IPRES, UNE AUGMENTATION DE 10% DES PENSIONS DE RETRAITE EN VUE
Le président de la République a demandé vendredi aux administrateurs de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) d’étudier la faisabilité, d’ici au 31 décembre, d’une augmentation de 10 % des pensions de retraite.
Dakar, 26 nov (APS) - Le président de la République a demandé vendredi aux administrateurs de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) d’étudier la faisabilité, d’ici au 31 décembre, d’une augmentation de 10 % des pensions de retraite.
‘’Les retraités, vous avez demandé une augmentation, ce que je peux comprendre, ce que j’ai compris. Je voudrais demander au président du conseil d’administration de l’IPRES, au directeur général et à l’ensemble des administrateurs d’étudier la faisabilité, d’ici au 31 décembre, d’une augmentation de 10 %’’ sur les pensions de retraite, a-t-il dit.
Macky Sall présidait la cérémonie de clôture d’une conférence sociale, au Centre international de conférences Abdou-Diouf de Diamniadio.
Selon le chef de l’Etat, cette augmentation va coûter 10 milliards de francs CFA à l’IPRES.
‘’Cela suppose deux choses. Il faut sérieusement envisager la cotisation pour ceux qui travaillent encore. On ne peut pas vouloir avoir une retraite décente tant qu’on ne cotise pas de façon décente’’, a-t-il dit.
Macky Sall déclare, par ailleurs, que les travailleurs ruraux et les artisans peuvent cotiser pour avoir une assurance maladie et une pension de retraite.
‘’Il faut que, dans notre pays, on prévoit (...) des lendemains difficiles. C’est valable pour la couverture maladie, c’est valable pour la retraite (...) Il faut qu’on réfléchisse sérieusement à la retraite. Malgré ce qui a été fait, les retraités souffrent. La couverture maladie est un véritable défi’’, a-t-il ajouté.
La troisième conférence sociale sur la protection sociale, qui s’est tenue jeudi et vendredi, doit déboucher sur un programme national de réformes du système de protection sociale.
Selon le président de la République, de 2012 à aujourd’hui, les pensions de retraite à l’IPRES ont augmenté de 40 %, dont 10 % en mai de la même année.
MACKY SALL S'ÉRIGE EN DÉFENSEUR DU SECRET MÉDICAL
Le président a posé la première pierre de la polyclinique de l’Hôpital Principal de Dakar. Il en a profité pour s’exprimer sur le secret médical qui est de plus en plus piétiné au Sénégal
«Nous devons revoir la question du secret médical au Sénégal. Dans ce pays, les gens sont pressés de dire ce dont souffre une personne. J'ai vu telle personne dans tel lieu, il a la covid etc. Ce n’est pas normal.
Le corps médical ne doit aucunement divulguer la maladie d’une personne, encore moins une tierce personne. Le secret médical sera fondamental pour cette policlinique. Parce que désormais nous voulons que, du président de la République au citoyen lambda, personne n’ait plus à sortir du pays pour aller se soigner ailleurs.
Car certains ont peur du regard des autres et préfèrent sortir du pays pour se soigner à l’étranger afin que leur dignité ne soit pas déflorée et exposée. Nous essaierons d’assurer la préservation du secret médical ici dans cette polyclinique.»
AUDIO
UN NOUVEAU VARIANT TRÈS MENAÇANT
Un nouveau variant du Covid-19 a été détecté en Afrique du Sud. Baptisé Omicron, il a été classé "préoccupant" par l'Organisation Mondiale de la Santé. Le nombre élevé de mutations de ce variant pourrait menacer l'efficacité des vaccins existants
Un nouveau variant du Covid-19 a été détecté en Afrique du Sud. Baptisé Omicron, il a été classé "préoccupant" par l'Organisation Mondiale de la Santé. « Il nous faudra quelques semaines pour comprendre l'impact de ce variant sur tout vaccin potentiel » a annoncé l’OMS. Le nombre élevé de mutations de ce variant pourrait menacer l'efficacité des vaccins existants. Un premier cas identifié en Europe, ce vendredi en Belgique.
Quel est ce nouveau variant et quels sont les risques ?
