SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
18 juin 2025
PROJET BUGETAIRE 2022, PLUS 147 MILLIARDS POUR LE MINISTÈRE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES EN 2022
L’Assemblée nationale a adopté, dimanche, le projet de budget 2022 du ministère des Collectivités territoriales, du développement et de l’aménagement des territoires, arrêté à 147 milliards 15 millions 837 mille 925 francs CFA
Dakar, 28 nov (APS) - L’Assemblée nationale a adopté, dimanche, le projet de budget 2022 du ministère des Collectivités territoriales, du développement et de l’aménagement des territoires, arrêté à 147 milliards 15 millions 837 mille 925 francs CFA en autorisations d’engagement, a constaté l’APS.
Les crédits de paiement alloués à ce ministère dirigé par Oumar Guèye sont quant à eux fixés à 118 milliards 841 millions 37 mille 925 francs CFA.
La session plénière a été présidée par le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Abdou Mbow, en présence de Samba Sy, ministre en charge des relations avec les institutions.
Selon un rapport de la commission des lois de l’Assemblée nationale, le projet de budget de ce département ministériel comprend quatre programmes : pilotage, gestion et coordination administrative, gouvernance territoriale, cohérence territoriale et financement du développement territorial.
Le ministre Oumar Guèye a indiqué que le projet, structuré autour des quatre programmes mentionnés, est ’’élaboré dans un contexte où l’État, dans ses différentes politiques et stratégies de développement, soutient le renforcement de la décentralisation et de la bonne gouvernance, comme un des leviers d’un développement territorial cohérent et harmonieux’’.
L’objectif, selon lui, est de ’’favoriser à juste titre l’émergence d’entités viables ayant une assise pertinente et disposant de cadres organisationnels ainsi que de mécanismes de financement plus adaptés (...), conformément à la vision de chef de l’État, matérialisée à travers l’acte III de la décentralisation, pour le renforcement de la décentralisation.’’
Omar Guèye est par ailleurs revenu sur les réalisations phares de son département, durant les trois dernières années, ’’menées à traverse des interventions stratégiques liées à l’amélioration de la gouvernance institutionnelle et territoriale’’, à la construction de territoires cohérents et compétitifs porteurs de développement durable, ainsi que ’’l’amélioration des mécanismes de partenariat et de financement du développement territorial.
En ce qui concerne la construction de territoires cohérents et compétitifs, porteurs de développement durable, le ministre a annoncé que ’’les réalisations ont trait à l’étude, en cours, sur la restructuration du Fonds de Dotation de la Décentralisation (FDD), pour conforter la dynamique de mise en adéquation entre les compétences et les ressources transférées.’’
Relativement à la question de la fonction publique locale, il a informé que son département est dans ’’une phase d’opérationnalisation’’, car explique-t-il, ’’le chef de l’État a signé tous les décrets y relatifs.’’
Dans ce cadre, il a fait savoir que ’’contrairement à la fonction publique de l’État où il existe un seul employeur, la fonction publique locale compte autant d’employeurs que d’exécutifs territoriaux. C’est tout le sens de la création du centre national de la fonction publique locale et de la formation qui aura un rôle important à jouer’’, selon lui.
Dans cette perspective, Omar Guèye a invité les maires et président de conseil départemental à ’’prendre les arrêtés nécessaires pour régulariser la situation administrative de leurs employés.’’
OMICRON : L’OMS RECOMMANDE L’AMÉLIORATION DE LA SURVEILLANCE SANITAIRE
L’OMS qui ‘’’se coordonne avec un grand nombre de chercheurs du monde entier pour mieux comprendre Omicron’’ recommande l’amélioration de la surveillance sanitaire et du séquençage des cas avec l’apparition ce variant de la Covid-19 jugée ’’préoccupante’’
Dakar, 28 nov (APS) – L’OMS qui ‘’’se coordonne avec un grand nombre de chercheurs du monde entier pour mieux comprendre Omicron’’ recommande l’amélioration de la surveillance sanitaire et du séquençage des cas avec l’apparition ce variant de la Covid-19 jugée ’’préoccupante’’.
L’annonce de l’apparition en Afrique du Sud de cette variante a provoqué la panique au point que de nombreux pays européens ont décidé de suspendre les arrivées de voyageurs en provenance d’Afrique australe (Afrique du Sud, Lesotho, Botswana, Zimbabwe, Mozambique, Namibie et Eswatini).
’’Comme Omicron a été désigné variante préoccupante, l’OMS recommande aux pays d’entreprendre plusieurs actions, notamment l’amélioration de la surveillance et du séquençage des cas’’, indique l’agence onusienne dans un document mis à jour, dimanche.
L’OMS invite à ‘’partager des séquences génomiques sur des bases de données accessibles au public, telles que GISAID, signaler les cas initiaux ou les groupes à l’OMS’’.
Elle recommande d’effectuer ‘’des enquêtes sur le terrain et des évaluations en laboratoire pour mieux comprendre si Omicron présente des caractéristiques de transmission ou de maladie différentes, ou a un impact sur l’efficacité des vaccins, des traitements, des diagnostics ou des mesures de santé publique et sociales’’.
Dans ce document, les pays sont priés de continuer à ‘’mettre en œuvre des mesures de santé publique efficaces pour réduire la circulation globale du Covid-19, en utilisant une analyse des risques et une approche scientifique’’.
‘’Ils devraient augmenter certaines capacités de santé publique et médicales pour gérer une augmentation des cas. L’OMS fournit aux pays un soutien et des conseils pour la préparation et la riposte’’, assure la même source.
L’OMS estime qu’il est, en outre, ‘’d’une importance vitale que les inégalités d’accès aux vaccins Covid-19 soient traitées de toute urgence pour garantir que les groupes vulnérables partout, y compris les agents de santé et les personnes âgées, reçoivent leurs première et deuxième doses, ainsi qu’un accès équitable au traitement et aux diagnostics’’
L’agence onusienne assure qu’elle ‘’se coordonne avec un grand nombre de chercheurs du monde entier pour mieux comprendre Omicron’’.
Dans son document, elle souligne que ‘’les études actuellement en cours comprennent des évaluations de la transmissibilité, de la gravité de l’infection (y compris les symptômes), de la performance des vaccins et des tests de diagnostic et de l’efficacité des traitements’’.
L’OMS encourage les pays à ‘’contribuer à la collecte et au partage de données sur les patients hospitalisés (…) afin de décrire rapidement les caractéristiques cliniques et les résultats des patients’’.
Elle rappelle que ‘’les mesures les plus efficaces que les individus peuvent prendre pour réduire la propagation du virus Covid-19 sont de garder une distance physique d’au moins un mètre avec les autres’’.
Il faut également ‘’porter un masque bien ajusté ; ouvrir les fenêtres pour améliorer la ventilation, éviter les espaces mal aérés ou surpeuplés ; garder les mains propres, tousser ou éternuer dans un coude ou un mouchoir plié, et se faire vacciner’’.
LES GRAVES PROPOS DE GASTON MBENGUE SUR LA FAMILLE DIAS
Selon le promoteur de lutte les candidats qui ont comme noms de famille Ndiaye, Fall, Diop… sont plus méritants que Barthélémy qui a comme nom de famille Dias
Encore une déclaration qui doit interpeller les initiateurs du « Charte de la paix » au Sénégal. Invité de l’émission Sortie de Walf TV, le promoteur de lutte et non moins soutien du président Macky Sall a tenu des propos très discriminants à l’endroit de la famille Dias (Barthélémy Dias et son père Jean Paul Dias).
Selon Gaston Mbengue, les candidats qui ont comme noms de famille Ndiaye, Fall, Diop… sont plus méritants que Barthélémy qui a comme nom de famille Dias. « On va dire que je suis raciste. Mais dans ce pays, il y a des centaines de milliers de Mbenguènes, des centaines de milliers de Ndiayènes, des centaines de milliers de Diobène, des centaines de milliers de Sarrènes, Des centaines de milliers de Fallènes, des centaines de milliers Nianguènes… mais des Dias, il y en a moins d’une centaine. Si on les brûlait tous, cela ne diminuerait rien à la marche du pays ».
Interrompue par la journaliste qui lui rappelle que son leader Macky Sall est accusé de promouvoir l’éthnicisme depuis son arrivée à la tête du pays, Gaston Mbengue a persisté: « C’est moi qui le dis. Et je ne suis pas dans ces trucs d’éthnicisme ».
