Beaucoup de quartiers dakarois sont confrontés à des problèmes d’insalubrité, malgré les efforts consentis par le gouvernement, avec la reprise des «Cleanings Days», sous une nouvelle appellation : «Bësup Setal». Dans beaucoup de secteurs, les canaux d’évacuation d’eaux usées et de pluies sont transformés en dépotoir d’ordures. Et celui de Capec (Zac Mbao), ne fait pas exception à cette forme d’incivisme des populations et riverains. Face au nombre insuffisant de passages du camion de ramassage d’ordures, le canal fait office de poubelle, favorisant ainsi le développement et la reproduction des insectes nuisibles, telles que les moustiques qui ont fini par coloniser le quartier de Capec.
De nombreux quartiers souffrent de grands maux qui ont pour noms, entre autres, insalubrité. Force est de constater que dans plusieurs localités, les canaux et autres ouvrages et infrastructures aménagés pour le drainage des eaux usées et de pluies, sont transformés en dépotoir de déchets solides ménagers par des riverains qui se soucient peu de l’environnement. Le canal de Capec, sis à Zac Mbao, situé à quelques pas de la route principale, en est une parfaite illustration. Du fait du nombre insuffisant de passages du camion de ramassage des ordures, il est devenu une poubelle qui reçoit, sans broncher, tout type de déchets solides provenant des maisons situées aux alentours. Tout le long du canal est recouvert d’herbes, d’ordures mélangées avec les eaux usées domestiques que les ménages déversent dans l’ouvrage d’assainissement. Conséquence, une odeur nauséabonde peste et accueille résidants et passants. A cela s’ajoutent les moustiques qui s’y développent et qui colonisent les maisons. C’est l’image que renvoie le canal de Capec qui ne passe plus inaperçu, du fait des tonnes d’ordures qu’il reçoit et qui ne cessent de s’amplifier de jour en jour.
RARETE DES ROTATIONS DE CAMIONS DE RAMASSAGE D’ORDURES, L’ALIBI
Ndèye Anta Bèye, résidante de Zac Mbao depuis 3 ans, évoque les raisons de cette insalubrité. «Nous sommes obligés de déverser nos ordures dans le canal parce que le camion de ramassage passe rarement dans cette zone. Les poubelles, dès qu’elles sont pleines, nous venons les vider ici, au risque que nos maison ne soient envahies par des vers de terre», explique-t-elle. Dans ce même sillage, Diatou Guèye soutient qu’elle a imité les autres qui déversent dans le canal. «Au début, quand ma poubelle était pleine, je mettais le contenu dans un sac de riz vide jusqu’à ce que les camions de ramassage d’ordures viennent. Mais cela commençait à me fatiguer car le contenu puait dans toute la maison. Donc, quand j’ai vu les autres vider leurs poubelles dans le canal, j’ai commencé à faire pareil», fait-elle savoir. Dianna Ndoye, mère de famille, estime que l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG) doit revoir les choses, si elle ne veut pas que des ordures soient jetées dans le canal. «Le camion d’ordure doit venir au moins trois fois par semaine, pour éviter toute cette insalubrité. Nous aussi, nous ne pouvons pas garder éternellement nos ordures dans nos maisons, au risque qu’elles empestent les lieux, surtout qu’on a tout le temps des invités», dit-elle. Selon Daouda Diallo, toute cette quantité d’ordures mêlées aux eaux usées a favorisé le développement des moustiques qui envahissent, chaque nuit, les maisons. «Les femmes déversent les contenus de leurs poubelles dans le canal.
Pourtant, c’est nous-mêmes qui subissons les conséquences. Car, chaque nuits, nous sommes obligés d’utiliser des antis moustiques pour dormir en toute tranquillité», souligne-t-il. Non sans évoquer aussi l’odeur qui se dégage du canal : «cette ordure a fini par polluer l’air que nous respirons car l’odeur qui s’y dégage est irrespirable. Cela peut même être source de maladies respiratoires», renseigne Daouda Diallo qui se désole de la situation de son quartier. Des canaux remplis d’ordures font partis du décor de plusieurs quartiers de la capitale sénégalaise, Dakar et sa banlieue. Un phénomène qui n’est pas anodin, car relevant l’incivisme qui semble être «typiquement» sénégalais. Même s’il faut déplorer une certaine carence dans la politique de gestion des ordures, avec des rotations irrégulières des camions ramassage et aussi l’inaccessibilité de certaines zones.
