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18 juin 2025
par Abdourahmane Diouf
UNE MANOEUVRE POLITICIENNE POUR IMPACTER LA REDISTRIBUTION DU POUVOIR À VENIR
Notre Constitution est encore malmenée pour des raisons d’agenda personnel. Macky Sall tente le jeu des dauphinats qui préserverait son pouvoir politique au-delà de ses mandats. Nous nous y opposerons !
« Le Conseil des ministres du mercredi 24 Novembre 2021 a informé de la restauration du poste de Premier Ministre en procédure d’urgence. C’est une énième révision constitutionnelle initiée par ceux qui, il n’y a pas si longtemps, vantaient les clauses de stabilité dans notre Constitution. Ils ne croyaient pas, eux-mêmes, en leurs propres discours. Notre Constitution est encore malmenée pour des raisons d’agenda personnel. Les clauses d’éternité sont devenues des clauses de fugacité. Cette révision de notre Constitution est l’expression de dérives narcissiques incompressibles qui mettent notre pays sous la botte d’une seule personne. Elle est, de plus, un aveu d’échec dans la gestion administrative et économique de notre pays et consacre l’extrême instabilité de nos institutions. Cette manœuvre politicienne vise à impacter les redistributions du pouvoir à venir. Le Président Macky Sall semble comprendre qu’il est en fin de règne. Nous parions sur le fait qu’il ne tentera pas une troisième candidature. Mais il voudrait garder la main et nous priver d’une transition douce, fluide et démocratique. Il tente le jeu des dauphinats qui préserverait son pouvoir politique au-delà de ses mandats. Nous nous y opposerons !
Dauphinat Technique
Le Président de la République Macky Sall a le droit de préparer sa succession. Nous le lui concédons. Il peut user de schémas et de combinaisons à sa guise. C’est son héritage politique qui est en jeu. Mais nous veillerons à ce qu’il le fasse dans les règles strictes du jeu démocratique. Nous sommes dans un pays où des victoires techniques ont sanctionné des scrutins à enjeux nationaux. Des subterfuges particulièrement habiles ont été mis en œuvre en amont du vote et ont abouti à des résultats électoraux en contradiction avec les attentes populaires. Sans traces ! Car, que de subtilités ! Nous courrons le risque d’un transfert de cette expertise technique à un dauphin potentiel, candidat du système existant, par la voie primatoriale. L’exercice consisterait à renoncer à une troisième candidature et se donner les moyens de choisir son successeur par le biais d’une élection techniquement minée qui ne donne aucune chance aux adversaires potentiels. Cette réforme pose les germes de ce dauphinat technique qui interpelle la nation entière. Nous nous y opposerons !
Dauphinat primatorial
Nous ne sommes pas à l’abri d’un dauphinat primatorial plus audacieux, dans le schéma de l’article 35 de la Constitution qui, en 1981, a permis au Premier Ministre de succéder au Président de la République, sans élection et dans la pure légalité constitutionnelle. Notre Président de la République a déjà prouvé ses rapports très peu orthodoxes avec la Constitution qu’il a toujours manipulée à sa guise. Penser qu’il ne serait pas capable d’une audace supplémentaire au-delà de toute logique équivaudrait à laisser nos institutions sans défense. Cette réforme ci pourrait être une première étape. Une autre pourrait s’en suivre. La nation entière doit veiller à ce qu’une prochaine réforme constitutionnelle ne prévoit une disposition qui laisse penser à une transmission du pouvoir au Premier Ministre par le Président de la République en cas de vacance du pouvoir. Nous nous y opposerons !
Dauphinat constitutionnel
Ces réformes constitutionnelles tous azimuts pourraient impacter la date des prochaines élections législatives et ouvrir la porte à un dauphinat constitutionnel. Nous aurons des élections législatives en Juillet 2022. Ce sera la fin de la treizième législature. Ces élections doivent être organisées à dates échues. Aucune circonstance politique, économique ou sociale ne justifierait un prolongement du mandat des députés. La quatorzième législature qui démarrerait en Juillet 2022 n’aura pas d’impact sur les pouvoirs d’un prochain Président de la République qui prendrait fonction le 3 Avril 2024. Il aura 4 mois pour dissoudre l’Assemblée nationale en restant dans le délai constitutionnel qui lui enlève cette possibilité en deçà d’une période de 2 ans. Il pourra espérer gouverner avec sa propre majorité dès Juillet 2024. En revanche, un décalage des élections législatives sur fonds de schémas politiciens pourrait contraindre le Président de la République de 2024 à une « cohabitation » sur une durée prolongée ne pouvant dépasser 2 ans. Par ce mécanisme, le Président de la République, Macky Sall, pourrait chercher à garder la main au-delà de son successeur. Nous allons nous y opposer !
Pire, le Président Macky Sall pourrait repousser la date des élections législatives, le plus tard possible, disposer d’une majorité (ce n’est pas impossible), faire élire un Président de l’Assemblée nationale, et lui céder le pouvoir en démissionnant. Le Président de l’Assemblée nationale, Président de la République par intérim, aura la latitude d’organiser une élection présidentielle dans les 3 mois, avec la forte assise d’un Président de la République intérimaire qui lui donne la prime du sortant assortie d’un legs électoral technique. Nous nous y opposerons fermement !
La restauration du poste de Premier ministre, en plus d’être un réajustement institutionnel et administratif attendu, nous donne une opportunité politique d’alternance dans 8 mois. Avec un Premier Ministre qui engage sa responsabilité devant l’Assemblée nationale, une opposition unie pourra, par le jeu du mode de scrutin, avoir la majorité et former un gouvernement aux lendemains des élections législatives. Nous pourrons imposer alors la cohabitation au Président Macky Sall et avoir la direction effective du pays en attendant l’élection présidentielle de 2024 à laquelle il ne prendra point part. La cohabitation est un schéma politique plausible avec un Premier Ministre responsable devant l’Assemblée nationale. Le Président de la République sera obligé de nommer un Premier Ministre issu de la majorité. Un Premier Ministre issu de son rang sera renversé autant de fois que nécessaire par l’opposition majoritaire à l’Assemblée nationale.
