"Mes chers compatriotes, Comme vous le savez, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a prononcé hier 9 janvier 2022 des sanctions contre le Mali lors du Sommet d’Accra.
La lecture des communiqués de la CEDEAO et de l’UEMOA donne le sentiment que la complexité de la situation du Mali n’a malheureusement pas été prise en compte. Il est regrettable que les efforts des autorités de la transition aient été ignorés.
Chers compatriotes,
L’heure est au rassemblement de tous les Maliens sans exclusive pour réaffirmer nos positions de principe et défendre notre patrie. Chaque Malienne, chaque Malien où qu’il se trouve, doit se comporter en défenseur des intérêts supérieurs du Mali. Nous mesurons la gravité de la situation. Il revient à chacun de taire les divisions de quelque nature que ce soit et de se retrouver autour de l’essentiel qu’est le Mali, notre patrie. Aussi, j’en appelle à une mobilisation constante et à une résilience face à la situation.
Chers compatriotes, nous avons tenu les Assises nationales de la Refondation afin de recenser l’ensemble de vos préoccupations pour bâtir un Mali nouveau. À cette occasion, je m’étais engagé à transmettre à la CEDEAO ses conclusions assorties d’un chronogramme des élections. C’est dans ce cadre que j’ai dépêché une mission interministérielle, le 31 décembre 2021, auprès du Président de la Conférence des Chefs d’État pour expliquer notre démarche.
Mes chers compatriotes,
L’histoire sociopolitique de notre pays nous a prouvé à maintes reprises qu’il nous fallait impérativement revoir en profondeur notre système afin d’éviter un éternel recommencement. C’est cela que nous avons tenté de faire comprendre aux Chefs d’État de la CEDEAO, car le Mali est un pays pour qui l’intégration africaine vaut la renonciation à une partie de son territoire.
Il est donc temps pour nous, chers Maliens de nous retrouver, de nous renforcer afin de pouvoir exister, exister en tant que nation, exister dans toute notre diversité.
Mes chers compatriotes,
Je vous demande de rester calme et serein, car nous avons fait le choix d’être sincère afin de prendre notre destin en main en forgeant notre propre voie. Gardons à l’esprit que le chemin qui mène au bonheur est une voie dure et très dure. Toutefois, avec courage et dévouement nous allons y arriver. Telle est l’essence de notre hymne national.
La CEDEAO et l’UEMOA se sont assumées, nous en feront autant.
Nul besoin de procéder à des actions de violences cela n’a jamais caractérisé les maliens que nous sommes.
Nous avons espéré qu’avant la conférence extraordinaire de la CEDEAO, un examen minutieux serait fait du chronogramme soumis et une période serait donnée pour discuter sur notre proposition avant de se prononcer.
Je dois vous dire que même si nous regrettons le caractère illégitime, illégal et inhumain de certaines décisions, le Mali reste ouvert au dialogue avec la CEDEAO pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs du peuple malien et le respect des principes fondamentaux de l’organisation. Notre engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel normal, apaisé et sécurisé n’a jamais failli.
Nous appelons la CEDEAO, une fois de plus, à une analyse approfondie de la situation de notre pays en plaçant l’intérêt supérieur de la population malienne au-dessus de toute autre considération.
Mes chers compatriotes, j’ai bien conscience des inquiétudes quant aux conséquences de ces mesures, mais je tiens à vous rassurer que des dispositions sont prises pour faire face à ce défi et que les actions d’approvisionnement se poursuivront.
Mes chers compatriotes, depuis que nous avons pris nos responsabilités face à notre destinée, nous avons toujours œuvré pour le bien-être de l’ensemble des populations maliennes dans toute leur diversité et nous continuerons à nous y atteler.
Malienne, Maliens, je ne saurais terminer sans vous exhorter à davantage de solidarité et de résilience face aux nombreux défis de l’heure.