CÔTE D’IVOIRE-ALGÉRIE, RETOUR SUR QUATRE AFFICHES MARQUANTES DEPUIS 1968
La Côte d’Ivoire et l’Algérie se retrouvent à Douala, jeudi 19 janvier 2022, pour la neuvième fois en phases finales de la Coupe d’Afrique des nation
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye THIAM et Omar DIAW |
Publication 20/01/2022
La Côte d’Ivoire et l’Algérie se retrouvent à Douala, jeudi 19 janvier 2022, pour la neuvième fois en phases finales de la Coupe d’Afrique des nations. L’enjeu suffit déjà à inscrire cette confrontation de la CAN 2022 dans la liste des matches spectaculaires entre les deux équipes. Avant la rencontre décisive, retour sur quatre Côte d’Ivoire-Algérie qui ont marqué la CAN.
LE PREMIER : ÉTHIOPIE 1968
À la CAN 1968 en Éthiopie, l’Algérie débarque en novice pour sa première Coupe d’Afrique. La Côte d’Ivoire, elle, dispute sa deuxième. 3-0, le baptême du feu est rude pour les Fennecs qui tombent sur des Éléphants emmenés par le redoutable Laurent Pokou, auteur d’un doublé. Malgré une belle réaction face à l’Ouganda (4-0), l’Algérie sortira au premier tour après une défaite devant l’Éthiopie (1-3). La Côte d’Ivoire poursuivra l’aventure jusqu’en demi-finale où elle s’incline face au Ghana, tenant du titre (3-4). Laurent Pokou termine meilleur réalisateur du tournoi avec 6 buts.
LE PLUS RENVERSANT : ANGOLA 2010
À Cabinda, les deux mondialistes se font face lors des quarts de finale. La Côte d’Ivoire fait office de favori devant l’Algérie, qui avait commencé la CAN par un spectaculaire 0-3 face au Malawi. Salomon Kalou (4e) ouvre le score, Karim Matmour égalise (39e). En seconde période, Kader Keita pense avoir fait le plus dur en donnant l’avantage aux Éléphants sur une belle frappe du gauche (89e), mais le défenseur Madjid Bougherra, monté dans les dernières secondes, égalise de la tête dans les arrêts de jeu (90e+2). Un coup de tête d’Hameur Bouazza qualifie finalement l’Algérie devant des Ivoiriens privés d’un but valable de Yaya Touré, mais refusé pour un hors-jeu inexistant.
LE PLUS SERRÉ : ÉGYPTE 2019
Équipe la plus convaincante depuis le début du tournoi avec notamment une victoire devant le Sénégal (1-0) en poule et une démonstration (3-0) en huitièmes face à la Guinée, l’Algérie est annoncée comme le favori de ce quart de finale face aux Éléphants. La Côte d’Ivoire, battue au premier tour par le Maroc (0-1), a quasiment réussi le hold-up face au Mali (1-0). L’Algérie mène rapidement (Feghouli, 20e), mais souffre pourtant face à des Ivoiriens, retrouvés, qui égalisent grâce à Jonathan Kodja (76e). La qualification va se jouer aux tirs au but. Bony rate le sien, Bellaïli, 5e tireur, manque également le cadre. Serey Dié dernier tireur ivoirien s’élance et rate son penalty ; l’Algérie arrache sa demi-finale et ne s’arrêtera pas là…
LE PLUS INSPIRANT ? SÉNÉGAL 1992
Comme en 2022, l’Algérie tenante du titre (victorieuse à la maison), partage la même poule que la Côte d’Ivoire pour une CAN élargie pour la première fois à 12 équipes. Les deux premiers de chaque poule de trois sont ainsi qualifiés en quarts de finale. Les Fennecs, impressionnants en 1990 sont pourtant balayés (3-0) au début du tournoi par les Ivoiriens sur des buts d’Abdoulaye Traoré, Youssouf Fofana et Joël Tiéhi. Pour leur deuxième match, à Ziguinchor, les Algériens n’arrivent pas à battre le Congo (1-1) et quittent le tournoi dès le premier tour. Poussés par sa victoire inaugurale, les Éléphants vont au bout et remportent leur premier titre continental en s’imposant face au Ghana (0-0, tab 12-11). Un signe pour les Ivoiriens ?
