La pharmacienne Mme Aïcha Goundiam Mbodji a gagné au fond devant la Cour suprême. La haute juridiction qui a rendu sa décision hier, jeudi 25 novembre, a tranché en sa faveur dans l’affaire dite de la «Grande Pharmacie Dakaroise» contre Mme Aminata Gassama Baldé selon le site sudquotidien.sn que nous avons visité. Cette dernière a été dépossédée de son site au profit de la pharmacie «Nation» appartenant à l’épouse d’Abdoulaye Baldé. Ce, par l’entremise du ministère de la Santé et de l’Action Sociale.
Mme Aïcha Goundiam Mbodji retrouve sa pharmacie. La Cour suprême lui a finalement donné raison dans le contentieux l’opposant au ministère de la Santé et de l’Action Sociale et à la pharmacie de la «Nation» qui appartient à Aminata Gassama Baldé, épouse du maire de Ziguinchor. «Par arrêt rendu le 25 novembre 2021, la Chambre Administrative de la Cour suprême du Sénégal a purement et simplement annulé l’Arrêté 000270/MSAS/ DGSE/DPM, du 13/01/2021 par lequel le ministre de la Santé et de l’Action Sociale autorisait Mme Aminata Gassama Baldé pharmacienne à transférer son officine Pharmacie La Nation, au rez-de-chaussée de l’immeuble Hôtel Indépendance, site occupé depuis 1953 par la Pharmacie Dakaroise dont Mme Aïcha Goundiam Mbodji est la pharmacienne titulaire depuis bientôt 40 ans», informe-t-on. La Cour suprême avait suspendu l’exécution de l’arrêté autorisant le transfert de la pharmacie «Nation» depuis avril dernier.
En effet, cet arrêt de la Cour suprême réinstalle ainsi Mme Aïcha Goundiam Mbodji dans ses droits et met fin à l’occupation irrégulière du site de l’officine de pharmacie de l’Hôtel Indépendance par Mme Aminata Gassama Baldé. Pour rappel, sur la base d’un arrêté du ministère de la Santé et de l’Action Sociale avec la «complicité» du bailleur (Institution de prévoyance retraite au Sénégal), Mme Mbodj était dépossédée de son site. «Je suis titulaire de la Grande Pharmacie Dakaroise depuis 1982 et en 2015, j’ai dû quitter pour cause de rénovation sur injonction de l’Ipres qui a ainsi résilié mon bail un an avant son expiration. La loi leur imposait de me proposer un nouveau bail à la fin des travaux. Depuis lors, j’ai été en contact régulier avec l’IPRES pour préparer mon retour. En décembre 2018, j’ai reçu un courrier officiel du Directeur de l’Ipres de l’époque me confirmant que le local de 66 m2, 02 que j’avais choisi m’était réservé. J’ai été invitée à me rapprocher du Directeur du Patrimoine et de la logistique de l’Ipres pour signer un bail. J’ai favorablement répondu par courrier mais depuis silence sur toute la ligne», avait-elle expliqué. Mais, grande a été sa surprise lorsqu’elle apprend que le site allait être attribuée à une autre pharmacienne après la finition des travaux.
Sentant un parfum de scandale dans cette affaire, elle avait décidé de porter le combat devant la justice pour rentrer dans ses droits. Un combat dans lequel, elle n’était pas seule car bénéficiant du soutien du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal qui qualifiait d’illégal ce qui se passait et avait exigé le respect des textes régissant la profession pharmaceutique. «Il n’est pas question d’accepter qu’un bailleur, quel qu’il soit puisse s’arroger le droit de sortir un pharmacien pour en installer un autre.
Compte tenu du droit de priorité dont bénéficie Mme Aïcha Goundiam Mbodji et qu’elle a exercé par une option ferme et définitive sur le local, tout bail consenti sur le même local à une autre personne et quel qu’en soit l’objet, est irrégulier et doit être considéré comme nul et de nul effet, car les dispositions de l’article 127 de l’Acte Uniforme OHADA précité, sont d’ordre public», avait déclaré le syndicat. Une requête avait ainsi été déposée auprès de la Cour suprême pour demander la suspension de l’arrêté portant autorisation de transfert de la pharmacie «Nation» sur le site de la «Grande Pharmacie Dakaroise» installée sur le site de la Place de l’Indépendance depuis 1953.
L’ASSEMBLEE REACTUALISE L’ACTE III
Élection du maire et du président de conseil départemental au suffrage universel direct
L’élection des maires et des présidents de Conseil départemental au suffrage universel direct est définitivement inscrit dans le Code des collectivités territoriales. Et pour cause, l’Assemblée nationale a adopté hier, jeudi 25 novembre, le Projet de Loi N°37/2021 modifiant la Loi N°2010-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités territoriales, modifiée. Ce texte vise, selon le ministre des Collectivités territoriales, du développement et de l’aménagement des territoires, porte-parole du Gouvernement, à inscrire dans le Code général des collectivités territoriales les changements apportés à l’élection du maire et du président de Conseil départemental au suffrage universel direct.