Stabilisation de nos institutions
Notre Parti, AWALÉ les Jambars, propose une refonte de nos institutions. Il promeut la mise en place d’une Nouvelle République Sénégalaise qui redistribue les pouvoirs entre les institutions et les rééquilibre. Le Président de la République et l’Assemblée nationale usent et abusent des procédures d’urgence, pour des affaires publiques qui requièrent le dialogue, la concertation et du temps pour aboutir à des décisions inclusives et consensuelles. La procédure d’urgence est souvent instrumentalisée pour faire passer des mesures impopulaires sans débat public. C’est une entorse à la démocratie sous un vernis procédurale légaliste. Nous proposons de mieux l’encadrer. Au terme de concertations démocratiques, il faut fixer un seuil maximal du nombre et des domaines à soumettre à la procédure d’urgence par le Président de la République dans l’année. Cela obligera le pouvoir exécutif à user de façon sincère de cette procédure pour les urgences réelles et à faire passer par la voie normale les réformes ordinaires. La grande marge de manœuvre laissée à notre Président de la République favorise une hyperprésidence personnifiée qui ne tient pas compte de l’intérêt national. »
Dr El Hadji Abdourahmane Diouf est président du Parti AWLÉ
LES DEPUTES VEULENT UNE INDEMNITE DE PENSION POUR LES ANCIENS MAIRES
Lors du passage du ministre des Collectivités territoriales, le 11 novembre dernier, en commission, pour l’examen du projet de budget dudit ministère, les parlementaires ont demandé une indemnité de pension pour les anciens maires. Ainsi, le ministre Oumar Guèye a proposé une revue générale du statut de l’élu local.
Un maire déchu pourrait bénéficier d’une indemnité de pension. En tout cas, l’idée est défendue par les députés. Profitant de l’examen du projet de budget du ministère des Collectivités territoriales, les parlementaires ont, en commission, proposé que des indemnités de pension soient octroyées aux maires retraités qui, dans la plupart des cas, se retrouvent sans aucune source de revenus au terme de leur vie active.
Réagissant à cette requête des députés, le ministre Oumar Guèye a proposé une revue générale du statut de l’élu local. Toutefois, le ministre des Collectivités locales est du même avis que les parlementaires sur la nécessité d’harmoniser les indemnités des maires avec ceux des présidents de Conseil départemental et de revaloriser le statut de l’élu local, pour plus de considération due à ses fonctions. Par ailleurs, Oumar Guèye pense que la signature d’un contrat de performance entre l’Etat et les collectivités territoriales peut constituer une bonne initiative qui aiderait ces dernières à être beaucoup plus compétitives dans l’accomplissement de leur mission.
Ainsi, dans le souci de promouvoir l’efficacité de la gestion locale, les députés ont proposé la signature de contrat de performance entre l’Etat et le bilan des exécutifs territoriaux dont les résultats pourront servir d’indicateur permettant aux collectivités territoriales d’apprécier le renouvellement ou non de leur mandat. Sur les dispositifs à prendre pour accompagner les conseillers issus des prochaines élections territoriales, Oumar Guèye souligne qu’un projet est à l’étude au niveau de son département pour la création d’une «valise de l’élu local» dans laquelle il y aurait tous les documents essentiels liés à sa mission, mais aussi des sessions de renforcement de capacités pour les nouvelles équipes.
Plaidant pour une meilleure organisation de l’administration des collectivités, les députés préconisent de changer le titre de chef de village par une désignation plus conforme à l’esprit de l’Acte III de la Décentralisation, qui a consacré la communalisation intégrale. Il s’agit d’administrateur de proximité. Trouvant cela possible, Oumar Guèye estime que son application pourrait s’avérer très difficile, car le titre de chef de village est très ancré dans la conscience collective, notamment en milieu rural.
SERIGNE MOUSTAPHA SY, L’INVITÉ SURPRISE DU MEETING DE YAW À TIVAOUANE
Tivaouane a vibré ce week-end au rythme de l’investiture de Sidy Ababacar Sy Niang, tête liste majoritaire de la coalition Yewwi Askan Wi.
Le meeting d’investiture de Sidy Ababacar Sy Niang, tête de liste majoritaire de la coalition Yewi Askan Wi (Yaw) à Tivaouane a été marqué ce week-end au terrain de la Préfecture, par l’arrivée surprise du guide des Moustarchidines, Serigne Moustapha Sy. Après avoir jeté de grosses pierres dans le jardin du Président Macky Sall et flétri sa gestion du pays, le marabout a appelé à la mobilisation pour un triomphe de la liste Yaw au soir du 23 juin prochain.
Tivaouane a vibré ce week-end au rythme de l’investiture de Sidy Ababacar Sy Niang, tête liste majoritaire de la coalition Yewwi Askan Wi. La manifestation a été marquée par la présence surprise du guide des Moustarchidines, Serigne Moustapha Sy qui a galvanisé l’assistance, avant d’appeler à la mobilisation pour la victoire finale. Le marabout a prôné la mobilisation de tous les moyens nécessaires pour cette cause, avant de prier pour la victoire lors des élections locales, mais aussi législatives et présidentielle à venir, afin de permettre enfin aux Sénégalais de vivre paisiblement. Affirmant qu’il a été combattu par tous les régimes qui se sont succédé à la tête du pays depuis les indépendances, il a mis un accent particulier sur la guerre sans merci que lui mène le Président Macky Sall. «Depuis le début de son mandat, les hommes de Dieu et valeur du pays ne cessent de quitter ce bas monde. Et cela a un sens», a indiqué Serigne Moustapha Sy avant d’inviter tous les Sénégalais à se dresser. Revenant sur les premiers actes qui ont conduit à la mise en place de la coalition YAW, il a rappelé que Ousmane Sonko est venu le voir pour qu’ils échangent sur la situation du pays. Et c’est ce jour-là dit-il, que le leader de Pastef lui a dit que la mise en place d’une coalition autour d’hommes de valeur constituait un impératif dont le Sénégal a besoin. Avec le meeting d’investiture, il a entrevu une éternelle répétition de l’histoire, car, dit-il, c’est sur le même site que Cheikh Ahmed Tidjane Sy avait tenu, il y a 25 ans, une conférence dans les mêmes circonstances. Selon Serigne Moustapha Sy, la situation du pays est telle qu’il urge de se battre, même si ce sont les générations futures qui devront bénéficier des fruits de ce combat.