LE SÉNÉGAL DEMANDE LE SOUTIEN DE LA CHINE AU SAHEL
Le sommet Chine-Afrique s'est ouvert dimanche à Dakar. Lors d'une première rencontre entre la ministre des Affaires étrangères, Aissata Tall Sall et son homologue chinois, celle-ci a appelé au soutien de Pékin dans la lutte contre le terrorisme au Sahel
Le commerce et la sécurité au programme du sommet Chine-Afrique qui s'est ouvert dimanche 28 novembre à Dakar, au Sénégal. En ouverture de ce Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aissata Tall Sall, a ainsi dit espérer que la Chine apporte son soutien dans la lutte contre l'insécurité au Sahel, où plusieurs pays sont déstabilisés par les activités des groupes jihadistes.
S'exprimant devant la presse à l'issue d'une rencontre avec son homologue chinois Wang Yi, Aissata Tall Sall a dit espérer que la Chine serait "une voix forte" dans le combat contre le terrorisme dans la région du Sahel.
"Nous voudrions que la voix de la Chine, compte tenu de son influence, soit une voix forte pour soutenir le Sénégal et tous les pays engagés dans le problème de l'insécurité au Sahel", a-t-elle déclaré.
La ministre a souligné que les armées de la région déployées au Sahel - dont le Sénégal fait partie - ont besoin de "beaucoup plus encore de moyens juridiques pour pouvoir combattre contre les terroristes et contre l'irrédentisme".
Une grande partie du Sahel, notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso, sont confrontés depuis des années à d'incessantes attaques de groupes jihadistes, malgré la présence des forces française Barkhane et de maintien de la paix de l'ONU.
Un sommet sur fond de rivalité sino-américaine
Ce sommet a lieu après une tournée en novembre du secrétaire d'État américain Antony Blinken au Kenya, au Nigeria et au Sénégal, dans un contexte de rivalité croissante entre Pékin et Washington.
La Chine est le plus important partenaire commercial du continent africain, les échanges directs s'étant élevés à plus de 200 milliards de dollars en 2019, selon l'ambassade chinoise à Dakar.
Le président de la République Démocratique du Congo Félix Tshisekedi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi et le président sud-africain Cyril Ramaphosa notamment doivent participer à ce sommet.
par Amadou Lamine Sall
LA PROMESSE DES SEMENCES
Ce pays va mal au regard des hordes politiciennes qui le polluent. Ce que nous devons vite conquérir, c’est la bonne capacité de travail, le sacrifice, l’éthique républicaine, la discipline, le choix de ce qui est nécessaire avant ce qui est utile
Cette contribution aurait pu s’intituler : « L’inaudible et bien humble avis d’un citoyen sénégalais de Grand-Yoff ! » Il s’agit de mon quartier chéri. Il s’agit de mon pays. Il s’agit de mon Président. Il s’agit du regard du monde sur un grand petit pays comme le Sénégal et qui s’est fait une place dans le cœur des autres peuples du monde. Alors, l’avis de tous compte, en sachant que seul le Président est totalement maître de son choix. Le petit Guinéen, boutiquier du coin et mélodieux diseur du Saint-Coran, le cireur au coin de la rue assis sur une grosse pierre, la bonne femme qui vend ses savons contre le mur d’Auchan, le charretier qui réveille dès 7H le quartier pour le ramassage des ordures, tous sont si loin et bien loin de la problématique d’une toute prochaine nomination de notre futur Premier ministre. Ils ne sont pas dans ce monde là ! Ils ne sont pas comme nous face à l’actualité politique, mais face à leur propre condition humaine. L’insoutenable brouhaha médiatique autour de la nomination prochaine d’un Premier ministre n’est pas l’essentiel. Il n’aurait même pas dû l’être. L’actualité ne se mange pas et elle ne sauve pas des facturations de la SDE, de la ruse de la Senelec, de la surenchère du kilogramme de viande, des glaciaux communiqués de la DESCOS !
« La vérité est que déplacer une armoire n’est pas déplacer une bouteille d’eau » Premier ministre ou pas Premier ministre, le défi du Président Sall reste entier, malgré ses incontestables succès et chantiers audacieux en finition ou encore en cours. Par ailleurs, les coalitions sont certes devenues la condition sine qua non d’un plus facile accès au pouvoir. Cependant, on le sait tous, coopératifs et unis à la chasse, les partis restent antagonistes à l’heure du repas. Cet instinct animal est là, toujours révélateur, quand le pouvoir est acquis et que le tapis rouge est déroulé.
Il est difficile d’accepter que des étrangers qui suivent notre actualité politique et sociale, chérissent notre pays et se préoccupent de lui, plus que nous. Alors, comme ici, nous écrivons. Pour nous. Pour eux. Afin que l’on sache. Même si on sait que l’on n’est si peu lu. Ceux qui lisent dans ce pays se taisent plus que ceux qui ne savent pas lire. Il est évident que ce pays va mal au regard des hordes politiciennes qui le polluent, le rabotent et le rabaissent. Notre devoir alors est d’alerter, alerter sans répit.
L’actualité nous interpelle avant qu’elle ne passe très vite à autre chose. Tout ici passe très vite, comme l’impunité des bourreaux. Rien ne semble être important. Circulez, c’est lundi et la semaine débute comme elle finit : dans le tollé, les insultes, les accusations, les vidéos des vies immorales, les titres saignants, courageux et éphémères d’une presse qui crève la faim, les manipulations, la politique puante, la corruption. Comment alors se concentrer sur Dieu et prier, bien prier, sinon entrer en soi-même, être en ermitage ?
L’actualité et ses interminables questionnements et toujours les mêmes : pourquoi un Premier ministre, de nouveau, alors que le poste avait été supprimé ? Chacun y va de sa science, de ses fabulations, de ses certitudes de chroniqueur averti, d’analyste avisé, de prédicateur infaillible, d’historien éveillé. Les logiques et les enjeux de l’heure font sortir tous les animaux de la jungle avant que Macky Sall ne dise demain : « Tenez, le voilà ! Mon choix est fait ! Maintenant au travail ! » Au travail ? Oui, Monsieur le Président, mais pourriez-vous ne pas laisser votre Premier ministre parader ? Pourriez-vous le protéger, le soustraire des caméras et des radios, des JT de la semaine, de la course aux images et témoignages de joies, de larmes, de prières de la part de voisins émus, d’amis d’enfance comblés, d’oncle, de tante, de sœur, de frère honoré, bref une famille fière de l’honneur qui lui est fait et qui remercie Dieu et Macky Sall, dans l’ordre alphabétique ? Pourriez-vous, Monsieur le Président, évitez à votre Premier ministre les photos au bas des marches tapissées de rouge du Palais présidentiel, ému, la gorge nouée, vous remerciant à s’étrangler ? Vite, trouvez-lui des bureaux avant l’annonce de sa nomination ! Qu’il fasse vite pour nommer son cabinet et se mettre au boulot.
L’Administration suivra pour les équipements : mobilier sénégalais de préférence, voitures de service, chauffeurs, gendarmes, escorte ! Un PM, cela ne peut pas être tout de même petit ! Cela ne peut pas passer inaperçu. Cela fait gros plan ! Cela embouteille les plateaux. Mais attention à la réalité du terrain qui vous rattrape très vite !
Ne l’aurai-il pas voulu, le Président était condamné à revenir au poste de Premier ministre ! Il travaille comme un bœuf, mais il reste trop de nœuds, trop de tam-tams troués, trop de travail inachevé, trop de fronts sociaux brûlants, trop de cris, trop de peurs et pleurs, trop d’enjeux économiques et politiques mal suivis. Une telle marmite exige une rapide vigilance autour de son couvercle. Un Président qui appelle au travail et qui est seul, n’est pas un ours qui danse !
S’y ajoutent des élections locales déjà explosives qui s’annoncent et des législatives qui pointent un nez bien pris ! Des échéances démocratiques naturelles et sans heurts mais qui augurent d’un climat politique délétère et inquiétant. Des embouteillages de feu et d’acide, des duels fratricides figent d’avance nos années 2022-2023. D’un mot, cela s’appelle l’incendie ! Il faut sortir ce pays de la pure psychiatrie politique ! Aucun président de la République ne peut sortir indemne d’un tel chaos, alors que tout aurait pu être simple, naturel, élégant, apaisant, consensuel. Sans compter encore l’arrivée en vitesse TGV de la présidentielle de 2024 avec ses hordes de « Saltigués » bien installés au pied des palmiers ! C’est un « halpular » qui vous le dit ! Dieu y perd déjà Son Sommeil !