KEEMTAAN GI - FLAGRANTE INJUSTICE
Ainsi, ils veulent affamer le Mali et donc ses habitants. Un pays dont le « crime » est que des militaires y ont pris le pouvoir et refusent de le lâcher. Plutôt donc que de sanctionner ces putschistes, la glorieuse Cedeao a décidé d’asphyxier tout le peuple malien ! Un peuple coupable aux yeux des dirigeants de l’organisation régionale de n’avoir jamais manifesté pour le départ des militaires. Sa classe politique également. Les sanctions qu’on lui a infligées sont censées être prises au nom des pays de la Cedeao mais en réalité elles ne reflètent pas la volonté des peuples de cette même Cedeao. Des peuples plus humains, plus réfléchis et plus intelligents que leurs dirigeants. Hélas, elles viennent d’un syndicat de chefs d’Etat. Lesquels, bien souvent, ne sont pas plus légitimes que les militaires maliens. Des chefs d’Etat qui demandent à ces derniers de respecter l’ordre constitutionnel alors que, chez eux, ils tripatouillent leurs constitutions pour s’éterniser au pouvoir. Et personne n’est dupe ! C’est la voix du maitre que ces messieurs veulent appliquer à la lettre pour lui faire plaisir. Le Mali n’a jamais été aussi libre que maintenant. Ce sont des militaires jaloux de la souveraineté de leur pays qui y ont pris les choses en main avec la volonté ferme de faire retrouver au Mali son autorité perdue avec des présidents fantoches qui obéissaient au doigt et à l’œil à la France. Et voilà que des messieurs qui ont l’habitude de courber l’échine face à cette même France veulent leur faire quitter le pouvoir. Parmi ces présidents, certains ont déchiré la Constitution de leur pays faisant fi de l’interdiction d’un troisième mandat pendant que d’autres refusent tout simplement de se prononcer sur la question ! Ces très lourdes sanctions prises par ce syndicat de chefs d’Etat qui ne reflètent pas la volonté de leurs peuples nous parait absurde. C’est une injustice qui ne doit pas prospérer. Les peuples de la CEDEAO doivent s’y opposer KACCOOR BI
NON PARUTION DE L’ÉDITION DU VENDREDI «LE TÉMOIN» PRÉSENTE SES EXCUSES
De nombreux fidèles lecteurs et partenaires annonceurs ont pu constater la non parution de l’édition du « Témoin » le vendredi dernier. Une édition non tirée (version papier) due à une panne technique de notre imprimerie alors que la version numérique était déjà sur les réseaux sociaux et dans la presse en ligne. D’où la fuite de quelques articles phares que les rares abonnés à nos Pdf et internautes ont pu lire. C’est à cause de cette non-parution que la rédaction a jugé nécessaire de reconduire quelques articles de l’édition du vendredi. A cet effet, « Le Témoin » présente ses excuses pour ces désagréments indépendants de sa volonté. Bonne lecture !
SANCTIONS CONTRE LE MALI LA GUINÉE « VIOLE » L’EMBARGO DE LA CEDEAO
L’info est du « Témoin » quotidien. Selon une source actuellement en séjour à Conakry, la Guinée du président Mamady Doumbouya semble ignorer les dures sanctions de la Cedeao infligées au Mali en raison du non-respect par la junte au pouvoir de l’échéance de février pour organiser des élections et ramener les civils au pouvoir. Hier, lundi, nous rapporte-t-on, les camions de transport de marchandises et les taxis brousse circulaient librement entre la Guinée et le Mali via les villages frontaliers tels que Siradjouba, Balandougou et Gnaouléni. Une libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays comme si de rien n’était alors que la Cedeao avait exigé la fermeture « immédiate » des frontières entre le Mali et les pays membres de l’institution communautaire, le gel des actifs maliens au sein de la Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest, la suspension des transactions sauf pour les produits de première nécessité et pharmaceutiques, la coupure des aides financières et le rappel des ambassadeurs des pays membres au Mali. Pour « Le Témoin », la Cedeao veut une chose et son contraire. Comment peut-on sanctionner ou expulser la Guinée de toutes les instances de la Cedeao et vouloir que le même Etat guinéen applique des mesures d’embargo contre le Mali voisin ? Peut-être, les ambassadeurs, les ministres et autres députés sénégalais grands « constitutionnalistes » du dimanche, apporteront une réponse diplomatique, politique et juridique à cette question du « Le Témoin ».