Convoqués en session plénière consacrée au Projet de Loi N°37/ 2021 modifiant la Loi N°2010- 10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités territoriales, modifiée hier, jeudi 25 novembre, les députés ont procédé à la validation dudit projet. Dans le rapport de la rencontre de la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains tenue le vendredi 19 novembre dernier à l’effet d’examiner ce texte, le ministre des Collectivités territoriales, du développement et de l’aménagement des territoires, porte-parole du Gouvernement a expliqué que ce projet de loi vise à inscrire dans le Code général des collectivités territoriales les changements apportés à l’élection du maire et du président du Conseil départemental au suffrage universel direct, objet des articles L230, L265 et L 297 de la Loi n°2021-35 du 23 Juillet 2021 portant Code général. Selon lui, ces modifications rendent impérative la modification des dispositions de la Loi n°2013- 10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités territoriales, modifiées. Soumis au vote, l’article unique de ce projet de Loi a été adopté à l’unanimité des députés présents à cette session plénière. Il faut noter que la discussion générale a été marquée par l’intervention de deux députés qui ont demandé à prendre la parole.
Il s’agit de Mme Adama Kadame et de Me Djibril War. Première à prendre la parole, Mme Kadame a plutôt axé son intervention sur les remerciements à l’endroit du ministre pour toutes les réalisations accomplies dans le département de Rufisque. Abondant dans le même sens, Me Djibril War après avoir félicité le ministre Oumar Guèye, a salué la pertinence des nouvelles dispositions qui vont, selon lui, permettre aux élus de prendre davantage leurs responsabilités concernant les actes qu’ils prendront dans le cadre de leur exercice.
En effet, a-t-il tenu de préciser, désormais tout élu qui posera des actes contraires à la loi devra en répondre. Autre question soulevée lors de cette rencontre de la Commission des Lois, la fixation du nombre des adjoints au maire et des membres du bureau du Conseil départemental. En effet, pour beaucoup de députés, ce nombre devrait être inséré dans le Code général des collectivités territoriales. Prenant la parole, le ministre Oumar Guèye, précisant que le décret y relatif sera pris avant la tenue des prochaines locales, a indiqué que la voie réglementaire s’avère plus adaptée, au regard de la souplesse qui la caractérise.
DES «DROITS-DE-L’HOMMISTES» FONT LE PROCÈS DES DÉCISIONS DU CSM
Alassane Seck, secrétaire exécutif de la LSDH trouve que «la justice n’est pas indépendante» dans notre pays, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty international/Sénégal estime lui que «la justice n’est pas une réalité dans le Sénégal, aujourd’hui»
Le «rabat» des cartes par le chef de l’Etat Macky Sall, à l’issue de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature de lundi dernier continue de susciter des réactions et commentaires notamment les conséquences des nominations aux parfums de sanctions des uns pour leur position et de promotion d’autres magistrats. Alors que Alassane Seck, secrétaire exécutif de la LSDH trouve que «la justice n’est pas indépendante» dans notre pays, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty international/Sénégal lui est d’avis que «la justice n’est pas une réalité dans le Sénégal, aujourd’hui».
SEYDI GASSAMA, DIRECTEUR EXÉCUTIF D’AMNESTY INTERNATIONAL/SÉNÉGAL : «La justice n’est pas une réalité dans le Sénégal, aujourd’hui»
Contacté au téléphone par Sud Quotidien, le directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal, Seydi Gassama trouve que les nouvelles nominations opérées au sein de la magistrature prouvent l’impartialité du pouvoir exécutif, contre les autres pouvoirs. «La lecture que je fais des résultats de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature, c’est du déjà-vu. Il n’y a rien de nouveau par rapport aux aspirations du peuple sénégalais. Aspiration qui a été déjà exprimée par l’actuelle classe politique au pouvoir lors des Assises nationales. Aspiration également qui a été fortement exprimée lors des travaux de la Commission de réformes des institutions qui avaient tous recommandé fortement que le président de la République ne siège plus au Conseil suprême de la magistrature... Si vous voulez faire respecter le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs, la Constitution du Sénégal pose le principe des trois pouvoirs : le pouvoir exécutif, le législatif et celui du judiciaire et pose même, en principe, le problème d’indépendance des pouvoirs. Donc, il est inacceptable, aujourd’hui, que le chef de l’exécutif soit en même temps le chef du pouvoir judiciaire», a-til expliqué. Avant de poursuivre sur les vraies raisons des changements : «la justice n’est pas une réalité dans le Sénégal d’aujourd’hui. Car tout le monde sait que toutes les propositions de nomination, d’affectation sont faites par le Garde des Sceaux qui est donc membres du pouvoir exécutif, qui est sous l’autorité directe du chef d’Etat. Et, elles ne sont pas gratuites, elles ne sont pas faites en toute d’objectivité». Toujours selon ses explications, la plupart de ces nominations obéissent à des origines de sanctions. Et, «la conséquence, c’est qu’aujourd’hui, toutes les nominations qu’il a faites sont susceptibles de créer des suspicions figées de partout, par rapport au Procureur de la République et par rapport du Doyen des Juges d’instruction».