OUSMANE SONKO «UNE INSTITUTION QUI SURFE DANS LES BASSESSES NE MERITE PAS RESPECT»
Très en verve, le leader du Pastef a vigoureusement a dénoncé l’audience que le Président Macky Sall a accordée Djibril Ngom, ci-devant coordonnateur départemental de Pastef qui, à la veille du dépôt des listes, avaitfui avec les listes de YAW dans le département de Matam avant de rallier l’Alliance Pour la République (Apr). Selon Ousmane Sonko, une institution qui surfe dans de telles bassesses ne peut pas être respectée. «Mais, il faut que tout le monde reste vigilant car il ne lui reste qu’à créer des contre feux. Et en faisant revenir le poste de Premier ministre, il peut nourrir l’ambition de dissoudre l’Assemblée Nationale, pour trouver le prétexte de renvoyer les élections locales», souligne le chef de file des patriotes. Avec cette hypothèse, souligne Ousmane Sonko, le pouvoir peut brandir l’idée selon laquelle il est impossible d’organiser deux élections séparées dans la même année, en l’occurrence les locales et les législatives, dans l’objectif de les coupler après. «S’accrocher au pouvoir, c’est la seule préoccupation de Macky Sall, il est prêt à tout pour atteindre cet objectif», alerte-t-il. D’où la nécessité, à ses yeux, de se battre à l’unisson en tournant la page des investitures avec son lot de frustrations.
Pour Ousmane Sonko, la coalition YAW tient le bon bout pour libérer l’Afrique de ses envahisseurs, d’une domination de plus de 3 siècles. «Et le Sénégal n’a pas le droit de rater ce train du réveil africain», clame-t-il. Tête de liste majoritaire, Sidy Ababacar Sy Niang estime que son engagement s’inscrit dans le souci exclusif de rendre service aux populations de la commune de Tivaouane. «Il est grand temps que Tivaouane devienne une ville économiquement développée, une ville verte, rayonnante, une ville lumière telle qu’elle est sur le plan religieux. Ce n’est point un rêve, mais une réalité d’autant que le département de Tivaouane est l’un des plus riches en ressources minières », dit-il. Malgré tous ces privilèges accordés par le ciel, se désole Monsieur Niang, le taux de chômage des jeunes est très élevé.
A l’en croire, les populations de Tivaouane sont plongées dans une précarité totale à cause d’une absence de volonté politique. «Il est de la responsabilité de tout le monde de s’engager avec la coalition Yewwi Askan wi dans ce combat pour prendre le fauteuil de maire, qui marque la révolution de cité religieuse de Tivaouane dans les domaines économique, politique, social, pour impulser un développement intégral et intégré », affirme Sidy Ababacar Sy Niang.
Par Daro KANE
RECHERCHE PREMIER MINISTRE
C’était un 14 mai 2019. La loi constitutionnelle portant suppression du poste de Premier Ministre a été promulguée ce jour-là. Dix-neuf mois plus tard, le retour du poste du chef du Gouvernement a été annoncé lors du Conseil des ministres
C’était un 14 mai 2019. La loi constitutionnelle portant suppression du poste de Premier Ministre a été promulguée ce jour-là. Dix-neuf mois plus tard, le retour du poste du chef du Gouvernement a été annoncé lors du Conseil des ministres du mercredi 24 novembre 2021. Les vannes se sont ouvertes du côté de l’opposition et les commentaires vont bon train. La météo politique n’a pas vu venir. Comme lors de l’annonce de la suppression du poste qui avait pris de court le landerneau politique, le même effet de surprise a été enregistré.
Décidément, comme un champion d’échecs, Macky Sall semble presque toujours avoir un coup d’avance sur ses adversaires. Surtout qu’aussitôt cette annonce faite, le Président s’est rendu le lendemain en République Démocratique du Congo. Laissant ses alliés préparer leurs éléments de langage. Les mêmes qui avaient assuré, hier, le service après-vente, lors de la suppression du poste, font aujourd’hui le tour des plateaux pour défendre leur chef de parti et leur leader, avec l’annonce de cette restauration.
Les supputations sont de mise. Certains analystes y voient le renoncement pour un troisième mandat et la préparation à sa succession, pour un Président qui a énormément laissé dire et entretenu le flou pour éventuellement rempiler ou non, une troisième fois consécutive. Entre-temps, la crise de la pandémie à Covid-19 est passée par là, avec son lot d’impactés dans le secteur socio-économique. Les manifestations de mars 2021 ont aussi entraîné des bouleversements profonds dans la société sénégalaise, faisant le lit d’une violence diffuse qui a fini par exploser
Le discours de Macky Sall, à l’endroit d’une jeunesse désespérée et en colère, résonne encore dans les oreilles de ses concitoyens. Le programme «Xëyu ndaw yi» a été lancé à coup de milliards et les financements de la Délégation à l’entrepreneuriat rapide (DER) des femmes et des jeunes ont été distribués comme des lots de consolation. Pour un Président qui a été en première ligne, exposé, sans bouclier, sans le paravent d’un Premier ministre qui aurait pu servir de fusible, les coups ont été trop nombreux et trop violents. Un retrait en deuxième ligne sonne comme une stratégie de survie, surtout dans un contexte de pré-campagne avec les élections locales prévues en janvier prochain, tandis que la Présidentielle de 2024 est le rendez-vous de toutes les convoitises et les futurs candidats ne se sont pas encore signalés.