ALKHAIRY L’EX-DG DE LA DSCOS MAMADOU DIÈNE DONNE LA MAIN DE SA FILLE
Ce mariage ou Alkairy de « yax bu réy » que nous allons raconter, va sans doute ouvrir l’année 2022 en beauté ! Il a été célébré le samedi 08 janvier 2022 à la mosquée du quartier Toundoup Rya à Yoff (Dakar) où l’ancien directeur de l’Urbanisme et ex-patron de la direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol (Dscos) Mamadou Diène alias Modou Diène a donné la main de sa fille adorée Ndéye Fatoumata Diène. Le jeune époux, Abdoulaye Diagne, un fils prodige, travailleur et discipliné selon les témoignages. Mais l’essentiel, c’est que Abdoulaye Diagne et Ndèye Fatoumata Diène se sont mariés devant Dieu et les hommes. Les lieux ont refusé du monde puisqu’il y avait plusieurs personnalités politiques, religieuses, administratives, judiciaires et policières. La cérémonie religieuse a été également rehaussée par la présence des gendarmes ainsi que des cadres et agents de la Dscos et de l’Urbanisme qui ont eu à servir sous la direction de Mamadou Diène, un grand commis de l’Etat. Même le khalife général de Darou Khoudoss a envoyé une forte délégation venue le représenter sans oublier les grands dignitaires et notables de Toundoup Rya. Connu pour sa disponibilité, sa générosité et son humanisme, Serigne Modou Diène, comme ses amis et parents l’appellent, a eu droit à de nombreux témoignages qui ont presque fait pleurer l’assistance. Aux époux Diagne, « Le Témoin » leur souhaite bon ménage et beaucoup d’enfants qui vont devenir de grands cadres de l’Urbanisme à l’image de leur grandpère. Amine !
AL KHAYRI (BIS)
Restons dans ce registre des « Al Khayri » pour informer que notre collaborateur Abdoul Aly Kane, l’animateur de l’excellente chronique économique du « Témoin » paraissant tous les vendredis, donnait lui aussi sa fille en mariage. Cette fille, c’est la célèbre styliste Selly Rabi Kane. Elle a fait chavirer le cœur du jeune Massaer Diouf, qui n’est autre que le fils de l’ancien directeur des Pêches et ex-fonctionnaire international, Sogui Diouf. L’union a été célébrée à la mosquée de Mermoz en présence de nombreuses personnalités dont des magistrats, des avocats, des cadres de la SONES (société dont le banquier Abdoul Aly Kane a été le président du conseil d’administration durant une décennie). Le « Témoin » souhaite un heureux ménage aux tourtereaux Massaer et Sélly Raby et est convaincu que cette union-ci, au moins, durera. On va vous dire pourquoi…
CHOCOLAT AK TANDARMA !
Un responsable de la mosquée qui s’exprimait au nom de l’imam, dissertant sur le mariage, a dit que cette institution a ses bons et ses mauvais moments et comporte ses jours qui peuvent être aussi agréables que du sucre et d’autres aussi amers que du piment ! Pour l’illustrer, il a donné l’exemple de la boisson « ginger » faite de piment et de sucre. Une boisson agréable à condition qu’il n’y ait pas plus de sucre que de piment. Mais mieux, a dit le brave homme, si les ménages d’aujourd’hui ne durent pas, c’est parce que les noix de cola utilisées pour les sceller deviennent de plus en plus dures à croquer et on s’y casse les dents. Par conséquent, tous les mariages pour la célébration desquels ces colas dures sont utilisées risquent…de ne pas durer. « Mais heureusement que pour cette unionci, les parents ont eu l’intelligence d’apporter aussi du chocolat et des dattes que l’on peut consommer sans se casser les dents. Par conséquent, en plus de la cola rituelle, il faudra de plus en plus célébrer les unions avec du chocolat et de dattes ! » a dit ce responsable de la mosquée de Mermoz qui ne manque pas d’humour…et dont la recette mériterait d’être appliquée dans toutes nos cérémonies de « takk » !
RUFISQUE SEYDOU DIOUF SE DIT LA PRESSE SPORTIVE EN DEUIL DÉCÈS DU JOURNALISTE OUMAR DIARRA
Notre confrère Oumar Diarra, ancien reporter du défunt journal « Le Matin », a tiré sa révérence, hier lundi 10 janvier. Le jour même où les « Lions » du football débutaient la Can. Une compétition que le défunt a couverte plusieurs fois. A l’annonce de sa disparition, les témoignages ont été unanimes sur les qualités professionnelles et humaines du défunt rappelé à Dieu à l’hôpital Dalal Jamm à la suite d’une longue maladie. L’enterrement est prévu ce mardi 11 janvier à 11 h au cimetière de Yoff. Le Témoin présente à la presse sportive et à la famille biologique du défunt ses condoléances les plus attristées.