ALASSANE SECK, SECRÉTAIRE EXÉCUTIF DE LA LSDH : «La justice n’est pas indépendante»
«On peut s’interroger sur la pertinence de certaines décisions. Affecter des magistrats dans des juridictions où ça ne marche pas n’est pas opérationnel. Donc, on peut imaginer qu’il y a des règlements de comptes sur certaines décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature», a déclaré Alassane Seck, Secrétaire exécutif de la Ligue Sénégalaise des droits humains (LSDH). Et de poursuivre que la justice n’est pas indépendante au Sénégal : «l’exécutif, le lieu, c’est à la Présidence de la République ; donc ça dénote une absence d’indépendance parce que l’exécutif ne peux pas gérer ou héberger le judiciaire.
Le judiciaire, sur le principe même de la séparation des pouvoirs, il n’est pas concevable que l’exécutif puisse héberger des réunions du Conseil supérieur de la magistrature. Car, dans certaines décisions qui ont été prises, le président du Conseil c’est le président de la République et le vice-président, c’est le ministre de la Justice. Nous pouvons voir que toutes les décisions sont faites par le ministre de la Justice. Donc, de ce point de vue, on ne peut pas avoir d’indépendance car les carrières des magistrats dépendent du ministère de la Justice».
Interroger sur les conséquences de ces nominations aux parfums de sanctions des uns pour leur positions et de promotion d’autres magistrats, sur «l’indépendance de la justice» face au pouvoir exécutif, surtout en perspectives des joutes électorales qui profilent à l’horizon, il ajoute : «tout est possible. Des lors que les carrières des magistrats dépendent de l’exécutif et que ça a pris 18 mois pour faire le Conseil supérieur de la magistrature. Donc tout dépend du président, de son bon vouloir».
ANDREA ORI «ACCULE» LE SENEGAL
Le Représentant résidant du Haut-Commissariat des Nations Unis aux droits de l’homme, Andrea Ori, plaide pour que le Code de l’enfant et la loi sur le Statut des «daaras» soit adoptés
L’adoption du Code de l’enfant et de la loi sur le Statut des «daaras» est d’une impérieuse nécessité. Le Sénégal doit aussi réformer son Comité des droits de l’homme. C’est la conviction du Représentant résidant du Haut-Commissariat des Nations Unis aux droits de l’homme, Andrea Ori. Il a fait la requête hier, jeudi 25 novembre, lors d’un atelier sur la Protection transfrontalière des Droits des enfants victimes de trafic à des fins d’exploitation économique et sociale, organisé par la Direction de l’Education surveillée et la Protection sociale (Desps) du ministère de la Justice.
Le Représentant résidant du Haut-Commissariat des Nations Unis aux droits de l’homme, Andrea Ori, plaide pour que le Code de l’enfant et la loi sur le Statut des «daaras» soit adoptés. Mieux, le Comité sénégalais des droits de l’homme doit être réformé, selon lui. Il s’exprimait hier, jeudi 25 novembre 2021, lors d’un atelier sur la Protection transfrontalière des Droits des enfants victimes de trafic à des fins d’exploitation économique et sociale, organisé par la Direction de l’Education surveillée et la Protection sociale du ministère de la Justice. Parlant de ce qu’il qualifie de choix politique et non une injonction de sa part, Andrea Ori a dit que le Sénégal est le seul pays en Afrique de l’Ouest à n’avoir pas un Code de l’enfant. Et il importe, dès lors, qu’il se conforme à la législation, avant la présidentielle de 2024. La loi portant Statut des daaras doit être aussi adoptée car, juge-t-il, «l’Etat, en sa qualité de garant de l’ordre public, doit se doter de cette loi afin qu’il puisse avoir les moyens de faire des inspections et de voir le cadre de l’exerce des enseignements dans ces écoles». Il s’agira aussi, à son avis, de donner aux enfants qui fréquentent ces écoles les mêmes chances que ceux des établissements aux enseignements à base du français.
