Suite à la détection du nouveau variant Omicron, beaucoup de pays ont fermé leurs frontières avec l’Afrique Sud. Mais hier, le Président Macky Sall a annoncé au dirigeant Sud-Africain, Cyril Ramaphosa, que ses homologues africains et lui ne vont pas suivre cette mouvance.
Le dimanche 28 novembre dernier, le Président d’Afrique du Sud Cyril Ramaphosa avait demandé aux pays ayant imposé des restrictions de voyage aux Sud-Africains, après la détection d’un nouveau variant du coronavirus dans son pays, de les lever de façon «immédiate et urgente». Mais son appel est jusque-là tombé dans l’oreille d’un sourd. Cependant, le dirigeant de la nation arc-en-ciel peut compter sur le chef d’Etat sénégalais Macky Sall et ses autres homologues africains.
Lors de son intervention à la suite du discours prononcé par Cyril Ramaphosa à l’ouverture du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) hier, le locataire du Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor a annoncé que «l’Afrique ne fermera pas ses portes à Afrique du Sud et à l’Afrique australe». Invitant ainsi les Etats africains à être vigilants relativement au respect des mesures barrières, il a estimé que les frontières du continent ne doivent pas être fermées à des pays comme l’Afrique du Sud. Depuis quelques jours, l’Afrique du Sud se retrouve au cœur de la tempête de l’épidémie du Covid-19, à cause du variant Omicron. Ce nouveau variant a été classé «préoccupant» par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui a pourtant dé- conseillé les restrictions sur les voyages, estimant qu’il faudra «plusieurs semaines» pour comprendre la virulence d’Omicron.
L’organisation a appelé dimanche à ce que «les frontières restent ouvertes», se tenant «aux côtés des pays africains». L’Oms a également appelé les dirigeants du monde entier à « adopter une approche scientifique », basée sur «l’évaluation des risques» avant de décider de nouvelles restrictions.
Pour la deuxième fois depuis le début de la pandémie, l’Afrique du Sud est le berceau d’un variant extrêmement contagieux. Pour la plupart des scientifiques, l’une des explications résiderait dans le faible taux de vaccination. Seulement 24,1% des Sud-africains sont vaccinés. Parmi les catégories de population appelées à se faire vacciner, il y a notamment les jeunes. Ils seraient parmi les plus touchés par le nouveau variant.
«LA MISE EN PLACE D’INTERDICTIONS DE VOYAGE VISANT L’AFRIQUE CONSTITUE UNE ATTAQUE DE LA SOLIDARITE MONDIALE»
Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS
Après que de nombreux Etats ont imposé des interdictions de vols à destination des pays d’Afrique australe en raison des inquiétudes suscitées par le nouveau variant du coronavirus (Omicron), l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) a appelé les pays à agir conformément à la science et au Règlement sanitaire international (2005) en laissant les frontières ouvertes
«Maintenant que le variant Omicron est présent dans plusieurs régions du monde, la mise en place d’interdictions de voyage visant l’Afrique constitue une attaque de la solidarité mondiale», a fulminé la Directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique. Selon Dr Matshidiso Moeti visiblement très amère, «la Covid-19 profite continuellement de nos divergences. «Nous ne prendrons le dessus sur le virus que si nous travaillons ensemble sur les solutions», a soutenu Dr Matshidiso Moeti qui estime que les restrictions de voyage «pourraient contribuer à réduire légèrement la propagation de la Covid-19», mais elles «font peser un lourd fardeau sur les vies et les moyens de subsistance».
Si des restrictions sont mises en place, elles ne devraient pas être inutilement invasives et intrusives, d’après la Directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique. C’est pourquoi elle souhaite que ces restrictions soient basées sur la science et le Règlement sanitaire international qui est un instrument juridiquement contraignant de droit international reconnu par plus de 190 pays. «L’Afrique du Sud a suivi le Règlement sanitaire international et, dès que son laboratoire national a identifié le variant Omicron, elle en a informé l’Oms le 24 novembre », renseigne le Bureau Afrique de l’agence sanitaire mondiale. Et celui d’ajouter que «la rapidité et la transparence avec lesquelles les gouvernements d’Afrique du Sud et du Botswana ont informé le monde de ce nouveau variant sont à saluer».
Ainsi, la directrice du Bureau régional de l’Oms pour l’Afrique informe que l’agence onusienne en charge de la santé se tient aux côtés des pays africains qui ont eu le courage de partager ces informations de santé publique, susceptibles de sauver des vies, en aidant ainsi à protéger le monde contre la propagation de la Covid-19. Alors que les investigations sur le variant Omicron continuent, l’Oms recommande aux pays d’adopter une approche scientifique s’appuyant sur l’évaluation des risques et de mettre en place des mesures qui peuvent limiter sa propagation éventuelle. Des interdictions de vols ont été imposées aux pays d’Afrique australe, mais seulement deux pays ont jusqu’à présent détecté le nouveau variant. Dans le même temps, des pays d’autres régions ont signalé des cas d’Omicron.
LES DEPUTES PLAIDENT POUR DES UVS
En marge hier du vote du budget de son département, le ministre de l’Enseignement supérieur a été interpellé par le président de la commission Education, Bounama Sall, sur les problèmes sociaux au niveau des universités
Pour le ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Oumar Hanne, l’Etat ne peut plus continuer de supporter les dépenses sociales universitaires. face aux députés qui plaident pour davantage d’Universités virtuelles du Sénégal (Uvs), Cheikh Omar Hanne a jugé urgent de trouver une solution idoine à ce problème.