Le nouveau variant B.1.1.529 a été détecté en Afrique du Sud. Selon plusieurs scientifiques sud-africains, il présente un nombre « extrêmement élevé » de mutations. Les métamorphoses du virus initial peuvent potentiellement le rendre plus transmissible, jusqu’à rendre un variant dominant. Cela a été le cas avec le variant Delta découvert initialement en Inde, qui selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réduit à 40% l'efficacité des vaccins anti-Covid.
Vendredi 26 novembre, il a été classé vendredi "préoccupant" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et baptisé "Omicron".
Le nouveau variant B.1.1.529 présente au moins 10 mutations, contre deux pour le Delta selon les scientifiques sud-africains. L’inquiétude de Maria Van Kerkhove, responsable technique de l'OMS pour le Covid-19, repose sur l’imprévisibilité du comportement de ce nouveau variant, notamment vis-à-vis des vaccins : « Le souci, c'est que lorsque vous avez autant de mutations, cela peut avoir un impact sur la façon dont le virus se comporte à l’avenir ». « Il nous faudra quelques semaines pour comprendre l'impact de ce variant sur tout vaccin potentiel », a-t-elle ajouté.
Quelles sont déjà les conséquences ?
Si l’effet sur les vaccins reste à déterminer, la contagiosité a elle déjà été observée. Selon l'Institut national des maladies transmissibles sud-africain (NICD), « le nombre de cas détectés et le pourcentage de tests positifs augmentent rapidement », notamment dans la province la plus peuplée du Gauteng, qui comprend Pretoria et Johannesburg. Plus de 1.200 nouveaux cas en 24 heures ont été enregistrés mercredi 24 novembre, contre une centaine au début du mois.
D'abord attribuée au variant Delta, cette augmentation « exponentielle » est plutôt causée par la dernière forme mutée, qui représente « une menace majeure », a déclaré le ministre de la Santé, Joe Phaahla.
Les structures de santé sud-africaines doivent s’attendre à une nouvelle vague de malades dans les prochains jours ou prochaines semaines. L'Afrique du Sud est officiellement pays le plus touché du continent par le virus. Par ailleurs, seuls 35% des adultes éligibles sont totalement vaccinés.
Où le nouveau variant a-t-il été détecté ?
Des cas ont également été signalés au Botswana voisin et à HongKong, sur une personne de retour d'un voyage en Afrique du Sud.
Un premier cas a aussi été détecté en Israël, selon le ministère de la Santé israélien.
Un cas du nouveau variant du Covid-19 a été identifié en Belgique, a déclaré vendredi 26 novembre le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke. "On a un cas qui est maintenant confirmé de ce variant. Il s'agit de quelqu'un qui venait de l'étranger. Qui a été testé positivement le 22 novembre. Qui n'était pas vacciné", a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse.
PAR Maimouna Astou Yade
LA SOCIÉTÉ SÉNÉGALAISE RESTE TRÈS CONSERVATRICE
Derrière le débat en cours sur l’avortement médicalisé, c’est tout le conservatisme de la société sénégalaise qui se trouve questionné. Un immobilisme hérité de la période coloniale et qu’il appartient à tous les citoyens de bousculer enfin
Jeune Afrique |
Maimouna Astou Yade |
Publication 26/11/2021
Au Sénégal, la question des droits des femmes a traversé toutes les générations militantes, de 1960 à nos jours.
Les premières militantes féministes ont vécu à une époque où déconstruire l’idéologie patriarcale était considéré comme un aveu d’opposition aux religions et aux cultures locales. Les défis pour les femmes de cette époque étaient énormes, car les sociétés africaines venaient de sortir d’un colonialisme qui avait affecté lourdement les attitudes et les comportements des hommes et des femmes.
En tant que jeunes féministes et africaines, nous pensons que l’impact de la colonisation sur les hommes africains fait partie des champs d’études encore peu explorés, mais qui, bien référencés, pourraient servir à renforcer le plaidoyer en faveur des droits fondamentaux des femmes et des filles. Car il y a un paradoxe : beaucoup, en Afrique, ont tendance à estimer que les revendications féministes sont inspirées par l’Occident, mais au temps de la colonisation, le modèle imposé par les colons occidentaux était patriarcal.
Des chercheuses, poètes, journalistes, sociologues, pionnières du féminisme sénégalais telles que Fatou Sow, Awa Thiam, Marie-Angélique Savané ou Mariama Bâ sont revenues sur le modèle social africain qui a été matrilinéaire. Une forme d’organisation sociale qui n’opprimait pas les femmes, ni les hommes d’ailleurs, un modèle social équilibré et propre aux peuples africains.
