SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
19 juin 2025
IMPORTATION, PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DES LAMPES A INCANDESCENCE, UNE INTERDICTION «ABSOLUE»
Changer définitivement la structure du marché et donner à toutes les Sénégalaises et Sénégalais, un éclairage de qualité, à moindre coût et respectueux de l’environnement, telles sont les ambitions du gouvernement.
Changer définitivement la structure du marché et donner à toutes les Sénégalaises et Sénégalais, un éclairage de qualité, à moindre coût et respectueux de l’environnement, telles sont les ambitions du gouvernement. Pour cela, les autorités ont mis en place une nouvelle réglementation relative à l’éclairage.
Il s’agit du nouveau décret n° 2017-1411 du 13 juillet 2017, portant sur l’interdiction de l’importation, la production et la commercialisation au Sénégal des lampes à incandescence et la promotion des lampes à économie d’énergie. Il prend, selon le Directeur général de l’Agence de l’économie et la maîtrise d’énergie (Aeme), des mesures plus restrictives sur la commercialisation des lampes à incandescence classiques, l’importation des lampes à incandescence halogènes, ainsi que le contrôle qualité des lampes à économie d’énergie. Saër Diop explique que «sa mise en place a été motivée par les nombreux constats sur le marché, qui ont été confirmés par une évaluation réalisée en 2014 avec l’Aeme et qui ont été le point de départ du développement de cette nouvelle réglementation, en remplacement du décret n° 2011-160 du 28 janvier 2011».
En effet, les lampes interdites continuent d’entrer dans le pays et d’être commercialisées aussi, massivement sur le marché national. M. Diop intervenait hier, lors d’un atelier d’information et de partage avec les acteurs clés, sur ce nouveau décret, ainsi que les arrêtés d’application. Pour rappel, ce renforcement de la réglementation s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme à travers lequel, plusieurs actions ont été entreprises.
En ce sens, souligne Mame Coumba Ndiaye, directrice de la planification et des études (Dpe) à l’Aeme, «près de 200 000 lampes à économie d’énergie ont été diffusées, avec des gains de 50 624 Mwh d’économie d’énergie, de 5,455 milliards de francs CFA d’économies financières et de 35 437 tonnes de Co2 en fin 2020».
LA SONACOS ACHÈTE LE KG D'ARACHIDE À 296,5 FRANCS
La Société nationale de commercialisation des oléagineux (Sonacos) semble changer de stratégie pour cette campagne de commercialisation de l’arachide, qui a officiellement débuté hier
La Société nationale de commercialisation des oléagineux (Sonacos) semble changer de stratégie pour cette campagne de commercialisation de l’arachide, qui a officiellement débuté hier.
En effet, si son usine du Baol n’a pas vu de graines l’année dernière, tel n’est pas le cas cette année. Avant même le lancement de la campagne de commercialisation, plus d’une cinquantaine de camions attendent d’être déchargés. Un changement qui s’explique en partie, selon le directeur de l’usine par le fait que leur prix d’achat est revu à la hausse, dépassant ainsi le prix plancher. Mamadou Bamba Diouf déclare : «La campagne de commercialisation arachidière est effective à Diourbel, car il y a 53 camions en attente devant la porte. Nous avons pris toutes les dispositions. Nous avons 8 secco de 9000 tonnes, donc on se retrouve avec une capacité de stockage de 72 mille tonnes de graines de coque et actuellement, nous réceptionnons 600 tonnes par jour. Cette année, le prix plancher est fixé à 250 francs Cfa, mais la Sonacos achète le kilogramme à 296,5 francs Cfa. Vous voyez qu’on est attractifs.
Les producteurs viennent, parce que le prix qu’on leur a proposé est intéressant». M. Diouf assure que la Sonacos a pris en compte les remarques de l’année passée. «Même le président de la République avait fait des recommandations que nous sommes en train de mettre en œuvre dans nos plans d’actions. Il y a une nouvelle direction d’achat graines, mais les fonds pour le paiement des graines réceptionnées à Diourbel sont logés dans notre compte bancaire.»
S’agissant des points de collecte, le directeur de la Sonacos Diourbel renseigne que sur 25 points de collecte prévus, les 11 sont déjà ouverts, dont les 5 sont dors et déjà opérationnels et financés. Ces points, dit-il, sont installés à Ndiéné, Lagane, Ouadiour, Ndoulo, Ndionaye, mais il y aura également des sites à Thieytou, Gap, Touré Mbonde, Dinguiraye, Cocky Gouye et Guinguinéo.
A l’en croire, ils seront obligés d’augmenter le personnel, si cette tendance se maintient, avant d’ajouter que l’usine a 124 personnes pour assurer le déchargement. Toutefois, Mamadou Bamba Diouf a rappelé que l’année dernière, la campagne était catastrophique, parce qu’ils n’avaient reçu que 9000 tonnes, alors que cette année, au terme de la compagne, ils espèrent réceptionner environ 50 mille tonnes de graines d’arachide, soit une valeur de près de 51 milliards de francs Cfa, pour toute la région de Diourbel et une partie de Fatick précisément à Gossas.
DISCOURS D’ADULTES ET INTERNET DES ENFANTS, BIEN AU-DELA : IL Y A TOUJOURS PLUS A CONSTRUIRE
Au Sénégal, l’usager est vu sous l’angle d’une charge fautive à amoindrir, à travers un discours facile sur les débordements du web, qui lui seraient directement imputables, et non sous l’angle d’un client à fidéliser avec des services numériques, défiants et édifiants, qui éloigneraient des dérives tant décriées sur Internet
Cet entretien du sensationnel, très tendancieux d’ailleurs, nous maintient dans l’agitation de sensibilités religieuses, le creuset des disparités sociales et régionales, l’alimentation de clivages politiques, à tel point qu’une cloison de la pensée critique terrorise par-ci et compromet par-là l’économie de l’humain.
Jusqu’à ce que nous ne perdions pas l’essentiel dans nos pouces, il ne suffira pas de ne pas faire ce qui est proscrit, mais de surtout faire ce qui est prescrit.
Internet est virtuel, mais une réelle cuisine interne de contenus externes. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de contacts au toucher entre êtres humains, mais du vrai relationnel placardé par le convoi massif de données online derrière lesquelles, il y a des Hommes en chair et en os, des consommateurs la plupart du temps
L’information, c’est le pouvoir. Les statuts, stories, vocaux, vues, mentions et commentaires sont des données collectées, pour renseigner sur beaucoup de choses. Si pour les géants du numérique (Gafam : Google, Amazon, Facebook désormais Meta, Apple, Microsoft), ça constitue un gisement d’informations à troquer dans l’industrie publicitaire et les instituts de sondage, ce sont surtout des éléments d’influence sociale, de détection et de pré- diction de faits, de profilage, d’analyse comportementaliste ou encore d’indexation doctrinale qui attirent toutes sortes d’organisation (publiques, privées, secrètes et non gouvernementales).