La réforme du Comité sénégalais des droits de l’homme est également une nécessité absolue, trouve Andrea Ori. «Le Comité sénégalais des droits de l’homme est depuis une dizaine d’années déclassé au Statu B, par le Secrétariat international qui gère l’accréditation de tous les mécanismes nationaux. Il importe au Sénégal de rehausser ce mécanisme au niveau A, dans lequel certaines procédures sont demandées comme la question de l’indépendance administrative et financière du comité, une plus large autonomie et le fait qu’il ne reçoit aucun ordre venant de l’exécutif. Il doit avoir une complète indépendance et être capable de faire des enquêtes sur des allégations de violations de droits de l’homme».
Le Représentant du système des Nations Unies juge que l’émergence tant chantée ne doit pas s’évaluer seulement aux kilomètres de routes construites ou encore sur les infrastructures réalisées, mais les droits humains doivent être pris en compte. Le Sénégal va assurer, prochainement, la présidence de l’Union africaine (UA). Il faut donc, dit-il, que son engagement pour les droits humains soit plus que des mots, mais des actes à poser.
MAMADOU SALIF SOW, SECRETAIRE D’ETAT CHARGE DES DROITS DE L’HOMME, EN REPONSE A ANDREA ORI : «L’Etat est en train de faire tout son possible pour permettre que les lois soient votées»
En réponse à l’interpellation du Représentant Haut-Commissaire des Nations Unis aux droits de l’homme, Andrea Ori, le Secrétaire d’Etat chargé des Droits humains, Mamadou Salif Sow, a souligné que les dispositions idoines sont prises par les autorités étatiques afin la législation soit respectée. «Je peux vous assurer que l’Etat est en train de faire tout son possible pour permettre à ce que les lois soient votées. Nous avons travaillé sur le Code de l’enfant. Nous l’avons partagé avec les différentes couches de la société ; mais tout ce qui touche à l’enfant est sensible au Sénégal. C’est la raison pour laquelle nous sommes en train de partager. Notre rôle est de faire en sorte que ce code soit compris et accepté par les différentes couches de la société. Nous sommes là-dessus et nous sommes en train de nous battre. Nous savons qu’avec la présidence de l’Union africaine (UA) du Sénégal, ce sont des questions sur lesquelles nous devons avoir un œil attentif. Pour ce qui concerne le Comité sénégalais des Droits de l’homme, nous sommes en train de travailler avec le président de ce dit comité. Et nous avons décidé de le changer en Commission nationale des Droits de l’homme, avec plus de moyens et d’autonomie financière».
TRAITE DES PERSONNES : 4 mineures Sierra Léonaises forcées à la prostitution, l’une d’elles porteuse du VIH
Quatre filles mineures venues de la Sierra Leone séjournent dans les structures de la Direction de l’Education surveillée et la Protection sociale (Desps), depuis une dizaine de jours. Elles ont été recueillies à Ziguinchor, après que l’une d’elles s’est échappée de leur lieu détention et a dénoncé leur bourreau à la Police. Venue participer hier, jeudi 25 novembre 2021, à l’atelier sur la Protection transfrontalière des Droits des enfants victimes de trafic à des fins d’exploitation économique, celle qui est responsable de la découverte a soutenu que ces filles mineures ont été amenées au Sénégal pour un supposé travail domestique lucratif et rémunéré à plus d’un million, selon leur convoyeur. Elles sont venues au Sénégal sans être inquiétées parce qu’elles donnaient de l’argent aux différentes frontières des pays traversés. C’est une fois à Ziguinchor qu’elles ont découvert que le travail promis était plutôt de la prostitution. L’exercice de ce travail a causé l’infection au VIH de l’une d’elles, âgée de 15 ans.
Pour la directrice de la Desps, Abibatou Youm Siby, «il faut que les passeurs soient condamnés car ayant commis des actes inhumains». Mieux, plaide-t-elle, les Forces de défense et de sécurité qui sont à la frontière doivent renforcer le dispositif de contrôle. «Ce n’est pas acceptable qu’un adulte circule avec un groupe d’enfants. Le déplacement d’un enfant est encadré». Aussi, il faut que la mobilisation atteigne la population. «A chaque fois qu’il y a des déplacements qui paraissent louches, il faut adopter le principe du signalement», a-t-elle ajouté. La directrice de la Desps trouve également que les peines doivent être appliquées, avec rigueur. «Lorsqu’on a l’impression d’être dans une zone d’impunité, c’est comme si on est dans l’encouragement des faits». La lutte contre la traite des enfants nécessite une réponse concertée. «Il faut une stratégie commune pour que tous les pays puissent avoir la même politique commune en la matière et pour l’institution d’un observatoire sous régional». Abibatou Youm Siby fait appel à la responsabilité collective de toutes les parties en charge de la protection des enfants. «Sous le prétexte de la libre circulation des personnes et des biens, il est inacceptable que des enfants soient victimes de trafic».