Les femmes sénégalaises militantes ont capitalisé plus de soixante ans de lutte pour l’élimination des violences dont les femmes et les filles sont victimes. Notre pays a persévéré et évolué de revendication en revendication, et ce dans tous les domaines de la vie. Bien que le code sénégalais de la famille reste encore très discriminatoire, il faut reconnaître aux militantes pionnières le mérite d’avoir porté, en 1972, la voix des femmes dans le processus d’adoption du nouveau code, une dynamique qui avait opposé plusieurs groupes sociaux et religieux à cette époque.
À DAKAR, JUAN GOMEZ PARLE DE L'AVENIR D'APPEL SUR L'ACTUALITÉ
De passage à Dakar pour l’enregistrement de l’émission, Juan Gomez a dévoilé les coulisses de son magazine au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) en présence des étudiants en journalisme.
Depuis 1996, Juan Gomez, animateur et producteur anime l’émission interactive «Appel sur l’actualité » sur radio France internationale (RFI), très écouté en Afrique francophone. Avec cette émission, les auditeurs africains appelle pour avoir des éclairages sur une information qui leur tient à cœur, ils peuvent exprimer leur indignation, pousser un coup de gueule contre un chef d’État ou exprimer une satisfaction par rapport à une problématique. Et ça fait 25 ans que cette émission passe sur les ondes de la radio publique française.
Très populaire auprès de la jeunesse d’Afrique francophone, le succès d’ «Appels sur l’actualité » est tel qu’au fil des ans, elle est passée de 20 minutes à 40 minutes. De passage à Dakar pour l’enregistrement de l’émission, Juan Gomez a dévoilé les coulisses de son magazine au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) en présence des étudiants en journalisme.
En marge de cette rencontre, il a accepté de répondre aux questions d’AfricaGlobe tv notamment sur l’avenir de cette émission, la relation qu’il a développé avec ses fidèles auditeurs africains. Ainsi, selon lui, après 25 ans, tant que les auditeurs du continent continuent d’avoir un intérêt pour cette émission interactive et à l’écouter, participer à travers leurs appels, il n’y a aucune raison de la supprimer de l’antenne RFI. Il n’exclut même pas au contraire la possibilité que la direction accorde un peu plus de temps à l’émission pour l’innover.
Suivez ses explications sur AfricaGlobe tv.
LA BIOMASSE, UN ESPOIR POUR STOCKER L'ÉNERGIE
A l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ndeye Maty Ndiaye aide de jeune chercheurs à mettre au point des batteries à partir de matière organique
D’un four à 300 °C, Sokhna Dieng sort des morceaux de nickel et de cobalt soigneusement déposés sur une coupelle en verre. Dans les deux petites pièces climatisées du laboratoire du département de physique de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, l’étudiante en master 2 de physique circule entre une quinzaine de machines modernes alignées sur des tables. Du matériel flambant neuf autour duquel d’autres étudiants en blouse blanche s’activent, attentifs à leurs expérimentations.
Depuis l’installation et l’équipement de ce laboratoire, en 2019, grâce à un financement de 230 millions de francs CFA (350 000 euros) de la Royal Society de Londres, les étudiants du M2 de physique et leur professeur, Balla Diop Ngom, travaillent sur l’exploitation et la valorisation de la biomasse locale. Il s’agit pour eux de sélectionner, parmi l’ensemble des matières organiques disponibles à Dakar et dans ses environs, celles qui permettront de stocker l’énergie, c’est-à-dire de fabriquer des piles et des batteries.
La course à la conception de batteries miniatures se joue au niveau mondial. Pour réduire leur poids, augmenter leur densité énergétique ou leur puissance de charge, l’Europe se mobilise avec un programme baptisé Battery 2030 +. Le Sénégal aussi. Parmi les axes de recherche de l’UCAD figurent en effet les batteries solides, dans lesquelles l’électrolyte liquide des batteries conventionnelles est remplacé par un conducteur solide. Les avantages sont nombreux : elles conjuguent une meilleure stabilité au plan thermique, plus de densité d’énergie embarquée, un temps de chargement réduit et une réduction de l’impact environnemental des procédés de fabrication. Autant d’avantages que le laboratoire universitaire estime éthiques, à l’heure où il est urgent de trouver l’énergie la moins gourmande possible.