En marge hier du vote du budget de son département qui s’élève à plus de 367 milliards FCFA, le ministre de l’Enseignement supérieur a été interpellé par le président de la commission Education, Bounama Sall, sur les problèmes sociaux au niveau des universités. Selon le député socialiste, ces problèmes constituent un vrai goulot d’étranglement pour les universités.
Tirant l’alerte, Bounama Sall indique qu’ils peuvent même créer, dans la durée, une instabilité dans le pays. Ebauchant des pistes de solutions, le député propose d’explorer le créneau des universités virtuelles. «Cela peut être une réponse à tous ces problèmes sociaux», affirme-t-il en soutenant que la pandémie de Covid-19 a montré que les UVS peuvent être la voie du salut.
Abondant dans le même sens, son collègue Seydou Diouf trouve aussi que l’enseignement en présentiel est en train de passer de mode. Pour le président de la commission des lois, l’Etat doit miser sur l’enseignement à distance. «Plus de 50% du budget de mon département est consacré aux œuvres sociales universitaires», s’est désolé pour sa part le ministre de l’Enseignement supérieur Cheikh Oumar Hanne qui estime qu’une telle politique n’est pas soutenable à long terme. Pour lui, l’Etat ne peut plus continuer de supporter les dépenses sociales universitaires. De ce fait, il préconise les états généraux de l’Enseignement supérieur pour trouver une solution idoine à cette question.
Dans la même veine, il trouve nécessaire d’appuyer davantage les UVS. «Par-delà le soutien budgétaire que mon département apporte à toutes universités, un montant de 3 milliards Fcfa lui a été alloué pour l’année 2022, afin de renforcer ses capacités logistiques », informe Cheikh Oumar Hanne.
A propos de la professionnalisation de l’Enseignement supérieur, il souligne que le pays est dans cette dynamique. «D’ailleurs, notre objectif est d’orienter 30% des bacheliers dans les Instituts Supérieurs d’Enseignement Professionnel (Isep) », a annoncé le ministre de l’Enseignement supé- rieur qui ajoute que le maillage national des ISEP sera effectif d’ici 2 ans. «Chaque région sera dotée d’un ISEP d’une capacité d’accueil de 3 000 étudiants», dit-il.
Après avoir reconnu des difficultés dans la finalisation des chantiers des universités Amadou Makhtar Mbow et El Hadji Ibrahima Niasse, Cheikh Oumar Hanne est formel quant à ceux qui réclament des universités dans leur terroir. «Quand bien même il faudrait respecter l’équité territoriale, il faut savoir que la création d’une université demeure le fruit d’une stratégie nationale, qui prend en compte plusieurs paramètres», explique-t-il avant de déclarer que la situation serait intenable si toutes les régions non encore dotées d’université portaient une revendication dans ce sens. Face aux députés de Tambacounda qui ne cessent de réclamer la construction d’une université dans leur région, le ministre Cheikh Oumar Hanne indique que cette dernière ne peut pas bénéficier d’une allocation de crédits, au titre de l’année 2022.
«LE SENEGAL N’A AUCUN PROBLEME POUR REMBOURSER SA DETTE»
Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des finances et du budget
C’est un cours magistral sur le service de la dette du Sénégal que le ministre des finances et du Budget a délivré aux parlementaires. Selon Abdoulaye Daouda Diallo, le Sénégal n’a aucun problème pour rembourser sa dette. D’autant que, souligne-t-il, notre pays vise à réduire sa dette de 68,6% en 2021 à 55% en 2023.
Le Sénégal peut bel et bien continuer à aller sur le marché financier international pour lever des fonds. Puisque, de l’avis de Abdoulaye Daouda Diallo, sa situation n’est pas inquiétante. En effet, le ministre des Finances indique que le Sénégal ne lève pas des fonds sur le marché financier international pour rembourser d’autres dettes.
Comme il est déjà présenté dans la Loi de Finances Rectificatives (Lfr) 2021, le service de la dette est le total du montant global à rembourser et l’intérêt. En 2021, informe le ministre des Finances et du Budget, le service de la dette s’élève à 866 milliards FCFA. «Si vous prenez les recettes fiscales de 3 600 milliards FCFA, vous comprendrez aisément que le Sénégal peut rembourser le service de sa dette à partir de la mobilisation de recettes intérieures. Parce que, dans le budget, il y a deux chapitres obligatoires. Il s’agit du paiement des salaires et de la dette. Si les recettes d’un pays permettent de payer ses deux dépenses obligatoires, cela montre que ce pays est stable.
En 2021, le paiement des salaires s’élève à 952 milliards FCFA et le service de la dette s’élève à 866 milliards FCFA. Donc, ces deux dépenses combinées ne font pas 2000 milliards FCFA. Et pendant ce temps, l’Etat mobilise 3 653 milliards FCFA de recettes. Donc, le Sénégal n’a aucun problème pour rembourser sa dette», sérine l’argentier de l’Etat qui répondait aux questions des députés, lors du vote du projet de budget du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération.
S’agissant par ailleurs du niveau d’endettement actuel du Sénégal, l’argentier de l’Etat indique qu’il s’élève à 68,6%. «Si on enlève la dette des autres entreprises et structures étatiques pour sécuriser la situation d’endettement de l’Etat, le service de la dette va être à 64,4%», affirme Abdoulaye Daouda Diallo qui souligne que le Sénégal est très loin de son objectif maximal d’endettement qui est de 70%. «A partir de fin 2022, notre service de la dette va descendre jusqu’aux alentours de 56%. Et à partir de 2023, on sera aux alentours de 55% pour continuer à stabiliser le service de la dette. C’est un comportement économique qui nous permettra d’aller sur le marché quoi qu’il arrive», a projeté l’argentier de l’Etat.