Au Washington Forum sur VOA TV, René Lake et Claude Porsella le bilan de la situation sociopolitique américaine un an après l'attaque du Congrès par des partisans de l'ancien président Donald Trump
Dans l'émission Washington Forum de la VOA animée par Abdourakhman Dia, René Lake et Claude Porsella font le bilan de la situation sociopolitique américaine un an après l'attaque du Congrès par des partisans de l'ancien président Donald Trump.
RETRANSMISSION ILLEGALE DE LA CAN, 3 RADIOS DANS LE COLLIMATEUR DU CNRA
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a mis demeure, lundi, RFM, REWMI FM et Africa7 radio ’’de ne plus diffuser’’ un match de la CAN ’’tant que les justificatifs de l’acquisition de droits y relatifs ne sont pas mis à la disposition’’
Dakar, 10 jan (APS) - Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a mis demeure, lundi, RFM, REWMI FM et Africa7 radio ’’de ne plus diffuser’’ un match de la CAN ’’tant que les justificatifs de l’acquisition de droits y relatifs ne sont pas mis à la disposition’’ du régulateur.
’’Le non-respect de la mise en demeure expose les radios concernées aux sanctions prévues par la loi’’, indique la structure dans un communiqué parvenu à l’APS.
Dans le document, la CNRA dit avoir constaté que ces radio ’’ont retransmis en direct le match opposant le Cameroun au Burkina Faso du 09 janvier 2022 sans en avoir acquis au préalable les droits’’.
Dans des précédents communiqués, le régulateur appelait les éditeurs, distributeurs et diffuseurs à ’’s’interdire toute retransmission, distribution ou diffusion illégale des matchs de la Coupe d’Afrique des Nations Cameroun 2021’’.
Il précisait ’’qu’aucun média (radio ou télévision) en dehors de la RTS ne sera autorisé à diffuser un match sans en avoir acquis les droits auprès de l’UAR (Union africaine des radiodiffusion).
LES SANCTIONS DE LA CEDEAO, UNE SITUATION INTENABLE POUR L'ÉCONOMIE MALIENNE
Le pays n'a plus accès à ses comptes logés à la BCEAO, la Banque centrale régionale. C'est exactement comme si un particulier ne pouvait plus accéder à son compte en banque ou à son portefeuille d'argent électronique
Les sanctions économiques et financières adoptées par les dirigeants de la Cédéao sont très lourdes pour le Mali. Le gel des avoirs maliens, la suspension des transactions avec Bamako et la fermeture des frontières provoque effectivement l'inquiétude.
Ces sanctions ne sont pas supportables. La Cédéao a mis l'économie malienne dans une situation intenable. Le pays n'a plus accès à ses comptes logés à la BCEAO, la Banque centrale régionale. C'est exactement comme si un particulier ne pouvait plus accéder à son compte en banque ou à son portefeuille d'argent électronique. Il ne peut donc dépenser que ce qu'il a en poche. L'État malien ne pourra plus dépenser que ce qu'il a mis en réserve au Trésor public.
«En réalité, cela asphyxie l'économie malienne. Et il y a de fortes chances qu'au bout d'un ou deux mois, nous ne puissions même plus payer les salaires de nos fonctionnaires. En tous cas, il n'y aura plus d'injection monétaire de la part de la BCEAO dans l'économie malienne. Donc nous allons fonctionner essentiellement avec la liquidité en circulation et les dépôts au niveau des banques secondaires», explique Etienne Fakaba Sissoko, professeur d'économie et chercheur au Centre d'analyses politiques, économiques et sociales du Mali.
par l'éditorialiste de seneplus, emmanuel desfourneaux
LE COUP D’ACCRA
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est une mise sous tutelle du Mali qui a été ordonnée le 9 janvier. La CEDEAO pense à son avenir : l’Eco et la lutte contre le terrorisme ont besoin de Paris. Derrière cette décision, se joue un bras de fer Macron-Goïta
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 10/01/2022
(La tête de Goïta mise à prix par la CEDEAO et la France)
« Les Maliens : nous allons les emmerder ! » C’est à peu de chose près le message envoyé par l’UEMOA et la CEDEAO, ce dimanche 9 janvier 2022. Quel mimétisme avec les récents propos tenus par Emmanuel Macon en direction des non vaccinés français !
