïne, 800g de haschisch, 06g de crack, 240 comprimés d’amphétamine, 04 pilules d’ecstasy, 58 pour démantèlement de bandes de malfaiteurs, 81 armes dont 4 armes à feu et 11 coupe-coupe. Selon le communiqué, la police a également mis la main sur 66 couteaux, 33.229 véhicules dont 8.310 véhicules automobiles, 24.814 motos et 105 calèches.
Durant le premier semestre de l’année 2021, 3.621 accidents de la circulation ont été dénombrés dont 2.062 matériels, 1.457 corporels et 102 mortels. Pour la police, l’analyse de l’évolution de la criminalité durant cette période, permet de conclure à une tendance baissière de moins de 52,98 % par rapport au dernier semestre de l’année 2020.