Par Seybani SOUGOU
MACKY EST LE PARRAIN DE LA CORRUPTION POLITIQUE AU SENEGAL
Son accession totalement inattendue à la magistrature suprême en 2012 a donné lieu à une course effrénée pour l’accaparement, la captation et la dilapidation des deniers publics
Chaque jour qui passe, Macky SALL abime la fonction présidentielle et porte atteinte à la république. L’audience accordée à un ancien mandataire de YEWWI ASKAN WI à Matam (la photo circule sur tous les réseaux sociaux), est la preuve, si besoin en était, que Macky Sall est le commandant en chef, l’ordonnateur et le 1er parrain de la corruption au Sénégal.
De fait, les bassesses et les pratiques mafieuses de Macky SALL (un homme sans foi, sans éthique républicaine et qui fait totalement fi de la loi) font penser au film culte du réalisateur italien SERGIO LEONE, « le bon, la brute et le truand » qui met en relief trois malfrats dont l’unique obsession tourne autour de l’argent, et pour qui, la fin justifie tous les moyens immoraux.
Avec Macky SALL, c’est l’indignité, dans sa forme la plus exécrable qui est au pouvoir : tous les principes qui fondent la république et l’état de droit sont bafoués.
En vérité, son accession totalement inattendue à la magistrature suprême en 2012 a donné lieu à une course effrénée pour l’accaparement, la captation et la dilapidation des deniers publics : hommes d’affaires véreux, gueux, transhumants affamés, gangsters politiques, députés passeurs, trafiquants de faux billets, mercenaires de la plume et misérables sans conviction, venus du bas-fonds du peuple : tous les parvenus de la république, comme des charognards en quête de viande fraiche, ont dépouillé le Sénégal (classé parmi les 25 nations les plus pauvres au monde) en mille morceaux: détournement, vol et braquage de deniers publics, enrichissement illicite, privatisation et partage du domaine public maritime, bradage du littoral, déclassements, et cessions de terrains en violation totale de la loi, etc….la liste est longue, très longue.
Sous le magistère de Macky SALL, le Sénégal est bradé aux mafieux (PETROTIM). Dans cet univers sombre fait de népotisme et de prévarication, la mal gouvernance, et la corruption sont érigés en véritable système de gouvernement.
Le clan FAYE-SALL composé du trio Macky Sall, son frère Aliou Sall et son beau-frère Mansour Faye, dont la boulimie est sans limite, telle une pieuvre, étale ses tentacules partout, accapare les ressources du pays, avec une mainmise totale sur les leviers administratifs, politiques et économiques du Sénégal. La corruption initiée, encouragée, et organisée publiquement par Macky Sall, constitue un manquement extrêmement grave à sa charge et un crime économique, dont il devra répondre tôt ou tard.
En recevant publiquement l’ex mandataire de YEWWI ASKAN WI à Matam après l’avoir corrompu, Macky Sall a déshonoré le Sénégal et démontré qu’il n’est pas digne : ni d’avoir obtenu la confiance des sénégalais en 2012, ni d’exercer la fonction de président de la République. Au moment où le Sénégal traverse une crise économique et sociale sans précèdent, Macky SALL trouve le temps d’accorder une audience à un saltimbanque.
Quelle petitesse ! Macky SALL restera une parenthèse sombre dans l’histoire du Sénégal : un incompétent ethniciste au service d’un clan, et le parrain de la corruption. Aujourd’hui, il y a une charte à faire signer à Macky Sall ; qu’il renonce pour le peu qui lui reste, d’ici 2024, (date à laquelle il quittera le pouvoir) à être le parrain de la corruption : c’est lui demander l’impossible, car la corruption fait partie intégrante de son ADN.
Par Moumar GUEYE
MA MALÉDICTION AUX VIOLEURS DE FEMMES
Pourquoi, mon Dieu, les hommes sont-ils si cruels, si violents, si injustes envers leurs mères, leurs sœurs, leurs filles et leurs épouses ?
L’ouragan du vol, du viol et de l’homicide n’arrête plus de souffler sur le Sénégal. Mon cœur plein de colère et de chagrin m’a souvent dicté des mises en garde en direction des femmes sans défense, constamment violées. Ce même cœur m’a également dicté de dénoncer et de condamner sans complaisance, les dégoûtants violeurs qui s’acharnent sans honte sur des femmes vulnérables, sans défense et des enfants fragiles et sans conscience!
Je commencerai par confier ces sages conseils de grand-mère aux femmes qui souhaitent préserver le trésor qu’elles représentent pour l’humanité: ‘‘Mes filles ! Maintenant vous êtes de vraies femmes, des femmes pures, des femmes sans taches. Désormais, vous devez vous éloigner des hommes qui ne sont ni père, ni frère pour vous. Jusqu’au jour de votre mariage, éloignez-vous des hommes susceptibles de vous désirer sans retenue. Désormais, vous ne devez plus porter des habits courts, des habits serrés ou des habits transparents. Ne laissez pas les hommes admirer vos cheveux, vos seins, votre corps et vos fesses. Ces parties de votre corps sont des provocateurs biologiques.
Mettez-les à l’abri des regards concupiscents et indiscrets. On ne jette pas un trésor dans la rue! Un trésor on le protège! Cachez votre corps, mes filles, car le corps d’une femme est sacré. C’est un vrai trésor ! Quand il est exposé, il attire ce genre d’hommes bêtes, sans vergogne et sans retenue!