Tout déborde ! Dix milliards de chapelets et de prières, cent millions de tonneaux de larmes n’y suffiraient pour noyer les braises que de mauvaises et puantes langues prédisent pour notre pays, si on y prend garde ! Ce qui nous manque et que nous devons vite conquérir, c’est la bonne capacité de travail, l’engagement horloger, le désintéressement, le sacrifice, la mesure, l’éthique républicaine, l’écoute, la discipline, le choix de ce qui est nécessaire avant ce qui est utile. Il nous faut l’autorité de l’État -celle de son chef serait même excessive, dit-on-. Il nous faut de la peur et non le confort bienfaiteur des prières. Il nous faut de l’angoisse et non de l’irresponsabilité joyeuse. Il nous faut comprendre que seul le travail et non une commode débrouillardise, un confortable parasitage, nous sortira de la nuit d’un avenir à bâtir. Il ne s’agit plus de nous. Il s’agit de nos enfants.
La présidence toute prochaine de l’Union Africaine par le Président Sall, durant toute l’année 2022, contribuerait comme raison de plus, dit-on, à se doter d’un Premier ministre. Assumer deux présidences, le Sénégal et l’Union Africaine, exige une équipe sur le fil, solide, pratique, exigeante, performante, dopée, engagée, prévenante, anticipative, évaluative, efficace. Quand Macky Sall quittera la tête de l’UA en fin 2022, nous souhaitons qu’il nous y laisse un héritage retentissant. L’Afrique compte. Commençons par elle pour faire de nos petits berceaux et nids d’État, de grands et puissants foyers de développement culturel, économique, industriel.
Redessinons notre propre carte de l’Afrique. Monsieur le Président Macky sall, chaque État africain, selon ses atouts, au sein d’une solide et inviolable confédération, doit être le lieu d’une puissante installation économique et industrielle. A chaque pays, son rôle, sa mission : ceux qui abriteront des industries agro-alimentaires. Ceux qui abriteront des industries manufacturières. Ceux qui abriteront des industries en hydrocarbures. Ceux qui abriteront des industries automobiles. Et aérospatiales. Ceux qui abriteront des industries pharmaceutiques. Ceux qui abriteront des industries pour la recherche scientifique. Ceux qui arbitreront de hautes et grandes écoles techniques de formation aux métiers modernes du bâtiment, des ponts et chaussées, de l’architecture, de l’environnement. La distribution se fera ainsi par État et chacun ira se servira là où il faut pour développer ses populations, donner du travail à sa jeunesse. L’Afrique prendra en charge l’Afrique. Elle restera ouverte au monde en invitant les meilleurs à venir travailler pour elle, avec elle, pour servir l’humanité. Le transfert des nouvelles technologies est un enjeu de civilisation. Il a un coût. L’Afrique a de quoi le payer.
Une seule et unique Banque Africaine de Développement pour tout le continent sera créée, financièrement plus dotée, plus puissamment organisée, structurée. Il s’agira d’une banque continentale et non plus sous régionale et sectorielle. Il nous faut maintenant dépasser les entités sous régionales. Être plus ambitieux, moins sectaires, moins mitoyens. Le Conseil d’Administration de cette méga structure bancaire serait une sorte d’ « Union Africaine business » avec un Président tournant une fois tous les quatre ans. Une charte continentale en sera le régulateur et le législateur. Il est temps que toute l’Afrique soit ensemble et non plus que toute l’Afrique soit morcelée et limitée dans des cercles concentriques géographiques mitoyens étroits qui retardent tout développement véritable. Finie l’Afrique de l’ouest face à l’Afrique de l’est. Finie l’Afrique du Sud face à l’Afrique du nord. L’Afrique doit être une pour gagner. Sa fragmentation est son premier obstacle. Sa propre agonie.
Ce projet, ce job titanesque, je veux que mon Président le manage et le gagne quand il sera à la tête de l’Union Africaine. Il s’agit de commencer, car ce ne sera pas l’œuvre d’une vie humaine. Elle est trop courte une vie humaine ! Il s’agit juste de commencer, de vouloir devancer l’histoire. Devancer le futur. Il n’est plus possible d’attendre !
Revenons à l’actualité sénégalaise et au futur Premier ministre que le Président Macky Sall doit désigner sous peu ! Outre la présidence de l’Union Africaine qui pointe à l’horizon en 2022, la cascade de joutes électorales décisives, le poids colossal des dossiers d’urgence qui s’accumulent sur la table du Chef de l’État, il n’existe pas plus fiables raisons qui auraient poussé le Président à restaurer le poste de Premier ministre.
Un Président qui fait déjà face a tant de charges brûlantes et qui va vers d’autres considérables charges de travail, doit mieux s’organiser, se soustraire aux coups de fusil. C’est humain. Il doit se poser un peu. Prendre du recul un peu. Il n’est pas recommandé d’être toujours dans l’action. Il faut prendre le temps de respirer. Fuir les parapheurs et les laisser à son PM. Lire deux jours durant et rien d’autre que le Coran et la Bible, bercer son cœur avec les chants du bouleversant Abdel basset ou les poèmes de Rûmi, ou savourer Samba Diabaré Samb. C’est de son rythme cardiaque dont il s’agit. De sa santé physique et mentale.
Certes, un Premier ministre ne protègera pas aussitôt le Président de la furie et des urgences tous azimuts que le Sénégal bruyant et en transes de folie politique, vit aujourd’hui. Que cache donc la politique pour être une femme si courue ? Elle doit offrir autre chose que ce qu’elle n’a pas !
Et puis… dans cet étrange pays, on ne parle plus désormais qu’au Président de la République. Pas aux ministres. On pourrait se demander pourquoi ? Qui a la réponse ? Le pays est-il déjà parti en vacances jusqu’en 2024 ? Personne ne peut assumer une telle irresponsabilité ! Mais, ce sera déjà beaucoup, qu’en nommant un Premier ministre bouclier, le Président ait l’illusion que quelqu’un est là pour ne pas toujours laisser frapper à sa porte, à défaut de la défoncer.
Le Palais est assiégé, même dans son semblant de silence, d’ordre, de paix. Quand on est à l’intérieur, si on n’y fait gaffe, la tranquillité des lieux vous fait croire que vous êtes à dix mille lieues de Dakar. Tout y est feutré. On dirait que tous ceux qui sont ici, retiennent leur respiration. Tout y invite à la réflexion, la lecture, le repos. Et pourtant, il n’existe pas lieu plus inquiétant, dangereux, énigmatique, inquisiteur Il n y a rien de plus trompeur que la tranquillité d’un palais présidentiel ! En vérité, rien n’y est tranquille. J’ai compris plus tard, pourquoi Colette Senghor avait hâte de quitter la vie de Palais pour aller enfin vivre le vrai bonheur avec son poète et professeur de mari.
Voilà donc qu’il va arriver notre nouveau Premier ministre ! A quoi va t-il ressembler ? Surprise ou rebelote, en allant chercher dans la galerie photos des habitués de la République ? N’essayons surtout pas d’aller désigner ce PM à la place du Chef. Ou le Chef surprend ou le Chef déçoit ! Dans les deux cas, soyons humbles : c’est lui le premier qui en paie toujours le prix, si son choix est boiteux ou cafardeux ! Laissez les Sénégalais choisir leur PM, ferait désordre. Par contre, cela aurait fait classe et grandeur, si le Parlement validait préalablement le choix du locataire de la Primature. Le Président aurait gardé pour lui tout seul la réussite de son PM et partagé son échec avec le Parlement. Dans les prochaines décennies, le Sénégal devra encore faire de grands pas en démocratie. Il s’agira de protéger le président de la République de son trop de pouvoir en soumettant le choix des membres de son gouvernement à la validation du Parlement. Les grands Directeurs généraux, idem. Il arrive que ces derniers soient plus importants que les ministres. Dans tous les cas, ils se la tartinent plus que les ministres, leurs patrons hiérarchiques.
