Quelques heures après la victoire inaugurale du Cameroun, pays hôte, face au Burkina Faso (2-1), le deuxième match du groupe A, ce dimanche soir, a abouti à un succès du Cap-Vert sur l’Éthiopie (1-0),
Quelques heures après la victoire inaugurale du Cameroun, pays hôte, face au Burkina Faso (2-1), le deuxième match du groupe A, ce dimanche soir, a abouti à un succès du Cap-Vert sur l’Éthiopie (1-0), réduite à dix après à peine 12 minutes de jeu et l’expulsion de Yared Bayeh (12e, après intervention du VAR).
C’est Julio Tavares, meilleur buteur de l’histoire du club bourguignon, qui a marqué le seul but du match, juste avant la mi-temps (45e+1), à bout portant.
Ce qui permet aux Cap-Verdiens, qui affronteront le Burkina Faso lors de la prochaine journée, de rejoindre le Cameroun en tête du groupe, avec trois points.
SOMMET EXTRAORDINAIRE DE LA CEDEAO, DES SANCTION DURES CONTRELE MALI
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a adopté, dimanche, des sanctions "très dures" au Mali en raison du non-respect par la junte au pouvoir de l'échéance de février
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a adopté, dimanche, des sanctions "très dures" au Mali en raison du non-respect par la junte au pouvoir de l'échéance de février pour l'organisation d'élections. Cette décision intervient au lendemain du dépôt par la junte d'une nouvelle proposition de calendrier pour rendre le pouvoir aux civils.
A l’issue de la rencontre d’ACCRA Les chefs d’états de la CEDEAO ont décidés des sanctions dont voici la teneur :
Ces sanctions supplémentaires comprennent :
a) Fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali ;
b) Suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et
Mali, à l'exception des produits suivants : biens de consommation essentiels ; produits pharmaceutiques; les fournitures et équipements médicaux, y compris le matériel pour le contrôle du COVID-19 ; produits pétroliers et électricité;
c) Gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO ;
d) Suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la CEDEAO (BIDC et BOAD).
Ces sanctions seront appliquées immédiatement et resteront en vigueur. Les sanctions ne seront progressivement levées qu'après la finalisation d'un chronogramme acceptable et convenu et le suivi de progrès satisfaisants réalisés dans la mise en œuvre du chronogramme des élections.
9. Par ailleurs, compte tenu de l'impact potentiellement déstabilisateur sur le Mali et sur la région, créé par cette transition au Mali, l'Autorité décide d'activer immédiatement la Force en Attente de la CEDEAO, qui devra être prête à toute éventualité.
10. La Conférence appelle l'Union africaine, les Nations Unies et les autres partenaires à soutenir le processus d'application de ces sanctions et à continuer d'apporter leur soutien à une transition politique acceptable.
11. Malgré le démenti du gouvernement de transition malien, l'Autorité reste profondément préoccupée par le rapport cohérent sur le déploiement d'agents de sécurité privée au Mali avec son impact potentiellement déstabilisateur sur la région de l'Afrique de l'Ouest. L'Autorité note que cette situation est étroitement liée à la transition politique au point mort dans le pays.
12. Les chefs d'État et de gouvernement expriment leur profonde gratitude à S. Exc. Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana et Président de l'Autorité des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO, pour son leadership dans la réussite du Sommet.
LA CEDEAO ISOLE LE MALI
Le nouveau calendrier proposé par Bamako n'aura pas suffi à convaincre les dirigeants de la Cédéao. Les États d'Afrique de l'Ouest ont adopté des sanctions « très dures » ce 9 janvier à l'encontre de la junte au pouvoir
Lors du sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui s'est tenu 9 janvier, des sanctions « très dures » ont été adoptées en raison du non-respect par la junte au pouvoir au Mali de l'échéance de février pour organiser des élections et ramener les civils au pouvoir.
Parmi elles :
la fermeture des frontières entre le Mali et les pays membres de la Cédéao,
le gel des actifs maliens au sein de la Banque Centrale des États d'Afrique de l'Ouest,
la suspension des transactions sauf pour les produits de première nécessité et pharmaceutiques.
coupure des aides financières
rappel des ambassadeurs des pays membres au Mali
« Ces sanctions seront appliquées immédiatement. Elles seront progressivement levées uniquement après l'obtention d'un chronogramme satisfaisant soit finalisé », explique la Cédéao dans un communiqué.