Même les dérives sur Internet sont moulées dans des champs de structures de données destinés à être remplis. C’est comprendre tout l’enjeu de la possibilité donnée à chaque profil connecté, de s’exprimer en dehors des tunnels classiques et donc d’ouvrir sa voix au reste du monde, telle une foire où l’on escompte l’effet (retour triomphal) de son message (audio, visuel, textuel, audiovisuel).
Le comble de la toile d’araignée est de revêtir l’obsolescence de certains passifs d’un jeu de lumière, capable de noircir certains actifs et dépassionner même les initiés. Facilement, les plus petits peuvent passer pour les plus grands et les plus grands pour les plus petits.
Au demeurant, si le gouvernement est démissionnaire, les parents doivent être visionnaires et non flatteurs de leurs enfants «permissionnaires» sur le tas digital.
Quand on s’émerveille de la faculté d’un enfant à décoder le verrou d’un appareil électronique, de son habilité à naviguer en dessins animés sur Youtube, de son aisance à lancer un jeu vidéo pioché dans Store, on passe vraiment à côté de l’essentiel.
Cela s’appelle routine et non intelligence. Car, au même moment, celui-là, qu’on serait tenté qualifier de prodige, ne sait pas forcément découvrir un site Internet plus sérieux à capter son attention, en dehors de sa palette d’actions, à la fois usuelles et prioritaires (déverrouillage, Youtube, galerie, jeux vidéo). C’est comme quand un senior sait plus faire avec les réseaux sociaux que les outils collaboratifs, qui profitent plus en présentant une panoplie de perspectives.
Enfant ou adulte, cette utilisation d’un gadget électronique n’en fait pas un geek, mais plutôt un jouet. Elle en fait plus une cible qu’un acteur, plus un explorateur sédentaire qu’un génie de la créativité nomade. C’est de la technologie de loisirs que des parents concèderont difficilement, pour avoir déjà prêté à leurs enfants une ingéniosité, qui ne serait peut-être que éclaire, volatile.
C’est cette attitude des grands, à croire les petits sophistiqués qui en font la galerie qu’on amuse d’ailleurs. Ils contribuent à les exposer en proie à la prédation du capitalisme numérique, au moment où il sied de debugger leurs esprits confisqués par des fonctionnalités, qu’ils devraient plus savoir implémenter que découvrir.
Par ailleurs, cette mentalité de glorification des adultes pousse encore les enfants à creuser le terreau fertile aux adorations numériques, alors que de l’autre côté des tout-petits évoluent à un niveau de codage avancé, à piloter un drone, bricoler une création innovante ou assembler une technologie prometteuse.
Tous les enfants peuvent être imaginatifs, mais c’est la disponibilité des outils qui peut les rendre créatifs, car ils développent véritablement, en eux, des aptitudes boostées par une certaine curiosité. Sauf que la fierté anticipée d’un parent est un facteur de blocage à l’éclosion des idées d’un enfant, quand celle-ci lui fait percevoir une prouesse d’un petit tour accompli sur un pavé tactile.
Il ne faut pas que les parents contribuent à ce que la curiosité naturelle des enfants supplante leur curiosité intellectuelle
Comment peut-on être si ragaillardi de l’exploration qu’un enfant aurait fait d’une «poubelle numérique», en y focalisant sa psychomotricité ?
L’édification d’une société en projet, fondée sur une éducation numérique principielle, exige, d’une part du gouvernement, qu’il n’accuse pas des gens qui n’en auront appris qu’à leurs dépens, sur initiative personnelle de surcroît, et d’autre part des parents, de transformer leur euphorie digitale en une perspective de travail scientifique sur leurs enfants, afin qu’ils soient de la galaxie des premiers cités ci-dessous. Il incombe donc d’attirer l’attention puisqu’une société d’informations n’est pas un champ de contemplation, mais émerge de clics sur des vertus pour surfer net, de manière à ne pas s’abonner, après, aux lamentations.
En vérité, il y a des enfants qui programment, fabriquent, développent et réalisent des trucs incitatifs, de manière à camper l’attention d’autres enfants qui, à leur tour, captent la fierté de leurs parents parce que tout simplement, ils savent utiliser les produits des premiers. Choisissez les vôtres, car il y aura toujours des enfants qui tirent leurs pairs et indentent leurs comportements.
Mark Zuckerberg a imprimé son Metaverse avec notre «existence» à lui permettre aujourd’hui de nous définir un paradis digital ou un enfer numérique.
A quel taux de confiance, contre quel taux de risque ?
Papa DIOP
Professeur d’informatique Université virtuelle du Sénégal
UN CHALLENGE POUR LES POTENTIELS PREMIERS MINISTRES
En réinstaurant le poste du chef de gouvernement, le président met la pression sur son candidat à la Ville de Dakar. En cas de victoire, Abdoulaye Diouf Sarr aura étoffé son CV. Mais une défaite rebattra les cartes et Macky Sall cherchera d’autres profils
En réinstaurant le poste de Premier ministre, le chef de l’Etat met la pression sur son candidat à la Ville de Dakar. En cas de victoire, Abdoulaye Diouf Sarr aura étoffé son Cv. Mais une défaite rebattra les cartes et Macky Sall cherchera d’autres profils pour l’emploi.
Coucou, revoilà le Pm ! Le Président Macky Sall l’avait supprimé dans un contexte post-Présidentielle où sortaient les premiers noms d’une liste de potentiels successeurs alors que le maître du Palais n’en voulait pas. Ne voulait pas de ce poison qui rendrait toxique son (dernier ?) quinquennat. A l’é- poque, la crainte d’une éventuelle bataille Boun Dionne, Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, trois noms sortis du lot pour leur popularité ou leur influence, aurait inspiré le Président Sall de faire disparaître la fonction de Pm. Provisoirement. Mais le chef a choisi de brouiller les cartes. D’abord le fait de ne laisser aucun élément suggérant un dauphinat. Mais cette stratégie du brouillage des pistes ou de l’embrouillement des analystes a fini par produire l’effet contraire. Si Macky Sall n’a pas donné à voir son futur successeur au sein de son parti, il a justement, et logiquement, laissé planer son éventuelle candidature en 2024. Son «ni oui ni non» sur sa candidature pour un 3ème mandat a remis en cause toutes les certitudes, toutes ces assurances. Ce «ninisme» mitterrandien, interprété comme le début de wax waxeet (reniement), a envenimé la polémique, animer la chronique, suscité les pires scénarios. Puisque les Sory Kaba, Moustapha Diakhaté, Me Moussa Diop ont fait les frais d’un débat, interdit, sur le 3ème mandat. Qui plus est tous étaient sur la même ligne : contre le 3ème mandat. Mais le poste étant éminemment politique. La nomination des secrétaires d’Etat et d’un super ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République, à la puissance Jean Collin, n’a jamais pu donner les résultats escomptés. Ni avec Boun Abdallah Dionne ni avec Oumar Samba Ba aujourd’hui. Au contraire, la discrétion était imposée pour le maître du Palais qui avait tout au contrôle. Et il était clair que cette suppression était davantage une stratégie d’étouffement des ambitions qu’une véritable trouvaille technique pour matérialiser le Fast-track bien vendu par le chef de l’Etat lors de sa cérémonie d’investiture à l’issue de sa réélection. Précisé- ment, il s’agissait, comme le justifiait l’exposé des motifs de la loi portant suppression du poste de Pm, d’imprimer plus de «célérité, d’efficacité et d’efficience» à l’action gouvernementale et dans «un temps plus court». Cela n’avait convaincu que les candides.