Observez la pudeur partout où vous serez et Dieu vous protégera! Vous êtes les mères de l’humanité. Vous devez toujours rester discrètes et solidaires dans la joie comme dans l’épreuve, pour le meilleur et pour le pire. N’oubliez pas les qualités fondamentales qu’une femme doit avoir pour pouvoir jouer pleinement son rôle. Elle doit être propre, propre par son corps, propre dans son intimité, et propre dans son environnement. Une femme digne de ce nom doit maîtriser tous les secrets de la cuisine comme le fit Penda Mbaye, cette brave femme de Saint-Louis qui inventa le fameux et inégalable ceeb u jén (riz au poisson).
Une femme digne de ce nom doit enfin savoir partager sans contrainte, avec joie et avec douceur, les délices de l’amour avec l’homme de son choix, l’homme à qui ses parents l’ont confiée, selon les traditions de nos ancêtres et la voie sacrée indiquée par le Créateur des Cieux et de la Terre. Quand l’une de ces qualités essentielles fait défaut, la femme perd tout! Elle cesse d’être une femme et elle perd toutes ses valeurs. Alors, prenez garde, braves femmes et mères de l’humanité! Que Dieu vous protège et vous honore comme vous le méritez si bien!
Femmes mères de l’humanité, méfiez vous également des Jinne (génies) qui partagent la vie avec nous! Ces génies des eaux, de la savane et de la forêt, ont la capacité de posséder toute femme qui expose au public, les parties de son corps qui devraient être cachées. Les seins, le nombril et le bas-ventre de la femme laissés à l’air libre sont les points de passage de prédilection pour les esprits maléfiques. Le Jinne passe par la tête, le nombril, le bas ventre ou les seins pour habiter le corps de la femme qui ne respecte pas les lois de la pudeur, pour la dompter et la soumettre à sa volonté. Il la traite comme une vulgaire prostituée.
La nuit, il hante son sommeil par de terribles cauchemars. Il couche avec elle comme le ferait son mari. Il peut la posséder jusqu’à la folie. Il chassera ou tuera tout homme qui s’approchera d’une telle femme en vue de conquérir son cœur ou de l’épouser. Il l’empêchera d’avoir un enfant. Il possédera son corps et son âme jusqu’à sa mort, à moins que le grand saltigué de Niakhar ou de Diakhaw ne vole à son secours pour la soustraire aux griffes du génie et la sauver de la tourmente et de la terreur des esprits maléfiques. Femmes mères de l’humanité, prenez garde!
Méfiez-vous de jinne* Mariama, c’est une femme comme vous. Elle est digne, belle, honorable et respectable. Cependant, elle a horreur des femmes qui laissent paraitre leurs parties intimes et ne se couvrent pas la tête. Pour punir de telles femmes, elle leur cause de violents maux de tête, des vertiges et d’interminables insomnies qui peuvent les conduire à la démence, voire à la mort. Alors, femmes mères de l’humanité, couvrez-vous la tête comme vos ancêtres le faisaient, si vous ne voulez pas subir les foudres de jinne Mariama. Nous avons le droit de manger ce que nous voulons, mais par pudeur vis-à-vis des autres, nous n’avons pas le droit de porter ce que nous voulons par respect pour les autres. Tels sont les enseignements de nos ancêtres.
Tenez-le-vous pour dit ! Et que Dieu vous protège et vous gratifie de ses innombrables bienfaits. Cette dernière partie de mon message s’adresse aux diaboliques violeurs, voleurs de plaisir! Je les maudis tous! Qu’ils soient éternellement misérables sur terre. Qu’ils finissent leur vie exécrable sous les roues d’un train rempli de marchandises. Qu’à leur mort, ils soient immédiatement dévorés et réduits en cendre par les flammes volcaniques de l’enfer et qu’ils n’en sortent plus jamais, jusqu’au jour du jugement dernier! Quand le violeur aura été ressuscité par son Créateur, le jour du jugement dernier, qu’il soit condamné à demeurer en enfer par le Seigneur de l’univers. Oui ! Que l’enfer soit sa maison pour l’éternité.
Maudit sois-tu violeur qui que tu sois et quel que soit ton rang et ton grade sur terre. Toi qui as osé arracher avec tant de violence et de férocité, le symbole de l’honneur et l’emblème de pureté d’une femme mère de l’humanité! Pourquoi, mon Dieu, les hommes sont-ils si cruels, si violents, si injustes envers leurs mères, leurs sœurs, leurs filles et leurs épouses ? Pourquoi, bon sang, les femmes sont-elles perpétuellement victimes d’assauts répétés de cette catégorie d’hommes primitifs, dépourvus de dignité, agressifs et barbares qui perdent la raison sous l’effet de leurs pulsions sexuelles ou sous l’emprise de l’alcool, de la drogue ou de la colère ? L’homme a-t-il oublié que sans la femme il n’existerait pas et ne représenterait absolument rien ?
Quand l’homme comprendra-t-il que c’est la femme qui a reçu en son sein la semence sacrée par la volonté de Dieu et qui a porté, neuf mois durant, le fœtus issu de cette semence, avant de lui ouvrir avec beaucoup de peine et de dangers, les portes de la vie ? Quand comprendra-t-il que c’est la femme qui a allaité ce bébé qu’il fut, un fragile bébé sans défense ni moyen, deux années durant? Se rappelle-t-il que c’est la femme qui l’a cajolé, dorloté, soigné, protégé et éduqué jusqu’à l’âge de la puberté ? Quand l’homme comprendra-t-il que chaque fois qu’il malmènera, violera, insultera ou frappera une femme, il sera en train de violenter sa mère, de brutaliser sa sœur, de malmener sa fille ou d’humilier la mère de ses enfants ?