Celles qui se sont signalées en revanche, ce sont les membres du Collectif des femmes sénégalaises qui ont organisé la riposte et déposé plus de 200 plaintes en réponse à celle de Amina Badiane, du nom de la présidente du Comité Miss Sénégal. Elles demandent le retrait de la licence et dénoncent le comportement «irresponsable et irrespectueux de la dame suite à ses propos qualifiés «d’apologie du viol» suite à sa réaction face aux propos de Miss Sénégal 2018, Fatima Dione.
Pas encore de plainte visant le promoteur de lutte Gaston Mbengue pour ses propos jugés xénophobes et discriminatoires, tenus contre Barthelémy Dias, maire de Mermoz-Sacré- Cœur. Une pluie de réactions indignées sont tombées sur le promoteur après s’être attaqué aux origines du leader politique. Seulement, propos outranciers contre propos outranciers, n’est-ce pas Barthelémy qui déclarait aussi, émettant un jugement de valeur à l’endroit du Président Macky Sall et accessoirement le patron de son père, qu’il qualifie de «mauvaise personne». Un qualificatif dont il use à chacune de ses sorties. Les deux déclarations sont condamnables et ont la violence en commun.
Ce débat sur la violence s’est invité sur tous les plateaux télé, comme une maladie qui se déclare et dont seuls les symptômes sont visibles alors que les véritables causes n’ont pas encore été identifiées. On se lance la balle et chacun pointe son vis-à-vis du doigt. Dans un pays où les insulteurs publics font le buzz, le langage est à assainir sur tous les champs. A quand une plainte collective pour outrage à ascendants, pour défendre tous ces parents, surtout les mères, que des quidams insultent à longueur de journée, sans aucune conséquence.
Le corps sans vie d’un migrant sénégalais repêché
230 migrants subsahariens cherchant à rallier les îles Canaries ont été arrêtés jeudi à Laâyoune et Tarfaya, dans le sud du Maroc, ont rapporté hier les autorités locales. La Royal Navy a secouru jeudi soir, dans le sud du port de Laâyoune, un bateau pneumatique à la dérive avec 59 Subsahariens à son bord, dont le corps sans vie d’un citoyen sénégalais, 8 femmes et 2 mineurs. Le même jour près de Tarfaya, également dans le sud du Maroc, les autorités locales ont déjoué une tentative de migration irrégulière à destination des îles Canaries impliquant 120 subsahariens, dont 30 ont été arrêtés, indique le même communiqué.
04 nouveaux cas de covid-19 enregistrés
Le Sénégal a enregistré de nouvelles contaminations liées au coronavirus. Sur 1 395 tests réalisés dans le bilan du jour d’hier, 04 cas ont été déclarés positifs, soit un taux de positivité de 0,28 %. Les nouveaux cas, détectés dans les régions de Thiès (02), Kédougou (1) et Saint-Louis (1), sont issus de la transmission communautaire. Si 03 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, 02 cas graves ont été pris en charge dans les services de réanimation. Selon les autorités sanitaires, aucun cas de décès n’a été enregistré ce samedi 27 novembre 2021. Depuis le 02 mars 2020, 73 985 cas de covid19 ont été signalés sur l’étendue du territoire national dont 72 087 guéris. Le pays compte actuellement 1 885 décédés et 12 patients sous traitement. S’agissant de la campagne de vaccination, 610 personnes ont été vaccinées le samedi 27 novembre 2021, portant le nombre total à 1 323 393.
Propos xénophobes de Gaston
Les propos extrêmement dangereux et choquants du promoteur de lutte Gaston Mbengue sur «Walf Tv» à l’encontre de Barthélémy Dias a enflammé la toile. Il y a eu une vague de condamnations aussi bien par la classe politique que les citoyens, qui estiment que les propos de Gaston Mbengue constituent une grosse menace pour la cohésion sociale. Invité sur «Walf Tv», le tonitruant promoteur de lutte a indiqué que les «Dias» ne font pas 100 dans le pays et qu’on peut exterminer sans aucun problème. Dans une note, le mentor du maire de Mermoz Sacré-Cœur, Khalifa Sall, «condamne fermement les propos, d’une violence inouïe, qui doivent être sanctionnés». L’ancien maire de Dakar rappelle que ce qui fait une nation, c’est son unité et sa volonté de vivre en commun. Dans une telle communauté, chaque citoyen, quelle que soit son appartenance sociale, ethnique, religieuse, jouit de tous les droits civiques et politiques, déclare Khalifa Sall. Il appelle à plus de responsabilité et de respect des principes et valeurs de la République. Sur twitter, Ousmane Sonko demande au Président Macky Sall de condamner, dans les 24h, sans réserve et publiquement, les propos scandaleux, l’appel au meurtre lancé aujourd’hui par un de ses souteneurs contre Barthélemy Dias. Sur la toile, les internautes ont lapidé le promoteur de lutte qui dit assumer ses propos. D’autres rappellent les responsables des médias sur leurs responsabilités sur la cohésion sociale, comme l’indique le cahier des charges
… Gaston lapidé
Restons sur la sortie ignoble de Gaston Mbengue contre les Dias pour dire que pratiquement, tous les leaders de l’opposition ont condamné ses propos. Le leader de la République des Valeurs, Thierno Alassane Sall, trouve les propos de Gaston Mbengue abjects. Il rappelle que le Sénégal est une République laïque et démocratique qui porte la promesse de l’amitié interconfessionnelle et l’effacement des barrières ethniques. Il ne faut jamais cesser de le rappeler face aux pyromanes, déclare l’ancien ministre. Le leader d’Aj/Pads, Mamadou Diop Decroix, abonde dans le même sens en parlant de propos catastrophiques. «Quelle honte ! Quelle ignominie ! On découvre ainsi que tout peut être pensé et dit dans notre pays. Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand ?», dé- nonce le folliste. Le constat aujourd’hui, dit-il, est que les germes de la déstabilisation sociale se mettent progressivement en place et apparemment, on détourne le regard et on se bouche les oreilles..