HISTORIQUE DES CÔTE D'IVOIRE-ALGÉRIE EN CAN
12 janvier 1968 (Addis-Abeba) : Côte d'Ivoire – Algérie 3-0, premier tour
13 mars 1988 (Casablanca) : Algérie - Côte d'Ivoire 1-1, premier tour
5 mars 1990 (Alger) : Algérie - Côte d'Ivoire 3-0, premier tour
13 janvier 1992 (Ziguinchor) : Côte d'Ivoire - Algérie 3-0, premier tour
24 janvier 2010 (Cabinda) : Côte d'Ivoire - Algérie 2-3 (a.p), quart de finale
30 janvier 2013 (Rustenburg) : Algérie - Côte d'Ivoire 2-2, premier tour
1er février 2015 (Malabo) : Côte d'Ivoire - Algérie 3-1, quart de finale
11 juillet 2019 (Suez), Côte d'Ivoire - Algérie 1-1 (tab : 3-4), quart de finale
Bilan : 8 matches, 3 victoires pour la Côte d’Ivoire, 2 victoires pour l’Algérie, 3 matches nuls.
SÉNÉGAL-CAP VERT, L’AUTRE DERBY SOUS-RÉGIONAL
Sortie première de son groupe, l'équipe du Sénégal croisera le 25 janvier prochain en huitièmes de finale de la CAN 2021 celle du CapVert
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye THIAM et Omar DIAW |
Publication 20/01/2022
L'équipe du Sénégal connaît depuis hier, mercredi son adversaire des 8emes de finale. Les Lions affronteront le mardi 25 janvier à Bafoussam, les Requins Bleus du Cap Vert qui ont terminé troisième du Groupe A derrière le Cameroun et le Burkina Faso. Un adversaire qui réussit souvent aux Lions qui restent sur deux victoires lors de la double confrontation aux Éliminatoires du mondial 2018, à Dakar puis à Praia.
Sortie première de son groupe, l'équipe du Sénégal croisera le 25 janvier prochain en huitièmes de finale de la CAN 2021 celle du CapVert. Avec une victoire, un match nul et une défaite, les Requins Bleus ont décroché hier, mercredi la 3e place du groupe A derrière le Cameroun et le Burkina Faso. Le Cap vert fera le déplacement à Bafoussam pour un autre derby sous-régional. Les Lions retrouvent un adversaire qui leur réussit souvent. Si les deux équipes ne sont jamais croisées en phases finale de la CAN, les deux pays se sont affrontés à plusieurs reprises et particulièrement dans le cadre de la Coupe Amilcar Cabral qui regroupait des pays de la zone ouest-africaine. Et c'est le Sénégal qui a le plus souvent remporté les duels face au CapVerdiens.
Le chemin des pays s’était encore croisé en éliminatoires de la Coupe du monde Russie 2018. C'était dans une double confrontation que la bande Sadio Mané avait remporté pour ensuite se frayer le chemin de la qualification en Russie. A la veille de l'édition 2021 de la CAN, l'objectif de ce pays voisin du Sénégal est aujourd'hui de sortir des poules comme lors de leur première participation en 2013 en Afrique du Sud. Pour leur retour, les coéquipiers de Ryan Mendes, deuxième meilleur buteur de l’histoire de la sélection Cap-Verdienne a engrangé assez d'expérience pour franchir un nouveau cap.
Bousculées dans la poule B, malgré sa première place, les Lions seront en ce qui les concerne en un tournant de leur parcours. Il s'agit de s'imposer et surtout de monter en puissance dans une compétition où il est précédé du statut de grand favor
La conquête des plus de 550 collectivités locales mises en jeu pour les élections locales du 23 janvier prochain n’est pas partie pour être une mince affaire pour les différentes listes en course.
