AU SENEGAL, LES LIONS D'UNE TERRE EN PROIE AU DOUTE
La génération Sadio Mané est dorée. La colonne vertébrale du onze de la sélection des Lions de la Téranga est composée uniquement de stars, mais le jeu de l’équipe n’est pas celui espéré par les supporters
Au Sénégal, la génération Sadio Mané est dorée. La colonne vertébrale du onze de la sélection des Lions de la Téranga est composée uniquement de stars, mais le jeu de l’équipe n’est pas celui espéré par les supporters. Bien que le sélectionneur Aliou Cissé présente un bilan positif depuis 2015, le pessimisme règne de Dakar à la Casamance quant à une première victoire en Coupe d'Afrique des nations.
C’est simple, jamais le Sénégal n’a soulevé le plus prestigieux des trophées africains. En 2002, le Cameroun le battait aux tirs au but au terme d’une finale stérile, tandis qu’en 2019, l’Algérie de Riyad Mahrez mettait fin au rêve de tout un pays sur le plus petit des scores. Alors c’est comme si ses supporters n’y croyaient plus. Sur la corniche de Dakar, les mini terrains de sable accueillent chaque jour en fin d’après-midi des centaines de footballeurs qui s’affrontent, sous les yeux d’un ancien joueur de première division sénégalaise, Boubacar Camara. Sous son maillot rouge, son allure de sportif ne laisse en rien deviner son âge. Ce passionné de 61 ans a consacré sa vie au football, mais son état d’esprit avant le début de la Coupe d'Afrique des nations au Cameroun résume celui de tout un peuple : « J’ai beaucoup pleuré. Déception après déception. Maintenant, je n’y crois pas, ce serait un miracle que le Sénégal gagne la CAN. »
Mentalement, c’est pas la folie
Boubacar estime que la génération de Sadio Mané n’est pas la meilleure que le Sénégal ait connue. « Pour moi, il y en a eu des plus fortes, comme celle de 2002 avec El-Hadji Diouf. Mais même avant, on se rappelle Oumar Sène, Jules Bocandé, Boubacar Sarr, se remémore-t-il, les yeux plongés dans les souvenirs. Eux, c’étaient de grands joueurs ! Pourtant, ils n’ont rien gagné avec notre pays. » Alors que le soleil fléchit dans le ciel de la capitale, que les lampadaires éclairent à la fois la double voie et les terrains ensablés qui la bordent, celui que les plus jeunes appellent « L’Entraîneur » , poursuit son argumentation. « Le problème au Sénégal, c’est qu’on a beaucoup de talents, mais on ne se remet pas en question. Prenez les Égyptiens ou les Algériens, ils jouent pour la nation et se battent jusqu’au bout. Nous, on commence bien les compétitions, puis on les termine mal. »
Son constat est largement partagé par Conakry, un habitant de l’île d’Eloubaline, à 500 kilomètres de Dakar, au beau milieu de la Casamance. Assis face au Bolong, un chenal d’eau salée, il pointe le déficit mental des joueurs sénégalais - toutes générations confondues - incapables selon lui d’aller au terme d’une grande compétition internationale. Il oppose sa sélection favorite à celle du Cameroun, « qui, elle au moins, sait mettre toute son âme pour le maillot du pays » . Et ce ne sont pas les individualités qui suffiront. « Nos stars brillent en Europe, mais il ne faut pas les voir trop belles. Ce n’est pas parce qu’on a Sadio Mané qu’on va gagner, juge-t-il. Cette saison en Ligue des champions, le meilleur Africain est Haller avec l’Ajax. Alors pourquoi ne pas dire que la Côte d’Ivoire a un meilleur attaquant plus en forme ? Et c’est pareil avec notre gardien. Mendy est excellent, mais notre défense n’est pas aussi bien organisée que celle de Chelsea, attention ! »
Beaucoup d’individualités, peu de jeu
Ce constat dressé par les supporters, Mansour Loum l’entend et le comprend totalement. Ce journaliste spécialisé dans le football africain et rédacteur en chef de Sport News Africa met en avant ce fameux déficit mental, mais surtout tactique. « D’abord, les matchs couperets, les Sénégalais ne les gagnent pas, car ils ne sont pas prêts à mourir sur le terrain. Ensuite, quand on voit les joueurs, on se dit que c’est une équipe qui peut tout rafler. Mais au bout de 35 minutes, l’équipe est coupée en deux. Tactiquement, c’est mauvais. » Un écart entre le onze aligné et le jeu proposé qui fait penser à un club français. Pas n’importe lequel.
Ibrahim, vendeur de maillots près du marché Sandaga à Dakar, exprime sa frustration à vive voix devant son stand multicolore. « Ils ont des joueurs de fou, mais il n’y a pas d’équipe, tout le monde est d’accord pour le dire ! » Son ami n’a pas entendu le début de la conversation et le coupe subitement : « Tu parles du PSG ? » , l’interroge-t-il. « Non boy ! Le Sénégal ! Mais c’est comme le PSG, une sélection de bons joueurs avec aucun jeu collectif qui peut te faire gagner une grande compétition. Je le regrette. » Néanmoins, Ibrahim se réjouit de vendre un peu plus de maillots qu’à l’accoutumée. « J’en vendrai encore plus quand la CAN aura commencé et que le Sénégal aura passé le premier tour, que la mayonnaise commencera à prendre dans le pays » , sourit le commerçant qui se dit toutefois « inquiet » à quelques jours du début des hostilités et surtout « déçu par le sélectionneur » .
Pourtant, Aliou Cissé, finaliste de la CAN 2002 des Lions de la Téranga en tant que joueur, présente un bilan positif à la tête de la sélection. « Pour parler brut, son bilan est bon, il y a quand même une finale de la CAN en 2019 et de bonnes prestations à la Coupe du monde 2018 » , tient à préciser le journaliste Mansour Loum. L’ancien joueur de Sedan et du Paris Saint-Germain, sur le banc depuis 2015, a dirigé 62 matchs pour 40 victoires, 14 matchs nuls et seulement 8 défaites. Des résultats qui font du Sénégal la première nation africaine au classement FIFA et 20e mondiale. « Mais bon, tout le monde se dit qu’il y avait la place pour battre l’Algérie en Égypte ou passer devant la Colombie en Russie. »
L’étrange théorie de la spider-cam
Mansour Loum ne croit pas si bien dire. Au Sénégal, de nombreux supporters se disent non seulement qu’il y avait la place de remporter la finale face aux Fennecs, mais en plus qu’ils ont été victimes d’une immense injustice. « Sur le but de l’Algérie, le ballon est monté haut, il a touché la spider cam et ça a dévié la trajectoire du ballon. C’est pour ça qu’il est rentré et qu’on a pris un but » , se plaint Amadou Diaye, un jeune supporter, après un match sur les terrains de sable de la corniche dakaroise. « Oui oui, ça a touché un truc, un câble. C’est impossible sinon, vu la direction que prend le ballon. C’est obligé qu’il ait touché quelque chose. C’est la spider cam » , soutient son ami en gesticulant.
Cette légende, Mansour Loum l’a entendue à maintes reprises, mais il la balaie d’un revers de la main : « C’est simple, il n’y avait pas de spider cam au Caire pour la CAN 2019. » Au moins, le débat est clos. Pourtant, au Sénégal, la polémique a pris de l’ampleur dès la fin de la finale perdue. Des articles de presse, des discussions informelles entre jeunes supporters déçus et même la voix d’un « apprenti scientifique » , Fallou Diouf, ont contribué à laisser penser que l’ouverture du score de Baghdad Bounedjah aurait dû être invalidée. Selon Fallou Diouf, le but « défie les lois physiques » .
« Une question de fierté »
Malgré le scepticisme ambiant, tous assurent y croire, au plus profond d’eux-mêmes. « En passant les premiers paliers, l’effervescence va commencer à prendre, et au sein du groupe, il y aura des joueurs revanchards par rapport à 2019 » , souligne Mansour Loum. Le jeune ingénieur en mécanique automobile Amadou Diaye, toujours pas remis du but folklorique des Algériens il y a bientôt trois ans, rêve d’une victoire pour « enfin pouvoir dire que le Sénégal a déjà remporté la CAN. C’est une question de fierté, nous aussi on veut être inscrits au palmarès. » Tandis qu’Ibrahim, le vendeur de tenues de football du monde entier, prie que le pays connaisse « une immense fête, partout, que les gens dansent » , et bien sûr « qu’on vende plein de maillots » !