Challenge pour les «Premier-ministrables» de l’Apr
Le Pm est donc de retour. Mais pour qui ? Pourquoi ? Pour quand ? Le retour-surprise du poste de Pm intervient dans un contexte de forte effervescence électorale avec les Locales du 23 janvier 2022. Le timing n’est pas un hasard, surtout de la part de Macky Sall, l’ingénieur qui a appris son «ingéniosité» politique de Wade. Le chef de l’Etat semble mettre la pression sur son camp qui est condamné à gagner les grandes villes. Et surtout la bataille de Dakar, baromètre de ce que seront les Législatives de juillet 2022. Sauf report. Le candidat de Benno Bokk Yaakaar, préféré à son potentiel adversaire apériste, Amadou Ba, peut être concerné par ce qui ressemble à un appât lancé par Macky Sall qui veut pêcher un gros poisson de la taille d’un dauphin. Si Abdoulaye Diouf Sarr parvient à battre le candidat de la Coalition Yewwi Askan Wi (Yaw), Barthélemy Dias, il aura prouvé à Macky Sall qu’il ne s’est pas trompé sur le choix qu’il a porté sur sa personne. Mais surtout il pourra confirmer sa légitimité de faire partie de la short-liste des «Premier-ministrables». Si, en revanche, il perd, ce sera une ambition non pas forclose, mais un frein au rêve de rentrer dans l’histoire en étant le premier Premier ministre de la Restauration, un Habib Thiam en 1991 ou un Abdou Diouf en 1970. Et mieux, le cas échéant, Amadou Ba pourrait en bénéficier. A moins que Macky, qui a le don de surprendre son monde-comme avec la suppression et le retour du poste de Pm-, déjoue encore les pronostics et mise sur un autre cheval de l’Apr ou d’ailleurs. Dans tous les cas, la pression est sur les épaules du ministre de la Santé. Même si le pouvoir est souvent si près si loin.
BISSINE, UNE COHESION EN QUESTIONS
Après un exil forcé et douloureux de plusieurs décennies, la localité de Bissine, située dans la commune d’Adéane, dans l’arrondissement de Niaguis, renaît. Seulement, tout n’est pas rose sur place
Après un exil forcé et douloureux de plusieurs décennies, la localité de Bissine, située dans la commune d’Adéane, dans l’arrondissement de Niaguis, renaît. Cette renaissance est favorisée par le retour progressif des populations, déclenché depuis le 5 juillet 2020, après les opérations de sécurisation menées par l’Armée dans ce secteur, jadis réputé zone de non-droit. Aujourd’hui, l’Etat et ses partenaires ont déployé une batterie de mesures et programmes à Bissine, Bindjalou Manjacque, Niaféna, etc. pour accompagner le retour des populations et leur intégration dans leurs terroirs. Seulement, tout n’est pas rose : si à Bindjalou et Niaféna, les populations adhèrent aux programmes et politiques publiques, à Bissine, l’accompagnement des populations retournées est plombé par des divisons internes, qui sapent tous les efforts consentis depuis plus d’un an
La vie a repris sur les ruines de la guerre. Même si les braises sont encore fumantes, l’avenir est moins compromis à Bissine, déserté pendant longtemps par sa population historique. Ses résidents étaient obligés de fuir les violences nées des affrontements survenus en 1992 entre l’Armée et le Mfdc. Ils se sont éparpillés aux quatre coins de la région de Ziguinchor, Sédhiou, à travers l’arrondissement de Niaguis et en Guinée Bissau. Les moult tentatives de retour des populations ont souvent avorté à cause de l’insécurité manifeste dans la zone, notée au fil des ans. Et l’errance des populations a continué, car elles étaient contraintes, à chaque fois, de différer leur retour au bercail.
Le come-back sur les terres ancestrales : c’est le seul rêve, depuis 30 ans, qui avait toujours habité les natifs de Bissine. Il sera finalement matérialisé par l’Etat qui, en 2020, a entrepris la libération par l’Armée de cette zone très difficile, frontalière à la Guinée-Bissau, et où l’essentiel des bases du Mfdc étaient localisées. Cette dynamique s’est soldée par l’installation d’une importante base militaire à Bindjalou Manjacque, située dans la commune de Boutoupa-Camaracounda, et l’installation de plusieurs cantonnements à Bissine et ses environs, ainsi que tout le long de la frontière sud.
Des points stratégiques dans le cadre de la sécurisation de la Casamance, où l’Armée s’est désormais positionnée pour neutraliser les bandes armées. Au final, c’est toute une série d’activités illicites, telles que le phénomène du vol de bétails, très récurrent au niveau de cette bande frontalière, la coupe illicite de bois, la culture du chanvre indien, etc. que l’Armée a ainsi annihilée aujourd’hui, au niveau de ces contrées de l’arrondissement de Nyassia. Aujourd’hui, l’Etat a fini de régler le problème de l’insécurité, à la faveur des opérations de sécurisation, qui ont totalement réussi, et de déminage menées sur les sites de retour. Comme à Bissine, qui a accueilli ses populations exilées, et où a été déclenché depuis plus d’un an, un processus de réinstallation et d’intégration sociales. «Dans le cadre du processus de retour, Bissine constitue, pour l’Agence nationale pour la relance des activités socio-économiques en Casamance (Anrac) et tous les partenaires, un véritable laboratoire d’expérimentation de programmes et de politiques publiques. Car, c’est à partir de cette localité et en rapport avec les autorités administratives, que l’Anrac a fait en sorte que tous les efforts soient articulés, coordonnés et harmonisés pour offrir les meilleurs services à ces populations retournées», renseigne Ismaïla Diédhiou.
Selon le directeur technique de l’Anrac, l’Etat, à travers cette structure, va mobiliser, dans une même dynamique, des programmes tels que le Puma, le Pudc, le Provale-Cv, l’Agropole, pour accompagner le retour des populations déplacées. Aujourd’hui, les réalisations sont palpables avec le secteur privé, à travers Safor/Cstm qui a érigé deux salles de classe à Bissine. Car, au-delà de renforcer les résultats scolaires, de l’équité, ce geste vise en outre, selon Ismaïla Diédhiou, à inciter le retour des populations au niveau de leur terroir. «Des gens veulent rentrer, mais s’il n’y a pas d’écoles, d’infrastructures socio-économiques de base, ils ne pourront pas le faire, car ils ont également des familles», a-t-il indiqué. «La réalisation de ces infrastructures va permettre d’encourager et beaucoup appuyer le retour des populations, car les écoles, les postes de santé sont extrêmement importants, dans ces zones-là», argue-t-il.