Ce futur Premier ministre est même perçu, par d’aucuns, comme le futur prétendant au trône. Macky Sall a bien le droit de préparer son successeur et de lui donner toutes les chances de lui succéder. C’est simplement humain. Seul Senghor a fait ce choix jusqu’ici. Abdou Diouf le bien-aimé à été glissé à l’intérieur du sas, installé au trône par un dispositif constitutionnel longtemps contesté et contestable. Ensuite, Senghor l’a laissé entre les mains du suffrage universel. Diouf s’est occupé lui-même du reste, dès que le pied était bien mis à l’étrier !
Cette pratique successorale a été jugée, par certains, comme non démocratique. J’en ai personnellement parlé à Sédar qui m’a répondu sans une seule hésitation : « Mon cher poète, si c’était à refaire, je le referais sans hésiter. » La meilleure posture était qu’il eut fallu passer par des élections libres pour désigner son successeur et non l’imposer constitutionnellement. Mais Senghor avait choisi « sa » méthode. Il m’expliqua que c’était cela l’acte qui correspondait le mieux à ce temps politique du Sénégal. Que sa décision était la bonne. Sans compromis. Raffermir encore et consolider encore l’État, la République, la Nation. Abdou Diouf était, selon son intime conviction, l’homme de cette consolidation de l’État sénégalais.
Après le départ du Président Diouf, le fleuve a changé de cours et la mer s’est dessalée. Ainsi va la vie des peuples. Pourquoi donc Diouf n’a pas eu de successeur nommément connu, cité et préparé, pour lui succéder ? Aurait-il été plus démocrate que son maître ou ce sont simplement les temps qui avaient évolué ! Wade a eu son successeur. Le peuple sénégalais n’en n’a pas voulu. S’il n’est pas déjà trop tard que fera l’impénétrable Macky Sall, peu bavard, informé du sens des rapports de force, nanti d’une science certaine du pouvoir et de sa conquête, adversaire redoutable et flegmatique, habile, gros travailleur et généreux bâtisseur ? « Personne ne peut savoir ce qui se passe dans la tête d’un président de la République » prévenait le non moins austère et intraitable homme d’État, Ousmane Tanor Dieng ! Mais ce qui pouvait être admis hier à moins de chance d’être accepté aujourd’hui au Sénégal. Les temps ont changé. Que personne ne tente de faire croire le contraire ! Notre pays y gagne en grandeur. On peut toujours essayer de titiller le peuple sénégalais. C’est un peuple qui peut faire semblant de dormir pour mieux tromper le naïf qui croit le dorloter. Mais il arrive aussi qu’il dorme, le chapelet à la main, en préférant qu’Allah décide à sa place. Le seul problème, c’est que désormais Dieu a averti : « Je veux bien décider pour vous, mais vos saints couchés sous votre terre sont mes amis, mes confidents et on ne se quitte pas un seul jour. Ils veillent sur votre peuple en mon nom et ce qui doit arriver par le feu sera éteint par le feu de l’esprit, du cœur, de la raison ».
La jeunesse sénégalaise ? Elle ne fait pas peur. Elle donne la diarrhée ! Peu formée encore dans sa majorité, comme il se doit, elle est pourtant généreuse et équitable. Elle est pieuse et émouvante. Elle refuse qu’on la minore. Elle est avec notre noble et admirable armée nationale, une force de veille, de justice et d’équilibre.
Le futur Premier ministre du Sénégal sera forcément une femme ou un homme politique. D’autres rêvent du contraire. Et si forcément il doit être issu de l’arène politique, puisse t-il en être le moins visible, le moins vengeur, le moins sectaire, le moins englué, le moins querelleur, le moins maître de loge, le moins fusilier, le moins orgueilleux. Cette femme ou cet homme politique existe, même si, à la vérité, le marché politique sénégalais offre peu de produits frais ! Notre futur Premier ministre doit être responsable, conciliant, serein, intraitable, intransigeant, consensuel, décisif, opérationnel, juste et infatigable sur le terrain et proche des populations. Il ne doit pas être le Premier ministre de Dakar, mais de toutes les régions, départements et villages du Sénégal. Il doit préférer le tumulte, la vérité et l’audace des banlieues, la proximité des jeunes qui demandent la parole et pas toujours l’insulte à la bouche.
D’ici 2024, il faudra désormais savoir fuir la douceur des climatiseurs des bureaux, le nectar des expresso, la commodité des escortes et des sirènes. C’est sur le terrain que se joueront pour le Premier ministre, les ministres, DG, députés, maires, gouverneurs, préfets, sous-préfets, l’avenir et la gloire du Président de la République qu’ils servent et qui compte sur leur humilité et le poids de leurs résultats au seul profit du peuple, des démunis, des laissés-pour-compte ! Enfin, notre futur PM devra nous dire ses auteurs préférés et l’actualité sonore de sa bibliothèque. Monsieur le Président de la République, surprenez-nous ! Cher futur PM, à vos baskets ! Les chantiers de votre Président sont tels, que les souliers cuivrés, lustrés et brillants passent mal !
Soyons des statues ! De jour comme de nuit, debout, les statues veillent. Elles sont les seules à ne jamais aller se coucher quand toute la ville dort ! N’est-ce pas mon ami, au front brûlant, petit fils d’El Hadji Ibrahima Sakho, l’éclairé du levant ? Ce pays survivra. Il n’a pas un autre destin que de survivre et d’étonner le monde. Bienvenue au nouveau Premier ministre du Sénégal !
par Malick Sy
LA RÉPUBLIQUE DÉGRADÉE
Djibril Ngom fait partie de ceux qui n’auraient jamais dû franchir les grilles du Palais après son forfait. Les conseillers présidentiels à l'origine de cette audience ont fait commettre à Macky Sall une faute morale
Choquant, dégoûtant, sidérant, écœurant, répugnant, consternant… Les mots sont forts. Voire très forts. Mais ils marquent la stupeur et l’effroi des Sénégalais face à la rencontre « secrète » entre Macky Sall et Djibril Ngom. Bien plus que de simples images, les photos « fuitées » de l’audience entre le président de la République et un vulgaire escroc politique, sous les ors de la République, sont les allégories cruelles et déshonorantes d’une République dégradée et d’une institution souillée. Et bien plus que de simples photos, ces images sont le symbole d’un désarmement moral tout au sommet de l’État.
En recevant un entrepreneur de la trahison, un totem de l’immoralité au quotient éthique plus qu’étique, le chef de l’État a non seulement célébré l’âme noire du mauvais génie sénégalais, mais il a en même temps fracasser encore un peu plus, l’idéal républicain avec cette mise en scène sordide et immortalisée pour la postérité, d’un criminel électoral de bas étage, posant fièrement dans le Palais de la République avec en arrière plan, le drapeau national. Un coup de tonnerre médiatique avant l’orage politique qui se profile avec les élections locales de janvier prochain.
Mais de quoi cette nouvelle affaire est-elle le nom ? Sinon le symbole d’un chaos moral, le point culminant de la dégradation intellectuelle d’une République qui, en l’espace de trois générations, est passée d’Amadou Moctar Mbow à Abdoul Mbow. De quoi Djibril Ngom, l’homme par qui le scandale est arrivé, est-il le visage ? Rien moins que celui de la trahison d’un homme, passé avec armes, secrets et dossiers de candidature de son parti à « l’ennemi », tout en prenant soin d’organiser son injoignabilité quelques heures avant le délai limite de dépôt des listes des élections municipales. Objectif : se faire disqualifier sciemment et sa formation politique d’origine avec. Même ses ex-amis politiques ont été entre temps rétabli dans leurs droits, cette nauséeuse tentative d’escroquerie électorale risque de lourdement empoisonner un climat socio-politique déjà bien délétère.
Adji Sarr hier, Djibril Ngom aujourd’hui
Il restera incontestablement dans la toute petite histoire politique du Sénégal comme l’homme tortueux, un apprenti machiavel tropical qui, contre espèces sonnantes, trébuchantes et dégradantes, a voulu braquer les suffrages de toute une région en privant de leur droit de vote, des milliers de Sénégalais.
