Ça viendra, ça passera tout ça…On va finir par s’y faire n’est-ce pas, par s’y habituer, par trouver cela presque banal, pour ne pas dire tout à fait normal. Ce n’est pas la première fois que ce genre d’histoire nous tombe dessus d’ailleurs…
Il y a quelques années, Songué Diouf, notre vénéré philosophe médiatique (que ferions-nous sans lui franchement), avait eu l’outrecuidance de déclarer que les victimes de viol méritaient autant la potence que leurs bourreaux.
D’accord, notre Socrate des tropiques s’exprime quand même mieux que cela, il ne l’a pas exactement dit en ces termes, on brode toujours comme on peut, mais il avait fièrement dit (il faut dire qu’il aime le son de sa voix, celui-là) que les victimes de viol, à force de laisser traîner leurs «formes généreuses», y étaient forcément pour quelque chose. Le morceau de chair qui déborde ? La suprême tentation. Songué Diouf, dans tout ça ? Du matériel inflammable à lui tout seul ! Vous avez dit chaud devant ?
A l’époque, celui que l’on appelle «philosophe», par abus de langage (si vous lui connaissez une autre fumeuse théorie que «l’apologie du viol», faites-moi signe), s’était fait remonter les bretelles par quelques dizaines de harpies, une bande d’hystériques tropicalisées qui prennent la mouche pour trois fois rien. Féministes yi daal…Quant à ses excuses, elles n’en avaient que l’apparence. Vous y aviez cru, vous ? Je dirais de la mauvaise foi plutôt, et du mépris ; beaucoup de mépris. Aujourd’hui, au nom de la parité, nous avons notre Songué au féminin, Amina Badiane, youpi, roulement de tambour…Je ne sais pas ce qui est le pire, finalement : les propos de la présidente du Comité d’organisation de Miss Sénégal, son aplomb, ou son rire grossier, ironique, puant de mépris là encore. «Le viol, dit-elle, c’est l’affaire de deux personnes.» On entendrait presque «consentantes», tellement c’est gros ! J’en remets une couche ? Si vous insistez : «Si on te viole, c’est que tu l’as bien cherché.» La suite, un semblant de repentance, de fausses excuses : le choc ndeysaan, la réaction à chaud, pour ne pas dire épidermique, sans parler de son engagement personnel contre les violences faites aux femmes. Que d’émotion tout cela !
Dans le rôle du sapeur-pompier, on a eu droit à la prestation de Pape Faye (qui se croit toujours sur une scène de théâtre), membre de ce comité d’organisation, dans son boubou jaune moutarde saf sap de «nittu jàmm», et dans la peau de l’avocat du diable.
Ce que j’ai retenu ? «Amina jambaar la…Fatima, elle est adorable» (c’est là qu’il faut sortir les mouchoirs ndeysaan), il faut faire dans le «raffétal», et ne surtout pas oublier que le fameux «Ndogal» n’est jamais bien loin. On appelle cela blablater, parler pour ne rien dire, tourner autour du pot, s’embourber
Le pire du pire, entre les nombreuses fois où il a donné l’impression de chercher ses mots, péniblement, c’est peut-être ce passage-là : «Nous avons un pays magnifique, des chefs religieux, des hommes politiques engagés pour la paix…. Ño bokk ndey, ño bokk baay.» Quelqu’un peut lui rappeler que Miss Sénégal 2020, Ndèye Fatima Dione, dit que quelqu’un l’a violée, que cette affaire doit être tirée au clair, qu’on ne peut pas faire comme si de rien n’était ? On parle de proxénétisme, chantages sexuels, viol, et c’est assez grave pour ne pas faire dans le nëp nëpël national.
Le plus constant dans cette histoire, c’est peut-être le très écouté (vous ne le voyez peut-être pas, mais je viens de m’incliner) prêcheur médiatique, Iran Ndao. Entre deux couches de teinte cache-misère pour cheveux (dites-lui que j’ai aperçu quelques cheveux blancs récalcitrants dërkiss), il trouve même le temps de partager, avec la populace, sa science légendaire. Le ton est docte, cheuteuteut : «Elle serait restée chez elle, on ne l’aurait pas violée.» CQFD !
Dans «l’affaire Bineta Camara», il avait aussi dit quelque chose comme ça : que les victimes de viol, dignes de ce nom, se défendaient comme elle, jusqu’à la mort, qu’elles ne se réveillaient pas 20 ans après, 20 ans trop tard ! A sa décharge, cela fait si longtemps qu’on le laisse postillonner, renifler (ne prenez pas ces airs, vous voyez très bien de quoi je parle), ricaner et éructer sur nos écrans, qu’il fait désormais partie du décor. En attendant, la nature ayant horreur du vide, ce sont des gens comme lui qui occupent l’espace, et qui font passer le message, qui l’institutionnalisent et le valident…Peut-être parce que nous avons délaissé certains sujets ; par mépris, indifférence, habitude, dévotion, ou tout simplement par lâcheté.
En attendant toujours, les victimes de viol sont toujours coupables de quelque chose : un rouge à lèvres rouge-vif (c’est scandaleux ma foi), une bouche trop pulpeuse, une poitrine trop généreuse, la «jupe fendue sur le côté», la voisine qui sort le soir, la fille de mauvaise vie, qui tapine comme elle respire…Pardon si je dévoile un secret, mais ce n’est pas pour rien que les femmes et leurs filles se coltinent des leggings et des cuissards sous leurs vêtements, comme s’il fallait se camoufler, se barricader, en dévoiler le moins possible, pour n’attirer ni l’attention, ni l’envie.
Je m’époumone pour rien d’ailleurs, laissons tout cela à nos hystériques tropicalisées, à nos féministes machin chose frustrées, à nos vendeuses de soupe de concepts importés.
Ah tiens, il paraît que nous sommes aujourd’hui le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et que plusieurs dizaines de plaintes ont été déposées hier contre Amina Badiane. Vous parlez d’un symbole ! Allez, à jeudi !
P.-S. : Je vous aurais bien dit que, pour me sortir de la misère, mon chien apprend à imiter Khaby Lame (je lui donne des cours pour ça), mais nous nous connaissons à peine.