Sénégal, producteur de vin
Désormais, il y a donc aussi un vin «made in Sénégal» sur le marché, fruit d’une longue aventure pour les associés français François Normant et Philippe Franchois. C’est l’aboutissement d’un défi un peu fou : les premières bouteilles de vin du domaine du Clos des Baobabs – millésime 2020 - sont commercialisées, depuis mardi dernier, après l’autorisation de fabrication et de mise en vente délivrée par les autorités sénégalaises. C’est le premier vin produit dans le pays, un projet qui a débuté en 2013. Jusqu’ici, seul le Cap-Vert produisait du vin en Afrique de l’Ouest, sur l’île volcanique de Fogo. La production reste limitée, pour l’heure, avec moins de 1000 bouteilles par an, selon Rfi. Les quelques hectares de vignes du Clos des Baobabs sont situés à Nguékokh. «C’est vrai que le rendement est faible, ici, pour deux raisons : c’est que le climat est là… On va dire que c’est un vin du Sahel. Et puis, nous avons aussi des mortalités assez élevées par les termites», a confié Philippe Franchois. Produire du vin dans un pays à 95% musulman, cela n’est pas paradoxal, assure-t-il. A l’en croire, cela fait partie de la diversité, notamment du Sénégal et le meilleur exemple à contrario, c’est le Maroc qui est un grand pays viticole émergent et qui est aussi un grand royaume musulman. Selon ces producteurs, ce vin est réservé à une clientèle aisée parce que la bouteille est vendue 24 000 FCFA.
Plus de 50 étudiants de l’UVS en grève de la faim
Des étudiants de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), non sélectionnés pour le master, ont contacté «L’As» hier, pour annoncer qu’ils vont démarrer une grève de la faim officiellement demain, au quartier Hamo 4 de Guédiawaye. Selon Aminata Ndiaye qui fait partie du groupe, ils reprochent aux autorités universitaires d’avoir fait la sélection en foulant au pied les règles. Pour elle, ces dernières ont pris un quota, or le système LMD ne prévoit pas cela. D’après Aminata Ndiaye, les étudiants lésés sont estimés à plus de 50 personnes. Elle affirme qu’ils ont mené plusieurs actions pour se faire entendre, avec le dépôt d’un mémorandum et la tenue d’une conférence de presse. Aminata Ndiaye a également déclaré que le jeudi passé, ils sont allés au ministère de l’Enseignement supé- rieur pour rencontrer le ministre sans succès. Et à leur grande surprise, poursuit-elle, les autorités universitaires ont publié les listes définitives le vendredi et ont commencé à bloquer les comptes de certains étudiants.
Djiby Sy étanche la soif de 5 villages d’Oréfondé
L’inspecteur Djiby SY a contribué à réduire la galère des populations des villages de Asndé Balla, Hodio, Njakiri et Wouro Mollo dans la commune de Oréfondé, en mettant en marche le forage qui alimente les cinq villages. Il était en panne durant 5 jours, plongeant ainsi les populations, notamment les femmes, dans un immense calvaire. Les dames étaient obligées de parcourir des kilomètres à la recherche du liquide précieux. Et pourtant, l’actuel maire de la commune de Oréfondé est ressortissant de l’un des villages précités
Bataille rangée entre militants de Lat Diop et ceux de Néné F. Tall
Les militants du Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), Lat Diop et les partisans de la ministre de la Jeunesse se sont affrontés samedi dernier dans la commune de Sahm Notaire. Ils ont échangé de coups de poing et se sont jeté des chaises, devant le maire de Guédiawaye Aliou Sall médusé. A l’origine de cette bataille, la sortie récente du maire de Guédiawaye, Aliou Sall, traitant Néné Fatoumata Tall et compagnie d’insignifiants avant d’encenser Lat Diop qu’il a choisi comme candidat de Bby dans la commune de Golf Sud. Un soutien qui a été mal accueilli par les jeunes proches de Néné Tall qui ont profité, samedi, d’une cérémonie d’inauguration d’un institut de formation de la place pour se faire entendre. Arborant des brassards rouges, ces jeunes proches de Néné Fatoumata Tall, se sont mis à scander le nom de leur mentor, perturbant du coup les orateurs. Ce qui a fini par énerver les partisans de Lat Diop. Ces derniers ont alors riposté. Ce qui a engendré une bataille rangée entre les deux camps et installé le désordre. Et dans ce vacarme, le maire Aliou Sall a eu du mal à prononcer son discours. D’ailleurs, beaucoup de militants étaient déjà partis lorsque la bagarre a éclaté.