En phase de poules, le Sénégal affrontera le Zimbabwe ce lundi 10 janvier, la Guinée le 14 et le Malawi le 18. « Nous y allons avec beaucoup d’ambition et d’envie. Nous y allons avec la gagne, pour emprunter le jargon du football. Nous reviendrons avec la fierté de la mission accomplie, monsieur le Président » , a déclaré le défenseur napolitain Kalidou Koulibaly devant Macky Sall, au palais présidentiel ce mardi 4 janvier. Depuis le début de son mandat, le chef de l’État a investi cinq milliards de francs CFA (7,6 millions d’euros) pour son équipe nationale. Boubacar Koulibaly, le coach sur la corniche, « n’a jamais vu ça. Ce qu’a fait le président pour l’équipe est énorme. Depuis son ère, toutes les conditions sont réunies » . Au-delà de la pression que cela représente pour les joueurs, le symbole est fort : « Il y a tout un peuple derrière eux » , appuie Boubacar. Comme si seuls des cas de Covid pouvaient arrêter les Lions d’une terre en doute, mais une terre fertile qui a donné naissance à, peut-être, de grands champions.
MAIRES ANALPHABETES, DES LIMITES ET DES OBSTACLES
Ils sont analphabètes ou peu instruits. Mais ils n’en sont pas moins ambitieux pour la course aux collectivités territoriales.
Ils sont analphabètes ou peu instruits. Mais ils n’en sont pas moins ambitieux pour la course aux collectivités territoriales. Si certains peuvent se prévaloir de parcours assez élogieux en tant qu’entrepreneurs, commerçants ou émigrés sans niveau d’études, ni en arabe ni en français, d’autres semblent surgir de nulle part et s’arrogent la prétention de gouverner des territoires dont les budgets sont chiffrés à des milliards. Dans tous les cas, leurs profils atypiques, parfois loufoques, soulèvent pas mal de débats chez certains électeurs.
Ni la caution, encore moins les diplômes n’ont pu les décourager. Pour les élections locales à venir, il faudra également compter sur quelques ‘’analphabètes’’ ou personnes peu instruites qui ne vont pas manquer de rivaliser avec les plus éminents professeurs, les plus grands intellectuels, jusque dans les plus grandes villes du Sénégal.
A Rufisque, l’opinion cogite encore sur cette masse de candidats hors du commun, jusque-là peu connus du grand public. Parmi eux, Mor Fall alias ‘’Baye Mor Fall’’, candidat de la coalition Defar Sa Gox ; Ousmane Ndiaye de la liste And Liggey Ci Degg. Tous à la conquête de la grande commune de Rufisque-Nord. Artiste-chanteur, Mame Ngor Diazaka, lui, semble avoir eu encore beaucoup plus de cran et d’audace, en décidant tout simplement d’aller à l’assaut de la ville de Rufisque, qui brasse chaque année autour de sept milliards F CFA.
A Thiès et un peu partout sur le territoire, ils sont également nombreux les candidats aux parcours peu reluisants, qui aspirent à diriger des collectivités territoriales.
Zoom sur certains de ces candidats aux CV peu balèzes !
Riche commerçant établi au marché central de Rufisque, Baye Mor Fall semble avoir la ferme conviction qu’avec ses millions, il pourrait faire pencher une bonne partie de l’électorat en sa faveur, pour espérer une victoire au soir du 23 janvier prochain. Pour sa première participation connue, le commerçant ne lésine pas sur les moyens. Réputé être un guichet automatique de billets dans les mosquées et autres mouvements de femmes, il peine même à faire rallier la majorité de commerçants de son fief, le marché central de Rufisque, à sa cause. ‘’Il perd vraiment son temps et son argent. En plus de ne pas avoir été instruit, c’est quelqu’un qu’on n’a jamais senti dans les activités de développement du marché’’, témoigne un électeur.
L’argent, le principal argument
Sur la stratégie du candidat, c’est essentiellement basé sur la distribution de liquidités. Dernièrement, il a fait un don d’une valeur de plus de 15 millions en ciment et fer pour la mosquée mouride de Rufisque. Baye Mor finance également beaucoup de groupements de femmes qu’il compte ainsi mettre dans sa besace. A en croire Cheikh Tabane, proche collaborateur du candidat, ceci constitue une fausse accusation. Baye Mor, selon lui, avait l’habitude d’aider les populations. ‘’C’est d’ailleurs ce qui facilite notre campagne. Au début, il y avait des réticences et une campagne de diabolisation. Certains se demandaient ‘fan la tothie’, mais on a dépassé cette étape. Aujourd’hui, même certains candidats à la ville viennent le convoiter, parce qu’ils ont vu ce dont nous sommes capables’’, se défend M. Tabane.
En ce qui concerne le reproche des diplômes, il ne mâche pas ses mots pour porter la réplique. ‘’C’est bien d’avoir des diplômes pour diriger une localité, souligne-t-il, mais c’est encore mieux de savoir trouver des milliards pour construire la commune. Notre candidat a des partenaires internationaux qui sont prêts à l’accompagner, si les populations lui font confiance. Et beaucoup ont compris qu’il est le candidat idéal’’.
Pour sa part, Mame Ngor Diazaka a pendant longtemps été le symbole de ces candidatures plus que fantaisistes, qui polluent l’ambiance des élections locales plus qu’ils ne contribuent à un exercice libre et démocratique des suffrages. D’ailleurs, la question s’est une fois invitée sur la plage Facebook très suivie de T’es de Dakar si. A l’affirmation ‘’Mame Gor Diazaka, futur maire de Rufisque’’, les réactions des internautes avaient fusé de partout. Morceaux choisis : ‘’Ce serait Rufisque à l’envers’’, ‘’Président ASC sakh douko nekk (il ne peut même pas diriger une association socio-sportive et culturelle’’, ‘’Pitié’’, ‘’Dans ses rêves !’’, ‘’Il ne peut même pas gagner dans son bureau de vote’’, etc. Pour beaucoup d’observateurs, Mame Gor Diazaka n’a ni l’étoffe, ni la légitimité intellectuelle, ni l’envergure pour être à la tête d’une ville comme Rufisque.
En fait, si tout se passait comme initialement prévu, le musicien ne serait pas candidat à la ville. En tout cas pas de la liste Booloo Defar Teunguethie. En effet, cette liste était celle du député et président du conseil départemental Souleymane Ndoye. Un des responsables de la majorité qui avait menacé de mettre en place une liste parallèle avant de revoir sa position. Interpellé sur la légitimité d’une telle prétention, Diazaka disait : ‘’Moi, je n’ai que des amis maires, ministres, de grandes personnalités de la République. De plus, un maire, il ne gère pas seul. Il a des collaborateurs, des techniciens. Moi, je suis parti de rien pour être ce que je suis devenu. Et je n’ai que Rufisque. Je me suis toujours battu pour Rufisque. Je me suis battu pour la reconstruction du stade, quand il était fermé, pour la construction des écoles et j’aide beaucoup les populations. Donc, si des populations me demandent d’être candidat, je ne peux que l’accepter. Nous avons des idées pour Rufisque.’’
Dans le département de Thiès, les exemples font florès. Si certains ne peuvent se prévaloir ni de diplômes ni d’aucune sorte de légitimité, d’autres n’ont certes pas de diplômes, mais semblent jouir d’un certain parcours qui leur confère une sorte de légitimité. Outre les candidats de Gueum Sa Bopp et de Wallu à Thiès-Est, on pourrait également citer les cas des candidats de prestige à Thiès-Nord et de Diop Sy à Tivaouane, avec des parcours politiques et professionnels souvent très diversifiés.
Mais, à en croire certains interlocuteurs comme Abdou Diouf, citoyen de Mbour, il faut vraiment relativiser. Il déclare : ‘’Les diplômes sont certes importants, mais on ne peut pas tout réduire aux diplômes. Dans le département de Mbour, nous avons, par exemple, des maires qui n’ont pas des niveaux poussés, mais qui n’en sont pas moins de bons maires. Je peux citer Cheikh Tidiane Diouf de Diass et Ousmane Guèye de Saly. Ils sont toujours au front, en première ligne, quand il s’agit de défendre les intérêts de leurs populations. Ce n’est pas un hasard, si ces populations leur font confiance. Ousmane ne parle presque pas français, mais je le placerai à la troisième place des meilleurs maires, en termes d’innovations et de réalisations. Les deux premiers dans mon classement seraient Maguette Sène de Malicounda et Serigne Guèye Diop de Sandiara. Bien entendu, ces deux derniers sont bardés de diplômes et cela montre également que les diplômes sont importants.’’