LAETITIA BAZZI, CHEF DE LA SECTION PROTECTION DE L’ENFANT A UNICEF :«Au Sénégal, près d’un million d’enfants ne vivent ni avec leur père ou leur mère»
«On sait, au Sénégal, que 15% des enfants ne vivent ni avec leur père ou leur mère. Ça fait à peu près 1 million. Cela ne veut pas dire que ce sont des enfants qui sont victimes de traite, mais ce sont des enfants qui sont privés de la protection de leurs parents. Raison pour laquelle le risque d’abus et d’exploitation et de maltraitance est plus élevé. Il s’agit de prévenir la séparation familiale, la maltraitance et s’assurer que tous les enfants qui sont dans cette situation d’une potentielle maltraitance ou traite puissent être identifiés, signalés et secourus et que les auteurs qui commettent ces abus puissent être sévèrement sanctionnés.»
CAN 2021 JUSQU’OU IRA LA LISTE DES JOUEURS FORFAITS OU ABSENTS AU CAMEROUN?
L’Ivoirien Gervinho, le Nigérian Victor Osimhen et le Sénégalais Krépin Diatta se sont ajoutés à la liste des joueurs blessés qui devraient manquer la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN 2021)
L’Ivoirien Gervinho, le Nigérian Victor Osimhen et le Sénégalais Krépin Diatta se sont ajoutés à la liste des joueurs blessés qui devraient manquer la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN 2021), prévue du 9 janvier au 6 février 2022 au Cameroun. Une CAN 2021 à laquelle des joueurs pourraient par ailleurs tenter d’échapper sous la pression de leur club.
Jurgen Klopp, l’entraîneur de Liverpool, est au cœur d’une mini-polémique au sujet de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2021) ces derniers jours. L’Allemand a évoqué avec ironie «un petit tournoi en Afrique» au sujet de la CAN 2021 prévue du 9 janvier au 6 février 2022 au Cameroun. Le coach des Reds se moquait en effet de la remarque d’un journaliste, en conférence de presse. Ce dernier indiquait en effet qu’il n’y aurait pas de trêve internationale pour les Reds avant mars 2022. Ce à quoi Klopp a répondu : «En janvier, il y a un petit tournoi en Afrique. Et je pense que l'Asie joue aussi des matches. L'Amérique du Sud aussi ? Super, j'ai hâte.»
DES JOUEURS QUI VEULENT FAIRE L'IMPASSE SUR LA CAN ?
Il n’en fallait pas moins pour mettre le feu aux poudres, alors que la CAN approche et que la tension monte concernant la mise à disposition des internationaux africains. D’habitude récalcitrants à voir leurs joueurs partir à cette compétition, les clubs européens risquent en effet de l’être encore plus en 2022. Car, pour la première fois, une phase finale organisée en janvier/février va durer plus longtemps : quatre semaines, contre trois entre 1996 et 2017, lorsque la CAN se jouait avec 16 pays (contre 24 pour celle de juin/juillet 2019). Une situation d’autant plus difficile à tolérer pour certains clubs qu’ils verront à nouveau. Certains éléments partir ensuite au Qatar en décembre 2022 pour la Coupe du monde. En octobre dernier, l’attaquant de Nice Andy Delort a par exemple reconnu vouloir faire une pause d’un an avec l’équipe d’Algérie. Le champion d’Afrique 2019 préfère officiellement se concentrer sur son club français que de défendre le titre des Fennecs au Cameroun. Le Niçois ne devrait d’ailleurs pas être un cas isolé. Même si d’autres joueurs, et non des moindres, sont, eux, tout simplement en froid avec leur sélectionneur, à l’instar du Marocain Hakim Ziyech ou de l’Ivoirien Wilfried Zaha. Ils pourraient ainsi manquer également la CAN 2021.
UNE LISTE DE BLESSÉS QUI S’ALLONGE
Certains n’auront, en revanche, hélas pour eux, pas le choix. L’Ivoirien Gervinho, le Nigérian Victor Osimhen et le Sénégalais Krépin Diatta, opérés après une sérieuse blessure (ou sur le point de l'être), devraient manquer à l’appel, à l’image du Burkinabè Lacina Traoré, voire du Marocain Youssef En-Nesyri. Le Ghana, par exemple, ne sait pas s’il pourra compter sur le défenseur Nicholas Opoku et le milieu Mohammed Kudus, également blessés. La liste des absences – volontaires ou contraintes – à la prochaine Coupe d’Afrique des nations devrait continuer de s’allonger durant les six prochaines semaines. (rFI.Fr)
A la place du ‘’fast-track’’ promis à la suppression du poste de Premier ministre, les Sénégalais ont plutôt droit à des ministres qui marchent comme des caméléons.