Les modes opératoires sont assez similaires : isoler les récalcitrants, les mettre en marge de la société (pour les non vaccinés) et de la communauté internationale (pour les Maliens). Et ce dans l’optique de les faire plier et de mettre bon ordre.
Si les finalités sont louables (diminuer les hospitalisations graves pour les uns, le retour du pouvoir civil pour les autres), les méthodes pour y arriver font polémique. Pour le Mali, les sanctions arrêtées par l’UEMOA et la CEDEAO n’impactent pas seulement les autorités transitoires, celles-ci affectent aussi et durement la population malienne déjà accablée par la crise sécuritaire. Viennent s’ajouter dorénavant une insécurité commerciale et financière.
Si les groupes armés sont éclatés et divisés au Mali, les armées régulières ne se trouvent pas dans une meilleure posture, surtout si le point 9 du communiqué venait à être appliqué par la CEDEAO. À la myriade des forces armées (FAMa, Minusma, Barkhane, Takuba), risque de se greffer la « Force en attente » de la CEDEAO. Une intervention extérieure de plus serait du pain bénit pour l’État islamique au Grand Sahara et le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans.
À Accra, la CEDEAO, accusée parfois d’inaction, a donc frappé fort, avec la menace de bruits de bottes aux frontières du Mali. La CEDEAO est déterminée. Si, à juste titre, cette organisation régionale préserve les avancées démocratiques, sa réaction intransigeante à l’égard du Mali s’assimile à des représailles et non à une volonté pacifique de sortie de crise. Il est exigé du Mali, et en particulier des autorités transitoires, de mettre un genou à terre. Peu importe les dégâts collatéraux envers la population. C’est une mise sous tutelle du Mali qui a été ordonnée le 9 janvier.
Après tout, la CEDEAO pense à son avenir : l’Eco et la lutte contre le terrorisme ont besoin de la France. La CEDEAO serait prête à sacrifier les Maliens sur l’autel de ses intérêts financiers et personnels. Ses sanctions accroîtront le nombre de réfugiés et risqueront d’appauvrir davantage les familles dont certains membres rallieront les djihadistes. En réalité, la CEDEAO n’a pas fait ce pari. Sa stratégie est d’en finir très vite avec le colonel Assimi Goïta. Sa tête a été mise à prix par la CEDEAO. C’est l’art d’étrangler la population malienne pour qu’elle tourne le dos aux autorités transitoires. C’est un pari risqué mais jouable. La CEDEAO pense en finir en quelques jours ou semaines avec la Junte. Elle quittera le pouvoir en paix ou par une insurrection. En tournée à Dakar, l’appui de l’influent Mahmoud Dicko semble acquis pour la CEDEAO.
J’ai lu la décision de la CEDEAO, avec un petit sourire en coin. Commençons par la fin du communiqué ! Ce document, qui appelle à la restauration de l’ordre constitutionnel, est signé, entre autres, par les présidents Béninois, Togolais et Ivoiriens. Ces derniers jouissent d’une très bonne réputation d’orthodoxie constitutionnelle et sont légitimes à faire un tel appel !
Toujours un petit sourire en coin lorsque la CEDEAO reproche aux autorités transitoires de prendre en otage les Maliens. Du fait de la sévérité des sanctions, la CEDEAO ne fait que plonger la population malienne dans un chantage abject : choisissez le colonel Goïta et vous périrez ; choisissez la CEDEAO et la France, et votre avenir sera prometteur.
Derrière la décision de la CEDEAO, c’est bien le bras de fer qui se cache entre Emmanuel Macron et le colonel Goïta. Noir de colère, le président français avait pesté contre les renseignements généraux français pour avoir manqué de vigilance au Mali, Tchad, Sénégal et en Guinée. L’année 2021 avait été l’une des plus éprouvantes – voire cauchemardesques, pour la France dans son pré carré. En ce début d’année 2022, fort de la présidence de l’Union européenne, Emmanuel Macron repart à la reconquête de l’Afrique. Il a obtenu de la CEDEAO deux concessions : la menace d’une intervention militaire de la CEDEAO mais surtout la référence au groupe Wagner (point 11 du communiqué).
Emmanuel Macron doit savourer sa vengeance sur le colonel Goïta, en ce dimanche 9 janvier. Son premier déplacement en qualité de président en Afrique, il l’avait réservé aux militaires français de la base de Gao (mai 2017). Le président IBK était parti à sa rencontre. La France régnait en maître au Mali, c’était la belle époque ! Fin décembre 2021, Emmanuel Macron annule son Noël à Gao, la donne a changé, il faut passer par Bamako !