A moins de soixante-douze heures de la clôture de la campagne électorale pour les élections municipales et départementales du 23 janvier, c’est le branle-bas dans tous les états-majors politiques. Les dernières forces sont jetées dans la bataille pour capter l’adhésion des suffragants alors que dans le même temps, les attaques ad hominem se densifient et des alliances se profilent subrepticement sur le dos des uns et des autres.
La conquête des plus de 550 collectivités locales mises en jeu pour les élections locales du 23 janvier prochain n’est pas partie pour être une mince affaire pour les différentes listes en course. Au nombre de 3112, ces listes vont devoir capter plus de 6 000 000 millions d’électeurs qui, dans la plupart des régions, départements et communes du Sénégal, montrent une désaffection notoire pour la campagne électorale en vue du scrutin de dimanche prochain. Raison suffisante pour les diverses coalitions et listes en lice d’accélérer la cadence à moins de trois jours de la fin de la campagne électorale pour capter le maximum de voix possibles.
Du côté de la majorité présidentielle ainsi, c’est le coordonnateur national lui-même qui est monté au créneau pour ratisser large et conforter l’assise électorale des candidats de Benno dans les diverses communes de Dakar. Présent, mardi, à la fanzone installée par le ministre et candidate-maire Zahra Iyane Thiam lors du match de football Sénégal-Malawi, Amadou Ba qui avait raflé la mise à Dakar, lors des élections de 2017, a mis la main à la pâte dans la quête des voix. « Nous voulons assurer au Président la victoire au soir du 23 janvier prochain. Nous ne voulons même pas que l’opposition gagne une seule commune. Nous voulons gagner les 19 communes. Dakar feip Mok na (Partout à Dakar c’est acquis). Je n’ai aucun doute que sur l’étendue du territoire, Benno Bokk Yakaar va sortir largement majoritaire », a-t-il lancé à l’endroit des militants. Dans la foulée, il a tenu cependant à relativiser : « Nous sommes dans une élection jusqu’au dernier jour, il faut se battre. Il faut même se battre le matin en allant voter. Mais buniou nagou (restons humbles). Ce qui nous intéresse, c’est 20 sur 20 ».
En conclusion, le coordonnateur de Benno Amadou Ba a magnifié le programme de Zahra Iyane Thiam « étroitement lié à celui d’Abdoulaye Diouf Sarr au niveau de la ville ». Toute chose que ne démentira pas le maire sortant de Yoff, par ailleurs ministre de la Santé qui était hier en grande caravane de mobilisation à Cambérène. Histoire de conforter l’électorat « lébou » qui lui serait largement bénéficiaire.
OPPOSITION AUX AGUETS
Face à cette déferlante de la mouvance présidente, l’opposition se démène à maintenir le cap. Surtout du côté de Yewwi Askan Wi qui fait de Dakar la mère des batailles au même titre que la coalition Benno Bokk Yaakar, laquelle s’efforce depuis 2012 à contrôler la capitale sénégalaise. Alors qu’une grande caravane de Barthélémy Dias se préparait pour sillonner les artères de Dakar, ses alliés confirmés ou potentiels lui témoignaient leur soutien et accompagnement. A l’instar de Bougane Guèye Dany dont la caravane s’est pointée à la mairie de Barth’ en guise de soutien officieux ou du leader du Grand Parti Malick Gakou qui a appelé encore hier, mercredi, les Dakarois à « choisir le maire du futur de Dakar incarné par Barthélemy Dias ». En prélude à la grande caravane de la coalition Yewwi Askanwi programmée à Dakar, le Président du Grand Parti s'est en effet déplacé chez le candidat à la mairie de Dakar, Barthélémy Dias, pour lui apporter son soutien et l'encourager pour la conquête de la capitale. Dans une note reçue, l'ancien ministre progressiste et membre de YAW a tenu à rappeler que « la bataille de Dakar constitue un enjeu de taille pour Yewwi et Benno. Et qui gagne Dakar gagne le Sénégal », a réitéré Malick Gakou en donnant rendez-vous, le 23 janvier, pour une victoire de leur coalition.