Ngagne Diop et Oumar Guèye
Le maire de Bambilor Ngagne Diop en veut au ministre des Collectivités territoriales, à propos de la répartition de la Contribution Economique Locale (CEL). Ils se sont crêpés le chignon hier à l’Assemblée nationale. Accusé de favoriser sa commune, le ministre Oumar Guèye, par ailleurs maire de Sangalkam, a décidé de croiser le fer avec ses détracteurs. D’après lui, il n’y a pas de disparités dans la répartition de la CEL. Les fonds, dit-il, sont alloués aux collectivités territoriales en fonction d’un certain nombre de critères. Sauf que, il s’est trouvé simplement qu’au niveau de la région de Dakar, avec les corrections qui se sont opérées, particulièrement dans la zone de Sangalkam et qui font de cette localité une très grande commune, cette dernière reçoit plus de ressources qu’auparavant. Renvoyant ses détracteurs aux textes, Oumar Guèye précise que son département ne fait pas la répartition. Mais il est exécuté, sur la base d’un arrêté interministériel du ministère des Collectivités territoriales et celui des Finances et du Budget, à partir de la clé de répartition qui détermine pour chaque collectivité le montant qui lui est alloué
Macky lance l’opération «mbaam-xuux»
Il y aura du porc à gogo pour la communauté chrétienne qui va fêter Noël dans les prochaines semaines. L’assurance a été donnée ce samedi par le Président Macky Sall, lors de la célébration de la Journée nationale de l’élevage. Selon lui, à l’instar de la fête de l’Aïd el-Kébir, avec l’opération «Tabaski» pour l’abondance des moutons, son ministre de l’Élevage, Aly Saleh Diop, va lancer l’opération «mbaam-xuux» (porc) pour les fêtes de Noël. «On est au Sénégal. Il y a ceux qui aiment le bœuf et le mouton. Il y a aussi ceux qui aiment le porc. C’est pourquoi Aly Saleh va faire une opération Noël comme on le fait pour la fête de Tabaski avec les moutons», a déclaré le chef de l’Etat.
Moustapha Diop drague les chefs religieux de Louga
La campagne électorale pour les élections locales n’a pas officiellement démarré. Pourtant, l’arène politique est en ébullition. A Louga, le maire sortant et candidat à sa propre succession, Moustapha Diop, déroule tranquillement. Sa stratégie consiste à aller à la rencontre des Lougatois au premier rang desquels les chefs religieux, pour leur expliquer les réalisations et les projets en cours de la municipalité et dé- cliner ses ambitions pour la ville. Durant 72 heures, la tête de liste communale de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) a fait le tour de plusieurs familles religieuses. Il s’est rendu chez Thierno Cheikhou Tall, fils du Khalife général de la famille omarienne. Dans une ambiance bon enfant, le saint homme et le ministre du Développement Industriel et des PMI ont longuement échangé. Chez Serigne Mahmoudane Mbacké, fils de Serigne Mourtada Mbacké Khadimou Rassoul, le maire de Louga est allé droit au but. Il veut poursuivre ses réalisations à la tête de la mairie et faire de Louga une des plus belles villes du Sénégal. Prenant la parole, le « Mbacké-Mbacké » n’a pas tari d’éloges à son endroit. Auparavant, le maire de Louga a rencontré l’association des maîtres coraniques qui ont salué les 20 millions alloués par la mairie à l’éducation au lieu de 4 en 2014. Ils ont également précisé qu’une parcelle a été octroyée à l’association pour abriter le siège de la structure et que plusieurs billets pour la Mecque ont été attribués à ses membres. Selon eux, 3 000 talibés ont été enrôlés dans la couverture maladie universelle (CMU). Moustapha Diop a ainsi promis l’octroi de 100 parcelles, d’un véhicule de fonctionnement et un appui financier conséquent aux maîtres coraniques.
AUTO-ROUTE A PEAGE, SECAA AVERTI
Les usagers de l’autoroute à péage pourraient subir des désagréments à partir de demain lundi. Secaa SA, le concessionnaire explique pourquoi.
iGFM - (Dakar) Les usagers de l’autoroute à péage pourraient subir des désagréments à partir de demain lundi. Secaa SA, le concessionnaire explique pourquoi.
C’est un élément à prendre en compte pour ceux qui veulent emprunter l’autoroute à péage, dans les prochains jours, pour aller prendre un vol à l'Aibd par exemple. Secaa Sa (ex Eiffage), le concessionnaire, a annoncé qu’en raison de la tenue de conférences internationales au Cicad, et sur demande des autorités administratives, les couloirs dédiés aux cortèges seront réservés dans les gares de Thiaroye et de Rufisque.
«Ces mesures pourraient occasionner des gênes sur le passage au péage», indique-t-il. En plus clair, la fluidité du trafic pourrait être entravée. Ce, du 29 au 30 novembre et du 2 au 8 décembre 2021.
Même si Secaa SA se garde de donner des informations sur les conférences concernées, il est clair qu'il s'agit, entre autres, de la 8ème Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC). Des délégations venant de la Cine et de plusieurs Etats d'Afrique sont attendues au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD) dès ce lundi.
Le Conseiller d'Etat et Ministre des Affaires Étrangères de la Republique populaire de Chine, Wang Yi, est déjà à Dakar. Le président Macky Sall présidera la rencontre ce lundi. Son homologue chinois délivrera un message en visio.
Aussi, la 7ème édition du Forum International de Dakar sur la Paix et Sécurité en Afrique est prévu au Cicad à partir du 7 décembre prochain. L'autoroute à péage risque d'être très sollicité. Prenez vos précautions.
RETOUR DU POSTE DE PREMIER MINISTRE, AYMEROU «BLANCHIT» MACKY
Le président du groupe parlementaire de la majorité, Benno Bokk Yakaar, Aymérou Gningue vole au secours de Macky Sall concernant sa décision de faire revenir le poste de Premier ministre, deux ans après l’avoir abrogé
Aymérou Gningue, le président du groupe parlementaire de la majorité, Benno Bokk Yakaar, est monté au créneau hier, dimanche 28 novembre 2021, pour défendre le bien-fondé de la restauration du poste de Premier ministre par le chef de l’Etat. Invité de l’émission «Objection» de la radio Sudfm, le chef de file des députés de la majorité a indiqué que rien n’a été le fruit d’un tâtonnement dans cette décision du chef de l’Etat. Au contraire, selon lui, la restauration de la Primature répondait à un schéma cohérent et bien pensé, relativement à deux impératifs dont la forme de gouvernance appliquée au Sénégal et le souci de donner au Parlement la possibilité de procéder aux évaluations des politiques publiques.