Les diplômes seulement ne suffisent pas
Ces candidats, célèbres ou moins bien connus, sont présents un peu partout. Surtout dans les communes les plus reculées du pays. Parfois, ils ne savent ni lire ni écrire et se voient confier des budgets et les destinées de milliers d’hommes et de femmes.
A Ngandiouf, le sieur Ngouda Ciss est maire depuis 1990, alors qu’il ne sait pas aligner deux mots dans la langue officielle. Le 23 janvier, il sera en quête d’un 7e mandat à la tête de ladite municipalité. Il a toujours assumé son statut et a confié s’appuyer sur son secrétaire pour mener à bien la commune. Il disait : ‘’Je n’ai pas de diplôme, mais Dieu m’a beaucoup aidé. J’ai la chance d’avoir un bon secrétaire. J’ai l’habitude de dire que c’est vrai que j’ai la chance et l’expérience, mais lui il a la Licence. Comme il est à mes côtés, c’est comme si c’est moi qui avais la Licence.’’ Ancien émigré reconverti politicien et grand agriculteur, l’octogénaire a toujours brandi son amour pour sa commune et la bénédiction de son marabout pour justifier ses candidatures.
A l’instar du maire Ngouda Ciss, ils sont nombreux, les maires sortants, dont les parcours académiques, arabe ou français sont sujets à controverse. Généralement, c’est d’anciens émigrés, des entrepreneurs ou commerçants prospères, des artistes… ou pire, des gens sans aucun background. Certains, pour se légitimer, s’arrogent des professions difficilement vérifiables. Dans tous les cas, si l’on se fie aux témoignages de certaines autorités administratives déconcentrées, la collaboration avec certains de ces élus ne se passe pas toujours sans anicroches.
‘’Ces gens n’ont rien fait. Les coupables, c’est ceux qui les élisent. Quelqu’un qui n’a pas été à l’école, qui n’a pas de métier, un beau jour, on lui confie la charge de diriger même des gens qui font partie de l’élite. Que voulez-vous ? Ils gèrent les deniers comme leur propre patrimoine. Ils ne se soucient nullement des textes qu’ils ne savent même pas lire’’, témoignait un de nos interlocuteurs.
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CODE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
Attributions et pouvoirs des maires
Malgré la quasi-absence d’exigences pour être élu, les pouvoirs et attributions des maires et autres élus restent très importants. Au terme de l’article 106 et suivants du Code des collectivités territoriales, ces prérogatives sont nombreuses et variées. En ce qui concerne le maire, il est le représentant de la collectivité locale. ‘’A ce titre, indique l’article 106, il est chargé, sous le contrôle du conseil municipal, de conserver, d’entretenir et d’administrer les propriétés et les biens de la commune et de faire, en conséquence, tous actes conservatoires de ses droits…’’. Le maire est aussi chargé de gérer les revenus de la collectivité locale, de surveiller les services communaux et la comptabilité communale. Il a également la mission de préparer et de proposer le budget, d’ordonnancer les dépenses et de prescrire l’exécution des recettes. En outre, le maire est chargé de souscrire les marchés, de passer des baux, des marchés et des adjudications des travaux communaux selon les règles établies par les lois et règlements en vigueur. Aussi, a-t-il la mission de passer, selon les mêmes règles, les actes de vente, d’échange, de partage, d’acceptation de dons ou legs, d’acquisition, de transaction, lorsque ces actes ont été autorisés par le conseil municipal.
TOIS QUESTIONS A CHEIKH TIDIANE CISSE, EXPERT
‘’Pour être maire au Niger, il faut au moins le BFEM, le Bac pour une ville comme Niamey’’
Coordonnateur pôle Gouvernance de l’ONG 3D (Démocratie, développement local et droits humains), Cheikh Tidiane Cissé apporte des éclairages. Y a-t-il des critères relatifs au niveau d’études pour devenir maire ?
La loi a, effectivement, prévu que pour être maire, il faut savoir lire et écrire. Quand on faisait la réforme, certains avaient même proposé de corser cette disposition, de prévoir qu’il faut savoir lire et écrire dans la langue officielle. Mais il y a eu des manœuvres qui ont fait que ce bout de phrase a finalement été abandonné. Mais il reste que la loi prévoit bien qu’il faut savoir lire et écrire. C’est un minimum.
A mon avis, il faut un certain nombre de critères pour élire un maire. Au Niger par exemple, ils ont sérié le niveau d’études en fonction des collectivités concernées. Par exemple, pour être maire à Niamey, il faut au moins le Bac. Pour être maire, il faut au moins avoir le BFEM. Je pense que ce sont des réformes à encourager. Parce que nous avons des collectivités territoriales qui ont besoin de maires avec un certain niveau d’études.
Peut-on s’attendre à une gouvernance efficace et efficiente avec des collectivités dirigées par des élus peu instruits ou bien pas du tout ?
Bien entendu. Pour une gouvernance territoriale efficace, il faut des maires qui soient à la hauteur, qui savent au moins lire et écrire. Je dirais mieux. Il faut des maires avec des études très poussées, surtout dans certaines collectivités. Par exemple, la ville de Dakar ne peut pas être dirigée par n’importe qui. Il faut avoir le niveau. On ne peut promouvoir un développement territorial sans des maires bien instruits. L’expérience montre effectivement que certains maires n’ont pas l’expertise pour booster le développement de leur territoire.
Par rapport à votre expérience, qu’avez-vous constaté au contact de la réalité de la gestion municipale ?
Si vous observez l’ensemble des collectivités du Sénégal, vous ne verrez pas une collectivité qui s’est développée avec, par exemple, un maire analphabète. Cela demande un minimum de niveau intellectuel, de connaissance, d’expertise et d’expérience et de qualification. Présider aux destinées d’une collectivité, il faut au moins savoir les enjeux des politiques publiques. Avec les anciennes communautés rurales, la plupart étaient dirigées par des analphabètes. Du coup, la gestion budgétaire est assurée par un assistant communautaire qui fait toujours appel aux compétences du percepteur municipal, du préfet ou d’autres compétences pour assurer sa mission.
Autre exemple, un maire qui n’a aucune vision du développement, qui ne maitrise pas les outils de planification, ne peut pas diriger à bon escient une collectivité territoriale.
45 À 60 JOURS CHRONO POUR LAVER LE LINGE SALE EN FAMILLE
La presse sénégalaise est un grand corps malade de la léthargie du secteur envahi de toutes parts, de la précarité des professionnels, du «manque» de viabilité des entreprises et du non-respect des règles d’éthique de déontologie, etc
Des évolutions notées avec l’adoption du Code de la presse, les tentatives de régulation et d’assainissement du secteur avec la délivrance de Cartes nationales de presse, n’y feront rien. La presse sénégalaise est un grand corps malade de la léthargie du secteur envahi de toutes parts, de la précarité des professionnels, du «manque» de viabilité des entreprises et du non-respect des règles d’éthique de déontologie, etc. A cela s’ajoutent la réalité des réseaux sociaux et leur interaction avec la presse, l’absence d’une régulation à jour de ces nouveaux médias, la connectivité sans règle et la prépondérance de la Propagande Politique sur «l’information citoyenne» dans les médias.
Pour remédier à ce mal, les acteurs se retrouvent pour laver le linge sale en famille, faire leur introspection et une autocritique constructive. A l’initiative du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (SYNPICS), dont le Secrétaire général, Bamba Kassé, en avait émis l’idée en octobre 2021, les assises de la presse ont été officiellement lancées hier, jeudi 13 janvier 2022, à la Maison de la Presse Babacar Touré. Un rapport exhaustif des travaux est attendu au bout de 45 à 60 jours de consultations.