Tant que les hommes ne comprendront pas la valeur et le rôle fondamental de la femme dans l’humanité, ils resteront perpétuellement des êtres abjects et primitifs, des attardés intellectuels indignes de bénéficier de l’affection d’une mère ou de l’amour d’une épouse ! Il ne me reste plus qu’à prier Dieu le Créateur des cieux et de la terre, pour que tous les hommes violents, violeurs, insulteurs et frappeurs de femme, soient à leur tour accablés par une éternelle malédiction sur terre en attendant le châtiment du Jugement dernier.
Par Moussa DIAW,
DE LA DIFFICULTE DE S’OPPOSER EN AFRIQUE !
Si la compétition est le soubassement de la démocratie en termes de débat contradictoire d’idées dans l’espace public, des contraintes multiformes pèsent sur certains acteurs identifiés comme opposants au régime en place
Depuis l’instauration de la démocratie en Afrique, les Etats ont mis en place des institutions pour répondre aux exigences d’un tel régime. Mais on constate un écart abyssal entre l’énonciation de la politique conformément aux règles et principes et sa traduction dans la réalité. Si la compétition est le soubassement de la démocratie en termes de débat contradictoire d’idées dans l’espace public, des contraintes multiformes pèsent sur certains acteurs identifiés comme opposants au régime en place.
En effet, ces derniers sont traqués par des régimes qui, malgré leur label de démocratie, n’accordent aucune marge de manœuvre à leurs détracteurs. Ceux-ci s’insurgent contre l’accaparement du pouvoir par un clan ou groupe mais surtout dénoncent une gestion peu transparente des biens publics au détriment de la majorité des populations. Cette position fera de l’opposant modéré ou radical, selon la terminologie utilisée, un ennemi « à abattre » par des régimes enclins à en découdre avec ceux qui apparaissent comme déterminés à changer la conception et les pratiques politiques. Autrement dit, cette sacralisation du pouvoir qui incite les gouvernants à modifier, à leur convenance, les constitutions de façon à contrôler tous les leviers leur permettant d’étendre leur mainmise sur tous les attributs de pouvoir. Cette politique de concentration et d’exercice du pouvoir sans partage réduit considérablement les moyens d’expression et les libertés d’une opposition en souffrance. Alors que la démocratie se mesure à l’aune des garanties consubstantielles au fondement de l’espace public dans lequel les acteurs, qui ont une certaine légitimité, participent à la vitalité du discours politique contradictoire.
Pourquoi ce sentiment de haine et de violence ?
On peut avancer deux hypothèses pour comprendre ce phénomène persistant de manière notoire dans le paysage politique africain sans qu’il ne soit l’apanage d’un environnement particulier. La première hypothèse s’adosse à l’incompréhension du politique ou sa dénaturation consistant à en faire un autre usage dérivant de son objectif initial afin de satisfaire des intérêts spécifiques selon la logique clientéliste d’accès et de partage des ressources dans une perspective de survie. Cette perception du politique est largement répandue en Afrique poussant des dirigeants à faire mains basses sur les biens communs pour satisfaire les besoins de leur famille ou communauté, marginalisant et appauvrissant des populations, consignées à la résignation ou exposées à la répression
Ainsi, la contestation de cette forme de gouvernance est interprétée comme une remise en cause de leurs privilèges. Par conséquent, tous les moyens sont utilisés pour préserver la pérennité de ce système qui semble correspondre à une question de vie ou de mort. On ne lésine pas sur la mobilisation des ressources matérielles ou immatérielles pour corrompre et garder le pouvoir. Le constat est que la plupart de ces engagés politiques n’ont pas de métier, c’est par le truchement de la politique qu’ils sont devenus une « bourgeoisie comprador » pour reprendre le vocable des révolutionnaires marxistes. Ils résistent à tout changement pouvant anéantir leur place dans la configuration politique et sociale.
La deuxième hypothèse s’articule autour du niveau de formation des leaders politiques qui se renouvellent rarement et le phénomène de la transhumance politique contribue à procéder à un recyclage et un recasement d’un personnel politique réfractaire à la circularité de l’élite dirigeante. C’est la raison pour laquelle des dirigeants de la période des indépendances restent encore actifs dans les institutions nouvelles. Il est donc peu probable qu’ils militent pour des transformations institutionnelles et politiques de qualité. De même les pratiques politiques n’ont pas vraiment changé, et les méthodes autoritaires, à la hussarde, dans le maintien de l’ordre et de la sécurité, n’ont pas varié foulant aux pieds certains principes et règles encadrant la démocratie et l’Etat de droit. Les formes de discours puisés dans les registres communautaristes commencent à prospérer à défaut de projets de société qui pourraient enrichir les débats éclairant ainsi les citoyens pour réaliser leur choix au moment des consultations électorales.
Au contraire, on s’adonne à des stratégies, indignes d’une démocratie pour éliminer un adversaire politique ou compromettre ses chances de réussites et même sa vie. Les exemples sont nombreux et similaires dans la plupart des Etats africains à l’exception de quelques rares pays. De toute façon, l’absence de formation suffisante et le manque d’imprégnation des valeurs étatiques se ressentent dans le comportement déviant de certains leaders dominant l’espace public. Cela découle en partie d’un processus de politisation de l’administration et de la société, favorisant la fusion entre l’Etat et le parti ou la coalition au pouvoir. Cette articulation engendre de graves dysfonctionnements, des contraintes pour l’ancrage et le respect des principes démocratiques.