Ces sanctions ont été prises malgré le nouveau calendrier présenté plus tôt par les envoyés maliens. De cette manière, ils ont exprimé leur volonté de « maintenir le dialogue et une bonne coopération avec la Cédéao ». Un haut responsable ghanéen, dont le pays assure actuellement la présidence de la Cédéao a estimé que ce calendrier était « de la rigolade. » Initialement, la transition prévue par la junte était de cinq ans. Ce nouveau calendrier est raccourci à quatre ans.
Les sanctions adoptées par les dirigeants de la Cédéao sont comparables à celles prises après le putsch d'août 2020, selon un haut responsable participant au sommet. Après le coup d'État, la Cédéao avait imposé la fermeture des frontières des États membres avec le Mali ainsi qu'un embargo sur les échanges commerciaux et financiers, à l'exception des produits de première nécessité.
Dans le communiqué publié après la réunion de la Cédéao, les dirigeants « regrettent le manque de volonté politique des autorités de transition, qui a conduit à l'absence de progrès tangible dans la préparation aux élections. » Il est aussi précisé que les chefs d'État trouvent le chronogramme proposé la veille en urgence « inacceptable ».
Quel était le calendrier initial ?
Au pouvoir depuis le coup d’État d’août 2020, conforté par celui de mai 2021, la junte militaire avait pris l’engagement de remettre le pouvoir au peuple. Pour cela, ils devaient tenir des élections présidentielles et législatives au mois de février 2022.
Cependant, le colonel Assimi Goïta, dirigeant de la junte avait exprimé son incapacité à respecter le calendrier établi. La raison ? L’insécurité persistante dans le pays liée aux violences, principalement djihadistes. Les Assises nationales ont alors été chargées de constituer un nouveau calendrier. Le 30 décembre 2021, les participants aux Assises ont proposé de prolonger la transition de la junte militaire « de six mois à cinq ans. » Le pouvoir malien a tranché en optant pour une prolongation de la transition pendant 5 ans.
Cette proposition a été rejetée par plusieurs organisations politiques maliennes le 2 janvier 2022. Dans un communiqué, les organisations qualifient ce chronogramme d’ « unilatéral et déraisonnable », et estime qu’il « viole la charte de la transition (…) et ne saurait être en aucun cas une aspiration profonde au peuple malien. » Les dirigeants Ouest-africains se réunissent donc ce 9 janvier pour examiner le calendrier des autorités maliennes.
Un double-sommet extraordinaire
En plus du sommet extraordinaire de la Cédéao, une rencontre des chefs d’État de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa) est aussi prévue. Les huit pays de l’Uemoa sont aussi membres de la Cédéao.
Leur sommet faisant prélude à celui de la Cédéao, il peut signifier qu’une action concertée de ces pays peut être mise en place à l’encontre de la junte militaire malienne. Au cours de leur réunion considérée comme préparant le terrain à une action concertée, les dirigeants des Etats de l'UEMOA ont affiché leur "fermeté" à l'encontre de la junte, a dit un participant sous le couvert de l'anonymat.
Par ailleurs, la Cédéao a déjà imposé des sanctions. 150 personnalités, que la Cédéao juge coupable de faire obstruction aux élections, se sont vues imposer un gel de leur avoir financier et une interdiction de voyager.
La junte militaire malienne devait s’attendre à des sanctions supplémentaires. Le 12 décembre, la Cédéao avait menacé de sanctions « économiques et financières » supplémentaires. « La prorogation de la durée de la transition à cinq ans préoccupe l’ensemble de la région ouest- africaine », avait déclaré le président en exercice de l'Uemoa, le chef de l'Etat burkinabè Roch Marc Christian Kaboré dans son discours d'ouverture. Il a paru peu enclin à accorder beaucoup de temps aux colonels Maliens, exprimant « la conviction que toutes les réformes politiques, économiques et sociales visant la refondation du Mali ne pourraient être conduites que par des autorités démocratiquement élues. »
Une situation qui divise
À la veille du sommet des chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, des manifestations ont eu lieu à Bamako. D’un côté, les partisans du pouvoir militaire en place. De l’autre, les opposants au programme de la junte militaire. Ces derniers appellent les dirigeants militaires à prendre des dispositions pour éviter d’être victimes de nouvelles sanctions. Selon eux, c’est le peuple malien qui sera le premier à pâtir, en cas de sanctions.
De leur côté, les soutiens de la junte militaire estiment toutefois que la situation sécuritaire du pays justifie le calendrier de transition proposé. En revanche, ils craignent aussi les sanctions. Ils appellent donc les dirigeants de la Cédéao à se montrer cléments.