En plus du Pudc, qui va apporter de l’électricité dans cette zone, l’Anrac va assurer la disponibilité de l’eau au niveau de ces terroirs. Le but étant d’inciter ceux qui sont encore au niveau des zones urbaines, où leurs enfants sont nés, de bénéficier, à leur retour au bercail, des mêmes conditions de vie que celles qu’ils avaient dans les villes. «Et c’est aussi cela l’équité», renchérit Ismaïla Diédhiou. L’équité se manifeste grâce à ses premiers investissements. «Et le choix de Bissine, par rapport à ce projet, répond à la démarche du président de la République. Car intervenant dans un contexte où il fallait impérativement libérer les populations de la Casamance de cette situation de ni paix-ni guerre, et qui faisait que la plupart des populations casamançaises avaient perdu leur dignité. C’est dire que si des actions de construction et de développement doivent être engagées, il fallait également suivre la situation de maitrise des aspects sécuritaires. Donc, là où les autorités disent que les conditions sont réunies pour que les gens reviennent et qu’on puisse les accompagner en tant qu’élu, en tant qu’organisations de développement, nous y intervenons et c’est ce qui motive le choix de Bissine», explique le député Demba Keïta. Dans le même sillage, le sous-préfet de Niaguis poursuit : «L’Etat veut aujourd’hui le meilleur pour les populations réintégrées des 13 villages. Et que tout ce qui se fait à Dakar, Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor, soit réalisé également ici à Bissine et autres.» Richard Birame Faye souligne que l’inauguration de nouvelles salles de classe marque réellement le démarrage de la reconstruction de la zone. «Car constituant, pour l’heure, les seuls bâtiments debout à Bissine», enchaîne-t-il.
Bissine, questions d’intégration
A Bissine, la vie se reconstruit, mais il y a encore quelques problèmes majeurs à gommer. «Le retour est effectif depuis seulement un an et on entend que les populations de Bissine sont en train de se crêper les chignons. Ainsi, les échos que nous recevons de Bissine ne me permettent pas, en tant que maire, de regarder les autorités administratives et politiques, sans pour autant avoir un pincement au cœur. Cela nous pose problème», affiche le maire d’Adéane, qui pose le débat sur l’intégration des populations retournées de Bissine.
Au niveau de cette localité martyre, l’espoir, qui a accompagné le retour au bercail des habitants, est altéré par le climat de «méfiance alimentée par des personnes tapies dans l’ombre, qui sapent l’unité et la cohésion sociale». Grâce au programme de réhabilitation et de réinsertion conçu par l’Etat et ses partenaires, il incombe aux populations de restaurer le sens de la vie communautaire. Alors qu’à Bindjalou Manjacque, la reconstruction est sur de bons rails ainsi que la relance les activités socio-économiques, à Bissine, les démons de la division minent pour l’heure les projets d’intégration et de relance
A la racine du mal
Bissine, qui constitue la seule localité de la commune d’Adéane, frontalière à la Guinée-Bissau, totalisait près de 1000 habitants et plus de 100 ménages lors du dernier recensement effectué vers les années 90. C’était avant l’exil forcé des populations. Bissine-Albondy, Bissine-Baïnounk, Bissine-Tenda, Dianna et Tranquille étaient les cinq grands quartiers de cette localité où cohabitaient toutes les ethnies de la Casamance. Des quartiers circonscrits par des limites naturelles, avec des voisins unis par une commune volonté de vie commune. Mais, les dernières décennies vécues séparément par les populations ont bouleversé les équilibres sociaux.
Cette situation donne ainsi une certaine idée de la complexité de cette localité, dont les fils étaient éparpillés un peu partout en Casamance et dans la sous-région. Ces jeunes et femmes partagent le même terroir, mais ils sont nés et ont grandi hors de leur environnement naturel à cause de l’exil. Mais, ils sont condamnés à vivre à nouveau ensemble après leur retour. Ils ne sont plus les mêmes, ils ont été nourris à une éducation, voire des cultures différentes. Il y a une ligne de fracture entre ceux qui sont rentrés au bercail et ceux qui ont différé leur retour et qui refusent de valider les aménagements issus du dernier lotissement de 1032 parcelles. Cette cohabitation se pose entre des populations jadis confinées dans les cinq grands quartiers quasi «autonomes» de Bissine, dont le nouveau découpage a sonné le glas. Une situation qui, selon plusieurs témoignages recueillis dans la zone, a exacerbé des tensions, avec la sortie des «locaux», qui appellent à rejeter le dernier découpage opéré par le Comité de pilotage, présidé par le Gouverneur. «Ce que l’Etat avait à faire il l’a fait. D’abord avec l’Armée pour sécuriser et stabiliser la zone ; puis pour booter l’ennemi hors de là. Ensuite, en accompagnant les populations pour leur retour avec le Puma, qui a amené tous les intrants (ciments, tôles, fer, etc.) à votre disposition pour la construction des habitations. Et au niveau régional, le Gouverneur, pour éviter que vous habitiez comme auparavant, décide de l’aménagement de Bissine pour vous permettre d’avoir de l’eau, l’électricité et tout le confort nécessaire pour l’amélioration de vos conditions de vie, comme en milieu urbain. Tout ce qu’on demande, c’est d’aller construire, car tout un dispositif est déjà mis en place ; au lieu de cela, vous vous crêpez les chignons», s’indigne Ibou Diédhiou, qui a contribué et accompagné le processus de retour des populations de Bissine depuis 2005, jusqu’à leur implantation, le 5 juillet 2020.
Aujourd’hui, le constat est accablant : à Bissine, aucun bâtiment n’est encore sorti de terre, plus d’un an après le retour. Contrairement aux localités de Bindjalou Manjacque et Niaféna, où l’accès est plus difficile que Bissine, en toute période, une quarantaine de maisons sont déjà debout. La vie est belle chez eux. «Mais ici à Bissine, on ne fait que râler à chaque fois. Et malgré tous les efforts consentis par les gens, d’autres essayent de nous mettre des bâtons dans les roues», s’indigne l’édile d’Adéane. Ibou Diédhiou est assez agacé par ces comportements. «C’est comme si on devait donner raison à ceux qui sont de l’autre côté, et qui avaient décidé d’envahir et d’occuper cette localité pendant des années», regrette-t-il. L’Etat pousse de toutes ses forces, pour accomplir le dernier acte de la reconquête de la zone. «Aujourd’hui, l’hivernage est terminé, je vous exhorte à entamer la construction de vos maisons, car le Puma a donné du matériel de construction d’une valeur de 40 millions F Cfa (ciment, tôles, rôniers, etc.) pour l’aménagement des sites d’habitation de 1032 parcelles», conseille le sous-préfet de Niaguis. Richard Birame Faye cite les réalisations à Bindjalou et Niaféna, avec la construction de 40 maisons. «Bissine peut également le réaliser au lieu de se laisser divertir par des gens de l’extérieur», dit-il.