CALENDRIER DES ASSISES : LES TRAVAUX VONT DURER ENTRE 45 ET 60 JOURS
Donc, toutes ces personnes, c’est juste pour donner une certaine garantie de crédibilité aux prochaines conclusions de ces assisses-là. L’objectif, aujourd’hui, n’est que pour peaufiner les termes de référence, réfléchir et valider ensemble les thèmes, établir éventuellement un calendrier que nous allons dérouler, nous l’espérons, sur une durée qui va varier entre quarante-cinq (45) et soixante (60) jours. Au final, on veut, de façon générale, améliorer le secteur des médias au Sénégal. Le contexte, il est simple. Si vous regardez, aujourd’hui, les journalistes, sur le plan social, vivent tous des difficultés. Les patrons de presse, pour certains, ne respectent aucun droit des journalistes. Les journalistes sont dans des conditions très difficiles. Et tout cela fait qu’ils ne rendent pas du bon produit et de plus en plus le public nous critique sur ça. Par rapport à nos attentes, elles sont très simples. Nous pensons que si tout le monde est impliqué, si nous mettons une petite rigueur scientifique dans la méthodologie, au bout du compte, nous allons pouvoir, dans les délais, produire un rapport qui sera exhaustif. Ce rapport mettra en exergue les problèmes, mettra en exergue les solutions envisagées et proposera des mesures concrètes. C’est ça que nous voulons, à la fin du processus.»
BAMBA KASSÉ, SECRETAIRE GENERAL DU SYNPICS : «certains patrons de presse ne respectent aucun droit des journalistes...»
«Nous avons organisé ces assises des médias sous forme d’atelier. Pourquoi un atelier ? Parce que nous avons pensé que c’est le meilleur moyen d’être le plus inclusif possible et donc de pouvoir, par les contributions des uns et des autres, affiner le projet. C’est pourquoi nous avons pensé organiser ça sous forme d’atelier, supervisé par de grands intellectuels, des journalistes émérites comme Matar Sylla, ancien Directeur général de la télévision TV5 ; on a Mor Faye, sociologue des médias, Docteur Fall juriste des médias, Jean-Paul Corréa, Mamadou Ndiaye du CESTI…
OUSSEYNOU DIENG, DIRECTEUR DE LA COMMUNICATION : «nous attendons vraiment les conclusions de ses assises... pour accélérer les réformes...»
«Aujourd’hui, nous assistons au lancement des assises des médias. C’est une initiative des acteurs de la presse, en premier, le SYNPICS et nous, en tant que ministère responsable de la conduite des politiques en matière de communication. Pour nous, c’est une belle initiative et une très grande opportunité pour faire l’évaluation de ce qui a été fait jusqu’ici. Vous savez, le Code de la presse a été voté…, cela fait cinq ans. Si vous avez constaté, le ministre a demandé l’accélération des réformes dans le secteur. Aujourd’hui, nous avons réussi à garantir une certaine cohérence de manière à avoir une démarche participative et inclusive sur l’ensemble de nos réformes. Alors, nous attendons vraiment les conclusions de ses assises parce que ça nous sert également de boussole, de cadre d’évaluation, mais surtout de levier pour accélérer les réformes que nous avons entamées depuis un certain temps. Ces réformes commencent par assainir le métier en instaurant la Carte de presse sécurisée et numérisée.
ON EST DÉSÉQUILIBRÉS PAR LES ABSENCES
Le sélectionneur du Sénégal qui a souvent mis en avant le collectif et surtout l’interchangeabilité au sein de son effectif a fini par reconnaître que certaines absences notamment des cadres déséquilibre son équipe
(BAFOUSSAM, Cameroun) – Le sélectionneur du Sénégal qui a souvent mis en avant le collectif et surtout l’interchangeabilité au sein de son effectif a fini par reconnaître que certaines absences notamment des cadres déséquilibre son équipe. Toutefois, face à la presse hier, jeudi 13 janvier, au centre Tagidor Garden de Bangou, Aliou Cissé a encore réaffirmé son ambition de faire monter les Lions sur la plus haute marche du podium au soir du 6 février à Yaoundé. Place donc au derby sous-régional face à la Guinée ce vendredi à partir de 13 h GMT. Un match qu’il estime «spécial».
UN MATCH SPÉCIAL
«C’est un derby. Donc, un match spécial. De notre côté nous le préparons de la même façon que les matches précédents et les matches à venir. Je crois que ce qui est important aujourd’hui c’est se concentrer sur le jeu, de faire tout pour empocher les trois points. On sait que c’est un match qui peut nous permettre de nous qualifier au deuxième tour. On est concentrés sur ce match là et on le prépare de la meilleure des façons».
PLUS DE PETITES ÉQUIPES
«Il est difficile de parler de la particularité d’une rencontre. En réalité tous les matches se suivent mais ne se ressemblent pas. On vient de battre le Zimbabwe et vous avez vu à quel point c’est difficile de compétir et de gagner sur le continent africain. Et les résultats des dernières journées nous montrent encore une fois à quel point c’est difficile. Les grandes équipes ne dominent pas, je le dis encore, il n’y a pas de petites équipes. Les résultats c’est 1-0, 2-1. Seul le Cameroun a marqué 2 buts (la conférence de presse s’est déroulée avant la victoire 4-1, des Lions indomptables face à l’Ethiopie, Ndlr), sinon tout le reste, c’est des matches très disputés jusqu’à la dernière minute. Nous, nous avons toujours abordé nos matches avec la ferme conviction de vouloir les gagner. Ce match-là s’inscrit dans cette lignée, nous avons envie de le gagner. C’est un derby, mais au delà, ce qui est important c’est de se concentrer sur le jeu. C’est ce que nous voulons faire, rester dans le cadre du football. Nous abordons donc ce match avec beaucoup d’humilité, beaucoup de confiance et beaucoup d’ambition».
LA DÉCLARATION DE KABA DIAWARA
«Honnêtement je n’ai pas lu les propos de Kaba (Diawara). C’est quelqu’un que je connais depuis plus de 24 ans. On a eu à vivre de très grands moments en tant que footballeurs. A l’époque, on était au Paris Saint-Germain. Je le félicite pour ce qu’il est en train de faire avec cette équipe guinéenne. Maintenant, comme je l’ai dit, ça reste un match de football. C’est un derby et ça doit rester dans le cadre du football. La Guinée et le Sénégal sont deux nations sœurs, voisines. Donc, à notre niveau, rien ne peut nous emballer par rapport à ce que dit l’adversaire. Personnellement, je pense que ma relation avec Kaba (Diawara) est bien au dessus du football. Nous allons donc nous concentrer sur l’essentiel, car c’est sur le terrain que ça va se passer. Quoi qu’on puisse dire avant n’a pas d’importance. Aujourd’hui, il est à la tête de la Guinée, moi à la tête de l’équipe du Sénégal, on a tous les deux, envie de se qualifier en huitièmes de finale. On reste dans le cadre du football. J’ai entendu dire qu’il a soutenu qu’il y avait pas pénalty (face au Zimbabwe, Ndlr), je vais lui prêter mes grosses lunettes. Peut-être qu’il verra mieux. En somme, nous sommes concentrés sur l’essentiel, faire en sorte que nos joueurs soient en bonne santé parce que c’est primordial en cette période. Après, les propos de Kaba (Diawara) je n’y prête pas attention».
PROTOCOLE SANITAIRE INDÉSIRABLE
«Nous subissons cette pandémie de plein fouet. J’ai envie de dire que pratiquement nos grands joueurs sont affectés par ce Covid là. Joseph l’a dit, on a choisi aussi 28 joueurs. Aujourd’hui il y’a plusieurs compositions probables. C’est vrai qu’on est déséquilibrés du fait qu’il y a beaucoup d’absences. Mais comme je le dis souvent, j’ai en ma possession 28 joueurs capables de pallier aux absences. Nous avons bien travaillé. L’état d’esprit est bon, la confiance est là. Nous espérons récupérer encore trois joueurs qui sont Nampalys Mendy, Saliou Ciss et Pape Matar Sarr. Il nous reste encore à Dakar Bamba Dieng. On espère qu’il nous rejoindra très rapidement. C’est des moments compliqués, je ne le dirais jamais assez. Le protocole sanitaire, je n’ai pas trop envie d’en parler, mais par moment, il y a des choses qu’on ne comprend pas tout simplement. Nous en parlons ensemble dans notre effectif. On a de très bons joueurs. Les garçons sont concentrés, nous sommes tous confiants pour ce match là. Et, nous voulons l’aborder avec l’ambition de remporter les 3 points».