LE CAMEROUN SE FAIT PEUR MAIS RÉUSSIT SES DÉBUTS À LA CAN
Le Cameroun a commencé sa Coupe d'Afrique (CAN) à domicile en renversant le Burkina Faso (2-1), grâce à deux penalties de son capitaine, Vincent Aboubakar, mais s'est fait un peu peur, dimanche à Yaoundé
Le rugissement final du stade d'Olembé ressemblait à un ouf!Les Lions Indomptables avaient suffisamment de marge sur les Étalons, diminués par le forfait de cinq joueurs touchés par le Covid tard l'avant-veille du match d'ouverture de la 33e CAN.
Favori logique, pays organisateur et cinq fois vainqueur, le Cameroun n'a pas donné une leçon, il a notamment joué un début de match timoré.
Malgré l'énergie des latéraux Tolo Nouhou et Collins Fai, l'activité de Frank Anguissa ou les nerfs solides d'Aboubakar, il faudra montrer plus de maîtrise.
André Onana, notamment, n'a pas fait honneur à la tradition des immenses gardiens camerounais, Thomas Nkono, Joseph-Antoine Bell ou Idriss Kameni.
- La sortie manquée d'Onana -
Sa sortie manquée a laissé Gustavo Sangaré ouvrir le score (25e), puis les deux penalties du capitaine (43e, 45e+4) ont effacé l'erreur du goal de l'Ajax Amsterdam.
Mais les Burkinabés aussi ont commis des erreurs, sur les penalties, un coup de hanche de Bertrand Traoré sur Frank Anguissa a offert le premier penalty au Cameroun, après correction de l'arbitrage vidéo, et un tacle pas maîtrisé d'Issoufou Dayo qui a fauché le remuant latéral gauche Tolo Nouhou.
Les Lions Indomptables contrôlaient le ballon, mais sans suffisamment d'application, à l'image des coups de pied arrêtés mal tirés par Nicolas Ngamaleu.
Les Lions s'étaient montrés trop empressés sur leurs occasions, comme Vincent Aboubakar (9e) et Karl Toko-Ekambi (12e).
Les Étalons ont puni ce manque d'intensité sur leur première action, Gustavo Sangaré se retrouvant libre au second poteau après la manchette ratée d'Onana.Coup de théâtre à Olembé !
Sur la même action quelques secondes plus tôt, Tolo avait déjà sauvé sur sa ligne une tête puissante du capitaine Bertrand Traoré.
Mais le sang-froid de Vincent Aboubakar a fait rugir deux fois le stade d'Olembé: un penalty à gauche, un à droite.Le capitaine avait marqué le but offrant la cinquième CAN au Cameroun en finale contre l'Égypte (2-1), en 2017.
Le stade d'Olembé, où les ouvriers s'activaient encore pour les finitions à quelques heures du coup d'envoi, pouvait être soulagé à la pause.Arrivés de longues minutes avant le coup d'envoi, les supporters avaient les encouragements qui les démangeaient!
Ils ont pu célébrer Onana, qui s'est racheté en détournant un coup franc incurvé de Traoré (48e) et une frappe à bout portant d'Adama Guira (55e).L'essentiel pour le Cameroun était assuré.
APPEL À L'ÉQUILIBRE DANS LE TRAITEMENT MÉDIATIQUE DE LA CAMPAGNE DES LOCALES
Comment cinq quotidiens peuvent se retrouver à consacrer, le même jour, leur Une à une seule et même personnalité à la fois sans qu’aucun évènement particulier ne l’explique ? COMMUNIQUÉ DU CORED
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Cored, datant du 9 janvier, à propos de de la couverture médiatique de la campagne électorale des locales.
"Le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologique dans les médias (CORED) a constaté, avec étonnement, que le samedi 08 janvier 2022, premier jour de la campagne électorale des élections municipales et départementales du 23 janvier 2022, cinq quotidiens : L’As, Vox Populi, Lii Quotidien, Source A et Kritik ont consacré leurs principales Unes à Monsieur Abdoulaye Diouf Sarr, candidat de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) à la mairie de Dakar.
Tout en respectant les choix éditoriaux des uns et des autres, le CORED se demande comment cinq quotidiens peuvent se retrouver à consacrer, le même jour, leur Une à une seule et même personnalité à la fois sans qu’aucun évènement particulier ne l’explique.