ISMAÏLA MADIOR FALL EXPLIQUE LES RAISONS DU POSTE DE PREMIER MINISTRE
Pour faire passer la pilule encore trop amère à avaler, le constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall a remis le bleu de chauffe pour assurer le service après-vente de cette réforme qui fait déjà jaser
La réinstauration du poste de Premier ministre charrie finalement le même tollé que sa suppression avait soulevé. Pour faire passer la pilule encore trop amère à avaler, le constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall a remis le bleu de chauffe pour assurer le service après-vente de cette ré- forme qui fait déjà jaser. Invité du journal télévisé de la Rts, l’ancien ministre de la Justice indique qu’il s’agit ni plus ni moins, d’un retour au statu quo ante bellum.
C’est une décision populaire. Il faut dire que notre régime politique est un régime politique dans lequel le président de la République, élu au suffrage universel direct, définit la politique de la nation que le gouvernement et son Premier ministre conduit sous son autorité. Autrement dit, le Sénégal est un régime présidentiel. Et dans un régime présidentiel, il peut y avoir un Premier ministre comme il peut ne pas y avoir de Premier ministre. En revanche, dans un régime parlementaire il y a forcément un premier comme chef de l’exécutif. Mais dans le régime présidentiel le Premier ministre lorsqu’il existe, il n’est pas chef de l’exécutif. C’est le président qui est chef de l’exécutif. Le Sénégal a vécu une histoire constitutionnelle dans laquelle il y avait un Premier ministre. Il y a aussi des cas dans lesquels il n’y a pas eu de Premier ministre. Tout dépend parfois des circonstances, mais tout dépend aussi de la conception de l’exercice du pouvoir par le président. Lorsque le président de la République veut par exemple tenir directement en main les affaires gouvernementales, généralement il n’y a pas de Premier ministre ».
Suppression du poste sous Senghor, Diouf et Macky
C’était le cas de 1963 jusqu’en 1970, il n’y avait pas de Premier ministre. A partir de 1970, le président Senghor a créé le poste de Premier ministre et a nommé Abdou Diouf Premier ministre. Mais on verra également que lorsque le président Abdou Diouf est arrivé au pouvoir, il a supprimé le poste de Premier ministre en 1983 parce qu’à l’époque, il venait d’arriver au pouvoir et voulait assurer une prise en main de l’action gouvernementale. Le poste de Premier ministre sera réhabilité en 1991. Lorsque le président de la République Macky Sall a été réélu en 2019, il avait, comme on le sait, lancé sa doctrine du Fast track. Il a dit que c’est un deuxième mandat, les choses doivent aller plus vite. L’Etat doit montrer plus de célérité dans la mise en œuvre des politiques publiques. Il faut donc supprimer le poste de Premier ministre et permettre au président de la République d’être directement en contact avec l’exécution des politiques. Aujourd’hui, le président de la République a considéré que nous sommes dans un nouveau contexte économique, parce qu’on est dans une phase Covid. Il y a l’impératif de relancer l’économie du pays. Il y a aussi un nouveau contexte politique. Le président a aussi senti la nécessité de mettre un Premier ministre pour mieux huiler la coordination des affaires gouvernementales sans que ce soit à son niveau. Pourquoi ? Pour un contexte diplomatique. Parce que le président de la République va, comme on le sait, être le président en exercice de l’Union africaine. Ce qui fait qu’il consacrera une partie de son énergie aux relations diplomatiques, à l’Union africaine. Et c’est pour cela que le président a estimé nécessaire de réinstaurer le poste de Premier ministre dans l’ordonnancement constitutionnel du Sénégal.
Retour au Statu quo ante
On va réviser la constitution. Après l’adoption, on aura la mouture de la constitution qu’on avait avant la réforme de 2019 qui supprimait le poste de Premier ministre. Autrement dit, ce sont les dispositions qu’on avait enlevées de la constitution qui vont être introduites. Autrement dit, on aura quoi : on va remettre dans la constitution les modalités de nomination du Premier ministre ; les modalités pour mettre fin à ses fonctions ; le rôle du Premier ministre dans l’exercice du pouvoir exécutif c’est-à-dire son pouvoir de proposer pour nomination. Il va y avoir dans la constitution un pouvoir réglementaire qui sera dévolu au Premier ministre.
Les rapports entre le gouvernement et l’Assemblée nationale
La réintroduction aura une autre conséquence dans les rapports entre le gouvernement et l’Assemblée nationale. Désormais, comme il y a un Premier ministre qui est chef du gouvernement, ce gouvernement va redevenir responsable devant l’Assemblée nationale. Il y a une sorte de rééquilibrage des pouvoirs. Maintenant, l’assemblée peut dissoudre le pouvoir par le vote d’une motion de censure. Cela veut dire que l’assemblée peut mettre fin aussi aux fonctions du gouvernement par le vote d’une question de confiance. Deuxième conséquence importante, le président de la République dispose de la faculté de dissoudre l’Assemblée nationale. Cela veut dire que le président de la République, deux ans après les élections législatives, peut abréger le mandat des parlementaires en provoquant des élections législatives anticipées.
« Le poste de Premier ministre est pertinent dans notre dispositif »
Chaque fois qu’on a supprimé le poste de Premier ministre, on a vu que le poste est revenu. On a l’impression que le poste est à sa place, premièrement, dans le dispositif constitutionnel du pays. Deuxièmement, la majorité des Sénégalais considèrent que le poste de Premier ministre est pertinent dans notre dispositif. Les Sénégalais considèrent que le président doit être secondé par un Premier ministre d’abord pour que le président ne soit pas obligé de toujours monter au front, qu’il ne soit pas toujours au contact des problèmes et en même temps aussi, ça c’est la vision un peu Machiavélienne de la politique. Tout ne doit pas retomber directement sur le président, il doit y avoir un paravent, une sorte de fusible et le Premier ministre joue ce rôle ».
BANGADJI, OUBLIEE PAR L’ETAT DEPUIS LES INDEPENDANCES, SONNE LA REVOLTE
Localité enclavée située à Thiénaba
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 25/11/2021
Bangadji, une paisible localité située dans la commune de Thiénaba, subit les effets d’un enclavement récurrent qui dure depuis les indépendances. Malgré ses énormes potentialités économiques, en matière de maraîchage notamment, Bangadji ne parvient pas à sortir de sa situation d’arriération. Aussi, suite à d’innombrables promesses non tenues de l’Etat de réaliser le tronçon de route devant relier le village au chef-lieu Thiénaba, les populations se sont enfin résolues à se retrousser les manches pour prendre en main leur propre destinée. Ce à travers une opération de collecte de fonds destinés à la réalisation d’une piste.