Le président du groupe parlementaire de la majorité, Benno Bokk Yakaar, Aymérou Gningue vole au secours de son mentor, Macky Sall, chef de l’Etat et président du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr) concernant la controversée soulevée par sa décision de faire revenir le poste de Premier ministre, deux ans après l’avoir abrogé. Invité de l’émission «Objection» de la radio Sudfm hier, dimanche 28 novembre 2021, Aymérou Gningue a d’emblée tenu à préciser que dans le système institutionnel actuel du Sénégal, c’est le président qui est élu au suffrage universel, qui prend un engagement devant le peuple qui lui donne mandat de définir la politique nationale. Mais aussi il dispose d’instruments pour organiser sa forme de gouvernance, avec ou sans Premier ministre, parce que la Constitution le lui permet, pour atteindre les objectifs qu’il s’est assignés sur la base du programme qu’il a décliné.»
Poursuivant son propos, le chef de file des députés de la majorité a indiqué au sujet du bien-fondé de la décision du président de la République, concernant la restauration de la fonction de Premier ministre, qu’il répond à deux « impératifs » dont le premier, selon lui, se justifie par le fait «que nos États, dans la forme de gouvernance qu’ils sont en train d’appliquer qui est une gouvernance qui prend en compte la gestion axée sur le développement et la nécessité de rendre compte, parce qu’ils sont contrôlés à priori et à posteriori dans l’évaluation des politiques publiques, ont besoin d’avoir une autre forme de gouvernance».
S’agissant du second impératif, Aymerou Gningue souligne qu’il répond à un souci de donner au Parlement la possibilité de procéder aux évaluations des politiques publiques dans le cadre de la nouvelle gouvernance axée sur le «budget programme». «Nous sommes dans une phase où on dirige le pays avec un budget-programme, où la culture du résultat prime sur la culture des moyens. D’où la nécessité de donner au Parlement la possibilité de procéder aux évaluations des politiques publiques. Quand vous faites ça, vous avez besoin maintenant d’un Premier ministre qui coordonne l’activité du gouvernement en engageant sa responsabilité politique et comptable».
«JE SUSPECTE MACKY SALL D’ENVISAGER CETTE OPTION AFIN D’ORGANISER DES LEGISLATIVES ANTICIPEES »
La volonté du Président Macky Sall de réhabiliter le poste de Premier ministre, deux années après l’avoir supprimé de l’architecture gouvernementale, en saisissant l’Assemblée nationale « en procédure d’urgence », crée la suspicion chez Ousmane Sonko.
En effet, le leader de Pastef-Les Patriotes, adversaire tenace du régime en place, soupçonne le chef de l’Etat de vouloir dissoudre l’hémicycle pour repousser…les élections locales.
En meeting d’investiture des candidats de Yewwu Askan Wi à Tivaouane, samedi dernier, il a ainsi affirmé sans ambages : «Ils ont évoqué la dissolution de l’Assemblée dans leur communiqué, ce qui est inutile pour nommer un nouveau Premier ministre. Je suspecte Macky Sall d’envisager cette option afin d’organiser des législatives anticipées, ce qui entraînerait le report des locales ».
Et Ousmane Sonko d’ajouter dans la foulée : « c’est une hypothèse que j’émets mais elle me semble plausible car Macky Sall sait qu’il se dirige vers une défaite lors des Locales. Mais nous ne l’accepterons pas ».
16 JOURS D'ACTIVISME, ALIOUNE TINE EXIGE UNE FEMME A LA PRIMATURE
Profitant de la signature d’un mémorandum d’entente avec ONU Femmes hier, Alioune Tine a constaté la faible représentation des femmes dans les hautes institutions de la République et plaide pour le choix d’une femme à la Primature
Profitant de la signature d’un mémorandum d’entente avec ONU Femmes hier, Alioune Tine a constaté la faible représentation des femmes dans les hautes institutions de la République et plaide pour le choix d’une femme à la Primature, pour atténuer le déséquilibre. Revenant sur les affaires de viol, il rappelle : ‘’Nous avons une culture du ‘yaktaan’ qu’il faut éradiquer.’’
C’est un Alioune Tine d’attaque qui a fait face, hier, à la presse pour cracher ses vérités aux décideurs et à la société sénégalaise toute entière. A en croire le président du think thank Afrikajom Center qui signait un MOU avec ONU Femmes, il est temps qu’on donne à la femme le rôle qui doit être, véritablement, le sien dans la société. Il peste : ‘’Il suffit de regarder la configuration de nos institutions pour voir combien nos femmes sont mises à l’écart. Dans toutes les institutions - Exécutif, Assemblée nationale, Conseil économique, social et environnemental - partout, c’est des hommes qui, non seulement dirigent, mais sont aussi plus représentatifs. Il n’y a que le Haut conseil des collectivités territoriales qui est dirigée par une femme. C’est une anomalie qu’il faut corriger.’’
Alioune Tine ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Pour lui, avec la restauration du poste de Premier ministre, c’est l’occasion de choisir une femme pour rééquilibrer un peu. ‘’Je pense que le président de la République devrait laisser le poste de Premier ministre aux femmes. Ce serait une excellente chose. Il faut prendre en compte la question du genre dans le choix des dirigeants de nos plus hautes institutions’’, plaide celui qui est présenté par la directrice régionale d’ONU femmes comme un défenseur invétéré de la cause des femmes.
‘’Nous avons une culture de ‘yaktaan’’’
Pour le président d’Afrikajom Center, les causes des mises à l’écart et autres violences faites aux femmes sont assez profondes et tirent leurs origines dans notre propre société. Revenant sur les affaires de viol qui défraient la chronique, il déclare : ‘’Le viol est un crime abominable. Malheureusement, chez nous, nous avons une culture du ‘yaktaan’ qu’il faut combattre énergiquement. C’est bien de porter plainte, mais il faut aussi conscientiser. Il faut promouvoir les droits de la femme auprès des hommes, en vue d’éradiquer cette culture du ‘yaktaan’. Aussi, je pense que les associations qui s’activent dans ce domaine doivent intégrer ces organisations (comme Miss Sénégal) et faire un bon plaidoyer pour que les gens puissent en tenir compte.’’