Une campagne électorale étant un moment où les appareils politiques font des offres de programmes aux citoyens, le CORED invite donc les médias à veiller à l’équilibre entre les différents candidats en lice afin que soit respectée la règle du pluralisme, un des fondements majeurs de la démocratie.
Le CORED appelle les médias à s’inscrire dans cette dynamique en ayant à l’esprit l’article 19 du Code de la presse : « Le journaliste et le technicien des médias ne doivent accepter aucun avantage, ni aucune promesse qui pourraient limiter leur indépendance professionnelle ou l’expression de leur propre opinion », mais aussi l’article 1 de la Charte des journalistes du Sénégal : « Considérer que le droit du public à une information juste et équilibrée prime sur toute autre considération ».
Toutes les listes sont équitables et la presse, dans sa diversité, doit éviter que les moyens financiers dictent la façon de couvrir les activités liées à la campagne électorale. Le CORED fait son monitoring et les médias coupables de manquements, seront attraits, au besoin, devant son tribunal des pairs."
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
AINSI NE PARLA PAS LE PRÉSIDENT
EXCLUSIF SENEPLUS - À l'heure des scandales à la pelle, Macky Sall ne prit même pas, dans son discours à la nation, une position de principe qui rappela l’autorité de l’État. Une occasion manquée
Lors de ses voeux à la nation, évoquant les élections locales vers lesquelles nous nous dirigeons, le président a appelé de ses voeux à la paix, à la concorde, au vivre ensemble, au dépassement de soi, à privilégier ce qui rassemble plus que ce qui nous sépare. Ainsi parla-t-il. De belles paroles assurément mais, qu’a t-il fait pour qu’il y ait des élections libres et paisibles ? Il a assisté, spectateur au balcon, à l’invalidation des listes de l’opposition pour les locales. Naguère, il embastilla et exila ses principaux concurrents pour s’ouvrir une voie royale au renouvellement de son mandat ; il inventa le parrainage citoyen pour laminer et tarir financièrement ceux qui espéraient encore lui porter le combat ; il usa de l’administration devenue politique pour filtrer et, envoyer au rebut les prétendants et les listes encombrantes ; il fit enfin, par son ni oui ni non, planer le doute sur sa candidature à un troisième mandat auquel de toute façon, il n’a pas droit. Bref, jamais il n’aura posé les jalons qui mènent à la paix bien au contraire, tous ces actes posés nous mènent droit dans le mur. Comme quoi, parler c’est facile.
Après ces scandales à la pelle, le président ne prit même pas, dans son discours, une position de principe qui rappela l’autorité de l’État. Rien dans ce discours présidentiel. Le trésor public est grugé de près de 5 milliards et on ne pipa mot. Il en avait fallu bien moins pour exécuter Khalifa Sall séance tenante. Envoyé en prison, déchu de ses mandats et empêché d’être candidat pour une peccadille de 1,8 milliards, au vu des sommes soustraites à l’État ces derniers jours, par des malfrats à cols blancs. Personne ne broncha. Tout se passa comme une lettre à la poste où d’ailleurs rien ne va plus. Une vieille et belle institution en proie à des détournements elle aussi : 1,5 milliards soutirés sans coup férir par trois agents véreux. Et la Lonase, et l’Ipres et la SAR et ces fameux passeports diplomatiques aux ramifications multiples, vendus comme des petits pains. La liste est longue. Chaque jour avec sa cohorte de tricheries plus inimaginables les unes que les autres. On eut aimé que le président dît qu’il condamnait de telles pratiques et qu’il allait prendre les mesures nécessaires pour que les coupables soient punis. Que nenni.
Cette photo du président qui pose avec M. Ngom dans son bureau de la présidence, jetée en pâture dans les réseaux sociaux, démontre d’une double faute morale et communicationnelle. Faute morale du président d’avoir reçu, celui qui s’est enfui avec les listes de la coalition Yeewi Askan Wii – opposition à la majorité présidentielle – la rendant forclose pour les élections locales. Faute morale également, d’encourager la transhumance vers son parti, d’individu de peu de vertu. Un président ne devrait assurément pas faire cela. Faute de communication pour un politicien chevronné qu’il est, de s’imaginer que cette photo prise dans son bureau, resterait hors de portée du regard inquisiteur des réseaux sociaux présent partout.
La paix intérieure d’un pays dépend de la façon dont les récompenses et les sanctions sont prises. Comme on dit si bien*, si les récompenses sont accordées comme il convient, les hommes compétents seront encouragés et si les sanctions le sont aussi, les fraudeurs s’arrêteront. Mais si l’application des récompenses et sanctions n’est pas juste, les bons ne seront pas encouragés et les mauvais persisteront. Le président devrait veiller à cela. Cette bienveillance est nécessaire pour que la paix s’établisse.