Mettre hors d’état de nuire les fossoyeurs de la paix
Pour le maire d’Adéane, il est temps que les agissements des personnes malintentionnées et tapies dans l’ombre cessent. «Sinon, ce serait un éternel recommencement», prévient Ibou Diédhiou. «Personne ne viendra développer Bissine à leur place. Bissine n’est pas le seul village retourné de l’arrondissement de Niaguis, où on compte aujourd’hui 13 villages retournés. Quand il y a ici des difficultés, retrouvez-vous autour d’une table ou sous l’arbre à palabres et discutez», conseille Ibou Diédhiou. A ses yeux, l’Etat et les partenaires ont joué intégralement leur partition. «Et si vous voulez que Bissine sorte de cette situation, cela ne dépendra que de vous, de vos comportements et vos agissements. Car, on n’arrive au terme d’un long processus pour ramener les populations au bercail, mais des forces occultes essayent de saper cette bonne dynamique», insiste Ibou Diédhiou. «L’Etat ne peut pas gérer deux conflits en même temps, à savoir le conflit casamançais et ce conflit interne à Bissine», met-il en garde.
Même son de cloche chez le député Demba Keïta, qui a insisté sur les moyens pour permettre aux Forces de défense et de sécurité de nettoyer la zone de Bissine. «Il faut que les autorités administratives, au niveau local, et les collectivités territoriales puissent aussi faire un travail au niveau communautaire pour ressouder les liens sociaux et familiaux. Tout en faisant respecter la loi.»
Selon ses dires, tout le monde n’est pas favorable au retour de la paix, surtout ceux qui vivent du conflit, de l’économie de guerre. «On connaît les fossoyeurs, il faut les neutraliser, M. le sous-préfet. Il ne faut pas leur donner la possibilité de nous faire chanter, car ils ont leurs propres intérêts au détriment de l’intérêt général des populations. Et on doit s’opposer à cela», clame Demba Keïta, acteur, depuis des décennies, du processus de paix avec l’Ong Ajac/Apran.
Il ajoute : «C’est ce que nous avons toujours fait ici, ce que le Président Macky Sall a compris, en commençant par Bissine. Car depuis Diouf, Wade, nous n’avons jamais eu le soutien de l’Etat et c’est seulement avec Macky, qu’on a senti l’engagement de l’Etat et du Président de la République pour dépasser cette situation, qui perdure depuis 39 ans.» Aujourd’hui, il est question de refuser de se plier, sous les assauts des «fossoyeurs» de la paix. «Et même s’il doit y avoir 30, voire 40 familles qui sont prêtes à démarrer leur construction, que l’Administration soit également prête à les accompagner dès maintenant pour l’érection de leurs maisons. Distribuer les parcelles afin qu’elles commencent à construire», plaide Demba Keïta. Pour lui, il faut aller de l’avant pour consolider le processus actuel, comme à Bindjalou Manjacque, Niaféna, Boucotte Mancagne. «Et si maintenant, ce sont deux personnes tapies dans l’ombre qu’on connaît et qu’on a fini d’identifier, qui vont nous empêcher de libérer ces populations-là de la dette, de cette situation d’étouffement, ce sera une faiblesse qu’il ne faut pas accepter», admet le député.
En écho, le sous-préfet de Niaguis, Richard Birame Faye, essaie de placer les populations devant leurs responsabilités. «J’ai l’impression que vous, populations de Bissine, n’avez pas compris les enjeux ; tout l’effort fourni en termes de sensibilisation, beaucoup de gens ne l’ont pas compris, notamment ceux qui polluent l’atmosphère et qui vous mettent en mal avec les pouvoirs publics et qui sont contre le lotissement de Bissine», martèle-t-il.
Sans langue de bois, le sous-préfet de Niaguis assure que ces fossoyeurs de la paix sont à Dakar, Ziguinchor, dans des zones bien loties. «Et sachez que s’il n y a pas de lotissement il n’y aura d’électricité, pas de réseau d’adduction d’eau, etc.», prévient-il. Il rappelle que le lotissement réalisé à Bissine répond à une loi et a été piloté par le Comité régional d’urbanisme, présidé par le Gouverneur de Ziguinchor. «Celui qui s’oppose donc à ce lotissement, s’expose dès lors à des sanctions prévues par la loi. Et celui qui enlève une borne, je m’occuperais personnellement de lui, car on en a assez de la récréation. Et vous avez vécu 30 ans de conflit, 30 ans d’errance, de stagnation, car l’Etat n’a pas pu réaliser des choses ici pour des raisons de sécurité. Aujourd’hui que cela est réglé, vous devez être les premiers à refuser ces polémiques liées au lotissement de Bissine», enjoint-il aux populations. Pour le sous-préfet, la terre est du domaine national, appartenant à l’Etat. «Et j’en veux pour preuve, qu’aucun de vous ne dispose d’une délibération, d’un bail, d’un titre foncier, etc. Arrêtez, car les gens se sacrifient pour vous», tonne-t-il. Lui et les autres responsables de la région sont complétement désabusés par la situation prévalant à Bissine, qui panse ses plaies, en les grattant en même temps.
BINDJALOU, NIAFENA, BISSINE, LES SYMBOLES DE LA RECONSTRUCTION EN CASAMANCE
Dans les villages jadis abandonnés, l’Etat commence par le plus important. «Il est heureux aujourd’hui que le programme de reconstruction de Bissine, voire de la Casamance, ait démarré par l’é- ducation, car elle constitue aujourd’hui un enjeu de développement et une «sur-priorité» au Sénégal», se réjouit le sous-préfet de Niaguis. Malgré les tiraillements, Richard Birame Faye rappelle que l’Etat veut faire de Bissine une nouvelle agglomération, à l’instar de Bindjalou Manjacque et Niaféna, où des lotissements ont d’ailleurs été opérés au niveau des 13 villages retournés. «On veut y ériger des infrastructures qui polarisent toute la zone, voire les villages environnants, et qui vont constituer un ciment fédérateur, un facteur de cohésion sociale», justifie-t-il. Après les salles de classe, l’Etat va entamer, à Bissine, la construction du poste de santé, le foyer des femmes, pour loger la décortiqueuse, le moulin et le matériel de transformation de la noix d’acajou. «On vous a assez parlé, assez expliqué, aidez-nous donc à dépasser ces querelles», plaide-t-il.
35 milliards à valider par le Président Sall
Ce n’est pas tout : il y a une enveloppe de 35 milliards de F CFA, estimée comme le coût aujourd’hui du programme de reconstruction de la région. Les autorités administratives et les populations espèrent son déclenchement, lors de la tournée économique du Président Sall, prévue au mois de décembre prochain en Casamance. Sur place, il va inaugurer des infrastructures et lancer de nouveaux chantiers. «Nous travaillons d’ailleurs à ce que le Président Macky Sall vienne à Bissine, qui constitue le symbole de retour au bercail des populations en Casamance, après plusieurs décennies de conflit. Mais s’il y a des querelles ici de gauche à droite, le chef de l’Etat ne pourra pas venir au niveau de ce terroir», indique le sous-préfet de Niaguis. Il plaide pour la sensibilisation, la réconciliation, le pardon mutuel, afin de tourner la page des querelles du passé, pour aller à la reconstruction de la Casamance, qui est le grenier du Sénégal. «Le retour dérange certaines personnes ; mais qu’elles sachent que l’Etat prendra ses responsabilités et que personne ne va bloquer ce processus de retour et de réintégration. Et que les gens le comprennent. Les limites entre quartiers, villages, c’est de l’utopie. Et si limite il y doit y avoir, cela incombe à l’Administration, l’Etat», précise Richard Birame Faye.