L’impérieuse valorisation de la culture démocratique
Cette nécessité de placer la culture démocratique au cœur de l’activité politique dépend d’une volonté clairement exprimée devant servir de canevas pour impliquer tous les acteurs dans la consolidation d’un cadre politique pacifié. Ce dernier ne peut être établi que dans la confiance restaurée, la crédibilité et la croyance aux idées qui fondent la République. Cela dit, la consécration de la démocratie, qui suppose la participation active de l’opposition dans les mêmes conditions que les autres acteurs, impose un modèle de comportement politique en cohérence avec des valeurs universellement partagées et celles relevant de notre histoire et culture. Certes, nous avons besoin d’institutions fortes mais la question est de savoir si nous disposons d’hommes truffés de valeurs et capables de les faire fonctionner de manière rationnelle. C’est dans ce sens que la culture démocratique trouve toute son importance en fonction de la capacité d’agir pour conforter la démocratie par des initiatives s’inscrivant dans les logiques qui ouvrent des perspectives dans la légalité et l’équité entre les acteurs politiques quelles que soient leurs convictions et références idéologiques. Pour que l’opposition joue sa partition dans un paysage politique répondant aux critères de régimes démocratiques, il faut un changement de paradigmes, dicté par le souci de préserver la stabilité et le contrat social existant dans certaines entités politiques afin de garantir l’avenir dans un environnement trouble.
Moussa DIAW, enseignant-chercheur en science politique, UGB, Saint-Louis
30% DES SENEGALAIS HYPERTENDUS SELON HEALTHY HEART AFRICA
Près de 30% des Sénégalais souffrent d’hypertension artérielle (HPA) et plus de la moitié des cas ne sont pas traités
Arfang Saloum SANE correspondant à Rufisque |
Publication 30/11/2021
Près de 30% des Sénégalais souffrent d’hypertension artérielle (HPA) et plus de la moitié des cas ne sont pas traités. L’alerte est de Healthy heart africa (Hha), un programme initié par AstraZeneca pour lutter contre l’hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires en Afrique.
« Au Sénégal, près de 30 % de la population sont atteints d’hypertension, la plupart du temps non traitée, avec un taux de contrôle de seulement 8 % », peut-on lire dans un document remis à la presse. Lors du lancement de ce programme à Sicap Mbao, les responsables de ladite structure ont annoncé que 42 % de tous les décès au Sénégal sont causés par des maladies non transmissibles. Une estimation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui nécessite de corser la sensibilisation. D’autant plus que non traitée, l’hypertension artérielle peut engendrer des complications telles qu’une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou une insuffisance cardiaque, a par ailleurs mis en garde HHA.
D’ailleurs, un mémorandum a été signé entre AstraZeneca et le ministère de la Santé et de l’Action sociale au mois de juin. Un accord qui place ainsi le Sénégal comme le 7ème pays africain ayant abrité le programme. « Notre approche des soins de santé primaires a toujours été centrée sur les personnes et guidée par les données. Nous utiliserons cette approche pour notre déploiement au Sénégal, afin d’atteindre les personnes là où elles vivent et travaillent, et de les diriger vers des soins de qualité pour l’hypertension, conformément à notre mission de réduction des inégalités en matière de santé », a relevé Aminatou Sar, directrice Hub Afrique de l’Ouest et Sénégal à PATH (structure ayant mis en œuvre le projet au Sénégal). « L’objectif du programme est de contribuer à la prévention et au contrôle des maladies cardiovasculaires dans le pays, en portant une attention particulière à l’hypertension », a-t-elle expliqué, indiquant par la même occasion que le programme va être déployé dans les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis.
Depuis son lancement au Kenya en 2014, HHA a formé plus de 8 500 professionnels de la santé à l’éducation. Une démarche qui vise à assurer l’éducation et la sensibilisation, le dépistage et le traitement de l’hypertension au renforcement des systèmes de santé grâce à la formation des prestataires de soins. Le document qui a donné ces précisions a révélé en outre qu’il a mis en marche 900 établissements de santé en Afrique pour fournir des services d’hypertension et identifié 4,1 millions de lectures de pression artérielle élevée. Pour une meilleure efficience, le programme va contribuer au renforcement des systèmes de santé grâce à la formation des prestataires de soins. Des centaines de personnes ont été dépistées à l’HTA et au diabète à la cérémonie de lancement du programme présidé par le conseiller technique 2 du ministère de la Santé Dr Malick Ndiaye et la représentante de HHA Barbara Neil.
ENSEIGNANTS DECISIONNAIRES, MOBILISATION POUR EFFACER UN TABLEAU NOIR !
Enseignants décisionnaires, c’est le terme utilisé pour désigner les enseignants non fonctionnaires de l’Etat
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 30/11/2021
Les enseignants décisionnaires du Sénégal s’estiment lésés dans leur plan de carrière. Pour crier à l’injustice, ils s’étaient donnés rendez-vous à Mbour par une marche nationale à l’appel du CENFE (Collectif des Enseignants non-Fonctionnaires de l’Etat). Une occasion pour eux d’exiger la suppression pure et simple de ce corps et en lieu et place leur alignement comme fonctionnaires pleins. A l’issue de la procession qui a abouti à l’IEF de Mbour 1, une déclaration a été lue par le coordonnateur dudit collectif en présence de trois secrétaires généraux nationaux de syndicats venus soutenir une cause jugée très légitime
Enseignants décisionnaires, c’est le terme utilisé pour désigner les enseignants non fonctionnaires de l’Etat. Ils servent dans l’élémentaire ou dans le moyen-secondaire. Ils ont un dénominateur commun, ils sont traités différemment de leurs autres collègues quand bien même ils ont été recrutés dans les mêmes conditions, ayant subi la même formation et abattant le même travail que ces derniers. C’est pourquoi, réunis autour d’un Collectif des Enseignants non-fonctionnaires de l’Etat (CENFE), ils ont crié à l’injustice à travers une marche nationale qui s’est tenue samedi dernier à Mbour.