MOBILISATION AU FORCEPS SUR FOND DE DEAL
La ruée générale vers les électeurs, en ces derniers jours de campagne, n’est pas spécifique à Dakar. Dans tout le territoire national, les candidats renforcent vaille que vaille leurs actions pour capter les voix des suffragants, à travers meetings, caravanes et porte-à-porte (voir par ailleurs). Dans le même temps aussi, les attaques verbales entre adversaires politiques ses font plus prégnantes. Quand d’autres candidats préfèrent, eux, tisser subrepticement des alliances pour renforcer leur électorat. A l’instar du maire sortant de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, dont on annonce l’officialisation de son compagnonnage avec Doudou Kâ des Aéroports du Sénégal (Ads). En meeting au quartier d’Alwar, Abdoulaye Baldé informait en effet de son « alliance » avec Doudou Kâ en direction des élections municipales du 23 janvier prochain à Ziguinchor. Une manière pour le candidat à sa propre succession de chercher à dribbler à la dernière minute ses adversaires à la mairie de Ziguinchor, dont en premier Ousmane Sonko de Pastef et de Yewwi Askan Wi.
LE MALI FAIT PRESSION SUR LES BANQUES SUR SON TERRITOIRE
Face à l’embargo infligé à son économie, les autorités de la transition malienne ont brandi un plan de riposte. Quelques-uns de ses contenus viennent d’être dévoilés
Face à l’embargo infligé à son économie, les autorités de la transition malienne ont brandi un plan de riposte. Quelques-uns de ses contenus viennent d’être dévoilés
Si les sanctions émises par la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à l’encontre du Mali suscitent beaucoup de débats sur les médias, celles déclenchées par l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA) le font moins. Et pourtant, ce sont celles qui feront le plus de mal au gouvernement malien. A côté de la fermeture des frontières avec les Etats membres de la CEDEAO, l’UEMOA a gelé les avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), suspendu les transactions avec Bamako, sans compter les blocages sur les levées de fonds sur les marchés financiers. Depuis, les autorités maliennes ont pris en catimini les devants sur ce qu’elles espèrent encore pouvoir contrôler.
Selon des informations révélées par Jeune Afrique, Bamako a organisé une riposte en faisant pression sur les banques présentes sur son territoire. Ces dernières, réunies au sein de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF-Mali), auraient été convoquées le 10 janvier par le ministre de l’Économie et des Finances. Selon le compte-rendu des échanges, consulté par le journal, Alousséni Sanou leur a fait part de six demandes spécifiques de l’exécutif (« 6 points essentiels ») : ‘’l’interdiction formelle [faite] aux banques de geler les comptes de l’État » et de « communiquer les positions de l’État » domiciliées dans leurs livres de comptes ; de ‘’prendre des dispositions pour le paiement des salaires des fonctionnaires’’ ; de ‘’rassurer les clients sur le paiement des mandats’’ ; ‘’d’explorer la piste des correspondants bancaires hors d’Europe afin de continuer à faire des transactions internationales’’ ; et ‘’d’accompagner les clients qui vont être impactés par les sanctions de la Cedeao à travers le processus de report des échéances’’.
Interdiction formelle faite aux banques de geler les comptes de l’État
Selon le document exploité par les journalistes, le ministre de l’Economie et des Finances a expliqué lors de cette rencontre, ‘’qu’il est hors de question que les banques commerciales bloquent les comptes de l’État et de ses démembrements [entreprises et administrations publiques] ». Et pour donner un coup de pouce, Alousséni Sanou a ‘’confirmé’’ à ses interlocuteurs que ‘’les dispositions ont déjà été prises pour faire sortir les fonds de l’État et [que] le reliquat [allait] servir au remboursement des échéances de l’État à fin février’’.
Toutefois, beaucoup de questions demeurent. Ces banques disposent-elles d’assez de marge de manœuvre ? D’autant plus que tous les réapprovisionnements ont été bloqués par la banque centrale. Aussi, elles disposent de filiales dans les autres pays de la CEDEAO qui appliquent les sanctions décidées par les organisations sous régionales.