URGENCE
Plus d’un an après le retour au bercail de sa population, malgré tous les efforts consentis par l’Etat et ses partenaires, Bissine fait face aux démons de la division. Ce qui mine la cohésion sociale et compromet la paix tant recherchée ces trois dernières décennies. Le problème est complexe. Les autorités administratives et politiques essaient de résoudre l’équation, en se lançant dans une course contre la montre. Bien sûr, l’issue dépend de la prise de conscience des populations de Bissine, par rapport aux efforts et moyens déployés par l’Etat et ses partenaires pour leur retour et leur réintégration dans leurs terres ancestrales, grâce à une vaste opération de l’Armée. Par ailleurs, il y a aussi les enjeux sécuritaires et de développement de cette zone, avec des potentialités économiques énormes, longtemps contrôlée par les bandes armées, désormais défaites. Or, elle manque encore de tout. Il y va aussi de la stabilité et de la paix définitive au niveau de tout l’arrondissement de Nyassia, voire toute la Casamance.
«NOUS ALLONS GARDER NOTRE ETAT D’ESPRIT ET RESTER DANS NOTRE LOGIQUE»
Après avoir battu l'As Douanes (2-0) lors de la première journée, Teungueth FC accueille Diambars. Une rencontre importante pour les Rufisquois qui visent une deuxième victoire en autant de sorties. Face aux académiciens de Saly, l'entraîneur Youssoupha Dabo s’attend à une rencontre difficile.
Championne en titre, l'équipe de Teungueth FC veut continuer sur sa lancée de la saison précédente. Après avoir signé leur première victoire en ouverture, les Rufisquois veulent confirmer devant Diambars ce samedi à domicile.
«C’est un match de championnat. Nous allons garder notre état d’esprit et rester dans notre logique. Ce sont deux équipes qui se connaissent très bien. De notre côté, on s’attend à un match qui sera très disputé. Ce sont deux équipes qui ne refusent pas le jeu. Je dis souvent à mes joueurs que si on est meilleur que l’adversaire, on le bat. Je pense que les gens ne viennent pas au stade pour voir des joueurs qui se couchent toutes les 30 secondes. On connaît la manière dont Diambars joue. Après, chaque équipe va garder son identité», a déclaré Youssouf Dabo.
Abordant la victoire face à l’AS Douanes, le technicien rufisquois pense que ses hommes ont fait le match qu’il fallait. «Pour la première journée, nous avons réussi à faire le match qu’on voulait faire grâce à notre organisation offensive comme défensive. Nous avons su être costauds. Ce qui est important chez nous dans ces moments difficiles, c’est d’être costauds».
Étant donné que Teungueth est considéré comme l’un des grands favoris dans l’élite sénégalaise, Youssouf Dabo annonce que son équipe va tout faire pour garder son statut. «Teungueth a pris une autre dimension. Aujourd’hui, toutes les équipes veulent nous battre. C’est à nous d’être costauds et d’être concentrés. Nous avons un statut à défendre, mais en travaillant. Nous savons que ça ne sera pas facile», a conclu le technicien sénégalais.
LA LIGUE TIRE UN BILAN POSITIF
Organisation de la première journée du championnat sénégalais
La Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp) a tenu hier une conférence de presse en prélude à la rencontre entre Teungueth FC et Diambars comptant pour la deuxième journée du championnat au stade Ngalandou Diouf. En présence des entraîneurs des deux clubs, le bureau a tiré le bilan de la première journée. Par ailleurs, il exhorte les deux équipes à prendre exemple sur la rencontre entre AS Pikine et FC Guédiawaye au stade Alassane Djigo pour une bonne organisation.
La nouvelle équipe dirigeante de la Ligue sénégalaise de football professionnelle veut vendre le championnat sénégalais. Même si une réussite a été notée lors de la première journée de la L1 comme de la L2, Djibril Wade et son équipe veulent rester dans leur logique.
Pour les matchs de la deuxième journée, les responsables de la Lsfp souhaitent une organisation parfaite mais également la sécurité. C’est pour cela qu’hier, lors de la présentation de l’affiche phare de la deuxième journée qui va opposer le champion en titre Teungueth FC à son dauphin Diambars de Saly, le vice-président de la Lsfp chargé des compétitions, Pape Momar Lô, a fait le point de la précédente journée. «Sur le plan sportif, on a assisté à de grands matchs de football lors de la première journée. Les équipes ont fait un match correct. Sur le plan organisationnel, les stades étaient pleins à craquer. Nous avons même demandé à l’AS Pikine de limiter le nombre d’accès. Du point de vue global, l’organisation s’est bien passée.
Après l’évaluation, tout s’est bien passé : sécurité et fair-play. A ce niveau, il faut féliciter les équipes, même s’il reste des choses à faire», a déclaré le vice-président de la Ligue. Malgré la frilosité des sponsors qui se font encore désirer, le vice-président assure que ce problème sera vite réglé dans les prochains jours. «L’agent marketing et communication de la ligue est en train de démarcher des sponsors au niveau local. Et d’ici quelques jours, il y aura des signatures de contrats avec des entreprises», a-t-il ajouté. S’agissant de la présence des supporters dans le stade, le directeur exécutif Amsatou Fall tire un bilan satisfaisant. «En termes de popularité, nous avons pu mesurer par rapport à la capacité de nos stades. Nous sommes presque à 90% de taux d'occupation de stades. Lors de la rencontre entre le Jaraaf de Dakar et Génération Foot à Deni Biram Ndao, les supporters ont répondu présent. C’est le cas à Saint-Louis où la Linguère recevait Mbour Petite Côte. Les supporters ont répondu massivement à cette première journée», a-t-il déclaré.
Revenant sur les manquements notés au stade Ibrahima Boye de Guédiawaye où Teungueth a reçu tardivement les clés pour accéder aux vestiaires, Amsatou Fall promet que cette situation ne va plus se produire. «Nous avons reçu les rapports du commissaire du match et de l’arbitre. Aujourd’hui, avec le vice-président chargé des compétitions, on a identifié les problèmes après avoir étudié les rapports. Des recommandations seront faites pour voir la suite à donner à cet impair. Il est inacceptable qu’une équipe vienne à 2h30 avant le match et que jusqu’à une heure du match, elle ne puisse pas être en possession de ces clés pour accéder aux vestiaires. En tout cas, ce genre de choses ne passera plus», a-t-il martelé
URGENCE CLIMATIQUE ET EXPLOITATION DU PETROLE ET DU GAZ AU SENEGAL
Des acteurs de la société civile proposent de construire un compromis dynamique
Comment exploiter les ressources fossiles du Sénégal tout en prenant en compte l’urgence climatique ? Huit organisations de la société civile sénégalaise ont posé le débat en interpellant les autorités publiques à intégrer ce paramètre dans le déploiement de leur politique. Elles proposent d’ailleurs d’arrêter un plan de sortie des énergies fossiles.