SADIO, LE BRASSARD DE CAPITAINE
«Gana (Idrissa Gana Guèye, Ndlr) n’est pas là, Balo Touré non plus. On n’est pas sûr de pouvoir récupérer Saliou Ciss, Nampalys Mendy et Pape Matar Sarr. Edouard Mendy c’est la même chose, il est out aussi. Kalidou Koulibaly, on en a déjà parlé mais, comme je vous l’ai dit, on a plusieurs options dans notre groupe. Même si effectivement ce groupe reste grandement décimé et déséquilibré. Toutefois, je crois que les garçons qui sont là sont en forme et prêts à aborder ce match là avec l’esprit de remporter les 3 points. J’ai un groupe où il y a 6 ou 7 joueurs capables d’être capitaine. Je ne vous le cache pas, Koulibaly (Kalidou) n’est pas là, Gana a su le suppléer. Après Gana (Guèye), Sadio (Mané) portera ce brassard en tout cas pour le match contre la Guinée».
LA PSYCHOSE D’UN RÉSULTAT POSITIF GAGNE LA TANIÈRE
«C’est compliqué ! Il n’y a pas que Bamba (Dieng), même si c’est lui qui reste. C’est très compliqué pour les garçons. Vous savez hier on a fait les tests à 10h et je peux vous garantir que de 10h à 14h30 avant qu’on aille à l’entraînement, il y avait une sorte de psychose où vous êtes en attente pour savoir à qui le tour. Qui va être encore malade, qui va être confiné. C’est des situations très compliquées pour le football aujourd’hui. Mais en venant à cette Can là on le savait. Nous essayons de nous adapter le mieux possible. Sur le plan psychologique, il est important de nous rapprocher de nos joueurs, de discuter avec eux et de les rassurer. Mais cette pandémie là, en réalité, nous empêche déjà de nous voir en interne. Parce que quand il y a les tests, tout le monde essaye de s’écarter un petit peu parce qu’on se méfie de l’autre pour ne pas être contaminé. Donc, tout ça est compliqué à gérer. Mais, on savait que cette Can sera ainsi. Souvent les gens pensent que c’est seulement sur le terrain, mais en réalité il y a beaucoup de choses, en termes de logistique, en termes d’organisation, qu’il faut avoir. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas pour nous, mais on ne se plaint pas. On n’est pas en mode victime. On est motivés, on veut aller au bout de cette compétition là. Nos objectifs n’ont pas changé, malgré tout ce qui nous arrive. Et pour ce faire, je pense que c’est demain (ce vendredi, Ndlr) sur le terrain qu’il faut le montrer».
ENVIE DE BATTRE LA GUINÉE
«Personnellement, je ne suis pas obnubilé par ce match contre la Guinée. Même si on a envie de le gagner. On fera tout ce qu’il faut. Mais, j’ai envie de dire que si c’était le Malawi, on serait dans le même dispositif, dans les mêmes options, c’est à dire d’essayer de gagner. Que ça soit la Guinée, le Malawi ou les autres équipes qui vont arriver, nous, notre envie c’est d’aborder chaque match pour essayer de faire le meilleur résultat possible. Après, il y a des réalités. Vous savez entre la France et la Belgique, on voit bien la rivalité qui existe. Comme entre l’Angleterre et l’Ecosse. Ça arrive parce que ce sont des pays frontaliers. Si c’était la Guinée Bissau ou le Mali, ça aurait été pareil. Je pense que cette rivalité a toujours été là. Mais entre Sénégalais et Guinéens on est des frères. On est des Africains et c’est le football africain qui doit gagner à l’issue de cette rencontre».
STADES QUASI VIDES
«Je crois que le contexte est quand même assez particulier. Jouer au football dans des stades vides, ce n’est pas évident. C’est vraiment triste de voir dans cette Can là que les gradins sont vides. Sur le plan psychologique déjà, c’est compliqué. Après, il y a bien sûr l’aspect mental sur cette pandémie là, la prévention avec les joueurs, leur demander de mettre leur masque. Discuter avec ceux qui sont malades, pour ne pas les perdre parce que psychologiquement ce n’est pas évident de quitter son club, sa famille, pour rester cloîtré dans une chambre en attendant qu’on vous dise que vous êtes guéri. J’ai été joueur, je sais que ce n’est pas facile. Les garçons ont préparé cette Can dans la meilleure des façons. Ils ont quitté leur club pour vraiment jouer. Et aujourd’hui effectivement ce n’est pas le cas. Donc, que ce soit moi, ou mes collaborateurs, nous sommes solidaires autour de ces garçons pour qu’ils ne doutent et qu’à un moment donné ils ne quittent pas mentalement la Can. Dans ce sens-là, on y arrive quand même. On leur demande de prendre leur mal en patience et il n’y a que ça à faire en réalité. On ne peut pas faire autrement. Nous espérons en tout cas que d’ici deux ou trois jours, on aura d’autres bonnes nouvelles parce que les mauvaises nouvelles s’enchaînent quand même depuis le début qu’on est arrivé au Cameroun».
EXCÈS DE CONFIANCE DES LIONS ?
«On n’a pas un excès de confiance. On est juste suffisamment confiant. Je le dis encore, nous sommes venus ici avec beaucoup d’humilité. Depuis pratiquement 6 mois je répète les mêmes choses. Nous sommes là avec beaucoup d’ambitions aussi. Maintenant comme je vous l’ai dit, ça reste du football. La Guinée a envie de gagner, tout comme nous. Nous respectons nos adversaires. Que ça soit le Zimbabwe ou la Guinée. Maintenant, oui effectivement on a envie de gagner, on ne va pas sur le terrain pour perdre. Nous sommes conscients de la qualité de l’équipe guinéenne, mais le Sénégal a aussi des arguments à faire valoir. Croyez moi, sur ce match-là, on ne vient pas avec un manque d’humilité.
L’ENGAGEMENT ET LA DÉTERMINATION FERONT LA DIFFÉRENCE
On va aborder le match de la meilleure façon. On a bien sur l’objectif de se qualifier, c’est le deuxième match donc le gros match et on fera face au favori du groupe
«On va aborder le match de la meilleure façon. On a bien sur l’objectif de se qualifier, c’est le deuxième match donc le gros match et on fera face au favori du groupe. Mais, on va se présenter comme outsider pour faire la meilleure performance possible qui est de prendre un ou trois points». «On va bien préparer cette rencontre. On n’a pas forcément souffert (face au Malawi), il y a eu des difficultés certes mais on a gagné. Donc, c’est le plus important. Et on voit depuis le début de la compétition que ce n’est pas facile de gagner. On peut s’estimer heureux et on verra ce qu’on fera face au Sénégal».
«MES PROPOS ONT ÉTÉ MAL INTERPRÉTÉS»
«Les propos ont été mal un petit peu mal interprétés. J’ai voulu dire que nous en tant que Guinéens, en jouant ce match, on n’aurait pas d’excuses. Et qu’il ne fallait pas attendre un fait de jeu ou quoi que ce soit pour prendre les 3 points. J’ai aussi dit, mais cela est passé par la petite porte, que le Sénégal est une grande équipe. Et la preuve, est qu’il est le finaliste de la dernière CAN et est mondialiste. Le Sénégal a une série d’invincibilité que nous ne possédons pas. C’est dans ce sens là que j’ai voulu dire. Je n’ai pas voulu dire que le Sénégal allait tricher, ou aller être aidé à des fins bizarres. Je sais que c’est un pays frère, mes propos ont pu choquer mais ce n’était pas en ce sens là. Mais loin de moi l’idée de penser un quiproquo. C’est une grande équipe et une belle équipe et nous allons essayer de rivaliser avec elle».
«UNE BELLE AFFICHE»
«C’est un derby, un gros match et c’est une belle affiche. Là, il se trouve qu’il s’agit du deuxième match de groupe. Ils ont pris 3 points et on a pris 3 points. Ce n’est pas une finale de groupe parce que derrière il y a un autre match. C’est un match à saveur spécial et on a tous envie de le jouer, de le coacher. Donc, on s’attend à un gros match. J’espère que cela va se jouer dans un esprit fair-play. En tout cas, entre Aliou (Cissé) et moi, qui est un ami ou un frère, il n’y a pas de soucis. J’espère qu’on va bien se comporter, qu’on donne une belle image du football qui se pratique en Afrique de l’Ouest».