Sous peu, l’enclavement depuis les indépendances du village traditionnel de Bangadji, dans la commune de Thiénaba, ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Les populations de ce paisible village, au bord de la lassitude suite à d’innombrables démarches restées vaines, pour inverser la tendance, découragées par l’indifférence offensante des autorités publiques, ont décidé de prendre en charge leur destin. Ce en faisant des cotisations pour réunir la somme nécessaire à la réalisation d’une piste de désenclavement. Cette voie d’accès et d’évacuation des productions agricoles constitue une demande sociale qui date de plus de 50 ans et qui a traversé tous les régimes. Situé à une douzaine de kilomètres de Thiès et à moins de 7 kilomètres de la cité religieuse d’Amary Ndack Seck, Bangadji, l’un des plus grands villages de la commune de Thiénaba, n’a jamais été pris en compte dans les projets liés au réseau routier national. Pourtant, l’exploitation des bas-fonds de leur localité permet aux riverains de mener des activités agricoles toute l’année durant, avec la culture de l’arachide, du mil, etc., pendant l’hivernage et les cultures maraîchères en saison sèche. Avec le maraîchage, Bangadji approvisionne tous les marchés de Thiès et celui de Thiaroye, dans la région de Dakar, en légumes frais de toutes sortes. Ce au prix de mille difficultés. « Par exemple, après la récole, il faut remuer ciel et terre avant de pouvoir acheminer les produits vers les lieux de commercialisation ». Une difficulté d’évacuation qui pénalise la localité depuis les indépendances.
L’indifférence du ministre-maire de Fandène Augustin Tine
C’est las d’attendre les pouvoirs publics que les populations ont décidé de prendre en charge le problème de leur désenclavement à travers la réalisation d’une piste. Elles rappellent que « déjà, en 1960, les Bangadjiois résidant à Fandène avaient décidé de donner les premiers coups de pioche de la route Thiès-Fandène-Bangadji. Avec la nomination de Dr Augustin Tine, maire de Fandène, comme ministre des Forces Armées dans le premier gouvernement du Président Macky Sall, toute la contrée avait poussé un ouf de soulagement, pensant que la page d’un douloureux calvaire en matière de désenclavement allait être définitivement fermée. Une fenêtre d’espoir qui, malheureusement, se refermera prématurément au préjudice du village de Bangadji et des localités qu’il polarise.
Les populations regrettent que « le projet initial de réalisation de cette route économique très importante, qui portait sur le trajet Thiès-Fandène-Bangadji-Touba Toul, se soit arrêté juste à Fandène, village du ministre-maire Augustin Tine. Ce qui veut dire que de Thiès à Fandène, la route est goudronnée et de qualité exceptionnelle, alors que les populations de Bangadji, elles, doivent endurer près de 3 kilomètres de calvaire (Fandène-Bangadji) sur une route sablonneuse, presque impraticable… » Le chef du village, Mbaye Samb, explique que « les populations ne pouvaient plus attendre et, pour mettre un terme à plus de 50 ans de souffrance et d’isolement, elles ont mis en mouvement cette initiative, faisant appel à tous les fils du terroir ». Il souligne que « les souffrances sont à leur summum pendant l’hivernage, période durant laquelle il faut faire un détour de plus de 30 kilomètres pour rallier le village ».
Une situation d’autant plus déplorable qu’elle engendre des conséquences dramatiques lors des évacuations sanitaires. D’ailleurs en cette période, la seule ambulance du poste de santé est à l’arrêt parce que totalement dégradée par l’état de la route. Il se réjouit du « soutien de taille » d’un chef d’entreprise, Ousmane Ndiaye, qui a mis à la disposition du village tout son matériel de construction de pistes et a, en même temps, pris en charge la rémunération de la main d’œuvre. Les populations, elles, achètent le carburant. Les travaux ont bien débuté malgré la lourdeur de la note pour les paysans qui habitent le village. L’appui du président de la République est attendu pour que ce projet hautement citoyen puisse être mené à son terme.
LOCALES 2022 : CONTENTIEUX ELECTORAUX, DANS LES COULISSES D’UNE COUR D’APPEL…
Ces derniers temps, les mots « préfet », « cour d’appel » et « recours » sont revenus fréquemment dans le débat public relativement aux contentieux sur les listes pour les élections locales du 23 janvier prochain.
La candidature du magistrat Cheikh Issa Sall sauvée par l’article 273 du Code électoral…
Ces derniers temps, les mots « préfet », « cour d’appel » et « recours » sont revenus fréquemment dans le débat public relativement aux contentieux sur les listes pour les élections locales du 23 janvier prochain. Et au lendemain du rejet de certaines de ces listes par des préfets, leurs mandataires n’ont eu d’autre recours que de saisir les Cours d’appel sur lesquelles ils fondaient tous leurs espoirs. A juste raison puisque, dans la plupart des cas, les juges des Cours d’appel ont rétabli les listes recalées par l’administration territoriale dans leurs droits. Au point de pousser le ministre de l’Intérieur, qui est pourtant un magistrat, à instruire ses préfets et sous-préfets de se pourvoir en cassation contre les arrêts des Cours d’appel ! Justement, dans quelles conditions ont été pris ces arrêts relatifs aux listes électorales ? « Le Témoin » a arpenté les coulisses des Cours d’appel pour le savoir…
Aux lendemains du dépôt des dossiers de candidatures pour les élections locales de janvier 2022, plusieurs coalitions de l’opposition avaient dénoncé le rejet de leurs listes au niveau des préfectures. Après la clameur médiatique et les dénonciations virulentes, les mandataires de ces coalitions avaient décidé de faire des recours judiciaires au niveau des Cours d’appel. Ils étaient bien inspirés puisque, dans de nombreuses localités, les Cours d’appel ont annulé les arrêtés des préfets et permis aux listes disqualifiées par ces derniers d’être dans les « starting blocks » le 23 janvier prochain. Par exemple à Matam et Saint-Louis, les préfets avaient invalidé les listes de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw). De même qu’à Thiès, Mbour etc. Statuant sur les recours déposés, les Cours d’appel de Saint-Louis et Thiès avaient tranché en faveur des requérants en ordonnant aux préfets de recevoir les listes qu’ils avaient rejetées.