Dans une République qui se respecte, il y a des bornes infranchissables. Djibril Ngom fait partie de ceux qui n’auraient jamais dû franchir les grilles du Palais après son forfait. Les conseillers du président qui ont organisé cette audience, ont fait commettre à Macky Sall une faute morale et compromis ce qui lui restait de crédit moral. Aujourd’hui, c’est un impératif catégorique politique absolu et une exigence de salubrité républicaine pour le président de la République de se mettre à distance de sa firme d’irréductibles obtus, qui sévissent au cœur du pouvoir et qui le font patauger dans les eaux troubles du complotisme artisanal et immoral. L’affaire Adji Sarr hier, le scandale du prédateur politique Djibril Ngom aujourd’hui, avec pour solde de tout compte, la radicalisation et le resserrement de l’opposition.
Macky Sall et l’estime de son peuple
Dans la longue série des affaires et scandales qui ont rythmé la mandature de Macky Sall, ce nouvel épisode risque d'exacerber un peu plus le sentiment de défiance d’un grand nombre de Sénégalais vis-à-vis de leur président. Eux qui croient, à tort ou à raison qu’en lieu et place d’un père de la Nation, ils ont installé au suprême poste de commande de la Nation, un chef de famille comploteur, un chef de clan au service exclusif de ses copains. Et tout cela pourrait avoir de sales conséquences ?
Les événements du mois de mars ont montré qu’une bombe pouvait être composée d’éléments autres que d’explosifs. L’exaspération sociale des Sénégalais, ajoutée à un sentiment d’injustice de plus en plus perceptible et alimentée par une justice pas toujours impartiale, peuvent comme une mèche, provoquer des déflagrations que personne ne souhaite revivre. À force de donner l’impression d’asphyxier la démocratie sénégalaise, de vouloir mettre au pas tout un pays en rayant de la carte électorale ses principaux opposants, Macky Sall s’est mis à dos une large partie de son peuple. Le président fait tout ou presque comme s’il ne voulait pas influer pour le meilleur sur l’histoire du Sénégal. Comme s’il voulait la marquer pour le pire. Comme s’il voulait s’effacer définitivement de l’estime des Sénégalais.
Lui qui en 2012, avec sa promesse de gouvernance vertueuse a coloré les espoirs de tout un pays et de tout un peuple, est aujourd’hui à contre-temps de nombreuses franges de sa jeunesse. Il ne faut pas s’étonner de l’ascension de Sonko qui, avec comme seul véritable combustible politique, son mantra anti-Macky Sall, soit aujourd’hui très haut perché dans le cœur des jeunes Sénégalais.
Ousmane Sonko, chef incontesté de l’opposition, passé de l’exemplarité à une inculpation pour viol présumé, n’est que la condamnation de Macky Sall, encore une fois incapable, avec cette nouvelle affaire Djibril Ngom, de se mettre à la hauteur qu’oblige la fonction présidentielle.
JOURNAL D’UNE CONFINÉE, PAR ANNIE JOUGA
SAUVER LES NIAYES
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - On invoque les Dieux pour un hivernage pluvieux. Pourquoi alors cette terrible absence de vision qui a transformé notre poumon vert biologique naturel en une urbanisation excessive ?
#SilenceDuTemps - Installée à mon poste de travail, je change encore une fois de place et là j’ai vu sur l’immeuble IBM qui est devenu ABM, et aujourd’hui ? En tout cas s’y sont installées la préfecture, la gouvernance momentanément j’espère, leurs maisons-mère seraient en travaux de réhabilitation.
Or donc, comme aimait à dire Pa’ Léo, de ma fenêtre j’ai une vue imprenable sur les derniers niveaux de cet immeuble et notamment sur le fameux triplex qui il y a des années, avait fait couler beaucoup d’encre, celui appartenant à un certain Bibo qui semble-t-il était le prête-nom d’un non moins célèbre Rimka.
En tout cas de cette même fenêtre, c’est bien la silhouette de Rimka que j’ai vue de temps en temps près de la piscine et des terrasses, partie de l’immeuble que j’ai vue se construire au niveau supérieur.
Il s’agissait de milliards à récupérer à l’époque et il n’y avait que ça dans la bouche des journalistes, des politiciens, et de tous ceux qui les écoutaient, les lisaient.
J’ose à peine me poser la question de la suite donnée à cette affaire, et aujourd’hui où donc est-il passé l’ennemi n°1 de l’époque ? Est-il même toujours l’ennemi ? Où sont passés ces milliards, plus que jamais indispensables aujourd’hui… ?
Le mois de mars était « rempli » d’anniversaires de la famille, avril a suivi pareil et là mai, c’est le mois le plus beau – le mois de Marie - un vrai festival et ce n’est pas fini.
Je passe le mien que j’ai fêté sans publicité, aujourd’hui c’est celui de ma fille Elo’, déjà 33 ans comme si c’était hier ; en parlant avec Mamilou les souvenirs remontent à l’esprit, les moindres détails sont définitivement consignés dans sa mémoire de maman, que dis-je maintenant de grand-mère. Les grandes douleurs s’estompent, s’oublient même, restent les meilleurs moments que l’on cultive dans des jardins secrets ou même des jardins à ciel ouvert et que l’on partage. Le bonheur !
Et puis le plus jeune des sénateurs que je connaisse a eu 17 ans, il y a 2 jours. Et contrairement aux vrais sénateurs qui s’endorment avec ce statut-là, lui va perdre – heureusement - son titre. Kikoune vient de troquer sa casquette de sénateur contre celle de « l’aîné » des petits enfants. Elle lui va bien cette nouvelle casquette, il va bien devoir la prendre en charge, sur ses épaules bien larges déjà au sens physique du terme, « Kikoune mag’um keur », mais attention car aîné quelle responsabilité ! Moi j’aime bien lui distribuer des titres.
«… Ce que ce virus nous apprend … sommes à un point de rupture … ne pas repartir à l’identique … », ai-je retenu d’une vidéo de Nicolas Hulot que j’ai écouté ces jours-ci ! Allez, on se rapproche de la fin, et comme il dit « du temps qui est venu de … »
Jour 54
Lors de mes premières chroniques, j’ai partagé ma frustration de n’avoir pu aboutir le projet du carnaval des identités architecturales de Dakar que nous avions prévu de faire pour la Biennale 2020 avec mes étudiants. À défaut de faire du terrain et des travaux pratiques, j’ai orienté le travail autour d’une réflexion sur « quel parcours vert pour Dakar ». Je leur demande déjà de s’imprégner de leur environnement quotidien et bien entendu de le regarder « autrement » et de restituer.
Ensuite, ils doivent travailler à l’échelle de tout Dakar, repérer les espaces verts existants, ou ayant existé, surtout comprendre la presqu’île, sa composition, son évolution d’hier à aujourd’hui.
Et qui dit espace vert alors il faut aller chercher l’eau !
Bien entendu s’il s’appelait Cap-Vert, c’est que l’eau était bien présente.
Aujourd’hui, l’eau est synonyme de préoccupation dans les villes, ici et là on craint les premières pluies et toute la saison d’hivernage n’est que cauchemar pour de nombreuses personnes ; d’aucuns ont toujours les pieds dans les zones inondées et toute l’année.
L’eau est à l’origine de pratiquement toutes les détériorations dans le bâtiment : défaut de bonne toiture – étanchéité -, les blocs sanitaires peu adaptés aux habitudes culturelles, les canalisations non entretenues entraînent des affaissements de fondations … ! Moins on en a, plus on la gaspille. Et pourtant, l’eau est capitale dans nos sociétés, elle est source de vie, elle est présente dans tous les rituels de purification, de régénération … On invoque les Dieux pour un hivernage pluvieux. Au Sénégal, les génies tutélaires sont presque tous cachés dans les eaux. Les lébus les implorent le long de leurs 12 plages mythiques de Dakar, « Mamy Wata » déesse-sirène largement partagée dans les imaginaires des populations de la côte ouest africaine, règne sur les eaux…
Pourquoi alors cette terrible absence de vision qui a fait qu’au lieu de valoriser ce qui aurait dû être notre poumon vert biologique naturel, en l’occurrence les Niayes, dunes, côtes … nous l’avons transformé en une urbanisation excessive et tous azimuts !
Et la pression foncière ne peut être le seul prétexte…
Les zones les plus impropres à la construction comme celles du côté de la zone de captage n’ont même pas été épargnées. Quel carnage !