Au lendemain des sanctions, un Conseil Supérieur extraordinaire de la Défense nationale du Mali présidé par le Colonel Assimi Goïta, président de la Transition, a approuvé, un plan de riposte aux sanctions de la CEDEAO et de l'UEMOA. Selon, le porte-parole du gouvernement, Colonel Abdoulaye Maïga, ‘’ce plan transversal comporte plusieurs composantes : des questions diplomatiques, géopolitiques, économiques et financières ainsi que des questions sociales. L'objectif de ce Plan n'est pas d'être dans une posture de bras de fer avec la CEDEAO et l'UEMOA. Notre souhait est que ces sanctions soient les plus brèves possible aussi bien dans l'intérêt du peuple malien, ainsi que dans l'intérêt des États de la CEDEAO et des États de l'UEMOA’’.
Souscrire aux émissions de titres “physiques”
Ces révélations pourraient prouver son application par le gouvernement de la Transition. D’ailleurs, poursuit la même source, dans un autre courrier adressé à la même structure, le grand argentier du Mali a également ‘’autorisé’’ les établissements bancaires du pays à ‘’prendre des dispositions utiles pour participer et souscrire aux émissions de titres “physiques” que la Direction nationale du Trésor et de la comptabilité publique pourrait émettre incessamment sur le marché domestique’’. Ce, malgré les blocages sur les levées de fonds sur les marchés financiers imposés par la CEDEAO. Il faut dire qu’une émission de 30 milliards de F CFA de bons assimilables du Trésor malien, prévue le 12 janvier sur le marché régional, avait été annulée en raison des sanctions de la CEDEAO.
El Hadji Malick DIA
GOUVERNANCE PAR LA CUPIDITÉ
Le Sénégal n’appartient à aucune personne, à aucune famille, à fortiori, à aucun clan sorti de nulle part - Un régime politique a pour mission essentielle de promouvoir le bien-être de son peuple
Notre pays, le Sénégal est un patrimoine commun que ses enfants et d’autres ont comme richesse. Il a toujours été une source de fierté que nul dirigeant ne pourra nous enlever. Les menaces et persécutions contre de simples citoyens ne pourront fléchir ce sentiment d’appartenance. Les pratiques et actes prévaricateurs posés par les dirigeants politiques ne feront qu’exacerber nos fibres patriotiques, car nous n’avons que cette terre à léguer à notre postérité. Le Sénégal n’appartient à aucune personne, à aucune famille, à fortiori, à aucun clan sorti de nulle part.
Un régime politique a pour mission essentielle de promouvoir le bien-être de son peuple. Toutefois, depuis plusieurs années, sous les régimes précédents, mais surtout depuis l’arrivée de Mr Macky Sall et de son clan au sommet de l’état, beaucoup de sénégalais subissent des persécutions de la part de son régime et surtout de son clan composé de sa famille et de sa belle-famille. Des persécutions lâches sur de simples citoyens puisque s’appuyant sur des institutions de la République ainsi que sur des sociétés nationales comme la Senelec ou la société privatisée Sen’EAU.
Ces sociétés sont utilisées pour commettre des factures hallucinantes (multipliées dans une fourchette comprise entre 20 et 80) contre des entreprises dont les promoteurs sont hors des cercles de dirigeants politiques et dont les secteurs dans lesquels elles évoluent intéressent ces derniers. Voilà une méthode inique, dépourvue de tout courage et de toute intelligence, pour combattre des citoyens qui n’ont commis que le « crime de s’être battu seuls et d’avoir difficilement investi dans leur pays ». Quand ces citoyens créaient leurs entreprises, leurs bourreaux actuels étaient hors de tout circuit créatif de bien ou de service. Ces entreprises que vous détruisez délibérément, par pure méchanceté et cupidité ont été bâties avec de la sueur et du sang. En les détruisant, vous avez brisé les familles des promoteurs et des employés, en plus des contributions sociétales qu’elles faisaient sans aucune contrainte. Des pratiques qui ne grandissent point leurs auteurs et complices, ni dans le présent, ni face à l’histoire. Elles ne peuvent rabaisser au rang de larbins les victimes, enfant bien nés dans ce terroir.