Coques d’arachide et hibiscus
Ndeye Maty Ndiaye, Jeune Talent Afrique subsaharienne du programme Pour les femmes et la science 2021 L’Oréal-Unesco, consacrera la dotation de son prix à l’achat d’équipements et de produits chimiques pour son laboratoire. Spécialisée sur les nanoparticules d’oxyde de vanadium depuis son master 2 à l’UCAD, elle a préparé son doctorat en Afrique du Sud, grâce à une bourse d’études financée par l’Organization for Women in Science for the Developing World (OWSD). A 38 ans, elle est aujourd’hui assistante de recherche en postdoctorat.
Ndeye Maty Ndiaye a deux rêves. D’abord, « résoudre le problème d’accès à l’énergie dans tous les pays en voie de développement, et particulièrement au Sénégal… », explique la chercheuse. Elle aimerait « aussi motiver les filles et jeunes femmes pour que leurs rêves de sciences, technologie, ingénierie ou de mathématiques deviennent réalité ». Elle est revenue au Sénégal pour continuer ses recherches avec le professeur Ngom, après avoir soutenu sa thèse en 2019.
L’Afrique compte plus de 2 000 langues différentes. Toutes ne sont pas reconnues comme langues nationales. Comment les langues africaines cohabitent-elles avec le français ?
L’Afrique compte plus de 2 000 langues différentes. Toutes ne sont pas reconnues comme langues nationales. Certaines sont confidentielles, d’autres transnationales. Comment dans votre vie quotidienne, vos langues cohabitent entre elles et avec le français ?
Dans votre pays, constatez-vous une volonté de promouvoir cette diversité ?On en débat en direct de Dakar, dans les studios de RFI Mandenkan et RFI Fulfulde.
Invités :
Fary Silate Ka, l'un des fondateurs de l'Académie africaine des langues (ACALAN).
Oumarou Yero, journaliste burkinabè de la rédaction Mandenkan de RFI. Présentateur d’Une semaine d’actualité.
Tidiane Barry, journaliste et en charge des réseaux sociaux de RFI en fulfuldé.
La CEDEAO a également failli en demeurant près de 45 ans sans aller plus loin dans l’intégration économique et monétaire que le tarif extérieur commun et la libre circulation des hommes
A l’issue de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO d’Accra sur l’ECO, la décision a été prise de créer dans un premier temps une zone monétaire autour des Etats de la CEDEAO ayant leur propre monnaie nationale, et dans un deuxième temps d’étendre cette nouvelle zone aux pays ayant comme monnaie le Fcfa.
La question du changement de monnaie vient également d’être évoquée, dans une interview au journal français «L’Humanité », par l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, et dont la substance est que l’ECO ne devrait pas être une pâle copie du FCFA, mais plutôt la monnaie d’une Afrique unie, pesant d’un poids suffisamment lourd sur l’échiquier international pour être économiquement concurrentielle dans le monde. Cette décision de la CEDEAO doit remettre la question de la monnaie africaine au goût du jour puisqu’elle est liée à celle de l’intégration économique, de l’élargissement du marché communautaire dont le décloisonnement est un défi majeur pour les économies africaines.
Rappelons que la CEDEAO, créée voilà 46 ans (1975), regroupe 15 pays que sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigéria, la Sierra Leone, le Sénégal et le Togo. Cet espace totalise près de 400 millions d’habitants (dont 200 millions pour le Nigéria, 31 millions pour le Ghana, 26 millions pour la Côte d’ivoire et 17 millions pour le Sénégal). Il s’agit de créer une monnaie unique dans cet espace qui contient en son sein des pays ayant leur propre monnaie et d’autres à monnaie unique, le FCFA en l’occurrence.
Les monnaies nationales en circulation dans cet espace sont : l’«escudo » pour le Cap-Vert, le « dalasi » pour la Gambie, le « cédi » pour le Ghana, le « franc guinéen » pour la Guinée, le « dollar libérien » pour le Liberia, le « naira » pour le Nigeria et le « leone » pour la Sierra Leone. Les pays 8 ayant en commun le franc CFA (arrimé à l’euro), sont : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo rassemblés au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ils totalisent 135 millions d’habitants.