Autre fait manquant dans ce discours : Le président va présider l’organisation de l’Union Africaine. Il y consacrera, selon lui, l’essentiel de son temps. Peut-on savoir ce qu’il va faire ? Quel est l’agenda africain de notre président ? Un continent secoué par, des attaques djihadistes dans le Sahel, des rushs de Shebabs dans la corne de l’Afrique, un Soudan qui s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos, une Libye minée par des fractions rivales qui n’arrive pas à tenir des élections longtemps dues, une Algérie toujours en guerre de moins en moins feutrée avec son voisin marocain, un Mozambique coupé en deux, des coups de force au Mali, en Guinée, bref une Afrique en ébullition à chaque coin du continent. Que compte faire notre président ? Que proposera-t-il à ses pairs au nom du peuple sénégalais ? Nous eussions aimé savoir, lors de ces voeux présidentiels, de quelle audace est pétri notre président. Il ne fut hélas, question de rien de tout cela. Une occasion manquée.
HOMOSEXUALITÉ, LE NOUVEL ORDRE CULTUREL MONDIAL À L’ÉPREUVE DES REPLIS IDENTITAIRES
Le rejet des pratiques homosexuelles dans une société sénégalaise, profondément religieuse et ancrée dans ses traditions millénaires, relève du droit à l’identité sociétale
La problématique de l’homosexualité et le débat de société qui s’y rapporte, dépassent le conflit de normes entre valeurs sociales et sexualités dissidentes. Elle nous situe dans la défense d’une identité culturelle et religieuse, faisant face au renouveau militant du mouvement homosexuel international qui s’attelle, partout dans le monde, à une mise en représentation positive de l’identité homosexuelle. Au regard de la mobilisation des lobbies homosexuels, il se dessine la mise en chantier d’un agenda dont l’objectif final est la dissipation d’un horizon d'exclusions manifestes des dissidences sexuelles, lesbiennes, gay, bisexuelles, transsexuelles. Le but étant, pour les lobbies homosexuels, de dépasser le militantisme de réaction qui se résume à la lutte contre la discrimination, pour la construction d’une identité homosexuelle dégagée du regard stigmatisant et méprisant. Le projet des associations LGBT consiste alors à structurer, partout dans le monde, une communauté homosexuelle qui revendique ses droits à l’existence, en dépit des interdits socioculturels et religieux. La forte mobilisation des associations des lanceurs d’alerte dans notre pays est une réponse appropriée à ce projet du Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire (FHAR).
De l’éclairage des textes religieux au refus culturel de l’homosexualité
Les fondements sociologiques de l’illégitimité de l’homosexualité chez les défenseurs des mouvements d’alerte au Sénégal reposent sur la tradition des croyances culturelles et, surtout, sur les sources religieuses islamique et judéo-chrétienne, qui renvoient à la tradition des textes sacrés. De la loi juive, qui enseigne que les pratiques homosexuelles devraient être sanctionnées par la mort, aux hadith du prophète de l’islam (PSL) qui réaffirme une telle sentence, en passant par les chrétiens qui édictèrent l’interdiction de la sodomie, considérée comme acte contre nature (crimen contra naturam et crimen nefandum), toutes les religions révélées ont banni, sans équivoque, la pratique de l’homosexualité. Dans cette mise en évidence de la position religieuse sur une pratique classée dans l’ordre des grands péchés, il est utile de rappeler le verset 81 de la sourate Al A’raaf destiné à la cité de Sodome détruite par Dieu : « Vous livrez vous à cette turpitude que nul, parmi les mondes, n'a commise avant vous ? Certes, vous assouvissez vos désirs charnels avec les hommes au lieu des femmes ! Vous êtes bien un peuple outrancier ». Dans les versets 165 et 166 de la Sourate Ash-Shu’araa, est réaffirmée la condamnation de l’homosexualité : « Accomplissez-vous l’acte charnel avec les mâles de ce monde ? Et délaissez-vous les épouses que votre Seigneur a créées pour vous. Mais vous n’êtes que des gens transgresseurs ». D'après Ibn Abbas (qu'Allah l’agrée), le Prophète (PSL) a dit : « Celui que vous trouvez qui pratique l'acte du peuple de Lot, tuez celui qui pratique l'acte et celui sur qui il est pratiqué ». (Rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°4462 et authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de Sounan Abi Daoud).