Auparavant, des institutions financières comme la BNDE et la DER sont créées pour financer les amis et militants politiques. Ces institutions, ne se limitent pas à financer ces personnes, mais elles approchent des sénégalais entrepreneurs, leur promettent financement, et après avoir (particulièrement la Der) récupéré leur essence, à savoir leurs idées de développement pour leurs entreprises, classent le dossier, sans même prendre la peine d’aviser le promoteur. La présomption est forte que les idées et programmes avancées dans les études de faisabilités, sont remis à des amis. Avec les détournements de deniers publics et corruptions qui font florès dans le pays, les fonds acquis trouvent rapidement et sans grand frais, des voies d’investissement. Les pauvres promoteurs qui avaient soumis des dossiers, ne pourront que dans un court délai, voir leurs idées mises en œuvre par d’autres personnes. La gravité criminelle de telles pratiques ne consiste pas seulement à blanchir, avec la complicité d’organismes étatiques, des fonds issus de détournements de deniers publics, mais à sucer le sang de sénégalais.
Les bourreaux de ces sénégalais sont des enfants de ce pays, formés et entretenus plus que correctement par l’ensemble des composantes de la Nation. Comment peuvent-ils en vouloir à ce point à cette Nation qui ne demandait qu’à solidifier sa construction. Nous sommes à la veille d’élections de maires et de présidents de conseils départementaux et régionaux. Depuis 2012, date d’élection à la Présidence de la République de Mr Macky Sall, nous constatons avec écœurement et effarement une forme dictatoriale de patrimonialisation non plus seulement du bien, mais de l’espace public. Les couleurs du drapeau national sont remplacées dans le domaine public, par le marron-beige de l’APR, parti au pouvoir. Beaucoup de sénégalais sont heurtés par la désinvolture avec laquelle, les places et bancs publics (à Thiès), les lampadaires à Dakar, les bus de transport de la société nationale de transport, les locaux et rames du Ter, les bus d’écoles nationales, sont peints aux couleurs de l’Apr. Cela dénote du manque total de respect, de considération, pas seulement pour les citoyens, mais davantage pour la République dont les auteurs de tels actes prévaricateurs sont censés préserver la grandeur et la solidité de son socle. Ces actes que posent le Président et les membres de son parti, constituent les éléments forts qui sapent les sentiments d’unité et de cohésion nationales, et le minimum d’éthique liée à la haute fonction présidentielle, devrait vous l’interdire. Le Sénégal n’est pas à l’ère d’une dictature paranoïaque.
Beaucoup de sénégalais sont victimes de persécutions et de blessures morales dues à un système de gouvernance très ségrégationniste et prévaricateur. Ces meurtrissures ne feront que renforcer leur élan patriotique et le raffermissement de leur dignité inébranlable. Nous n’avons que le SENEGAL, et au prix de notre vie, personne ne pourra nous enlever cette propriété. Au niveau international, les crimes économiques commis par des dirigeants politiques contre des franges importantes de leurs populations, doivent être traités comme les crimes de sang traités par la Cour pénale internationale (CPI). Les bailleurs de fonds, qui depuis les indépendances, financent ces mêmes dirigeants au nom des peuples, se rendent finalement complices et coupables de ces crimes. Pour un Sénégal de justice et d’équité quel qu’en soit le prix.
P.S. Comme toutes ces formes de persécution de très bas niveau ne suffisent pas, on use, suprême perfidie, de fétiches. Il faut que les guignols qui envoient à mon domicile des fruits piqués à la seringue, des écumoires neufs de cuisines, des peaux d’innocentes grenouilles, arrêtent. Ce sont des pratiques d’un autre âge, à caractère très minables. Je suis croyant en un Dieu Unique et omnipotent.
Quand on use de ses prérogatives présidentielles de censurer des livres écrits sur son pays, la décence devrait pousser à ne point décerner de distinction honorifique à un autre écrivain quelque méritant qu’il soit.