En termes de poids économique, la CEDEAO affiche un PIB global de 601.724 millions euros, répartis comme suit : Nigeria : 375.961 millions euros (62 % du PIB de la CEDEAO) Ghana : 63.347 millions euros Côte d’Ivoire : 53.711 millions euros Sénégal : 21.810 millions euros Au plan économique, le Nigeria fournit 77 % des exportations régionales et la Côte d’Ivoire 10%. Le Ghana et le Sénégal sont respectivement 3ème et 4ème avec 4% et 2 %. Le Mali suit avec 1,7 % des exportations régionales, et le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Niger, le Togo représentent chacun 1 % des exportations régionales.
Ces chiffres montrent qu’au niveau de l’espace CEDEAO, il y a le Nigeria et ensuite les autres pays. A tous points de vue, le Nigéria est indiscutablement le pilier de l’espace CEDEAO, et le Ghana suit. Une première conclusion s’impose : l’indicateur du PIB montre que l’appartenance à la zone monétaire CFA ne donne pas un avantage économique particulier aux Etats la composant, par rapport aux pays de la CEDEAO battant leur propre monnaie.
En termes de démographie, les écarts sont aussi nets. En 2020, le Bénin comptait 11,8 millions d’habitants, le Burkina Faso 20,3 millions, 500.000 habitants pour le Cap-Vert, 25,7 millions pour la Côte d’Ivoire, 2,3 millions pour la Gambie, 30,4 millions pour le Ghana, 12,84 millions pour la Guinée, 1,9 millions pour la Guinée-Bissau, 4,9 millions pour le Libéria, 19,7 millions pour le Mali, 23,3 millions pour le Niger, 201 millions pour le Nigeria, 16,3 millions pour le Sénégal, 16,3 millions pour la Sierra Leone, et 3,1 millions pour le Togo. Le nombre d’habitants total de la Cedeao s’élève à 381,84 millions d’habitants, dont 53 % pour le seul Nigéria. Lequel, à lui seul, compte plus d’habitants que les quatorze autres Etats réunis.
Huit Etats ont une population comprise entre 10 et 30 millions et six d’entre eux ont une population inférieure à 9 millions, dont trois ne dépassent pas 2,3 millions. La taille de la population du pays induisant une taille de marché similaire, la démographie ne serait donc pas forcément un handicap économique, bien que son importance soit un frein à la répartition de la richesse économique sur le plus grand nombre. En matière de réserves de change, celles de l’Union sont de 13.665,4 milliards de FCFA à fin mars 2021, alors que celles du Nigéria pourraient atteindre 34 milliards de dollars US (projetés à fin 2021), soit environ 22 241 milliards FCFA
S’ACCROCHER AU WAGON ECONOMIQUE DU NIGERIA
Les réserves de change de toute la zone UEMOA n’atteignent donc que 62 % des ré- serves du Nigéria, ce qui démontre encore la sensibilité de la question de l’Union monétaire avec ce géant, dont l’intérêt pour les autres pays ne devrait être apprécié qu’à l’aune de ses effets sur la croissance qu’elle serait susceptible d’induire.
Partant de cette configuration de l’espace CEDEAO, les questions suivantes gardent toute leur pertinence :
- Comment les autres pays peuvent-ils projeter d’appartenir à la même zone monétaire que le Nigéria sans accepter que ce pays en assure le leadership?
- Qu’est-ce que l’appartenance à une même zone monétaire avec le Nigéria apporterait comme surcroît de richesse aux autres Etats et basée sur quels produits d’exportation vers ce pays de 200 millions de consommateurs ? Et quels sont les projets envisagés dans ce sens ?
- Comment faire converger les économies entre elles, sachant que le Nigéria est essentiellement le seul pays producteur et exportateur de pétrole en Afrique au Sud du Sahara alors que la quasi-totalité des autres pays sont des pays importateurs ?
En toutes hypothèses, l’UMOA a prouvé qu’elle n’était pas une zone monétaire optimale en ce qu’elle n’a pas su, depuis sa création en 1962, susciter la création d’une zone économique homogène à partir du FCFA, en développant les échanges commerciaux entre les pays de cette union pour impulser une croissance et un développement économique endogène global.