«Exploiter le pétrole et le gaz en pleine période d’urgence climatique». Le Sénégal est appelé à relever ce défi et à l’intégrer dans son système de gouvernance. Mais il faudrait auparavant que les autorités publiques aient cette volonté ou qu’elles soient poussées à prendre en compte cet état de fait. Quoi qu’il en soit, huit organisations sénégalaises ont pris leur bâton de pèlerin afin que les raisons économiques ne prévalent pas sur la nécessité de préserver l’environnement. Il s’agit de LEGS-Africa, Action pour la Justice Environnementale (AJE), Femmes, Enfance, Environnement (FEE) ; Green Senegal, Lead Senegal, Alliance des Acteurs et Métiers des Energies au Sénégal (AMES), et Lumières, Synergie et Développement (LSD).
Selon eux, la problématique des changements climatiques appelle à une conscience renouvelée sur notre modèle économique. En marge des conclaves de Glasgow, ces organisations citoyennes et écologiques sénégalaises se mobilisent autour de l’urgence climatique pour alerter l’opinion publique, les pouvoirs publics et l’ensemble des acteurs sur les enjeux contemporains. Elles rappellent à l’Etat du Séné- gal l’ampleur des engagements antérieurs et la mesure de ses engagements postérieurs face à l’urgence de la limitation des taux d’émissions de gaz à effet de serre, dans un contexte où l’Etat du Sénégal s’engage à dé- marrer à partir de 2023 une production importante de gaz et de pétrole. Ces acteurs de la société civile disent être fortement préoccupés par l’emballement climatique de la planète et son cortège de conséquences en Afrique en général et au Sénégal en particulier. Ils disent être également préoccupés par les impacts négatifs observés montrant une tendance à la baisse de la pluviométrie, une hausse des températures moyennes, une élévation du niveau de la mer, des perturbations sur la disponibilité des espaces cultivables, des ressources hydrauliques et halieutiques. Non sans pointer du doigt la vulnérabilité des écosystèmes au Sénégal, nécessitant un recours à des actions précises d’atténuation et d’adaptation face aux perspectives climatiques futures, afin d’en maîtriser les impacts potentiels, notamment en termes socio-économiques. Elles disent également relever la fréquence des événements extrêmes (vagues de chaleur, pluies hors saison, perte de terres cultivables) affectant principalement les zones situées au nord et à l’est du Sénégal (Diéry, Sénégal oriental Linguère, etc.)
NIVEAU D’EMISSIONS GLOBALES DE CO2 AU SENEGAL
Par ailleurs, toujours dans leur déclaration parvenue à «L’AS», Legs Africa et Cie estiment que depuis 2010, les émissions globales au Sénégal s’établissaient à 16 752 Gg de C02 équivalent et celles qui connaîtraient une progression régulière, pour atteindre 37 761 Gg, d’ici 2030 si aucune action n’est faite. Et que pendant ce temps, notent-elles, le Sénégal est toujours résolu à poursuivre l’exploitation du pé- trole et du gaz à travers au moins deux Décisions Finales d’Investissements (DFI) signées, avec une projection de début de production en 2023. Même si le président de la Ré- publique du Sénégal soutient que le gaz sera utilisé comme une énergie propre, pour en faire un levier de la transition énergétique, cela n’empêche pas, selon ces organisations, de mettre en œuvre une Stratégie claire et concertée, des politiques et outils juridiques permettant de réduire considérablement les émissions carbones. Elles prônent de mieux encadrer la gouvernance environnementale des projets pétroliers, à travers des études d’impact environnementales et sociales régulières, une gestion inclusive des Plans des Gestions environnementale et sociale (PGES) des exploitations en cours, et une réévaluation des impacts et des externalités négatives des projets pétroliers et gaziers avant l’octroi de nouvelles Décisions Finales d’Investissement.
«ARRETER UN PLAN DE SORTIE DES ENERGIES FOSSILES»
Legs Africa et Cie, disent être conscientes de l’importance des besoins en énergie pour atteindre les objectifs du Plan Sénégal Emergent et le poids de la dépendance à ces énergies importées, dans la balance de paiement du Sénégal. Pour autant, elles estiment que l’empreinte écologique des énergies fossiles, du fait que les combustibles fossiles sont la principale cause de l’urgence climatique. «Charbon, pétrole et gaz sont responsables de près de 80 % de toutes les émissions de dioxyde de carbone depuis le début de la révolution industrielle », lit-on dans leur note parvenue à la rédaction. A les en croire, l’option d’une croissance économique essentiellement basée sur l’exploitation intensive des combustibles fossiles s’avère désuète et en déphasage avec le contexte d’urgence climatique. Ces organisations citoyennes et écologiques appellent ainsi les autorités à privilégier les solutions alternatives et à encourager les porteurs de projets pétroliers en cours, à adopter des techniques visant à réduire les émissions de CO2 à défaut de les éradiquer. Elles les incitent également à orienter une partie importante des revenus pétroliers escomptés vers le financement de la transition énergétique. Non sans mettre en place un protocole exigeant d’encadrement des émissions de GES dans le cadre des nouveaux projets pétroliers en cours d’exploration. En définitive, elles pensent qu’il faut arrêter un plan de sortie des énergies fossiles en raison de leur absence de durabilité, et accentuer la promotion des énergies renouvelables à travers leur prise en charge correcte dans les différents budgets sectoriels et la planification locale.
LE PHARMACIEN ALIOU BA CRIE AU COMPLOT ET REVELE QUE SA VOITURE EST CONDUITE PAR DES POLICIERS
L’affaire des faux médicaments saisis à la Patte d’Oie et qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive a été débattue dans le fond hier au tribunal correctionnel de Dakar.
Le Directeur général de Dipro Pharma Biomedic, Mamour Niang, le Directeur général de Dahai Co, le pharmacien Aliou Bâ et les Chinois Zang Haï Dong et Wong Don Wang ont comparu hier devant le tribunal correctionnel de Dakar. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vente illicite de médicaments, mise en danger de la vie d’autrui, faux et usage de faux dans un document administratif et blanchiment de capitaux. Ils encourent des peines allant de 2 ans à 4 ans de prison ferme. Le jugement sera rendu le 9 décembre prochain.