Concernant le référent culturel, l’homosexualité est dans l’imaginaire partagé un travers qui transgresse la césure établie entre la distinction sociale des identités de sexe, pour la prospérité de l’ordre familial défini comme cellule de base de toute société humaine. C’est à la lumière de ses déterminants religieux et sociologiques que beaucoup de Sénégalais soutiennent que l’homosexualité est un construit exogène, un mal abominable, qu’il faut combattre au nom des principes religieux éthiques auxquels s’adossent nos valeurs de vie.
De « la politique d’identité » prônée par le Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire (FHAR)
Même si d’aucuns soutiennent que l’homosexualité est consubstantielle à l’histoire des sociétés humaines, la conception historicisée de l’homosexualité est bien une volonté occidentale. L’offensive des associations LGBT internationales résulte alors du processus d’occidentalisation de nos mœurs et s’inscrit dans l’agenda du nouvel ordre culturel mondial. Les stratégies de la « politique d’identité » qui consiste à adopter, pour les associations LGBT, la démarche de visibilité, en s’appuyant sur le principe de la prise de conscience communautaire et identitaire, s’exportent à travers le monde. Elles veulent passer de la logique de distinction par des pratiques homosexuelles à la posture d’identité homosexuelle affirmée, c’est-à-dire la revendication à l’appartenance à la communauté homosexuelle comme signe distinctif lié à « un mode de vie, un ensemble de codes plus ou moins formalisés auxquels adhèrent des individus à partir d’un « coming out » les constituant en membre d’une communauté » (Chauncey). Tel est le véritable projet, axé sur la déconstruction de l’idéal de la famille patriarcale au nom du principe de la liberté sexuelle, prôné par le Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire (FHAR), et l’Association pour la Reconnaissance du Droit au Séjour et à l’Immigration des Homosexuels et transsexuels étrangers (ARDHIS). La philosophie, qui sous-tend le projet de ces associations, relève de la déconstruction des termes biologiques, de l’opposition du féminin et du masculin fondée sur la norme hétérosexuelle où s’est construit un ordre existentiel qui diabolise la pratique de l’homosexualité. Les théoriciens de la redéfinition de la sexualité se projettent alors dans une remise en question de l’univocité des catégories de sexes pour une diversité des identités sexuelles, hétérosexuelles, bisexuelles, transsexuelles, homosexuelles. Les nouvelles interrogations sur les masculinités et sur les féminités concernant les débats sur le genre s’inscrivent dans cette déconstruction des identités de sexe pour mettre fin à un processus de socialisation différentielle entre fille et garçon. Le but est de briser dans la temporalité des socialisations ce que les théoriciens de l’homosexualité appellent l’arbitraire d’un habitus basé sur l’innéité des identités masculine et féminine. Pour les théoriciens du paradigme genre, dans son versant féministe et homosexuel, la culture « genrée » est ordonnée aux pouvoirs (patriarcal et hétérosexuel), la norme qui la régit est donc l’expression de l’oppression, construite sur la base de l’inégalité arbitraire des sexes. Dans le registre expressif constitutif de la grammaire, la contraction de « il » et « elle » est entrée dans le dictionnaire numérique « Le Robert », donnant le pronom « iel ». Celui-ci est utilisé par les personnes non binaires qui ne se reconnaissent ni dans le masculin, ni dans le féminin. Tout cela édifie sur le sens et l’ampleur du projet des lobbies homosexuels, défini à partir d’un agenda qui défie les traditions et les valeurs pour l’émergence d’une société postmoderne, construite sur les ruines des représentations et des croyances religieuses qui ont constitué le socle des sociétés humaines depuis des millénaires.
Le Sénégal, de par situation géostratégique, est un espace convoité pour servir de porte d’entrée à la conception ainsi historicisée de l’homosexualité, vue comme un programme qui se dessine à l’échelle de l’Afrique. Avec des arguments formulés dans la foulée des affirmations justificatives, les défenseurs de l’homosexualité s’évertuent à justifier que l’homosexualité n’est pas étrangère à notre vécu, les homosexuels ont toujours peuplé notre quotidien. L’analyse contextuelle du moment nous édifie sur deux constats. D’une part, on retient que même si la pratique homosexuelle aurait existé dans le passé, le phénomène était marginal à l’époque. D’autre part, ce qu’il convient de constater, c’est avec l’avènement de la seconde alternance que la question de l’homosexualité a envahi l’espace médiatique et est devenue objet de discussion et de palabre dans notre espace public. On veut faire de telle sorte qu’elle ne soit plus une question taboue. Par le matraquage médiatique, avec le relais d’une certaine presse complice, les stratèges des lobbies homosexuels travaillent à long terme à l’acceptabilité de l’homosexualité au Sénégal par la manipulation des représentations collectives. L’objectif est le construit idéologique par la banalisation de l’homosexualité dans le quotidien des Sénégalais. Ce qui était vu comme abominable serait alors perçu comme une simple forme de déviance qui s’ajoute aux tares de notre société. Telle est le projet inscrit à l’horizon des possibles de l’agenda des lobbies homosexuels.