Une assemblée de recours et de secours
Presque partout où des candidats recalés avaient eu le sentiment d’être lésés par les préfets ou des sous-préfets, les Cours d’appel sont apparues comme l’ultime recours, la dernière bouée de sauvetage, le réparateur de torts. Seulement voilà, dans l’entendement des profanes comme vous et moi, la Cour d’appel qui devait statuer sur les contentieux électoraux était celle-là même que nous connaissions tous ! Autrement dit, une juridiction de droit commun chargée de juger une nouvelle fois une affaire lorsque l’une des parties a fait appel d’un jugement rendu par une juridiction du premier degré. Une Cour qui, dans sa formation ordinaire et habituelle, est composée d’un président entouré par ses deux assesseurs. Une chambre collégiale devant laquelle comparaissent à longueur d’année les justiciables, parce que la décision rendue en première instance n’a pas satisfait une partie, voire le parquet. Une perception fausse car, en matière électorale, c’est une autre composition de la Cour d’appel « ordinaire » qui statue ! Une Cour d’appel vraiment…extraordinaire ! Car les Cours d’appel de Thiès, de Dakar ou de Saint-Louis, voire de Ziguinchor, devant lesquelles les coalitions « Yéwwi Askane Wi » « Wallu Sénégal », « Benno Book Yaakar », « Gueum sa Bopp » et « Union citoyenne Bunt-bi » ont déposé des recours, fonctionnaient en réalité comme des Assemblées administratives. N’est-ce Monsieur le juge ? « Effectivement ! Car en matière de contentieux électoral, on parle d’Assemblée administrative de la Cour d’appel et non de Chambre de la Cour d’Appel ayant un président et ses deux assesseurs siégeant à quelques mètres d’un avocat général » tient à préciser d’emblée ce magistrat qui a eu à siéger récemment dans une Assemblée administrative d’une Cour d’Appel où des recours de « Yéwwi Askane Wi » et « Benno Book Yaakar » ont été examinés et vidés.
Poursuivant, notre interlocuteur se lance dans une explication didactique. « Pour faciliter la compréhension de vos lecteurs, il convient de faire savoir que la juridiction qui connaît des contentieux électoraux est une Cour d’appel d’ordre administratif et non une Cour d’Appel d’ordre judiciaire ou financier. Tout dépend de leur importance mais selon qu’il s’agisse de certaines régions comme Dakar, Saint-Louis ou Kaolack, l’Assemblée générale d’une Cour d’Appel est composée d’une quinzaine voire d’une vingtaine de magistrats (siège et parquet) à savoir les présidents de chambre, les assesseurs, les procureurs et les greffiers. Par conséquent, contrairement aux affaires judiciaires où les dossiers sont jugés par le président et ses deux assesseurs après le réquisitoire de l’avocat général et les plaidoiries des avocats des deux parties, en matière électorale, c’est une assemblée composée de tous les magistrats de la Cour d’appel concernée qui examine les recours ! Et les décisions concernant chaque recours sont prises à la majorité des voix… » ajoute notre interlocuteur magistrat.
Et de déplorer le mauvais procès que, selon lui, certains leaders politiques font à l’Exécutif. « Mais comment le pouvoir exécutif peut-il influencer une Assemblée composée d’une quinzaine ou vingtaine de magistrats dont les décisions sont prises à la majorité ? Impossible ! Donc il faut que les gens arrêtent de dire que le pouvoir exécutif use de son influence sur le processus électoral. C’est mal connaitre les assemblées administratives d’une Cour d’appel en matière électorale » se désole notre magistrat. Les coulisses de l’assemblée générale d’une Cour d’appel nous mènent au tribunal de grande instance de Thiès. Ici, il est question de statuer sur le recours déposé par une coalition de l’opposition (Yaw) contestant la candidature du magistrat Cheikh Issa Sall investi tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) à Mbour.
Selon le requérant, Pr Papa Moussa Saliou Guèye, le candidat Cheikh Issa Sall est inéligible à un mandat électif en raison de son statut de magistrat. « C’est pour cela que j’ai déposé un recours au niveau de la Cour d’Appel de Thiès aux fins d’annulation da la candidature de Cheikh Issa Sall, magistrat de profession et tête de liste majoritaire de la mouvance présidentielle à Mbour » avait expliqué le requérant selon qui Cheikh Issa Sall enfreignait les lois sur les incompatibilités de la fonction municipale et du statut de magistrat.
Messieurs les juges électoraux….
Pour examiner ce recours comme ceux relatifs à des rejets de listes par des préfets, la Cour d’appel de Thiès s’est réunie en assemblée générale. Il y a avait quatorze magistrats, siège et parquet réunis. Le recours aux fins d’annulation de la candidature du magistrat Cheikh Issa Sall fait partie du rôle du jour. Au bout de plusieurs heures de débats contradictoires, de plaidoiries et de batailles de procédures, nous rapporte-t-on, la majorité qui se dégageait tendait à donner une suite favorable à la requête du Pr Guèye en invalidant la candidature du magistrat Cheikh Issa Sall. Comme quoi, le candidat de Bby à Mbour n’était pas éligible. Alors que la cause paraissait entendue, un magistrat a demandé la parole. L’assemblée reste attentive ! « Je invite tous à lire et à examiner l’article 273 du nouveau code électoral » a-t-il conseillé avant de renvoyer ses collègues à l’article indiqué du code électoral. Justement, cet article en question que « Le Témoin » a revisité dit ceci : « Les Inspecteurs généraux d’Etat nommés dans le corps et les agents de l’Etat délégués dans les fonctions d’Inspecteur général d’Etat sont inéligibles. Toutefois, cette inéligibilité cesse en cas de sortie définitive du corps. Sont également inéligibles pendant l’exercice de leurs fonctions et pendant la durée de trois (03) mois après l’expiration de celle-ci :
1- Les membres du Conseil constitutionnel, les magistrats de la Cour suprême, de la Cour des Comptes et des Cours et des Tribunaux, sauf exceptions prévues par la loi.
2- Les gouverneurs, préfets et sous-préfets.