La CEDEAO a également failli en demeurant près de 45 ans sans aller plus loin dans l’intégration économique et monétaire que le tarif extérieur commun et la libre circulation des hommes.
Lorsque l’on compare les statistiques du commerce intra-régional, les taux prévalant en Afrique sont parmi les plus faibles du monde, avec moins de 20 % de la production régionale restant précisément dans la région. Cela signifie que plus de 80 % de ce qui est produit en Afrique est exporté, principalement vers l’Union européenne, la Chine et les Etats-Unis.
À titre de comparaison, 60 % des échanges européens s’effectuent sur ce continent même, tandis que ce taux s’établit à 40 % pour l’Amérique du Nord.
L’un des plus grands défis que la région ouest-africaine devra relever pour mettre pleinement en valeur le potentiel commercial qu’elle recèle, réside dans le développement insuffisant de ses infrastructures.
En termes de perspectives économiques, les autres pays doivent tendre à se constituer une base industrielle d’exportation vers le marché du Nigéria qui, vu la valeur de ses importations, pourrait tirer la croissance de toute la zone.
Le Nigéria importe des chaudières, des machines et appareils, des produits minéraux, des carburants, des matériels de transports qui constituent 60 % des importations globales, et enfin des produits alimentaires et de l’engrais. Ces importations proviennent de la Chine, de l’Inde, des Pays-Bas de l’Allemagne, du Brésil, de la Russie, de la Corée du Sud, du Royaume-Uni et de l’Italie.
La Chine (31,41 %), et l’Inde (7,89 %) représentent près de 40% des importations totales du Nigeria. Cela revient à dire que les pays de la CEDEAO, avec lesquels les échanges avec ce géant sont faibles, devraient se spécialiser dans ces fabrications pour capter les flux y relatifs.
Pour tirer le maximum d’avantages de l’ECO, les autres pays doivent exporter vers le Nigéria qui, par l’importance de son commerce extérieur notamment de ses importations, peut tirer en avant toute la zone. Pour conclure, instaurer une monnaie unique en Afrique, c’est quelque part atteindre un objectif de souveraineté fixé par les pères du panafricanisme. Cela dit, avoir une monnaie qui fonctionne au bénéfice de tous les pays de l’espace CEDEAO, c’est encore mieux.
L’intégration ne pourra se faire sans le développement des infrastructures d’énergie et de transports, l’élimination des barrières non tarifaires générateurs de surcoûts, et l’implication de l’initiative privée africaine dépendant de l’élimination des facteurs de répression financière exercée contre elle.
Avec le poids du Nigéria, l’inspiration d’une politique monétaire commune a de fortes chances de principalement tenir compte de la situation économique du Nigéria, du poids de ses réserves de change (base de couverture de la monnaie) qui, elle, dépendra fortement de la dite situation.
C’est avec une base d’exportation diversifiée, constituée de produits agricoles et industriels transformés, qu’une politique monétaire à la hauteur de celles pratiquées par les pays d’Asie sur des monnaies en parfaite communion avec l’économie réelle prendra tout son sens.
Dès lors, il serait opportun de mettre à profit les délais de création d’une nouvelle zone monétaire transitoire pour proposer de nouvelles stratégies mais aussi de nouveaux schémas de constitution d’une économie endogène dans l’espace CEDEAO.
LE GBL OU GHB, DROGUE DU VIOL POUR EFFACER LES SOUVENIRS DE LA VICTIME
Des spécialistes jugent important d’informer le public sur l’existence de drogues pouvant effacer les souvenirs. Parmi celles-là, le GBL ou GHB appelé drogue du viol ou du violeur. Une substance liquide qui peut être versée dans une tasse de boisson sans en modifier le goût, l’odeur ou l’aspect.
Quand une personne est droguée, elle ne réagit pas au moment où elle se fait violer. Elle ne se souviendra peut-être pas non plus de l’acte qu’elle a subi. Est-ce ce qui est arrivé à Fatima Dione, sacrée Miss Sénégal 2020, qui soutient avoir été victime de viol suivi de grossesse sous l’effet d’une drogue et qui dit ne pas toujours savoir ce qui lui est arrivée ?