Qu’est-ce qui explique réellement que la question de l’homosexualité se reconfigure en débat de société au Sénégal ? La réponse à cette question suppose des analyses approfondies, mais on peut retenir, pour l’instant, que la récurrence du débat sur l’homosexualité dans les espaces public et médiatique a pris de l’ampleur et de la consistance avec la seconde alternance. Les réticences des députés de la majorité à examiner le projet de loi portant sur la criminalisation de l’homosexualité renseigne sur l’identité d’un pouvoir en connexion avec les lobbies homosexuels
Le refus de l’homosexualité ou le combat de la revendication d’une identité assumée
Dans une déclaration où il dénonce le cumul des discriminations, Emmanuel Macron affirme, sans détour, son refus à la reconnaissance des identités situées. « Je suis du côté universaliste, soutient-il. Je ne me reconnais pas dans un combat qui renvoie chacun à son identité ou son particularisme ». Le propos est clair et sans équivoque, il traduit l’arrogance d’un discours qui rappelle la vielle rhétorique d'un universalisme de prédation et d'extraction où l’Occident se considère à la fois comme le miroir et le centre du monde. Dans sa volonté de vouloir changer le monde, au nom de ses propres valeurs de référence qu’il érige en normes universelles, l’Occident veut procéder à l’effacement des identités, par la négation du droit pour toute société à l’affirmation de ses valeurs de vie pour célébrer son être au monde. C’est au nom de la mondialisation, pour ne pas dire la mondialité culturelle, que le nouvel ordre culturel mondial renoue avec le projet civilisateur de l’époque coloniale.
La mobilisation des Sénégalais contre cet agenda déclaré participe à une sorte de guerre des croyances qui renvoie au choc des identités antagoniques. Le rejet des pratiques homosexuelles dans une société sénégalaise, profondément religieuse et ancrée dans ses traditions millénaires, relève du droit à l’identité sociétale et du refus à l’ordre totalitaire mondial. L’engouement et la mobilisation autour de la question rend compte de la forteresse des cultures et des croyances face à la tyrannie du projet totalitaire de la mondialité culturelle, régie par le principe d’imposer à toutes les sociétés du monde ce que les théoriciens de l’homosexualité appellent les « nouveaux droits ». Au nom de quoi l’homosexualité devrait-elle s’imposer à toutes les sociétés du monde ? Au nom de quoi l’Occident s’érige comme le centre qui représente le tout et par rapport auquel le reste du monde est un dehors qui lui est subordonné. A travers ces deux questions cruciales, synonymes de cri de révolte contre la mondialité culturelle, nous voulons rappeler un principe de civilité, celui du droit pour chaque société à revendiquer des modes d’agir individuels et collectifs, conformément à ses propres valeurs de vie. Ceux qui veulent nous imposer l’homosexualité au nom de leurs étalons de référence culturelle et du principe de la tolérance du « vivre ensemble », nous refusent pour tant la polygamie dans leurs pays ?
Au Sénégal, il est vrai que les groupes LGTB sont confrontés à une forte résistance. Parce que les religions sont restées, en dépit des agressions multiples, des ferments et des balises dans la continuité et la préservation d’un socle de vie légué par les ancêtres de référence, ces fondateurs de l’islam confrérique soufi. Le combat contre l’homosexualité sera donc un combat de tous les sacrifices, il est le combat pour perpétuer la philosophie du refus incarnée par les éveilleurs de la conscience religieuse identitaire. Ils ont pour noms El hadji Oumar Tall al Foutiyou, Cheikh Abdoulaye Niasse, Elhadji Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké et autres. A ceux qui s’étonnent que des intellectuels s’impliquent dans débat par l’argument du religieux doivent comprendre que la Foi et les Lumières ne se définissent pas dans un rapport d’exclusion mutuelle.