Partie du rond-point Mamadou Diop et arpentant l’imposante avenue Demba Diop, la procession rouge a vibré aux rythmes du slogan « Non aux décisionnaires, il est temps de mettre fin à cette injustice » scandé par des marcheurs venus de plusieurs localités du pays. Au point de chute, après près d’une demi-heure de marche, une déclaration a été lue sur l’esplanade de l’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) Mbour 1. Une seule phrase du coordonnateur national du collectif les regroupant pour résumer la situation de ses collègues, « les enseignants non-fonctionnaires communément appelés décisionnaires, sont lésés dans leur plan de carrière ».
Se lançant dans des explications techniques, Amadou Camara Diène, c’est de lui qu’il s’agit, révèle qu’un décisionnaire qui a fait vingt (20) ans de carrière, se fait dépasser en grade par un sortant du CREM (concours de recrutement des élèves –maîtres) qui n’a fait que sept ans de service. S’il est mis en position de stage à la Fastef, il perd son ancienneté. Il ajoute que les enseignants décisionnaires qui changent de corps, commencent par le grade initial c’est-à-dire au bas de l’échelle. Pendant ce temps, leurs collègues fonctionnaires de même classe bénéficient de 40% de leur ancienneté. De ce fait, ils bénéficient d’un rappel conséquent. « Pour les décisionnaires, le rappel est une chimère », s’est-il indigné. Enfonçant le clou, il dira qu’à la retraite le décisionnaire qui dépend de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES), va devoir attendre qu’on lui compte des points relatifs aux années de cotisations pour bénéficier d’une pension « dérisoire » qui dépasse rarement 60.000 frs par bimestre, là où, son collègue fonctionnaire ayant eu le même parcours que lui, recevra son dernier salaire amputé des indemnités et cela tous les mois. Au vu de ce tableau sombre pour cet agent de l’Etat désigné sous le vocable de décisionnaire, le CENFE qui fédère la lutte de ce corps d’enseignants « discriminés », a posé quatre exigences sur la table des autorités du pays.
Engagement pour bannir le mot « décisionnaire » du système éducatif
« Nous voulons donc que la loi 74-34 du 12 avril 1974 soit revue notamment en son article 5, pour que tout enseignant qui change de corps puisse bénéficier de son ancienneté de 40% à l’élémentaire, 30% au moyen –secondaire. Nous voulons, que l’Etat prenne en compte l’année d’obtention du diplôme. Nous voulons que tous les enseignants décisionnaires retrouvent le grade qui devrait être le leur s’il n’y avait pas eu cette discrimination. Nous voulons un régime de retraite unique pour tous les agents de l’Etat et cela passe nécessairement par la volonté des autorités étatiques d’extirper de l’IPRES tous leurs agents afin de les loger au FNR. En somme, nous voulons que le mot « décisionnaire » soit banni du système éducatif », compile le document. « L’injustice et l’iniquité doivent être doivent être corrigées. Il y va de la stabilité du pays », conclut le coordonnateur national du CENF, amer. Étaient également présents à cette marche nationale de Mbour, des secrétaires généraux nationaux de syndicats dont Mbaye Sarr du Sadef, Ardo Fall de l’Uden/R, coordonnateur en exercice du G20.
par Serigne Saliou Guèye
FUSIBLE ET FIGURANT
Va-t-il vers la préparation d’un dauphin à presque deux ans de la fin de sa mission présidentielle ? Les possibles réponses à cette question ne découleront que lorsque le profil du prochain Premier ministre sera connu
S’il y a dans l’histoire politique du Sénégal, un poste gouvernemental qui apparait et disparait selon le simple bon vouloir des Présidents de la République ou selon des impératifs politiciens, c’est celui du Premier ministre. La fonction de Premier ministre, telle que supprimée et réinstaurée, ne semble pas être une nécessité dans l’architecture gouvernementale.
Senghor : l’obsession du bicéphalisme
Pourtant à notre accession à l’indépendance, le poste de président du Conseil qu’occupe Mamadou Dia est l’équivalent d’un Premier ministre donc chef du gouvernement. Sauf qu’il partage les pouvoirs avec le président de la République plutôt occupé à s’occuper de la politique étrangère, de la coopération internationale et de la diplomatie. Comme le stipulait la première Constitution en son article 25, « le Président du Conseil est pressenti et désigné par le Président de la République… » Et ce dernier après avoir défini sa politique, « est investi par un vote au scrutin public à la tribune, à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale ».
Senghor est lui aussi élu par un collège électoral d’élu. Et le type de régime qui permet un tel partage est le régime parlementaire type 4e République française. Cela montre la prégnance du parti et de l’Assemblée nationale dans la configuration gouvernementale. Mais Mamadou Dia qui tient à la rigueur du travail et place l’éthique dans toutes actions est combattu par les députés socialistes qui le considèrent comme un empêcheur de tourner en rond quand ils ont voulu augmenter leurs salaires et refuser de rembourser leurs crédits bancaires. En voulant contraindre les députés à renoncer aux augmentations salariales qu’ils ont votées lors d’un de ses voyages hors du Sénégal, le président du Conseil Dia se heurte au niet catégorique des parlementaires cupides et soutenus souterrainement par le Président Léopold Sédar Senghor. C’est ainsi que la motion de censure contre Dia et son gouvernement est enclenchée.