Petite, nous allions avec les parents rendre visite à une amie de la famille, elle habitait la zone que l’on appelle à juste titre aujourd’hui « Front de Terre », c’était une vraie forêt. D’ailleurs à chaque visite elle (l’amie) nous parlait du (ou des) serpent (s) qu’elle avait vu la veille, ou le jour même, qu’il ne fallait pas s’inquiéter, le gardien l’avait tué…. Je vous assure que nous n’étions point rassurés ; aller lui rendre visite était un vrai cauchemar.
Dans cette forêt très peu d’habitations, des maisons coloniales appartenant à la société des Eaux, où étaient installées les stations recevant une grande partie des eaux de la ville, d’où son nom, zone de captage. C’est le point le plus bas de la ville, normal !
Allez faire un tour vers là-bas pendant l’hivernage aujourd’hui, il est préférable d’y circuler en barque, et il y a bien pire encore comme zone inondée.
Toutes ces constructions ont totalement perturbé le relief naturel de la presqu’île, bouchant les voies d’eau et par conséquent le réseau hydrographique.
Alors oui, l’exercice que je propose aux étudiants, celui d’être un peu visionnaire, de voir comment revenir à une ville respectueuse de son environnement où l’eau n’est plus un problème mais une solution. Faire un projet « utopique » peut-être mais qui devra, du Cap Manuel à la sortie de Cambérène et même au-delà, sauver ce qui reste des Niayes mais également s’il faut dégager les voies d’eau, libérer les eaux emprisonnées … Cela ne peut se réaliser qu’au dépend de certaines constructions !
Mais pourquoi donc le Papi aura attendu deux mois pour aller faire un tour, voir 2, 3 … à la Somone ?
Lui qui grâce à son statut de journaliste, a le sésame permettant de passer d’une région à une autre, de vadrouiller hors des lieux réglementés par le couvre-feu … Quand je pense à ceux qui sont obligés de faire du « taat’u laobé » (danse érotique du Sénégal, désolée je n’ai pas trouvé mieux !) pour l’avoir et l’utiliser, ndeysaan !
Bizarre non ? Mais il est parti ce matin, j’avoue l’avoir même un peu poussé, l’ayant entendu dire « finalement je pars après le déjeuner … » ?
Après deux aller-retour maison/cour du RDC, les plantes sont toutes descendues dans la cour pour être prêtes elles aussi à partir … elles sont là sur la terrasse depuis la veille de C. attendant la bonne occas’ …
Je suis tentée plusieurs fois d’appeler pour le localiser, connaissant le bonhomme mais je résiste et lorsqu’il m’appelle : « je suis en train d’arriver à la maison, tu n’es pas étonnée du temps que j’ai mis ?» J’avais l’impression qu’il avait fait vite. Imagine-toi que je me suis retrouvé sur l’autoroute de Thiès … »
Mieux en arrivant à la maison, il demande à Diégane le gardien de décharger les plantes, point de plantes. Le Papi, malgré les 94 marches montées et descendues deux fois, avait oublié de les ranger dans la voiture.
D’où ma question, mais pourquoi donc… ?
Aujourd’hui, notre randonnée a commencé tard et nous sommes rentrés au bout d’une heure, il faisait nuit. Une visite rapide pour déposer des légumes cuisinés pour ma fifille Diarra qui est entourée de mangeurs de viande et nous entamons notre « belle corniche » par le bout, côté port. Très peu de monde puisque nous sommes proches de l’heure de la coupure, juste au coin habituel des « Faxaman » (marginaux ?) toujours nombreux et animés, sinon un calme impressionnant !
La mer est sereine, pas une vaguelette, elle semble vraiment se reposer et nous avec elle.
Nous arrivons à notre plage « pong’bu bess », entre chien et loup, le sable semble rosé, la mer argentée, pas un chat, sérénité absolue … peut-être que nous devrions faire notre séance d’aquagym à ces heures-là ?
Au loin les lumières de la corniche, sûrement le chantier au pied de la présidence. Elle n’est pas éclairée cette corniche sinon par les hôtels et restaurants qui l’habitent. Il fait nuit et nous continuons jusqu’au « baobab » planté au milieu de la chaussée dans le chemin qui monte au « Building administratif » que j’ai mitraillé, pour avoir la preuve ! Il est éclairé plus qu’un sapin de Noël et comme il est complétement transparent, à aucune fenêtre n’ai-je vu âme qui vive !
Sur l’avenue Léopold Senghor ex av. Roume, le gendarme depuis sa guérite au niveau du Palais du président me demande de changer de trottoir, état d’urgence qui ne dit pas son nom et rien à voir avec C., cela fait peut-être deux ans déjà !
L’occasion faisant le larron me permet de mieux regarder les poteaux de l’immeuble Boissier-Palun en face du Palais dont je disais qu’ils étaient passés du marbre au tyrolien ! En fait le marbre est toujours là, ils ont « wiiss » (projeté du béton) dessus ! Personne à part les policiers en faction devant les bureaux de Marème, c’est la coupure depuis quelques temps.
Je lis la chronique de B. Boris Diop, qui sort tous les vendredis dans « Le Témoin » et je me régale ! En fait c’est plus qu’une chronique mais bien une « nouvelle » ; lisez-là !
Boris quoi qu’il dise il le dit si bien, si justement et si simplement … « Comme un dîner d’adieu », se nomme-t-elle.
Jour 56
La « belle » suite du voyage de Viou à la Somone : il a cueilli et rapporté les trois premières mangues !
Non Charles de Praïa ne te réjouis pas trop, car dit-il, le Viou, « cette année il n’y aura pas beaucoup de mangues ! ». Alors si tu veux profiter des soi-disant quelques mangues il va falloir que tu dormes sous les manguiers à partir du déconfinement, disons à partir de fin mai et tu auras de la concurrence car Viou ayant convaincu la moitié de la terre que ses mangues sont les meilleures au monde …
Il m’a aussi rapporté une bouteille de vin blanc que depuis hier je sirote avec un plaisir inouï ! J’adore le vin blanc et je sais le mal qu’il fait …
J’ai des souvenirs de parties de vin blanc, j’avais 14/15 ans et j’étais à Combloux, petite ville en Haute-Savoie près de Annecy, avec celui qui allait être mon beau-frère préféré ; plutôt un village d’où l’on peut voir le Mont-Blanc. Venant de mon bord de mer, j’étais émerveillée, un peu angoissée aussi, la montagne étant quelque chose de bien nouveau pour moi. C’était le temps d’un long week-end et toutes les occasions étaient bonnes pour boire un petit « blanc » de là-bas. J’étais très contente, peut-être un peu fière d’être parmi des grands, les amis de ma sœur Lolo et eux étaient bien contents d’avoir avec eux « the little Lolo ». Moments inoubliables.
Le souvenir de « The little Lolo » me ramène cette fois-ci en Éthiopie. J’y ai passé mes meilleures vacances, je venais d’avoir mon bac, la liberté quoi ! Au bout de trois mois j’avais même décidé d’y rester. Passer une année sabbatique me semblait idéal dans ce pays, ce qui n’a pas du tout était entendu de la même oreille par la mère Lolo et Moctar qui m’ont pratiquement remis dans l’avion, direction Paris.
Ah ces vacances ! Choyée, pouponnée je l’ai été par les parents et tous leurs amis.
Je sais que je les amusais, eux d’honorables fonctionnaires internationaux et autres grands de ce monde.
Et puis je suis allée à la rencontre de cet immense pays, du Nord au Sud d’Est en Ouest, en train, avec le peuple vers l’Est en direction de la Somalie, pour arriver à Harare, sublime petite ville toute de blanc vêtue. Sur la route historique, j’ai découvert un monde à part, des Églises construites dans la terre, impossible de les voir au loin, d’autres habitations dans le flanc de la montagne, inaccessible sinon à dos de mule, des villes comme Asmara, encore éthiopienne à l’époque, des petits ports de pêche dans la mer Rouge … Une si grande diversité de paysage, de personnage mais une unité éthiopienne … en apparence. Et bien entendu j’ai vu « le roi des rois » de près !
Histoires brèves d’anti C. :
Mon amie Tiatiaka a perdu la semaine dernière, son dernier oncle à Rufisque. Il avait 102 ans, il n’était pas du tout grabataire ! On ne peut que remercier Jah Love. Pour l’amuser en guise de compassion je lui ai dit « enfin tu vas être … adulte », me rappelant Dr Diop qui raconte que le jour où sa maman est décédée, il avait 60 ans passés, il a pris conscience qu’enfin il serait adulte.