L’affaire des faux médicaments saisis à la Patte d’Oie et qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive a été débattue dans le fond hier au tribunal correctionnel de Dakar. En effet, la sûreté urbaine avait saisi, à la Patte d’Oie, une importante quantité de faux médicaments. Il s’agissait de 46,5 tonnes de solutés et de 46 tonnes de dispositifs de médecine. Ces produits non autorisés à la vente ont été saisis dans le bâtiment qui abrite le siège social de la société Dahai Co Sarl. C’est ainsi que le Chinois Hai Dong Zhang et son bras droit Wong Don Wang et leurs deux acolytes sénégalais, à savoir les pharmaciens Aliou Bâ et Mamour Niang ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt par le parquet pour association de malfaiteurs, vente illicite de médicaments, mise en danger de la vie d’autrui, faux et usage de faux dans un document administratif ainsi que blanchiment de capitaux. Devant la barre hier, ils ont à l’unanimité nié les faits qui leur sont reprochés. Selon le docteur d’Etat en pharmacie, Aliou Ba, la police n’a pas saisi des médicaments, mais plutôt des injections. Et il ajoute que ces produits ont été enregistrés depuis 2015 et que c’est le Laboratoire qui fournit le ministère de la Santé qui lui a livré les fameux produits. Il souligne qu’il ne va jamais manquer à son serment pour porter atteinte aux populations. Il accuse ses concurrents d’avoir fomenté cette affaire dans le seul dessein de le liquider. «Lors de la perquisition, il y avait 30 millions FCFA sur les lieux et l’argent a disparu. Ma voiture est conduite par les policiers », a révélé Aliou Ba qui dit être en règle avec la douane et la fiscalité. «J’ai signé un protocole d’accord avec la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement et Biofar. Ces derniers veulent investir au Sénégal», explique-t-il. Après avoir précisé qu’il fait partie de l’Ordre des pharmaciens, Mamour Niang informe qu’il s’approvisionne auprès des Chinois.
LE CHINOIS HAI DONG ZHANG : «JE N’APPARTIENS A AUCUNE MAFIA»
Le Chinois Hai Dong Zhang a abondé dans le même sens que ses Co prévenus en précisant n’appartenir à aucune mafia. «J’ai travaillé au Mali, au Niger avant de venir au Sénégal. Dès mon arrivée, j’ai voulu respecter la législation. C’est ainsi que j’ai lancé un appel à la candidature. Il y avait plus de 10 postulants, mais on a choisi le meilleur pharmacien. Don Wang est mon cousin, il n’a rien fait. Je l’ai amené au Sénégal pour qu’il me prépare des plats chinois, a-t-il déclaré. Pourtant, il avait reconnu les faits à l’enquête préliminaire. Son cousin WongDon a adopté la même stratégie de défense en faisant dans la dénégation systématique. Le témoin, le pharmacien Assane Mbengue qui s’active dans la commercialisation de solutés, a rappelé qu’il s’est désisté de sa plainte. «On les a inscrits au Sé- négal. Par la suite, on a compris que c’était un problème d’incompréhension. Quand j’ai discuté avec eux, je me suis rendu compte qu’ils l’ont fait de bonne foi. Les prévenus travaillent avec mon fournisseur qui est en Chine et les produits sont testés par la Pna», indique Dr Assane Mbengue.
LE PREVENUS RISQUENT 2 ANS A 4 ANS FERME
Selon le substitut du procureur, ce dossier relève d’une question de santé publique. «46,5 tonnes de solutés et 46 tonnes de dispositif médical ont été saisis. Mieux, le directeur de la Pna, Madické Diagne avait dit que le soluté est un remède liquide contenant une substance. En plus, dans leur importation, ils n’avaient pas précisé de solutés. Il était mentionné dispositif médical. Donc, cela a été introduit frauduleusement dans ce pays. Mais aussi, ils n’avaient pas respecté les règles de stockage. Pire, ils avaient entreposé des cartons dans les toilettes. Ils sont tous coupables de vente illicite de médicaments. Leur structure ne bénéficie pas d’agrément, car le directeur de la Pna ne l’a pas confirmé », a soutenu le représentant du ministère public. Pour le blanchiment de capitaux et faux, il a requis la relaxe en faveur de Mamour Niang. Par contre, il considère les autres coupables de blanchiment de capitaux et de faux et usage de faux. «Les autres prévenus ont acquis une parcelle à 400 millions Fcfa à Pikine, et des sommes d’argent sont déposées dans des banques. Ils ont pratiqué cette activité durant 2 ans. Hai Dong Zhang se charge de l’importation et Aliou et Wong se chargent de la commercialisation», explique le parquetier qui a ainsi requis 2 ans de prison ferme contre Mamour Niang et 4 ans de prison ferme contre les autres. Il a demandé la confiscation des sommes saisies, de l’argent déposé dans les banques et du terrain de 4557 m2 à Pikine. La défense plaide la relaxe. Selon Me El Hadji Diouf, des entreprises françaises sont derrière cette histoire. Elles ont eu écho que des Chinois sont en train de gagner le terrain. Ils ont manipulé les Sénégalais. Pourtant, la Pna a acheté beaucoup de produits à leur niveau quand les structures de santé étaient dé- bordées à cause du coronavirus», renseigne Me Diouf. Délibéré le 9 décembre prochain.
LE PRÉSIDENT NE S’EST JAMAIS TROMPÉ
En mission commando, le porte-parole du gouvernement est monté au créneau pour défendre le président de la République qui fait l’objet d’une salve de critiques depuis qu’il a annoncé la restauration du poste de Premier ministre
En mission commando, le porte-parole du gouvernement est monté au créneau pour défendre le président de la République qui fait l’objet d’une salve de critiques depuis qu’il a annoncé la restauration du poste de Premier ministre. Selon le ministre Oumar Guèye, il n’y a aucune erreur ni un quelconque tâtonnement de la part du chef de l’Etat dans son choix.
Ce n’est pas une nouveauté dans notre pays. Si vous interrogez l’histoire politique du Sénégal, ce n’est pas la première fois que le poste de Premier ministre est supprimé et rétabli. Il n’y a rien d’extraordinaire. Donc, il n’y a aucun problème pour ce qui concerne le retour du poste de Premier ministre. Il n’y a pas eu d’erreurs, ni quoi que ce soit. Le Président ne s’est jamais trompé», a déclaré le ministre des Collectivités territoriales, en marge du vote du projet de loi portant modification du Code général des Collectivités territoriales. Poursuivant, le ministre Oumar Guèye rappelle que le président de la République, élu au suffrage universel direct, définit la politique de la nation et, en fonction des situations, décide comment il doit organiser l’architecture de son gouvernement. «C’est la raison pour laquelle, le Président qui avait mis en place le poste de Premier ministre a décidé de ramener le poste après une suppression. C’est dans ses prérogatives par rapport à une étude de la situation du pays», avance-t-il.
Selon le porte-parole du gouvernement, le chef de l’Etat est sur une trajectoire et définit la politique de la nation par rapport à ses objectifs d’atteindre un Sénégal émergent. Quant à l’échec du Fast-track, un des motifs justifiant la suppression du poste de Premier ministre en 2019, Oumar Guèye répond par la négative. Selon lui, le Fast-track est toujours d’actualité. « Le gouvernement est toujours en mode Fast-track. D’ailleurs, nous sommes en train de faire beaucoup de réalisations et dans tous les domaines. En 2012, nous avions 500 MW. Aujourd’hui, nous avons dépassé les 1500 MW de production d’énergie. En 2012, il n’y avait que 32 km d’autoroute. Aujourd’hui, nous avons dépassé les 225 km. Et tant d’autres réalisations comme dans les filets sociaux. En 2012, il n’y avait pas de couverture maladie universelle, de Promovilles, de Puma et autres. Le Sénégal de 2012 n’est plus le même que le Sénégal de 2021. Nous sommes sur une pente ascendante», a indiqué le porte-parole du gouvernement.