Senghor veut en même temps faire comme De Gaulle, son mentor qui, en janvier 1959, inaugure l’ère des Premiers ministres avec un Président fort et un chef de gouvernement démuni voire dépouillé de plusieurs de ses pouvoirs que lui confère la Constitution. Mamadou Dia légaliste jusqu’au bout sera finalement terrassé par Senghor, ses députés et sa soldatesque. Après son emprisonnement, Senghor change la Constitution, renforce ses pouvoirs et supprime le poste de président du Conseil (équivalent du Premier ministre). De 1963 à 1970, Senghor règne sans partage. Mais en mai 1968 une vague de contestation secoue le régime monocratique de Senghor. Parti d’une révolte des étudiants de l’université de Dakar, le mouvement contestataire estudiantin s’étend aux élèves des lycées et aux syndicats de travailleurs.
Le mouvement présente les contours d’une contestation du pouvoir personnel du président Senghor. Le vent de la soif démocratique souffle, le régime de Senghor qui comprit l’importance de l’instauration d’un poste de Premier ministre. D’une pierre, deux coups. Senghor révise la Constitution, instaure le poste de PM se décharge de certaines de ses prérogatives et désormais, c’est Abdou Diouf au dit poste qui assure la coordination de l’action gouvernementale et c’est lui sert de paravent aux tirs des opposants. Et c’est ce poste qui lui permit de se retirer du pouvoir en décembre 1981 et le passer à son occupant par le biais de l’article 35. Par conséquent le Président de la République avait supprimé le poste du président du Conseil pour éviter la dyarchie Dia-Senghor et régner en maitre seul. Mais la réalité politique lui imposa sept ans plus tard la restauration du poste.
Abdou Diouf : entre Jean Collin et Habib Thiam
Abdou Diouf, président de la République à partir de décembre 1981 grâce à son poste de PM, nomme Habib au poste qu’il venait de quitter. Mais ce dernier fera long feu au dit poste. Après les élections présidentielle et législatives de 1983, le poste de PM disparait à nouveau. Diouf, pour éviter la confrontation entre Jean Collin, tout-puissant Secrétaire général de la Présidence et Habib Thiam PM, préfère mettre ce dernier à l’Assemblée nationale, loin du train-train gouvernemental. Il faut souligner que c’est Jean Collin, Secrétaire général de la Présidence, qui officieusement jouait le rôle du PM. Moustapha Niasse le remplace éphémèrement le temps qu’on supprime le poste de PM presque pour neuf ans. Diouf s’est plié aux contestations préélectorales et électorales de 1988 pour envisager une ouverture du gouvernement aux forces de l’opposition et restaurer le poste de PM.
C’est le 8 avril 1991, à la faveur du gouvernement de majorité présidentielle élargie, que Habib Thiam retrouve son poste de PM pour sept ans après que Diouf a limogé Jean Collin lors du remaniement ministériel du 27 mars 1990. Mais l’on vit à nouveau le bicéphalisme entre Habib Thiam PM et Ousmane Tanor Dieng, ministre d’État, ministre des Services et des Affaires présidentielles. D’ailleurs lors de la présentation du discours de politique générale de Mamadou Lamine Loum, successeur de Thiam à la Primature, après sa nomination le 3 juillet 1998, le député Amath Dansokho le raille en lui signifiant qu’il n’est pas le vrai PM. Allusion faite à Tanor. Et jusqu’à la chute de Diouf en 2000, le poste de PM demeurera. Il en sera ainsi sous le règne d’Abdoulaye Wade, le seul Président à ne pas supprimer le poste. Mais sous Wade, la Primature a connu six locataires soit en moyenne un PM chaque deux ans. Ce qui montre que le PM, pour Wade, n’était qu’un figurant. Et c’est ce qui explique ses conflits avec trois de ses anciens PM en l’occurrence Moustapha Niasse, Idrissa Seck et Macky Sall.
Macky Sall et l’échec du Fast-track
Macky Sall, après sa réélection en février 2019, pour des raisons de performances économiques, a choisi de libérer son PM Boun Abdallah Dionne et de supprimer simultanément le 14 mai 2019 le poste qu’il occupait le 6 juillet 2014. Nonobstant les levées de boucliers et les mises en garde sur le risque de supprimer le poste en question, Macky fait ce qu’il juge nécessaire pour accélérer son PAP2. Mais l’on s’est rendu compte que la suppression était sous-tendue par une raison plus politicienne que politique. Etant donné qu’il venait d’étrenner, après sa victoire de février 2019, son second mandat, nommer un PM pourrait laisser croire à la préparation d’un dauphin. D’ailleurs les supputations allaient bon train sur le potentiel successeur de Macky. Mais la suppression du poste de PM et la non désignation d’un N°2 au sein de l’APR aura tempéré les ardeurs successorales de ceux qui croient à leur étoile. Au dernier Conseil des ministres du 24 novembre dernier, Macky a décidé de réinstaurer le poste. A quelle fin ? C’est la question qui taraude les esprits. Une chose est sure : la décision est sous-tendue par une motivation politicienne. Va-t-il vers la préparation d’un dauphin à presque deux ans de la fin de sa mission présidentielle ? Les possibles réponses à cette question ne découleront que lorsque le profil du prochain PM sera connu.