Depuis hier l’ascenseur qui nous amène à Djélika est en panne, 10 étages ! je lui fais des coucous vidéo mais papi Viou, lui …
Avez-vous remarqué que la saison des fraises cette année dure longtemps ? Depuis janvier et on en trouve encore en ce moment certes moins goûteuses mais quand même, bizarre non !
Mon amie Geneviève de Marseille m’envie et moi … je l’envie ! on finira bien par trouver notre équilibre
Aujourd’hui, Michel Piccoli est mort. À la TV, le film « un homme et une femme » passe. Mes années cinéma défilent à nouveau. « C’est incroyable de s’empêcher d’être heureux », ai-je pu capter de la bouche de J.L. Trintignant !
Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle est administratrice.
Parmi les candidats en lice pour le titre de meilleur gardien de l’année, l’international sénégalais de Chelsea fait figure de favori pour succéder à Alisson Becker. Le journaliste Patrick Juillard, revient sur la saison magistrale du portier des Blues
TV5 Monde |
Romain Sinnes |
Publication 28/11/2021
Entretien. La très attendue cérémonie de remise du Ballon d’Or France Football livrera son verdict annuel lundi 29 novembre au théâtre du Châtelet, à Paris. Y sera également décerné le Trophée Yachine, qui récompense le meilleur gardien de l’année. Parmi les dix candidats en lice, l’international sénégalais de Chelsea, Edouard Mendy (29 ans), fait figure de favori pour succéder à Alisson Becker. Le journaliste sportif, Patrick Juillard, revient sur la saison magistrale du portier des Blues et présage l'issue du vote.
TV5MONDE : Quels sont les critères retenus par les électeurs dans l’attribution du Trophée Yachine ?
Patrick Juillard : Ce sont les mêmes critères que ceux du Ballon d’Or. À savoir, le palmarès sur l’année calendaire, ce qu’ils appellent la « carrière », autrement dit comment le joueur a pris une dimension particulière et importante. Le critère de personnalité, d’exemplarité, ce que dégage de positif le joueur, entre aussi en compte. C’est la raison pour laquelle Edouard Mendy a logiquement été nommé cette année et qu’il fait figure de favori.
TV5MONDE : À cet égard, par ses performances, Edouard Mendy a marqué les esprits lors de l’exercice 2020/2021.
Patrick Juillard : Je crois qu’en 60 matchs de Premier League (ndlr : le championnat anglais de première division), il en est à 35 « clean sheet » ou « feuille blanche », soit le fait de ne pas avoir encaissé de buts. Il n’a par ailleurs concédé que deux buts dans la phase à élimination directe de la Ligue des Champions, après janvier, celle qui compte pour le Ballon d’Or. C’est impressionnant.
Il est un élément moteur de la solidité de Chelsea, une équipe basée sur un bloc compact, une projection rapide et qui ne pratique pas la possession à outrance. Il est à la fois un gardien infranchissable mais aussi le premier relanceur lorsqu’il faut jouer vite.
Il est arrivé à maturité et a trouvé une équipe faite pour exprimer au mieux ses qualités. C’est presque un gardien qui commence à faire peur aux attaquants adverses, à l’instar de Manuel Neuer ou Jan Oblak. Ils ne sont pas nombreux. Il dégage beaucoup de sérénité, même s’il n’est pas sans cesse en train de rameuter ses défenseurs. Et puis il a une envergure incroyable ! C’est un albatros, et à ce titre, ils ont un point commun avec Donnarumma.
TV5MONDE : Justement, le gardien international italien du Paris Saint-Germain (PSG), Gianluigi Donnarumma, est présenté comme son principal rival. Lui aussi s’est brillamment illustré, notamment lors du championnat d’Europe remporté par l’Italie cet été.
Patrick Juillard : Gianluigi Donnarumma est un gardien plus jeune, avec une ascension disons plus météorique qu’Edouard Mendy, qui a mis plus de temps à exploser au plus haut niveau. Il a commencé au Milan AC à 16 ans. On sait que c’est un futur immense gardien. Il s’est montré à la hauteur des prévisions optimistes le concernant. De combien de joueurs dit-on, à 16 ans, qu’ils sont de futurs prodiges, pour qu’au final ils se perdent en National 2 (ndlr : une division du championnat de France amateur) à 19 ans ?
Il est aujourd’hui une figure emblématique de la Squadra Azzurra. Il vient d’arriver au PSG et son adaptation se passe bien malgré des conditions pas forcément évidentes, avec notamment ce turn-over mis en place par Mauricio Pochettino. Il sera sans doute amené à être renommé plusieurs fois. C’est un bon client.
TV5MONDE : Même s’il est toujours hasardeux de s’aventurer à des pronostics, est-ce qu’une tendance se dégage ?
Patrick Juillard : Je ne pense pas qu’Edouard Mendy remportera ce trophée pour une raison simple. Parmi les dix nominés pour le Trophée Yachine, le seul gardien à aussi figurer dans la liste des 30 du Ballon d’Or est Donnarumma. Je trouve cela très malhonnête de la part de la rédaction de France Football (FF), puisqu’elle a déjà orienté le vote du jury. Pour moi le vote est faussé et Donnarumma va sans doute remporter le prix.
Il faut que FF aille jusqu’au bout de sa logique. Puisqu’on a créé un prix qui récompense les gardiens, il ne faut plus que ces derniers soient nommés au Ballon d’Or. La lutte serait plus loyale.
Que l’on s’entende, ce n’est pas absurde de voir Donnarumma dans la liste des 30. Ce qui est, en revanche, plus choquant, c’est de ne pas y voir Edouard Mendy. Au même titre que ç’eut été choquant de voir Mendy y figurer et pas Donnarumma.
TV5MONDE : Quelle seraient, selon vous, les motivations des votants quant à désigner vainqueur Gianluigi Donnarumma plutôt qu’Edouard Mendy ?
Patrick Juillard : On a décidé, de façon arbitraire, d’accorder une importance plus grande à l’Euro qu’à la Ligue des Champions. On a par la même décidé que les arrêts effectués dans les matchs à élimination directe de l’Euro comptaient davantage que ceux réalisés en Ligue des Champions.
Le championnat d’Europe reste un événement ponctuel, qui, certes, monopolise les attentions car aucune autre compétition ne se déroule en même temps. Mais cela est un peu trop léger pour résumer l’année de football d’un joueur. En ce sens, je trouve qu’il y aurait quelque chose d’un peu injuste envers Edouard Mendy.
TV5MONDE : Nombreuses ont été les voix à s’élever pour s’indigner, à juste titre, de son absence dans la liste des nominés pour le Ballon d’Or. Comment l’expliquer ?
Patrick Juillard : Peut-être qu’une part de géopolitique du football entre en jeu. Comme Edouard Mendy a déjà été désigné meilleur gardien UEFA de l’année, on veut peut-être avantager, sans même se cacher, Donnarumma.
Inconsciemment, les votants attachent sans doute aussi plus d’importances aux victoires nationales qu’à celles en club.
Peut-être, en outre, qu’ils n’ont pas voulu trop déséquilibrer la liste des 30 nominés. Après leur victoire en Ligue des Champions, beaucoup de joueurs de Chelsea y figurent. À l’inverse, il n’y a pas énormément d’individualités qui se détachent de manière incontestable de la sélection italienne vainqueure de l’Euro, qui est avant tout un gros collectif.
TV5MONDE : Pourrait-on parler d'incongruité si le Trophée Yachine lui échappait cette année ?
Patrick Juillard : A titre personnel, si j’avais eu l’occasion de voter, j’aurais placé Edouard Mendy en numéro un. Je n’ai rien contre Donnaruma qui pour moi, est un grand gardien. D’autant que ce qu’il a réalisé avec l’Italie est exceptionnel. Mais il n’avait jusqu’alors jamais joué en Ligue des Champions avant d’arriver à Paris cet été.