A la place du ‘’fast-track’’ promis à la suppression du poste de Premier ministre, les Sénégalais ont plutôt droit à des ministres qui marchent comme des caméléons. A l’image du Ter ‘’inauguré’’ depuis 2019, mais qui tarde toujours à revoir Diamniadio. EnQuête propose de nouveau ce texte a été publié dans notre édition du 15 décembre de 2020 qui relevait déjà les difficultés de la vie sans un Premier ministre.
‘’Le gouvernement sans berger’’. Ainsi titrait ‘’EnQuête’’ dans son édition du 7 juillet 2020. A l’époque, ils étaient nombreux à parier le retour du poste de Premier ministre, vu les multiples cafouillages au sommet de la République, depuis la suppression du poste…
Au dernier remaniement, tous les pronostics portant sur un éventuel retour du poste ont été déjoués par le président Macky Sall. Mais certains interlocuteurs n’en démordaient pas pour autant. ‘’Même si ce n’est pas immédiatement, l’option est sérieusement envisagée au sommet. Je pense que si le président ne l’a pas fait lors du dernier remaniement, c’était surtout pour des raisons politiques. Dans le contexte de ce remaniement, prendre quelqu’un pouvait être interprété comme s’il était son choix pour le dauphinat. Maintenant que le problème se pose moins, la venue d’Idrissa Seck ayant brouillé toutes les pistes, je pense qu’il pourrait passer à l’acte en faisant revenir le poste’’, analysait notre interlocuteur sous le couvert de l’anonymat.
L’ancien conseiller d’Abdou Diouf, feu Amadou Tidiane Wane, relevait que le schéma du président aurait bien pu marcher. Mais, cela suppose un secrétaire général de la présidence fort. A la question de savoir si Macky Sall peut gouverner efficacement sans Premier ministre, il rétorquait : ‘’Tout dépend de la personnalité qui se trouve être le secrétaire général de la présidence. Colin a joué ce rôle deux fois. D’abord sous Senghor avant d’être remplacé par Abdou Diouf. Suite aux évènements de 1962 jusqu’en 1970, il n’y avait donc pas de Premier ministre. Ce n’est qu’en 1970 que Senghor a remis le poste en y nommant Abdou Diouf.’’
Et d’ajouter : ‘’La deuxième fois, c’était en 1983 sous Abdou Diouf. Le poste a été supprimé à nouveau. Et Collin a été ministre d’Etat, secrétaire général jusqu’en 1990. Il l’a donc été pendant sept ans. Cela veut dire que si on a un bon secrétaire général et si le président veut travailler, il n’y a aucun problème. La primature n’est pas indispensable.’’
‘’Si on a un secrétaire général de la présidence fort, il n’y a aucun problème’’
Rappelant Obama, l’ancien coordonnateur de l’Association des maires du Sénégal déclarait : ‘’Comme le disait l’autre, c’est des institutions fortes qui comptent, mais aussi, il faut des personnalités fortes. S’il y a une personnalité forte qui travaille, le président peut se reposer.’’
Le problème se pose donc surtout au niveau des profils des uns et des autres. Sous Boun Dionne, il y avait à la présidence juste un bouton comme il se réclamait. Lequel ne s’allumait que sur activation de son mentor. Rien à voir avec un Collin dont les instructions valaient édits présidentiels, voire bien plus. L’ancien conseiller en Développement rural se souvient : ‘’Quand il y avait un dossier, on pouvait l’écrire soit sur un document avec en-tête président de la République et c’est le président qui signe, soit avec en-tête ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence, et c’est Collin qui signe. A deux ou trois reprises, j’ai vu que quand c’est le président, certains prennent leur temps. Ensuite, ils pouvaient se permettre d’aller négocier directement avec lui pour des concessions. Ce qui n’était pas le cas pour les dossiers signés par Collin.’’
Eclairage de Moubarack Lo
Dans nos précédentes éditions, Moubarack Lo rappelait que dans l’organisation institutionnelle, plusieurs options sont possibles. Le plus important, selon lui, c’est d’assurer la coordination interministérielle, d’avoir, à tout moment, une pression sur les ministres et d’avoir un bon suivi, une bonne évaluation. L’ancien conseiller à la primature, au moment de sa dissolution, expliquait : ‘’Cette coordination peut se faire au niveau de la primature, comme ça peut se faire au niveau de la présidence. Sous Abdou Diouf, quand le poste de PM a été supprimé, il y avait un secrétaire du Conseil des ministres qui jouait ce rôle. Comme son nom l’indique, il coordonnait l’activité des ministres.’’