3 - Le Trésorier général, les payeurs, percepteurs et receveurs municipaux.
L’inéligibilité des personnes titulaires des fonctions définies à l’alinéa précédent s’étend, dans les mêmes conditions, aux personnes qui exercent ou ont exercé, pendant une durée au moins six (06) mois, ces mêmes fonctions sans être ou avoir été titulaires » lit-on dans le nouveau code électoral. A l’issue d’une longue délibération, l’article 273 et son « pendant » ont fini par donner raison à Cheikh Issa Sall avant que la Cour d’appel de Thiès ne valide sa candidature. Ce, dès lors qu’il n’est plus magistrat de la Cour des comptes. Et aucun statut professionnel ne le lie à ce « pendant l’exercice de ses fonctions ».
A Thiès, Kaolack et Saint-Louis, si l’assemblée générale d’une Cour d’appel d’ordre administratif tourne autour d’une quinzaine de magistrats, à Dakar, le nombre pourrait dépasser une vingtaine. Un nombre qui peut rassurer tout candidat sur l’impossibilité d’influencer, voire de manipuler, collectivement autant de juges électoraux appelés à vider les contentieux et autres litiges de lendemain d’élection. Mieux à la Cour d’appel d’ordre administratif ou électoral, les juges accordent assez de liberté aux requérants qui peuvent user de cette possibilité jusqu’à l’abus ! Comme ce fut le cas dans plusieurs localités où les juges ont rejeté de nombreux recours dont les requérants ont, par la suite, fait recours… aux médias. Toujours est-il qu’entre une Cour d’appel d’ordre administratif (Assemblée) et une Cour d’appel d’ordre judiciaire (Chambre classique), il y a toute une différence aussi bien dans la formation que dans l’organisation.
APOLOGIE DE LA VIOLENCE, YEWWI ASKAN WI RASSURE LE CADRE UNITAIRE DE L’ISLAM
Yewwi Askan Wi (YAW) rassure le cadre unitaire de l’Islam que toute violence électorale ne viendra pas d’eux. Les deux entités se sont rencontrées hier pour près de deux heures d’horloge à huit clos.
Yewwi Askan Wi (YAW) rassure le cadre unitaire de l’Islam que toute violence électorale ne viendra pas d’eux. Les deux entités se sont rencontrées hier pour près de deux heures d’horloge à huit clos.
La conférence des leaders de Yaw était représentée par Déthié Fall et Habib Sy tandis que le Cudis, était représenté par le guide religieux Cheikh Ahmed Tidiane Sy, président du cadre unitaire qui a pris la parole pour faire le résumé de la rencontre. «Après des séries de rencontre avec la classe politique, nous avons rencontré les leaders de Yaw qui ont le sens de la responsabilité. Nous les avons consultés pour recueillir leur position sur la situation politique. Notre démarche et inclusive et participative. Ils nous ont donné des réponses rassurantes. Nous avons recueilli leur avis et position pour la mise en œuvre d’un climat social rassurant. Nous repartons de cette rencontre, satisfaits. Nous avons eu un discours responsable des leaders. Ils nous ont assuré que tout ce qui est violence ne viendra pas d’eux car ils n’ont pas les moyens de mettre ce pays sous le chaos. Nous irons voir les autres parties pour l’instauration de la paix et faire revivre un Sénégal de concorde», a souligné Mr Sy face à la presse.
Après la rencontre avec les initiateurs du cadre unitaire de l’Islam au Sénégal, Habib Sy, parlant au nom de Khalifa Sall, président de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi (YAW) a demandé aux religieux de rassurer les khalifes généraux sur leur foi de maintenir la paix. Car n’ayant pas la culture de la violence. «Tout le monde sait que les leaders de la coalition sont des hommes de paix. Personne ne peut brûler ce pays. On n’en a pas les moyens. Nous n’avons que nos mains. C’est impossible que la violence provienne de l’opposition qui n’a pas les policiers, les gendarmes même les Asp. L’injustice est la première source de l’effondrement social. C’est ce que nous subissons. Il y a un engagement culturel qui est plus important qu’une charte», fait-il savoir aux émissaires des guides religieux.
Poursuivant, il réitère «notre sacerdoce et notre devise, c’est la paix. Malheureusement, on nous attaque de partout. Le président Macky Sall est le seul détenteur de la violence avec son arsenal juridique et sécuritaire. Nous avons respecté les recommandations des guides religieux qui ont appelé à la paix. Nous respectons leur démarche. Nous leur avons dit que nous n’avons pas confiance en Macky Sall parce qu’il a tout violé. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas signer la charte. Car des deux dialogues appelés, il n’a rien respecté. Il a tout jeté à la poubelle. C’est lui l’agresseur» rembobine Habib Sy. « C’est une honte pour un pays d’humilier des responsables politiques qui peuvent diriger le pays un jour. Sans compter les autres actes inélégants qu’il a commis contre l’opposition », peste Habib Sy et pire, pour prouver que Macky Sall n’est pas un homme de paix, «regardez ce qui s’est passé lors du dépôt des listes avec le rejet des listes par les préfets qui seront déboutés par les cours d’appel. Malheureusement, il a instruit son ministre de l’intérieur de demander aux préfets d’interjeter appel à la Cour d’appel. C’est pourquoi on résiste chaque fois que nous sommes attaqués. Et tout le monde sait qu’aucun État ne résiste à un soulèvement populaire. Car au mois de mars, si on n’avait pas arrêté les choses, il n’en serait pas là», dixit l’ancien ministre. Il faut souligner que le leader de Pastef Ousmane Sonko n’a pas pris part à la rencontre. Avec DakarActu
RETOUR À LA CASE DÉPART POUR MACKY
Conscient que les choses partent dans tous les sens surtout en cette veille d’élections, le président a donc décidé de restaurer la fonction de Premier ministre après l’avoir supprimée pour des impératifs de « fasttrack ». Un aveu d'échec
Lors du Conseil des ministres d’hier, le président de la République a pris la décision de restaurer le poste de Premier ministre. Trente mois après avoir supprimé cette fonction, Macky Sall semble soudain s’être rendu compte de son utilité ! Retour à la case départ, donc, pour un président qui, visiblement, tourne en rond…
Mardi 14 mai 2019, un communiqué du gouvernement indique que « M. le président de la République a promulgué ce jour la loi constitutionnelle portant suppression du poste de Premier ministre ». Macky Sall avait surpris son monde en annonçant cette réforme, qu’il n’avait pas évoquée pendant la campagne pour la présidentielle du 24 février de la même année, deux jours après avoir prêté serment pour un second mandat début avril. Elle a été adoptée par les députés le 4 mai à une très large majorité. La majorité mécanique de Benno Bokk Yaakar s’entend… Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis que le poste de Premier ministre a été supprimé. Depuis lors, que de dysfonctionnements et de cacophonie ! Non seulement on ne sentait plus de coordination des actions du gouvernement, mais encore le traitement des dossiers s’était trouvé ralenti alors pourtant que l’une des raisons avancées par Macky Sall pour supprimer cette fonction qu’il avait occupée naguère c’était en substance d’éliminer cet échelon intermédiaire afin d’être en première ligne au nom d’impératifs de « « Fast-Track ». Une accélération de la cadence gouvernementale, en somme ! Hélas, plutôt que d’être rapides, les choses ont plutôt ralenti tandis que les dossiers s’accumulaient à la présidence de la République où une guerre des chefs empêchait leur traitement diligent…
Entre crise sociale et économique au lendemain de la suppression du poste de Pm...