Je considère que la saison en club de Mendy a été supérieure à celle de Donnaruma. J’aurais choisi de récompenser la régularité au très très haut niveau en club. Chelsea dégage une telle force qu’on en oublie presque que c’est aussi les prestations de son gardien qui font cette solidité. Et c’est très dommage. En fait, je crois qu’Edouard Mendy est un peu sous-estimé. De la même manière, il est le seul gardien à ne pas apparaître avec le maillot de sa sélection nationale sur la photo du trophée The Best, pour lequel il est nominé.
Il y a eu du lobbying autour de lui. Il l’a d’ailleurs pris avec un certain détachement et avec fair-play. Cela prouve que son attitude en elle-même est plutôt sportive et en conformité avec les critères du Ballon d’Or finalement. C’est paradoxal.
par l'éditorialiste de seneplus, emmanuel desfourneaux
LE FLAGRANT DÉLIT DE CORRUPTION PRÉSIDENTIELLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Djibril Ngom qui avait pris la poudre d’escampette avec la liste de Sonko, s'est retrouvé dans le bureau de Macky Sall. Les démentis du corrompu ne convainquent pas. Nous connaissons la façon de monnayer les transhumances
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 28/11/2021
Au Sénégal, une affaire en chasse une autre. Après la honte qui s’est emparée de l’Assemblée nationale avec les faux monnayeurs et les faussaires de passeport diplomatique, c’est à la présidence de la République du Sénégal, cette fois-ci, d’être secouée par l’affaire de l’enveloppe de la honte.
Ce n’est pas le directeur de cabinet, ni un chargé de mission, c’est le président en personne qui est impliqué dans un achat de conscience. C’est le président lui-même qui est pris en flagrant délit de recevoir en audience un ancien mandataire de l’opposition. Djibril Ngom avait pris la poudre d’escampette avec la liste de Sonko. Il avait disparu des radars pour se retrouver ce samedi 28 novembre 2021 dans le bureau du président Macky Sall.
Les démentis du corrompu ne convainquent pas. Nous connaissons la façon de monnayer les transhumances, par des postes et/ou de l’argent liquide. Nous connaissons les enveloppes ou les valises. Djibril Ngom n’a pas eu droit à la valise, il n’est pas une pointure politique. Il n'a pas eu droit à la maison comme on le suppose pour Fatou Ndiaye Fouta Tampi. Mais son acte de bravoure devait être récompensé, ne serait-ce que par une enveloppe.
La présidence du Sénégal est habituée à ces frasques : sous Wade, c’était la valise destinée au représentant du FMI à Dakar. Pas moins de 150 000 euros à l’intérieur ! Combien y a-t-il dans l’enveloppe de Djibril Ngom ? 10 000 FCFA ? L'enveloppe semble contenir de très nombreuses liasses de FCAF, elle est bourrée, et peut-être serait-il temps de consacrer une nouvelle expression : le bourrage d'enveloppe ! (il faudra se dépêcher à les dépenser avant l'arrivée de l'ECO !). Il y a un barème dans ces cas de figure, c’est très bien organisé la corruption au plus haut sommet de l’État sénégalais.
Ce qui est inédit aujourd’hui, c’est que nous avons la photo. Sans doute est-ce la première fois dans l’histoire du Sénégal que nous disposons d’une photographie de la corruption d’un président en exercice.
Ce qui est aussi inédit, c’est la réaction du Cojer Nationale. Cette instance de l’APR condamne fermement l’audience, et indirectement l’enveloppe donnée à un « traitre et transhumant » pour reprendre les propos du communiqué. En réalité, et c’est là le plus inquiétant, c’est que l’on mesure une pointe de jalousie : pourquoi ne pas avoir reçu les militants fidèles, et a fortiori avoir partagé l’enveloppe avec nous ? Aucune dénonciation sur la pratique affligeante des enveloppes ! C’est le même genre de réflexion que j’ai entendu au PDS pour dénoncer la distribution des enveloppes par Karim Wade à certains et pas à d’autres.
Cela me rappelle la réaction de l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. Lors de l’éclatement de l’affaire de la valise, sa réplique sidère. Il prétendait qu’il s’agissait d’un simple cadeau pour les parents du directeur régional du FMI. Il ajoutait sans se rendre compte de l’absurdité de ses propos tant la corruption rend bête les corrupteurs : il est impossible d’acheter un appartement à Paris avec cette somme d’argent. Il semblait bien connaître le prix de l’immobilier en Île-de-France !
De quel côté est la violence ? Ces derniers temps, une partie de l’opposition, celle qui résiste, est clouée au pilori. Le camp présidentiel, dans sa communication, s’efforce de faire peur aux citoyens sénégalais. Je vous répète : de quel côté est la violence ? Celle qui consiste à résister ou celle qui consiste à dilapider le budget de la République sénégalaise pour ses propres intérêts ?
Je ne poserai pas cette question si cette corruption du quotidien n’avait pas d’impact dans la vie des Sénégalais. Cette corruption tue. Elle tue en mer des migrants qui fuient leur pays car ils n’y ont pas d’avenir. Cette corruption tue dans les hôpitaux où il manque de tout. Cette corruption tue les systèmes éducatifs et condamne des jeunes à ne pas être éclairés. Elle est là la vraie violence de la corruption. Il faudrait en parler plus.
D’autant que cette corruption à la présidence fausse aussi le jeu démocratique : elle empêche de donner une vérité électorale. J’aimerais vous entendre sur ce thème, monsieur le Secrétaire d’État américain, Antony Blinten, allez-vous l’aborder lors de votre Sommet sur la démocratie dont le Sénégal sera un invité de marque ? Ou êtes-vous complice de cette corruption présidentielle ? Allez-vous fermer les yeux dans l'intérêt de vos entreprises américaines et du nouveau marché d'autoroute Dakar-Saint-Louis ?
« Les hommes parlementaires passent leur temps à faire des plaisanteries et des avances. Ils y reviennent tout le temps. » « Un collègue m’a touché la poitrine. » « Les hommes du parti ont essayé d’imposer le fait qu’une femme doive coucher avec eux pour pouvoir être candidate. » Les témoignages extraits d’une vaste étude conjointe menée par l’Union interparlementaire (UIP) et l’Union parlementaire africaine (UPA) et publiée mardi 23 novembre sont accablants.
L’enquête, inédite sur la question en Afrique, révèle un sexisme « épidémique et dévastateur » au sein des Parlements du continent. Ainsi, 40 % des femmes députées déclarent avoir été harcelées sexuellement au cours de leur mandat par un collègue masculin ou un élu de l’opposition. Et 23 % ont subi des agressions physiques, à l’image d’une députée kényane, Fatuma Gedi, giflée deux fois dans la cour du Parlement en 2019.
Les assemblées apparaissent comme des lieux peu sûrs pour les femmes, la majorité des agressions s’y déroulant. Mais pour les élues africaines, la violence peut aussi surgir dans la rue, lors de meetings. Le rapport signale qu’elles sont alors la cible de « jeunes gens mandatés par des opposants politiques ou par des membres de groupes terroristes ». Une députée qui n’a pas souhaité révéler son identité, comme les 223 autres femmes interrogées dans l’enquête, rapporte : « On a essayé de m’enlever, des coups de feu ont visé ma voiture pendant une campagne électorale. Il y a eu un mort, mais la tentative d’enlèvement a échoué. »
Baisers forcés, tapes sur les fesses
Déjà en 2016, une étude à l’échelle mondiale avait fait apparaître des niveaux élevés de violence contre les femmes dans l’ensemble des Parlements. Mais les Africaines demeurent les plus vulnérables face aux violences sexuelles en milieu politique. Ainsi, 39 % des élues du continent déclarent en avoir été victimes, contre 25 % en Europe. Cet écart, les auteurs du rapport l’expliquent par l’instabilité politique ainsi que par les « contextes sociaux, culturels et religieux ». Ils notent également que l’appartenance à une minorité, le célibat ou le handicap renforcent la vulnérabilité des femmes.
Autre fait marquant, la proportion notable d’agressions sexuelles perpétrées au sein des Parlements – baisers forcés, tapes sur les fesses ou autres attouchements non consentis sur les seins ou les cuisses –, que rapportent 6 % des élues et 5 % des fonctionnaires parlementaires. « C’est très fréquent qu’on vous bouscule pour vous toucher les fesses. Des députés nous disent : “Vous les femmes, il faut qu’on vous touche avant la fin du mandat”. La hiérarchie est au courant de ces comportements mais ne fait rien », témoigne une députée citée dans le rapport.