SOUVENIRS D’ALEXANDRIE 2006
“En 2006, Aliou (Cissé) ne jouait pas. C’était plutôt, Lamine Diatta, mais c’est la même génération. Maintenant, ce qui s’est passé, c’était avant. Maintenant nous sommes responsables et éducateurs. Donc, on amène une équipe une nation, il ne faut surtout pas qu’on tombe dans le piège que c’est moi contre Aliou. C’est la Guinée contre le Sénégal, un deuxième match de poule. C’est vrai que cela prend une importance avec le derby et une importance historique. Mais après ce match qui vaut que 3 points, il y a un troisième match derrière. C’est bien beau le passé, mais restons bien sur le match de demain (aujourd’hui, Ndlr)». «Je pense que l’engagement et la détermination feront la différence. C’est un derby et même si on respecte beaucoup cette équipe du Sénégal, il y a de la rivalité et cela va prendre des rivalités monstres. Mais, il faut rester focus et bien se préparer mentalement surtout».
PAS DE PLAN CONTRE SADIO MANÉ
«Sadio (Mané) est un joueur de classe mondiale, on ne le présente plus. Mais le problème avec le Sénégal c’est qu’il y a du talent un peu partout. Si on s’amuse à essayer de bloquer Sadio (Mané), et les autres ? L’équipe du Sénégal est quand même assez costaud. Donc, on respecte cette équipe. Mais je pense que si on s’amuse à essayer de bloquer Sadio (Mané), on risque d’avoir des problèmes ailleurs. Donc, on va essayer de bien se préparer. Mettre un système bien défensif bien sur parce que c’est une équipe que l’on respecte. Mais, on sera là aussi pour jouer nos chances parce qu’on a de bons joueurs. Je ne vous les cite pas, vous les connaissez. C’est à nous aussi de faire valoir nos qualités».
Par SEYDI ABABACAR SY NDIAYE
LE MALI, LA CEDEAO ET NOUS
Certains économistes, à juste raison, au demeurant, excipe des pertes considérables du Sénégal avec ces sanctions. Je dois dire, ici, que le Sénégal est cohérent si telle est la décision de l’instance dont elle est membre
Je me suis résolu à proposer cette tribune après avoir essuyé des insultes et toutes sortes de jugements de valeurs et de caractérisations via les réseaux sociaux, juste parce que mon opinion ne rencontrait pas celle ultra majoritaire, il faut le reconnaître.
En effet, mon éducation de base (j’en profite pour rendre un hommage posthume appuyé à mes parents disparus depuis plus de 30 ans maintenant : puissent leurs âmes reposer éternellement en paix) m’interdit de répondre au coup de pied de l’âne et mon cursus universitaire, doublé de ma trajectoire, me permet de ne pas hurler avec les loups de la meute. De quoi s’agit-il en résumé ?
En août 2020, le Président élu Ibrahim B. Keïta est déposé par des militaires après une longue série de manifestations du vaillant peuple malien sous la houlette de l’éminent Imam Dianko. Celui-ci a eu l’intelligence de se retirer pour retourner à son imâmat, à la guidance et à l’instruction de ses disciples. En son temps, j’ai magnifié l’intervention des militaires qui ont évité un bain de sang au peuple malien. Ils n’ont pas eu le comportement idoine, à savoir retourner dans leurs casernes. C’est cela que je condamne haut et fort ! Des militaires n’ont pas à profiter du fait qu’ils détiennent des armes à eux confiées par le peuple pour s’imposer à celui-ci.
La réplique que j’entends le plus est que c’est la volonté du peuple. Quel peuple diantre ! Je me dis qu’il est vrai que quand on se noie en pleine mer, on peut même être tenté de chevaucher un requin. Au début de la crise, la CEDEAO, il est vrai, a fait dans le copinage en exigeant le retour du PR IBK pourtant clairement vomi par la population. Cela a conforté la junte, a braqué les Maliens et a discrédité la CEDEAO complètement.
Le vrai coup d’Etat intervient en mai 2021 avec l’avènement du Colonel Goïta, jusque-là vice-président du CNSP, avec les arrestations et autres. Il est constant que les sanctions de la CEDEAO sont extrêmement dures, notamment contre les pauvres populations maliennes mais la junte doit faire preuve de flexibilité comme cela transparaît, fort heureusement, dans le discours du Colonel Goïta après les sanctions. Ce qui m’oppose à mes insulteurs est de deux ordres. D’une part, y a-t-il une feuille de route qui justifierait une transition dont la durée égale celle d’un mandat présidentiel ? D’autre part, est-ce parce que je condamne les putschistes que je ne soutiens pas le peuple frère malien ? La place des militaires est, encore une fois, dans une caserne. Voilà !
Ces mises au point faites, que faut-il faire ? Déjà, après l’émotion et la passion, il faut éviter de confondre la personne morale qu’est cette importante entité d’intégration économique appelée CEDEAO et les personnes physiques qui la dirigent momentanément. En somme, ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ! Ensuite, certains économistes, à juste raison, au demeurant, excipe des pertes considérables du Sénégal avec ces sanctions. Je dois dire, ici, que le Sénégal est cohérent si telle est la décision de l’instance dont elle est membre (j’entends déjà des répliques du genre qu’il y a des décisions de la CEDEAO que le Sénégal n’a pas exécutées…). Je suis convaincu que le PR M. SALL sait cela mieux et avant ces économistes : c’est justement une aubaine.
Le PR M. SALL peut bel et bien, ne serait-ce que pour son propre intérêt, jouer ce rôle de médiateur (je crois que mon collègue A. TINE pense la même chose) maintenant que la CEDEAO est discréditée. Enfin, c’est une occasion, non pas de dissoudre la CEDEAO comme le demande un célèbre opposant, encore trop jeune en politique, mais de la repenser. La CEDEAO est un legs important qui est comme une dame de 45 ans qui n’a pas trop vu le temps passer et à qui son miroir répond invariablement et inlassablement qu’elle est la plus belle. Le contexte sécuritaire, le passage à l’éco, entre autres ne peuvent être occultés.
QUAND DES HOMMES CASSENT LES CODES DE L’ESTHÉTIQUE !
Le métier d’esthéticien que beaucoup de jeunes hommes exercent de nos jours, des «Make-up boys», n’est pas très bien perçu par une bonne partie de la population, dans une société sénégalaise toujours très conservatrice
Il n’est pas commun de voir des hommes s’adonner à des types de métiers qui, dans notre subconscient ou l’entendement de la société en général, sont «strictement» réservés aux femmes. Mieux, dans une société où les hommes se consacrent généralement aux métiers spécifiques, souvent des plus pénibles, la frange de la gente masculine qui intègre des milieux comme celui du «Make-up» sort tout à fait de l’ordinaire. Immersion dans cet environnement d’hommes qui ont choisi de briser les codes de l’esthétique : les «Make-up boys».
Le métier d’esthéticien que beaucoup de jeunes hommes exercent de nos jours, des «Make-up boys», n’est pas très bien perçu par une bonne partie de la population, dans une société sénégalaise toujours très conservatrice, même si elle commence à s’y habituer, de plus en plus. Dans plusieurs marché notamment de la capitale, Dakar et sa banlieue, au niveau points dédiés, il est devenu presque anodin de les voir. Ces hommes aux gabarits différents les uns des autres gagnent de plus en plus du terrain dans les marchés dakarois. Ils sont en général jeunes, entre la vingtaine et la trentaine environ ; ils se sont approprié ce marché de l’esthétique, récupérant la clientèle de bon nombre de salons de beauté. Ces dernières n’ayant d’autres choix que de faire face à la concurrence «déloyale» des «Make-up boys». C’est à l’image des salons de beauté, peinture en rose pailleté, assortiment de vernis à ongle, produits de beauté, faux cils, encre pour tatouage... tout y passe. Même s’il n’est pas commun de voir des hommes s’adonner à ces métiers qui, dans notre subconscient, aux yeux de la société/ communauté, sont «strictement» réservés aux femmes.
LE MANQUE D’EMPLOI, UNE VRAIE BONNE EXCUSE ?