Les Sénégalais espéraient un nouvel élan après la défénestration de Mahammad Boun Abdallah Dionne et de Maxime Jean Simon Ndiaye, son alter ego au niveau du gouvernement mais le coronavirus avait tout chamboulé. En effet, la pandémie a mis le pays sens dessus-dessous depuis plus de deux ans. Et en sus de la crise économique provoquée par ce virus qui a vu le jour en Chine, le Covid-19 avait créé une crise sociale. Mieux ou pire, elle avait aussi provoqué une cassure entre gouvernants et gouvernés notamment avec la gestion des 1000 milliards de Force Covid-19, les nombreux couvre-feux décrétés, le défaut de communication du gouvernement entre autres. Là aussi une véritable cacophonie a été observée dans la gestion de cette crise avec le confinement suivi d’un déconfinement en catastrophe, le second couvre-feu partiel, le refus de certains centres religieux de fermer leurs mosquées ou de renoncer à leurs événements annuels, les tests à géométrie variable, les stratégies hasardeuses du ministère de la Santé etc. La suppression du poste de Premier ministre semblait également donner davantage de pouvoirs à ses opposants notamment Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Malick Gakou et Cie. Lesquels n’avaient cessé de lui mettre les bâtons dans les roues. Les événements de mars 2020 sont encore frais dans les esprits. Seul contre tous, Macky Sall a été affaibli par le clan Ousmane Sonko lors de ces émeutes qui avaient fait 14 morts et plusieurs dégâts matériels. Il a été ainsi obligé de laisser Sonko en liberté et de le faire placer sous contrôle judiciaire même si Mme Aminata Touré et le défunt médiateur de la République Alioune Badara Cissé ont tenté de le sauver d’une chute. Au lendemain de cet événement, Macky Sall semblait ne plus être le même. Ses « faux » Baye Fall l’avaient laissé seul avec l’opposition. Seule Mimi Touré, même après avoir été remplacée par Idrissa Seck, allait au front pour le défendre à chaque fois qu’il était acculé. Conscient que les choses partent dans tous les sens surtout en cette veille d’élections Locales, Macky Sall a donc décidé de restaurer la fonction de Premier ministre après l’avoir supprimée pour des impératifs de « fasttrack » ! Il s’est rendu compte qu’il a plus que jamais besoin de quelqu’un qui va à la fois assurer le travail de coordination gouvernementale, arbitrer les nombreux conflits entre les membres du gouvernement mais aussi qui va lui servir de disjoncteur tout en lui permettant de souffler un peu...
Macky suit les pas de Senghor et Diouf...
Après la brouille politique entre le président Senghor et Mamadou Dia, à l’époque président du Conseil, le Sénégal avait vécu sans Premier ministre de 1963 à 1970, le poste ayant été supprimé en 1963 à l’issue d’un référendum. Le 26 février 1970, Abdou Diouf, alors ministre du Plan et de la Coopération, a été nommé au poste de Premier ministre, à l’issue d’un nouveau référendum. Arrivé au pouvoir en 1981, le président Abdou Diouf nomme son ami Habib Thiam Premier ministre, une fonction que ce dernier exercera jusqu’au 3 avril 1983. Puis il est remplacé par Moustapha Niasse à la Primature, jusqu’à une révision constitutionnelle qui supprimera à nouveau le poste de Premier ministre le 1er mai 1983. Huit ans plus tard, précisément en mars 1991, Habib Thiam occupera encore ce poste de Premier ministre.
Qui pour occuper le poste ?
Avec l’annonce de sa restauration, les prétendants au poste de Premier ministre seront sans doute nombreux. Mais force est de reconnaître que dans l’Alliance pour la République (Apr) tout comme dans la coalition au pouvoir, Benno Book Yaakar, Macky n’a pas beaucoup de profils qui peuvent occuper ce poste. Seuls Aminata Touré, Amadou Ba ou encore Amadou Hott peuvent prétendre à occuper ce poste. Mais, parmi ces trois prétendants, Mimi Touré semble avoir le meilleur profil. Car, politiquement et intellectuellement, elle est outillée. Son ouverture vers l’extérieur, son courage à aller au front pour à chaque fois défendre Macky Sall sont un plus... Et si Macky pensait à un réaménagement de son équipe. Ce, en amenant Mimi Touré à l’Assemblée nationale pour contenir l’opposition qui aura sans doute de nombreux députés lors des prochaines élections législatives, Amadou Ba à la primature vu qu’il a un caractère docile qui ne fera pas ombrage à Macky Sall et Aly Ngouille Ndiaye au Secrétariat Général de la présidence...