Amadou Sarr Diop est sociologue, directeur du laboratoire Groupe Interdisciplinaire de Recherche sur l’Education et les Savoirs (GIRES) Université Cheikh Anta Diop.
par Oumou Wane
SÉNÉGAL, LES RAISONS D’ESPÉRER
Quand dira-t-on à nos enfants dans nos écoles, qu’ils peuvent tout faire, tout tenter, qu’ils sont des entrepreneurs nés, plutôt que d’en rester aux vieux clichés et de prendre toujours la vie du bon côté ?
Bien sûr, il ne suffit pas que le « Ceebu Jën », notre si succulent plat national, soit inscrit au Patrimoine mondial immatériel de l’humanité par l’Unesco, pour redonner le moral à toute une Nation, mais peut-être pourrait-ce en être le déclencheur.
Il faut croire dans la force des symboles et en ce sens, ce nouveau label est une prouesse qui ouvre de grandes perspectives pour l’exportation de la « marque » Sénégal et pour l’économie touristique qui pourra profiter de cette publicité.
Nous savons pertinemment que le commerce international est le point de passage obligé du développement et qu’il est la clé de la croissance économique d’une nation à long terme. Or, dans combien de domaines où il existe des marchés pour écouler nos biens et services, pourrions-nous faire mieux, beaucoup mieux, réinventer nos réponses et les adapter aux défis qui se présentent ?
Je ne voudrais pas une fois de plus tout mettre sur le dos de notre héritage colonial, mais il s’agit bien là d’une faille tout à fait française que ce syndrome de l’éternel second ! Quand dira-t-on à nos enfants dans nos écoles, qu’ils peuvent tout faire, tout tenter, qu’ils sont des entrepreneurs nés, plutôt que d’en rester aux vieux clichés et de prendre toujours la vie du bon côté. L’exotisme des îles et de l’Afrique conduit encore à penser que danser « c’est bon pour le moral ». Est-ce toujours acceptable, même si garder un corps souple et musclé améliore certainement le fonctionnement cérébral ?
Nous devons nous spécialiser dans la mobilisation de nos ressources d’action, d’intelligence, de motivation, d’apprentissage et de résolution de problèmes, particulièrement dans les contextes à haut niveau d’exigence.
Pour exemple, notre président Macky Sall a mis la pression cette semaine sur les joueurs de la sélection nationale, à quelques heures de leur départ pour la Coupe d'Afrique des nations (CAN), les pressant de rentrer avec le trophée après deux finales perdues. « Cette fois-ci, je ne parle pas de finale mais de coupe. Il faudra vous battre pour nous ramener la coupe ». Mené par l'attaquant de Liverpool Sadio Mané et le gardien de but de Chelsea Edouard Mendy, le Sénégal fait partie des principaux challengers.
Il en est de même pour le sport et pour la politique. Il faut pour triompher que l’entraîneur et les joueurs soient sur la même longueur d’onde et que la confiance règne dans le groupe. Tout est lié. Pour aller au combat, il faut faire confiance à ses généraux.
On devrait être content d’arriver second et on aurait tort de bouder notre bonheur, mais une cohésion nouvelle, un esprit de leadership, pourrait propulser nos Lions sur une autre planète, celle des vainqueurs !
Sur le plan économique, que manque-t-il au Sénégal pour attirer encore plus d'investisseurs ? Écoutez les informations du soir, le mot « violence » est devenu le quotidien du journal de 20h. Que manque-t-il donc à ce pays pour devenir un champion ?
Parmi les raisons d’espérer : « Trente chantiers sont actuellement en cours, dont : la ligne du Bus Transit Rapide (BRT) qui reliera Guédiawaye à la gare de Petersen ; l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack ; l’axe routier Sénoba-Ziguinchor-Mpack ; la route Goudiry-Kidira-Bakel ; les ponts de Baïla et Diouloulou ; et les autoponts de Keur Massar et Cambérène », a déclaré Macky Sall.
Mais dans les tendances négatives susceptibles de se manifester à nouveau, il y a les vieux démons qui nous minent, telles la roublardise, les polémiques stériles, la méchanceté et la trahison. La malversation aussi, qui conduit au vol, au détournement et à la spoliation des biens, notamment des plus vulnérables.
Ajouter à cela la violence politique, la précarité, le chômage des jeunes et la délinquance… Vous n’aurez que l’envie de vous consoler en partageant un « Ceebu Jën », dans le calme et la sérénité d’un salon familial et de célébrer ce vivre ensemble, malgré tout, qui fait la force et la cohésion de la Nation sénégalaise.