Bien installé à son poste, boîte d’ongles artificiels à la main, «Billy Pose», Birane Ndour de son vrai nom, fait ce travail depuis maintenant des années et c’est devenu sa principale source de revenus. «Mon travail consiste à faire des poses ongles, poses cils, tatouages ; je fais même la coiffure. Je suis dans ce milieu depuis 1997. J’ai fait le tour de plusieurs marchés, avant d’atterrir ici. Je suis d’ailleurs le pionnier dans ce marché. Il fut des temps où l’activité marchait bien ; mais ce n’est plus malheureusement le cas. J’ai formé beaucoup de personnes qui ont maintenant leurs propres salons», confie-t-il. Interpellé sur le coût du service, il répond : «pour les poses ongles, les prix varient entre 1500 et 12.000 FCFA, par exemple. Pour les tatouages, je les fais à 1000 FCFA, avec des produits de qualité, insiste-t-il. Pour les tatouages, les prix diffèrent selon le motif voulu par la cliente». Fustigeant le manque de travail, cet ancien soudeur métallique défend la cause de ces hommes dont il a épousé le métier désormais. Selon lui, «les hommes font mieux ce travail que les femmes, raison pour laquelle les femmes se ruent vers nous. De nos jours, certains hommes font le massage et c’est plus grave que ce que je fais ; il n’y a aucun inconvénient», à exercer ce métier, rajoute-t-il. Cliente de «Billy Pose», Marie Noëlle Sagna, la cinquantaine, déguste tranquillement son “thiakri” et se dit satisfaite, plus que toute autre, des services offerts par ces hommes. «J’avais l’habitude d’aller dans les salons. Un jour, en faisant mes courses, sa boutique m’a attiré, du fait de la clientèle féminine très présente. Il est très accueillant et ses prix sont très abordables. Par exemple, cette pose, je l’ai faite à 2000 FCFA. Je préfère venir ici, la qualité y est et je n’ai plus besoin d’aller dans les salons de coiffure. Billy est très disponible, il arrive même qu’il se déplace, à l’occasion des événements.»
«ON N’EST PAS TRES SURPRIS DE LES VOIR EVOLUER DANS CE MILIEU, MEME SI CELA IMPACTE NEGATIVEMENT NOTRE ACTIVITE»
À quelques encablures de là, Sokhna Maï Ndiaye tient son salon de coiffure. «Je considère que ce métier n’est pas fait pour les hommes. Mais, vu le manque de travail, on n’est pas très surpris de les voir évoluer dans ce milieu, même si cela impacte négativement notre activité. Les femmes sont mieux expérimentées et font un travail minutieux et remarquable» dans ce domaine, défend-elle. Et comme pour confirmer Sokhna, Mame Anta, préfère de loin se faire belle chez les femmes. Femme au foyer, elle donne ses raisons : «ayant un mari jaloux, je n’ai d’autre choix que de venir ici. Il y va de ma sécurité et de la stabilité de mon couple. En plus, il faut savoir que ce métier n’est pas fait pour les hommes.» Au vu de la situation économique actuelle doublée d’un manque de travail/emploi, ces hommes, face aux difficultés de la vie, sont «obligés» de trouver d’autres moyens de subsistance, faisant ainsi fi du regard de la société. Dans une société avec plus de 99% de croyants, où la religion occupe une place essentielle, ce type d’activité n’est pas encouragé par les religieux, surtout musulmans, qui considèrent cet effet de mode non conforme aux préceptes religieux.
REACTIONS… REACTIONS…
TEKHEYE F. KOUNTA, SOCIOLOGUE : «aujourd’hui il est plus question de survie économique, les gens ont besoin de travailler...»
«On peut partir d’une division sociale du travail qui correspond à la spécialisation des tâches au sein d’une société entre les individus, les métiers ou les groupes sociaux différents. Prenons l’exemple des griots assignés aux métiers des chants, les forgerons, les “gnégnos” qui font les bijoux, les “laobés” qui travaillent le bois. Cela démontre cette tendance de la population à assigner le métier selon les spécificités de chaque groupe. Au sein même de la famille, certaines tâches sont dédiées aux femmes et aux jeunes filles. De là, nous pouvons même parler d’une division sexuelle du travail qui est une répartition sociale, culturelle des activités au sein de la famille et, dans un sens plus large, au sein de la société, en ce qu’il y a des métiers qui sont culturellement assignés selon le sexe de la personne. Cependant, elle ne se limite pas seulement à la famille mais aussi aux activités de production. Cette division sexuelle du travail fait face aux mutations sociales inhérentes à toute société. Dans une société marquée par le sous-emploi et les difficultés économiques, les gens sont obligés d’exercer des métiers qui, autrefois, étaient culturellement assignés à un groupe social bien défini. Aujourd’hui, il est plus question de survie économique, les gens ont besoin de travailler et c’est une opportunité à saisir pour certains.»
MAMADOU NIANG, OUSTAZ : «Une telle activité va à l’encontre des préceptes de l’Islam...»
«Au-delà du fait que l’utilisation de cils artificiels soit strictement interdite en Islam, et compte tenu du mal que cela peut causer à certaines parties du corps, du paraître, c’est également de la modification de la création d’Allah (SWT). Une telle activité va à l’encontre des préceptes de la religion musulmane ; il est donc strictement interdit pour l’homme ou pour la femme de faire ce genre de pratiques. Un hadith du Prophète (PSL) nous édifie d’ailleurs là-dessus : “La femme qui rajoute des cheveux et celles pour qui on les rajoute, la femme qui épile les sourcils et celle pour qui on les épile, la femme qui tatoue et celle qui se fait tatouer sans qu’il n’y ait de maladie encourent la malédiction d’Allah (SWT).” Ceci est également valable pour les hommes.»
ABBE ROGER GOMIS, ARCHIDIOCESE DE DAKAR : «aucune prescription qui autorise ou interdit aux hommes l’exercice d’un métier réservé aux femmes»
«Dans l’Eglise catholique, on ne retrouve aucune prescription qui autorise ou interdit aux hommes l’exercice d’un métier réservé aux femmes. Par contre, sur le plan spirituel et liturgique, une femme ne peut pas accéder au sacerdoce (devenir prêtre), en raison de la volonté de son Fondateur, Jesus, qui n’a choisi que des hommes pour en faire des apôtres.»
KEEMTAAN GI - CHÛT ! SECRET, ON VOLE !
Quand ils veulent voler, ils recouvrent leurs rapines du sceau du « secret ». Il suffit de les estampiller « secret », « secret-défense » ou « confidentiel » et le tour est joué ! S’ils ne parlent pas d’ « obligations de réserve » et autres mots du genre pour nous impressionnent, nous autres pauvres cloches ! Pour, donc, soutirer 12,8 milliards à notre pauvre électricien national — la Senelec pour ne pas la nommer — sous la forme d’un marché de gré à gré, refiler ce juteux marché aux Israéliens de Powercom, comme le révèlent nos excellents confrères de Libération, ils ont dit que le marché relevait du « secret ». Histoire de clouer le bec à l’ARMP qui se montrait trop fouineuse. Le ministre secrétaire général de la Présidence de la République a fait une lettre pour recouvrir la transaction scandaleuse du sceau du secret. Circulez, il n’y a rien à voir. C’est sans doute la première fois au monde que de vulgaires compteurs électriques sont considérés comme relevant du secret défense voire du secret d’Etat ! Avec le sceau du secret, donc, des compteurs qui peuvent être parfaitement fabriqués par la société Akilee — filiale à 34 % de la Senelec ! — ont été refilés à des Israéliens qui ne disposent même pas d’une cantine à Dakar. Là où Akilee, en plus de maîtriser la technologie de fabrication des compteurs « intelligents » autant sinon mieux que des Israéliens, avait recruté en plus quelques-unes des meilleures compétences sénégalaises de la diaspora et les avait fait rentrer au pays. Mais puisque les Sénégalais ça parle beaucoup et qu’il est dangereux de « dealer » avec eux, mieux vaut traiter avec les Yéhoud ! Entre les 200 milliards de gré à gré du marché d’approvisionnement de la Sar (dont l’Etat est le principal actionnaire), les quelque 60 milliards que Baba Diao Itoc réclame à la Senelec, ces 12, 8 milliards pour l’acquisition de compteurs israéliens, les sociétés nationales ou à participation de l’Etat sont assurément des vaches non pas laitières mais financières pour certains. En plus de ces surfacturations et autres magouilles de leurs dirigeants, elles sont subventionnées par l’Etat, donc le contribuable. Qui se retrouve ensuite — mais ce n’est pas étonnant — à payer l’essence et le courant les plus chers du monde ! Et ça, ce n’est pas « secret »… KACCOOR BI
RENCONTRE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR/CENA
L’événement est passé inaperçu et pour cause puisque aucun journaliste n’y a été convié mais il n’a pas échappé aux antennes du « Témoin » ! En effet, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diom, a reçu en audience hier matin la CENA (Commission électorale nationale autonome) conduite par son président, le magistrat Doudou Ndir. Bien évidemment, il n’est pas besoin d’être grand clerc pour deviner que les élections territoriales du 23 de ce mois de janvier ont été au cœur des discussions entre l’organe chargé de superviser les élections et le ministère qui doit les organiser sur le plan matériel. L’état d’avancement des préparatifs a donc été abordé avec, au centre des préoccupations, l’argent, le nerf de la guerre. En effet, on est au tout-début de la nouvelle année et tous les budgets nécessaires ne sont pas encore tout à fait en place. D’où des inquiétudes légitimes à dix jours de ces échéances particulièrement importantes. Mais il semble qu’il ne faille pas se faire du souci et que les services du grand argentier de l’Etat, Abdoulaye Daouda Diallo, lui-même ancien ministre de l’Intérieur, vont faire le nécessaire incessamment. En mode fast-track !