Affaire miss Sénégal : Plus de 300 plaintes contre Amina Badiane
Le procureur de la République qui ne s’est pas saisi du viol présumé de Miss Sénégal 2020, sera alors obligé d’instruire l’affaire. Puisqu’un Collectif constitué plus de 300 femmes a déposé hier 300 plaintes sur la table du procureur de la République contre Amina Badiane, la présidente du Comité d’organisation de Miss Sénégal pour apologie du viol. Les membres du Collectif se sont adressés à la presse pour dénoncer l’attitude «irresponsable et irrespectueuse» d’Amina Badiane sur cette affaire. En plus d’un procès, le collectif réclame le retrait de la licence du Comité d’organisation. Elles ont déjà collecté 75 signatures en quelques jours après le lancement de la pétition. Selon Codou Aicha Faye, ces signatures seront déposées sur la table du gouvernement. Aussi, le Collectif propose la revue du concept.
Le Cusems en grève
Le Cadre Unitaire Syndical des Enseignants du Moyen Secondaire (Cusems) déterre la hache de guerre après une longue pause due à la pandémie de Covid-19. Abdoulaye Ndoye et Cie ont déjà concocté leur plan d’actions pour faire respecter le protocole d’accord du 30 avril 2018. Le Syndicat va observer un débrayage suivi d’une assemblée générale, mardi prochain. Ce mot d’ordre sera suivi par une grève totale le premier décembre prochain. Le Cusems décrète aussi le boycott de toutes les évaluations.
Macky Sall à Kinshasa
Le Président Macky Sall va prendre part aujourd’hui à la conférence de haut niveau sur l’élimination des violences contre les femmes et les filles en Afrique. Le chef de l’État a quitté Dakar hier, à destination de Kinshasa où se tient la rencontre. Le Président Sall rentre au pays à la fin de la conférence
«Gueum Sa Bopp» en cassation
Alors que le dépôt des dossiers de candidatures aux élections locales est oublié, des coalitions de l’opposition poursuivent la bataille judiciaire pour l’acception de leurs listes. Bougane Guèye Dany tient à sa candidature à la Ville de Dakar. Déboutée par la Cour d’appel de Dakar, la coalition «Gueum sa Bopp» a déposé hier, à la Cour suprême, un pourvoi contre le rejet de la candidature de Bougane Guèye Dany à la mairie de Dakar pour les Locales de janvier 2022. C’est Me Khoureyssi Ba qui a déposé la requête du pourvoi en cassation. Outre la ville de Dakar, le leader de «Gueum Sa Bopp» est aussi candidat à la commune de Mermoz Sacré-Cœur jusqu’ici entre les mains de Barthélémy Dias qui, lui aussi, convoite la mairie de la capitale. La coalition Gueum Sa Bopp a présenté au moins 11 listes dans le département de Dakar.
Soham digère mal son éviction
Manifestement, la maire sortante de la Ville de Dakar n’a pas toujours dirigé le choix porté sur le maire de Mermoz Sacré-Cœur, Barthelemy Dias par la coalition Yewwi Askan wi pour briguer la Ville de Dakar. Prenant la parole hier, lors d’un atelier de partage avec les femmes du comité ad hoc sur la paix, la démocratie, le respect des institutions et de l’Etat de droit, en tant que représentante de l’ensemble des femmes candidates aux communes du Sénégal, Soham Wardini s’est juste indignée du comportement de certains hommes qui ne veulent pas de femmes dirigeantes. Félicitant les initiatrices de cette rencontre, notamment la ministre Zahra Iyane Thiam et Fatou Blondin Diop, elle a rappelé le contexte très serré des investitures. «Vous avez vécu les investitures avec nous, et donc vous êtes témoin de ce qui s’est passé pour Fatou Blondin et pour moi», a-t-elle dit. Faisant allusion à la coalition Yewwi Askan Wi dont elle est membre, Soham Wardini révèle que sa candidature a été recalée à cause de son statut de femme. Ne comprenant pas la discrimination faite à son endroit au moment où il était demandé à tous les maires sortants de rester au niveau de leur poste pour candidater, elle dénonce qu’à la ville de Dakar, c’est parce qu’il y a une femme qu’il fallait l’enlever et mettre un homme. Chose qu’elle refuse catégoriquement vu que sa candidature a été portée, dit-elle, par des organisations de femmes et qu’elle a aussi un bilan à défendre.
«Siggil jigéén» exige l’annulation de «Miss Sénégal»
L’affaire du viol présumé suivi de grossesse de la miss Sénégal 2020 inquiète au plus haut niveau les organisations féminines. A l’unanimité, elles exigent l’arrêt immédiat et sans condition de ce concours qui, en réalité, est une violation de la dignité humaine. La présidente du réseau «Siggil jigéén», Safiétou Diop et compagnie ont profité de l’atelier de partage avec les femmes leaders pour tirer à boulets rouges sur le concours qui sacre les plus belles filles du Sénégal. Pour Mme Diop, il faut tout annuler ce concours et retirer la licence au comité d’organisation. A l’en croire, toutes les femmes sont scandalisées, car c’est une violation de leurs droits que d’exposer nos enfants comme des objets de plaisir pour les vendre à qui le veut. «Ne serait-ce que pour le droit à l’intégrité physique et morale, il va falloir qu’on arrête cette histoire de miss parce que c’est un nid d’exploitation sexuelle autour duquel gravitent des prédateurs», peste Safiétou Diop. Très remontée, elle invite tous les acteurs à s’inscrire dans l’assainissement de l’environnement des enfants pour les préserver de ces contrevaleurs qui sont en train de nous assaillir, mais également pour les protéger de cette exploitation mercantiliste de leur corps sous quelque prétexte que ce soit. Abondant dans le même sens, le Pr Amsatou Sow Sidibé se dit anéantie par cette histoire, parce que les filles sont utilisées comme des objets sans valeur. Pour elle, on ne peut pas construire une société de qualité si les filles sont considérées de la sorte, maltraitées, malmenées.
La Cour d’appel valide la candidature d’Amadou Lamine Dieng
La Cour d’appel de Kaolack a validé la candidature du directeur général de l’Ipres, candidat à sa propre succession à la commune de Wakh-Gouna. Selon Libération online, la Cour estime que la candidature du magistrat est recevable car, selon elle, Amadou Lamine Dieng est en disponibilité depuis six ans. Elle ajoute aussi que l’auteur du recours, Mamadou Diouf, aurait introduit son recours hors délai. Pas convaincu, ce dernier compte saisir la Cour suprême.