Beaucoup de personnes qui ne croient pas à cette version considèrent que cette affaire de viol dont aurait été victime la Miss Séné- gal 2020 ne serait qu’une histoire montée de toutes pièces. Même s’ils croient au viol qu’elle aurait subi, ils nient le fait que la victime aurait oublié les circonstances de son agression sexuelle. Illustratif de ce scepticisme, c’est le commentaire du nommé Alassane Diagne qui interpelle directement M. Khalifa Diagne. Lequel a partagé un texte de Dr Idrissa Bâ, directeur du Centre de prise en charge intégré des addictions (Cpiad). «Khalifa Diagne, vous êtes des experts, on vous le concède. La drogue du violeur (Rohypnol) existe c’est vrai….Mais au réveil la femme vierge saura qu’elle est violée. Elle saura aussi où elle s’est rendue et où elle s’est réveillée. Ce qu’elle faisait là-bas et avec qui. Comme le supposé violeur n’avait pas utilisé de préservatif, il est facile de l’identifier parmi les suspects potentiels.
Cette enquête est très facile. N’essayez pas, svp, de la rendre difficile avec des explications d’école qui peuvent nous perdre. Ne faites pas comme Professeur Babacar Guèye qui a créé tout ce tohu-bohu sur le troisième mandat de Macky Sall. Khalifa Diagne, on n’a besoin que d’un bon juge d’instruction pour élucider cette affaire. Les experts peuvent mettre leur expertise au profit du juge si instruction il y aura. Au rythme où vont les déballages, la Ré- publique peut ne pas avoir intérêt à éclaircir l’affaire», a commenté Alassane Diagne.
L’interpelé, Khalifa Diagne, qui trouve ces interrogations pertinentes pense qu’elles ne manqueront pas d’être soulevées en cas de suite judiciaire par les enquêteurs. Mais, dans sa logique, il rappelle à son ami internaute l’importance d’informer le public sur l’existence de ces drogues utilisées pour effacer les souvenirs. Des spécialistes de la santé demandent d’ailleurs de ne pas juger hâtivement Fatima Dione car l’oubli est bien possible dans ce genre d’agressions sexuelles sans consentement. En atteste le texte publié sur sa page Facebook par le professeur Idrissa Ba, brillant psychiatre, enseignant à la faculté de médecine et directeur du Centre de prise en charge intégré des addictions (CPIAD) sis à l’hôpital Fann. Un texte repris par le psychologue Khalifa Diagne et où il est dit que «les GBL ou GHB sont des drogues du viol ou du violeur. Une arme entre les mains de pervers sexuels qui efface tout souvenir de l’acte». C’est pourquoi il demande d’arrêter «de culpabiliser les victimes» et «laisser les professionnels faire leur travail».
C’est, dit-il, sa «contribution à la culture générale à un moment où on en parle beaucoup ces temps-ci au Sénégal alors que ces produits sont connus depuis très longtemps». Notamment par les spécialistes de la santé comme Dr Oumou Khalefa qui écrit que «le GHB se présente sous forme de liquide contenu dans une petite fiole en plastique ou en verre, le consommateur peut donc facilement choisir la quantité de drogue qu’il souhaite utiliser (pour luimême ou pour sa victime). L’intensité de ses effets varie en fonction de nombreux paramètres tels que l’état de santé de la personne qui en consomme, le contexte dans lequel le GHB est pris et bien sûr la quantité et la qualité du produit». A la question pourquoi la drogue du viol, elle explique que «l’aspect discret du GHB le rend propice à une utilisation délictueuse.
En effet, le liquide peut être versé dans une boisson sans en modifier le goût, l’odeur ou l’aspect. C’est ainsi que certaines personnes malveillantes l’utilisent à des fins malhonnêtes voire perverses (vol, abus sexuel, agression, etc.). De plus, le caractère amnésiant du GHB renforce sa dangerosité puisque la personne abusée ne se souvient pas toujours de ce qu’il lui est arrivé. Ce qui fait que tu oublies tout». Dr Oumou Khalefa tient à rassurer certaines victimes, celles-là peut-être qui ont été droguées. «Sachez que vous n’êtes en aucun cas responsables de la perversion, du proxénétisme, de la mauvaise foi de ton entourage de par ton habillement ou ta volonté de passer un concours de beauté ! Ce n’est pas toi le coupable ! N’aie jamais honte», conseille-t-elle à ces victimes sur la page dédiée au Femmes médecins du Sénégal qui condamne toute tentative ouverte ou masquée d’apologie du viol.