Dans la nouvelle formule, d’aucuns croyaient que c’est le Secrétariat général du gouvernement qui assure cette mission. Mais, à en croire M. Lô, le SG assure une coordination administrative. ‘’C’est le président de la République qui est le patron direct des ministres. Pour le SG du gouvernement, c’est la coordination des textes, leur préparation… Maintenant, la coordination politique, c’est le chef de l’Etat. C’est à lui de veiller à ce que ça fonctionne’’. Celui-ci joue-t-il pleinement son rôle ? Moubarack Lô donne sa langue au chat. ‘’Ce n’est pas à moi d’en juger. C’est au président, qui a nommé les ministres, d’apprécier leur travail. De toute façon, ayant été lui-même Premier ministre, ensuite président de la République, il connait suffisamment la coordination ministérielle pour pouvoir apprécier ce qui se fait de bien et ce qu’il faut améliorer’’.
EXCLUSIF SENEPLUS - Les affidés ont eu cette fois, la décence de faire le service minimum pour commenter la résurrection de la relique primatoriale. Parce qu’autrement, ils devraient nous expliquer où est passé le « Fast track »
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’était pas très enthousiaste, notre tailleur de haute couture pour expliquer le retour du poste de Premier ministre. Pour masquer le peu d’importance de cette jonglerie institutionnelle de son patron, il s’est évertué à nous faire la leçon sur « projet de loi du gouvernement ; censure du gouvernement par l’Assemblée ; possibilité pour le président de dissoudre » cette chambre d’enregistrement après deux ans et patati et patata...
Nous ne sommes quand même pas de cancres étudiants pour croire qu’une Assemblée de dealers de drogue, de trafiquants de faux billets et de faux passeports, et dont les membres se définissent comme les députés du président et non ceux du peuple, que donc cette Assemblée-là, censure le gouvernement. Que le président soit si peu intelligent pour dissoudre ses valets de chambres qui, non contents d’enregistrer tout ce qu’il leur propose sans vrai débats, vont même au devant de ses désirs ; que donc, le président, dans une crise de démence (la seule raison) dissolve cette chambre ! Allons..
Les affidés et autres organes et commentateurs de connivence ont eu cette fois, la décence de faire le service minimum pour commenter la résurrection de la relique primatoriale. Parce qu’autrement, ils devraient nous expliquer où est passé le « Fast track » avec comme moteur « l’accélération de la cadence » des réformes du super-président, sans filtre, ni lenteurs ministérielles. La cadence est restée lourdement sénatoriale ; les projets marchent toujours au pas de tortue s’ils ne font pas désespérément du surplace. Les Ter, les Brt et autres emplois des jeunes annoncés en grandes pompes après la grande trouille de mars, milite pour le retour d’un fusible qui sautera à la première occasion pour protéger un chef incapable d’assumer les lenteurs de ses projets.
Que donc, cette « piètre marionnette » (Premier ministre) reprenne du service, on s’en tape royalement. Qu’il puisse permettre au président de présider l’UA à défaut de sont pays, est une idée saugrenue que certains veulent nous faire avaler. Un président de l’UA, n’est pas plus "busy". Ce sont les techniciens et les commissions qui travaillent, les présidents après se congratulent dans les sommets, se confient leurs inquiétudes et trouilles sur l’avenir ; demandent conseils à ceux qui ont forcé pour le troisième mandat ; demandent des nouvelles des collègues « reposés » par des colonels qu’ils ont pourtant choyés. Voilà (en gros) les tâches d’un président (intérimaire, c’est par rotation, on se passe à tour de rôle le témoin) de l’UA...
On s’en fout donc du retour du fusible d’un présidentialisme envahissant. On refuse de se laisser distraire par une telle fourberie qui occulte les urgences du moment :
que les préfets arrêtent leur allégeance si peu républicaine ;
que la police s’approprie enfin sa devise : protéger et servir ;
que notre justice veille à ce que la balance de leur profession reste vraiment au centre ;
que les citoyens, forces politiques et sociales puissent jouir des droits que leur reconnaisse la Constitution : marcher, manifester, courir, palabrer dans la rue, bref, libérer son trop-plein de colère (ou de joie, rarement il est vrai) en réclamant la jouissance de ses droits. De tous ses droits ;
que les citoyens puissent, le 23 janvier, choisir librement leurs maires et autres conseillers. Et qu’avant cela, ils puissent entendre ce qu’ont à leur dire ceux et celles qui sollicitent leurs suffrages... En un mot comme en mille, que notre République retrouve ses deux béquilles. Qu’elle arrête de marcher sur la tête.