Les attentes du chef de l’Etat à la Semig
Le Président Macky Sall compte sur la Société d’Exploitation du Marché d’Intérêt national et de la Gare des Gros-porteurs (SEMIG SA) pour impulser et intensifier la modernisation du système de conservation, de transport, de distribution et de valorisation des productions (agricoles, maraîchères, halieutiques, animales…). Ce, avec une forte implication du secteur privé national dans le capital. A ce propos, il demande au ministre du Commerce de veiller au fonctionnement adéquat des infrastructures concernées ; à la consolidation du positionnement stratégique de la SEMIG SA à travers des actions de marketing et la délivrance de services de qualité aux opérateurs économiques ; à l’exploitation rentable des ouvrages réalisés dans le cadre du contrat d’affermage à signer. Le chef espère que ces infrastructures de la Semig vont contribuer à mieux organiser le développement des activités économiques et commerciales au Sénégal, à partir du pôle urbain de Diamniadio.
Cheikh Oumar Gaye en puissance
Restons avec le chef de l’Etat qui a procédé hier, en conseil des ministres, à la nomination à des postes de responsabilité dans le secteur du transport. Coumba Ndoffène Fall est nommée président du conseil de surveillance de l’Agence Nationale de Sécurité Routière (Anser). Jusque-là directeur des transports routiers, Cheikhou Oumar Gaye, Titulaire, est promu directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité Routière (Anser). Quant à l’ingénieur des transports, Valdiodio Ndiaye, il devient directeur des transports routiers au ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, en remplacement de Cheikhou Oumar Gaye. Inspecteur en animation du développement. Mamadou Diouf est nommé inspecteur technique au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale.
03 nouveaux cas de covid-19 enregistrés
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a enregistré de nouvelles contaminations liées au coronavirus. Sur 1153 tests réalisés, 03 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 0,26%.Détectés dans les régions de Dakar et de Thiès, les nouveaux cas sont issus de la transmission communautaire. Selon les autorités sanitaires, aucun décès n’a été enregistré ce mardi. S’il n’y a pas de patient contrôlé négatif et déclaré guéri ce mercredi, 02 cas graves ont été pris en charge dans les services de réanimation. Depuis le 02 mars 2020, 73 973 cas de covid-19 ont été décelés sur l’étendue du territoire national dont 72 078 gué- ris. Le pays compte 1 885 morts causés par la maladie et 09 patients sous traitement. En ce qui concerne la campagne de vaccination, 1 801 personnes ont été vaccinées le mardi 23 novembre 2021, portant le nombre total à 1 320 032.
Nouvelle flambée de covid-19 en Europe
Près de 3,6 millions de personnes ont contracté, la semaine dernière, le nouveau coronavirus dans le monde, et plus de 51.000 d’entre elles en sont décédées, a indiqué mercredi l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms). A l’échelle mondiale, le nombre de cas et de décès hebdomadaires liés à la Covid-19 a augmenté depuis plus d’un mois. Au cours de la semaine du 15 au 21 novembre 2021, près de 3,6 millions de nouveaux cas confirmés et plus de 51 ;000 décès ont été signalés, ce qui reflète une hausse de 6% des cas et des décès par rapport à la semaine précédente, d’après la même source. L’Europe a enregistré 260,2 nouveaux cas pour 100 000 habitants et les Amériques 73,6 nouveaux cas pour 100 000 habitants et elles restent les régions ayant signalé l’incidence hebdomadaire la plus élevée de cas. L’Europe représente d’ailleurs près de 67% de tous les nouveaux cas, affichant une augmentation de 11% par rapport à la période précédente. Les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Russie et la Turquie signalent plus de cas.
QUEL RÔLE POUR LES MÉDIAS DANS LA PERCEPTION DE LA PLACE DES FEMMES DANS LA SOCIÉTÉ SENEGALAISE ?
Le Think tank Wathi et l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID) posent le débat à travers une table ronde virtuelle prévue ce 25 novembre
Le Think tank Wathi et l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID) posent le débat à travers une table ronde virtuelle prévue ce 25 novembre, coïncidant avec le démarrage de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.
Autour de Mme Eugénie Rokhaya Ndiaye Aw, ancienne directrice du CESTI, les panélistes évoqueront le rôle des médias sur l’égalité des sexes et les droits des femmes au Sénégal. Dans un communiqué parvenu à SenePlus, Wathi rappelle que les femmes ont toujours occupé une place importante dans la société sénégalaise mais qu’une certaine perception de cette place est souvent est à l’origine de plusieurs inégalités. Pour les combattre, le Think tank estime nécessaire d’aller vers une revalorisation du rôle de la femme dans la société́, comme citoyenne et actrice du développement. Les médias, dans ce sens, sont des acteurs incontournables.
En tant que « quatrième pouvoir », quel rôle (les médias) doivent-ils jouer dans cette perception et revalorisation de la place des femmes dans notre société ? Cette table ronde virtuelle, sur le thème : « Égalité des sexes et droits des femmes au Sénégal : rôle des médias », s’insère dans le cadre du projet dénommé « Débats citoyens sur la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale au Sénégal ». Elle a pour objectif de faire ressortir des connaissances, des idées, des options de changement politique, des pistes d'actions collectives et individuelles ; de donner aux journalistes, acteurs des médias et organisations de femmes l’occasion de proposer de nouvelles pistes d’actions à mettre en œuvre pour réduire considérablement les inégalités hommes femmes; de sensibiliser les médias sur la perception de la place des femmes dans la société pour donner une place particulière dans leurs programmes et interventions aux questions d’inégalités entre hommes et femmes et au dialogue pour améliorer le bien-être des filles et des femmes.
Pour rappel, le Think tank citoyen Wathi offre un cadre de réflexion et d’action collective pour changer les trajectoires nationales ouest-africaines, en mettant à la disposition de tous un cadre permanent permettant de participer à la production et l’échange de connaissances et d’idées, et de contribuer à la consolidation des États, des institutions et des sociétés d’Afrique de l’Ouest, et à ceux du continent africain. Le projet “Débats citoyens sur la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale au Sénégal” est mis en œuvre donc dans l’optique de participer au positionnement du genre dans la dimension politique, sociale et économique au Sénégal à travers des débats citoyens. L’objectif est de faire entendre la voix des femmes sur la question des inégalités en promouvant activement l’inclusion des femmes dans les débats sur les inégalités à travers une série d’entretiens et une communication digitale ciblée et dans les médias locaux.