FOUNDIOUNE GRATUITÉ DU NOUVEAU PONT À PÉAGE JUSQU’AU 1ER FÉVRIER
Le grand pont à péage de Foundiougne (centre) sera mis en service gratuitement du 16 janvier au 1er février prochain, a indiqué jeudi Ibrahima Pouye, ingénieur des travaux publics chargé de projets à l’Agence des travaux routiers et de gestion des routes (AGEROUTE). ‘’La mise en service gratuite du grand pont à péage est prévue du dimanche 16 janvier au 1er février prochain, soit sur une période de 15 jours’’, a-t-il confié à l’APS. Il a précisé que cette mise en service gratuite débutera dimanche ‘’dès les premières heures de la matinée’’. La mise en service du grand pont à péage de Foundiougne avait été initialement annoncée pour le 20 décembre dernier par le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye. Le pont à péage de Foundiougne a été financé à hauteur de 40 milliards de francs CFA (environ 67 millions de dollars) par Eximbank of China. Long de 1300 mètres, il enjambe le bras de mer le Saloum. La durée des travaux a été de 48 mois, selon un document remis à la presse par l’AGEROUTE. L’ouvrage va permettre de raccourcir le trajet vers la Gambie et la Casamance mais aussi jouer un rôle important dans le désenclavement et le développement du potentiel du département de Foundiougne.
PARTI AWALE LES SANCTIONS CONTRE LE MALI SONT EXCESSIVES ET PRÉCIPITÉES
Le Parti AWALÉ n’est pas d’accord avec les sanctions économiques et financières prises contre le Mali le 09 janvier dernier par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). A travers un communiqué de presse, le président Abdourahmane Diouf et Cie considèrent que « les sanctions économiques et financières à l’encontre des autorités de la transition de la République du Mali et de son peuple sont précipitées et excessives et ne concourent pas à défendre la CEDEAO des peuples. Nous admettons que la transition proposée de cinq ans par les autorités maliennes parait trop longue, même si un délai allant jusqu’à fin décembre 2026 pour la tenue de l’élection présidentielle est avancé par les Assises Nationales de la Refondation (ANR) du 13 décembre 2021. Mais la revoir à la baisse ne devrait pas ignorer la légitimité qui la cautionne dans le cadre d’un dialogue national inclusif ». Pour autant, la communauté internationale, souligne le même document, la CEDEAO en l’occurrence, doit prendre en compte les souffrances du peuple malien, le contexte sécuritaire ambiant et les nécessaires ajustements institutionnels préalables à l’organisation d’élections apaisées, libres et transparentes. Le parti AWALÉ rappelle que le Mali a rompu, par deux fois, son ordre constitutionnel, pour faire face à des événements exceptionnels. « Le seul fait d’organiser des élections n’est pas en soi la solution aux maux de ce pays frère. L’approche punitive n’est pas la meilleure. La CEDEAO et l’UEMOA doivent privilégier une approche pédagogique d’assistance technique et de suivi démocratique pour faire revenir le Mali dans le giron de la normalité. Le parti AWALÉ attire l’attention sur le fait que notre pays, le Sénégal, doit faire face à ses contradictions et opter pour une politique d’intégration régionale cohérente. De sa position officielle, notre pays attend des autorités de la transition malienne qu’elles organisent des élections dans un délai trop court, alors qu’il peine lui-même à organiser des élections locales depuis deux ans et demi. Ces élections ont été reportées à trois reprises entre juillet 2019 et janvier 2022, à des moments où le Sénégal a des institutions normales qui fonctionnent et ne fait face à aucune crise majeure. Nous ne pouvons pas exiger des performances démocratiques exceptionnelles à un pays voisin qui vit des heures sombres alors que nous n’avons pas la rigueur d’exiger de nous-mêmes des performances démocratiques ordinaires en temps normal ! » soulignent Dr Abdourahmane Diouf et Cie. Avec beaucoup de pertinence !
RUFISQUE : LA CARAVANE DE L’UNION CITOYENNE BUNT-BI ATTAQUÉE, LE MAIRE ALBÉ NDOYE INDEXÉ
L’attaque s’est produite dans la nuit du mercredi 12 janvier 2022 aux environs de 22h au niveau du quartier Colobane à Rufisque-Est par des individus parfaitement identifiés. Elle a été le prétexte du point de presse tenu hier, en son quartier général, par la coalition Union citoyenne Bunt-Bi qui, par la voix de son candidat, est revenue largement sur cet incident. En effet, en à croire Arona Sarr le candidat de ladite coalition aux élections locales du 23 janvier 2022 dans la commune de Rufisque Est et non moins président du mouvement Conscience citoyenne, cette attaque, qu’il considère comme lâche et irresponsable, relève d’un maire dont le règne est en passe d’être abrégé au niveau de la commune. Poursuivant, notre interlocuteur révèle que cette attaque aurait été l’œuvre d’individus qui auraient été engagés, payés et drogués par le Maire sortant de la commune de Rufisque– Est, qui serait le principal commanditaire de cette besogne qui n’honore pas son statut de 1er magistrat de la commune. Le président de Conscience citoyenne indique qu’il a été la principale cible de cette attaque car non seulement sa voiture a été caillassée mais encore « nous comptons un certain nombre de blessés dont 2 graves et la plupart sont des femmes ». Interrogé sur la riposte qu’il compte apporter à cette attaque, le président Arona Sarr a répondu que sa coalition ne versera jamais dans la violence. Et que rien ne pourra remettre en cause l’engagement et la de ses responsables détermination dans leur combat pour assoir un véritable changement de paradigme dans la conduite des affaires de la cité. Ce à travers un ambitieux programme de développement local qu’ils sont en train de vendre aux populations qui d’ailleurs sont en train d’y adhérer massivement. Le candidat de la coalition Union citoyenne Bunt-Bi à la commune de Rufisque-Est ajoute que « cet acte prémédité et commandité par le Maire Albé Ndoye ne restera pas impuni », d’autant que les assaillants ont été identifiés et vont faire l’objet de procédure judiciaire pour réprimer leur acte ignoble qui relève de la barbarie.
L’ANCIEN DG DE LA DOUANE, BOUBACAR CAMARA, INVITÉ DE LI CI REWMI
Votre émission Li Ci Rewmi de Top Fm 97.8 (la Radio du Témoin !) reçoit, ce samedi 15 Janvier de 15 heures à 17 heures, un invité pas comme les autres. Il s’agit de M. Boubacar Camara, l’ancien Directeur de la Douane et candidat à la Mairie de Grand - Yoff pour la coalition « And Nawlé And Liggey ». Vous pouvez participer directement à l’émission en appelant le 88 628 81 81. Vous pouvez également suivre l’émission en live sur Facebook à la page Top Fm 97.8 Dakar ou sur notre site internet : www.topfmdakar.com