Alors seulement, il n’y aura plus, ou si peu, de violence. Ce chiffon rouge qu’on agite à tout bout de champ.
EN ROUTE POUR LE MALI, UN CONVOI MILITAIRE FRANÇAIS RESTE BLOQUÉ AU BURKINA
Portant des écriteaux anti-Français - "Armée française dégage", "Libérez le Sahel" - des milliers de personnes, poings levés, ont entonné l'hymne national burkinabè face au convoi qui a dû se retirer sur un terrain vague près de la ville de Kaya
Un convoi militaire français se rendant au Mali en transitant par le Burkina Faso, était toujours bloqué jeudi dans ce pays à la suite de manifestations de colère contre la France, après être entré en territoire burkinabè la semaine dernière.
Parti de Côte d'Ivoire, ce convoi logistique de plusieurs dizaines de véhicules doit ravitailler la base militaire française de Gao au Mali, en passant dans un premier temps par le Burkina Faso, puis par le Niger.
A son entrée en territoire burkinabè la semaine dernière, le convoi a d'abord été ralenti dans sa progression par des manifestants à Bobo Dioulasso (sud-ouest), puis dans la capitale Ouagadougou (centre).
Mais c'est vendredi à Kaya, à une centaine de km au nord-est de Ouagadougou, que les manifestants se sont le plus mobilisés contre son passage.
Portant des écriteaux anti-Français - "Armée française dégage", "Libérez le Sahel" - des milliers de personnes, poings levés, ont entonné l'hymne national burkinabè face au convoi qui a dû se retirer sur un terrain vague près de la ville.
Plusieurs manifestants l'accusaient de transporter des armes pour les groupes jihadistes qui terrorisent depuis des années plusieurs pays du Sahel et sont combattus sur le terrain par l'armée française dans le cadre de l'opération Barkhane.
Le lendemain samedi, quatre personnes ont été blessés par balle à Kaya dans des circonstances indéterminées: soldats français et burkinabé ont effectué des tirs de sommation pour disperser des manifestants.
Ces manifestations dans les villes de passage du convoi au Burkina Faso, ont été organisées par la Coalition des Patriotes africains du Burkina Faso (Copa BF).
"Nous avons décidé de faire barrage, parce malgré les accords signés avec la France, nous continuons à enregistrer des morts et nos pays demeurent sous-armés", a déclaré son porte-parole, Roland Bayala.Il a affirmé avoir "appelé les populations qui se trouvent sur l’itinéraire de ce convoi à se mobiliser".
Le convoi attendait toujours jeudi dans une enclave militaire située à une trentaine de km au nord-est de Ouagadougou de pouvoir reprendre sa route.
Des négociations ont lieu entre le gouvernement burkinabè et les organisateurs des manifestations pour qu'ils le laissent repartir sans nouvelles entraves à sa progression vers la frontière avec le Niger.
- "Ne pas se tromper d'ennemi" -
Mercredi, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alpha Barry, a dit espérer un "aboutissement rapide des discussions".
Il a tenu à réfuter les accusations de certains manifestants - abondamment relayées par les réseaux sociaux - sur des armes pour les jihadistes transportées par ce convoi "escorté par la gendarmerie nationale"."On ne peut pas imaginer que notre armée escorte un convoi pour aller livrer (des armes) aux terroristes", s'est-il insurgé.
Alpha Barry a également tenu à vanter les "relations historiques", entre la France et le Burkina Faso, notamment "une coopération militaire très importante qui remonte à l'époque coloniale".
"Il ne faut pas qu'on se trompe d'ennemi, car la France est toujours intervenue à nos côtés lorsque nous lui en avons fait la demande", a déclaré M. Barry.
Il a indiqué que des opérations logistiques ont lieu avec l'armée française, notamment pour acheminer des soldats burkinabè dans des zones reculées et attaquées par des groupes jihadistes.
Ce fut le cas après l'attaque sanglante du 14 novembre contre un détachement de gendarmerie d'Inata dans le nord, qui a fait au moins 57 morts, dont 53 gendarmes, a-t-il indiqué.
Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à des attaques jihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l'est, dans la zone dites des "trois frontières", aux confins du Mali et du Niger, deux pays également confrontés aux opérations des jihadistes armés.
Les violences qui frappent civils et militaires, parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ont fait environ 2.000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer.
Excédés par cette situation, des milliers de Burkinabè manifestent régulièrement à travers tout le pays pour dénoncer "l'incapacité" et "l'impuissance" du président Roch Marc Christian Kaboré à faire face à la violence jihadiste.