Durant son mandat, Emmanuel Macron a beaucoup appris sur l’Afrique. Il faut travailler les alliances, placer des chevaux de Troie (Macky Sall et Alassane Ouattara), se faire petit si nécessaire (appel à plus grand que soit, à l’exemple des Etats-Unis : exclusion AGOA), refonder une rhétorique sur la démocratie à géométrie variable. Au Mali, cette nouvelle stratégie française de la contre-attaque peut porter ses fruits : élimination politique ou physique du colonel Goïta, rapprochement de la France vers les partis politiques opposés aux Assises Nationales de Refondation (dont le prochain président malien sera issu er donc contrôlable !), déclenchement de la guerre d’information sur Wagner par les journaux français, financement de la société civile africaine (Sommet Montpellier Afrique France) …
Le pouvoir civil malien piaffe d’impatience de revenir aux affaires du pays. C’est dans l’ordre normal de la vie politique. Pour autant, ce même pouvoir civil a-t-il fait son mea culpa à l’égard de la population malienne ? Corruption, incompétence notoire, ont été à l’origine de l’effondrement de l’État malien. Si la démocratie doit faire son retour au Mali, ne faut-il pas s’assurer avant tout d’une maturité républicaine ? À quoi bon de remettre au pouvoir des civils inaptes à l’exercice républicain du pouvoir ? Quel a été le bilan du pouvoir civil face à la dégradation sécuritaire au Mali ?
Un duel en France avait fait naître l’expression « Coup de Jarnac ». Ce dimanche 9 janvier 2022, le 4ème Sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation du Mali aura fait naître une nouvelle expression « Coup d’Accra », connue dès lors qu’il s’agira d’étrangler un peuple, sans foi ni loi, pour servir des intérêts obscurs et contradictoires.
En manque d'inspiration face à un adversaire bien organisé, le Sénégal a dû s'en remettre à un pénalty obtenu dans les derniers instants pour venir à bout du Zimbabwé (1-0) lors de sa première sortie à la Coupe d’Afrique des nations ce lundi
De justesse ! Le grand favori sénégalais, diminué par le Covid, a battu le Zimbabwe (1-0) sur un penalty à la dernière seconde de Sadio Mané, lundi à Bafoussam pour son entrée dans la Coupe d'Afrique des nations (CAN).
Les crocs élimés par le Covid et onze absences, les Lions ont mollement mâchouillé les "Warriors" avant de les croquer sur un penalty consécutif à une main de Kelvin Madzongwe sur une frappe de Pape Gueye.
Le milieu de terrain du FC Platinium a eu du mal à l'avaler, furieux et désespéré à la fois, mimant qu'il avait les bras le long du corps.
Mais l'arbitrage vidéo a confirmé la sanction, et Sadio Mané n'a pas raté l'occasion d'un contrepied parfait pour éviter aux siens des débuts ratés (90e+7).
Même privés de onze joueurs,les Lions avaient de la marge, théoriquement, pour digérer les Zimbabwéens.
Il leur manquait certes leurs deux premiers gardiens, Édouard Mendy et Alfred Gomis, ou leur chef de défense, Kalidou Koulibaly.
Mais la défense n'a pas été beaucoup sollicitée, et Seny Dieng, de Queens Park Rangers, le troisième gardien, a assuré.
Et puis le Zimbabwe aussi a des soucis, arrivé à la CAN sans deux de ses vedettes, Marsall Munetsi (Stade de Reims) et Marvelous Nakamba (Aston Villa), blessés, et avec le Lyonnais Tino Kadewere sur le banc.
C'est en attaque que le Sénégal n'a pas montré le jeu d'un prétendant au titre, dans les montagnes du pays Bamiléké (Bafoussam est à 1500 m d'altitude).
Les Lions ont eu les meilleurs occasions, mais se sont montrés trop maladroits devant la surface et une défense zimbabwéenne bien organisée.
Ils ont eu trop tendance à s'en remettre systématiquement à la star Sadio Mané.
A titre d'illustration, sur un des rares temps forts du Sénégal, avant la pause, Idrissa Gueye a poussé trop son ballon (38e), Keita Baldé a tiré trop mou (42e) et Mané sur le gardien (45e+1) Petros Mhari, bon tout le match mais impuissant sur son penalty.