Et de pester contre les propos de la présidente du comité d’organisation de Miss Sénégal : ‘’Quand une femme ose dire que si une femme est violée, c’est parce qu’elle l’a bien voulu, c’est la preuve d’une extrême ignorance. C’est un indicateur pour se dire qu’il y a une faille. Il faut un travail de conscientisation auprès des hommes et des femmes pour que l’égalité entre les sexes soit intégrée dans notre culture.’’
Loin des frontières du Sénégal, l’objet de la rencontre entre ONU Femmes et Afrikajom Center portait surtout sur la condition de la femme dans le Sahel. Selon les deux organisations, ‘’il est impérieux de créer des axes de collaboration stratégiques émanant de leurs expériences de terrain respectives et du potentiel impact d’un partenariat pareil pour les femmes de la région dans un contexte de vulnérabilité généralisée y inclus au niveau mondial’’.
‘’Quand on parle de paix, on pense au leadership des hommes…, mais…’’
Rappelant que les femmes vivent dans des conditions extrêmement difficiles dans le Sahel, la directrice d’ONU femmes déclare : ‘’Ces violences sont multiformes : mariages précoces, exclusion du système éducatif, excision… et tant d’autres pratiques traditionnelles. De plus, les femmes, avec les enfants, sont les principales victimes de ces conflits meurtriers. Mais en plus d’être victimes, nous avons la conviction qu’elles font partie de la solution. C’est pourquoi nous avons pris la décision de signer ce mémorandum d’entente pour les impliquer davantage dans la lutte contre les conflits.’’
Pour ce faire, estime-t-elle, il faut les organiser, les renforcer, les outiller pour le retour de la paix. Embouchant la même trompette, le président d’Afrikajom Center déclare : ‘’L’implication des femmes, surtout dans le domaine de la paix au Sahel, est extrêmement importante dans la lutte contre les conflits. Ce que nous remarquons, c’est que d’abord les dynamiques de paix sont faibles. Et généralement, quand on parle de paix, on pense au leadership des hommes : chefferie traditionnelle, autorités administratives, des religieux… mais rarement de l’implication des femmes. Souvent, elles ne jouent aucun rôle et il faut corriger cela’’.
Or, poursuit l’ancien d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, l’implication des femmes est extrêmement importante, parce que les conflits les plus meurtriers ce sont les conflits entre les communautés. ‘’Il me semble, souligne-t-il, que les femmes pourraient jouer un grand rôle, parce que ce sont leur mari, leurs enfants, leurs frères qui sont au front. Mais il faut les encadrer, les renforcer. Ça aussi doit être le rôle de la communauté internationale’’. Pour lui, il est temps qu’il y ait davantage d’initiatives africaines dans la lutte contre les tensions au Sahel.
«UN TROISIEME MANDAT DE MACKY SALL EST UNE PROBABILITE INCERTAINE»
Selon le Pr Ndiogou Sarr, professeur publiciste à la Faculté de Droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), la Constitution telle que libellée ne permet pas des supputations sur une troisième candidature »
Selon le Pr Ndiogou Sarr, professeur publiciste à la Faculté de Droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), la candidature de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, pour un troisième mandat en 2024 est « une probabilité incertaine ».
Invité de l’émission «Jury du Dimanche » hier, dimanche 28 novembre chez nos confrères d’Iradio, l’enseignant chercheur en droit public a, en effet, indiqué que la Constitution telle que libellée ne permet pas des supputations sur une troisième candidature ».
La candidature de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall pour un troisième mandat en 2024 est «une probabilité incertaine ». La déclaration est du professeur Ndiogou Sarr, publiciste à la Faculté de Droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Invité de l’émission «Jury du Dimanche » hier, dimanche 28 novembre chez nos confrères d’Iradio, l’enseignant chercheur en droit public qui se prononçait sur cette question relative à la possibilité ou non de l’actuel chef de l’Etat à briguer un troisième mandat, objet de toutes les spéculations, a indiqué que les « dispositions de la Constitution sont très claires » sur cette question.
« On n’interprète que ce qui n’est pas clair. Les dispositions de la Constitution sont très claires mais certains veulent nous créer des problèmes. Ils veulent entendre des dispositions tordues. Moi je ne me suis jamais prononcé sur le 3e mandat. Parce que je n’ai jamais entendu le président Macky Sall dire qu’il fera une troisième candidature », a-t-il expliqué avant de faire remarquer. « Par contre, je l’ai entendu dire qu’il voulait mettre fin à toute cette polémique autour de la question du mandat ».
Poursuivant son propos, le professeur Ndiogou Sarr précise que l’objet de la réforme constitutionnelle «portait sur la durée du mandat et non pas sur le nombre de mandats qui était un acquis depuis la Constitution de janvier 2001 ». « Quand le président de la République est arrivé, il avait fait une proposition pour retourner à la quintessence même de la Constitution, c’est-à-dire qu’on ramène le mandat à 5 ans et que cette réduction soit appliquée à son mandat en cours. Je pense que le juge avait bien vu et qu’il avait bien raisonné. Et si on regarde cette réforme de 2016, son objet portait sur la durée du mandat et non pas sur le nombre de mandats qui était un acquis depuis la Constitution de janvier 2001 », a-t-il rappelé avant d’insister. « Il avait dit : permettez-moi de solliciter vos suffrages en 2019 et je ferai mon dernier mandat. La Constitution est très claire et elle dit que nul ne peut faire plus de 2 mandats consécutifs. Donc, je ne vais pas verser dans ce débat inutile. Peut-être que ce qui a faussé un peu ce débat, c’est sa sortie où il disait je ne dis ni oui ni non. Mais, la Constitution telle que libellée ne permet pas de supputations sur une troisième candidature ».